Le knock-blot de Mr Ripley - page 9 (Jean-Pierre Voyer)

Le knock-blot de M. Ripley

Page 9

Cuisine spécialement aménagée pour la réception du colonel Poutine

Aux normes européennes de mon cul s’il vous plaît

 

 

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Traduttore, traditore

Gros, gras, gris, rose, vert cochon gras

La lettre volée

Heureuse surprise

 

Vive la crise !

Loi de Jorion : la mauvaise théorie chasse la bonne. Donc, vive la crise qui chasse la mauvaise théorie !                                                                                                                                                                                  

« Le Siècle Étasunien affrontait la catastrophe » (F. William Engdahl)

Les pyromanes s’apprêtent à éteindre l’incendie qu’ils ont allumé (Jorion)

Qui est derrière la crise financière ? (Michel Chossudovsky)

« Le capitalisme touche à sa fin » (comte Wallerstein)

« Le nouveau paysage de la compétitivité » (Jorion) Vive la concurrence !

Radar 10 octobre 2008 : le krach

► Derrière la panique, la guerre financière pour le futur pouvoir bancaire mondial (F William Engdahl) DOC 2008-10-11

Ce n’est pas une crise, c’est une guerre contre la Chine et l’Euro ! (Iran-Resist. Les Hamerloques seraient encore plus fort que les Mollah)

*   *   *

► La fuite devant les biens réels (JEAN DE LARGENTAYE)

► Le libre échange contre la démocratie (Emmanuel Todd)

Citizen Keynes (Michel Santi) DOC 2008-11-15

Petite chronologie (Meyssan)

L’endettement excessif aux États-Unis et ses raisons historiques (Paul Jorion)

A qui profite la dérégulation des marchés énergétiques (Michel Santi)

L’équilibre walrasien mis à rude épreuve (Radar) DOC 2008-10-27

Réflexions sur les conséquences de la crise et les tendances économiques à venir (Jacques Sapir)

Quand le futur ruine le présent (Radar) DOC 2008-10-23

La prétendue « économie » est une pure question de communication (Radar)
DOC 2008-10-24 Tous les cygnes sont blancs, tous les corbeaux sont noirs, mais le cazard sauvage.

Friedman est mort, et c’est bien dommage car on ne peut plus l’empaler (Michel Rocard)
DOC 2008-10-25-2 Talented… Mr Sarközy ! The game of Mr Sarközy (Le Temps)

Dix idées reçues sur la crise financière (Horizons)

La fin de Bretton Woods II ? (Brad Setser)

« Les États-Unis sont entrés dans un déclin irréversible et l’Amérique Latine court un danger » (Frederic Lordon)

La dictature des actionnaires (Chomsky)

« Les gouvernement US et européens sont en fait totalement désarmés face à la déflation à venir » (Tropical Bear)

La crise financière entre temps court et temps long (Jacques Sapir)

La Crise de l’Euro: erreurs et impasses de l’européisme (Jacques Sapir)

Trop peu, trop tard? Les aventures du plan Paulson (Jacques Sapir)

► Comprendre la crise (Paul Jorion)

« La crise actuelle révèle des changements structurels du capitalisme » (Michel Aglietta)

► Crise et fin de la « Grande Transformation Financière » ? (par Jean-Luc Gréau)

► De la rente minière à la rente boursière (Hervé Laydier)

► L’épouvantail de la dette publique (Bruno Tinel et Franck Van de Velde)

La fin du « nouveau con sans suce monétaire » (James K. Galbraith junior)

► Hayek et Friedman sont deux imbéciles criminels (Naomi Klein)

Pour imprimer en corps douze : échelle 85 %

L’Apparition et le phénomène

L’apparition n’est pas un phénomène

« Le phénomène comme phénomène n’est pas un phénomène »

Commentaire de Descombes

Commentaire de Kripke et Hume (future comme on dit à la bourse)  

Commentaire de Searle It’s parallelism, stupid !

 

 

 

Maqam World

MEDI 1 RADIO

Oud music

De mieux en mieux

Rares recordings

Oud video clips

Sont-ils mignons ces deux-là
Voilà donc ce que bombardent les TDC d’Anglo-Saxons

Les sous-titres allemands ne vous laisseront pas ignorer qu’il est question d’amour

Et quand il n’est pas question d’amour, il est question de vin

J’espère que le bonheur habite chez eux

Mille vœux de bonheur, mes chéris

 (Afif und Faisal. Semaï de Tatyos effendi, maqam kurd)

bcp de muziqh

Un exemple… enregistré sur cylindre (lu par l’Archeophone)

Sabah Fakhri Muwasha

Muwashah Ya Ghusna Naqa in maqam Huzam

Fikri blog

Dawr Kadni el-Hawa — Marie Jubran

Oriental tunes

Farhan Sabbagh — Muwashah Nahawand

Al Kindi

Parfums ottomans

Et puis

Iraqi art

(paroles) كلمات ألأغاني Pour avoir les paroles, cliquez sur  

Musique turque

Arabic Musical Forms

Arabic Music Videos

Egyptian music (en français)

À chaque visite, une musique vous est aléatoirement proposée

Pour entendre MAW cliquez sur la naïade

Abdel Wahab  (avec les paroles de Gafnhou)

La grande diva Oum Kalthoum

Shadia .. La voix de l’Égypte

Sevillanas   (Carlos Saura DOC-2008-07-3)

Groupe Salmarina, danse : Merche Esmeralda y Carlos Vilán

« me fascina el cambre de la muchacha en las pasadas, super pronunciado »

La Sevillana. Explication en français

 

 MEUH ! ♫

À chaque note, un maqam différent Um Kulthum Sikah

L’Union européenne est une grosse salope

Une chienne lubrique.

Elle se fait mettre par un taureau (on s’en doutait)

Crève, vieille salope, que le Diable t’emporte

La France a toujours la droite la plus bête du monde et la gauche la plus grasse

 

 

TINA TINETTE

Il y a une alternative à ce monde : il peut très bien disparaître

Pourquoi les prétendus citoyens sont-ils des chitoyens ?

Parce qu’ils se font tellement enculer qu’ils ne peuvent plus retenir leurs matières

La démocrachie partout. Elle s’apprête à chier en Irlande

Un nuevo palo flamenco : après el martinete, voici el tinette

♫ ♫ ♫ Al Tinethw (Springtime at Guatanamo)

♫ ♫ ♫ Ya bourdain avec un meileur son Ça chauffe.

Le kanouniste est en verve

Ali Chalhoub ya bourdayine au Carlton علي شلهوب يا بوردين

Omar Souleyman — "Leh Jani"

Iraqui Street Music

Alrassam — Shaar shaar

Mais où fabriquent-ils toutes ces bombes S

Au fin fond du désert dans une usine souterraine, je suppose

♫ ♫ ♫ رديح رابغ Quelque part en Arabie le premier mois du printemps 1429

♫ ♫ ♫ قصي و الزواج — Qusai et le mariage

A wedding song from the West Coast of Saudi Arabia. It is a mix between Mizmaar from West of Arabia and Rap music (Jeddah Legend)

DOC 2008-07-10

 

 

 

Démocrachie = Oligarchie + Chitoyens

Les USA ne sont pas seulement une oligarchie, mais une ploutocratie

Je chie sur la démocrachie et sur les démocrastes

Je chie sur les freedom-loving people

Esclaves, prostitués, bétail

Je chie sur l’Occhident

J’ai commencé à douze ans

Ça en fait un tas de merde

 

VIVE LA CRISE

Et n’oubliez pas de chier sur la tombe du quadruple renégat Montand

En attendant de pouvoir chier sur la tombe du lycéen aux grosses couilles

 

Les Américains jouent au Monopoly

les Russes aux échecs

L’avantage des Russes est évident : ils savent aussi jouer au Monopoly

 

 

« Modernisation » = plus d’enculage

Droits de l’homme = CIA

Grenelle = enculage

C’est à Grenelle que Popu s’est fait enculer en 1968

Quand vous entendez « Grenelle » serrez les fesses

À quand un Grenelle de l’enculage ?

 

 

 

♫ ♫ ♫ C’est encore plus beau. Saba – Husayni / Omar Naquichbendi

♫ ♫ ♫ C’est trop beau. Hijaz — Nawa / Omar Naqichbendi (avec citation de Rouddat El Rouh).

♫ ♫ ♫ Une liste de trésors

♫ ♫ ♫ Et voici, un petit intermède avec Salah ‘Abd-el Hayy, cylindre joué sur un Archeophone, http://www.archeophone.org/cylindres...ues/turk20.mp3

et avec Mohammed Effendi Sadek http://www.archeophone.org/cylindres...ues/turk17.mp3

et avec Mounira Mahdyia http://www.archeophone.org/cylindres...ues/turk22.mp3

♫ ♫ ♫ Jamil Bachir. Nahawand. Nahawand ? À la fin… un air qui vous rappellera quelque chose… largement postérieur. Ah ! postérieur, c’est le meilleur morceau.

Chiottes spécialement aménagées pour la réception du colonel Poutine

Notez les bareaux au fenestron. Les terroristes seront faits comme des rats

 Tous les animaux ne consiste pas dans ses éléments mais consiste dans le concept …est un animal et seulement dans ce concept. Tous les hommes consiste dans le concept …est un homme, mais aussi dans chacun de ses éléments car le concept y réside, comme dans un tabernacle, ce qui n’est pas le cas des autres animaux. C’est l’eucharistie expliquée.

Mais… et les fourmis… et les termites ? Je dois ajouter : le concept y réside comme apparence. Hegel dit, Encyclopédie philosophique de 1817, Science de la logique, Théorie de l’essence, § 64 : « L’essence… contient le négatif… en tant qu’apparence (Schein), et elle est réflexion. » C’est le cas du genre humain, c’est le cas de Tous les hommes.

Une machine, jamais, n’abolira l’apparence.

 Grâce aux Hammerloques, nous avons des huîtres de pleine mer à Utah Beach. Un grand merci.

 Aïsha Q., sur décembre 16th, 2008 à 11:06 Dit :

Ça a une signification universelle de traiter quelqu’un de chien en lui balançant des chaussures sur la tronche que ce soit chez les Arabes, chez les Blacks, chez les jaunes ou chez la race suprême des Blancs-donneurs-de-leçons.

Mais ça a une quand même une symbolique particulière cet «attentat» à la godasse, perpétré par un journaliste — dont la vocation n’est pas de balancer ses pompes, mais d’écrire —, à la face de l’ex-crétin-alcoolique de la Maison Blanche, responsable de crimes contre l’humanité, venu se pavaner dans un pays qu’il a ravagé et réduit à feu et à sang.

Cet épisode n’est pas sans me rappeler cette fameuse histoire : Lorsque le pacha d’Alger Husseïn Dey après une offense publique a touché le bras du consul Deval avec son éventail, l’anecdote a embrasé la France et depuis rempli les livres d’histoire, sous le nom de « coup de l’éventail » servant même de prétexte à la guerre.

Moralité, puisqu’il faut une morale (essentialiste comme l’aiment certains !!!!) : Qui rentre en guerre pour un coup d’éventail accepte d’en sortir avec un coup de savate.

 Péberau invente la dette sans emprunt. Intéressante discussion.

Il est toujours curieux de voir un ministre des finances (Breton, lobbyste) et l’intermédiaire des créanciers de l’État (Pébereau, banquier lobbyste) s’associer pour débiner la signature de l’État. [Jean-François Couvrat]

Funny, en effet. Par définition, « débiner l’État », c’est le rôle du lobbyste, et de quémander (lobby = antichambre), voire d’exiger, auprès du même État. Le lobbyste, par définition défend les intérêts privés. Nous avons désormais un mini président lobbyste, un lobbyste qui a réussi à pénétrer dans la chambre à demeure. Notre mini président est le président de tous les lobbystes, le président de l’Europe des lobbystes (qu’elle crève). C’est le lobbyste suprême, le lobbyste des Carpathes.

 

Keynes – Théorie générale – Notes finales   

*   *   *

♫ ♫ ♫ SapirSapirSapir (sur l’air de : Omar Sharif… Omar Sharif… Omar Sharif). Règles et souveraineté. J. M. Keynes était le Loïc Abadie de son époque. Il pratiquait ce dont il parlait. Si des mesures protectionnistes ne sont pas prises rapidement, le marché mondial disparaîtra. Hélas ! ces mesures seront prises. J’aurais bien aimé assister à la disparition du marché mondial.

Sharif Ali, somewhere in the djebel Tubeiq, in Jordania

 


La fuite devant les biens réels
Ce à quoi nous avons assisté depuis trente ans

 

Seconde note du traducteur

(de la Théorie générale de Keynes)

(…)

Dans les dernières années de sa vie Keynes pressentait qu’il ne serait pas possible de concilier le plein emploi avec la stabilité des prix. Vingt ans plus tard les dirigeants politiques semblent le découvrir à leur tour. M. Callaghan, Chancelier de l’Echiquier, et M. Pompidou ont fait des déclarations en ce sens, respectivement en novembre 1967 et en janvier 1968. Dès l’année 1951, un des disciples les plus illustres de Keynes, Abba Lerner, estimait dans son livre Economics of Employment que la moyenne des salaires devrait être stabilisée par une action syndicale ou gouvernementale pour que le plein emploi pût être atteint. C’est de la même idée que s’inspire la Politique dite des Revenus, qui tend à soumettre les salaires au contrôle des autorités, ainsi que les profits, les rentes et les autres revenus. Cette Politique, en paralysant le mécanisme des prix, nous paraît propre à causer plus de pertes du côté du rendement que de gains du côté de l’emploi. C’est un paradoxe, à nos yeux révélateur, que la Théorie Générale, dont tant de pages attestent le profond attachement de Keynes à l’individualisme et aux libertés, ait conduit à des méthodes aussi attentatoires à ces principes. Ladite Théorie, il est vrai, contient également des anathèmes répétés contre le « laissez faire ». En bonne logique ces anathèmes auraient dû être dirigés contre la monnaie de crédit ; mais ils ne pouvaient l’être, de toute évidence, dans une théorie fondée sur l’usage d’une telle monnaie

L’on trouve pourtant dans la Théorie Générale une vérité qui nous paraît être le principe de toute science monétaire. Elle n’y figure pas sous la plume de Keynes, mais sous celle d’un historien orthodoxe, Heckscher, qui est cité dans ces termes : « La fuite devant les biens réels est, dans une économie monétaire, l’attitude la plus normale de l’homme naturel » (p. 346). L’évasion hors des biens réels (il vaudrait mieux dire hors des biens déterminés), puisqu’elle est impossible en régime de troc, est en effet spécifique des économies monétaires. Mais elle n’est dangereuse pour l’emploi que si elle mène à l’impasse d’un métal précieux ou aux abstractions de la monnaie de crédit. Elle aurait peu de conséquence si elle conduisait à une monnaie elle-même constituée de biens réels, susceptibles d’être produits et consommés. Dans ce cas la monnaie serait un investissement en stocks liquides en même temps qu’un moyen d’épargne. L’égalité de l’épargne et de l’investissement serait maintenue dans l’ensemble de la communauté sans requérir les fluctuations du revenu global et de l’emploi, qui en sont le facteur nécessaire quand la monnaie est fiduciaire. En d’autres termes la fuite devant les biens réels n’est génératrice de chômage que lorsque l’expansion monétaire est impropre à fournir assez d’emploi, soit parce qu’elle est limitée par des causes physiques, comme dans le cas de la monnaie or, soit parce qu’elle risque de faire monter excessivement les salaires et les prix comme c’est le cas, nous l’avons vu, pour la monnaie de crédit. La clef du plein emploi ne doit donc pas être cherchée dans l’expansion monétaire, ni dans la Politique des Revenus, ni dans les autres expédients déduits de la Théorie Générale. Elle se trouve, à notre avis, dans l’abandon de cette institution empirique, injuste et inefficace qu’est la monnaie de crédit et son remplacement par une monnaie rationnelle, adaptée à ses fonctions économiques et sociales. Puisse l’ouvrage de Keynes aider à le comprendre.

Avril 1968.

JEAN DE LARGENTAYE. 

 


Le libre-échange contre la démocratie

Emmanuel Todd

 

CHAPITRE 6

 

Le libre-échange contre la démocratie

(…)

L’incapacité structurelle des économistes français résulte donc de vieux équilibres culturels, non d’une déficience intellectuelle. Aussi, ces dernières années, les remises en question théoriques du libre-échange ont-elles eu lieu aux États-Unis plutôt qu’en France, où la population est cependant plus que partout ailleurs hostile à l’ouverture commerciale sans frein. Au moment même où Samuelson écrivait son désormais célèbre article sur les effets négatifs du libre-échange, la majorité de nos économistes dénonçaient la population française comme peureuse et passéiste . Mais ce sont eux qui sont en retard, authentiques ringards de leur propre discipline. Deux exceptions notables doivent être mentionnées. Jean-Luc Gréau évoque dans L’Avenir du capitalisme la possibilité d’un remède protectionniste à la globalisation devenue folle ♦♦. Cet économiste hors norme a été renvoyé du Medef, pour cause de compétence sans doute. Jacques Sapir, qui défend aussi le protectionnisme, a quant à lui toujours été original puisqu’il est entré dans le métier en étudiant les cycles économiques dans l’économie planifiée soviétique.

 (P.A. Samuelson, “Where Ricardo and Mill Rebut and Confirm Arguments of Mainstream Economists Supporting Globalization”, Journal of Economic Perspectives, vol. 18, n° 3, été 2004, p. 135-146.)

♦♦ (J.-L. Gréau, L’Avenir du capitalisme, Gallimard, 2005.)

Avec le discours anti-pensée unique concocté par Henri Guaino pour Nicolas Sarkozy, la ringardise des économistes français a atteint le sommet de l’État. Au stade actuel de maturation des déséquilibres mondiaux, alors que l’euro s’envole et que la liquidation de l’appareil productif français et européen s’accélère, il ne suffit plus de dénoncer la force de la monnaie, de réclamer des baisses de taux d’intérêt, ainsi qu’on le faisait en 1992 et 1998. La critique doit être plus radicale, les solutions plus audacieuses et actives.

Le libre-échange n’est plus un sujet intellectuellement intéressant. Il y a une dizaine d’années, l’argumentation pour et contre avait pour but d’anticiper ses conséquences positives et négatives. Elles sont désormais sous nos yeux. Ressasser les bienfaits des avantages comparatifs théorisés par Ricardo — bla-bla habituel des énarques qui ne comprennent pas l’économie — constitue une négation schizophrénique de la réalité : baisse des revenus du plus grand nombre, enrichissement exagéré de 1 % de ploutocrates, contraction de l’État social, incertitude, peur. — Bref, le monde du rapport Attali et de l’ajustement structurel dans lequel, on l’a vu, tout doit être réduit, en proportion des salaires comprimés par le coût mondial du travail. Nous voyons diminuer, en une cascade rapide, les revenus des professions, les unes après les autres, les sécurités obtenues au terme de luttes sociales séculaires, le nombre des ouvriers, des hôpitaux, des enseignants, des heures de cours, des tribunaux. À quand la réduction du nombre des Français ! [pendant ce temps, le nuisible mini-président continue de nuire]

L’ouverture commerciale peut être bénéfique dans certaines phases de l’histoire économique, entre certaines régions, entre certains pays, mais il existe aussi des phases durant lesquelles la protection s’avère nécessaire.

Les conséquences actuelles du libre-échange sont connues et mesurables. Conformément à la théorie, que l’on pourra trouver dans n’importe quel manuel d’économie internationale, les inégalités augmentent. Court-circuitant la sophistication du théorème de Heckscher-Ohlin, disons simplement que l’unification des marchés du travail et du capital aboutit à introduire dans chaque pays le niveau d’inégalité qui sévit à l’échelle mondiale . C’est pourquoi le libre-échange tend à créer, à l’intérieur des pays développés, des poches de pauvreté dignes du tiers-monde ; pourquoi aussi les riches du tiers-monde s’éloignent toujours plus, quant aux revenus, du gros de leur population.

 (Sur le caractère trivial de la loi de Heckscher-Ohlin qui associe les proportions relatives des facteurs travail et capital à la spécialisation d’une notion dans le commerce international, voir E. Todd, L’Illusion économique, op. cit., p. 217.)

La réalisation par l’ouverture commerciale du nouvel idéal inégalitaire

Chacune des sociétés développées souffre dans sa masse de l’asphyxie progressive de la demande par le libre-échange, de la suppression de toute régulation macro-économique budgétaire par abandon du cadre national. Une telle mécanique historique conduit à la naissance d’un monde triste, écrasé par l’attente d’un futur régressif, dans lequel chacun cherche à sauvegarder sa place, espérant qu’avant lui son voisin, une autre profession, une autre tranche d’âge, payera le prix de la contraction. Avec au cœur le lâche espoir de toucher sa retraite et de décéder avant le Jugement dernier. En termes psychologiques et moraux, nous sommes tous touchés, diminués par le rétrécissement de l’avenir. Sur le plan purement économique, l’ouverture commerciale affecte de façon différentielle les secteurs, les professions et les classes. Le commerce Nord-Sud, en particulier, a puissamment contribué à /217/ l’introduction dans le monde développé d’une souffrance économique différentielle.

En vertu d’une loi très simple — mise en évidence dès les années 30 par deux économistes suédois, Eli Heckscher et Bertil Ohlin — qui associe les proportions relatives des facteurs travail et capital à la spécialisation d’une nation dans le commerce international. Certains pays ont du capital en abondance par rapport au travail, et le travail y est en conséquence cher ; d’autres, à l’inverse, ont du travail en abondance par rapport au capital et c’est le capital qui est cher. Le coût relatif de ses facteurs de production conduit chaque pays à se spécialiser dans le domaine où ses coûts relatifs sont les moins élevés. Il est parfois rassurant de voir les économistes aboutir à quelques conclusions de bon sens : nous pouvons empiriquement constater que les biens exportés par la Chine et l’Inde contiennent effectivement beaucoup de travail et peu de capital ; que, symétriquement, les biens exportés par l’Allemagne ou le Japon résultent d’un dosage productif inverse. Le théorème de Heckscher et Ohlin est souvent considéré par les économistes eux-mêmes comme trivial, « self-evident ». Il se contente de retrouver le sens commun des travailleurs des pays développés qui constatent la submersion des industries de main-d’œuvre par les importations en provenance du tiers-monde. Conséquence importante et non moins évidente : la loi d’égalisation du coût des facteurs. Dans un tel échange, salaires et rémunérations du capital convergent vers une moyenne mondiale, résultat auquel on peut arriver par une intuition très simple : il ne s’agit après tout que de réaliser, par la fusion commerciale des nations, un seul marché mondial du capital et du travail, ou plusieurs marchés mondiaux superposés du travail si l’on /218/ ajoute l’hypothèse, réaliste, de l’existence de niveaux de qualification très divers. Circulations des marchandises, du capital et des hommes concourent à une même unification du marché mondial. Bref, dans les pays développés, les salaires des individus faiblement qualifiés, mis en concurrence avec la main-d’œuvre illimitée du tiers-monde, vont baisser, ceux des travailleurs fortement qualifiés, rares relativement à l’échelle mondiale, vont augmenter ainsi que la rémunération relative du capital, autre rareté sur une planète en forte croissance démographique. Le libre-échange permet la montée d’inégalités importantes dans les pays développés, mieux, l’introduction en leur sein des inégalités mondiales. C’est ce que n’expliquent pas des manuels d’économie internationale ultraconformistes comme celui de Krugman et Obstfeld, mais qu’avouent en termes simples des manuels honnêtes comme celui de Dunn et Ingram :

« La redistribution des revenus induite par le commerce international rend très problématique la conclusion antérieure que le libre-échange doit accroître le bien-être économique dans les deux pays. Quoique le revenu total (PNB réel) augmente clairement dans chaque pays grâce au commerce, certains groupes sociaux gagnent beaucoup tandis que d’autres perdent. Le facteur de production relativement abondant gagne, mais le facteur rare perd. »

Et plus loin :

« Ce problème est particulièrement difficile pour les États-Unis, où le facteur rare, en termes relatifs, est le travail non qualifié. Dans ce pays-ci, les bénéficiaires /219/ du libre-échange sont les propriétaires de terres agricoles, les possesseurs de capital humain (les individus à haut niveau d’éducation) et ceux dont le capital financier est investi dans les industries d’exportation. Les perdants sont un petit nombre de propriétaires de terres tropicales à Hawaii ou en Floride, et un grand nombre de travailleurs non qualifiés ou semi-qualifiés. »

Ce modèle très simple s’applique en fait moins bien aux États-Unis qu’à d’autres pays développés. Il doit être nuancé par l’hypothèse d’une évolution autonome des qualifications de la main-d’œuvre dans chaque pays, qui transforme le facteur travail en un terme instable de l’équation. Lorsque entre 1960 et 1990, le Japon et certains pays européens dépassent, par le niveau culturel et la qualification, les États-Unis, ils modifient évidemment les conditions d’application du théorème de Heckscher-Ohlin. Dans le cas de l’Amérique, on peut observer, empiriquement, durant toute la période 1965-1995, le lien statistique entre libre-échange et montée des inégalités. Mais il faut admettre, avec Lester Thurow, que la première pesée sur les salaires des travailleurs faiblement qualifiés du monde industriel américain, dans les années 70, fut exercée, non par le tiers-monde, mais par le Japon et l’Allemagne, alors à des niveaux de salaire très faibles pour des qualifications supérieures . « La chute des salaires réels a commencé plus tôt aux États-Unis qu’ailleurs dans le premier monde, précisément parce que, dans les années 70 et au début des années 80, l’égalisation du coût des facteurs se produisait à l’intérieur de l’OCDE. » /220/

Les analyses de Thurow sur l’existence de concurrences externes successives pesant sur les salaires américains sont capitales. Elles présupposent une vision réaliste et dynamique des sociétés, et en particulier une perception non statique du tiers-monde. Après l’Angleterre, mais avant d’autres nations, l’Amérique vient de faire l’expérience du dépassement par des sociétés, européennes ou japonaise, qu’elle percevait comme moins avancées. Elle sait donc qu’un pays n’appartient pas pour l’éternité à tel ou tel monde. La sphère occidentale découvre aujourd’hui le décollage d’une bonne partie de l’Asie orientale. Rien ne nous autorise à penser que des pays comme la Corée, Taiwan, la Chine ou la Thaïlande se contenteront, tant qu’ils ne seront pas asphyxiés par le retard de la demande mondiale, d’exporter des biens industriels simples, à fort contenu en travail et à faible valeur ajoutée. La montée en gamme de la Corée, à la suite du Japon, est déjà évidente. Si l’on veut prévoir les trajectoires des pays en question, il faut rester conscient de la dimension anthropologique et culturelle du progrès, qui porte, pour ainsi dire, le développement économique. La production de biens industriels par ces pays ne résulte pas, en dernière instance, d’une politique économique savamment tournée vers l’exportation et d’investissements publics judicieux dans les infrastructures routières ou portuaires. Le décollage économique est en un sens plus général et primordial l’effet pur et simple du décollage culturel : les taux d’alphabétisation asiatiques, rapidement ascendants, ont atteint, dans les années 80, le seuil qui permet le décollage. La vitesse de progression économique est particulièrement impressionnante là où une forte discipline familiale dope l’intensité du travail et favorise une organisation industrielle autoritaire. Pour qui croit en /221/ l’existence d’une détermination anthropologique et culturelle du progrès, l’irruption de l’Asie orientale sur la scène économique n’est en rien un mystère, et j’avais d’ailleurs évoqué son inéluctabilité dans L’enfance du monde en 1984. Ce décollage, sur fond d’alphabétisation de masse, intervient dans la période d’homogénéisation culturelle des sociétés et s’accompagne donc d’une importante poussée démocratique et nationale, qui explique l’enthousiasme des États de la zone à protéger, par des politiques tarifaires et monétaires adaptées, la croissance de l’économie et l’enrichissement de tous. Le dynamisme des sociétés asiatiques ne pourra résister à l’affaissement de la demande des sociétés les plus avancées. Mais dans la phase intermédiaire d’écrasement des secteurs industriels des nations développées, les succès des pays émergents représentent aussi une victoire du sentiment démocratique.

Deux questions fondamentales sont absentes des manuels d’économie internationale.

D’abord, le retard tendanciel de la demande globale induit par la rupture des systèmes économiques nationaux. Dans la France d’après guerre, par exemple, idéologiquement segmentée mais fortement intégrée pour ce qui concernait les interactions culturelles entre les classes, les patrons savaient que les salaires distribués aux ouvriers contribuaient à la formation d’une demande intérieure nationale. Filant à la hausse, ces salaires permettaient d’absorber les gains de productivité. Dès lors qu’une entreprise produit essentiellement pour le marché mondial, elle se met, logiquement et raisonnablement, à concevoir les salaires qu’elle distribue comme un coût pur, et non comme de la demande dans une économie nationale et donc ultimement pour elle-même.

Ces salaires entrent, par ailleurs, en concurrence avec ceux, fort bas, des travailleurs du tiers-monde. Si toutes les entreprises de tous les pays du monde se mettent à considérer les salaires qu’elles distribuent comme un coût pur, dans le contexte d’une offre massive de travail à bas prix, les salaires tendent à se comprimer, et la demande à retarder sur la croissance de la productivité. Nous sommes ici dans le monde économique réel : les entreprises vivent dans l’obsession de la demande, qu’elles cherchent toujours plus à l’extérieur du territoire national, sans réaliser que si les entreprises des pays étrangers font la même chose, la situation ne va pas s’arranger.

Pour faire court, la désintégration des économies nationales d’après guerre a ramené le capitalisme à sa vieille contradiction : le retard de la demande sur la production, la recherche frénétique de débouchés extérieurs [Say et sa ridicule loi était un gros étron], la tension politique que cette quête finit par induire dans les relations internationales . Le libre-échange non régulé favorise aussi sûrement que l’autarcie totalitaire la haine entre les peuples ♦♦.

♦ Ce thème des débouchés extérieurs, dérivé de la problématique marxiste, est central dans l’Histoire de la pensée économique de Henri Denis, Presses universitaires de France, publié en 1966 mais qui retrouve une actualité saisissante.

♦♦ Sur la guerre comme effet possible du « laisser-faire » économique, voir Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Payot, 1969, p. 374 :`

/374/

Notes succinctes suggérées par la théorie générale

 

IV

Nous avons dit en passant que le nouveau système pourrait être plus que l’ancien favorable à la paix. Il convient de revenir et d’insister sur ce sujet.

Les causes de la guerre sont multiples. Les dictateurs et leurs semblables, à qui la guerre procure, au moins en perspective, un stimulant délectable, n’ont pas de peine à exciter le sens belliqueux de leurs peuples. Mais il existe en outre des causes économiques de la guerre, qui leur facilitent l’entretien de la flamme populaire, à savoir : la poussée de la population et la compétition autour des débouchés. Cette dernière cause, qui a joué au XIXe siècle et jouera peut-être encore un rôle prédominant, a un rapport étroit avec notre sujet.

Nous avons signalé dans le chapitre précédent que sous un régime de laissez-faire intérieur et d’étalon-or international, comme celui qui était orthodoxe pendant la seconde moitié du XIXe siècle, le seul moyen pour les Gouvernements de soulager la détresse économique de leur pays était de lutter pour la conquête des marchés extérieurs. Les remèdes au chômage chronique ou intermittent se trouvaient tous exclus à l’exception des mesures destinées à améliorer la balance extérieure des revenus.

Les économistes avaient coutume de célébrer le système international existant parce qu’il procurait les fruits de la division internationale du travail tout en conciliant les intérêts des différentes nations ; mais ils laissaient dans l’ombre une conséquence moins bienfaisante de ce système. Et certains hommes d’État faisaient preuve de bon sens et d’une juste compréhension de l’ordre réel des choses lorsqu’ils soutenaient qu’un riche et vieux pays qui néglige la lutte pour les débouchés voit sa prospérité décliner et s’évanouir. Or, si les nations pouvaient apprendre à maintenir le plein emploi au moyen de leur seule politique intérieure (et aussi, faut-il ajouter, si elles pouvaient atteindre un équilibre démographique), il ne devrait pas y avoir de force économique importante propre à dresser les intérêts des divers pays les uns contre les autres. Il y aurait encore place pour la division internationale du travail et pour l’octroi de prêts à l’étranger en des conditions appropriées. Mais aucun pays n’aurait plus un motif puissant d’imposer ses produits aux autres pays et de refuser les leurs,

Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie /375/ comme ils le font aujourd’hui, non parce que cette politique est nécessaire pour leur permettre de payer ce qu’ils désirent acheter à l’étranger, mais parce qu’ils cherchent ouvertement à rompre l’équilibre des paiements de manière à rendre leurs balances commerciales créditrices. Le commerce international cesserait d’être ce qu’il est, c’est-à-dire un expédient désespéré pour préserver l’emploi intérieur des pays en stimulant les ventes et en restreignant les achats au-dehors ; moyen qui, lorsqu’il réussit, ne fait que transférer le problème du chômage au pays le moins bien placé dans la lutte. Il deviendrait un échange de marchandises et de services, réalisé librement et sans obstacle, en des conditions comportant des avantages réciproques.

 

V

Est-il chimérique d’espérer que ces idées se réaliseront ? Sont-elles trop étrangères aux motifs qui gouvernent l’évolution des sociétés organisées ? Les intérêts qu’elles desservent sont-ils plus puissants et plus apparents que ceux qu’elles favorisent ?

Nous n’entreprendrons pas de répondre ici à ces questions. Pour indiquer, ne fût-ce que dans les grandes lignes, les mesures pratiques qu’on pourrait échafauder progressivement sur ces idées, il faudrait un ouvrage bien différent de celui-ci. Mais, si les idées sont justes — et il est difficile à l’auteur de faire une autre hypothèse — on aurait tort, nous le prédisons, de méconnaître l’influence qu’à la longue elles doivent acquérir. Le monde se trouve aujourd’hui dans une impatience extraordinaire d’un diagnostic mieux fondé ; plus que jamais il est prêt à l’accepter et désireux de l’éprouver, même s’il n’est que plausible. Abstraction faite de cette disposition d’esprit particulière à l’époque, les idées, justes ou fausses, des philosophes de l’économie et de la politique ont plus d’importance qu’on ne le pense en général. À vrai dire le monde est presque exclusivement mené par elles. Les hommes d’action qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales sont d’ordinaire les esclaves de quelque économiste passé. Les visionnaires influents, qui entendent des voix dans le ciel, distillent des utopies nées quelques années plus tôt dans le cerveau de quelque écrivailleur de Faculté. Nous sommes convaincu qu’on exagère grandement la force des intérêts constitués, par rapport à l’empire qu’acquièrent progressivement les idées. À vrai dire, elles n’agissent pas d’une façon immédiate, mais seulement après un laps de temps. Dans le domaine de la philosophie économique et politique, rares sont les hommes de plus de vingt-cinq ou trente ans qui restent accessibles aux théories nouvelles. Les idées que les fonctionnaires, les hommes politiques et même les agitateurs appliquent à la vie courante ont donc peu de chance d’être les plus neuves. Mais ce sont les idées et non les intérêts constitués qui, tôt ou tard, sont dangereuses pour le bien comme pour le mal.

Chapitre complet   

On ne trouvera pas non plus dans les manuels d’économie internationale une explication à la spécialisation loufoque de l’économie américaine. La théorie des avantages comparatifs de Ricardo nous dit que chaque pays devrait se spécialiser dans la production des biens pour laquelle il est relativement le plus doué. Déviant notablement dans la mise en pratique de ce conte de fées, les États-Unis se spécialisent dans la consommation [quels farceurs ces Hammerloques], avec beaucoup d’efficacité il est vrai, ainsi qu’en témoigne leur déficit commercial annuel de 800 milliards de dollars. Le silence des économistes a une cause très simple : l’explication se situe hors de portée de leur science, que son axiomatique simpliste a détachée de la réalité du monde des États, des sociétés, des nations  [autre manière de dire que l’objet présumé de l’économie n’existe pas]. Les États-Unis consomment sans frein parce qu’ils sont encore politiquement dominants. Leur armée, vestige de leur splendeur industrielle passée, leur prestige idéologique résiduel leur permettent — pour combien de temps encore ? — de « produire » la monnaie du monde, le dollar, plutôt que des biens. Mais la chute vertigineuse du dollar, qui a perdu entre 1999 et 20081e quart de sa valeur face à l’euro, signale que la fin est proche, même si les gens sérieux préfèrent détourner les yeux du cataclysme imminent pour profiter de la vie, des inégalités. L’obsession du court terme n’affecte pas seulement les marchés financiers ; elle est la loi d’un monde sans perspective métaphysique. « S’il vous plaît, encore une minute monsieur le bourreau ! »

♦ (Pour une critique ancienne mais définitive d’une science économique détachée de l’histoire, et des nations, voir l’ouvrage classique de Friedrich List, Système national d’économie politique, réédition Gallimard, coll. « Tel », 1998.)

Dans ses traits généraux, l’adhésion au dogme libre-échangiste recoupe l’intérêt personnel. Les détenteurs de capital, facteur de production relativement abondant dans les pays développés, sont favorisés, dans tous les cas de figure, et, au jour du Jugement dernier, ils seront sans doute les derniers fidèles de la foi. Les gens instruits, facteur de production qui fut rare, quelque temps, à l’échelle mondiale, mais abondant dans les pays développés, ont longtemps été avantagés en Europe ou aux États-Unis mais leur position s’érode à l’heure où les systèmes éducatifs chinois et indien produisent des diplômés par dizaines de millions. Leur adhésion au libre-échange fléchit donc aujourd’hui en conséquence. Les retraités et les fonctionnaires, statutairement protégés du chômage, ont longtemps été moins exposés que les travailleurs du secteur privé aux aléas de la concurrence mondiale, et comme tels moins hostiles au libre-échange ; la baisse de leurs revenus, qui ne fait que commencer, entraînera un revirement d’attitude. Ayant été les premiers touchés, les ouvriers et les jeunes ont été aussi les premiers à contester la globalisation.

L’attachement au dogme libre-échangiste des strates supérieures de la société va cependant bien au-delà du seul intérêt personnel. Car le bien-être ne se réduit pas à un niveau de revenu, que celui-ci consiste en un salaire, avec ou sans stock-options, ou, à notre époque de retour au capital, en profits réalisés passivement par la possession d’actifs divers et variés. Le bien-être, celui d’un riche comme celui d’un citoyen ordinaire, c’est aussi de vivre dans un environnement humain équilibré, où l’on n’est pas menacé d’agression, où l’on ne croise pas trop de marginaux atteints de la tuberculose ou d’une autre affection grave non soignée, où l’éducation n’est pas une lutte pour la survie. En vérité, le monde de l’inégalité est infernal, y compris pour les soi-disant profiteurs du système, qui sont touchés, particulièrement à travers leurs enfants, par une évolution sociale régressive.

Le séparatisme social, qui a mené les riches à s’enfermer dans leurs banlieues, leurs écoles et leurs universités, est peut-être une solution aux États-Unis. Mais en Europe, se séparer du reste de la société, ce serait déserter la vie des centres-villes chargés d’histoire et de beauté, une véritable dégradation de la qualité de la vie.

*    *    *

 Les électeurs de Sarközy sont des trous du cul. Les électeurs de Royal sont des trous du cul aussi. C’est perdant-perdant. C’est Charybde ou Scylla.


La lucidité de la masse et l’aveuglement de l’élite
Emmanuel Todd

 

CHAPITRE 9

 

Après la démocratie

 

Au terme de cet examen des transformations de la société française, nous pouvons évaluer l’ampleur du problème que doivent affronter les dirigeants politiques.

Dans le domaine le plus conscient de la vie sociale, la question économique apparaît sans issue. Tandis que les élites de la pensée et de l’administration considèrent le libre-échange comme une nécessité, ou même une fatalité, la population le perçoit comme une machine à broyer les emplois, à comprimer les salaires, entraînant l’ensemble de la société dans un processus de régression et de contraction. Le véritable drame, pour la démocratie, ne réside pas tant dans l’opposition de l’élite et de la masse, que dans la lucidité de la masse et l’aveuglement de l’élite. Les salaires baissent effectivement, et vont continuer de le faire, sous les pressions conjuguées de la Chine, de l’Inde et des autres pays où le coût de la main-d’œuvre est très bas.

Une démocratie saine ne peut se passer d’élites. On peut même dire que ce qui sépare la démocratie du populisme, c’est l’acceptation par le peuple de la nécessité d’une élite en laquelle il a confiance. Dans l’histoire des démocraties survient toujours, à un moment décisif, la prise en charge par une partie de l’aristocratie des aspirations de l’ensemble de la population : une sorte de saut de la foi qu’accomplissent conjointement privilégiés et dominés. C’est ce qu’illustrent des personnages comme Périclès à Athènes [Clisthène, plutôt], ou Washington et Jefferson aux États-Unis. En France, il faut évoquer la participation de bien des aristocrates à l’épanouissement des Lumières et à l’abolition des privilèges durant la nuit du 4 août, plutôt que l’acceptation par Tocqueville d’une démocratie déjà irrésistible. La grande bourgeoisie laïque, grâce à laquelle s’établit la IIIe République, fut une classe admirable, dont les bibliothèques, quand elles ont survécu, témoignent du très haut niveau de culture.

La révolte des élites (pour reprendre l’expression de Christopher Lasch) marque la fin de cette collaboration. Une rupture coupe les classes supérieures du reste de la société, provoquant l’apparition simultanée d’une dérive oligarchique et du populisme.

Il serait vain d’accuser tel ou tel individu : des forces historiques aussi lourdes qu’impersonnelles sont à l’œuvre. Récapitulons. Alors que dans un premier temps l’alphabétisation de masse, par la généralisation de l’instruction primaire, avait homogénéisé la société, la poussée culturelle de l’après-guerre puis son blocage vers 1995 ont séparé les éduqués supérieurs du gros de la population, créant une structure stratifiée au sein de laquelle les couches superposées ne communiquent plus. L’implosion des idéologies religieuses et politiques qui a accompagné ce processus a achevé de fragmenter la société : chaque métier, chaque ville, chaque individu tend à devenir une bulle isolée, confinée dans ses problèmes, ses plaisirs et ses souffrances. L’establishment politico-médiatique n’est qu’un groupe autiste parmi d’autres, ni meilleur ni pire, simplement plus visible. Il est insupportable parce que, semblable à la noblesse de 1789, il ne justifie plus ses privilèges par un service rendu à la nation.

Évidemment, l’alphabétisation de masse subsiste, et il apparaît difficile de renoncer au suffrage universel qui en découle historiquement. Mais nous devons bien comprendre que la stratification éducative du pays ne définit plus une structure simple et stable. Elle implique une tension permanente entre une dimension égalitaire, l’alphabétisation universelle, et une dimension inégalitaire, l’existence d’un groupe d’éduqués supérieurs, qui finira par englober, si la proportion par génération reste stable, le tiers de la population. Jusqu’à très récemment, ce groupe supérieur ne comprenait que 10 à 15 % de la population, et ajoutait des privilèges économiques à son privilège culturel. L’instabilité du système s’accroît parce que les éléments jeunes de ce groupe « éduqué supérieur » vont cesser de profiter du système économique. Les bénéfices de la globalisation ne reviennent plus maintenant qu’au 1 % supérieur de la population, les 10 % suivants pouvant encore être considérés comme neutres, ni favorisés ni défavorisés. Ces chiffres n’incluent pas les retraités, dont le poids électoral est considérable, et qui représentent la survivance, dans le système de classe nouveau, du système ancien, non polarisé. N’oublions pas non plus de rappeler la radicalisation de la classe supérieure des 1 %, isolée par ses privilèges, de plus en plus insensible à l’existence du reste de la société, insa­tisfaite de ne pas trouver dans la richesse une solution à ses problèmes métaphysiques, désormais tournée vers une recherche du pouvoir pur. La fragmentation du groupe des éduqués supérieurs » se manifeste donc, simultanément, par un flottement des classes moyennes et par la radicalisation d’un groupe social supérieur qu’il va bientôt falloir appeler « classe capitaliste » ou « bourgeoisie financière ».

Plus profondément encore dans la structure sociale, le système anthropologique a évolué, mais très lentement. Il avait assuré, entre 1789 et 1968, une prédominance de valeurs idéologiques égalitaires — inconscientes et instinctives — dans l’Hexagone. La résistance de valeurs inégalitaires minoritaires à la périphérie du système national avait plutôt contribué à une radicalisation, à une formalisation consciente des valeurs égalitaires du centre. Nous ne savons pas si l’évolution des structures familiales a laissé intact ce système à dominante égalitaire, ou s’il a été ébranlé, et à quel point. Je pense personnellement qu’il est intact mais ne dispose pas des éléments statistiques nécessaires pour le prouver de manière irréfutable : des taux de mariages mixtes récents.

Nous devons aussi constater, et intégrer à l’analyse, sans prétendre l’expliquer, le repli narcissique des individus sur eux-mêmes, dans tous les groupes, atomisation qui rend difficile l’émergence de nouvelles croyances collectives, ces instruments indispensables à l’action des hommes politiques.

Autre facteur d’incertitude, l’augmentation de la proportion de personnes âgées dans la population. Jusqu’à très récemment, leur situation matérielle s’améliorait mais cette évolution est en train de s’inverser. La vieillesse, statistiquement, mène à la modération et à la droitisation. Mais comment des générations « narcissisées », vieillissantes, de plus en plus nombreuses, et dont le niveau de vie va baisser, évolueront-elles politiquement ?

Ajoutons que cette société atomisée, très riche encore mais en voie d’appauvrissement, n’est plus à l’échelle des processus économiques. La globalisation a fait de l’Europe l’espace d’interaction économique fondamental, et il apparaît techniquement impossible que la France puisse surmonter seule ses difficultés économiques. L’Hexagone fragmenté en villages est lui-même devenu d’une certaine manière un vaste village.

C’est dans ce cadre que les politiques doivent agir, et il paraît difficile de les tenir pour pleinement responsables de leur incapacité. Nous pouvons pardonner à François Hollande son inaction en matière de programme socialiste. Sans aller aussi loin, nous devons plaindre Nicolas Sarkozy d’avoir atteint le pouvoir au moment même où les Français prenaient conscience de la baisse de leur niveau de vie. En revanche, la mise en accusation des économistes, qui fuient leur responsabilité sociale et contribuent à la paralysie des politiques, apparaît plus que légitime, nécessaire.

Conclusion : il faut empaler les économistes et vite : pour Hayek et Friedman, il est déjà trop tard.

*   *   *

 Pantalonnade. « Ils » ont osé, « il » a osé (le contraire serait étonnant. En fait, « il » n’ose pas, « il » ignore la bienséance. « Il » ose comme d’autres pètent). Les Irlandais vont devoir revoter. Ils faut bien admettre, cependant, que la question posée par référendum n’est plus la même. Elle est désormais : « OUI ou NON les Irlandais aiment-ils se faire enculer ? » Nous allons voir. La démocrachie dans son pantalon. C’est bon d’avoir la démocrachie dans son pantalon.

Emmanuel Todd, vers la suppression du suffrage universel :

La suppression des élections poserait évidemment autant de problèmes qu’elle en résoudrait car il faudrait ensuite trouver des moyens de nommer, à tous les échelons, des responsables. Ainsi que l’a remarqué Max Weber, sans enthousiasme, les procédures électorales ont le mérite d’empêcher la fossilisation bureaucratique des systèmes politiques. Mais n’oublions pas que la démocratie ne repré­sente après tout qu’une infime période de l’histoire humaine et que bien des régimes politiques se sont passés d’élections. La cooptation existe. Afin de réduire au mini­mum le risque évoqué par Weber, on pourrait conserver aux Français le droit de voter aux élections locales. Dans l’hy­pothèse d’un coup d’État, nous pouvons faire confiance aux militants socialistes pour se présenter en défenseurs achar­nés de cette démocratie locale au sein de laquelle ils tiennent tant de place.

Je ne plaisante pas. La menace d’une suppression du suffrage universel me paraît beaucoup plus sérieuse que celle d’une république ethnique. Le fonctionnement anar­chique de valeurs égalitaires mène le plus souvent, dans un contexte de régression économique, à des solutions de dictature. La tradition française, dans la longue durée de l’Histoire, ce n’est pas seulement l’individualisme et la République, c’est aussi l’absolutisme louis-quatorzien et la dictature des deux Bonaparte.

D’ailleurs un système à deux niveaux combinant autorité supérieure sans contrôle et suffrage local existe déjà : l’Eu­rope. Tandis qu’à l’échelon inférieur de la nation le suffrage universel subsiste, à l’échelon supérieur des institutions communautaires la cooptation règne. En lui-même, cepen­dant, le cadre européen est neutre. Il a servi jusqu’à présent à expérimenter une gouvernance [euphémisme pour dictature] non démocratique. Il pourrait être utilisé pour sauver la démocratie. (Todd, Après la démocratie, page 246)

Voilà donc ce qu’est cette Europe. Il y avait, il y a toujours les choux de Bruxelles. Il y a désormais les trous du cul de Bruxelles.

*   *   *

 Ça y est ! je sais qui a offert un drapeau européen au président Saskachvili, c’est l’éternel morveux Cohn-Bendit. DOC 2010-12-23

NE

 Voici enfin une photographie de ce fameux « béton » allégé de 500 kg par mètre cube. Je n’ai pu me procurer aucune information sur Internet à ce propos (à part la masse spécifique, rien sur la composition, rien sur la mise en œuvre ) . Quelqu’un en parle-t-il seulement quelque part ?

Le seul que je connaisse de cette densité est le béton avec granulat de polystyrène. D’après ce que je peux voir, il n’y a pas de granulométrie, les granulés sont tous de même diamètre et très gros. Ils sont équidistants, ce qui est une prouesse. Comment maintenir des granulés équidistants pendant le malaxage d’un béton ? Cela se comprend étant donné que la dalle de 10 cm d’épaisseur travaille. Il doit donc y avoir une certaine épaisseur de liant (lui-même granulé) entre chaque granulé. Ajoutait-on à l’époque (1960) des flammèches de fibre de verre au béton ? Si oui, cela expliquerait que des dalles de 500 kg par mètre cube pussent travailler. L’Hammérique est toujours en avance. À titre personnel, j’ai coulé, en tant que chef de chantier (six ans d’expérience, 1970-1976), du béton de pouzzolane, de billes d’argile soufflée, de particules de bois et de polystyrène, sans aucun souci de « travail » mais seulement d’allègement, dans le second œuvre de rénovation à Paris. Autrement dit, si vous coulez du gros béton, le plancher descend chez le voisin du dessous. Il y en a qui le font puisque cet accident est arrivé rue Descartes à Paris dans un immeuble Louis XIII et a fait rire le quartier pendant un an.

Donc : ces nuages de béton pulvérisé n’ont rien d’étonnant puisqu’il s’agit de béton pré-pulvérisé au polystyrène : une simple règle de trois nous montre qu’un mètre cube de ce béton comprend 773 litres d’air si l’on ne tient pas compte de la masse du polystyrène, disons 700 litres. De plus, la prétendue dalle n’est qu’un tapis d’une surface immense (3000 m2), mais de seulement dix centimètres d’épaisseur. Ce tapis de 10 cm d’épaisseur  travaille lié qu’il est avec un plancher nervuré en tôle d’acier qui est aussi un coffrage perdu, le tout raidi par un filigrane d’acier (Cf. les photos de ce filigrane après l’accident). Il n’y a pas de béton au sens usuel dans cette tour mais seulement du béton allégé pré-pulvérisé (ce qui rappelle Vomig, le potage pré-digéré : ouvrez, sentez, c’est déjà du vomi). Je n’ai rien contre les conspirationnistes : tout est possible. Mais arrêtez de raconter des conneries. À chaque fois que je lis : « où sont les dalles de béton » prétendument empilées ? « où sont les blocs de bétons dans les rues ? » « où est le tas des débris au pied des tours ? » la réponse est : idiots, ils sont déjà volatilisés. Abondance de preuves nuit. Les prétendues preuves se contredisent les unes les autres. Elles ne relèvent que de la sottise et de l’ignorance des probants.

 Les bonnes nouvelles sont ici. (Contre Info)

La faiblesse structurelle de la monnaie européenne tient au fait qu’elle réunit des économies dont la situation est fort différente, et des États dont le crédit est sans comparaison. Ce qui explique par ailleurs la sévérité des critères de Maastricht. À défaut de politique fiscale unifiée, seul reste le critère du déficit pour éviter les tensions centrifuges.

Dans la situation actuelle, qui contraint les États à s’endetter lourdement, les anciennes peurs et les tensions à l’œuvre à l’époque du SME — qui avaient provoqué son éclatement — refont surface.

Cela se traduit par une divergence de plus en plus forte du coût de la dette entre les pays du nord et du sud de l’Euro zone.

Le système euro pourrait être mis douloureusement à l’épreuve si l’Italie ou l’Espagne ne parvenaient plus à lever des fonds. L’Europe serait-elle capable d’organiser un refinancement ? Quel État, dans la situation actuelle, accepterait d’alourdir sa dette par solidarité européenne ?

Comment l’Euro se comporterait-il si l’Italie était mise sous la tutelle du FMI ?

 


Je suis incorrigible

J’aurais dû consulter le dictionnaire plus tôt. Déjà, pour le terme « économie » j’ai attendu vingt ans pour consulter le dictionnaire ; pour le terme « perception », j’aurai attendu cinquante ans. Quand on est jeune, on croit tout savoir ; sans les haïr, l’on fait fi des dictionnaires. Quant aux petits cons gauchistes, c’est sans commune mesure, ils ont la haine des dictionnaires.

PERCEPTION

(pèr-sè-psion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.

 

1° Action de recueillir des deniers, des impôts, etc.

2° Charge de percepteur. Il a fait avoir une perception à son fils.

3° Terme de philosophie. Acte par lequel l’esprit aperçoit l’objet qui fait impression sur les sens. Toute sensation, tout phénomène de sensibilité spéciale ou générale se compose de trois actes différents : l’impression, la transmission, la perception.

Nos jugements ont plus d’étendue que nos perceptions, MALEBR. Rech. vér. III, II, 9. Nos sensations sont purement passives, au lieu que toutes nos perceptions ou idées naissent d’un principe actif qui juge, J. J. ROUSS. Ém. II, Il. [Epicure] a su démêler deux choses dans nos sensations : la perception qui est toujours vraie, parce qu’elle n’assure que ce que nous sentons ; le jugement qui peut être faux, lorsque, d’après nos perceptions, nous jugeons de ce que les choses sont en elles-mêmes, CONDILLAC, Hist. anc. III, 25. Le sentiment d’une perception n’est que l’être pensant existant d’une certaine manière, BONNET, Ess. psych. ch. 35. Les perceptions de nos cinq sens ne sont que des modifications intérieures de notre être, qui ne nous donnent aucune connaissance de ce qui les cause, DESTUTT-TRACY, Instit. Mém. scienc. mor. et polit. t. I, p. 315.

Résultat de cet acte.

Sa mollesse et son indolence laissaient comme endormie au fond de sa pensée une foule de perceptions délicates, fines et justes.... MARMONTEL, Mém. IX.

La faculté de percevoir.

Doué d’une facilité de perception et d’intelligence qui démêlait dans un instant le noeud le plus compliqué d’une affaire, MARMONTEL, Mém. XI.

PERCEPTION, RECOUVREMENT. Dans l’administration de l’enregistrement, comme dans plusieurs autres régies, on fait une distinction entre la perception et le recouvrement. La perception s’entend d’un produit inconnu jusqu’au moment où s’effectue la perception, c’est-à-dire où a lieu, de la part de l’agent, l’action de percevoir. La recette, au contraire, qui s’effectue sur un produit précédemment reconnu et liquidé, est appelée recouvrement, PASQUEL, Organ. et service de l’administration financière de la France, in-8°, Paris, 1866.

XIIe s. La perception del saint espir [l’action de recevoir le Saint-Esprit], Job, p. 477.

XIVe s. La perception des fruiz et le labeur ne sont pas equals, ORESME, Thèse de MEUNIER.

Lat. perceptionem, de perceptum, supin de percipere, percevoir (voy. PERCEVOIR).

Caca, pipi, tuyau. Quelle élévation d’esprit. Toute la sottise philosophique (cette maladie, selon le Dr Wittgenstein) est instantanéifiée par le photographe Littré-Nadar : « Toute sensation, tout phénomène de sensibilité spéciale ou générale se compose de trois actes différents : l’impression, la transmission, la perception » Pur lockisme. Il s’agit de toute évidence d’un problème de plomberie : nous avons un tuyau, d’un côté entre du caca, de l’autre sort du pipi. Mme Parisot est concernée, évidemment. Mais il se trouve que, non content d’être ajusteur mécanicien, j’ai gagné ma vie, pendant un certain temps, comme plombier. Donc on ne peut pas me la faire sur les questions de plomberie : d’un côté il y a du caca, de l’autre du pipi. Le caca est « du monde », le tuyau est « du monde », le pipi est « du monde ». Le miracle de la transsubstantiation n’a pas eu lieu. Le caca et le pipi sont « du monde », on n’a pas avancé d’un poil. Autrement dit : s’il y a chose du monde d’un côté, il ne peut pas y avoir « chose » qui n’est pas du monde de l’autre côté. Plus simple, tu meurs. Il y a parallélisme.

« l’esprit aperçoit l’objet qui fait impression sur les sens » Or, l’esprit est la perception même. Donc en photographe fidèle et d’une totale innocence (il n’est pas philosophe) Littré écrit en fait : « la perception aperçoit l’objet qui fait impression sur les sens. » Intéressant : la perception perçoit. Ce n’est qu’un début. La suite va suivre, ce qui est la moindre des choses pour une suite. La suite suit. Meuh !

 Une autre évidence apodictique négative : le champ de vision n’a pas de bord (Wittgenstein)

 Franchement, Michael Moore est trop gros. Je ne peux pas faire confiance à un homme aussi gros. Orson Welles se grossissait artificiellement à grand renfort de coussins, quand il voulait jouer le personnage d’un imposteur (Falstaff, Soif du mal — plus la contre plongée — etc.). Et, sans se grossir le moins du monde, Wells était déjà un imposteur (il débute par une alerte aux martiens).

 À ce qu’il semble, les légions hamériquaines sont en train de franchir le Rubicon. En France, il semblerait que les UMPistes ont la pétoche, car la cocotte législative ne cesse de pondre des lois répressives et je ne sais si Mme Parisot fera encore longtemps pipi dans sa culotte ; à moins que ses amis ne triomphent, et alors elle se transformera en une véritable fontaine de pisse.

 Pendant la crise, la démolition continue. Ils n’ont rien oublié (ils n’ont pas eu le temps) ; ils n’ont rien appris (il n’ont pas eu le temps). C’est pourquoi la grosse salope doit crever. C’est la seule solution. Ce sera dur, mais… la liberté a un prix.

Manifestement, les pyromanes entendent éteindre le feu eux-mêmes. C’est la moindre des choses : ils sont les maîtres, ils savent tout mieux que tout le monde. C’est eux qui ont fait ça, et c’est donc eux qui déferont ça, pour faire pire par la suite. C’est typique des commerçants. Mais c’est très bien. Personne n’est mieux qualifié qu’eux pour produire une catastrophe. De quoi vous plaignez-vous ?

D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi ils le feraient de bonne grâce. Je ne vois pas qui pourrait bien les y obliger. Mais quoi ! c’est différent : une bonne guerre mondiale, nucléaire, s’il vous plait (donc la dernière) ; une déflation de dix ans ; une guerre civile généralisée avec empalement à tous les carrefours…

 Les habituelles bonne nouvelles. Mais crève donc grosse salope. Que l’Arabe t’emporte.

 

Le meilleur du monde   
Ne pas prendre les crises du capital pour argent comptant ! 
  
(Seb Musset)       

 

Et quand ils essuient, débonnaires, l’excès de propagande encore collé aux semelles de leurs Weston sur vos têtes passives d’esclaves décervelés, sachez lire entre les grosses lignes HD que, tôt ou tard, tout ce qui n’est pas Sarkozy-Ready finira au Stade de France et pas pour voir des matchs.

 « La pute jouit deux fois : quand le client la paye, quand le client se barre »

 Hyper-droite contre ultra-gauche ! « Seb Musset, il est très bien » Ultra gauche, ça n’existe pas, dit-il. Heureusement !

 Pour une perfidie de plus. Le mini président austro-hongrois insulte les fusillés de 1914-15.

 Notre mini-président est prêt à tout. Il paye d’exemple : « auxiliaire de vie.. au service à la personne » (comprendre femme de ménage dans un mouroir), il est allé lécher le cul du patriarche Lévi-Strauss. Je me demande si ce respectable vieillard a apprécié. « Claude Lévi-Strauss s’est montré très attentif et a dialogué avec le président de la République, faisant part de ses réflexions sur le devenir des sociétés modernes et l’importance de l’histoire pour mieux les comprendre ». Quelle honte ! à son âge ! Quelle perfidie que d’abuser d’un vieillard ! Lévi-Strauss dit que les rituels sont nécessaires à la vie des sociétés. Qu’a-t-il bien pu dire à cet homme qui chie sur tous les rituels, même sur le modeste vouvoiement, cet homme qui insulte comme il respire. Pendant ce temps, la liquidation continue.

 Meuh : qui a dit que les blancs avaient tué tous les bisons dans ce beau pays (USA). Les bisons sont toujours là, de plus en plus nombreux, ils piétinent tout sur leur passage. Qu’attendent les Arabes pour bombarder ? On parlera alors à nouveau de si vils innocents.

♫ ♫ ♫ Zörro

 INSEE : Sarkozy n’aime pas les statistiques, qui le lui rendent bien. Pantalon, polichinelle et culotte.

 


Pourquoi l’Amérique n’est pas un empire

 

L’une des forces essentielles des empires, principe à la fois de dynamisme et de stabilité, est l’universalisme, la capacité à traiter de façon égalitaire hommes et peuples. Une telle attitude permet l’extension continue du système de pouvoir, par l’intégration au noyau central des peuples et des individus conquis. La base ethnique initiale est dépassée. La taille du groupe humain qui s’identifie au système s’élargit sans cesse, parce que celui-ci autorise les dominés à se redéfinir comme dominants. Dans l’esprit des peuples soumis, la violence initiale du vainqueur se transforme en générosité.

Le succès de Rome, l’échec d’Athènes, on l’a vu tinrent moins à des aptitudes militaires différentes qu’à l’ouverture progressive du droit de cité romaine et à la fermeture de plus en plus marquée du droit de cité athénienne. Le peuple athénien resta un groupe ethnique, défini par le sang : à partir de 451 av. J.-C. il fallut même avoir deux parents citoyens pour y appartenir. Le peuple romain, qui n’avait rien à lui envier originellement quant à la conscience ethnique, s’élargit en revanche sans cesse pour inclure, successivement, toute la population du Latium, celle de l’Italie, enfin celle de tout le bassin méditerranéen. En 212 apr. J.-C., l’édit de Caracalla accorda à tous les habitants libres de l’empire le droit de cité. Les provinces finirent par donner à Rome la majorité de ses empereurs.

D’autres exemples pourraient être cités, de systèmes universalistes capables de démultiplier leur potentiel militaire par un traitement égalitaire des peuples et des hommes : la Chine, qui rassemble encore aujourd’hui la plus grande masse d’hommes jamais réunie sous un seul pouvoir étatique; le premier empire arabe, dont la croissance fulgurante s’explique autant par l’égalitarisme extrême de l’islam que par la force militaire des conquérants ou la décomposition des États romain et parthe [auparavant, Todd a souligné combien la force militaire des USA était loin d’égaler, mutatis mutandis, celle de Rome. Et en plus ils font tout ce qu’il faut pour se faire détester]. Dans la période moderne, l’empire soviétique, emporté par sa fragilité économique, s’appuyait sur une capacité de traitement égalitaire des peuples, qui semble bien à l’origine caractéristique du peuple russe plutôt que de la superstructure idéologique communiste. La France, qui fut, avant son déclin démographique relatif, un véritable empire à l’échelle de l’Europe, fonctionnait avec un code universaliste. Parmi les échecs impériaux récents, on peut mentionner celui du nazisme, dont l’ethnocentrisme radical interdisait qu’à la force initiale de l’Allemagne s’agrégeât la puissance supplémentaire des groupes conquis.

L’examen comparatif suggère que l’aptitude d’un peuple conquérant à traiter de façon égalitaire les groupes vaincus ne résulte pas de facteurs extérieurs mais se trouve logée dans une sorte de code anthropologique initial. C’est un a priori culturel. Les peuples dont la structure familiale est égalitaire, définissant les frères comme équivalents — les cas de Rome, de la Chine, du monde arabe, de la Russie et de la France du Bassin parisien —, tendant à percevoir les hommes et les peuples en général comme égaux. La prédisposition à l’intégration résulte de cet a priori égalitaire. Les peuples dont la structure familiale originelle ne comprend pas une définition strictement égalitaire des frères — cas d’Athènes et encore plus nettement de l’Allemagne — ne parviennent pas à développer une perception égalitaire des hommes et des peuples. Le contact militaire tend plutôt à renforcer nue conscience de soi « ethnique » du conquérant. Il conduit à l’émergence d’une vision fragmentée plutôt qu’homogène de l’humanité, à une posture différentialiste plutôt qu’universaliste.

Les Anglo-Saxons sont difficiles à situer sur l’axe différentialisme/universalisme. Les Anglais sont clairement différentialistes, ayant réussi a préserver l’identité des Gallois et des Écossais dans les siècles des siècles. L’empire britannique, établi outre-mer grâce à une supériorité technologique écrasante, dura peu. Il ne tenta nullement d’intégrer les peuples soumis. Les Anglais firent du pouvoir indirect, l’indirect rule, qui ne remettait pas en question les coutumes locales, une spécialité. Leur décolonisation fut relativement indolore, un chef-d’œuvre de pragmatisme, parce qu’il n’avait jamais été question pour eux de transformer les Indiens, Africains ou Malais en Britanniques de format standard. Les Français, dont beaucoup avaient rêvé de faire des Vietnamiens et des Algériens des Français ordinaires, eurent plus de mal à accepter leur reflux impérial. Entraînés par leur universalisme latent, ils s’engagèrent dans une résistance impé­riale qui leur valut une succession de désastres militaires et politiques.

On ne doit cependant pas exagérer le différentialisme anglais. Compte tenu de la petite taille de l’Angleterre, l’immensité de la formation impériale britannique, même si elle fut éphémère, révéla une aptitude certaine à traiter les peuples conquis de façon relativement égalitaire et décente. Les chefs-d’œuvre de l’anthropologie sociale britannique que sont les études d’Evans-Pritchard sur les Nuer du Soudan ou de Meyer Fortes sur les Tallensi du Ghana, admirables par leur sensibilité autant que par leur rigueur, ont été réalisés à l’époque coloniale. Ces analyses combinent la traditionnelle aptitude anglaise à décrire les différences ethniques avec une perception aiguë de l’universel humain masqué par la diversité des structures. L’individualisme anglo-saxon laisse toujours la possibilité d’une saisie directe de l’individu, de l’homme en général plutôt que de l’homme façonné par la matrice anthropologique.

Le cas américain exprime de façon paroxystique l’ambivalence anglo-saxonne vis-à-vis des principes concurrents de l’universalisme et du différentialisme. Les États-Unis peuvent être décrits, d’une première façon, comme le résultat national et étatique d’un universalisme radical. Il s’agit, après tout, d’une société née de la fusion d’immigrés fournis par tous les peuples d’Europe. Le noyau anglais initial a révélé une capacité absolue à absorber des individus d’origines ethniques différentes. L’immigration, interrompue durant la deuxième moitié des années 20, a repris dans les années 60 mais en s’élargissant à l’Asie, à l’Amérique du centre et du Sud. La capacité à intégrer, à élargir le centre a permis le succès américain, ce qui existe de réussite impériale dans le destin des États-Unis. La masse démographique — 285 millions en 2001, 346 millions prévus en 2025 — témoigne à elle seule de cette aptitude.

Mais les États-Unis peuvent être aussi décrits dans les termes opposés d’un différentialisme radical. Dans leur histoire, il y a toujours un autre, différent, inassimilable, condamné à la destruction ou, plus souvent, à la ségrégation. L’Indien et le Noir ont joué, continuent déjouer dans le cas du Noir, et de l’Indien, sous la forme de l’Hispanique, le rôle de l’homme différent. Le système idéologique américain combine universalisme et différentialisme en une totalité ces conceptions en apparence opposées fonctionnent en réalité de manière complémentaire. [Emmanuel Todd Après l’empire, p. 145 sq]

Todd admet cependant que les Hamerloques ont inventé une sorte de tribut, certes très fragile, qui consiste à le prélever grâce à une pompe à finance plutôt que de piller directement le blé de la Sicile ou de l’Égypte. Si les USA ont un empire, celui-ci n’est que financier.

Nous ne savons pas encore comment, et à quel rythme, les investisseurs européens, japonais et autres seront plumés, mais ils le seront. Le plus vraisemblable est une panique boursière d’une ampleur jamais vue suivie d’un effondrement du dollar, enchaînement qui aurait pour effet de mettre un terme au statut économique impérial des Etats-Unis [publié en 2002].

(…)

Mais l’Amérique n’a pas la puissance militaire de Rome. Son pouvoir sur le monde ne peut se passer de l’accord des classes dirigeantes tributaires de la périphérie. Au-delà d’un certain taux de prélèvement, et d’un certain niveau d’insécurité financière, l’adhésion à l’empire n’est peut-être plus pour ces dernières une option raisonnable.

Notre servitude volontaire ne peut se maintenir que si les États-Unis nous traitent de façon équitable, mieux, s’ils nous considèrent de plus en plus comme des membres de la société dominante centrale, c’est le principe même de toute dynamique impériale. Ils doivent nous convaincre, par leur universalisme, par le verbe autant que par le comportement économique, que « nous sommes tous américains ». Mais loin d’être de plus en plus américains, nous sommes de plus en plus traités comme des sujets de deuxième catégorie — parce que le recul de l’universalisme est, malheureusement  pour le monde, la tendance idéologique centrale de l’Amérique actuelle.

♦ Non ! heureusement : vive l’universalisme russe, chinois et arabe. Polanyi disait que la question du socialisme se règlerait internationalement, entre nations. Cela est valable pour l’universalisme, c’est la moindre des choses. La diversité est la garantie et la raison d’être de l’universalisme : universalisme sans diversité = despotisme.

Todd confirme mon hypothèse de la concurrence de l’universalisme russe pendant la guerre froide : la concurrence avec l’empire soviétique a contraint les Hamerloques à faire assaut d’universalisme. Depuis, ça s’est calmé. Le naturel revient au galop. Selon Todd, c’est l’effondrement du rival soviétique qui entraîne le recul de l’universalisme en Hamérique. (p. 153 sq).

 Selon Iran-Resist, les Hamerloques sont de plus en plus forts. / La stratégie pacifique de Bush

 Encore une : en cendres. Ce qui accroît encore le ridicule et la malfaisance de la Commission européenne et des enragés de l’Union Monétariste Pognonique et du mini-président..

 Encore de bonnes nouvelles. Capitulation ! Hécatombe ! Cette grosse salope de TINA avec son triste con sans suce (c’est un vieux séchon, expression vaudoise) n’en finit pas de crever. Pendant ce temps la Commission de Bruxelles poursuit son entreprise de démolition avec la complicité des gouvernements. Démolition pour démolition, vive la démolition générale, vive la crise.

 

La question du « nouveau Bretton Woods » (Jacques SAPIR) →  

 

L’économie politique internationale de la crise et la

question du « nouveau Bretton Woods » :

Leçons pour des temps de crise

Jacques SAPIR

 

 

« La désintégration du cadre fixé par Bretton Woods a permis aux Etats-Unis d’affirmer leur hégémonie monétaire au moment même où les bases économiques et géopolitiques de cette hégémonie devenaient progressivement de plus en plus discutables et discutées. Ceci constituait un facteur d’instabilité, ce que Keynes avait prévu dès 1941 et qu’il avait tenté justement de prévenir par l’idée d’une unité monétaire commune internationale. Ce phénomène d’instabilité a été amplifié par la mutation des institutions qui avaient été mises en place à l’époque, le FMI et la Banque Mondiale. À partir de la “crise de la dette” de 1982, elles se transformèrent en instruments d’une libéralisation financière et économique toujours plus poussée au service d’une idéologie néo-libérale dont le “Consensus de Washington” reste aujourd’hui le plus connu des symboles. On peut cependant montrer que le lien entre l’ouverture extérieure et une croissance stable est pour le moins douteux. Le système monétaire international régressa alors vers une situation d’instabilité systémique dont la crise de 1997-1999 fut le point d’orgue, en Asie, en Russie, mais aussi en Amérique Latine.

L’instabilité systémique conduisit alors un nombre croissant de pays à mettre en oeuvre des stratégies unilatérales de précaution, passant par une accumulation excessive de réserves de change. De telles stratégies ne furent possibles que par des politiques de prédation sur le commerce international, qui induisirent dans les pays développés une forte déflation salariale. Cette dernière a abouti simultanément à l’endettement des ménages et à la baisse de leur solvabilité. Dans un contexte marqué par la libéralisation financière cet endettement suscite une explosion de l’innovation financière. On a ici les causes profondes de la crise actuelle qui était le type même de situation que les propositions originelles de Keynes visaient à empêcher. »

(…)

Le processus dit de Bretton Woods ne s’arrêta pas avec la fin de la conférence elle-même en juillet 1944, mais se poursuivit dans le cadre des négociations portant sur les conditions d’application de cet accord. Ce dernier, s’il avait été appliqué aurait abouti à un désastre. La Guerre Froide a permis un pivotement important dans la politique du gouvernement américain qui se rallia à une solution pour l’Europe Occidentale, l’Union Européenne des Paiements qui était plus proche des positions de Keynes que de celles des accords de Bretton Woods. Ces derniers semblent n’avoir été efficaces que dans la mesure où ils n’étaient pas appliqués.

 

 I. Les sources internationales de la crise actuelle

La libéralisation financière internationale et ses conséquences

La politique américaine a largement consisté en la mise en oeuvre des prescriptions néolibérales dans la finance et le commerce à l’échelle mondiale. Ce sont les États-Unis qui ont fait pression sur le FMI pour que celui-ci inscrive dans ses statuts l’obligation d’une convertibilité en compte de capital là où il n’y avait auparavant – et Keynes y avait veillé de toutes ses forces déclinantes – qu’une convertibilité de compte courant. La différence entre les deux notions est pourtant essentielle. [comme vous pouvez le constater, il n’y a nulle fatalité dans tout ça. On sait très bien qui a fait cela, où, quand, comment et surtout pourquoi]

Les conséquences à long terme de la crise de 1997-1999

Les Etats-Unis ou le bonheur est dans la dette

Les conditions de reproduction du mercantilisme asiatique

Le processus d’Eurodivergence

 II. Le contexte des accords de Bretton Woods

Du Traité de Versailles à la Conférence de Gênes

Les conséquences de la crise de 1929

 III. Keynes et la préparation des accords de Bretton Woods.

Keynes et la réforme de l’ordre monétaire international

Keynes et le libre-échange

« L’importance accordée à la souveraineté économique des nations mérite d’être soulignée, car elle n’est pas un argument de circonstance. Si Keynes est un partisan de la coopération internationale, il est un adversaire des mécanismes supranationaux qui privent les gouvernements de leur souveraineté. Ils considèrent que ces derniers n’ont pas de légitimité et que, sans cette dernière, une politique ne peut pas être réellement appliquée. »

Le contrôle des capitaux et l’articulation entre règles et souveraineté.

 IV. Les occasions manquées de Bretton Woods et le dernier combat de Keynes

Conflit et compromis

Que pouvait-on sauver de Bretton Woods : le dernier combat de Keynes

L’Union Européenne de Paiement ou la victoire posthume de Keynes

« L’UEP fut un grand succès économique, et elle contribua puissamment au relèvement des pays d’Europe occidentale qui y participèrent, et en particulier la France et l’Italie. Elle constitua une victoire posthume de Keynes dont elle validait pleinement les idées. La Grande-Bretagne refusa d’y participer, signant par là le début d’un long déclin économique face non seulement à la reconstruction de l’Allemagne (alors Allemagne de l’Ouest ou RFA) mais aussi à la très forte expansion de l’Italie et de la France. »

 V. La décomposition des accords de Bretton Woods et la marche audésordre monétaire  

« Le système de Bretton Woods a connu des évolutions majeures qui ont conduit au système monétaire et financier international tel que nous le connaissons aujourd’hui et qui n’a de fait plus de rapport avec le système de 1944 ou même avec celui que l’on connut jusqu’en 1958. Les deux évolutions les plus significatives ont été la rupture du lien entre le Dollar et l’or et l’abandon du système des taux de change fixes au profit des taux de change flottants. Ces deux évolutions signent la mort du système après une période de décomposition qui va de 1958 à 1973. »

La fin de l’Union Européenne dePaiement et le « retour » à Bretton Woods.

« L’UEP fut dissoute en décembre 1958 et les pays membres revinrent à une convertibilité de compte courant sous l’égide de l’article VIII du FMI. Une première occasion de construire un système régional plus stable et équilibré que le système issu de Bretton Woods fut alors perdue, et l’on peut considérer, du moins pour l’Europe Occidentale, que 1958 marque la date réelle d’application des accords de Bretton Woods. Le retour de tous les pays développés (hors l’URSS et les pays du CAEM) à la convertibilité totale fut, à l’époque, saluée comme un progrès alors qu’elle ne faisait que mettre en marche la mécanique qui devait inéluctablement conduire à la révélation des limites du système de Bretton Woods. Ce dernier n’avait réellement fonctionné que parce que l’on s’était éloigné dès l’hiver 1948-1949 de ses principes pour se rapprocher, l’UEP en témoigne, des idées de Keynes.

Il faut cependant noter que 1958 est aussi la date du début du conflit franco-américain sur le système monétaire international. Lors de la réunion du FMI qui se tint cette année là, et qui devait entériner l’accroissement des quotes-parts des pays membres, l’administrateur français fut le seul à s’opposer au principe d’une décision prise à la majorité simple ainsi qu’aux mesures devant conduire à la liberté complète des capitaux.

Le conflit franco-américain : l’hégémonie américaine contestée.

Les États-Unis et la tentation d’appropriation du système international

La fin de Bretton Woods

« Les taux de change, qui étaient normalement fixés (mais révisables) furent progressivement abandonnés au marché lors de la conférence de la Jamaïque en 1973. Le passage aux changes flottants, qui est cohérent avec les progrès de l’idéologie monétariste et néo-libérale, a induit les très brutales fluctuations que l’on a connues depuis la fin des années 1970 et la nature de plus en plus spéculative du système et ce jusqu’à la crise actuelle. »

L’ascension et la transformation du FMI

« La troisième conséquence a été la renaissance des politiques de contrôle des changes, en Malaisie et en Russie. La décision de la Chine de résister aux pressions américaines pour une extension de la convertibilité du Yuan, décision dont la sagesse est aujourd’hui évidente, en découle aussi. Se trouve validée l’idée de Keynes que le contrôle sur les capitaux et les changes est une condition de dégagement d’un espace de liberté pour les politiques économiques internes, et de ce fait un élément de stabilité des trajectoires économiques.

On constate cependant que la question du contrôle des changes et des contrôles sur les mouvements de capitaux constitue un point immédiat de conflit entre les gouvernements qui souhaitent recourir à de tels mécanismes et les États-Unis. La défense de la souveraineté économique n’est pas compatible avec les objectifs de la politique américaine. »

 

 VI. Leçons d’un demi-siècle d’errements.

« Rétrospectivement, on voit que si le système de Bretton Woods représentait probablement un compromis boiteux, il était inévitable compte tenu du rapport des forces à l’échelle internationale de l’époque. Les conditions de l’immédiat après-guerre et de la Guerre Froide ont créé un contexte où de fait il ne fut appliqué que très partiellement. Jusqu’en 1958, le système qui s’applique en Europe est plus proche des idées de Keynes que de la lettre de Bretton Woods. »

L’évidence de la crise et la fin de l’hégémonie financière américaine

 « L’amélioration de la situation économique en Europe occidentale, et la première détente Sovieto-Américaine ont fait évoluer le contexte international et l’on est réellement entré dans le système de Bretton Woods en 1958. Sa gestion par les États-Unis fut désastreuse. Non seulement les États-Unis ont instrumentalisé le système en leur faveur, mais ils s’en sont servis comme levier pour mettre en oeuvre une idéologie du “tout marché”. Ceci a conduit à l’éclatement du système en 1973 et à la mise en place d’une hégémonie financière et monétaire américaine qui a reproduit les pathologies de l’hégémonie britannique antérieure. Aujourd’hui la crise du système est multiple. »

L’échec du G-20

De ce point de vue, les résultats du sommet du G-20 du 15 novembre 2008 apparaissent comme particulièrement décevants. Ce sommet sur la réforme du système monétaire international et la crise financière a accouché d’une souris. La déclaration finale mentionne en effet les principes communs suivants, dont aucun ne répond à la réalité de la crise :

(i) Renforcer la transparence et la responsabilité

(ii) Favoriser une régulation saine.

(iii) Promouvoir l’intégrité des marchés financiers.

(iv) Renforcer la coopération internationale (dans le sens de la coopération entre régulateurs).

(v) Réformer les institutions financières internationales.

Ces principes sont accompagnés de la proclamation d’un attachement à la libéralisation financière et d’un rejet de toutes mesures protectionnistes. Or, ces deux libéralisations sont celles qui ont conduit aux pratiques que l’on cherche à réglementer et qui sont à la base de la crise actuelle. La contradiction entre les principes de réforme énoncés et l’engagement à poursuivre les politiques de libéralisation est d’une telle évidence que les marchés financiers, loin de se réjouir ont doit stagné, soit accentué leur baisse ce lundi 17 novembre.

(…)

D’ici la fin du printemps 2009, les signataires de cette déclaration finale se seront déjugés. »

L’alternative par la fragmentation.

« Dans ces conditions, on est très loin de l’objectif initial d’un “nouveau Bretton Woods”. Le processus d’une réforme du système monétaire international n’a même pas été engagé. De cet échec va naître dans les mois qui viennent un processus de fragmentation du système monétaire et financier international. »

Les recettes de Keynes n’ont jamais échoué pour cette simple raison qu’elles n’ont jamais été appliquées, à part en Europe avec l’Union européenne de paiement et le Pool charbon-acier. C’est Keynes qui a échoué à faire triompher ses vues, pour le malheur du monde et principalement des pays pauvres — une stabilisation du cours des matières premières, mesure demandée par Keynes, aurait permis aux pays pauvres mais riches en matières premières de s’équiper en vendant leurs ressources à un prix « équitable » (non prédateur) au lieu de devoir s’endetter auprès du FMI aujourd’hui dirigé par un obsédé sexuel qui leur prête généreusement l’argent qui leur a été volé. Or, comme le dit si bien Nabe : « les couilles rendent con » —. Bretton Woods n’est pas dû à Keynes mais aux Hamerloques. Le libre échange et surtout la libre circulation de capitaux et la spéculation sur les matières premières étaient programmés dès le départ ainsi que le délabrement des pays pauvres — aujourd’hui, après la crise qui leur fut imposée, les dragons d’Asie se vengent bien en étant devenus prédateurs commerciaux, c’est à dire mercantilistes : gros stock de devises et gros excédent commercial, excédents que Keynes voulait taxer au même titre que les déficits. Ils produisent et vendent mais n’achètent pas, jetant à la rue les ouvriers occhidentaux. Bien fait —. Keynes avait mis en garde contre l’instabilité du système dont la seule règle est, je le rappelle, « si je t’attrape, je t’encule ». Finalement les Hamerloques l’ont eu dans le cul : ils ont mis à la rue leurs propres ouvriers et les Russes on gagné la guerre froide puisque c’est elle qui nécessita son financement par pillage de l’épargne mondiale. Ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis. Bien fait

Gros, gras, gris, rose, vert, cochon gras. La chienlit dans toute sa splendeur

Le bourgeois de 1840. On dirait une caricature de Daumier

Voilà qui vaut bien le lycéen aux grosses couilles ou le triple renégat Montand

 Very good news. Total connerie. Merveilleux. Et là aussi.

 Je disais un peu plus bas que les conséquences du bombardement du 11 septembre, quels qu’en soient les auteurs, avaient dépassé toutes mes espérances. Un connaisseur de la chose, Zbigniev Brzezinski, conforte ces espérances dans un article du Washington Post du 25 mars 2007 : la War on Terror, érigée en slogan national, a « compromis notre capacité à faire face aux réels défis auxquels nous sommes confrontés… Cette phrase n’a de toute manière aucun sens. Elle ne décrit ni le contexte géographique ni n’identifie nos ennemis présumés ». Surtout, « les dégâts que ces trois mots ont provoqués — comme on se tire une balle dans le pied — sont infiniment plus importants que tout ce qu’auraient pu imaginer dans leurs délires les fanatiques du 11 septembre… » (Jean-Philippe Immarigeon, le Livre noir de la Rand et L’effondrement du monde)

Cela confirme aussi ce que je disais dans ma Diatribe, que ce n’est pas l’Hamérique en particulier qui est attaquée, mais cette grosse salope putride d’Occhident, avec, au milieu, Mme Parisot qui fait pipi de joie dans sa culotte. Notez aussi le mépris de Zbig pour les bougnoules, ces cons qui, tout fanatiques qu’ils soient, n’auraient pas été capables de prévoir ce qui s’est ensuivi en fait. J’avais compris, au contraire qu’ils l’avaient annoncé et qu’ils l’espéraient. Ils ont eu tout le temps, depuis deux siècles, d’observer et comprendre la connerie satisfaite de cette grosse salope d’Occhident bourgeois (lisez ci-dessous ce qu’en dit Balzac, ce malheureux Occident « envahi par le flot de la bourgeoisie » et qui, de ce fait, devient l’Occhident où sont « frayés les chemins de la Conquête ».) Quoique les forêts et les loups ne soient pas très répandus en Arabie, les bédouins n’en sont pas moins des pasteurs. Ils ont voulu faire sortir le loup du bois. Il est sorti deux fois. C’est un coup de maître. J’avais dit, d’ailleurs, que Ben Laden était le plus grand joueur de billard du monde et qu’il allait peut-être foutre ça par terre d’un seul coup de sa grande queue, mettant en branle des milliards de boules. Prière exaucée. Le Seigneur exténuera tes ennemis. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre. Crétin de Zbig, c’était écrit dans le Coran.

 

Maîtres du monde (Jean-François Goulon)  →  

 

Pillage minier, milliers de pinages (Agence Lyndon Larouche)  →  

 DOC 2008-11-18-1

La crise, l’Amérique latine et les limites du « socialisme du XXIe siècle  →  
entretien avec Marc Saint-Upéry       

 DOC 2008-11-18-2

En fin de compte, ces mesures vont-elles vers plus de socialisme ou vers plus de capitalisme ? Je n’ai pas de réponse, et il est en outre probable que la question soit mal posée, mais je sais au moins deux choses : 1) le pseudo-débat latino-américain sur le « socialisme du XXIe siècle » ne nous offre aucun cadre d’analyse sérieux pour déchiffrer la complexité de ce type d’évolution ; 2) n’importe quelle mesure socio-économique d’envergure prise par les Chinois aura plus d’impact pour l’avenir de l’ensemble de l’humanité que tout ce peuvent dire ou faire les gouvernements de gauche latino-américains.

Quant au fond du problème, je crois que la transition éventuelle à un système post-capitaliste est bien plus un problème anthropologique de longue haleine qu’une question de décisions et de stratégies politiques à court ou moyen terme, encore moins un prétexte pour débiter des slogans grandiloquents. Elle suppose l’émergence parallèle de nouvelles configurations d’incitations économiques et morales et de nouveaux dispositifs institutionnels enracinés dans des pratiques organisationnelles et matérielles soutenables (du point de vue psychologique et moral comme du point de vue écologique), ce qui n’a strictement rien à voir avec le volontarisme d’une avant-garde éclairée qui prétendrait forger un soi-disant « homme nouveau » de gré ou de force.

 


Valsez, saucisses

 

Sais-tu, mon enfant, quels sont les effets les plus destructifs de la Révolution ? tu ne ten douterais jamais. En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille. Il n’y a plus de famille aujourd’hui, il n’y a plus que des individus. En voulant devenir une nation, les Français ont renoncé à être un empire. En proclamant l’égalité des droits à la succession paternelle, ils ont tué l’esprit de famille, ils ont créé le fisc ! Mais ils ont préparé la faiblesse des supériorités et la force aveugle de la masse, l’extinction des arts, le règne de l’intérêt personnel et frayé les chemins à la Conquête. Nous sommes entre deux systèmes ou constituer l’État par la Famille, ou le constituer par l’intérêt personnel, la démocratie ou l’aristocratie, la discussion ou l’obéissance, le catholicisme ou l’indifférence religieuse, voilà la question en peu de mots. J’appartiens au petit nombre de ceux qui veulent résister à ce qu’on nomme le peuple, dans son intérêt bien compris. Il ne s’agit plus ni de droits féodaux, comme on le dit aux niais, ni de gentilhommerie, il s’agit de l’État, il s’agit de la vie de la France. Tout pays qui ne prend pas sa base dans le pouvoir paternel est sans existence assurée. Là commence l’échelle des responsabilités, et la subordination, qui monte jusqu’au roi. Le roi, c’est nous tous ! Mourir pour le roi, c’est mourir pour soi-même, pour sa famille, qui ne meurt pas plus que ne meurt le royaume. Chaque animal a son instinct, celui de l’homme est l’esprit de famille. Un pays est fort quand il se compose de familles riches, dont tous les membres sont intéressés à la défense du trésor commun, trésor d’argent, de gloire, de privilèges, de jouissances; il est faible quand il se compose d’individus non solidaires, auxquels il importe peu d’obéir à sept hommes ou à un seul, à un Russe ou à un Corse, pourvu que chaque individu garde son champ ; et ce malheureux égoïste ne voit pas qu’un jour on le lui ôtera. Nous allons à un état de choses horrible, en cas d’insuccès. Il n’y aura plus que des lois pénales ou fiscales, la bourse ou la vie. Le pays le plus généreux de la terre ne sera plus conduit par les sentiments. On y aura développé, soigné des plaies incurables. D’abord une jalousie universelle : les classes supérieures seront confondues, on prendra l’égalité des désirs pour l’égalité des forces ; les vraies supériorités reconnues, constatées, seront envahies par les flots de la bourgeoisie. On pouvait choisir un homme entre mille, on ne peut rien trouver entre trois millions d’ambitions pareilles, vêtues de la même livrée, celle de la médiocrité. Cette masse triomphante ne s’apercevra pas qu’elle aura contre elle une autre masse terrible, celle des paysans possesseurs : vingt millions d’arpents de terre vivant, marchant, raisonnant, n’entendant à rien, voulant toujours plus, barricadant tout, disposant de la force brutale... (Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées)

 

 

 

Y a pas de mystères

 Une illusion de choix. Un spectacle en quelque sorte, c’est à dire une illusion collective. C’est curieux, je n’avais jamais prêté attention au côté « collectif » de tout spectacle y compris le théâtre à Athènes. C’est encore le coup de la lettre volée. DOC 2008-11-20

 Sarko, ou l’homme des autres 

 Étonnant ! Valet de pied de page.

 Salaires contre dividendes (Michel Husson)

 Sarközy : un actif toxique (Michel Husson)

 Surprise ! Je découvre que certaines Bugatti vers 1935 avaient des roues avant indépendantes par roues tirées avec deux barres de torsion superposées (et amortisseurs hydrauliques, s’il vous plaît). Pourquoi Ettore refusa-t-il à son fils Jean les roues indépendantes sur la 57 (essieu rigide, ressorts à lames et amortisseurs à friction) ? Les résultats de ce genre de suspension étaient-ils mauvais ? La très courte longueur des bras (une vingtaine de centimètres) engendrait sans doute un micro-braquage intempestif de l’essieu virtuel. Sinon pourquoi ? VW et Porsche adoptèrent ce genre de suspension.

 Prêchie, prêchat, ma chemise entre mes bras, j’entre dans un petit cabinet noir, je demande un petit Lordon et je reçois deux cents coups de bâton. Les rapports dans les entreprises sont moyenâgeux !

 

  Traduttore, traditore →  

 

Toto :

Re: Foucault, Veyne–Fragments 

« Reply #33 on: 21. October 2006 at 16:35 »    

 

Cap’tain Nullus je vais de découverte en découverte !!! Je m’aperçois maintenant que la phrase en allemand extraite de l’Introduction à la critique de l’économie politique de 1857, et que j’avais tirée de MLWERKE , est bourrée de fautes de scanner mal relues et mal corrigées.

Une petite comparaison avec la mega originale édition MEGA (Berlin, Dietz Verlag, 1976) donne ceci :

 

„Soweit die bürgerliche Ökonomie nicht mythologisierend sich rein identifiziert mit dem Vergangnen, glich ihre Kritik der frühern, namentlich der Feudalen, mit der sie noch direkt zu kämpfen hatte, der Kritik die das Christentum am Heidentum, oder auch der Protestantismus am Katholizismus ausübte.“ (mlwerke en ligne)

„Soweit die bürgerliche Ökonomie nicht mythologisierend sich rein identifiziert mit den vergangnen, glich ihre Kritik der frühern, namentlich der feudalen, mit der sie noch direkt zu kämpfen hatte, der Kritik, die das Christentum am Heidentum, oder auch der Protestantismus am Katholizismus ausübte.“ (Édition papier)

 

Ça change tout ! Attention scanner en allemand danger grave !

 

Reprenons la magnifique traduction de MM. Husson et Badia aux Éditions staliniennes :

« Pour autant que l’économie politique bourgeoise, créant une nouvelle mythologie, ne s’est pas purement et simplement identifiée au passé, sa critique des sociétés antérieures, en particulier de la société féodale, contre laquelle elle avait encore à lutter directement, a ressemblé à la critique du paganisme par le christianisme, ou encore à celle du catholicisme par le protestantisme. » 

Non seulement il n’est absolument pas question de sociétés antérieures dans cette phrase mais bien d’économies antérieures, mais il n’est absolument pas question de s’identifier au passé, mais bien de s’identifier aux économies passées. « Mit dem Vergangnen » en allemand ne veut absolument rien dire. Pour dire « avec le passé » en allemand il faut dire « mit der Vergangenheit ». Par contre « mit den vergangnen » devient lumineux. En allemand tous les substantifs, nom communs comme noms propres, prennent une majuscule. Avec « mit den vergangnen » (v minuscule) il s’agit d’un adjectif au datif pluriel. Il ne s’agit donc pas de s’identifier au passé mais de s’identifier aux passées (sous-entendu les économie passées). Pareillement le F majuscule n’a aucun sens dans la première phrase. Pour dire « les antérieures » (sous-entendu les économies antérieures) il faut utiliser l’adjectif « früher », évidemment avec une minuscule comme tous les adjectifs, et pour dire « particulièrement la féodale » il faut dire « namentlich der feudalen » évidemment avec une minuscule aussi.

Les Anglais avaient donné :

“In so far as bourgeois political economy did not simply identify itself with the past in a mythological manner, its criticism of earlier economies — especially of the feudal system against which it still had to wage a direct struggle — resembled the criticism that Christianity directed against heathenism, or which Protestantism directed against Catholicism”

Ils avaient bien traduit, eux, les « économie antérieures » par « earlier économies ». Par contre ils se plantent également en disant « with the past » qui veut dire « avec le passé » alors qu’ils auraient du dire « with the past ones » qui veut dire « avec celles passées » (sous-entendu les économies).

Et voilà ! Encore un broc d’eau dans la tronche ! Voilà trente-cinq ans que vous lisez Marx en étant persuadé d’avoir tout compris, mais vous n’aviez jamais imaginé que les traductions en français comportaient des fautes graves qui changent du tout au tout le sens de ce que Marx dit. Traductions faites par d’éminents agrégés de l’Université qui plus est [ce n’est pas de leur faute : ils sont agrégés… de mathématiques]. Quel âne vous faites ! Évidemment ça ne vous empêchera pas de trouver à y redire et de penser que vous avez tout compris et que vous êtes le seul à avoir tout compris. Bien à vous. Saluez Bartléby de ma part si vous le rencontrez dans les couloirs de l’Université à Strasbourg.

(…)

Toto :

Re: Foucault, Veyne–Fragments  

« Reply #64 on : 06. November 2006 at 17:37 »

 

« So kam die bürgerliche Ökonomie erst zum Verständnis der feudalen, antiken, orientalen, sobald die Selbstkritik der bürgerlichen Gesellschaft begonnen. Soweit die bürgerliche Ökonomie nicht mythologisierend sich rein identifiziert mit den vergangnen, glich ihre Kritik der frühern, namentlich der feudalen, mit der sie noch direkt zu kämpfen hatte, der Kritik, die das Christentum am Heidentum, oder auch der Protestantismus am Katholizismus ausübte. »

« De même l’économie politique bourgeoise ne parvint à comprendre les [sociétés] féodales, antiques, orientales que du jour où eut commencé l’autocritique de la société bourgeoise. Pour autant que l’économie politique bourgeoise, créant une nouvelle mythologie, ne s’est pas purement et simplement identifiée au [******] passé, sa critique des [sociétés] antérieures, en particulier de la [société] féodale, contre laquelle elle avait encore à lutter directement, a ressemblé à la critique du paganisme par le christianisme, ou encore à celle du catholicisme par le protestantisme. » (Traduction stalinienne de Husson et Badia, Éditions sociales, 1957)

M. Nemo croit que tout est simple, surtout pour un esprit de sa trempe. S’il suffisait de répertorier toutes les occurrences du mot Ökonomie dans les deux phrases ci-dessus, on en aurait que deux et on passerait à côté de la féodale, de l’antique, de l’orientale, des passées et des antérieures. Ce qui fait quand même pas mal pour deux phrases de dix lignes. Je signalerai encore à ce fainéant ignare qui se croit très au-dessus du commun des mortels qu’il y a maintenant un petit problème supplémentaire et qui commence sérieusement à me titiller. Outre le fait que tous les traducteurs français, dans ces deux phrases, remplacent « économies féodale, antique, orientale, passées et antérieures » par « sociétés féodale, antique, orientale, passées et antérieures », on peut légitimement se demander pourquoi les staliniens Husson et Badia se permettent de traduire [de même que le traducteur anglais] « bürgerliche Ökonomie » par « économie politique bourgeoise ». « bürgerliche Ökonomie » veut dire « économie bourgeoise », point à la ligne. Et « économie politique » se dit « politische Ökonomie », point à la ligne. Et c’est bien comme ça que Marx l’emploie, dans le titre (Zur Kritik der politischen Ökonomie) et dans le texte. Pourquoi faire dire à Marx « économie politique » quand il dit « économie » tout court. M. Rubel, dans cette Introduction à la critique de l’économie politique traduit systématiquement « bürgerliche Ökonomie » par « économie bourgeoise », sauf une fois où le contexte est criant. C’est ce qu’il y a de plus juste, de plus près du texte et de moins interprété. La fifille Laura, dans sa traduction de 1909, fait de même pour les deux phrases en question mais se permet parfois de rajouter des « politique » que son auguste papa n’y avait pas mis. (Deuxième traduction française du texte, inédit, publié pour la première fois par Kautsky en 1903 dans sa revue Neue Zeit.) Dangeville, pareillement, parsème son texte d’« économie politique » là où il estime que c’est opportun, et là où Marx ne met pas de « politische Ökonomie ». Dans les deux phrases en question il met « économie politique bourgeoise » pour la première et « économie bourgeoise » tout court pour la deuxième. Bizarre, non ? Et en plus il vient d’emmener son secret dans la tombe. Scheissdreck ! Le « regretté Molitor », lui, n’a pas eu le temps de terminer la traduction de cette Introduction avant de casser sa pipe. C’est donc Mme Serelman-Küchler qui a bien voulu le faire à sa place pour les Œuvres complètes de Marx (1954, Paris, Alfred Costes, éditeur). Cette traduction est tellement catastrophique qu’il est préférable de ne pas en parler. Vergiss es, comme dirait l’autre.

Voici maintenant la traduction correcte :

De même l’économie bourgeoise [It’s economy, stupid ! ] ne parvint à la compréhension des économies ] féodale, antique et orientale que du jour où eut commencé l’autocritique de la société bourgeoise [Marx écrit : « société bourgeoise » et non pas « économie bourgeoise ». Quand Marx veut dire « société », il dit société, merde à la fin !]. Pour autant que l’économie bourgeoise [It’s economy, stupid ! ], créant une nouvelle mythologie, ne s’est pas purement et simplement identifiée aux [ économies ] passées , sa critique des [ économies ] antérieures, en particulier de la [ économie ] féodale, contre laquelle elle avait encore à lutter directement, a ressemblé à la critique du paganisme par le christianisme, ou encore à celle du catholicisme par le protestantisme.

 Dans ce cas, les Boches ne répètent pas le mot.

♦ Notez bien qu’avec la traduction « économie politique bourgeoise » la phrase n’a tout simplement pas de sens puisque pour justifier les trois adjectifs au génitif singulier  “der feudalen, antiken, orientalen ainsi que l’adjectif au datif pluriel « mit den vergangnen » , il faudrait traduire par « des économies politiques féodale, antique, orientale » et « les économies politiques passées », ce qui est une absurdité, puisque l’économie politique n’existait pas avant que les bourgeois ne l’inventassent. Xénophon écrivit une « Économique » et non pas une économie politique. Une chose est certaine, il n’est absolument pas question de société là-dedans puisque à la fin de la première phrase, Marx précise : « der bürgerlichen Gesellschaft ». Quand Marx veut dire « société », il écrit société, merde à la fin ! D’ailleurs cette acception est parfaitement en accord avec ce qui suit où l’on voit le christianisme critiquer le paganisme et le protestantisme critiquer le catholicisme. Marx procède ici par grandes masses et ne se réfère pas aux doctrines. Il s’agit d’esprit du protestantisme, du christianisme et de l’économie bourgeoise et non pas de doctrines protestantes, chrétiennes ou bourgeoises.

Notez que la phrase ainsi traduite : « Pour autant que l’économie politique bourgeoise … ne s’est pas purement et simplement identifiée au passé… » est parfaitement absurde. Comment l’économie politique, qui est une doctrine, peut-elle s’identifier au passé ? Une doctrine peut s’identifier avec une autre doctrine, avec une doctrine du passé, mais comment peut-elle s’identifier au pied gauche de Socrate ? Pure stupidité.

Admettons la traduction française : « l’économie politique bourgeoise… avait encore à lutter contre la société féodale (le système féodal, traduit l’Anglais)… » Cela n’a pas de sens. C’est la bourgeoisie, c’est l’économie bourgoise au sens où l’entend Marx, qui doivent lutter, sinon contre le féodalisme qui a déjà disparu, mais contre l’Ancien régime. Que peut faire, je vous le demande, l’économie politique, bourgeoise ou non, contre une société, contre un système social ? L’économie politique est née au service du Prince entouré de ministres bourgeois. Les rois furent les premiers à lutter contre la féodalité, on sait comment.

Notez encore que Marx agit en marxiste : pour lui, il est évident que c’est l’économie bourgeoise (l’infrastructure, non de dieu, qui décide en dernière instance. La preuve de ce que je dis se trouve sur le fac-similé ci-dessous) qui crée une nouvelle mythologie et qui ne s’identifie pas aux économies passées et les critique (en acte pour commencer) et est seule capable de le faire ; de même que selon Marx c’est l’économie grecque et elle seule qui produisit, qui nécessita, la mythologie grecque. La faiblesse des forgerons grecs est la cause d’Héphaïstos et Krupp en est la vérité.

Enfin, la locution « l’économie politique bourgeoise » était un pléonasme du temps de Marx, tandis qu’un marxiste aujourd’hui considère, à tort ou à raison peu importe, qu’il existe une économie politique marxiste, celle qui fut appliquée en Russie par exemple. Mais il n’en demeure pas moins que c’est un anachronisme que de mettre cela sous la plume de Marx. Marx n’a pas pu écrire une chose pareille et d’ailleurs, il ne l’a pas écrite. Cet anachronisme est la preuve la plus sure de ce que j’avance : à cette époque, Marx ne peut écrire que soit « économie politique » soit « économie bourgeoise » mais absolument pas une contraction des deux. Bien mieux, il ne peut pas le penser.

Il s’agit donc d’une toute petite erreur. Une seule lettre manque et tout est dépeuplé. Voici comment la chose fut découverte. J’avais été étonné lors d’une recherche électronique, par le faible nombre d’occurrences du terme « économie » (It’s the economy, stupid !) dans l’œuvre de Marx. J’en fis part à von Nichts qui découvrit le pot à merde.

 Good news. Mais crêve donc salope.

 L’horreur européenne (de defensa). Avez vous envoyé votre chèque ?

 

« Force and the Understanding »   

*   *   *

 Todd, Après la démocratie, p. 91. S’il vô pli : ce n’est pas « l’individualisme démocratique » (l’individualisme d’Alcibiade et de Socrate) qui est responsable du narcissisme ambiant, mais l’individualisme bourgeois (c’est cela que Tocqueville désigne par individualisme démocratique), l’individualisme capitaliste, l’individualisme de Wall Street (en fait calviniste : chacun pour soi car Dieu a déjà reconnu les siens). Ne pas confondre s’il vô pli. Rien n’est moins démocratique que l’individualisme bourgeois, que l’individualisme de Wall Street. Ne pas confondre s’il vô pli. Il n’y a pas plus con et formiste que l’individualisme de Wall Street. Ce que je nommais originaux de masse, Todd le nomme élytres de masse. La grosse tranche d’élytres de masse (des millions et des millions, 30 % des générations) coupe la pyramide sociale et vit en cercle fermé. Voilà, Todd, c’est plein d’idées. L’éducation supérieure dans le capitalisme, ça donne des élytres de masse et non pas des millions de philosophes soucieux du sort de la cité. C’est le con-texte qui compte.

D’ailleurs, Tocqueville, cité par Jorion, exprime très bien le pourquoi de la chose. Pour les Hammerloques, l’argent est comme l’air que l’on respire, pour parler comme Marx ; mais pas pour l’aristocrate catholique et la chose lui saute aux yeux. C’est lumineux :

Quand les concitoyens sont tous indépendants et indifférents, ce n’est qu’en payant qu’on peut obtenir le concours de chacun d’eux ; ce qui multiplie à l’infini l’usage de la richesse et en accroît le prix.

Je peux même surenchérir avec cette autre remarque de Marx : l’argent n’apporte aucune qualité à l’individu. On peut le constater parfaitement par les temps qui courent.

Ce n’était pas le cas à Athènes, n’est-ce pas ? Ce qui arrive avec le capitalisme, avec la chute de l’humanité dans le besoin, c’est la séparation totale dans la dépendance totale. Une « démocratie » où les citoyens sont indépendants et indifférents ne peut être qu’une démocrachie et les citoyens, des chitoyens.

À Athènes, les esclaves n’étaient pas mêlés à la démocratie qui de ce fait était une véritable démocratie, puisque le peuple était composé d’hommes libres, riches ou pauvres, aristocrates ou populaires. Les bourgeois ont réussi ce tour de force de mêler les esclaves à la démocratie sous le nom de citoyens (chitoyens) anéantissant ainsi la démocratie tout en conservant l’esclavage. C’est un tour de force. Jean Sol Partre dirait que l’individualisme bourgeois est un enculisme. Sa devise est : si je t’attrape je t’encule, ce qui est fort peu démocratique. On ne faisait pas tant de manières à Athènes.

Je retournerai le mot de Polanyi : aujourd’hui l’esclavage est embedded dans la démocrachie, l’esclave est censé coucher dans le même lit que son maître : l’État bourgeois a fait le lit du commerce. Comment peut-on oser dénommer démocratie une chivilisation où existe quelque chose comme « l’entreprise » (qui, de bonheur, fait faire pipi dans sa culotte à Mme Parisot) où se passe la majeure partie de la vie du libre esclave et qui est la négation de toute démocratie : satanic mills for ever. Les entreprises sont des bordels où les chitoyens se font enculer huit heures par jour cinq jours par semaine, le reste est à l’avenant. Qu’on ne nous fasse plus chier avec cette histoire de démocrachie. Vive les honnêtes dictatures.

Je suis né et j’ai grandi dans une usine de mille ouvriers. Quand je n’étais pas sage ma mère me disait : « Tu verras plus tard, tu iras à l’usine. » Manifestement, pour elle, l’usine, c’était l’enfer, et c’est l’enfer ; alors que pour moi ce fut, dans ma prime jeunesse, un merveilleux jouet avec des tas de ferraille et des tas de sable gigantesques et une profusion de tuyaux et de vannes (et même une machine à vapeur hors service, avec son immense volant de trois mètres de diamètre, mais les deux immenses chaudières tubulaires à charbon avec leurs soles tournantes étaient toujours là et en service pour fournir de la vapeur pour le chauffage des calandres — du grec kylindros, cylindre). J’y ai pris l’habitude de jouer seul pendant des journées entières et j’ai gardé cette habitude.

♫ C’est l’piston, piston, piston, qui fait marcher la machineu…

 Prêchie, prêchat, ma chemise entre mes bras, j’entre dans un petit cabinet noir, je demande un petit Lordon et je reçois cent coups de bâton.

 Je suis valet de chat chez le marquis de Carabas. Quand je ne sers pas leurs Seigneuries félines, je vénère le far niente.

Commnuniqué (Dr Petit) →  

 

Luc Montagnier, co-découvreur du virus du Sida, rend hommages à Jacques Benveniste lors d’un colloque sur les nano-structures liés à des agents bactériens qui s’est tenu à Lugano en 2007. Il le cite dès le début de sa conférence. Cette conférence est marquante. On retrouve toutes les idées de ce grand pionnier que fut Jacques Benveniste, décédé en 2004. Je vous incite à suivre son exposé (seconde vidéo [la première est en étranger]), dont les revues de vulgarisation scientifique comme Science et Vie, qui s’acharnèrent tant sur Jacques, n’ont pas fait et ne feront sûrement pas état.

Tout y est, tout ce que Benveniste tentait de développer dans son groupe Digibio, rejeté dans des baraquement Algeco dans la cour de son ex-laboratoire, l’INSERM 200, à Clamart.

Montagnier s’est livré à nombre d’expériences en virologie. Il a montré qu’un diluant, l’eau, pouvait émettre des signaux de nature électromagnétique alors même que l’importance des dilutions effectuées (10_17) faisaient que l’effecteur viral avait été éliminé. Il reprend l’idée de Benveniste selon laquelle des nanostructures présentes dans l’eau pouvaient se comporter comme des résonateurs, susceptibles de provoquer l’émission d’ondes électromagnétiques, bio-actives. Il constate et soutient l’idée selon laquelle l’énergie n’est pas fournie par l’eau mais par l’environnement électromagnétique ambiant, le « bruit de fond électromagnétique ambiant ». Jacques l’avait constaté en privant ses échantillons dilués de cette source d’énergie en utilisant une cage de Faraday.

Montagnier s’élève contre cette idée émise par les physiciens selon laquelle l’eau ne saurait produire des « agrégats » stables sur des durées excédant quelques nanosecondes [à chacun son métier, n’est-ce pas ?]. L’existence de tels agrégats, pour Montagnier, est la seule explication des effets constatés. Il envisage que ces agrégats, ces nanostructures aqueuses puissent « s’auto-entretenir », idée déjà avancée par Benveniste. Il recommande la création d’un institut, d’un groupe de recherche puridisciplinaire qui se centre sur l’étude de l’eau, en tant qu’effecteur biologique très mal connu et sur un mode méconnu de communication entre biomolécules, par émission et réception d’ondes électromagnétiques.

Montagné, c’est du lourd !

 

La question d’un idéalisme chez Wittgenstein (Vincent Descombes)   

Commenté par Heil Myself !

Paul Jorion cite Tocqueville   

Un peuple de prostitués :

Les hommes qui vivent dans les temps démocratiques ont beaucoup de passions ; mais la plupart de leurs passions aboutissent à l’amour des richesses ou en sortent. Cela ne vient pas de ce que leurs âmes sont plus petites, mais de ce que l’importance de l’argent est alors réellement plus grande. Quand les concitoyens sont tous indépendants et indifférents, ce n’est qu’en payant qu’on peut obtenir le concours de chacun d’eux ; ce qui multiplie à l’infini l’usage de la richesse et en accroît le prix. Le prestige qui s’attachait aux choses anciennes ayant disparu, la naissance, l’état, la profession ne distinguent plus les hommes, ou les distinguent à peine ; il ne reste plus guère que l’argent qui crée des différences très visibles entre eux et qui puisse en mettre quelques-uns hors de pair. La distinction qui naît de la richesse s’augmente de la disparition et de la diminution de toutes les autres. Chez les peuples aristocratiques, l’argent ne mène qu’à quelques points seulement de la vaste circonférence des désirs ; dans les démocraties, il semble qu’il conduise à tous. On retrouve donc d’ordinaire l’amour des richesses, comme principal ou accessoire, au fond des actions des Américains ; ce qui donne à toutes leurs passions un air de famille, et ne tarde point à en rendre fatigant le tableau. Ce retour perpétuel de la même passion est monotone ; les procédés particuliers que cette passion emploie pour se satisfaire le sont également. Dans une démocratie constituée et paisible, comme celle des États-Unis, où l’on ne peut s’enrichir ni par la guerre, ni par les emplois publics, ni par les confiscations politiques, l’amour des richesses dirige principalement les hommes vers l’industrie. Or, l’industrie, qui amène souvent de si grands désordres et de si grands désastres, ne saurait cependant prospérer qu’à l’aide d’habitudes très régulières et par une longue succession de petits actes très uniformes. Les habitudes sont d’autant plus régulières et les actes plus uniformes que la passion est plus vive. On peut dire que c’est la violence même de leurs désirs qui rend les Américains si méthodiques. Elle trouble leur âme, mais elle range leur vie. [1840, De la démocratie en Amérique, vol. II , 3e partie, chapitre XVII : « Comment l’aspect de la société, aux États-Unis, est tout à la fois agité et monotone »]

et la tyrannie du conformisme :

Ce que je reproche le plus au gouvernement démocratique, tel qu’on l’a organisé aux États-Unis, ce n’est pas, comme beaucoup de gens le prétendent en Europe, sa faiblesse, mais au contraire sa force irrésistible. Et ce qui me répugne le plus en Amérique, ce n’est pas l’extrême liberté qui y règne, c’est le peu de garantie qu’on y trouve contre la tyrannie. Lorsqu’un homme ou un parti souffre d’une injustice aux États-Unis, à qui voulez-vous qu’il s’adresse ? À l’opinion publique ? C’est elle qui forme la majorité ; au corps législatif ? Il représente la majorité et lui obéit aveuglément ; au pouvoir exécutif ? Il est nommé par la majorité et lui sert d’instrument passif ; à la force publique ? La force publique n’est autre chose que la majorité sous les armes ; au jury ? Le jury, c’est la majorité revêtue du droit de prononcer des arrêts : les juges eux-mêmes, dans certains États, sont élus par la majorité. Quelque inique ou déraisonnable que soit la mesure qui vous frappe, il faut donc vous y soumettre. [1835, De la démocratie en Amérique, vol. I , 2e partie, chapitre VII : « De l’omnipotence de la majorité aux États-Unis et de ses effets »]

Charmant pays.

 

Virtualisme à la française. (Père Iclès)   

 

L’article de Sapir proposé par Ni Ando me paraît relever du pur délire.

Sans rentrer dans les détails, on peut se demander pourquoi le reste du monde coopèrerait pour remettre en selle un système qui pendant les 25 dernières années a sans arrêt produit plus de pauvreté dans le monde, des guerres incessantes essentiellement motivées par le besoin qu’avait ce même système de contrôler les ressources, des émeutes, des insurrections, de la pollution à un niveau devenu impossible à soutenir, des révolutions et suscité des mouvements de rebellion armée qui répondaient aux plans d’ajustement structurel que tous les économistes adorateurs de Mammon ont soutenus et qui ont amené la ruine de maints états jadis prospères.

L’inventivité économique occidentale a détruit les premières réalisation des peuples nouvellement indépendants, notamment en Afrique pour leur reprocher par la suite leur incompétence et leur corruption.

L’Occident a, par tous les moyens tenté de soudoyer les élites du monde quand il ne les a pas tout simplement fait assassiner pour mieux dépeupler des continents entiers dont il lorgne sur les ressources.

Sous la plume de Sapir, l’Occident toxique nous promet plus de justice.

Serments d’ivrogne : il veut conserver le contrôle de l’économie car demain dès que son emprise sera rétablie, il exigera des ajustements structurels, imposera les privatisation, la famine ...

Il faut mettre fin à cela sans risque de retour. Euthanasie !

Aujourd’hui le monde a l’occasion de se débarasser de sa tutelle imposée et ruineuse. S’il ne le fait pas, il n’aura aucun excuse face aux générations futures.

 Glorieuse Russie (bis)

Quant aux prescriptions sur la flexibilité des prix, mes chers collègues du FMI (j’écris chers, cars ils ont beaucoup coûté en argent et en souffrances à ceux sur le dos desquels ils ont sévi) font comme si le système complet et total des marchés de la TEG [Théorie de l’équilibre général] existait dans le monde réel. Puis, de temps en temps, ils découvrent qu’ils vivent dans un monde imparfait. Encore directeur du FMI, Michel Camdessus, a visiblement des remords puisqu’il reconnaît, dans une interview, que la politique de son organisation a contribué à créer en Russie un désert institutionnel dans un univers de mensonge. Ainsi donc, la charge libérale, sabre au clair, nez au vent, aurait abouti à fragiliser voire détruire l’environnement nécessaire au fonctionnement des marchés. Peut-être eût-il été souhaitable d’y penser avant que de pousser les deux tiers de la population russe en dessous du seuil de pauvreté. (Voir Libération [Libéramerde], 31 août 1999, p. 3.) [Sapir. Les Trous noirs de la science économique]

Voilà qui confirme les propos de Naomi Klein. Fumiers. Le président Medvedev et le grand vizir Poutine vous saluent bien.

 Glorieuse Russie (Iran Resist)

 

TOUS LES AUTRES S’APPELLENT MEYER — OU « LA GRÂCE DIVINE DU COSMOPOLITISME » (AMG) →  

Version imprimable, Georgia, corps 12, échelle 100 %, vingt pages.

 YOUPI ! Plein de bonnes nouvelles de bonne heure ce matin (Evans-Pritchard, quel nom !).

 Le libéralisme sexuel triomphe au FMI

« Not a Black Swann »   

 

For the last 12 years, I have been telling anyone who would listen to me that we are taking huge risks and massive exposure to rare events. I isolated some areas in which people make bogus claims — epistemologically unsound. The Black Swan is a philosophy book (epistemology, philosophy of history & philosophy of science), but I used banks as a particularly worrisome case of epistemic arrogance — and the use of « science » to measure the risk of rare events, making society dependent on very spurious measurements. To me a banking crisis — worse than what we have ever seen — was unavoidable and NOT A BLACK SWAN, just as a drunk and incompetent pilot would eventually crash the plane. And I kept receiving insults for 12 years!

(…)

Comme si nous n’avions pas assez de problèmes comme cela, les banques sont aujourd’hui plus que jamais sujettes au Cygne Noir et à l’erreur ludique, tandis que des « scientifiques » appartenant à leur personnel gèrent leur exposition éventuelle à ces phénomènes. Dans les années 1990, le géant J. P. Morgan mit le monde entier en danger en introduisant Riskmetrics, méthode de gestion des risques bidon, entraînant la généralisation de l’utilisation de l’erreur ludique et portant au pouvoir non pas de Gros Tony adeptes du scepticisme, mais des Dr. Johns (depuis, se répand une méthode liée à celle-là, baptisée la vaR [de l’anglais « value at Risk » – mot à mot : « valeur sous risque » – N.d.T.] – fondée sur la mesure quantitative du risque).

Quand je regarde les risques encourus par Fanny Mae, une institution de prêts hypothécaires sponsorisée par le gouvernement, elle semble assise sur une poudrière, sujette au moindre soubresaut. Mais il n’y a rien à craindre : les nombreux « scientifiques » qui en font partie ont jugé ces événements « improbables ».

LA MONDIALISATION : elle engendre une fragilité qui se répercute en cascade tout en diminuant la volatilité et en créant une apparence de stabilité. En d’autres termes, la mondialisation produit des Cygnes Noirs foudroyants. Nous n’avons jamais vécu sous la menace d’un effondrement général. Jusqu’à présent, les institutions financières ont fusionné, donnant naissance à un nombre plus restreint de très grandes banques. Maintenant, les banques sont pratiquement toutes liées entre elles. Ainsi l’écologie financière est-elle en train d’enfler pour former des banques bureaucratiques gigantesques, incestueuses (souvent « gaussianisées » en termes d’évaluation des risques) – la chute de l’une entraîne celle de toutes les autres. La concentration accrue des banques semble avoir pour effet de rendre les crises financières moins probables, mais quand elles se produisent, c’est à une échelle plus globale et elles nous frappent très cruellement. Nous sommes passés d’une écologie diversifiée de petites banques, avec différentes politiques de prêt, à un ensemble plus homogène de sociétés qui se ressemblent toutes. Certes, nous enregistrons maintenant moins d’échecs, mais quand ils se produisent… Cette pensée me fait frémir. Je reformule mon idée : nous allons avoir moins de crises, mais elles seront plus graves. Plus un événement est rare, moins nous connaissons les chances qu’il a de se produire. Autrement dit, nous en savons toujours moins sur les possibilités qu’une crise a de survenir.

(…)

[Also please please refrain from offering to “improve” my web site].

 

Réflexions sur les conséquences de la crise et les tendances économiques à venir (Jacque Sapir) →  

 

Si la récession dans laquelle nous sommes entrés est appelée à être importante, on ne doit pas non plus en sous-estimer la durée. Contrairement aux affirmations fallacieuses de certains économistes « médiatiques » en 2007 ou au premier semestre de 2008, nous ne sommes pas dans un simple « cycle » économique. Cette crise est avant tout celle d’un modèle de croissance ou d’un mode d’accumulation qui s’est mis en place à partir des années 1980.

Contrairement au mode d’accumulation antérieur, il a été caractérisé par une capture presque totale des gains de productivité par les profits au détriment des salaires. Ceci a permis de développer les versements de dividendes aux actionnaires de manière considérable, et plus encore de développer les rendements des placements financiers. Ces derniers ont pu aussi progresser grâce à la déréglementation des opérations bancaires et financières qui a permis la mise en place de leviers de financement caractérisé par des rapports entre le capital initial et les fonds empruntés de 1 à 25 ou 30. Le recours à la titrisation des dettes a permis une dissémination du risque que l’on a confondu avec sa mutualisation [les gros cons !]. Elle a permis une baisse des taux d’intérêts rendant l’endettement d’autant plus facile et venant renforcer les pratiques d’effet de levier. La finance a fonctionné comme une trappe à valeur ajoutée. Dans un premier temps, ceci a conduit à de fortes hausses des prix des actifs, qu’ils soient mobiliers ou immobiliers.

La valeur actionariale a été un des principes de ce mode d’accumulation financiarisé, où la richesse semblait ne devoir provenir principalement non des revenus du travail mais des rendements des patrimoines accumulés. Mais ceci n’a pas été le seul principe fondateur de ce régime d’accumulation.

Pour aboutir à ce résultat, il ne fallait pas seulement la mise en place d’une fiscalité de moins en moins redistributrice comme on l’a vu aux Etats-Unis à partir de 1980 puis progressivement en Europe. Il fallait encore pouvoir créer une véritable déflation salariale. L’ouverture progressive et la mise en place d’un cadre généralisé de libre-échange a été l’instrument principal de cette déflation salariale [en 1840 c’était la circulation des blés qui était permise ; aujourd’hui, ce fut celle des capitaux ; dans le même but dans les deux cas]. Si le mouvement des délocalisations a été relativement faible au total, l’impact de la menace de ces dernières a été décisive pour non seulement comprimer la hausse réelle des salaires mais aussi conduire à des baisses des prestations sociales [armée de réserve industrielle lointaine, en Chine]. La pression exercée par la combinaison de faibles salaires et d’une absence de protection sociale et écologique dans des pays où les transferts de capitaux ont permis des gains de productivité très rapide a fait éclater le compromis social issu de 1945, voire des années 1930.

(...)

On voit bien aujourd’hui que ce régime d’accumulation est durablement brisé.

FUMIERS !

 

Deux chocs structurels (Michel Aglietta) →  

 

Cela illustre la montée du libéralisme, souvent évoquée ?

Michel Aglietta : Oui, mais c’est un type de libéralisme purement économique, qui n’a rien à voir avec le libéralisme que l’on connaissait jusque-là et qui était un mode de compromis politique, fondé sur les libertés démocratiques. Ici, le marché financier devient le pôle unificateur de l’ensemble des pratiques et des finalités de l’entreprise. C’est un premier point important : les entreprises se mettent à la recherche de la haute rentabilité financière.

(..)

La première crise à ne pas être liée comme les précédentes à la dette publique mais à l’expansion du capital financier, est la crise asiatique. Elle entraîne à partir de 1997 un chapelet de crises dans les pays émergents, l’Argentine fermant le ban en 2002.

(...)

Le deuxième choc est différent mais il s’est produit en même temps. Les deux pays qui étaient restés extérieurs à la première vague de libéralisation (l’Inde et la Chine) sont entrés dans l’économie mondiale par la voie du commerce et non par celle de la libre circulation des capitaux.

À la différence des pays plus petits mais déjà développés de l’Asie, ils se caractérisent par un énorme excédent structurel de main-d’œuvre. L’entrée de la Chine à l’OMC et les changements en Inde avec l’arrivée au pouvoir d’un parti nationaliste mais en même temps favorable aux échanges, ont une conséquence majeure : l’économie mondiale, où le pouvoir du capital domine déjà le travail, devient une économie à excédent structurel de main-d’œuvre.

(...)

La cause première de ce changement, celle qui donne la capacité de le faire, c’est l’excédent structurel de main-d’œuvre déjà évoqué et, bien entendu, les effets des règles de l’OMC.

 

 

Friedman est mort, et c’est bien dommage car on ne peut plus l’empaler (Michel Rocard) →  

 

Au-delà des crédits immobiliers subprimes, on a le sentiment que la crise financière remonte à plus loin... Quelle est votre explication ?

Michel Rocard : Il y a un consensus presque absolu sur les causes techniques de la crise actuelle. Les banques américaines ont caché les crédits immobiliers douteux dans des packages contenant 15 à 20 % d’actifs douteux, camouflés dans des avoirs sains, qu’on a ensuite vendus comme des actifs financiers uniques. Aujourd’hui, aucune banque n’est en état de mesurer son degré d’incertitude, et encore moins celui du voisin.

(...)

Le système est ainsi fait qu’il est instable. C’est même sa caractéristique principale. La crise des années 1929-1932, et la guerre qui a suivi, a rallié les cervelles à l’idée qu’il fallait le stabiliser. L’accord s’est fait dans le monde sur trois stabilisateurs. Le premier, c’est la sécurité sociale. L’Anglais Beveridge a théorisé qu’en faisant des retraites, de l’assurance chômage, de l’assurance maladie, des prestations familiales, on contribuait à stabiliser le système. Le deuxième régulateur, c’est celui de Keynes : au lieu de gérer les budgets et la monnaie sur la base de comptes nationaux, il faut les utiliser pour amortir les chocs extérieurs. Cette idée explique l’absence de crise pendant les trente années qui suivent. Le troisième régulateur, le plus ancien, c’est celui d’Henry Ford, et il tient en une phrase : « Je paie mes salariés pour qu’ils achètent mes voitures. » Mis ensemble, à la fin de la Second Guerre mondiale, ces trois stabilisateurs vont donner le compromis social-démocrate, qui a duré trente ans.

Mais ce compromis a été abandonné depuis longtemps...

Les actionnaires ont fini par considérer qu’ils étaient mal traités. Ils ne venaient pas aux assemblées générales — on en rigolait, d’ailleurs. Ça a changé quand se sont créés les fonds de pension qui regroupent des milliers, des millions d’actionnaires. Ils ont envahi toutes les assemblées, en se moquant des problèmes internes de l’entreprise, et en disant « je veux plus ». Dans la foulée se créent les fonds d’investissement, plus petits mais beaucoup plus incisifs, et les fonds d’arbitrage, les hedge funds.

Ces fonds ont créé une vaste pression sur les managers. Ils disaient : « Si vous ne payez pas plus, on vous vire. » Puis il y a eu un mouvement plus puissant encore, celui des OPA. Celui qui ne distribue pas assez à ses actionnaires devient « opéable ». Il en a résulté une externalisation formidable de la main-d’œuvre, qui a rendu précaire un quart de nos populations. Au final, cela donne une économie fatiguée, minée par la méfiance, où l’idée de fidélité à l’entreprise commence à disparaître et où la croissance ralentit.

(…)

Y a-t-il des moyens d’en sortir ?

Tout commence par la prise de conscience et le diagnostic. Ce diagnostic doit être scientifique et internationalement partagé. Aussi longtemps que les chefs d’entreprises productives se laisseront intoxiquer par la propagande bancaire, alors que leurs intérêts sont souvent antagonistes, aussi longtemps que les médias nieront le diagnostic, il n’y aura pas de remède.

()

Il faudra aussi fournir un élément scientifique pour condamner l’espoir d’une rentabilité à 15 %, alors que le PIB croît de 2 % par an. Cet objectif de 15 % est un objectif de guerre civile. Or, il a été formulé par les professionnels de l’épargne et personne n’a rien dit. Aujourd’hui, si on ne trouve pas d’inflexion, on est dans le mur. Le déclin du Bas-Empire romain a commencé comme ça...

()

Vous êtes encore plus sévère envers l’économiste ultralibéral Milton Friedman...

Friedman a créé cette crise ! Il est mort, et vraiment, c’est dommage. Je le verrais bien être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Avec son idée que le fonctionnement des marchés est parfait, il a laissé toute l’avidité, la voracité humaine s’exprimer librement.

DOC 2008-10-25-2

 

La prétendue « économie » est une pure question de communication (Radar du 24 octobre 2008) →  

 

Nassim Nicholas Taleb y insiste à juste titre. La mondialisation, ce n’est pas seulement un concept, mais un réseau, une gigantesque et complexe toile d’araignée reliant des dizaines de milliers d’acteurs, entreprises, banques, bourses, Hedges Funds, Etats et autres paradis fiscaux, banques centrales, institutions internationales, etc.. sur laquelle circulent des flux physiques bien sûr, les marchandises, mais aussi d’énormes flux financiers et de capitaux.

Ce réseau s’est construit sans architecte, par prolifération, chaque acteur ajoutant un lien ici, une boite noire là, dans le désordre le plus complet. L’image d’Internet peut venir à l’esprit, mais il existe une différence fondamentale. Dans la toile, les interfaces, les rôles, les protocoles d’échanges sont normalisés, prédéfinis, et la couche physique s’est appuyée sur la longue expérience des opérateurs téléphoniques qui mettent en œuvre les règles de bases de la redondance, de la répartition de charge, et s’assurent de la qualité du signal. Dans la mondialisation, rien de tel.

Au contraire, les noeuds du réseau ont consacré toute leur énergie à contourner les quelques règles existantes, ou à les interpréter de façon pour le moins extensive avec la bienveillance complice d’autorités de régulation qui observaient avec attendrissement la capacité d’invention de ces garnements de la finance, y voyant sans doute une promesse de succès à venir.

DOC 2008-10-24

 

Quand le futur ruine le présent (Radar du 23 octobre 2008) →  

 Un bénéfice immédiat de cette crise est d’avoir démontré la nullité totale de l’Europe balladuro-giscardienne. Quand il fallut aller au charbon, les principales nations européennes y allèrent, en ordre dispersé ou de concert, selon les cas. Et, pour ce faire, elles chient sur le traité de Maastricht, cette honteuse constitution économique. L’Europe telle qu’elle prétend être est une grosse merde.

Crève salope

 Encore une bonne nouvelle Abadie de chez Abadie. (pour les banques françaises, notamment, tellement, tellement solides : pour la raison de trois pour cent. 3 % de perte sur les actifs… et plouf !)

 Plein de bonnes nouvelles, de bonne heure ce matin (Quand les vaches notaient)

 Plein de bonnes nouvelles, de bonne heure ce matin (Quand le futur ruine le présent. Sapir a raison : l’argent, c’est du temps ; plutôt l’argent donne du temps) DOC 2008-10-23

 Plein de bonnes nouvelles, de bonne heure ce matin

 

Salauds de pauvres, vous en Baverez encore   

 

 

La lettre volée

 

Certes, l’échange est un rapport mais il n’est pas pour autant une mesure, un rapport de la petite grandeur et de la grande grandeur (Euclide), une opération de reporter une petite grandeur dans une plus grande grandeur (Euclide). L’échange n’est pas plus un ratio, un quotient, un nombre ; l’échange n’est pas une égalité ; l’échange n’est pas une équation ; l’échange est… un échange : deux choses changent de main. La chose a passe de la main A à la main B ; la chose b passe de la main B à la main A.

Les grandeurs des choses échangées sont mesurées et elles seules.

Les grandeurs du boudin sont mesurées en mètres ou en kilogrammes.

Les grandeurs de l’argent sont mesurées en grammes ou en onces.

Mais l’argent ne mesure pas le boudin et le boudin ne mesure pas l’argent. Il n’y a pas de co-mesure. Le nombre « prix » n’est pas une grandeur pour le boudin (Lebesgue) Il n’est une grandeur que pour les corps en or ♫ ou en argent ou en fer blanc... Il n’y a donc pas d’incommensurabilité des objets échangeables. C’est un non sens (encore un) de dire que les objets échangés sont hétérogènes et de ce fait ne peuvent pas être comparés. Pire qu’un non sens, c’est un contresens de dire que l’argent fut inventé pour permettre de comparer les objets à échanger. L’argent fut inventé pour comparer des prix et non des objets (sinon des objets en or). L’argent fut inventé pour pouvoir comparer des quantités d’argent entre elles et seulement entre elles. Merde à la fin.

L’acheteur d’une voiture automobile ne va pas comparer une BMW avec du boudin ou de l’argent mais avec une Mercedes ou une Saab Aéro ou une Alfa Roméo, voire avec un attelage à cheval. Ensuite, il peut comparer des prix, le prix d’une même BMW dans différents pays ou chez différents fournisseurs ; ou le prix d’une BMW et le prix d’une Mercedes. Les prix sont faits pour être comparés — ou additionnés ce qui permet de calculer un prix de revient. Avez-vous jamais entendu parler de « valeur de revient » ? Non jamais. Alors regardez l’usage —. Les objets sont parfaitement comparables s’ils sont de même classe. Où est le problème d’une prétendue incommensurabilité (je lis Jacques Sapir, Les Trous noirs de l’économie ) ? Les objets sont parfaitement mesurables (les grandeurs qui y sont attachées pour parler en toute correction) ou parfaitement dénombrables (on n’achète pas une BMW au poids, mais on peut choisir telle autre voiture parce qu’elle est plus légère pour une même puissance). D’un côté, les objets sont parfaitement comparables sous certaines conditions (même classe) ; d’un autre côté les prix sont parfaitement comparables. Ils ont été inventés pour ça. Par qui ? personne ne le sait.

♦ Exemple : « l’égalité postulée depuis von Mises entre la monnaie (forme la plus pure d’une expression de la totale commensurabilité entre produits)… » (page 130) La commensurabilité ne peut être totale entre les produits puisqu’il n’y a pas du tout de commensurabilité entre les produit. La commensurabilité a lieu seulement entre les prix et seulement entre les prix, Le nombre « prix » n’est pas une grandeur pour le boudin, quant aux produits, ils ne sont pas commensurables ou incommensurables mais seulement… échangeables. C’est la commensurabilité des prix qui fait que les produits deviennent échangeables. Merde à la fin !

De manière plus générale, il ne peut y avoir incommensurabilité entre des objets réels, quels qu’ils soient, mais seulement entre des grandeurs et qui plus est entre des grandeurs homogènes nous dit Euclide. C’est connu depuis plus de deux mille ans mais… cause à mon cul ma tête est malade.

Les mesures du boudin et de l’argent [merde, je fais la même faute que Turgot dans Valeur et monnaie qui dit « mesure » où il devrait dire « quotient », c’est à dire résultat de la mesure, c’est à dire un nombre, une grandeur. Quel est ce nombre ? C’est ce qui est écrit sur le papier, ex : 23,65418 ce qui est ni plus ni moins que le compte rendu de l’opération de mesure ; la mesure est une opération manuelle, constructiviste et non pas une grandeur qui est un nombre. Il y a quelques années, je n’étais pas préparé à détecter les fautes de Turgot car je n’avais pas encore lu Lebesgue] Les grandeurs du boudin et de l’argent sont des nombres, des nombres purs et les nombres du boudin n’ont aucun rapport (au sens d’opération de mesure : reporter) avec les nombres de l’argent mais ont seulement un rapport au sens d’échange. D’où le terme « numéraire » pour désigner l’argent. Les unités ne sont pas nécessaires aux mesures. Elles ne sont là que pour éviter la nécessité d’une infinité de mesures. (Lebesgue)

On peut dire 3 mètres de boudin et 37 milligramme d’argent. Mais on peut dire aussi bien (à l’espagnole) : 3 de boudin ; 37 d’argent.

Ainsi, la valeur est la déclaration suivante : « 3 de boudin peuvent s’échanger avec 37 d’argent » ou encore : « 37 le kilo »). C’est une déclaration publique.  La valeur est la déclaration publique — oui,  j’avais vu juste dans mon Reich, mode d’emploi (1971) : la valeur est une déclaration publique, la valeur est publicité —, le prix est le nombre 37. Ce nombre est le prix de 3 de boudin du fait que ce prix figure dans la déclaration publique : 3 de boudin peuvent s’échanger avec 37 d’argent ; Mais Le nombre « prix » n’est pas une grandeur pour le boudin. La valeur et le prix sont deux représentations au sens de Bolzano : la valeur est une proposition, le prix est seulement un composant de la proposition.

Voilà, c’est tout. Plus simple, tu meurs.

Comme disait l’autre, much ado about nothing, depuis deux mille ans. Voici donc une lettre volée il y a deux mille ans et qui vient d’être retrouvée seulement maintenant alors que des multitudes l’avaient devant le nez depuis ce temps.

Absurdité de l’expression : « l’argent est l’équivalent général »

J’ai déjà souligné cette absurdité puisque seules deux marchandises peuvent être équivalentes, c’est à dire avoir même valeur, c’est à dire même étiquette et donc le même prix. Deux quantités d’argent de même mesure, de même nombre, sont de poids égaux. Elles sont équi-pesantes.

Mais il y a mieux :

D’après ce qui précède, la valeur est une expression à deux places « …peut s’échanger avec… »

« Valoir » signifie : « peut s’échanger avec » [Littré : valoir c’est avoir un prix ; précieux c’est avoir un grand prix ; apprécier, c’est déterminer le prix]

Sauf exception, l’échange marchand est caractérisé par le fait que l’objet qui vaut, vaut toujours de l’argent, c’est à dire déclare toujours pouvoir s’échanger avec une certaine quantité d’argent et jamais avec un quantité de poireaux, par exemple. L’argent n’a jamais d’étiquette sauf dans les vitrines de la place Vendôme et le marché monétaire. Le seul nombre qui lui est associé résulte d’une mesure, la mesure de son propre poids.

La relation n’est donc pas symétrique. L’argent peut s’échanger avec n’importe quel objet. Il est donc en puissance n’importe quel objet. Cette puissance s’actualise dans l’effectuation de l’échange. Fourquet nous dit qu’au Xe siècle, richesse signifiait puissance [1121-34 richeise « puissance » (Philippe de Thaon, Bestiaire) ; 1155 richesce « id. » (Wace, Roman de Brut)]. En ce sens, l’argent est bien richesse, au sens strict de puissance par opposition à actualité.

Maintenant, l’absurdité de l’expression « L’argent est l’équivalent général » est éclatante : puisque valoir signifie « peut s’échanger avec », l’argent qui peut s’échanger avec n’importe quel objet est le polyvalent commun — commun parce qu’unique, le même pour tous.

Remarque : dans le change, la relation valeur est symétrique. On a « x dollars valent y francs » aussi bien que « y francs valent x dollars ».

Conclusion : Les gens qui ne comprennent pas la grammaire du mot « valeur » confondent l’étiquette et le prix. Qui dit étiquette dit publication, publicité, connaissance ; non seulement connaissance, mais connaissance publique, c’est à dire communication. Quand le doigt montre la Lune, l’idiot regarde le doigt. Ici, l’idiot regarde le prix et ne voit pas l’étiquette. L’important est l’institution. L’institution est l’étiquette et non pas le prix. A ceux qui l’auraient oublié ou qui l’ignoreraient, je rappelle que Marx à Londres, arrêté devant une vitrine brillamment éclairée, nous fait part de sa perplexité devant ces choses qui ont une étiquette « sur le front ».

 

« L’idée d’Europe est devenue beaucoup moins applicable ce week-end » (de defensa)   

  

« Nationalism is very much alive in Europe » est un constat faussé par la signification que le conformisme commun de l’idéologie régnante a donné au mot “nationalisme” (qui demanderait diverses nuances, puisqu’après tout il pourrait aussi bien renvoyer à l’expression “patriotisme économique”, largement employé). Il implique automatiquement un certain isolationnisme, un refus d’un jeu multinational, le fermeture agressive, etc. Au contraire, ce que nous a montré le week-end est un exemple assez rare de coordination des nations européennes, chacune ayant bien compris ses intérêts nationaux et que ceux-ci seraient renforcés par une coordination européenne qui peut être conceptualisé par le terme “solidarité”, jusqu’à être défini comme une véritable “action européenne“. “[T]he idea of “Europe” became a lot less applicable to the real world this weekend. [effectivement si on entend par « idée d’Europe » l’idée de l’aviateur reniflard Giscard. Comme le souligne M. de defensa, on a eu le bonheur de voir une autre idée d’Europe à l’œuvre et on a pu admirer l’inanité de l’idée Giscard], observe Friedman [George, pas Milton] ; acceptons avec indulgence le constat si l’on réduit “l’idée de l’Europe” au monstre caricatural ou utopique, c’est selon, dont nos élites font la promotion aveugle depuis des décennies; mais il y a beaucoup d’autres “idées de l’Europe”, qui peuvent aussi bien, c’est-à-dire beaucoup mieux figurer l’Europe. Nous en avons eu une classique, efficace, légitime durant ce week-end, – l’idée simple de “l’Europe des nations”, – trop simple pour nos intellectuels idéologues sans doute ? La réalité n’a que faire avec les idéologues intellectuels, et il leur reste à aller jouer avec cette poussière de leur idéologie.

Friedman constate l’échec des institutions internationales, celles de l’Europe en premier, et cela fort justement. L’explication qu’il en donne n’a aucune consistance, d’un conformisme bien attristant. The IMF, the World Bank, the Bank for International Settlements, the European Union and the rest have all failed to function either to prevent the crisis or to contain it. The reason is not their inadequacy. Rather it is that, when push comes to shove, nation-states are not prepared to surrender their sovereignty to multinational entities or to other countries if they don’t have to. What we saw this weekend was the devolution of power to the state.L’erreur est patente: les organisations internationales ont échoué d’abord parce qu’elles n’ont strictement rien tenté, qu’elles n’ont pas existé. Elles ont échoué non pas parce que les nations ne leur pas dévolu leur souveraineté mais parce que ces organisations sont incapables de générer la moindre légitimité, et donc incapables de prendre en charge une souveraineté essentielle en temps d’urgence, lorsque la chose est vitale. Toute souveraineté qui leur est transférée en temps normal se transforme en une monstrueuse tracasserie bureaucratique déstructurante des ensembles auxquels elle s’adresse sans pour autant créer la moindre légitimité pour elles-mêmes parce que le moteur exclusif de leur action est une idéologie elle-même déstructurante et illégitime. En la circonstance de la crise, il ne pouvait être question de rien leur transférer. Les institutions internationales ont été pathétiquement absentes, jusqu’à ignorer officiellement la crise en cours comme dans le cas pathétique de la Commission européenne, donc ne demandant rien en fait de transfert de souveraineté. Si les nations l’avaient elles-mêmes voulu, elles n’auraient rien pu transférer de leur souveraineté aux institutions internationales (européennes)  parce qu’il n’y avait rien à quoi transférer cette souveraineté . [c’est la raison du NON. Non au transfert de souveraineté parce qu’il n’y a rien à qui ou à quoi transférer la souveraineté. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon et, cette semaine, on a vu le maçon à l’œuvre. On comprend donc pourquoi Popu a voté NON en France, en Hollande et en Irlande. La sagesse de ce vote se révèle avec éclat aujourd’hui] L’illégitimité de ces institutions, comme leur impuissance ontologique à se créer leur légitimité sont apparues d’une façon impressionnante durant ce week-end.

Le jugement de l’américain Friedman est bien effectivement un jugement américaniste, malgré certaines perceptions chez lui bien plus éclairées que le courant de son parti. Friedman reste étranger à l’idée que la souveraineté et la légitimité ne sont pas des concepts maniés par la volonté mécaniste institutionnelle, par la loi si l’on veut, mais des concepts enfantés par la nature des choses et qui vont là où la nature [des choses] les crée. Si, en temps normal et courant, c’est-à-dire en temps médiocre de notre postmodernité, cette évidence est transgressée par le fait du prince adepte de l’“outdated dogma”, en temps de crise, la nature des choses balaie tout cela [autrement dit : au chiottes la commission, c’est sa place. Qu’elle s’y occupe plutôt de la normalisation du diamètre des camemberts roumains puisque Lactalis déplace son usine Lepetit en Roumanie].

 

« La légitimité retrouvée fouette les psychologies » (de defensa)   

  

Le schéma non moins évident de l’action de l’“Europe” est celui des nations européennes, des “governments of Europe”. Il s’agit moins d’une volonté délibérée que de la force des choses [c’est en forgeant qu’on devient forgeron]. L’inexistence des institutions européennes depuis le début de la crise a été absolument pathétique. Nous avons eu des échos, souvent indignés, de la façon dont la haute hiérarchie européenne, essentiellement la Commission, a ignoré complètement cette crise. Jeudi dernier encore, Barroso faisait une intervention dans un séminaire interne de la Commission, où il décrivait la situation de l’Europe sans référence particulière à la crise (il fut rudement accroché par des interventions du public, parmi eux de nombreux fonctionnaires, lui demandant quelle était l’action de la Commission dans cette crise, lui-même répondant par un pathétique constat d’impuissance). La Commission a été paralysée par la perception que toute sa “légitimité”, – une imposture de légitimité, en fait [révélée avec éclat par la crise], – était fondée sur une idéologie, un dogme (un “outdated dogma”, selon Brown), dont la crise a montré, avec son discrédit complet, l’extraordinaire perversité en même temps que la fragilité pouvant conduire à l’effondrement de toutes les structures financières du monde.

Cette déroute des institutions européennes accompagne celle des autres institutions internationales fabriquées sur le modèle américaniste hérité de Bretton Woods revu postmoderne, qui ont évolué selon le même “outdated dogma”. Le FMI du français Strauss-Khan [meuh !] est un exemple de cette situation, sa contribution se résumant à des avis d’une platitude rare, qui n’ont fait que mettre en évidence l’incapacité de cette institution à prévoir les conditions de la crise.

(…)

L’affirmation de la légitimité

Il n’y a rien de planifié, de préparé, de constitutionnellement recommandé et autorisé dans tous ces événements. La puissance extraordinaire de la crise et la pression qu’elle a engendrée ont dégagé les psychologies de la carapace de conformisme que représentent la constante offensive de communication des réseaux institutionnels et idéologiques mis en place par l’américanisme, – ceux des USA ou ceux que les autres pays, essentiellement européens, ont adoptés et adaptés. La nécessité de l’action a appelé la légitimité des forces qui peuvent agir, et cette légitimité s’est retrouvée dans les puissances publiques des principaux pays concernés, – c’est-à-dire les “gouvernements européens”. L’“Europe” à 27, ce patchwork sans la moindre légitimité, s’est trouvée résumée à quelques grandes nations traditionnelles de l’Europe, qui ont représenté dans cet épisode la légitimité retrouvée. Ce fut donc l’“Europe des nations”, nécessairement représentée par les plus puissantes, les plus “historiques” d’entre elles. La crise dans sa dimension politique fondamentale s’est résumée à un face-à-face exceptionnel entre les USA et l’Europe, entre deux conceptions du monde; la crise du système financier mondial s’est donc exprimée par l’essentiel, qui est la crise de notre civilisation, la crise à l’intérieur de notre civilisation.

La légitimité retrouvée fouette les psychologies…

(…)

Cette “Europe”-là existe, sans nécessité de référendum ni de constitution. (…) Les gémissements d’il y a deux semaines sur l’absence européenne parce que l’Europe ne se comportait pas en calque servile des USA le cèdent aujourd’hui à l’évidence de la situation.

 

Les pyromanes s’estiment seuls qualifiés pour éteindre le feu qu’ils ont allumé (Jorion)   

 

Nikademus dit : [et très bien dit]
14 octobre 2008 à 00:31

« … nous avons très peu de matériaux théoriques sur cette crise » [le TDC Strauss Kahn]

Il faut sans doute comprendre, d’une part, qu’ils n’ignorent pas, tout de même !, qu’il existe des « matériaux théoriques » mais, d’autre part, qu’ils ne sauraient les recevoir puisqu’ils ne sont pas économiquement orthodoxes. En d’autres termes — c’est, je crois, ce que l’on appelle un « double-bind » —, d’un côté, première contrainte, bien réelle : le système ne marche manifestement pas ; de l’autre côté, seconde contrainte, socio-psychologique celle-là : il faut essayer de sauver le maximum possible avec les outils et les recettes qui ont pourtant mené là.

Mr Blanchard, quant à lui, a l’air de croire que c’est bien la faute aux pauvres s’ils sont pauvres, et d’abord parce qu’ils sont fainéants et trop « protégés » ; il veut faire l’original mais d’autres imaginatifs ont déjà prétendu que c’était parce qu’ils étaient fraudeurs, sans valeurs (depuis que l’ignoble Mai 68 est passé par là), ou noirs et « donc » polygames et autres absurdités dans ce goût-là ; et comme on essayait encore ces temps-ci de la bailler belle aux Italiens en leur faisant croire cette fois que c’était à cause des voleurs de poules et d’enfants. C’est encore bien cette même fine école qui clamait partout, il y a peu, que seuls les riches créaient de la richesse et que les pauvres ne servaient à rien.

Acta est fabula, on commence à voir qui s’est enrichi, sur le dos de qui, et avec quels moyens.

Que bâtiront-ils avec des « matériaux théoriques », s’ils en trouvent ? Leurs richesses sont faites de vent, leurs châteaux de sable… Prochaine métastase : les peuples ?

(…)

sounion dit :
14 octobre 2008 à 14:39

Les banquiers viennent de réussir un coup de maître !

Imaginez. Paulson appelle le président de Goldman Sachs fin août. La situation est devenue critique ; Goldman est gagnant sur les CDS comme BNP ou JP Morgan, mais [seulement] si la crise continue. On est allé trop loin. General Motors vient de frôler la faillite. La prochaine échéance lui sera fatale mais les banques ne peuvent plus le soutenir. Et si le géant de l’industrie défaille, les banquiers coulent avec et plus personne ne pourra lui payer ses gains à Goldman.

Il faut donc tenter l’impossible pour sauver le système. Lloyd Blankfein échafaude un plan. Il faut faire peur aux marchés et surtout aux gouvernements. On désigne deux cibles : G. Bush aux État-Unis et N. Sarközy en Europe, deux personnalités particulièrement réceptives qui achèteront le scenario sans trop se poser de questions.

Il faut une victime, ce sera Lehman à qui il est facile de couper les vivres. Une faillite propre qui ne doit pas en principe faire d’éclaboussure chez les petits épargnants. Paulson joue le jeu, l’Etat ne viendra pas à sa rescousse de Lehman qui doit se mettre sous la protection de la loi des faillites. Paulson et Bernanke pensent régler le problème très vite. Il en est persuadé, les États auront tellement peur qu’ils accepteront l’innaceptable : garantir toutes les dettes de la planète. Transférer au contribuable tous les risques de crédit que portent les banques. En un mot sauver le système bancaire et faire porter le poids des erreurs passées par les États, sans contreparties… Fiction ? [eh ! eh !]

 

David Hume : « De l’Identité personnelle » →  

Je passe mon temps à regarder les cours de  la Bourse : crèvera-t-elle oui ou merde, cette vieille charogne ? Je n’ai pas que ça à faire. Il est temps, pour moi, de passer à nouveau aux choses sérieuses : Hume, Wittgenstein, Kripke. « Ce n’est plus les bordels, ni les tripots qui sont clandestins aujourd’hui, mais les salles de prière. La preuve les RG viennent de découvrir des salles de prières clandestines ».

 

Dossier — L’imposture Bernard-Henri Lévy →  

  

Bernard-Henri Lévy, qui aime beaucoup l’Amérique, connaît sans doute l’expression « work in progress ». Elle signifie, grosso modo, chantier en construction. Chacun des ouvrages de cet auteur suscite un déluge d’articles louangeurs présentant ses propos ou analyses comme autant de fulgurantes transgressions de l’idéologie dominante. Plutôt que de s’obliger à commenter chaque année cet invraisemblable tintamarre qui a pour mérite involontaire de rappeler à intervalle régulier le caractère mafieux de la critique « littéraire » en France, Le Monde diplomatique a constitué un dossier. Davantage que sur un personnage relativement accessoire, il espère informer ainsi sur un épiphénomène significatif de la vie intellectuelle. Son acteur principal et ses très nombreux complices.

 

 Les Russes ne sont pas libres, mais la Russie l’est. Que voulez-vous, on ne peut tout avoir. Beaucoup n’ont rien. La Russie est la seule nation libre… depuis mille ans.

 Si l’on en croit Iran-Resist, ils sont vraiment très fort ces mollah ! Ils ne se contentent pas de jouer aux échecs, leurs ancêtres y jouaient déjà en l’an 600.


Deleveraging

  

Deleveraging. Ce terme est devenu omniprésent dans les articles traitant de la crise. On peut le traduire par réduction de l’effet de levier, mais aussi, plus simplement, par désendettement.

De quoi s’agit-il ? Le bilan d’une banque, ce sont des investissements — les actifs — qui ont été financés pour partie par ses fonds propres, mais surtout grâce au recours au crédit, à la dette. Comptablement, les actifs — ce que je détiens — s’équilibrent par le passif — ce que je dois.

La valeur liquidative du patrimoine doit bien évidemment permettre de rembourser les dettes, et le reliquat constitue le capital de l’entreprise, qui appartient aux apporteurs de fonds initiaux.

L’équation comptable est donc celle ci : Actif = Capital + Dettes, et le bilan simplifié d’une banque se présente ainsi :

Actif

Passif

Investissements 110

Capital 11

 

Dettes 99

L’effet de levier, c’est ce coefficient multiplicateur — dix dans l’exemple ci dessu — qui permet à une banque de détenir un portefeuille bien supérieur à celui de ses fonds propres.

Que se passe-t-il lorsque, comme c’est le cas en ce moment, la valeur des investissements — c’est à dire des créances détenues par la banque — diminue ? Et bien la banque doit compenser cette perte en utilisant ses fonds propres, et son capital est diminué d’autant.

Actif

Passif

Investissements 109

Capital 10

 

Dettes 99

Mais cette diminution du capital, se traduit par un ratio Fond propres/endettement plus important, ce qui signifie que les prêteurs sont menacés de perdre leur mise, car bien évidemment, moins le matelas protecteur que représente le capital est épais, plus le risque est grand de se retrouver dans une situation où la banque devient insolvable, incapable de rembourser ses dettes.

Pour prévenir ce risque, les banques sont contraintes par les autorités de régulation de respecter des ratios prudentiels, c’est à dire de ne pas laisser s’accroitre l’effet de levier, le rapport fonds propres/dettes au delà d’une certaine limite.

Comment y parvenir ? En vendant ses actifs pour rembourser ses dettes, diminuant ainsi l’effet de levier. C’est le fameux "Deleveraging". Dans l’exemple précédent, pour restaurer le ratio inital, il faut vendre 9 :

Actif

Passif

Investissements 100

Capital 10

 

Dettes 90

Mais c’est là que le bât blesse. Car ce qu’une banque seule peut réaliser, le système dans son entier ne le peut pas. Pourquoi ? Parce que la plupart des acteurs, soumis dans le même temps à la même contrainte, sont vendeurs et pas acheteurs, et ce marché déséquilibré entraîne les actifs dans une spirale baissière, qui grignote en permanence la valeurs des actifs en portefeuille, renforçant d’autant l’obligation de vendre.

Ce processus porte en lui un deuxième risque. Car la cure d’amaigrissement drastique subie par les bilans va se traduire également par une diminution considérable des crédits accordés — les actifs des uns, c’est à dire des créances, étant les crédits des autres. Au final, moins d’argent va circuler, et l’économie devrait en subir à son tour le contrecoup.

Ainsi, la destruction massive de la valeur des actifs qui se déroule en ce moment porte en germe l’apparition d’un cycle déflationniste du crédit dont les conséquences pourraient s’avérer dramatiques.

Doug Noland rappelle cette semaine l’importance considérable qu’avait pris l’endettement dans l’économie US.

L’état, les entreprises et les ménages américains ont eu massivement recours à l’emprunt dans la dernière période. La barre des 1000 milliards a été franchie en 1998, et en 2007, ce montant dépassait les 2 500 milliards — pour mémoire, le PIB US 2007 est de 14 300 milliards.

Mais la tendance s’est brutalement inversée cette année. A la fin du deuxième trimestre, la Fed estimait que ce montant ne serait que de 1126 milliards pour 2008, chiffre qui sera sans doute révisé à la baisse. Voir : Federal Reserve, Flow of Funds, Table D2, Borrowing by sector (pdf) [remarquez la croissance de pl ;us de 10 % qui passe de la colonne Consumer credit à la colonne Home mortgage en 2001. Amusant, nan ?]

Noland estime que le système économique ne pourrait être soutenu que par l’apparition d’environ 2 000 milliards de crédits nouveaux. Cela ne va tout simplement pas se produire, observe-t-il. Il faudrait à la fois pouvoir disposer de milliers de milliards pour absorber les actifs mis sur le marché par la réduction de l’effet de levier en cours, et relancer dans le même temps la machine du crédit. Je vois difficilement comment nous pourrions sortir de ce terrible pétrin, conclut-il.

 

Leur religion en lambeaux, leur Foi pulvérisée (de defensa) →  

 

Foi. Croyance. Confiance.

Cette orthodoxie économique fut construite sur la superstition.

Il n’y a pas d’alternative, disait le mantra. Maintenant, cette mythologie corrompue est mise en lambeaux, la crise de croyance est profonde.

 

Madeleine Bunting  Cf. TINA

The Guardian, lundi 6 Octobre 2008

(…)

Comment en sommes-nous arrivés à ce gâchis, et comment pouvons-nous faire en sorte qu’il ne se reproduise plus ?

Répondre à ces deux questions ne nécessite pas un cours de finance de la City et d’économie [economics, stupid !], parce que cette crise est tout autant celle de la politique et de l’idéologie que de ce qu’on voudra. Si vous êtes pressé par le temps, la liste de lecture peut être très courte. La clef en est La Grande Transformation de Karl Polanyi, publiée en 1944, une histoire économique qui vise à expliquer 1929, La Grande Dépression et la montée du fascisme. Le livre de Polanyi est sorti la même année que celui d’un influent économiste autrichien, Friedrich Hayek : La Voie de la servitude.

Hayek est devenu le père fondateur d’un modèle de gestion économique qui nous a amenés à la crise actuelle ; Polanyi, avec une extraordinaire prescience, a mis en garde contre la crise venir, il a rejeté l’idée que le marché soit un mécanisme « auto-régulateur » qui pourrait se corriger lui-même. Il n’y a pas de «main invisible» comme le néo-libéraux l’ont soutenu, il n’y a donc rien d’inévitable ou de « naturel » dans la façon dont les marchés fonctionnent ; ils sont toujours façonnés par des décisions politiques [« ne rien faire » est une décision politique comme une autre].

Au moment où  Polanyi écrivait, nombreux sont ceux qui ont convenu avec lui que le libre-capitalisme de marché était chroniquement destructif et instable, avec de terribles conséquences politiques. Mais dans les années 70 et 80, le néolibéralisme de Hayek a commencé à prendre racine parmi les élites au pouvoir aux États-Unis, Margaret Thatcher fut recrutée — et en temps voulu, Tony Blair et Gordon Brown. « Faire reculer l’État, laisser l’économie [the economy, stupid !] to run itself » a imposé son emprise depuis lors. Ainsi que le souligne Ann Pettifor [j’en profite pour stigmatiser l’anglicisme « pointer » et puis, pendant que j’y suis « générer » (quoique figurant chez Littré, 1870, en tant que néologisme scientifique), « émuler », le barbarisme sous influence anglo-saxone « technologie » pour technique etc.] sur son site Web, debtonation.org, Alan Greenspan, écrivit en août avec enthousiasme que « la dernière décennie a vu les forces de traficotage globales (la version internationale de la main invisible d’Adam Smith) remplaçer tranquillement le contrôle gouvernemental des affaires économiques » [quel TDC, isn’t it ?]. Il a continué allègrement en soutenant que le plus grand danger face à l’économie est que « certains gouvernements, en proie à de nouvelles forces inflationnistes [entendez : ces TDC d’ouvriers et d’employés de bureau], s’efforceront de réaffirmer leur emprise sur les affaires économiques ». La semaine dernière, Greenspan éxécuta une gigantesque volte-face en plaidant pour que le gouvernement fasse exactement cela — réaffirmer son emprise sous la forme d’un renflouage.

Nous savons maintenant ce que les pays, dans le monde en développement, ont découvert pendant plus de trois décennies : l’instable et inéquitable économie [economics, stupid ! That’s a policy. Ils appellent ça économie, mais c’est une politique (Combemale)] néolibérale conduit à des niveaux inacceptables de désorganisation sociale et des difficultés qui ne peuvent être contenues que par une répression brutale [Hayek et Fridman sont des imbéciles criminels]. Ajoutons quelles sont les deux autres principales charges contre le capitalisme dérégulé : premièrement, il peut créer de la richesse, mais il ne la distribue pas de manière efficace, et, deuxièmement, il ne tient pas compte de ce qu’il ne peut pas commercialiser — ni des relations sociales de la famille et de la communauté, ni de l’environnement, qui sont vitaux pour le bien-être humain et, en fait, pour le fonctionnement du marché lui-même [ces TDC scient la branche sur laquelle ils sont assis]. En fin de compte, le capitalisme néolibéral est autodestructeur.

Nous sommes témoins aujourd’hui de l’effondrement de cette absurde orthodoxie économique qui a dominé la politique [parce qu’elle est une politique elle-même (Combemale)] pendant près de 30 ans. Son arrogance triomphaliste, son insistance sur l’orthodoxie, est comparable au communisme soviétique dans toute son ampleur. Depuis deux décennies, on nous a dit : TINA [en français : « vas te faire foutre »] — « Il n’y a pas d’alternative ».

Les économistes parlent de confiance, de conviction, de foi, nous comprenons maintenant que, tout au long, le capitalisme néolibéral fut une forme de mythologie. C’est pourquoi le triomphalisme était nécessaire — on ne pouvait pas se permettre de tolérer que quelqu’un contestât le système ou alors nous allions tous nous rendre compte que nous étions à béer (bayer, bouche bée) devant un empereur nu [ou un maréchal Lefebvre nu, mais avec son chapeau, ses bottes et son sabre, à la cour de Napoléon]. Rowan Williams a raison de citer Marx : « le capitalisme sauvage devient une sorte de mythologie, attribuant réalité, pouvoir et agencement à des choses qui n’ont pas de vie en elles-mêmes ». Richard Dawkins devrait critiquer ce système de croyances superstitieuses.

Heureusement, Thomas Frank l’a fait dans son livre brillant, Un Marché sous le regard de Dieu (2001). C’est le deuxième livre sur la liste de lecture, car il explique comment le néolibéralisme a ancré son triomphalisme dans le système politique des États-Unis, comment il a marginalisé et délégitimé toute opposition et mis en place une hégémonie dans le soi-disant monde libre [très très disant, en effet. Il est très bavard et content de lui, officiellement, ce monde. La soi-disance y est une véritable industrie].

Maintenant, comme il est tout chancelant, nous pouvons faire le bilan [une seconde lueur d’espoir après celle du 11 septembre, donc]. Nous pouvons nous demander comment et pourquoi la critique — de laquelle Frank fit partie et dont Polanyi fut la Bible — qui se dégage à la fin des années 90 fut paralysée. Le mouvement anti-mondialisation-néo-libérale a fait valoir que le capitalisme est injuste, instable et destructeur pour l’homme et l’environnement. Cela sonne raisonnable maintenant, mais alors il fut mystérieusement diffamé par association avec les anarchistes qui avaient un penchant pour le smashing de fenêtres Starbucks [ben merde ! ils avaient bien raison ces « anarchistes ». Quelle proliférante moisissure que ces Starbucks]. Le vaste réseau de mouvements sociaux de base — syndicats US, paysans mexicains, indiens agriculteurs — ont été calomniés, incompris, ridiculisés et ignorés. Il n’y a pas d’alternative, entonnaient les politiciens dans une sorte de mantra.

Ensuite, 9/11 et pour les sept années suivantes, un numéro de cirque furent offert comme une distraction avec caricature des méchants et suspens dramatique. Alors que les yeux étaient rivés sur la comédie absurde de la « menace du terrorisme islamiste sur la civilisation occidentale », le véritable scénario apocalyptique qui représente une menace bien plus grande pour la civilisation occidentale (quelle qu’elle soit) a proliféré juste à côté de Ground Zero, à Wall Street.

Comme dans toutes les mythologies, la seule ressource, selon Timothy Garton Ash (qui n’est pas connu pour sa foi religieuse) dans ses billets récents, est de prier. Ce qui m’effraie, c’est qu’il s’agit d’une mythologie corrompue qui, comme celle des Aztèques, peut demander beaucoup de sacrifices humains.

M. de Defensa ajoute :

Nous ne connaissions pas l’acronyme “TINA” (“There Is No Alternative”), qui fut effectivement le moteur terroriste de la Foi interdisant la pensée alternative, mais nous connaissons bien le triomphalisme qui a accompagné les commentaires sans cesse et sans fin qui rythmèrent d’un chant martial la marche en avant du néolibéralisme. Entre ces deux armes dialectiques, – “rien d’autre n’est possible” et “le néolibéralisme triomphe”, – fut effectivement établi un terrorisme de la pensée comme il n’en exista jamais auparavant, sans le moindre doute possible. Ce terrorisme réussit à imposer cette formule orwellienne selon laquelle le conformisme de la pensée c’est la liberté de la pensée, et cela marcha à tombeaux ouverts. Ce fut ce que nous avons désigné comme le diktat. Nous devons effectivement à cette crise et à la peur qu’elle suscite au sein du clergé de la chose qu’effectivement le voile est soulevé. Le roi est nu, comme on dit.

Cette mise en lambeaux de leur religion et cette pulvérisation de leur Foi sont, sans aucun doute là non plus, le grand événement de ce mois de septembre 2008, bien plus important que la crise elle-même, et il s’agit du plus grand événement depuis 9/11 qu’il surpasse évidemment en conséquences. De celles-ci, de ses conséquences, nous ne savons rien. L’événement ne nous promet rien, ni dans un sens ni dans l’autre, il accomplit cet acte fondamental de libérer la pensée de ses chaînes, – il déchaîne la pensée. Nul ne sait ce qu’il résultera de ce déchaînement. Il suffit d’admettre que l’acte se suffit à lui-même pour arguer de son importance fondamentale. Il suffit de l’admettre pour se tenir désormais prêt à tout.

Si tel est le cas, si la pensée est déchaînée, nous sommes sauvés ou du moins, l’esprit est sauvé.

 En direct de Hollywood : The Great Transformation II

 Terrifiante nouvelle de l’ours tropical (celui sur lequel Sarah Palin est assise, je suppose) : au train où vont les choses, l’argent du plan Paulson pourrait être épuisé en un mois !

Comprendre la crise, par Paul Jorion (Paul Jorion)   

 Comme quoi on ne peut provoquer impunément la Russie qui, après avoir fait preuve de beaucoup de retenue et de bonne volonté, va désormais démontrer sa capacité de nuisance et son mauvais caractère. Sa retenue et sa décence passées susciteront beaucoup de regrets, mais c’est trop tard.

 Le NON arrive en Amérique ! À l’est, le NIET a pénétré en Géorgie. C’est David Brooks qui le dit dans  le Herald Tribune du 30 septembre 2008 :

Revolt of the nihilists. But the 228 House members who voted no have exacerbated the global psychological free fall, and now we have a crisis of political authority on top of the crisis of financial authority.

Cf. également de defensa.

 Franchissement de Rubicon. Les légions reviennent au poulailler pour se percher. À part ça, tout va très bien. Ça branle dans le manche.

 « Distorsion de concurrence » mon cul (et le prétendu prix du marché du pétrole, du gaz et de l’électricité, c’est de la concurrence non faussée ou bien n’est-ce pas plutôt un abus de position dominante caractérisé, fumiers. Cf. plus bas). Vive l’Irlande qui dit non ! Après ça, pensez-vous que les Irlandais puissent voter oui un jour ? Que va devenir cette grosse salope d’Union européenne libre échangiste enragée ? « Le protectionnisme n’est pas la solution. » Ah bon ! Mais c’est le libre échange qui a fait tout ça. Alors, c’est quoi la solution ? Bandes d’abrutis, depuis que vous dégoisez, vous ne l’avez pas trouvée la solution ?

Rappel à l’ordre de la Commission à Bruxelles. A Bruxelles, la Commission n’a pas apprécié l’attitude des autorités irlandaises. La commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, a regretté de n’avoir pas été mise dans la confidence et fait savoir qu’elle étudierait la conformité de la décision irlandaise au droit communautaire. Les eurocrates critiquent un plan qui ne s’adresse qu’aux seules banques irlandaises. « Le protectionnisme n’est pas la solution », a mis en garde le président de la Commission, José Manuel Barroso. « Les gouvernements doivent consulter la Commission », a-t-il poursuivi. Le projet a fait l’objet d’une prise de bec, mercredi matin, entre le commissaire britannique Peter Mandelson et son collègue irlandais Charlie McCreevy lors de la réunion hebdomadaire du collège. Certains hauts fonctionnaires considèrent cependant qu’un système de garanties généralisées pourrait être imaginé afin de surmonter la crise financière qui frappe le continent.

 Après La Nouvelle-Orléans, Ghardaïa. Manifestement, Dieu est fâché. Inondation dans le désert ! Encore plus fort que le passage à pied sec de la mer Rouge !

 Non mais ! pour qui elle se prend celle-là ? ♫ Viva la liberta ! Viva la liberta !

 Ehoud Olmert, soulagé de ses lourdes responsabilités a pris le chemin de Damas pour aller saluer son ex-collègue Assad, en bon voisin. Sur le chemin de Damas, il a rencontré… Dieu.

 Les apprentis européens ne sont pas des étudiants-diants-diants qui se soucient en premier lieu de leur future retraite. Ils ont des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et des bouches pour s’exprimer. Ils ne veulent pas voir Sarközy-zy-zy. Peut-être à cause du mot racaille ? Quelques-uns d’entre eux iront travailler chez Kärcher !

 Pécore hamerloque assise sur une peau d’ours et qui prétend devenir mégatonnique afin de pouvoir bombarder la Russia qu’elle surveille avec ses jumelles en attendant. My God ! C’est Calamity Jane.

Du concours de beauté au concours de vomi

Year…

Year…

La crise actuelle révèle des changements structurels du capitalisme (Aglietta) →  

 

Crise et fin de la « Grande Transformation Financière » ? (par Jean-Luc Gréau)   

 

Le premier mérite, et non le moindre, de la crise financière, est d’avoir enfin révélé à l’opinion non instruite de la chose économique le fait essentiel du surendettement des ménages américains. Ce fait occulte cependant encore le surendettement parallèle, parfois plus grave, des ménages néerlandais (qui détiennent la palme), ainsi que celui des ménages anglais, australiens, espagnols et irlandais, voire portugais. Mais, si l’on prend enfin en considération ce paramètre majeur, on comprend spontanément combien le débat public sur les performances économiques des pays occidentaux a pu être biaisé par les économistes institutionnels et l’ensemble des apôtres du système néo-libéral. Les performances de la France, de l’Allemagne ou de l’Italie, depuis le début du siècle, médiocres au regard de celles du monde anglo-saxon et de ses imitateurs, s’expliquent avant toute chose par l’endettement plus raisonnable de leurs ménages. Les ménages français sont, en proportion, deux fois moins endettés que leurs homologues américains et espagnols, les ménages italiens trois fois moins. De ce fait, et si l’on ose dire, les pays les plus sages en termes de dette des ménages ont perdu une croissance potentielle de l’ordre d’au moins un point et demi du PIB chaque année !

Insistons quelque peu sur cet aspect essentiel du dispositif économique. Quand les ménages anglais, pour prendre le pays qui a été cité en exemple par la droite française, aux fins d’édifier nos compatriotes présumés attardés, accroissent leurs emprunts en tirant à la fois sur leurs lignes de crédit hypothécaire et leurs cartes de crédit, ils contribuent spontanément à un surcroît de dépenses qui vient irriguer l’ensemble de l’économie, en multipliant les emplois nouveaux et les revenus qu’ils permettent de distribuer. La prospérité s’installe dans la durée, au point que le cycle économique semble avoir été relégué dans un passé lointain, voire préhistorique. Le Royaume-Uni a connu quinze années de croissance substantielle depuis 1993. Ses dirigeants politiques peuvent parader dans les rencontres internationales en citant en exemple une réussite hors d’atteinte pour les économies de la Old Europe, représentée par l’Italie, l’Allemagne ou la France [Ces pompeux cornichons ont épuisés en 15 ans les gisements de gaz de la mer du nord pour faire de l’électricité, fermant mines, centrales thermiques etc. cf. ici leurs prouesses thermiques].

Endettement ou surendettement, telle est la question. Une question d’autant plus difficile qu’aucun pays dans l’histoire économique n’a connu des montants de dettes des ménages aussi importants, à l’exception révélatrice du Japon des années 1980, dont la double bulle immobilière et financière doit énormément à l’endettement forcené des ménages de l’Archipel. Néanmoins l’absence de repères historiques n’aurait pas dû empêcher les banques centrales et les autorités publiques de s’interroger sur les conséquences potentielles d’un recours exagéré à l’emprunt pour soutenir la conjoncture. La Commission européenne donne, jusqu’à la caricature, le contre-exemple de l’aveuglement et de l’irresponsabilité en la matière. Tandis que l’endettement des ménages anglais a dépassé en 2007 le montant du produit intérieur brut, tandis que celui des ménages espagnols a produit une bulle immobilière sans précédent, le Commissaire européen, de nationalité espagnole, dénonce l’endettement de l’État français, égal aux deux tiers du PIB. Il se livre à cet exercice douteux de morale financière au moment même où les investisseurs, alarmés par les premières manifestations de la crise immobilière espagnole, abandonnent les obligations du Trésor public espagnol pour acheter celles de leurs homologues allemand et français. [un certain président lors de sa campagne électorale ne rêvait-il pas d’endetter les ménages français ?]

En cette année 2008, il devient possible de dénoncer la politique laxiste qui a conduit au surendettement des ménages dans tous les pays que nous avons mentionnés. Les économies dont on disait qu’elles avaient adopté un modèle de croissance dit de l’offre étaient en réalité dopées par une demande artificiellement bâtie sur les facilités du crédit. Les politiques anti-keynésiennes, consistant à abattre les régulations anciennes, dissimulaient un soutien parallèle inconditionnel de la consommation, revenant à mener une politique ultra-keynésienne. La crise financière n’aurait servi à rien, en définitive, si la vérité historique n’était pas enfin rétablie et si ne tombait pas avec elle le leurre d’une nouvelle prospérité exclusivement bâtie sur l’offre et l’optimisme des agents économiques qui en découlerait.

(…)

Je crois en effet que la transmission brutale de la crise hypothécaire américaine aux marchés du crédit européens, qui ont été frappés encore plus lourdement que les américains, obligeant les banques centrales de Francfort, de Londres et de Zurich à des interventions massives réalisées dans l’urgence, est révélatrice des périls d’une mondialisation conçue par des apprentis sorciers. Celle-ci s’accompagne de déséquilibres des échanges entre les nations ou les régions du monde dont le déficit américain donne l’illustration la plus frappante. Jusqu’ici, les économistes qui ont voix au chapitre médiatique se sont constamment extasiés de l’aisance avec laquelle les États-Unis couvraient ce déficit. Avec la simplicité d’esprit qui les caractérise, ils n’ont cessé d’expliquer cette réussite apparente par la confiance des investisseurs internationaux dans la pérennité de la puissance et de la prospérité de l’économie locale. Mais un examen attentif montre que d’autres pays chroniquement et gravement déficitaires, tels que le Royaume-Uni ou l’Australie, bénéficient du même traitement de faveur. Dans le système de relations économiques internationales qui a émergé des décombres du régime de Bretton Woods, les déficits des uns sont couverts par les placements des autres, qui connaissent des excédents.

Les pompeux cornichons masqués enfin démasqués.

 Le Brésil déclare l’État du Delaware paradis fiscal.

 

Encore un hold-up   

 

Encore un hold-up du siècle !   

De la rente minière à la rente boursière       

 

L’invention géniale des pétroliers n’a pas été la création de ce marché boursier [le spot market] (il existe des bourses de matières premières comme le blé, le cacao, et pratiquement tous les métaux). Elle réside dans le fait que, peu à peu les compagnies pétrolières ont imposé l’idée que le prix du pétrole est celui qui est affiché en bourse pour des achats-ventes d’ajustement court terme [seule une petite partie (15-25 %) du pétrole passe par ce marché qui sert seulement à absorber les fluctuations dans la production (spot market = marché au comptant)], selon des règles et dans des conditions qui sont dominées, dans les faits, par elles-mêmes. Et, dans le même temps, toute référence au prix de marché au sens précédent du coût marginal de production de long terme du pétrole a disparu [qui procure une rente minière ainsi que l’explique clairement Ricardo : le prix du marché est le prix de revient sur le site qui coûte le plus cher à exploiter]. Exit le marché d’échange des biens ; remplacement par un marché boursier d’anticipations spéculatives.

(…)

Tel est le beau résultat de la financiarisation libérale du marché pétrolier mondial.

Imagineriez-vous que votre boulanger augmente continûment son prix du pain et que lui, avec l’appui de quasiment tous les médias, vous donne pour avéré que cela est normal car le prix du blé à la bourse des matières premières de Chicago a atteint ses plus hauts sommets en raison de telle tempête dans le Golfe du Mexique ? Alors que vous savez bien qu’il achète sa farine à des producteurs connus qui n’ont pas augmenté leurs prix et n’ont rien à voir avec le Golfe du Mexique !

L’histoire nous a déjà fourni de beaux exemples de semblables marchés spéculatifs : vers 1450 par exemple, la production de blé était intense dans le Nord de l’Europe alors que la péninsule ibérique manquait de cette ressource vitale ; s’est mis en place alors une exportation de blé par bateau depuis les villes hanséatiques jusqu’à Lisbonne et aux grandes villes espagnoles. Ce transfert, marginal par rapport à la consommation des villes du Nord, a provoqué une hausse considérable des cours du grain, qui ont eu tendance à s’aligner sur les prix espagnols ; et cette hausse s’est propagée du Sud vers le Nord de l’Europe : une rente spéculative s’est ainsi dégagée pour les marchands de blé ; les consommateurs du Nord ont vu le prix de cette matière première vitale augmenter alors que les prix de production n’avaient pas changé.

(…)

Nous voici donc entrés dans l’ère du pétrole cher pour le plus grand profit de compagnies et des Etats. En conséquence, nous disaient certains jusqu’à l’an dernier, s’est ouvert un grand boulevard pour le gaz naturel.

En résumé : Depuis les années 70, la formation des prix sur les marchés pétroliers s’est profondément modifiée : reflétant naguère les coûts des installations à construire pour répondre à l’augmentation de la consommation, ils se sont progressivement alignés sur les prix des échanges sur des marchés d’ajustement ; or ces prix « spot » répercutent toutes les anticipations et toutes les craintes. C’est pourquoi ils créent avant l’heure ce que pourraient être les effets d’une pénurie pétrolière, qui pourtant n’est pas encore d’actualité, et se mettent à flamber sur les bourses de l’énergie.

La conséquence de ce phénomène est un décalage croissant entre le prix du baril de pétrole (calé sur le prix des marchés « spot ») et les coûts réels de production, décalage qui génère [engendre] une rente boursière considérable.

Ceux qui profitent de cette rente sont avant tout les grandes compagnies pétrolières, mais également les États consommateurs (via la fiscalité), et les États producteurs grâce au rapport de force créé par l’OPEP. Les seuls perdants sont les consommateurs. Une telle situation nécessiterait une intervention du politique pour ramener le marché au niveau des coûts de production, quitte à ce que les États conservent une partie de la rente pour investir dans la préparation de l’avenir.

Le contexte géopolitique tendu, ainsi que les problèmes de raréfaction des ressources qui se profilent, servent malheureusement autant d’alibis pour justifier le niveau de la rente actuelle, que de facteurs de sensibilisation qui devraient nous conduire vers un développement durable.

Le bon côté de l’affaire, c’est que les combines de tous ces malins ont permis à la Russie de s’enrichir et de reconquérir son indépendance. Et en Russie, tout cela est entre de bonnes mains, des mains patriotiques russes et mégatonniques. C’est avec un grand plaisir que je fais le plein du grand réservoir de ma berline six cylindres de deux cents chevaux car je sais que ce faisant je contribue au maintien des cours élevés et que j’aide ainsi le pays du colonel Poutine (et celui du colonel Chavez par la même occasion) à défaut du mien qui est en viles mains.

Lisez tout l’article pour comprendre pourquoi la prétendue « « « « concurrence » » » » (entre quatre guillemets) fait monter les prix du gaz et de l’électricité comme on l’a vu aux États-Unis et comme on va bientôt le voir en France grâce à notre mini président converti de la dernière heure. Cette prétendue concurrence n’est là que pour constituer des rentes boursières. Le prétendu prix du marché est en fait le prix qui s’établit sur un tout petit marché marginal et hautement spéculatif (ce qu’il n’était pas au début, au point qu’il s’agissait souvent d’un simple troc, sans prix : tu m’avances deux tankers aujourd’hui et je t’en rendrai deux dans trois mois)

On comprend ainsi toute l’ironie de l’impayable colonel Poutine qui jure ses grands dieux que la Russie s’engage à livrer son gaz au prix du « « « « marché » » » » alors qu’il s’agit du prix d’une bourse marginale. Merci du cadeau colonel et vive la libre Russie. Si la Russie vendait son gaz au véritable prix du marché au sens de Ricardo, elle le vendrait beaucoup moins cher, ce qu’elle faisait avec les pays de la CEI avant qu’ils ne préfèrent se mettre sous la protection de l’OTAN prout prout.

Des crétins ou des salauds (le deux en fait) osent prétendre que c’est la Russie qui est une menace pour l’approvisionnement de l’Europe alors qu’elle accepte volontiers d’établir des contrats longue durée au réel prix du marché, avec l’Allemagne par exemple, ce qui rend fous de rage les Amères loques et les Angliches qui voient leurs rentes boursières compromises.

Les faiseurs de pognons sont pleins de ressources, comme on voit. Tout ce qu’ils font, ils le font pour faire plus de pognon et ils appellent ça « modernisation ». Effectivement, un prétendu « prix du marché » aligné sur le prix des marchés spot, c’est très moderne. Il fallait y penser. Il fallait l’inventer. Il fallait le faire. C’est fait. Il n’y a aucune fatalité là-dedans contrairement à ce que prétendent certains crétins & salauds. Il y a seulement volonté d’enculage. Alléluia !

Et encore une fois : vive la crise. Tout cela est enfin révélé. N’oubliez pas de chier sur la tombe du quadruple renégat Montand en attendant de pouvoir chier sur la tombe du lycéen aux grosses couilles qui se prenait pour un patron de presse.

 Crédit : comprendront-ils un jour ?

 

L’Europe, la tragédie et la “force des choses” (de defensa)   

“liberty and prosperity” mon cul       

Fin du destin alimentaire et humanitaro-moraliste       

  

Nous sommes dans une situation ironique où l’option de “la fin de l’Histoire”, l’option du destin économique (et humanitaro-moraliste) apparaît complètement otage de son succès perdu. Si le système ne retrouve pas son succès exubérant et globalisant, il est perdu parce qu’il ne tient plus la seule promesse qui lui assurait sa prépondérance: la prospérité insolente, l’excitation du profit, l’énervement psychologique qui aveugle la pensée de la mise “en bulle” constante de notre destin avec la virtualisation politique impliquée, etc. Nous ne doutons pas de son impuissance à cet égard parce que son succès était une construction absolument virtualiste, que le masque est tombé, qu’on ne repasse pas les plats d’une production hollywoodienne de cette grossièreté, etc.

 

La voie russe

Que faire ? Les Européens ont-ils une voie de rechange ? Autre façon de poser la question: les Européens ont-ils vraiment le choix et ce qui va se passer sera-t-il le fuit de leur décision où le résultat de la poussée des événements ? On comprend pour quelle hypothèse nous penchons naturellement.

La situation de l’alliance transatlantique est liée évidemment à celle des USA, c’est l’influence US qui en assure le ciment. La crise actuelle est une catastrophe pour cette influence, déjà puissamment érodée depuis le 11 septembre 2001. Quelle que soit l’issue de la crise actuelle, l’érosion supplémentaire née du “9/11 financier” est déjà un passif acté des événements; et un passif prodigieusement important à la lumière de ce qu’on a vu plus haut, de l’importance de cette communauté transatlantique des conceptions économiques.

Le poids psychologique de la puissance d’influence US, déjà érodé, va s’en trouver rapidement encore réduit, peut-être même dans des conditions dramatiques qui peuvent approcher des situations de rupture. Pour l’Europe, il s’agirait d’un vide géopolitique qui concrétiserait cette dramatique évolution psychologique, qui complèterait en la renforçant la situation décrite plus haut de la déstructuration des rapports de vassalité de l’Europe avec les USA. Insistons là-dessus, car c’est bien le point central de notre propos, celui qui lui donne éventuellement sa force: il s’agit moins d’une politique délibérée d’un homme, d’un groupe d’hommes, d’une nation ou d’un groupe de nations, que de la conséquence politique d’un événement qui nous dépasse, contre lequel nous ne pouvons rien. L’alternative va de soi, correspondant à la réalité européenne continentale. C’est la voie russe. (C’est ce que l’atlantiste attristé désigne ainsi: «The temptation will become ever greater to follow the flows of gas and oil instead of pursuing a long-term geo-political strategy which unites liberty and prosperity». Le mépris impliqué par les termes qui désignent la “voie russe” relèvent de l’humeur, tant on en a autant, sinon plus dans ce domaine, pour caractériser la réalité du menu virtualiste “liberty and prosperity” caractérisant selon Herbert Kremp l’alliance transatlantique.)

On n’est pas sans remarquer que la crise financière suit la crise géorgienne du mois d’août, sans que rien ne soit réglé dans le premier cas. Comme on l’a déjà vu, nous pensons résolument que toutes ces crises sont liées par une référence déstructurante centrale. Un enchaînement et une logique puissante unissent donc les deux crises, au-delà de leurs différences de nature et d’objet et en plus du fait capital qu’elles concernent toutes les deux directement l’Europe. Pour faire court, on dira que la première met en cause le système unipolaire et la seconde aussi. Au «new multipolar world [is] emerging from the wreckage of [the Georgian] war» du président turc Gür correspond le «The US will lose its status as the superpower of the world financial system. This world will become multi-polar» du ministre allemand Peter Steinbruck. On sait que les Russes ont des idées très précises sur ce point, qui vont dans ce même sens.

*   *   *

 Tout espoir n’est pas perdu : hourrah ! victoire ! le vrai camembert triomphe de Lactalis en déroute. Ce dernier se résigne et ferme son usine de camembert parfumé à la rose (80.000 produits par jour) car, à la suite de toutes ses ignobles manœuvres contre les honnêtes petits producteurs de camembert et contre l’appellation contrôlée, les ventes se sont écroulées (inévitable pour un camembert). « “Les dirigeants de Lactalis ont joué au poker et ont perdu. La chute des ventes est, avant tout, liée à l’abandon de la véritable AOC en mars 2007”, estime Philippe Lepetit, dernier membre de la famille fondatrice à avoir dirigé la fromagerie augeronne avant son rachat par Lactalis en 1978. » (L’Immonde, 27 septembre 2008). Le consommateur est seul juge, n’est-ce pas ? Vive la Normandie, vive les Normands et vive les vaches tricolores bringées à lunettes. Le camembert est le plus célèbre fromage du monde (c’est ce que me disait pas plus tard qu’hier une jeune pianiste japonaise qui s’extasiait aussi sur un cœur de neufchâtel très fait. Elle me disait que chez elle, au Japon, ils n’avaient que trois fromages, mais qu’heureusement ils avaient aussi une purée de haricots rouges fermentés qui puait encore plus que le maroilles, et c’est, paraît-il, très bon). Une course cycliste Paris-Camembert a lieu tous les ans. C’est aussi une arme contre les Haméricains, car,  ne possédant pas les diastases nécessaires pour sa digestion, ils tombent malades s’ils en mangent. Je signale la chose aux Afghans et aux Irakiens (ADSLR : arme de destruction sélective à létalité réduite). « La Belle normande » de Crèvecœur (très beau manoir dénaturé en musée du pétrole ! par les Schlumberger) à Saint-Loup-de-Fribois (très belle maison du XVe siècle) est très bon. Ce Saint-Loup (les Saint-Loup sont innombrables en France) est le Saint-Loup de Proust, je suppose, car à une portée de canon vers le nord, se trouve aussi Cambremer, sur la colline. Un peu plus au nord, se trouve le château de la Roque-Baignard, propriété de Gide qui fut maire du pays pendant quatre ans. Ce dernier écrivait à l’un de ses amis : « Venez à la Roque, vous pourrez y chier dehors. »

 Too big to not fall !

 Jusqu’à présent el pueblo de la Francia était insulté quatre heures par jour par la télévision (ou la radio, ou Bernard Lévy), maintenant, depuis plus d’un an, il est insulté par le président de la République lui-même.

 La marine russe qui croise dans la mer des Caraïbes, c’est la guerre des étoiles de mer !

 Quelle bêtise ont faite les pirates somaliens qui ont arraisonné un cargo semi-russe transportant cinquante chars cent pour cent russes (pour qui sont ces chars ?) Le colonel Poutine va les poursuivre jusque dans les chiottes. La question est : y a-t-il des chiottes en Somalie ?

 Plein de bonnes nouvelles ♫ de bonne heure, ce matin. Immergeons-les trois fois par tribord, immergeons-les trois fois par tribord, de bonne heure ce matin. ♫ Prout, prout, tra-la-la, voilà c’qu’on chante, voilà c’qu’on chante… à bord du croiseur Moskowa (la vodka coule à flot, comme d’habitude et le caviar se sert à la louche, comme d’habitude. Il fut un temps où les marins Russes n’avaient que ça et en faisaient un large usage en France dans les cales de radoub et lors des essais en mer, au grand dam de la DST). Les grenouilles s’agitent dans le bénitier.

 Le LHC est déjà en panne. Je me disais aussi, moi, ajusteur mécanicien, que cet immense anneau plein d’hélium liquide ne pouvait que fuir.

Cette seule nation sous le regard de Dieu (de defensa)   

 

Chers lecteurs, cet après-midi je traduirai les tirades en hamériquain (c’est fait, cliquez dans le bandeau ci-dessus. Ne tirez pas sur le traducteur) de cet article de M. de defensa afin que tout le monde puisse en profiter, mais je vous livre tout de suite ce passage en français :

D’autres ont une interprétation plus abrupte de cette attitude [des Hamériquains], la transcrivant en des termes plus terrestres et triviaux, hors de toute considération religieuse. Le résultat est une politique “stupide”, selon le jugement que donnait l’anonyme Spengler, le 19 août (version imprimable) sur le site Atimes.com. Le jugement était porté sur la politique US face à la Russie, la façon dont les Russes, très intelligents dans leur politique, sont désarçonnés par la sottise de la politique US. “Les Russes jouent aux échecs, les Américains jouent au Monopoly”, observait Spengler.

Ah ! ah ! ah ! elle est bien bonne. C’est ainsi, l’intelligence est désarçonnée par la stupidité. C’est mon cas avec M. Bernard Lévy. Il me stupéfie par sa stupidité (et par son effronterie évidemment). Et je suis encore plus stupéfié par son succès. Oui, il y a beaucoup de bétail sur terre, un peu trop. Je dirais de notre mini président simplifié modificatif ce que j’ai déjà dit de Bernard Lévy : la seule chose qu’il a de bien, c’est sa femme. Je dois dire qu’en tant que Français, je ne suis pas peu fier de voir notre french lover de président siéger dans les hautes mondanités mondiales flanqué de sa belle présidente italienne, ce qui doit faire enrager plus d’un vieux birbe flanqué de sa bobonne. Ah ! Roméo et Juliette.

J’en profite pour glisser une remarque anthropologique contre ceux qui prétendent qu’on ne peut pas croiser dans la rue « la nation ». Quand je me mets en quatre, comme les mousquetaires, pour obliger un étranger dans la rue, je le fais, malgré moi, sans rien y pouvoir, avec un plaisir sans mélange (c’est la générosité pure : je ne le fais pas pour moi, je le fais pour la France) en tant que Français, afin que l’étranger ait une bonne opinion de la France. C’est la France qui parle par ma bouche. Pour un instant, je suis comme le général de Gaulle : « Étrangers, étrangères, je vous ai compris ! Vous prenez la troisième à gauche. » C’est l’eucharistie. La France m’habite à cet instant. Cela confirme que la nation n’existe que par rapport à ce qui n’est pas elle, c’est à dire l’étranger qui la regarde et cela jusque dans son fors intérieur.

Comme j’ai éclusé un bouteille de rouge sur un plat de spaghettis bolognaise (sauce à la mode du Jour et Nuit, place du Major Davel, à Lausanne : trois heures au four — la sauce, pas les spaghettis —, c’est le braisé du pauvre) et que je compte faire une petite sieste, je vous donne tout de suite la traduction du passage du pseudo Spengler cité par de defensa :

Les Américains jouent au Monopoly, les Russes aux échecs

« Le fait est que tous les hommes politiques russes sont intelligents. Les stupides sont tous morts. En revanche, l’Amérique, dans sa complaisance [son conformisme dirait mde defensa], favorise les nullards [“dullards”, dollars]. Une terrible incompréhension découle de cette asymétrie. Les Russes ne peuvent pas croire que les Américains sont aussi stupides qu’ils en ont l’air, et ils en concluent que Washington veut les détruire [moi-même, et je ne suis évidemment pas le seul, j’ai vainement cherché la raison d’être de l’attaque de l’Ossétie par le bouffeur de cravate. Il est fort possible qu’il n’y en ait aucune]. C’est ce que le public informé de Russie estime aussi, à en juger par les posts sur les forums Web de la semaine dernière, y compris sur celui de l’auteur de ces lignes.

» Ces perceptions sont dangereuses car elles ne proviennent pas de la propagande, mais d’une différence de point de vue existentiel. La Russie se bat pour sa survie, contre un déclin catastrophique de la population et la probabilité d’une majorité musulmane d’ici à la mi-siècle. La ressource rare de la Fédération de Russie ce sont les gens. Elle ne peut pas ne pas tenir compte des 22 millions de Russes échoués [je garde le terme : la mère (mer) russe s’est retirée, et ces Russes sont échoués comme des baleines] en dehors de ses frontières de 1991, après l’effondrement [le reflux, donc] de l’Union soviétique [le Géorgien Staline ne disait-il pas : « L’homme, le capital le plus précieux »], ni, d’ailleurs des petites ethnies fidèles tels que les Ossètes. L’encerclement stratégique, pour des yeux russes, préfigure la désintégration ethnique de la Russie, qui était une entité politique et culturelle, et non pas un État ethnique [comme Israël qui, de plus, est aussi un État religieux. C’est un comble], et ce depuis sa première origine. [c’est vrai, les origines peuvent être multiples]

» Les Russes savent (comme tous les lecteurs de journaux) que le Président de la Géorgie Mikhaïl Saakachvili n’est pas un démocrate modèle, mais un méchant merdeux qui a déployé la police anti-émeute contre des manifestants et interdit les médias d’opposition chaque fois qu’il lui convenait — en bref, un homme politique à la mode Poutine [c’est vache. La presse russe est plus libre que la presse française ou américaine, comme l’a déjà signalé le vieil insubmersible Soljenitsyne lors de son discours de XXXX, et puis… Khodorkovski le bradeur d’actifs de l’État peut tenir des conférences de presse depuis sa prison où il reçoit chaque jour sa ration de caviar (de même que le calife fatimide Mutawaquil recevait chaque jour ses douze dromadaires chargés de neige du Liban pour préparer son sherbet et sa limonade) et de plus, il n’a reçu aucune balle dans la tête (il n’a pas non plus été électrocuté, ni létalisé à la seringue, mœurs hamériquaines). Je pressens même qu’après sa libération il pourra faire une honnête carrière au service de l’État russe (il a d’ailleurs déjà commencé dans sa prison)]. Les Russes sont parfaitement conscients que les intérêts américains en Géorgie n’ont rien à voir avec la promotion de la démocratie mais seulement avec la promotion de gangsters à qui ils ont déjà remis la province serbe du Kosovo en février.

» Là encore, les Russes ont du mal à comprendre la stupidité américaine [qui peut se vanter de comprendre la stupidité. C’est l’énigme par excellence. La stupidité, c’est le sphinx. Un imposteur sait qu’il est un imposteur. Un imbécile ignore qu’il est un imbécile. C’est ce qui le rend dangereux surtout s’il est mégatonnique. Pseudo Spengler dit également que les nullards savent que les hommes intelligents sont plus intelligents qu’eux, mais ils ne savent pas pourquoi, c’est là que réside leur nullité]. L’ancien président Ronald Reagan avait l’habitude de dire que s’il y avait un tas de fumier, cela signifiait qu’il y avait un poney pas loin [plutôt un percheron]. Ses épigones ont du mal à distinguer le poney du tas de fumier. Le réflexe idéologique pour la promotion de la démocratie [démocrachie en fait, démocrachie partout] domine l’administration Bush, au point que certains de ses cadres  supérieurs se bouchent le nez [“hold their noses”, à cause du tas de fumier ?] et prétendent que le Kosovo, l’Ukraine et la Géorgie sont des pièces d’origine [“genuine articles”].

» Voyez la chose comme ceci : la Russie joue aux échecs, alors que les Américains jouent au Monopoly. Ce que les Américains entendent par « jeux de guerre » est exactement ce qui se passe sur le jeu des Parker Brothers. Le jeu de Monopoly se gagne par la mise en place d’autant d’hôtels qu’il est possible sur les cases du jeu. Remplacez les hôtels par des bases militaires et vous avez le summum de la pensée stratégique américaine [800 bases à ce jour dans le monde. De ce fait, ils sont complètement immobilisés, tel Gulliver à Lilliput]. »

Ah ! ah ! ah !, je n’ai jamais rien lu d’aussi drôle. 800 bases militaires dans le monde et ils trouvent le moyen de bousiller un de leur dix-neuf B2, (qui coûtent chacun trois fois leur poids d’or) au décollage. Si ce n’était si mortel, ce serait follement drôle. Plus con, tu meurs. Cela dit, ces critiques parvenant d’Américains, on peut en conclure que s’il y a beaucoup de bétail sur terre, trop peut-être, il n’y a pas seulement que du bétail ou des éleveurs. C’est encourageant.

 Les deux principales exportations des USA sont des guerres et de l’obésité. Le bétail agro-alimenté engraisse à vue d’œil, dans le monde entier (le Japon est atteint), ce qui fait l’orgueil de ses éleveurs.

 Notre mini président simplifié modificatif à l’ONU veut des sanctions. Ça, on l’avait compris. Le premier flic de France aime les sanctions. ♫ Des sanctions, des sanctions, toujours des sanctions. Sanctions d’première classeu, sanctions d’deuxième classeu, des sanctions, des sanctions, toujours des sanctions... Le plus drôle, c’est qu’il va devoir se sanctionner lui-même. N’est-t-il pas un chaud partisan de la réduction d’impôts (surtout pour les riches), de la privatisation de tout (c’est à dire de la possibilité de faire du pognon sur absolument tout), partisan, donc, des mesures qui ont amené à la TINA, c’est à dire remplacer les salaires fordiens par des crédits à des gens qui n’ont pas de quoi les rembourser ? Si sa femme avait deux sous de jugeotte, elle se chargerait elle-même de le sanctionner. S’inspirant de la fameuse Lysistrata, elle le mettrait six mois, voire un an, au pain sec et à l’eau. Même chose pour permettre à nos soldats de rentrer d’Afganistan immédiatement, sains et saufs, mais avec punition étendue jusqu’au retour des soldats. Quant à l’Hagarde, en voilà une qui ne risque pas de mouiller sa culotte (ni sa chemise. Cette retrousseuse de manches n’a pas dû mouiller beaucoup de chemises dans sa vie) : tout va toujours très bien et la crise est toujours derrière nous.

Le point de vue de Jorion sur la chose (Le président français à l’ONU) :

Quand j’ai lu les propos du Président français à l’ONU, où il appelle à une réunion internationale pour résoudre la crise financière et parallèlement, à ce que l’on punisse les responsables, j’ai eu une vision irrévérencieuse : qu’au moment où tous les participants à cette réunion seraient dans la salle, Eliot Ness dirait à ses troupes « Allez les gars, on embarque tout ce beau monde ! »

Notez bien que Jorion souligne que les gens que notre vertueux mini président simplifié modificatif (qui est beaucoup moins vertueux quand il foule aux pieds le principe fondamental du droit qui est la hiérarchie des principes et des règles, déni de droit qui n’est pas puni par la loi en France) n’ont rien fait d’illégal. Aussi l’incorruptible Eliot Ness les aurait-il laissés en paix mais se serait montré intraitable avec les vrais coupables qui étaient tous présents à l’ONU. (Quel beau coup de filet c’eût été). Notre mini président simplifié modificatif en est (Verdurin au pauvre baron Charlus : « Avouez-le, vous en êtes, n’est-ce pas ? »), de ces coupables, puisqu’il s’affaire à installer en France TINA qui est la cause du scandale. À cela il ajoute le ridicule puisque, en bon provincial ignare, il veut l’établir ici, alors qu’elle vient de crever aux USA. La preuve :

« Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’Étal intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades.

» Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.

» Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants. » (Nikolas Sarközy de Nagy-Bosca)

 

Remarques sur le plan Paulson (et ses successeurs) (par l’infaillible Mister Abadie) →  

  

La déflation globale d’actifs n’est aujourd’hui plus une hypothèse... c’est une réalité pour le patrimoine des opérateurs qui ne l’avaient pas anticipé !

Cette crise sera, espérons le, l’occasion d’en finir avec les politiques économiques néo-keynésiennes et autres avatars du monétarisme qui sévissent dans nos pays occidentaux... Elles ont fait oublier quelques fondamentaux essentiels : La croissance d’un pays s’obtient par le travail, l’innovation technique et scientifique et la formation des citoyens.

Elle ne se décrète pas à coup de « plans de relance », de « plans de soutien à la consommation », de bulles spéculatives, de gadgets financiers, de baisses (ou hausses) de taux ou tout autre type de « décret » d’une quelconque banque centrale !

Nos amis chinois le savent... beaucoup de pays occidentaux l’avaient oublié

TINA (la pompe à phynance) est morte : « Ce modèle est aujourd’hui mort, pour bien longtemps ». Hurrah ! ♫ Et une bouteille de rhum sur le coffre du mort.

 

Des pompiers pyromanes (anonyme)  →  

  

L’enjeu fondamental : Vrai ou faux Nouveau Bretton Woods ? (Cheminade) →  

  

Or, l’on a vu et l’on voit apparaître, parmi certains socialistes, dont les erreurs passées et les complaisances ont été une des causes de l’émission effrénée et destructrice de capital fictif, des appels à une « nouvelle régulation » assurée par le Fonds monétaire international (FMI). Cela revient à demander à une association de voleurs et de policiers incompétents ou complices de rétablir l’ordre public. Ou bien, pour utiliser une image plus précise, aux promoteurs d’une économie basée sur le trafic de drogue (celle de MM. George Soros ou Robert Cooper), d’arrêter les trafiquants et les consommateurs, comme si l’émission d’un argent sans foi ni loi était un problème technique relevant d’experts et non une question politique exigeant l’engagement de volontés subjectives.

Qui peut encore croire au FMI, qui a contribué à l’étranglement des pays du tiers-monde, a accompagné et soutenu l’ordre financier dominant, rétribué des experts pour procéder au maintien de cet ordre et s’est compromis avec l’oligarchie financière de Wall Street et de la City de Londres ? Qui ? MM. Dominique Strauss-Kahn, Michel Camdessus, Lionel Jospin et François Morin. Là est le danger principal : dès que l’offensive pour un Nouveau Bretton Woods se trouve lancée, les supplétifs passés – et présents – de l’ordre financier se manifestent pour ramener le mot dans un système qui est son contraire.

Car on ne peut insérer une réorientation politique fondamentale des flux financiers dans les institutions existantes et avec ceux qui ont fait carrière, universitaire ou politique, au sein du système de libre-échange et d’émission de capital fictif qui caractérise l’économie internationale depuis plus de quarante ans [aux chiottes ! aux chiottes !].

Examinons le cas de M. Strauss-Kahn : il a accepté d’être le directeur du FMI, soutenu par M.Sarkozy, et prétend « formuler des réformes institutionnelles » en créant un comité « devant évaluer la pertinence du cadre actuel de prise de décision du Fonds et conseiller toute modification qui puisse permettre à l’institution de remplir son mandat mondial plus efficacement » (sic). Et avec qui ? Avec l’ancien directeur du Fonds, M. Michel Camdessus, avec des professeurs de Harvard et de Chicago, tous ceux qui ont été les serviteurs bien rémunérés et très honorés de l’oligarchie financière [aux chiottes ! aux chiottes !] !

Voyons maintenant le cas de MM. Jospin et Morin. Après une bonne analyse de la crise financière actuelle, ils proposent une « régulation (...) assurée par le FMI, avec l’appui d’un organe de règlement des conflits financiers ». Ils prennent position pour une « monnaie internationale » dont le rôle pourrait être « consacré » par une fusion entre le FMI et la Banque des règlements internationaux (BRI). C’est aller plus loin que MM. Strauss-Kahn et Keynes dans le dépouillement de la souveraineté des États-nations, sans donner la moindre orientation politique et sociale à leur choix (Point de vue, Le Monde du 6 septembre 2008) [aux chiottes ! aux chiottes !].

Point de convergence révélateur, dans un entretien très compétent dans l’analyse, confié au Nouvel Observateur (24-30 juillet 2008), Mathieu Pigasse, vice-président de la banque Lazard, proposait la même solution : « Ce pourrait être le rôle du FMI. Au lieu de prêter aux pays émergents un argent dont ils n’ont pas besoin, il pourrait inventer une nouvelle régulation pour faire face non plus à l’insuffisance des liquidités mais à leur excès. »

Je suis ici obligé de dire que, consciemment ou pas, ces politiques de « nouvelle régulation » visent en fait à maintenir le système, car elles restent dans un cadre monétariste. Je dois ajouter que, peut-être malgré l’intention de leurs auteurs, elles constituent la « béquille » de ce que j’ai appelé « les puissances du chantage financier » plutôt qu’une arme contre elles.

Toujours les mêmes vieux chevaux de retour. Qu’attendent-ils pour crever ? Aux chiottes ! aux chiottes !

 

La stratégie étasunienne, d’un président à l’autre (par Manlio Dinucci) →  

DOC 2008-09-21

La décomposition de l’Empire américain (par James Petras)  →  

US go home

Vade retro Satanas

 

Zbigniew Brzezinski – Le grand échiquier – 1997

  

En Russie, divers experts des questions internationales ont caressé un ultime espoir : un coup d’arrêt à l’intégration européenne, peut-être lié à l’approfondissement des divergences sur le champ d’élargissement de l’OTAN, pourrait créer les condi­tions d’un rapprochement tactique avec l’Allemagne ou la France, au détriment de l’alliance transatlantique [ces experts n’avaient pas tort]. L’hypothèse ne brille pas par son originalité : à plusieurs reprises, pendant le cours de la guerre froide, Moscou a essayé de jouer la carte française ou allemande. Cependant, le calcul retrouvait une cer­taine pertinence : une impasse dans les relations européennes ouvrirait des opportunités tactiques, les exploiter à bon escient nuirait à l’Amérique.

Hormis quelques succès tactiques, cette option n’offre aucun gain consistant. La France ou l’Allemagne ne sont pas près de tourner le dos à leur partenaire américain. Un flirt occasionnel, en particulier avec les Français, sur un problème spécifique ne peut être exclu. Mais un renversement d’alliances suppose qu’un bouleversement radical en Europe mène à un abandon définitif du processus d’unification européenne et à une rupture catégorique avec l’Amérique. Même dans ces conditions, on voit mal quel intérêt [c’est parfaitement exact : les hamériquains sont strictement incapables (ou bien font semblant) de concevoir cet intérêt ce qui ne prouve pas qu’il ne puisse y en avoir] auraient les États européens à s’engager dans un réalignement géopolitique avec la Russie isolée [isolée ?].

En dernière analyse, une contre-alliance, de quelque manière qu’on l’envisage, n’a guère d’avenir. Ce n’est pas la bonne voie pour résoudre les problèmes géopolitiques de la Russie. Elle se révèle à l’analyse aussi illusoire que le partenariat stratégique commun avec l’Amérique et que les différentes versions de structure « intégrée » se déployant sur l’espace géographique de l’ex-Union soviétique. Toutes ces impasses détournent la Russie du seul choix à sa portée [il ne manque pas d’air l’Amerloque].

 

Un seul choix possible, deux préalables

Le choix européen est la seule perspective géostratégique réaliste [exactement : le choix européen et non pas le choix américain] qui permettra à la Russie [non, pas à la Russie, mais à l’Europe] de retrouver un rôle international et les ressources nécessaires pour engager sa modernisation. Par Europe, nous entendons l’ensemble géopolitique uni par le lien transatlantique et engagé dans l’élargissement de l’Union européenne et de l’OTAN [ah ! ah ! ah ! quelle curieuse définition de l’Europe], tel qu’il prend tournure, comme nous l’avons vu au chapitre 3. Telle est l’alliance [avec l’Europe mais surtout pas avec l’Hamérique] qui profitera à la Russie et lui évitera de s’enfoncer dans un isolement géopolitique néfaste.

Du point de vue américain, la Russie paraît vouée à devenir un problème [ça, c’est bien vrai, un gros problème, même] : si sa faiblesse exclut de la considérer comme un partenaire, les forces qu’elle conserve ne nécessitent pas l’application de soins d’urgence [vraiment ? pourtant les Amerloques ont bien tenté d’appliquer les soins d’urgence, heureusement sans succès, la Russie est plus forte que jamais]. Pourtant, les Américains peuvent peser sur le contexte actuel, en définissant un nouveau cadre qui convaincrait les Russes que leurs intérêts dépendent de leurs relations avec l’Europe atlantiste [mais c’est de la merde, l’Europe atlantiste, les Russes ne sont pas fous, ils n’en voudront jamais de cette Europe là]. Même si une alliance stratégique solide de la Russie avec la Chine ou avec l’Iran a peu de chances de se concrétiser, l’Amérique doit éviter de détourner Moscou de son meilleur choix géopolitique [comme on l’a vu, elle a tout fait pour ça, la grosse conne]. Autant que possible, les États-Unis doivent tenir compte, dans leurs relations avec la Chine ou l’Iran, de l’impact possible sur les calculs géopolitiques russes. En revanche, refuser d’affronter les illusions de Moscou sur ses choix géostratégiques planétaires ne servira qu’à reculer les décisions historiques nécessaires pour rompre avec le profond malaise du pays.

L’expansion économique et géopolitique européenne s’accompagne de la mise en place d’un immense réseau d’échanges qui facilite le développement du commerce, des communications, des mouvements de capitaux et de l’éducation [l’éducation ! vraiment]. La Russie doit accepter cette réalité nouvelle [vraiment, à qui croit-il parler, ce con ?] dont elle peut tirer parti. La participation au Conseil de l’Europe est un premier pas, il préfigure d’autres liens constructifs. En s’engageant dans cette direction, la Russie n’aura, à terme, pas d’autre choix que celui d’imiter le cours suivi par la Turquie kémaliste, qui, rompant avec les ambitions impériales de la période ottomane, s’est engagée sur la voie de la modernisation, de l’européanisation et de la démocratisation.

Ce que l’Europe, moderne, riche et démocratique, alliée  à l’Amérique [elle est alliée à l’Amérique comme les alliés d’Athènes étaient alliés à Athènes] peut apporter à la Russie [cette Europe ne peut apporter à la Russie que la servitude, or la Russie décide souverainement de sa politique extérieure depuis mille ans. Elle est libre depuis mille ans], aucune autre voie ne peut le lui offrir [qu’en sait-il, ce connard ? ce TINA]. Ni l’Europe ni l’Amérique ne constituent une menace pour la Russie [l’Europe ! on n’en doute pas. Elle est bien bonne], tant qu’elle développe un État national et démocratique, sans visées expansionnistes [alors pourquoi les révolutions colorées, pourquoi l’activation de la marionnette qui bouffe sa cravate ? Qui la Russie menaçait-elle ? Qui donc a des visées expansionnistes, qui donc veut couvrir le monde de sa merde hamériquaine, la merde la plus puante qui soit]. Toutes deux respectent son intégrité territoriale, alors que la Chine pourrait un jour exprimer ses convoitises. Aucune des deux ne partage avec elle de frontière sensible [vraiment, comme en Géorgie par exemple ? Pourquoi donc avoir fait à tout prix de partager des frontières (USA/Russie) qui sinon n’étaient pas sensibles et ne l’auraient jamais été : qui s’y frotte s’y pique, « Eih bennek, eih blavet ! »], alors que les nations musulmanes bordent son flanc sud, dans des régions aux limites ethniques et territoriales non clarifiées. Pour l’Europe comme pour l’Amérique, une Russie démocratique et nationale [c’est cela, donnez des leçons de nationalité à la Russie post soviétique, foutriquets] représente un élément de stabilité hautement souhaitable dans l’ensemble eurasien explosif [de la faute à qui ?].

Pour que le choix de l’Europe — et en conséquence de l’Amérique [notez bien, comme les Dupont-Dupond, l’une ne va pas sans l’autre] — se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences : tout d’abord, rompre sans ambiguïté avec son passé impérial ; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l’élargissement des liens politiques et militaires entre l’Europe et l’Amérique [et pour quel motif, s’il vous plaît ? Politiques, certainement ; militaires, merci bien, crétin]. Trancher la première question exige d’accepter le pluralisme géopolitique qui prévaut aujourd’hui sur le territoire de l’ex-Union soviétique. Cela n’exclut en aucune manière la coopération économique, peut-être sur le modèle de l’ancienne zone européenne de libre-échange, mais cela suppose le respect intégral de la souveraineté politique des États partenaires [comme la CIA ou la NED l’ont respectée avec leurs ridicules révolutions de couleu’ ?]. Et ce pour la raison simple que tel est leur souhait. Dans cette perspective, la reconnaissance par la Russie de l’existence séparée de l’Ukraine, de ses frontières et de son identité nationale constitue un test crucial [la Russie a parfaitement respecté cette existence séparée pendant de nombreuses années, où est donc la question ? À ce titre, elle a le devoir de ne pas tolérer l’influence hamériquaine à quinze mille kilomètres de Washington].

Pour se conformer à la seconde exigence, la Russie doit faire face aux réalités : si Moscou cultive l’illusion qu’un simple oukase pourrait exclure de la communauté euro-atlantique [pourquoi atlantique, européenne, oui, atlantique non. C’était évident : US GO HOME. Europe si, NATO no ! La guerre froide n’est donc pas terminée ? La Russie sait très bien que ce n’est pas un simple oukase qui peut mettre fin à l’expansion atlantique, c’est à dire hamériquaine, mais la guerre seule. Pourquoi la Russie devrait elle admettre que des États de son voisinage soient associés avec l’Hamérique, ennemie du monde entier. Avec l’Europe, soit, avec l’Hamérique, non. Imaginez-vous une stupide imbécile, parfaitement plouc, choisie comme vice-président potentiel en Russie (à un poste équivalent, évidemment). Imaginez-vous des concours de vomi en Russie ? Où est la barbarie] les États démocratiques qui souhaitent y être associés, alors il n’y aura pas de coopération authentique entre l’Europe et la Russie. Rien n’oblige à forcer le rythme de l’élargissement [du cercle de ses amis, c’est très cochon ça] et rien ne justifie de l’accompagner d’une thématique antirusse [vraiment ?]. Mais le subordonner au bon vouloir de la Russie serait inacceptable et refléterait une conception des relations internationales et de la sécurité en Europe qui est désormais caduque [et pourquoi donc la Russie devrait-elle subir, elle, le bon vouloir hamériquain ? Il faudra bien faire, cependant, avec le bon vouloir mégatonique russe]. Il n’existe pas de limites prédétermi­nées au processus d’expansion de l’Europe démocratique [je conchie cette Europe démocrachique et serve] et aucun État n’est en droit de lui fixer des bornes géographiques [c’est la meilleure, et pourquoi donc ? Elle s’étendra donc jusqu’en Chine (avec l’OTAN, évidemment) ?], déter­minées selon des critères politiques arbitraires [il n’y a rien qui soit moins arbitraire que les critères russes dans les derniers événements : il y va de leur liberté sinon de leur survie].

Dans un avenir proche, il paraît improbable que la Russie accepte de satisfaire ces deux préalables. L’état de l’opinion et l’attitude des dirigeants ne se prêtent guère à ces accommode­ments [le connard n’avait encore rien vu, le pire était à venir]. Endosser ce choix exige un acte de volonté politique énorme et sans doute un leader d’exception [il est là, le leader d’exception !]. Rien ne présage que ces conditions seront remplies dans l’immédiat. La crise engendrée par la fin du communisme et de la vocation impériale affecte la Russie en profondeur [mais pas les hamériquains qui ne se sentent plus pisser depuis ? Sainte nitouche]. Bien plus encore qu’en Europe centrale, la résoudre nécessitera du temps [après qu’il a tiré un coup, combien de temps faut-il au canon pour se refroidir ?]. Du temps, il en fau­dra aussi avant que n’émerge une direction politique stable, por­teuse d’un projet à long terme, d’une vision européenne, démo­cratique, nationale et réellement moderne pour la Russie [c’est fait]. A ce jour, le personnel politique russe n’a pas trouvé son Kémal Ataturk [c’est fait, malheur aux barbus]. Néanmoins, les Russes devront prendre conscience du fait qu’une redéfinition de leur identité sur des critères nationaux, exclusifs de tout projet impérial est la condition de leur libé­ration  [c’est fait, et les armes à la main], non de leur capitulation [ils viennent de le prouver]. Ils devront reprendre à leur compte la ligne défendue par Boris Eltsine dans son discours de Kiev, en 1990. Une Russie débarrassée de ses prétentions impériales sera toujours une grande puissance [bravo : on l’a vu récemment], embrassant l’Eurasie, la plus grande étendue territoriale à la surface du globe [ce qu’a souligné le premier ministre russe lors de son entrevue avec le Figaro ci(seaux)].

Le plus probable est que la redéfinition de l’identité de la Russie, de son rôle et de ses frontières procédera par étapes [non, soudain, l’été dernier]. Durant toute cette période, l’Ouest devra conserver une attitude ferme et avisée, et contribuer à la clarification. L’Europe et l’Amérique pourraient d’ores et déjà proposer à la Russie une charte avec l’OTAN. Avant même d’aboutir, les partenaires de cet accord devraient explorer les axes possibles d’un futur sys­tème continental de sécurité et de coopération, plus formalisé que la structure lâche de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Et si la Russie consolide ses institutions démocratiques, si son économie de marché se déve­loppe, des formules de rapprochement de plus en plus étroites avec l’OTAN et l’Union européenne mériteraient d’être prises en considération [bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla].

Simultanément, l’Ouest doit maintenir ses deux préalables. La stabilisation économique et politique [politique de marionnettistes] des nouveaux États contraint la Russie à une redéfinition historique de son identité.

En conséquence, le soutien aux nouveaux États post-soviétiques, c’est-à-dire l’illustration du pluralisme politique dans l’aire de l’ex-Union soviétique, orientera la Russie vers l’option euro­péenne. Parmi ces États, trois possèdent une importance géo­politique particulière : l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan et l’Uk­raine.

L’Azerbaïdjan indépendant offre à l’Ouest un corridor d’accès au bassin de la Caspienne, à ses richesses énergétiques et à l’Asie centrale. Dominé, ce pays isolerait l’Asie centrale du monde extérieur, qui deviendrait alors sensible aux pressions politiques russes en faveur d’une nouvelle intégration. L’Ouz­békistan, le plus dynamique et le plus peuplé des pays d’Asie centrale serait l’obstacle majeur à une restauration du contrôle russe sur la région. De son indépendance dépend celle des autres États de la région. Il est le moins vulnérable aux pressions [hamériquaine étant à quinze mille kilomètres de Washington. Notre président américano-français vomit les sphères d’influence sauf quand l’influence est hamériquaine et s’exerce à quinze mille kilomètres de Washington].

L’Ukraine constitue cependant l’enjeu essentiel. Le processus d’expansion de l’Union européenne et de l’OTAN est en cours. A terme, l’Ukraine devra déterminer si elle souhaite rejoindre l’une ou l’autre de ces organisations [et pourquoi la Russie devrait-elle tolérer que son voisin ukrainien rejoigne une organisation hamériquaine ?]. Pour renforcer son indé­pendance, il est vraisemblable qu’elle choisira d’adhérer aux deux institutions, dès qu’elles s’étendront jusqu’à ses frontières et à la condition que son évolution intérieure lui permette de répondre aux critères de candidature [et si la Russie le permet (pour l’OTAN), sinon, ce sera la guerre]. Bien que l’échéance soit encore lointaine, l’Ouest [c’est à dire l’Hamérique] pourrait dès à présent annoncer que la décennie 2005-2015 devrait permettre d’impulser ce processus [eh bien, voilà, nous y sommes]. Ainsi, les Ukrainiens auraient la certitude que l’extension de l’Europe ne s’arrêtera pas à la frontière ukraino-polonaise. [mais alors, qui garantira aux Russes qu’elle s’arrêtera à la frontière russe ?] Dès à présent, l’Ouest [pas l’Europe, notez bien, mais l’Ouest] peut renforcer ses liens de coopération et de sécurité avec Kiev.

Malgré toutes ses protestations, la Russie acceptera sans aucun doute la première étape de l’expansion de l’OTAN vers l’est, prévue pour 1999. Un véritable gouffre culturel et social s’est creusé entre elle et les pays candidats depuis la chute du communisme [heureusement pour la Russie, c’est le gouffre entre la servitude et la liberté, maudit crétin]. Aussi n’a-t-elle aucune raison de s’entêter dans une cause perdue [la liberté est une cause perdue, yankee de mierda]. En revanche, l’intégration de l’Ukraine bou­leverse les certitudes les plus enracinées. L’admettre, c’est reconnaître que le destin de ce pays ne dépend plus d’un lien organique avec la Russie. La survie de l’Ukraine comme État indépendant suppose qu’elle s’arrime fermement à l’Europe centrale et s’émancipe de la région eurasienne. En toute logique [logique US seulement, pas en logique russe, ni même en logique aristotélicienne], il lui revient de partager les liens que l’Europe centrale entre­tient avec l’OTAN et l’Union européenne. L’attitude de la Russie sur ce sujet servira de révélateur [en effet ! sacré coup de révélateur. Vive la Russie] : aura-t-elle choisi de devenir un acteur européen [vous aurez noté : choisir de devenir un acteur européen c’est accepter, selon Zbig, d’être vassalisé comme les autres pays européens le sont déjà. Quelle contradiction. En fait il s’agit là de devenir Hamériquain (je mets une « h » afin de ne pas offenser les Américains centraux et du sud). Pour Zbig, devenir Européen suppose de devenir Hamériquain. C’est ça la logique hamériquaine. La Russie, en toute bonne logique, a accepté que l’Ukraine devienne européenne, mais elle a refusé qu’elle devienne hamériquaine, idem pour la Géorgie. C’est la moindre des choses quand même. Les merdeuses élytres européennes sont tellement vassalisées qu’elles ne peuvent comprendre cela], ou, rejetant cette option, s’entêtera-t-elle à poursuivre une identité eurasienne [pourquoi eurasienne, identité russe tout simplement] et un destin solitaire, émaillé de conflits avec son proche voisin ?

La Russie ne peut pas être en Europe si l’Ukraine n’y est pas, alors que l’Ukraine peut y être sans la Russie. On ne doit jamais perdre de vue ce constat simple et crucial [toujours la logique hamériquaine qui oublie simplement que l’Ukraine ne peut pas être dans l’OTAN si la Russie n’y est pas, comme en a fait l’offre honnêtement le colonel Poutine du temps qu’il « faisait président »]. Dans le cas où la Russie miserait son avenir sur l’Europe, l’intégration de l’Ukraine servirait ses intérêts. De ce point de vue, les relations entre l’Ukraine et l’Europe peuvent constituer la pierre de touche du destin de la Russie [non, la pierre de touche du destin de l’Europe, vassale ou libre, imbécile]. Cela signifie que Moscou jouit encore d’un court répit avant l’heure des choix.

Amère ironie du sort : les Russes, du moins les siloviki, ont eu tout le temps nécessaire pour lire cet ouvrage (et bien d’autres, évidemment), puis ils ont pu voir et comprendre ce qui se passait dans les vrais Balkans à partir de 1999. Il s’ensuivit qu’ils étaient parfaitement prévenus et prêts lorsque les Hamériquains s’avisèrent d’activer leur marionnette qui, du coup, en bouffa sa cravate.

On doit souhaiter que les liens entre l’Europe élargie et la Russie dépassent le cadre des relations bilatérales et s’orientent vers une coopération plus organique dans tous les domaines. Ainsi, dans les vingt premières années du prochain siècle, on peut envisager son intégration progressive au sein d’une Europe qui non seulement embrasserait l’Ukraine, mais rayonnerait jus­qu’à l’Oural et au-delà. Des formes spécifiques d’association, un statut de membre associé, conçus pour faciliter la partici­pation russe aux structures européennes et atlantistes [le rêveur, les Russes atlantistes, les Russes vassaux comme les merdeux européens. Vive la fière Russie], prépare­raient l’inclusion future des trois pays caucasiens la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan —, si désireux d’entretenir des relations avec l’Europe [et avec l’OTAN sans doute ? Rêveur].

Prévoir le rythme de ce processus est impossible. Une seule certitude : il sera accéléré si le contexte géopolitique permet d’éloigner la Russie d’autres tentations [celles de la liberté et de l’indépendance, sans doute. Le premier ministre rappelait que la Russie était une vieille nation qui avait eu le privilège de posséder une politique extérieure indépendante pendant mille ans, à comparer avec les deux cents ans du pays des puritains]. Plus vite elle se tour­nera vers l’Europe [et vers l’OTAN sans doute ? US GO HOME], plus tôt le trou noir eurasien sera comblé par une société moderne et démocratique. Déjà, le choix euro­péen n’est plus une simple alternative géopolitique, mais un impératif de survie [pour qui, imbécile ? C’est bien ainsi que l’ont compris les Russes, crétin].

 

 

5. Les Balkans eurasiens

 

En Europe, le terme « Balkans » évoque conflits ethniques et rivalités régionales de grande envergure. L’Eurasie possède, elle aussi, ses « Balkans », mais ceux-ci sont beaucoup plus vastes, plus peuplés et bien plus hétérogènes d’un point de vue religieux et ethnique. Ils sont situés à l’intérieur d’une vaste zone géographique oblongue, particulièrement instable, qui englobe des portions du Sud-Est de l’Europe, de l’Asie centrale et méridionale, la région du golfe Persique et le Moyen-Orient.

Les Balkans eurasiens constituent le cœur de cette vaste zone oblongue et ils différent des régions périphériques d’une manière particulièrement importante : ils constituent une zone de pouvoir vacant. Bien que la plupart des États du golfe Persique et du Moyen-Orient soient également instables, l’Amérique joue le rôle d’ultime arbitre pour eux. L’instabilité de cette région est donc tempérée par l’hégémonie d’une puissance unique. Par contraste, les Balkans eurasiens rappellent beaucoup les anciens Balkans d’Europe du Sud-Est, qui nous sont plus familiers : non seulement les entités politiques qui les composent sont instables, mais elles incitent et encouragent l’intrusion de voisins plus puissants, qui sont tous déterminés à s’opposer à la domination de la région par un autre. C’est cette combinaison caractéristique de pouvoir vacant et de velléité d’absorption de la part d’une puissance extérieure qui justifie l’appellation de « Balkans eurasiens ».

Les Balkans traditionnels représentaient un atout géopolitique dans la lutte pour la suprématie européenne. Les Balkans eurasiens, qui sont traversés par un nouveau réseau de transports destiné à relier d’une manière plus directe les extrémités orientale et occidentale les plus riches et les plus industrielles d’Eurasie, revêtent également une grande importance géopolitique. Par ailleurs, s’agissant de sécurité et d’ambitions historiques, ils présentent un intérêt significatif au moins pour trois de leurs voisins les plus proches et les plus puissants, à savoir la Russie, la Turquie et l’Iran, la Chine commençant également à nourrir des visées politiques sur la région. Mais c’est essentiellement d’un point de vue économique que les Balkans eurasiens représentent un atout potentiel : la région renferme une énorme concentration de réserves de gaz naturel, d’importantes ressources pétrolières, auxquelles viennent s’ajouter des gisements de minerais, notamment des mines d’or.

Dans les vingt ou trente prochaines années, la consommation mondiale d’énergie ne manquera pas de s’accroître considérablement. Le ministère américain de l’Énergie estime que la demande mondiale augmentera de plus de 50 % entre 1993 et 2015, l’accroissement le plus important survenant en Extrême-orient. Le dynamisme économique de l’Asie engendre déjà de fortes pressions en faveur de l’exploration et de l’exploitation de nouvelles sources d’énergie. Or l’Asie centrale et le bassin de la mer Caspienne sont réputés renfermer des réserves de gaz naturel et de pétrole qui n’ont rien à envier à celles du Koweït, du golfe du Mexique ou de la mer du Nord.

L’accès à ces ressources et le partage de leurs richesses potentielles constituent des enjeux qui attisent les convoitises nationales, stimulent les entreprises, raniment les revendications historiques, ravivent les visées impérialistes et encouragent les rivalités internationales. La situation est d’autant plus explosive que la région non seulement constitue une zone de pouvoir vacant, mais est également instable sur le plan interne. Chacun des pays qui la composent souffre de graves difficultés nationales. Tous ont des frontières qui sont contestées par leurs voisins ou par des minorités ethniques. Bien peu présentent une homogénéité nationale et certains sont déjà engagés dans des luttes territoriales, ethniques ou religieuses.

Résumons nous : la Russie veut bien de l’Europe à sa porte (comment pourrait-elle faire autrement d’ailleurs) ; mais elle ne veut pas de l’Hamérique à sa porte. Ces hommes de sang froid ne veulent pas de tarés à leur porte, notamment, pas de bouffeurs de cravate. Capito ? Plus simple, tu crèves. Les Russes ne sont ni des nègres, ni des Serbes.

*   *   *

 Il n’y a pas que Mme Parisot qui fasse pipi dans sa culotte. Mme Rice fait aussi pipi dans sa culotte car elle ne se sent plus pisser. Jugez-en : elle dénonce le comportement agressif de la Russie. Elle est culottée celle-là, mouillée, mais culottée ! En outre, selon M. de defensa, cette pauvre femme est un con pétante. Je prierais Mme Rice de remettre sa démocrachie dans sa culotte : je n’en veux pas. Je conchie la démocrachie de Mme Rice. Je suis persuadé que les Russes mettent leur point d’honneur à se faire enculer en russe et non en américain contrairement aux français qui se font enculer en américain par leur président américain, ces français qui veulent des réformes paraît-il. En France a lieu non la guerre au chômage, mais la guerre aux chômeurs ; non la guerre à la maladie mais la guerre aux malades. Le président américain enrage que ses amis et supporters faiseurs de pognon ne puissent en faire sur l’assurance maladie et sur les caisses d’assurance vieillesse, etc. Non merci, vous repasserez avec votre démocrachie et vos démocrastes. Vive la Russie, vive les Russes.

 TINA l’a dans son cul de salope. D’ailleurs elle est malade et va bientôt crever. Ça fait plaisir de voir ça. Quel bonheur ! C’est encore plus beau que le 11 septembre. À part ça, le général Bigard, personne con pétante, s’il en est, s’est enfin prononcé sur la question du 11 septembre. Vu son grade, il s’agit nécessairement d’un avis autorisé.

 

Radar 17 septembre 2008 : Panique à Wall Street   

L’échec du dogme néo-classique.

Robert Skidelsky : adieu à la révolution néoclassique.

 

 

François Fourquet : 25 thèses sur le capitalisme   

Le blog de Jorion est toujours d’une haute tenue. Le point de Godwin n’y est jamais atteint. Le point de Godwin est le point où un intervenant traite un autre intervenant de nazi ou d’antisémite. La loi de Godwin postule que le point de Godwin est atteint en moyenne après quinze échanges. Mais il peut être atteint beaucoup plus bas : à Charly Val, la valeur du point de Godwin est de 2 (deux) comme on a pu le constater récemment.

 

 

La situation de la classe laborieuse en Angleterre — 1845
Friedrich Engels

  

·        Avant-propos (E. J. Hobsbawm)

·        Aux classes laborieuses de Grande-Bretagne

·        Préface

·        Préface à l’édition américaine de 1887

·        Préface à l’édition allemande de 1892

·        Introduction

·        Le prolétariat industriel

·        Les grandes villes

·        La concurrence

·        L’immigration irlandaise

·        Les résultats

·        Les différentes branches d’industrie

·        Les autres branches d’industrie

·        Mouvements ouvriers

·        Le prolétariat des mines

·        Le prolétariat agricole

·        L’attitude de la bourgeoisie à l’égard du prolétariat                                                                          

Note de l’éditeur : Voici le texte exact du passage célèbre (et vigoureusement critiqué par les ouvriers dès 1842) de la seconde édition du livre de Malthus. Ce passage fut supprimé dans les éditions suivantes, mais sans que les conceptions de Malthus aient changé pour autant. Cf. J. M. KEYNES : Essays in Biography (1933).

« Un homme qui est né dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de ses parents la subsistance qu’il peut justement leur demander et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit à la plus petite portion de nourriture et, en fait, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert pour lui. Elle lui commande de s’en aller et elle mettra elle-même promptement ses ordres à exécution, s’il ne peut recourir à la compassion de quelques-uns des convives du festin. Si ces convives se lèvent et lui font place, d’autres intrus se présentent immédiatement et demandent la même faveur. Le bruit qu’il existe des aliments pour tous ceux qui arrivent remplit la salle de nombreux quémandeurs. L’ordre et l’harmonie du festin sont troublés, l’abondance qui régnait auparavant se change en disette et le bonheur des convives est détruit par le spectacle de la misère et de la gêne qui règnent dans toutes les parties de la salle et par les clameurs importunes de ceux qui sont justement furieux de ne pas trouver les aliments qu’on leur avait laissé espérer. Les convives reconnaissent trop tard l’erreur qu’ils ont commise en enfreignant les ordres stricts à l’égard des intrus, donnés par la grande maîtresse du banquet, laquelle désirait que tous ses hôtes fussent abondamment pourvus et, sentant qu’elle ne pouvait pourvoir un nombre illimité de convives, refusait par un souci d’humanité d’admettre des nouveaux venus quand la table était déjà remplie.»

(MALTHUS : Essay on the principle of population, livre IV, ch. VI, pp. 531-532. Seconde édition 1803 (traduction Guillaumin, 1845). Cf. Jean FRÉVILLE : La Misère et le Nombre. 1. L’épouvantail malthusien, Éditions Sociales, 1956, pp. 167-168

 

L’esclavage misérable dans lequel l’argent tient le bourgeois marque même le langage, du fait de la domination de la bourgeoisie; l’argent fait la valeur de l’homme; cet homme vaut 10,000 livres (he is worth ten thousands pounds), c’est-à-dire il les a. Quiconque a de l’argent est « respectable », appartient à « la meilleure catégorie de gens » (the better sort of people), est « influent » (influential) et ce qu’il accomplit fait époque dans son milieu. Le sordide esprit mercantile imprègne la langue tout entière, tous les rapports humains sont traduits en formules commerciales expliquées sous forme de catégories économiques. Commande et fourniture, demande et offre, supply and demand, telles sont les formules à l’aide desquelles la logique de l’Anglais juge toute la vie humaine. Voilà qui explique la libre concurrence partout, voilà qui explique le régime du « laissez-faire » et du « laisser-aller » dans l’administration, dans la médecine, l’éducation et bientôt aussi dans la religion où la domination de l’Église d’État s’effondre de plus en plus. La libre concurrence ne veut pas de limites, pas de contrôle d’État; tout l’État lui pèse, son vœu le plus cher serait d’être dans un régime tout à fait dépourvu d’État, où chacun pourrait exploiter son prochain à cœur joie comme dans la « société » de notre ami Stirner, par exemple. Mais comme la bourgeoisie ne peut se passer de l’État, ne serait-ce que pour tenir en respect le prolétariat qui lui est tout aussi nécessaire, elle utilise le premier contre le second et cherche à tenir l’État le plus possible à distance en ce qui la concerne.

Rien de nouveau sous le soleil depuis deux siècles sinon que l’imbécile criminel Hayek a remplacé l’ordure finie Malthus, pasteur, comme il se doit.

*   *   *

 Sarközy, j’écris ton nom (Le crime de Munich… au couteau, dans les chiottes) Surprenante apparition d’un Tarass Boulba avec une voix de Chaliapine. Un admirateur de Poutine, comme moi, sans doute. Non mais !

 Opération Allo ! maman bobo à Kaboul. Monde obscène bouffi de flagornerie et de mépris. Je me souviens que j’avais honte, dans ma prime jeunesse, quand ma mère me conduisait à l’école, rarement, il faut dire. J’imagine la honte posthume de ces parachutistes dont les « mamans » viennent pleurnicher sur le lieu de leurs exploits. Ils sont tués une seconde fois dans une opération de com.

 Non, mais ! on les connaît les observateurs européens. La Géorgie et la France partagent le privilège d’avoir un président américain.

12-9-2008 / 08:58

Contredisant une nouvelle fois Nicolas Sarközy sur ce point, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que ce sont uniquement des contingents militaires russes déployés dans ces régions sécessionnistes qui assurent leur sécurité.

Sergei Lavrov (AP) 

Les observateurs supplémentaires prévus dans le Caucase n’ont pas vocation à aller dans les territoires séparatistes géorgiens, a réaffirmé, jeudi soir 11 septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice.

« Les observateurs internationaux supplémentaires seront déployés exclusivement dans les zones frontalières à l’Ossétie du Sud et à l’Abkhazie », a-t-il déclaré. Ce sont des contingents militaires russes déployés dans ces régions sécessionnistes qui assurent leur sécurité, a-t-il souligné, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, qui précise que l’entretien téléphonique a eu lieu à l’initiative de Condoleezza Rice.

Sergueï Lavrov a par ailleurs réaffirmé que la Russie continuerait de « poursuivre énergiquement ses efforts pour la stabilisation de la région (du Caucase, ndlr) », en conformité avec le nouvel accord sur le retrait des troupes russes de Géorgie, signé par Nicolas Sarközy et le président russe, Dimitri Medvedev, lundi à Moscou.

Ce n’est plus la peine d’essayer, vicelards décadents. La plaisanterie est terminée. Les Rrrusses n’ont plus envie de rire et ils en ont les moyens.

*   *   *

 Dans deux jours, anniversaire du 11 septembre. Qui que ce soit qui l’ait fomenté, il était effectivement une lueur d’espoir. Il fut un grand coup de pied dans la fourmilière occhidentale. Le résultat dépasse toutes mes espérances.

 Je constate que notre mini président simplifié modificatif ne peut pas se tenir convenablement où que ce soit. Il a fallu qu’il menaçât de quitter la table de négociation à une encablure de Moscou (encore heureux qu’il n’ait pas chié sur la table, ce que moi-même je faisais quand j’étais à bout d’arguments, face à cinquante personnes de mauvaise foi, lors de mon arrivée en Suisse et ailleurs. Des gens peuvent témoigner de « la chose », sans le bas de soie). Il aurait dit : ♫ « puisque c’est ainsi, nous reviendrons lundi. » Du calme Ducalm, les Rrruses ne sont nullement imprrressionnés par ce genre de sortie. Ils en ont vu d’autrrres. Ils ont connu le siège de Salingrrrad, ils ont connu la grrrande retrrrraite devant Napoléon, ils ont connu l’attaque de la Werhrrrmarcht.

Je rigole bien quand je vois des connards d’Occhidentaux qui espéraient une atténuation de la part du président Medvedev. Mais le président Medvedev fut l’avocat du colonel Poutine dans une affaire scabreuse du temps que le colonel était maire adjoint de Petrograd. Maître Medvedev et le colonel Poutine sont deux amis. Contrairement à l’amour, l’amitié est inaltérable. On pourra dire que la guerre de Géorgie fut la guerre des deux avocats.

Les Rrruses sont plus occidentaux que vous. Tourgueniev fut accusé de nihilisme, pour la première fois dans la littérature (si non dans l’histoire), par Dostoïevski (ce dernier avait déjà raison. Pour lui, libéraux = nihilistes) pour avoir fréquenté l’Europe de Paris (sous Napoléon trois, c’est tout dire).

La grande question : Poutine aime Medvedev, Medvedev aime Poutine, mais ils ne couchent pas ensemble : ils s’aiment cependant.

 

L’éducation nationale et la politique sacrificielle (Manuel de Diéguez)   

   

Dès la fin d’août 2008, une grande partie de la classe dirigeante européenne s’est sentie contestée dans les avantages prébendés que sa domestication politique par les États-Unis lui garantissait depuis un demi siècle; et elle s’est indignée bien haut de l’échec, qu’elle croyait encore momentané et localisé, de l’expansion du conquérant américain vers l’Ukraine et la Géorgie; et Berlin s’était si bien messianisé au service de son maître d’outre-Atlantique qu’il se trouvait au premier rang des vassaux du Vieux Monde pour juger que le droit international était devenu consubstantiel à celui de l’empire dominant du moment — et cela au point que la morale universelle aurait été vidée par la Russie du contenu même des termes de Liberté et de Justice à la suite de la reconnaissance par le Kremlin de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie.

*   *   *

 J’entends sur Radio enculture (et ailleurs) que les Russes doivent revenir à la raison ou sont revenus à la raison. Mais qui est fou dans cette affaire, pas seulement dans l’affaire géorgienne, mais depuis trente ans ? Où sont les agités ? Les roquets essayent de mordre les mollets du colosse. Ils ne peuvent pas s’en empêcher.

 Les enculeurs occhidentaux (prononcez comme l’aviateur reniflard, à l’auvergnate), notamment les enculeurs françhais et leurs affidés intellectuels, ne peuvent pas comprendre que les Russes veulent enculer russe. Ils ne veulent pas enculer américain. Je suis persuadé que les enculés russes veulent être enculés en russe. Le drapeau russe flotte sur Sébastopol.

 

Babylon System   

    

Siné die : de qui BHL est-il le bon ?   

    

Hallusinénéma (Au cours du réel)   

    

2) Il est insupportable d’observer l’amalgame automatique, voire pavlovienne, entre la critique contre les Juifs et la critique contre des Juifs. Toujours la même causalité historique : ce serait un réflexe antisémite de nature néo-nazie, qu’il faudrait bannir à cause de la Shoah. Seul problème : les critiques contre des Juifs ne découlent pas toutes de la Shoah, du nazisme, du christianisme ou de l’intolérance. A moins de considérer de manière insupportable qu’il faut bannir toute critique contre des Juifs parce qu’il y a eu la Shoah.

En effet, un peu de logique ne fait pas de mal, même à une mouche.

Pour lire tranquillement ce site sans être importuné par la plub engendrée par le compteur, déclarez comme « site sensible » (options Internet, sécurité, sites sensibles, sites, ajouter) l’adresse suivante : « http://www.compteur.cc ».

 

“oui, la Russie fait partie de l’Europe” (de defensa)   

    

On comprend d’autant plus ce “oui” que l’alternative, et là c’est un élément nouveau que la crise a montré, est dans l’état de tension présent un affrontement dont le développement a toutes les chances (sic) [sic] d’être militaire; et les Européens savent qu’à cet égard, ils sont désarmés au sens propre du terme (outre le fait, pour repousser ce terme de l’alternative, que leur philosophie au sein de l’UE est celle de la recherche d’une structure paneuropéenne pacifiée). Ce dernier point est complètement antagoniste du fait que “leur philosophie” (celle de ces mêmes pays européens) au sein de l’OTAN telle qu’elle est aujourd’hui est devenue antagoniste de la Russie et menant à l’affrontement avec la Russie; c’est l’incroyable contradiction mise en évidence par les liens de vassalité de l’Europe vis-à-vis des USA, cohabitant étrangement avec son désir d’affirmation d’indépendance substantiel au projet européen. Cette contradiction est rendue insupportable par la crise géorgienne

À quand la réunification de l’Europe ? de Brest à Vladivostok. À quand le rattachement de l’Angleterre aux États-Unis d’Amérique (le cinquante-deuxième État) ?

 

Ossétie du Sud : la Russie était dans son bon droit (Poutine) (RIA Novosti)    

    

Ossétie du Sud : la Russie était dans son bon droit (Poutine)

10:34 | 08/ 09/ 2008

MOSCOU, 8 septembre — RIA Novosti. Les démarches russes lors du règlement du conflit en Ossétie du Sud, déclenché par l’agression géorgienne, étaient totalement légitimes, a déclaré samedi le Premier ministre russe Vladimir Poutine dans une interview à la télévision russe.

« Nous ne sommes pas tenus de nous excuser devant qui que ce soit, car nous sommes convaincus de la justesse de nos actes », a annoncé le premier ministre.

« Nous nous conduisons de façon tout à fait morale, dans le cadre du droit international en vigueur. Si un pays européen veut servir les intérêts de la politique extérieure de certains pays, nous ne pouvons pas empêcher ce processus. Dans ce cas là on dit il me semble: charité bien ordonnée commence par soi-même », a poursuivi M. Poutine.

« Nous sommes convaincus que la vérité est de notre côté. Quelqu’un est entré sur le seuil de notre maison, en y organisant une action sanguinaire, une provocation. Nous avons tout simplement protégé la vie et la santé de nos soldats de la paix qui ont été pilonnés par des chars. Nous avons protégé les civils d’Ossétie du Sud, comme l’exige notre mission de pacification. Nous étions tenus de le faire », a-t-il poursuivi.

M. Poutine a rappelé le massacre de Srebrenica. « En 1995, le contingent de paix européen était représenté par les Hollandais. Ils ont décidé de ne pas s’engager dans le combat, de fuir. Jusqu’à présent, ils s’en rappellent et demandent pardon. Et pourtant, les gens de Srebrenica sont morts et enterrés. Attendait-on que nous fassions la même chose ? Que nous n’exécutions pas notre devoir devant les gens que nous étions tenus de protéger ? Nous n’avons pas à nous excuser. Nous sommes sûrs d’être dans notre bon droit. Cependant, nous n’envisageons pas de chercher querelle, nous allons travailler », a fait savoir M. Poutine.

 

Géorgie : Victoire russe, défaite étatsunienne, une chance pour la France (E&R)   

    

A New Reverse Affair (William Pfaff)   

    (

Aujourd’hui, la situation est l’inverse de celle de 1948-1950. La Russie n’est pas un pouvoir idéologique. Elle n’a pas de doctrine à fourguer. Ses préoccupations sont la prospérité et le pouvoir. Wladimir Poutine n’a nulle envie de subvertir et dominer les États-Unis d’Europe. Simplement, il ne veut pas que des NATO candidates lui mordent les chevilles [je le comprends cet homme. C’est pourquoi je l’approuve. Moi non plus je ne veux pas que des roquets me mordent les chevilles, ni rien d’autre]. Il veut des gouvernements sensés sur ses frontières, qui ne fomentassent pas de troubles en Russie [plus simple, tu meurs]. Aussi, cela est-il parfaitement normal, même si regrettable pour certains.

(…)

Today the world’s only expansionist ideological power is the United States, aggressively pushing everywhere, persuading, promoting, and even invading countries for “democracy.” It wants to make everyone democratic “like us,” which in the end means to do as we want them to do. The ideology is meant to be generous, but it is a generosity devoted to the control of energy resources, raw materials, trade, and finance.

This makes the U.S. the expanding and aggressive nation in the world today, the one with a “global ideology”, with military power to back it up. This frightens people. When the power doesn’t work as intended, as in the Caucasus, it makes other people frightened, the ones who have bet on the U.S. to advance their own agendas. That is what is changing the geopolitical map

C’est celui qui le dit qui l’est. Cour de récréation. L’attaque de l’Ossétie par le crétin Sasskachvili, n’en est pas moins une provocation US. Il est parfaitement rationnel et, surtout urgent (après il serait trop tard), pour les dirigeants russes de ne pas laisser passer cette provocation, ne serait-ce que par sa proximité. L’eussent-ils laissé passer qu’une autre aurait suivi, encore plus insolente et menaçante. La riposte aurait dû être d’autant plus violente. C’est donc sagesse et raison que de répondre maintenant alors qu’il en est encore temps. Les Russes ne veulent pas que l’Occhident pétant d’idéologie (ne serait-ce qu’en Europe), comme le dit si bien W. Pfaff, leur chie dans les bottes. Les Russes ont eu leur compte d’idéologie pendant soixante-dix ans, ils n’en veulent plus, surtout de la part d’étrangers. Comme le dit si bien Pfaff, ce qu’ils veulent, c’est prospérité et pouvoir. Et ils risquent fort, eux, de connaître une véritable prospérité et non perpétuelle promesse de prospérité, perpétuellement différé (cela fait deux siècles que cela dure). En Occhident, on l’attend toujours, la prospérité. Il n’y a qu’idéologie de la prospérité : demain on rasera à tout petit prix. Résultat : des barbus bombardent New-York.

Stieglitz : les rats quittent le navire

 Ancien officier et ex-journaliste à « L’Étoile rouge », le quotidien de l’armée, Alexandre Golts admet que « Mais la guerre a ruiné les espoirs de “libéralisation” et de modernisation » pour la Russie. C’est une bonne nouvelle quand l’on sait que modernisation = enculage, ainsi que l’ont montré les trentes dernières années. Partout où l’on « modernise » c’est pour enculer plus. Pour gagner plus, il faut enculer plus. Vive les Siloviki. Vive les Forces. Aux chiottes les enculeurs. C’est pourquoi j’approuve l’action russe : il y a déjà assez d’enculage comme ça dans le monde. Les Russes ne sont peut-être pas libres (qui peut se vanter de l’être ? Montrez moi un homme libre. Aux chiottes les cantiques), mais la Russie l’est. On ne peut pas en dire autant des autres nations. (Le Figaro, 05-09-2008)

nana : ça devient lassant, cette propagande. Pourquoi ne pas préciser qu’Alexandre Golts et aussi passé par Stanford, cela expliquerait le ton de son article. Que la démocratie russe ne soit pas parfaite est une chose. Mais les USA qui se proclament le pays de la Liberté tout en pratiquant la peine de mort, la torture et envahissent des pays sans mandat de l’Onu sont-ils l’exemple idéal de la démocratie ? Si je fais ce parallèle, c’est que j’en ai ras-le-bol de subir cette propagande contre l’“Empire du Mal”. Qu’on m’explique en quoi les USA ont le droit de donner des leçons au monde entier, de fomenter des “révolutions démocratiques” (Ukraine, Géorgie, etc.) et autres soutiens à des dictateurs du type Pinochet pour renverser des gouvernements élus démocratiquement. Ce sont les USA qui menacent la paix dans le monde. Pas la Russie, en tout cas jusqu’ici. Dans le cas de la Géorgie, c’est la Géorgie l’agresseur, pas le contraire.

 

bricebat : Russie + Europe = Paix

Cette analyse manque de finesse, la Russie s’ouvre et se démocratise à pas de géant (élection au suffrage universel, plus d’un million de bulletins pour le candidat pro-européen, aucuns des électeurs n’a été déporté au goulag), il y a dix ans l’État russe était en miette, le retour au communisme possible, l’arrivée au pouvoir d’un ultra nationaliste envisageable..

Moscou veut prouver au monde que ce temps est révolu, la Géorgie a déclenché les hostilités et l’Ours russe a tenu à démontrer que sa puissance était intacte, si Puerto Rico avait été attaqué par Cuba, la Havane en aurait pris pour son grade.

Ne diabolisons pas la Russie elle a besoin d’une main tendue [non c’est cette grosse vache d’Europe qui a bien besoin de la main tendue de la Russie pour sortir de sa vassalisation] pour basculer définitivement du bon côté, le nôtre... une société démocratique, une justice indépendante, une sécurité sociale [une sécurité sociale aux USA ! ou en France où elle est en train d’être démantelée au pas de charge]..... D’autant qu’elle fait parti intégrante de l’histoire européenne.

Pourquoi la Russie ne pourrait pas rejoindre UE dans quelques années ?

 

Alexandra : Erratum

Alexander Golts raconte lui-même qu’il était un des rares journalistes civils de l’organe de l’armée soviétique “L’Étoile Rouge”. Il n’est donc pas un “ancien officier”. En revanche, il serait correct d’indiquer qu’il a fait un stage d’un an à Stanford (USA), où il a écrit un bouquin dénigrant l’armée russe et qu’il est un ami politique de l’ex-champion d’échecs Kasparov, allié d’Édouard Limonov, l’écrivain franco-russe bien connu et principal espoir de la démocratie en Russie.

 

Mas79 : Précisions ?

Pourquoi ne pas préciser dans l’article que la personne qui a été interviewé est l’un des fondateurs du mouvement Front Civil Unifié présidé par Garry Kasparov ? C’est très utile pour comprendre le pourquoi de ses propos.

Bravo Nana, les impostures ne durent pas longtemps avec Internet. Très intéressantes ces réponses des lecteurs du Figaro. C’est formidable Internet : les rectifications des erreurs ou des impostures arrivent immédiatement. Lisez le Figaro.

 La campagne présidentielle hamériquaine est un concours de vomi. Quand jaillit une belle gerbe, le public haméricain applaudit (en France ce serait plutôt un concours de pets). La langue des Hamériquains n’est pas l’anglais, mais le vomi avec un net accent de patate chaude.

 Ce qui est mauvais pour l’Hamérique est bon pour moi.

 Mme Parisot fait pipi dans sa culotte. Mme Parisot ne se sent plus pisser (encore moins de charges, encore moins d’impôts). Aussi, sa culotte est-elle mouillée en permanence.

 

Justin Raymondo (en français) (antiwar.com / alter info)    

L’auto-destruction de l’OTAN (William Pfaff)   

Sasskachvili, phénomène de propagande (Anderï Fediachine)    

Ossétie du Sud: l’OSCE était informée des actions géorgiennes à la veille du conflit (RIA Novstni  

C’est quand même bizarre ces services secrets qui font part de leurs plus secrets secrets par voie de presse. Il s’agirait des services belges, cela n’aurait rien d’étonnant. Mais il s’agit ici des services hollandais !

*   *   *

 L’ironie des articles russes m’enchante. Dernièrement, on a même pu voir le très sérieux président Medvedev sourire à la télévision.

 

 Lisez le texte de Borchgrave. C’est extraordinaire : « Les branquignols en Georgie » Arrivés en Georgie dans une valise diplomatique, les branquignols essayent de déclencher une guerre mondiale. Heureusement ! le SMIERTCH avait retourné plusieurs de leurs agents (j’avais pensé, un moment, que Sasskachvili était un agent russe. Je ne voyais pas d’autre manière d’expliquer son comportement) et les satellites espions hamériquains étaient overloaded (au lieu d’être overlord). ♫ Les cornichons ! En conséquence, la vieille Russie n’en fit qu’une bouchée. Merci Russie d’avoir donné un coup de pied dans ce panier de malfrats. Il ne manque plus que M. Lévy et ses impressions de Georgie. Le témoignage d’Alexander Lomaia c’est zéro. C’est exactement comme le témoignage de Sasskachvili ou de M. Lévy. (Le Monde immonde défend le fabulateur Lévy, on aura tout vu). Borchgrave a ce mot : la Russie, ce n’est plus le socialisme plus l’électricité, c’est « Poutine plus le pétrole ». M. Ripley s’amuse. C’est à mourir de rire… pour l’instant. D’ailleurs, les victimes, georgiennes, ossètres, russes sont mortes de rire. L’imbécile criminel Friedman est mort de rire. Étant donné ces hypothèses, il y a une chance sur deux que les cinq malfrats aient agi de leur propre chef, surprenant tout le monde, y compris leurs employeurs, mais pas les Russes. Le KGB, c’est quelque chose. Ce n’est pas seulement la Russie qu’il a sauvée, c’est le monde… pour l’instant. Je parierais que lorsque George, à Pékin, a dit à Wladimir : « J’espère qu’il n’y a pas de guerre qui commence. Personne ne veut faire la guerre », il était sincère (Wladimir a dû bien rire in petto). C’est même peut être la cause de sa super cuite. Voilà ce que c’est que d’employer du personnel non qualifié. Silence les caniches.

Si j’étais russe, je placerais le barrage là

Chernetsov — 1833

 Allons ! Bon. L’orange ukrainienne a encore éclaté (cette orange est une grenade) ! L’Ukraine n’est pas un pays favorable à la culture de l’orange (au dessus du 45e parallèle, il y gèle l’hiver). Ces cochons d’Ukrainiens ! eux aussi ils vont devoir revoter. ♫ Pas de non ! pas de non ! (sur l’air de « pas de femmes », Le Petit Duc) Personne y veut y aller dans l’Europe. ♫ Gaston y a l’téléphon qui son. L’Europe elle va de Dublin à Kiev, pour l’instant ; la vraie Europe, l’Europe des peuples, l’Europe qui dit non, l’Esprit qui toujours nie. Et la Russie qui dit niet !

 

 Ça y est : voici la solution. Tout s’éclaire. Le président russe nous dit ce qu’il a sur le cœur. Il s’épanche, enfin !

Si la plupart des responsables et commentateurs russes ont salué le résultat du sommet de Bruxelles comme une victoire diplomatique pour Moscou, le chef de l’État, Dimitri Medvedev, cité par l’agence Itar-Tass, a souligné que l’UE n’avait «pas entièrement compris quels étaient les motifs de la Russie lorsqu’elle a pris la décision de repousser l’agression de la Géorgie et lorsqu’elle a décidé de reconnaître l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie». Dimitri Peskov va plus loin en espérant « entendre une condamnation de l’agression géorgienne » de la part des partenaires européens. (Figaro, 3 septembre 2008)

L’UE, cette conne, n’avait pas entièrement compris quels étaient les motifs de la Russie… lorsqu’elle a décidé de reconnaître l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Moi non plus, je n’avais pas compris. Et vous ? C’est pourtant simple : La Russie espérait entendre une condamnation de l’agresseur. C’est toujours comme ça, on va chercher midi à quatorze heures alors que la solution est évidente. D’ailleurs, Bernard Lévy ne nous avait rien dit, sinon que les Russes puaient l’alcool et aboyaient. En fait, c’est tout simple : les Russes ont leur fierté, il n’y pas que les pédérastes qui l’ont. Vive la Russia pride ! ♫ Oh ! eh ! hein ! bon !

À cause de ça : adieu l’intégrité territoriale ! La politesse, ça vous écorcherait la gorge ? Je vous l’avais dit : les Russes ne demandent rien d’autre que de la politesse. Ils veulent être respectés. Et, suis-je bête de ne pas y avoir pensé, ne pas condamner l’agresseur est une grossièreté. C’en est une seconde que de faire — ridiculement — semblant d’être indulgent avec la Russie, ce qui revient à la supposer coupable. Y a des coups de pied au cul qui se perdent.

 

L’omelette de Saakashvili (Giulietto CHIESA / Le Grand Soir) →  

 Et voilà : silence les caniches :

(…)

Maintenant les oeufs sont cassés. C’est Saakashvili qui l’a fait, pas Poutine ou Medvedev. Demander à la Russie de reprendre ces oeufs n’a aucun sens. Il faudra à présent beaucoup de sang froid et un réexamen de tout le panorama. Alors qu’au contraire la nervosité étasunienne exsude en Europe à Tallin, Riga, Vilnius, Varsovie et — plus que partout ailleurs — Kiev. Il a été évident immédiatement après la dévastatrice défaite militaire géorgienne, que l’Europe réagissait en ordre dispersé. Deux perceptions différentes et, d’une certaine façon, opposées se sont manifestées quand les présidents des républiques baltes européennes, plus Kaschinsky et Youchenko, se sont rassemblés à Tbilissi pour soutenir l’agresseur ; alors que le reste de l’Europe prenait le temps de retrouver son souffle. A partir de là, soutenues par les vents atlantiques de Washington, se sont multipliés les appels à adopter une ligne dure contre Moscou : et, bien que Sarkozy ait gardé la tête froide à Moscou — en contribuant à fixer les lignes d’une trêve — la situation politico-diplomatico-militaire s’est sérieusement détériorée jusqu’à en arriver à ce glaçant ballet des navires de l’OTAN en Mer Noire, en face des bateaux russes. Il faudrait maintenant éviter que quelqu’un n’essaie de faire des trous dans le très fragile tissu de la trêve.

Et cela, aussi, parce que les endroits où ce tissu est très mince sautent aux yeux. La Russie fonde à présent sa position sur le document élaboré en 1999 par la Commission conjointe de contrôle (JCC) sous médiation de l’OSCE, l’Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe. Ce document a été signé par les quatre membres de la JCC : les gouvernements de Russie et Géorgie et les représentants d’Ossétie du Nord (République autonome et sujet fédéral de la Russie) et d’Ossétie du Sud, entité sans définition juridique précise, qui s’est proclamée indépendante.

Ce document, non seulement reconnaissait à la Russie un devoir de maintien de la paix, mais autorisait ses forces d’interposition à contrôler un « couloir de sécurité » large de 8 kilomètres, à partir de la frontière définie par l’accord de Dagomys en 1992 : c’est avec cet accord que s’était terminée — et dans ce cas là avec la médiation de la Communauté des États Indépendants (CEI)— la première guerre entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud.

Les forces d’interposition russes étaient autorisées à installer une garnison dans certaines zones du territoire géorgien, dont une partie dans l’artère autoroutière principale qui traverse la Géorgie horizontalement, d’est en ouest. En réalité les russes n’avaient pas fait usage de cette autorisation, ils s’étaient établis à l’intérieur de l’enclave sud-ossète et participaient aux garnisons quadripartites et sans armes qui contrôlaient la ligne de frontière. Le tout sous la surveillance d’un groupe d’observateurs européens qui avaient des possibilités limitées de mouvement sur le territoire ossète et étaient basés à Tzkhinvali

Il est à noter, enfin, que la ligne de démarcation de Dagomys concédait à l’ Ossétie du Sud environ la moitié du territoire qui, à l’époque soviétique, avait été donné au District Autonome de l’Ossétie du Sud à l’intérieur de la République Socialiste Soviétique de Géorgie. D’où naissent aujourd’hui les polémiques sur le « retrait » russe. Tout dépend de ce que l’on entend. Moscou déclare l’avoir effectué, et entend qu’elle est en train de contrôler maintenant l’ensemble du couloir prévu par l’accord JCC. La Géorgie et nombre de journalistes occhidentaux, qui voient les troupes russes contrôler la route géorgienne, affirment que les Russes sont hors du territoire de l’Ossétie du Sud. Ce qui est vrai mais n’implique aucune violation des accords précédents. Et après ce qui c’est passé, il semble difficile de prétendre aujourd’hui que les Russes ne surveillent pas les mouvements éventuels des troupes géorgiennes très à proximité de la frontière. D’autant plus que Saakashvili avait effectué un geste très clair en Mars dernier en sortant unilatéralement des discussions quadripartites de 1999, de toutes façons paralysées depuis environs 4 ans. Il est évident que ce geste avait alarmé le Kremlin. Et cela explique parfaitement — en plus d’autres éléments que nous ne pouvons approfondir ici — pourquoi Moscou n’a pas été prise au dépourvu par l’attaque géorgienne du 7 août. Mais aujourd’hui non seulement la JCC n’existe plus, la Géorgie est également sortie de la CEI, cette Communauté des État Indépendants qu’Eltsine avait créée comme feuille de vigne pour cacher la dislocation soviétique et faire tenir ensemble, d’une manière ou d’une autre, les douze républiques ex soviétiques restantes (sauf les trois baltes).

Donc formellement la Géorgie d’aujourd’hui ne reconnaît plus ni les accords de Dagomys, ni la JCC de 1999, ni le rôle des forces d’interpositions russes et, dernière rupture, elle a cessé toutes relations diplomatiques avec Moscou. Il suffit d’une allumette pour qu’un incendie éclate. La reconnaissance de la souveraineté des deux républiques et les accords de coopérations — y compris militaires, qui suivront immédiatement — est aujourd’hui le motif juridique qui autorisera la présence des troupes russes. C’est une jurisprudence assez faible. Il s’agit aujourd’hui de voir si l’Europe sera capable de convaincre la Géorgie de revenir au statut précédent. Peut-être en demandant à la Russie d’autoriser la présence d’un contingent d’observateurs européens dans ce couloir. Mais en tout cas, l’« intégrité territoriale » qui pouvait être revendiquée au niveau diplomatique, du moins en théorie, par Tbilissi, n’a plus aucune possibilité d’être restaurée. Dans cette nouvelle situation la Géorgie a perdu définitivement la possibilité même — tout à fait théorique (qui demeure pour la Moldavie, et l’Azerbaïdjan, de reprendre possession, on ne sait quand, de la Transnistrie et du Nagorny Karabakh) — de pouvoir reprendre le contrôle des territoires qu’elle revendique. Une entrée dans l’Otan transformerait la crise d’aujourd’hui en une confrontation militaire directe avec la Russie. Son entrée en Europe y apporterait la guerre.

J’ai entendu dans le poste le vieil étudiant post-moderne Cohn-Bendit qui croassait : « Le Kosovo et l’Ossétie ne sont pas comparables. » Il a bien raison. Pour le Kosovo, les Amerloques se sont contentés de bombarder la Serbie à haute altitude (ils n’ont même pas osé engager leurs fers à repasser A 10) pendant 78 jours ; tandis que les Russes sont allés en Georgie à pied en passant par un tunnel et se sont contentés de bombarder des objectifs militaires (dont, je suppose, des aérodromes). Pour le vieux baba-cool, ledit tunnel semblait constituer un obstacle insurmontable à la réunion future des deux Osséties. On voit le genre des arguments de ce type de crétins.

*   *   *

 Une hypothèse beaucoup plus simple et de bon sens :

[Question] Malgré la suspension des hostilités, la Russie ne met pas un terme au conflit. Comment cela va-t-il finir ?

Albert A. Stahel : Le conflit ne prendra fin que si la Géorgie capitule, qu’elle se retire des deux républiques sécessionnistes et qu’elle se déclare disposée à discuter de leur détachement de la Géorgie. Sinon, la guerre continuera. Quels qu’aient été les conseillers du président Mikhaïl Saakachvili, ils se sont trompés de manière catastrophique dans leur appréciation de la situation.

Source : Neue Luzerner Zeitung du 12 août 2008.

Version française : Horizons et débats. [et Réseau Voltaire]

Le conflit s’arrêtera avec la capitulation de la Georgie ce qui risque de poser problème, surtout quand on connaît le tie-chewer. Donc les Russes prennent les devants : ils reconnaissent l’indépendance de l’O et de l’A et le conflit cesse. Voilà c’est fini. Le conflit « local » est terminé. Désormais mettre un pied en Ossétie, c’est mettre un pied en Russie ainsi que l’a déclaré un officier russe au touriste Lévy. Avis aux amateurs.

 

 Autre hypothèse pour la reconnaissance étonnante : un deal entre le pouvoir politique et les militaires qui traînent les pieds en Georgie pour rentrer à la maison (Une incertitude de plus: les rapports entre l’armée russe et le Kremlin). Biquette veut bien sortir du chou mais à condition que le Kremlin et les deux chambres reconnaissent l’indépendance de l’O. et de l’A. Juste après 2000, le colonel Poutine a fait d’honnêtes et franches ouvertures vers l’Ouest et cela n’a pas plu à tout le monde en Russie, d’autant plus quand on sait comment l’Occhident traita ces offres. Très plausible, tout ça. La stupide attaque du tie-chewing president prend alors un sens. Les USA qui sont évidemment au courant de la situation tentent un test : oseront-ils le faire, qui commande à Moscou ? est-ce bien toujours la nouvelle doctrine de sécurité nationale qui a cours ? Nous connaissons maintenant la réponse. Vive la Russie, le seul pays qui a réussi à sortir des griffes des prédateurs, des pognonistes, des nihilistes. Pourquoi ont-ils tenté ce test maintenant ? Se préparaient-ils à attaquer l’Iran ce qui expliquerait la présence des Israéliens ? La réponse de la Russie a-t-elle préservé les Iraniens d’une attaque, le test s’étant révélé négatif ?

2 [second blow]. The threat to Russia’s security is increasingly felt from the South. And not from the Muslim world but from NATO which is penetrating a broad region  which is of vital interest to Russia, namely the Balkans, the Transcaucasus and Central Asia.  But instead of reinforcing our Southern frontiers, the Kremlin is withdrawing Russian troops from Abkhazia, Adjaria and Transnistria despite protests of the population of these regions anxious to retain the alliance with Russia. One gets the impression that the recent fighting in Abkhazia was a long-awaited pretext for the Kremlin to speed up its departure from that strategically important region. (Putin’s Ten Blows by Vyacheslav Tetekin)

 

 Grâce aux Russes, les européistes ont réussi à faire leur unité… pour décider de ne rien faire. Il faut dire qu’ils n’avaient guère le choix. Ainsi, tandis que les USA apparaissent comme une nation déstructurante qui apporte partout le chaos (notamment en Europe), la Russie apparaît comme unificatrice. Elle fait taire les querelles, certes au profit de l’inaction, mais il faut un début à tout. C’est un bon commencement. Les relations de l’Europe et de la Russie (c’est à dire de l’Europe et de l’Europe) débutent sous de bons auspices.

Vladimir Poutine : interview intégrale du 30 août 2008 par CNN   

 

Les suites de la crise actuelle du Caucase (Abdellah Ouahhabi / Alter Info)    

 

Stratégiquement, les USA ont perdu l’initiative militaire pour longtemps. C’est très imprudemment que Bush a lancé « le test Saakahvili » : il n’a pas les moyens de répondre à la réaction légitime de la Russie. Il a été obligé faire un piteux repli; lui et ses chiens de guerre, lui et ses « petits chiens », vers des gesticulations diplomatiques et commerciales inefficaces.

Les USA peuvent opérer des provocations, monter des coups ici ou là. Ils n’en retireront aucun bénéfice à moyen ou long terme.

De son côté, la Russie a agi avec dignité et mesure contre la marionnette Saakashvili.

Normalement les traditions de la guerre font que celui qui a lancé une agression et qui a le malheur de perdre la guerre doit être jugé, condamné. Son pays qui l’a soutenu dans cette agression doit réparer les dommages des victimes et il doit en plus payer des dommages de guerre.

Effectivement, les caniches européistes auraient dû soutenir la Russie, l’agressée, plutôt que la Georgie, l’agresseur ; ne serait-ce que parce que cette dernière n’a pas du tout besoin d’être soutenue, par des caniches, de surcroît ; elle n’est que trop soutenue par ses deux souteneurs, américain et israélien.

 

L’Europe a besoin d’une Russie forte (Pierre le Vigan / Géostratégie)   

 

Georgie, le retour de l’histoire (Alain de Benoist / Géostratégie)    

 

(…) Depuis la fin de l’URSS, les Américains ont tout fait pour tenter d’entraver la renaissance de la Russie comme grande puissance régionale. C’est dans ce cadre qu’ils ont favorisé l’acheminement par Tbilissi du pétrole et du gaz de la Caspienne, soutenu l’instauration de l’axe de coopération Mer noire-Caucase dit GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie) et prôné l’entrée de la Géorgie et de l’Ukraine dans l’OTAN.

Ils soutiennent aujourd’hui la Géorgie parce qu’ils y sont chez eux. Mikhaïl Saakachvili a fait ses études aux Etats-Unis grâce à une bourse du Département d’État avant de travailler à New York, à partir de 1995, au sein du cabinet néoconservateur Patterson Belknapp Webb & Tyler. Son Premier ministre, Vladimir « Lado » Gurtgenidze, a travaillé à Londres de 1998 à 2003 pour le géant bancaire anglo-hollandais ABN-Amro. Le chef du Conseil national de la sécurité, Alexander « Kakha » Lomaia, a été en 2003/04 le directeur exécutif de l’Open Society Georgia Foundation de George Soros. Le ministre de la Réintégration Temur Yakobashvili est un lobbyiste pro-israélien, tout comme le ministre de la Défense, Davit Kezerashvili, qui possède lui-même la nationalité israélienne. Quant à l’armée géorgienne, elle a depuis 2001 été principalement équipée par Israël et ses forces entraînées par des instructeurs israéliens.

C’est ce qui explique que l’on assiste aujourd’hui à un déferlement de langage orwellien. La Géorgie est présentée comme un pays « démocratique » et son président comme un héraut des droits de l’homme, alors que la corruption règne en Géorgie et que les opposants y sont assassinés, torturés ou contraints à l’exil. L’intervention russe, que certains vont jusqu’à comparer à la fin du « printemps de Prague » en 1968, est présentée sans aucune référence à l’attaque délibérée lancée le 8 août par la Géorgie contre l’Ossétie du Sud, attaque qui s’est soldée par le massacre de plus d’un millier de civils et la quasi-destruction de la ville de Tskhinvali, véritable casus belli qui, en droit international, justifiait à lui seul la riposte russe. Les Etats-Unis dénoncent une « invasion brutale » de la Géorgie, alors que cette attaque n’est que l’ombre de celles qu’ils ont eux-mêmes lancées unilatéralement contre l’Irak et l’Afghanistan. Ils exigent, concernant la Géorgie, que soit respectée une « intégrité territoriale » qu’ils ont été les premiers à dénier à la Serbie, et condamnent le « séparatisme » des Ossètes et des Abkhazes, alors qu’ils ont été les premiers à encourager celui des Kosovars.

Ils s’étonnent que les Russes s’inquiètent de les voir s’implanter dans leur zone d’influence traditionnelle, alors qu’ils n’ont jamais admis l’apparition d’un gouvernement qui leur soit hostile dans la zone latino-américaine. Ils s’indignent que le Kremlin s’oppose à l’entrée éventuelle de l’Ukraine dans l’OTAN, alors qu’en d’autres temps, ils n’auraient évidemment jamais accepté eux-mêmes que le Canada ou le Mexique fassent partie du Pacte de Varsovie. Ils protestent qu’ils n’ont nullement l’intention d’« encercler » la Russie, alors personne ne peut croire un instant que c’est pour se protéger de l’Iran qu’ils ont conclu avec la Pologne et la Tchéquie un accord sur l’implantation de lanceurs antimissiles américains à quelques centaines de kilomètres de Moscou.

Ce festival d’hypocrisie ne serait pas grave si l’Union européenne comprenait les enjeux de la situation et s’employait à prendre une position indépendante de la rhétorique de Washington. Mais ce n’est pas le cas. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l’Union européenne s’est immédiatement déclarée solidaire de la Géorgie, alors qu’elle devrait, de toute évidence, avoir pour premier objectif d’établir un alliance durable avec la Russie, qui est son principal partenaire économique et qui, sur le plan géopolitique comme sur le plan de sa sécurité, appartient comme elle au « bloc continental ». (…)

 

 

Propos d’imbéciles

 

Adresse du présent article :

noc-blot-4.htm#propos_imbeciles

 

Marshal Bernard Law Montgomery was the man who said the first three rules of warfare are “Do not invade Russia,” repeated three times. A footnote to that rule would note that while the disputed Georgian districts of South Ossitetia and Abkhazia are not parts of Russia today, they were yesterday, and probably will again be tomorrow [c’est à dire aujourd’hui], or the day after tomorrow. The fourth rule of war might be, “Do not let anyone trick you into invading Russia.” (William Pfaff – 13 août 2008)

 

Le Figaro, lundi 1er septembre 2008

 

Nicolas Sarkozy préside un sommet extraordinaire des Vingt-Sept lundi après-midi à Bruxelles.

La guerre de Géorgie, d’abord perçue comme un défi [c’en était un, il aurait été difficile de ne pas le comprendre], restera-t-elle comme une chance ? [c’est à espérer. De quoi se plaignent-ils ? Ils n’ont pas encore compris que c’est une chance pour le monde entier] L’Europe, soucieuse d’accroître son envergure stratégique [oh ! le grand mot ! Ces bourgeois de Genève qui se prennent pour des Romains dirait Sancho], est en première ligne pour régler la crise avec la Russie. Nicolas Sarkozy et les vingt-six autres chefs d’État et de gouvernement, qui se retrouvent cet après-midi à Bruxelles, endossent ce nouvel habit par défaut [Sancho dirait : l’occasion fait le larron, surtout avec ces caniches]. Il leur revient de renouer les fils de la sécurité collective en Europe parce que tous les autres interlocuteurs du Kremlin sont indésirables ou portés manquants.

Les États-Unis et l’Otan, recours habituel du Vieux Continent, sont disqualifiés [ça y est, ça, c’est compris. Il faut mettre la gomme pour ça. Vive la Russie !]. Vladimir Poutine leur voue une hargne particulière [on se demande bien pourquoi ? Teigneux, ce Poutine]. Le Conseil de sécurité de l’ONU, salle des urgences de la diplomatie internationale, est paralysé par des droits de veto concurrents, comme à l’heure de la confrontation Est-Ouest. Si la Russie cherche à s’épancher après son coup de force, il ne lui reste que l’Europe. [s’épancher ! justement, le président nous dit ce qu’il a sur le cœur un peu plus haut (pas le cœur). Le président tie-chewer s’épanche, lui, après son coup de force (raté). Allô ! maman bobo]

Au sommet de Bruxelles, l’Union va chercher sa voix, au-delà de la neutralité. Ce conseil « extraordinaire » est sans précédent depuis la crise d’Irak de 2003. Nicolas Sarkozy l’a convoqué après avoir arraché un succès : le cessez-le-feu qui a stoppé la ruée des blindés russes vers la capitale géorgienne. Mais c’était avant que le président Medvedev ne heurte l’Occhident de front en consacrant, le 25 août, le découpage de la Géorgie [voilà une hypothèse supplémentaire pour la surprenante reconnaissance d’indépendance. La vérité est que les Russes avaient achevé leur progression, et l’avaient proclamé, avant l’intervention du speedy president. Ils n’ont donc pas apprécié que le speedy president leur vole la preuve de leur magnanimité et de leur retenue. Sans lui, si j’en crois ces propos imbéciles, les Russes alcoolisés auraient foncé sur Tbilissi et collé immédiatement au mur le tie-chewing president. Après quoi ils auraient violé toutes les tbilissiennes (même les laides et les vieilles), puis auraient vidé les caves. Donc les Russes ont joué un coup de plus, seuls, maître d’eux comme de l’Univers et parce que tel était leur bon plaisir. Ainsi est faite enfin la preuve de leur retenue (ils auraient très bien pu reconnaître vingt-sept provinces sécessionnistes, la Catalogne, Euzkadi, la Bretagne, le Tibet… Ils se sont contentés de « deux États confettis »). De plus, cette Georgie pleine d’armes et d’espions américains et israéliens (que viennent faire les Israéliens dans cette galère. N’ont-ils pas assez d’ennuis chez eux ?) et ces deux provinces sécessionnistes étaient un vrai coupe-gorge. Sancho dirait : il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Voilà qui est fait. Enfin, last but not least, la Géorgie est définitivement débarrassée, grâce aux Russes, de ses problèmes sécessionnistes. Elle va donc pouvoir postuler tranquillement à son entrée dans l’OTAN. Deux bons coups pour le prix d’un. Souffler n’est pas jouer, dirait Sancho].

Officiellement, les Vingt-Sept entendent adresser un « signal » [tiens ! même pas un signal fort !] à Moscou en renforçant l’aide civile à la Géorgie, grâce à un dispositif à trois étages [le Topol-M du pauvre] : aide humanitaire, reconstruction puis accélération [c’est le principal avantage du Topol-M sur ses concurrents avec sa tête zig-zaguante qui rentre à vitesse hypersonique environnée de vingt leurres] des échanges économiques. Le sommet veut ensuite dégager la voie d’un règlement, avec « un message fort » [ah ! ça y est, le voilà] sur les principes de coexistence violés par Moscou, c’est-à-dire le respect des frontières [les voleurs qui crient au voleur. Que vont-il faire ? Ils vont rétablir l’intégrité de la Serbie ? Ils vont donner une preuve de leur bonne volonté, eux ? Caniches].

 

Un casse-tête pour tout le monde

Pour finir, l’Europe veut tirer pour elle-même les conclusions de la crise. Tant pour sa quête d’indépendance énergétique — une priorité de la présidence française — que pour ses futures relations à l’Est. Avec la Russie bien sûr [qu’y a-t-il d’autre à l’Est sinon ? L’Alaska ? On dirait du Bernard Lévy]. Mais aussi avec des voisins inquiets qui, telle l’Ukraine, cherchent à l’Ouest un contrepoids aux ambitions impériales du Kremlin.

La reconnaissance des deux États-confettis géorgiens est un casse-tête pour tout le monde. [pas pour les Russes en tout cas, puisque c’est leur œuvre. Vous pensez qu’ils se sont engagés à la légère ? Je lis les nombreux messages des Russes et je vois qu’ils demandent simplement (très simplement : ils le disent todidem verbis, sans enrobage diplomatique, ce qui est une grande preuve de modestie) à être respectés. Ils disent : « nous ne sommes plus l’URSS, nous sommes une nation comme les autres et nous demandons d’être respectés comme les autres nations » (les nations nègres ou serbe par exemple)…

— Une nation comme les autres avec cette différence que chez eux les imbéciles criminels Hayek et Friedman sont conchiés. Les Russes ont goûté au produit. La prouesse du colonel Poutine est d’avoir tiré son peuple des griffes de ces prédateurs en huit ans et mis en prison les salopards russes liquidateurs des actifs de l’État (Washington serait bien avisé d’agir de même avec les salopards américains). C’est pourquoi la Sainte Russie est la seule à pouvoir tirer l’humanité des griffes de ces prédateurs. —

Plus simple tu meurs. De plus c’est très facile à faire et ça ne coûte rien. Les voilà soudains bien fiers, ces caniches européens. Vae victis dirait Sancho.] Moscou le proclame « irréversible ». Les Européens la jugent « condamnable », voire « inacceptable ». Tous se gardent pourtant d’aborder de front un sujet qui n’offre pas de porte de sortie [pas de sortie autre qu’être aimables et respectueux. C’est quand même moins pire que de passer sous les  fourches caudines dirait Sancho]. On n’imagine pas les maîtres de la Russie faire bientôt marche arrière [en effet. Pour eux, ce serait une capitulation totale]. Mais pour ces amateurs d’échecs [parle-t-il du jeu ou de Raskolnikov], c’était peut-être un coup trop loin. « Le Kremlin s’est tiré dans le pied, dit un diplomate de haut rang [que doivent être ceux de rangs subalternes ?]. Avant, il parvenait à se faire écouter en plaidant la défense légitime des Russes du Caucase [vraiment ? de qui se moque-t-on]. Depuis, il se retrouve dans une impasse [laquelle ?]. À part Moscou et Minsk, personne n’ouvrira d’ambassade en Ossétie ou en Abkhazie [effectivement, personne n’est assez fou (Stendhal à Civita Vecchia) pour aller se faire chier dans ce bled. Qu’ont à faire les Russes d’être les seuls reconnaissants ? Ce que demandent les Russes, ils le disent, c’est d’être respectés. Ils ont fait monter les enchères : ils demandent à être respectés après la reconnaissance de l’indépendance puisque, entre temps, ils ont dû subir quelques affront$ de plus.] Même Pékin tord le nez [quel curieux diplomate que ce diplomate. Il est diplomate comme mon cul l’est]. »

L’isolement explique que la diplomatie russe accepte des ouvertures à la marge [non, c’est seulement la politesse qui permettra des ouvertures (Nick le niquiste est assez mal  placé pour ça). Vous n’avez pas compris, connards, que la Russie vous dit merde], comme l’envoi d’observateurs européens dans la zone de cessez-le-feu, et pourquoi pas à une participation aux efforts d’apaisement de l’UE en tant que telle [mais qui est furieux et doit être apaisé dans cette affaire. N’est-ce pas le tie-cheving president et ses commanditaires américains et israéliens ?]. Au grand dam de Moscou, le découpage de la Géorgie a surtout resserré l’unité européenne [mais c’est le but poursuivi par les joueurs d’échec, imbéciles. C’est leur vœu le plus cher. Ils veulent le bonheur de leurs futurs clients. Ils veulent leur rupture avec les Amerloques, c’est évident. Ils veulent une Europe libre et donc unie. Qui délivrera les caniches de leur sujétion à la machine de guerre US, l’OTAN]. La France, l’Allemagne et l’Italie, interlocuteurs privilégiés du Kremlin, ont raidi [oh ! ils bandent. Raidir leurs discours, c’est tout ce qu’ils savent faire] leur discours. Officiellement, on ne parle pas de sanctions contre la Russie [blanc-becs, donnez un exemple de sanction possible contre ces joueurs d’échec, pour voir ? Envoyer le Terrible dans la mer Caspienne. Les priver d’uranium malgré leurs voisins mongols. Les Russes ont tout, y compris et surtout : la civilisation]. Mais la date butoir n’est pas loin lorsqu’un diplomate français annonce « la mise sous surveillance de l’ensemble des relations » [c’est terrible. L’ours tremble de frayeur. Va-t-il falloir qu’il reconnaisse aussi l’indépendance de la Georgie, qui comme chacun sait est très indépendante ?] bilatérales dans les dix semaines qui conduisent au sommet eurorusse du 14 novembre, à Nice.

Bon, ce n’est pas le tout, mais je vais boire un coup, moi aussi. Pourquoi les Russes seraient-t-ils les seuls à boire. Même le président Bush s’y est remis. Je le comprends, ça ne dois pas être drôle tous les jours pour lui.

 

l’Europe absente face à ses responsabilités  

Économie virtuelle, factures réelles   

(William Pfaff / Contre info)       

Une guerre contre la Russie (Paul Craigs Robert / Mondialisation.ca)   

Une bonne raison de reconnaître l’indépendance de l’Ossétie   

(Il Manifesto / Mondialisation.ca)       

● Iran – Etats-Unis : Téhéran fait un pas important vers une entente – (Iran-Resist)
 

Le Russie a-t-elle brûlé ses vaisseaux (comme Agathocle de Syracuse) ?   

Promenade en Amérique de J-J Ampère (junior), Lévy frères, 1860

La Russie joue très gros (Gazeta.ru)

La reconnaissance par la Russie de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud dépasse de loin le cadre de la crise régionale qui a éclaté début août, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.ru.

Il ne s’agit déjà plus de la Géorgie et de son leader. Les enjeux ont considérablement augmenté. Il semble que Moscou ait décidé de jouer son va-tout et d’assumer le rôle de fossoyeur du système des relations internationales, étrange et dénaturé à bien des égards, qui s’est instauré dans le monde à la fin de la deuxième décennie après l’achèvement de la guerre froide [Bravo ! La Russie rempart contre la barbarie occidentale. Merci Russie. Fais taire les caniches].

Les dirigeants russes, de même que la majorité écrasante de la société, sont sincèrement surpris par l’ampleur et l’unanimité du soutien apporté en Occhident à Mikhaïl Saakachvili [on le serait à moins]. Moscou ne comprend pas comment l’Europe et les États-Unis ont pu se ranger unanimement au côté de cet homme coupable de crimes de guerre qui a bafoué tous les principes que le « monde civilisé » ne cesse de répéter. Le fossé entre les perceptions n’a probablement jamais été aussi grave. Dans la position de l’Occhident, la Russie ne voit même plus seulement des doubles standards, mais un cynisme non dissimulé dépassant le cadre de la pratique politique normale.

Cette atmosphère émotionnelle, associée au sentiment qu’il est inutile de discuter avec les capitales occidentales [c’est bien vrai puisqu’elles font revoter qui ne vote pas bien quand elle ne l’affament pas dans le cas du Hamas], ont certainement rendu la position de Moscou plus radicale.

Le facteur intérieur a probablement joué également son rôle. Dans l’atmosphère qui s’est créée autour de cette guerre dans la société, il était difficile de faire des compromis diplomatiques et de les expliquer à la population, même dans les conditions d’un contrôle des médias télévisuels.

Bref, la sensation qu’on pourrait de nouveau enlever à la Russie une victoire considérée comme telle à juste titre sur le plan moral, militaire et politique, l’a obligée à virer brusquement de bord.

On a l’impression que la décision de reconnaître les républiques caucasiennes a été prise en vue d’exclure tout recul de Moscou et de rendre ainsi la situation concernant l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud irréversible [Agathocle débarquant en Lybie pour attaquer Carthage fit brûler ses vaisseaux]. Cela n’est pas un signe de confiance en soi, mais reflète plutôt une disposition à prendre un grand risque [Exactement, mais qui ne risque rien n’a rien et dans ce cas, peut en crever]. A présent, il ne serait possible d’annuler le verdict prononcé que dans le cadre d’une capitulation totale et inconditionnelle [de la Russie].

La Russie a brusquement changé de cours, en renonçant à toute tentative de recevoir une légitimation extérieure de ses actions [c’est tout à son honneur : qu’à-t-elle à se soucier de la considération de prédateurs (publics et privés, je pense à Soros, haute autorité morale) et de caniches. Ni les USA, ni l’OTAN, ni l’Europe n’ont aucune légitimité pour juger les actes de la Russie, pas plus qu’ils n’en avaient pour bombarder la Serbie pendant 78 jours. (Danielle Beitrach : l’OTAN est une organisation mafieuse. « Résultat l’OTAN est décrébilisée et ce sont tous les alliés potentiels des États-Unis dans le Caucase comme en Asie centrale qui ont été pétrifiés par le refus des Russes de céder face au chantage des Nord-Américains et des Européens. » Pas seulement les alliés, potentiels ou actuels, dans le Caucase. C’est un grand bonheur de voir leur stupeur et leur désarroi. Fini de rire, salopes] et, en fait, en renonçant à agir dans le cadre du droit [elle décide donc de faire ce que font les Occhidentaux qui piétinent le droit allègrement mais avec cantiques, c’est à dire langue de bois. C’est pour la Russie une question de vie ou de mort ; à voyou, voyou ennemi]. Elle ne mise que sur ses propres forces (il n’y a personne sur qui elle puisse compter [c’est bien vrai]) et sur le fait que les pays voisins réfléchiront sérieusement à la question de savoir qui est le véritable « boss » dans cette région. Si, dans l’espace post-soviétique, le pendule oscille en direction de la Russie, la question de l’établissement de nouvelles règles du jeu au niveau international, qui seront élaborées avec la participation à part entière de Moscou, passera sur le terrain des réalités pratiques.

Auteur : Fedor Loukianov,
rédacteur en chef de la revue Rossiïa v globalnoï politike
(La Russie dans la politique globale).

Cet article est tiré de la presse et n’a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

En effet, comment faire confiance aux chiens couchants européens ? Des observateurs de l’OSCE en Georgie ? Mais l’Europe, c’est l’OTAN et l’OTAN, c’est l’Europe. Donc ces observateurs seraient en fait des observateurs de l’OTAN, c’est à dire des USA. Il ne faut pas se moquer du monde et encore moins des Russes. Les USA et l’OTAN sont complètement discrédités par leurs ingérences multiples. Après cela, la Russie devrait recevoir des leçons de non ingérence par des ingérants non seulement multirécidivistes mais « humanitaires ». Voir les déclarations du blanc bec Obama « mettre fin à l’agression russe en Georgie » à la fin de l’article sur Alter Info. Ainsi, la Russie est devenue l’agresseur. Donc, il ne lui reste qu’une solution : franchir le Rubicon. Marche ou crève. Imbéciles, la Russie avait prévenu : attaquer l’Iran serait attaquer la Russie. Donc, en raison inverse de l’éloignement, attaquer l’Ossétie, c’est attaquer la Russie. Fort heureusement, la Russie a mis sa menace à exécution, elle a tenu parole. La Russie n’est pas un caniche.

Je lis à l’instant sur de defensa :

de Nebojsa Malic, sur Antiwar.com, le 28 août,

 (…)

Le fait de ne pas communiquer

En outre, les Russes pragmatiques ont compris que leurs arguments concernant le Kosovo n’allaient pas changer la situation, surtout parce que l’Empire n’a montré aucune intention d’écoute. Il « crée la réalité » par la force [autrement dit : il écrase les problèmes], clamant que toute chose dont il dit qu’elle est légale est légale, se contentant d’écarter les objections russes – pour ce qu’elles doivent être : invasion. Moscou a répliqué en donnant sa propre version de la production de la réalité par la force, dans une région où la Russie a les armes et l’OTAN rien d’autre que des mots [et le démocraste Sasskachvili quand-même].

Si Medvedev et Poutine ont pensé que ce serait donner à l’Empire une leçon, ils se sont trompés ; fermement campé sous l’emprise de sa pseudo-logique solipsiste, Washington est tout à fait incapable de se voir lui-même à travers les yeux des autres. Même la comparaison malavisée de l’Ossétie et du Kosovo est tombée dans l’oreille d’un sourd, parce que des voix indignées ont rapidement crié que le Kosovo (étant une intervention américaine [l’axe du pognon]) était juste, tandis que l’Ossétie (étant une intervention russe [l’axe du mal]) était mauvaise !

Monde bizarre

Il est difficile, voire même impossible, de communiquer avec quelqu’un tellement obsédé par la gestion de la perception de la réalité [NB : virtualisme] qu’il est devenu incapable de reconnaître complètement la réalité. Dans le monde bizarre de l’Empire atlantique, le bombardement de la Serbie était humanitaire, l’invasion de l’Iraq défensive, l’occupation de l’Afghanistan démocratique, et la séparation du Kosovo légale — tandis que l’intervention russe pour neutraliser l’armée géorgienne [du démocraste Sasskachvili] et préserver les Ossètes d’un « nettoyage ethnique » était une « agression » digne de Hitler ou de Staline.

Medvedev et Poutine ne sont pas des anges  — mais ils n’ont jamais prétendu l’être. Cette prétention est un privilège des empereurs américains seuls, un signe de la folie que Bush / Cheney, Obama / Biden, et McCain / qui vous voudrez [depuis, l’on sait que McCain  veut rivaliser avec notre mini président simplifié et modificatif en se payant, lui aussi, une belle gonzesse qui chasse l’ours à la hache, ce qui est prémonitoire : ours, hache] ont tous en commun [ils ont un grain, c’est vrai ce qui explique que le démocraste Sasskachvili en ait un aussi (l’Ukrainien n’est pas mal non plus). En face, le colonel Poutine est de glace]. Pour eux, peu importe ce que fait la Russie, puisque, quoi que fasse qui que ce soit qui n’est pas l’Amérique (ni « ses alliés » [comprenez « caniches »]) est diabolique par définition [c’est pas des puritains, ça ?].

On peut se demander s’ils peuvent tout à fait comprendre ça à Moscou [quand même ! Le colonel Poutine est officier de renseignement et russe de surcroît]. Et que se passera-t-il quand ils le comprendront [rien de plus parce qu’ils l’ont déjà compris depuis longtemps. Disons simplement que leur patience est à bout, que les offenses sont de plus en plus offensantes et de plus en plus proches, d’une part, et que d’autre part, ils ont parfaitement compris que ce n’était pas compris, qu’il fallait donc en remettre un chouilla, mais un chouilla de choix : et ils ont reconnu l’indépendance. Autrement dit, ils ont fait comme les Américains. De ce fait, ces derniers se sont reconnus et viennent donc de comprendre (en fait non ). Et il n’était pas question d’attendre, pas un mois de bla bla, pas quinze jours, pas une semaine, mais immédiatement ou jamais, précisément au moment où chacun disait, de quelque bord qu’il soit : ils ne reconnaîtront pas,ils ne peuvent pas reconnaître. Ça, ce n’est pas du Koutouzov, c’est du Bonaparte. Comme un missile Topol-M dans un ciel serein. Voilà l’avis du traducteur. Vive la Russie, rempart contre la barbarie occidentale. Ô Russie, fais taire les caniches, par pitié]. »

Pensées et programme du CMI à propos de la crise (de defensa)

L’avenir est clairement défini, on dirait qu’il est “écrit sur le mur” qui serait sans doute celui de Berlin, abattu mais toujours bien dressé, – même si un peu plus à l’Est tout de même, grâce à la vigilance de l’OTAN. La description de cet avenir s’appuie sur l’avertissement que la Russie reste plus que jamais (redevient) cette puissance prédatrice en mal d’empire, prête à fondre sur les “freedom-loving people”, que nous avons imprudemment laissée survivre, puis revivre pour redevenir cette menace qui empêcha pendant un demi-siècle l’Occhident made in USA de faire son œuvre philanthropique de transformation du monde en “meilleur des mondes”.

[traduit de l’anglais d’Aviation Week & Space Technology] «L’année prochaine marquera le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Pendant une grande partie de ce temps, les États-Unis et l’Europe, en particulier, ont poursuivi une politique d’apaisement envers la Russie [que serait-ce s’ils avaient poursuivi une politique agressive !] — et voyez où nous en sommes ! Sa véritable nature a récemment été révélée : un pays qui continue de nourrir des visions de grand empire et une volonté d’intimidation et d’utilisation de la force militaire brute contre les freedom-loving people

Conclusion de de defensa :

Nous ne sommes nullement, absolument pas, dans une nouvelle Guerre froide ; nous sommes dans une bataille psychologique pour la perception du monde. La Guerre froide était par définition stabilité, long terme, arrangement antagoniste; la crise actuelle est instabilité, court sinon très court terme par sa volatilité, antagonismes variables et impossibles à arranger dans un statut stable. La référence à une “nouvelle Guerre froide”, systématique du côté anglo-saxon, n’est nullement une peur qu’on se fait à soi-même ou une technique de mobilisation mais une tentative désespérée d’esprits archaïques tentant d’agripper un temps dépassé où Ouest et Est s’opposait dans le confort, avec du côté de l’“Ouest”, l’assurance faite à soi-même de représenter le mythique “monde libre”… Une tentative désespérée du rêve anglo-saxon de concilier une pulsion hégémonique irrépressible et une bonne conscience morale qui assure le sommeil paisible.

Autrement dit, ça va barder. Pour une claque, ça c’est une claque. Tout le monde a compris.

En fait, la solution est peut-être là, toute simple (Égalité et Réconciliation) :

Le président russe, Dmitri Medvedev, tout à fait conscient que la Georgie atlantiste renouvellera ses agressions envers les minorités ossètes et abkhazes dès que Washington en fera la demande, a préféré que son pays reconnaisse l’indépendance des deux républiques séparatistes qui en avaient fait la demande une semaine plus tôt. La marine russe en mer noire s’assurant que le blocus des côtes empêche l’Otan d’armer la Georgie par bateaux

Ainsi, la Russie n’aurait pas brûlé ses vaisseaux, pas plus que ne le fit Cortez ; elle aurait simplement mangé, une bonne fois pour toute, la pomme de discorde. Si vous préférez, elle a tranché le nœud gordien. Désormais, il est clair pour tout le monde qu’attaquer l’Ossétie serait attaquer la Russie. Il s’agit donc d’une grande clarification régionale pour le grand malheur des freedom-loving people. Maintenant, s’ils veulent cogner dans ce coin, ils doivent cogner sur la Russie. La Russie les a mis au pied du mur, mais elle est aussi, de ce fait, au pied du mur, de l’autre côté. Plutôt une fin effroyable qu’un effroi sans fin. Le licencié Verrière ne s’exprimait que par des proverbes et ainsi faisait souvent Sancho Pança.

 

Les USA seront-ils sauvés (et le monde avec), comme la Russie, par leurs siloviki ? →  

 

L’armée est la seule institution bénéficiant encore aujourd’hui d’une forte crédibilité aux Etats-Unis. Des dizaines de millions d’Américains en dépendent pour leur travail, leurs études, leurs contrats,... Elle constitue l’une des rares colonnes vertébrales nationales du pays. Ses chefs sont médiatisés. Ils critiquent de plus en plus la classe politique qu’ils accusent de trahir le peuple et l’armée. Le succès récent du général Sanchez, ancien patron de l’armée US en Irak, avec cette rhétorique en dit long sur l’état d’esprit dans le pays. L’accueil du général Petraeus, actuel patron de l’armée en Irak, au Congrès lors de son audition sur la situation en Irak complète le portrait : comme l’ont souligné plusieurs observateurs américains, on aurait dit l’accueil d’un général romain victorieux par un Sénat romain aux ordres. Ce sont d’ailleurs désormais les militaires qui décident sur les grandes options de la guerre en Irak. Attendons de voir ce qu’ils vont faire sur le cas turc. Plus personne dans la classe politique américaine, y compris chez les démocrates, n’ose critiquer les chefs de l’armée qui sont pourtant plus que de simple « victimes » de « politiques irresponsables » dans la débâcle irakienne.

Pour cette puissance désormais centrale du système politique américain, la crise économico-financière en cours devient un problème, car sur fond de guerres impopulaires en Irak et Afghanistan, et de récession économique dans le pays, l’élection probable d’un candidat démocrate à la Présidence d’ici un an signifierait une réduction forte des budgets alloués à la défense. Or ceci n’est tout simplement pas acceptable pour l’une des rares forces qui structure encore le pays.

La « Très Grande Dépression » désormais amorcée aux États-Unis va donc, selon LEAP/E2020, déboucher d’ici la fin 2009 sur une crise de régime aux États-Unis, dont l’armée sera l’un des principaux acteurs.

USA et Russie, même combat !

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MOSCOU, 28 août — RIA Novosti. L’incapacité des États-Unis à retenir la Géorgie qui a attaqué l’Ossétie du Sud a remis en cause les relations russo-américaines, a déclaré le premier ministre Vladimir Poutine interviewé par la chaîne CNN.

« L’incapacité des Américains à arrêter la Géorgie qui a lancé une agression a évidemment remis en cause nos rapports bilatéraux. Mais ce qui est plus alarmant c’est que nos partenaires américains ont formé et équipé l’armée géorgienne », a précisé le chef du gouvernement russe.

 

Une diplomatie en ruines par Eric Walberg (Weekly al Ahram – traduction Alternatives Inter) →  

 

La stratégie de Saakashvili est également une réminiscence de la conquête israélienne de 1948 : en bombardant les civils il apporte la preuve qu’il voulait conquérir l’Ossètie sans ses habitants ossètes. Dans cet objectif il a bombardé la capitale Tskhinvali, poussant la moitié de ses habitants à traverser les montagnes vers le côté russe. Chance pour les Ossètes, et à la différence des Palestiniens, ils disposaient d’un protecteur digne de confiance !

Pour ceux qui ne comprendraient pas la comparaison, qu’ils lisent : Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Ilan Pappé, Fayard, 2008. Il s’agit d’un crime de nettoyage ethnique caractérisé (et non d’un génocide comme le prétendirent les Russes). Grâce à l’intervention des Russes ce crime fut limité à n’être qu’un début d’exécution assistée de militaires de deux puissances étrangères, l’une fondée sur un génocide, fort ancien, il est vrai, l’autre sur un nettoyage ethnique qui dure depuis soixante ans (des spécialistes en quelque sorte), circonstances aggravantes. Il n’y a pas seulement tentative de nettoyage ethnique, mais crime de haute trahison. Que penser du président d’une République qui fait tirer sur son peuple ? C’est la fable du jugement de Salomon : si ce peuple était réellement son peuple, il n’aurait pas fait tirer dessus, qui plus est : de nuit et avec des engins dépourvus de toute précision, autrement dit, pour tuer et pour terroriser. Salaud. Démocraste. Mange ta cravate rouge sang.

La surenchère [anti-russe] actuelle est infantile et dangereuse. La Russie n’est plus faible ni désorganisée et pourrait très facilement — et avec une excellente justification historique — annexer Sébastopol et même la péninsule de Crimée en entier où les Russes et les Tatars représentent 70 % de la population et qui était partie intégrante de la Russie depuis l’époque de Catherine la Grande [Catherine II]. En même temps, la Russie n’est ni belliqueuse ni en guerre, à la différence d’une certaine autre superpuissance, et les « présidents » mentalement dérangés des « républiques » seraient avisés de reconnaître devoir vivre côte à côte avec cette puissante nation, et en tirer le meilleur et non pas le pire. Au cas où ce point ne serait toujours pas clair, si l’Ukraine arrêtait ses provocations, elle n’aura aucun souci à se faire sur une quelconque perte de « souveraineté ».

Non les Rrrusses ne veulent pas la guerrre mais ils n’ont pas peurrr de la fairrre car leurs soldats ne sont pas en porcelaine (colonels Qiao und Wang). ♫ Abdel Wahab ♫ Maqam Sikah Baladi

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● Non, les navires de l’OTAN ne sont pas dans la Mer noire, ils sont dans la merde noire.

● En fait, le vieux laïcar Siné fut protégé par Allah, le grand caricaturé. Dieu a égaré le blasphémateur Charly Val et, celui-ci ne se sentant plus pisser, il courut à sa propre perte. Je n’ai pas le temps de trouver le verset, mais il doit ressembler à ça. Dieu a exténué le blasphémateur. Merci Dieu. Bon débarras.

● Un caniche atlantiste de race kouchniaque, spécialement dressé pour l’ingérence,  menace les Russes d’une « élaboration d’un texte fort ».

 

Isabelle Facon plus forte que Bernard Lévy (Mondialisation.ca) →  

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● Peut-être que l’Union européenne, cette grosse salope, va obliger les Ossètres à revoter.

● Il est amusant de constater que les Russes, pourtant habitués des cuites carabinées (sauf le colonel Poutine, évidemment), sont les seuls aujourd’hui à ne pas avoir la langue de bois. Ils disent ce qu’ils pensent. It’s realpolitik, stupid ! Non les Russes n’ont pas peur de la guerre. Déjà, du temps de l’URSS, c’était le seul pays à ne pas avoir d’idéologie car personne ne croyait à la propagande gouvernementale, ce qui n’est évidemment pas le cas des crétins occhidentaux. Il n’y a jamais eu de virtualisme en Russie, à part les villages Potemkine. D’ailleurs, ils en font un peu trop. Certes « Mon Ossetie dans le cul de ton Kosovo » ce n’est pas de la langue de bois, mais c’est quand même très vulgaire.

 

L’épouvantail de la dette publique Par Bruno Tinel et Franck Van de Velde  →  

 

Quelles sont les causes de la spirale ascendante ?

Le fait que, à la faveur d’un changement de doctrine chez les banquiers centraux, d’abord aux États-Unis, puis en Europe, le taux d’intérêt soit passé au-dessus du taux de croissance depuis le début des années 1980 constitue l’élément déterminant de la montée de l’endettement. Il est en effet devenu plus intéressant de gérer son portefeuille de titres que d’investir dans la sphère productive pour développer l’activité, embaucher, innover, etc. La rente a pris le pas sur l’entreprise : on veut posséder sans produire. Or c’est là la condition structurelle de la financiarisation, laquelle requiert pour préalable un ensemble de dispositions légales et institutionnelles, comme, par exemple, la libéralisation de la circulation des capitaux mise en place par l’Acte unique européen, signé en 1986, sous la houlette de M. Jacques Delors. [donc il n’y a pas de fatalité, tout cela est voulu et l’ont sait qui le veut et pourquoi. Cela se fait au grand jour]

La financiarisation découle de transformations institutionnelles qui incitent à épargner et qui drainent cette épargne vers les marchés financiers. En retour, cette financiarisation réclame sans cesse de nouvelles transformations : lois sur les retraites, favorables à l’essor d’un régime par capitalisation (« réformes » Balladur en 1993 et Fillon en 2003). Autant de dispositions nouvelles qui expliquent pourquoi les agents économiques privés, plutôt que de consommer et d’investir suffisamment pour assurer le plein-emploi, recherchent si activement des titres. [autrement dit sans détours : les faiseurs de pognons veulent faire du pognon avec des choses sur lesquelles ils ne faisaient pas de pognon jusqu’à présent : sécurité sociale, hôpital, chemins de fer, autoroutes, retraites etc. Il n’y a ni mystère, ni fatalité, mais volonté de la part des enculeurs. Ces ordures savent exactement ce qu’ils font. TINA est une pompe à phynance qui pompe dans la poche des pauvres et refoule dans celle des riches. Il n’y a pas de mystère ni de fatalité. Pourquoi se gêneraient-ils, je vous le demande, avec ces connards de chitoyens qui se prennent pour des citoyens.]

Mais un élément fiscal s’ajoute à ces déterminants macroéconomiques et institutionnels. D’importantes « réformes » ont substitué à la progressivité de l’impôt de nouveaux prélèvements proportionnels sur les revenus, telles la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). En déplaçant la charge fiscale des foyers les plus cossus vers les revenus moyens et modestes, ces « réformes » ont favorisé les contribuables dont la « propension à épargner » est la plus forte. Et alimenté la demande de titres... En baissant les impôts des riches, les gouvernements ont simultanément contribué à déséquilibrer les finances publiques et obligé l’État à offrir des titres sur les marchés financiers. [c’est l’essence même de TINA de Regan et Thatcher et il n’y a là nulle fatalité. Au lieu de se financer par l’impôt auprès des riches, l’État se financera en empruntant les impôts qu’il a cessé de percevoir et versera une rente aux riches prêteurs. C’est le vice même, mais c’est d’une parfaite clarté et il n’y a nulle fatalité. La seule fatalité, c’est que tous les enculeurs agissent concomitamment dans tous les pays. C’est eux la seule classe qui existe et la seule internationale. À la Banque des règlement internationaux de Bâle, on fait schmolitz.]

Ce qu’autrefois l’État obtenait de la part des ménages aisés sous la forme d’un prélèvement fiscal, il ne peut désormais l’escompter qu’en échange d’un taux d’intérêt payé par l’ensemble des contribuables. Ainsi, les concessions fiscales accordées aux riches ont créé d’un seul coup un surcroît de dette publique et de rente privée. Elles ont mis en place un flux de redistribution à l’envers. Les riches bénéficient alors d’une double récompense : le cadeau fiscal d’un côté, et le paiement d’intérêts de l’autre. Le premier leur permet de dégager l’épargne qui financera la dette. Laquelle a été créée par le cadeau fiscal lui-même. Une telle mécanique, que l’on prétend contredire par d’éternels « plans de rigueur», trouverait un meilleur remède dans un retour à l’impôt

J’aime bien « éternels plans de rigueur ». Pour prendre la laine des moutons, il faut les tondre, tout cela sous le même prétexte fallacieux inventé par l’imbécile criminel Hayek  : l’État serait un dilapidateur incapable. Pour que les ouvriers aient un bon pouvoir d’achat, il faut de bons salaires ce que savait très bien Henri Ford et lui a parfaitement réussi. Le mini président simplifié et modificatif est un bateleur. C’est le président de l’Axe du pognon et son frère Guillaume délégué général de Médéric (société mérovingienne) attend que la sécurité sociale lui échoie. Certes le président ne fera pas de pognon pendant son mandat, mais il fera tout, en démantelant la sécurité sociale (entreprise commencée bien avant lui), pour que son frangin puisse en faire, plus tard. (voir ici aussi. Merveilleux pays que ces USA)

 

La crise financière et l’héritage de Milton Friedman par James K. Galbraith (junior) →  

 

Le contrôle des dégâts : Noam Chomsky et le conflit israélo-israélien →  

Contrairement aux théories de Chomsky, les États-Unis n’ont aucun intérêt à soutenir Israël →  

Comment Chomsky a occulté l’influence du lobby pro-israélien sur la politique des États-Unis →  
par Jeffrey Blankfort       

Étonnant ! DOC 2011-06-13-1 / DOC 2011-06-13-2 / DOC 2011-06-13-3

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● Selon la vieille coutume russe, le président Medvedef a tapé sur la table avec le talon de sa chaussure. Ça caquète dans le poulailler.

● Les dernières aventures de Bernard Lévy. Attaque du Liban en 2006 : une fois de trop. Charlie Val : une fois de trop. Attaque de l’Ossetie : une fois de trop. Bernard Lévy qui dégoise sur l’attaque de la Georgie : une fois de trop. Times are a-changing. Le Net terrasse Charlie Val. Le fabulateur Lévy est un thermomètre fiché dans le trou du cul du monde. Il permet d’en prendre la température (que doit être un tel monde pour publier un tel mythomane ? Virtualiste, évidemment) : 27°2 le matin. Hypothermie. La fin est proche.

● On apprend tous les jours. Mort se dit смерть en rrrusse soit smiertch (ь : signe mou). Donc une allusion possible m’avait échappé dans les films de l’agent James Bond de Bayonne : S.M.E.R.S.H fait peut-être référence à смерть, l’ennemie des Hamériquains.

 

Guerre du Caucase : entretien avec Alexander Rahr (Géostrategie) →  

 

Les réactions agressives de Bush démontrent plutôt son désarroi. Toutes les ONG, téléguidées par les États-Unis, qui ont tenté, au cours de ces dernières années, de mettre sur pied, avec la Géorgie, une “Alliance de la Mer Noire” alignée sur l’atlantisme et dont les objectifs auraient été d’éloigner au maximum les Russes de la région maritime pontique, sont désormais devant des ruines, leurs efforts n’ayant conduit à rien.

 

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Un ministre géorgien reconnaît une erreur de calcul de Tbilissi. La Géorgie ne s’attendait pas à ce que la Russie réponde à sa démonstration de force en Ossétie du Sud et n’était pas préparée à l’assaut qui s’en est suivi, a reconnu le vice-ministre géorgien de la défense Batu Kutelia, dans une interview publiée vendredi par le Financial Times depuis Tbilissi. « Malheureusement, nous n’avons pas attaché suffisamment d’importance à cela (...). Nous ne nous préparions pas à une telle éventualité, a-t-il dit. Je ne pensais pas qu’un membre du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’OSCE réagirait de cette manière », a-t-il ajouté. M. Kutelia a également admis que la Géorgie ne disposait pas d’une capacité de défense suffisante quand elle a lancé son offensive en Ossétie du Sud le 7 août, provoquant une réaction violente de la Russie. — (AFP 22 août 2008)

 

Êtes-vous prêt pour une guerre nucléaire ? (par Paul Craig Roberts)  →  

 

Les États-Unis bafouillent sur l’échec de l’Otan (par Kaveh L Afrasiabi)  →  

 

Pour sa part, l’échec de l’Union Européenne à offrir à la Russie une structure adéquate pour un partenariat stratégique, reflété par son incapacité à proposer un nouvel accord de coopération avec Moscou, est aussi une cause de la crise actuelle.

Mais, avec la Russie décrivant constamment ses relations avec l’UE comme le pilier fondamental de sa politique étrangère, l’UE n’a d’autre choix aujourd’hui que de reformuler son calcul en matière de sécurité, en partie dans l’ombre de la Russie. Pour les voisins de la Russie tels que l’Ukraine et la Géorgie, qui nourrissent toujours l’idée de rejoindre l’Otan, la guerre en Géorgie n’a fait que cimenter le pouvoir de veto de Moscou, à moins que ces pays ne soient prêts à s’engager dans de pires résultats.

En ce qui concerne la Chine, qui s’est limitée à une réaction étudiée à ces développements au rythme infernal, les chances sont que Pékin maintienne sa réelle sympathie pour la Russie et, dans ce milieu international d’après 11 septembre 2001, Pékin et Moscou ont une cause commune bien plus grande vis-à-vis de l’unilatéralisme étasunien et de l’expansion de l’Otan qu’elles n’ont de désaccords sur les tactiques spécifiques et les sous-stratégies. En un mot, nous pouvons nous attendre dans un futur proche à une coopération sino-russe plus étroite en matière de sécurité, par l’intermédiaire de l’Organisation de la Coopération de Shanghai, à cause des deux puissances perçues comme menaces, les Etats-Unis et l’Otan.

Etant donné les dégâts à long-terme sur les relations russo-américaines qui résulteront de cette crise et l’insistance des Etats-Unis sur le fait qu’ils n’ont rien fait de mal et que Moscou porte toute la responsabilité, une nouvelle ère de relations glaciales rappelant la Guerre Froide s’est maintenant établie et elle se poursuivra dans la prochaine administration étasunienne, quel que soit le vainqueur des élections présidentielles aux Etats-Unis en novembre.

Bien qu’en surface, l’attitude « soyons fermes avec la Russie » du Sénateur Républicain John McCain puisse sembler avoir bénéficié de cette crise, propulsant les électeurs américains vers des élections en novembre plus centrées sur les questions de sécurité, il est clair qu’une politique étasunienne intelligente devra introduire plus d’éléments de diplomatie envers Moscou pour pouvoir être couronnée de succès. Cela signifie faire plus attention à l’état d’esprit, à la psychologie politique et aux menaces perçues de sécurité nationale de la Russie, au lieu de les rejeter comme étant « absurdes », ainsi que Rice l’a fait, il n’y a pas très longtemps.

 

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♫ ♫ ♫ Debka. Je comprends pourquoi il y a tant de terroristes dans ces pays : c’est plein de bombes. Là où il y a des bombes, il y a des terroristes. Je comprends la sagesse des anciens qui imposèrent le port du voile aux femmes : c’était une question de salut public. Il faudrait promulguer partout cet arrêt : sous peine de mort, les femmes belles doivent être voilées. Le lendemain, toutes les femmes seraient voilées.

 

La mèche est-elle allumée ? (de defensa)  →  

 

Les affirmations des États-Unis comme quoi le système de missiles anti-missiles ne serait dirigé que vers l’Iran ont été récemment debunked dans un article publié dans le Blätter für deutsche und internazionale Politik, le journal de politique et de politique étrangère le plus largement lu.

Dans une section de son essai intitulé « La logique stratégique du bouclier antimissile », l’auteur, Hauke Ritz, insiste sur le fait que le stationnement du système en Pologne et en République tchèque « n’est pas du tout conçu pour intercepter des missiles iraniens ».

Ritz souligne que les militaires iraniens n’ont pas de missiles d’une portée suffisante pour atteindre l’Europe et qu’il faudrait une longue période de temps pour les développer et les construire. Il note également que le Département d’État américain a rejeté une proposition Russe pour la mise en place d’un système antimissile conjoint  États-Unis-Russie en Azerbaïdjan, qui pourrait intercepter et détruire tout missile iranien au début de sa trajectoire de vol.

L’auteur conclut « Le fait que les États-Unis ont rejeté cette proposition de compromis ne permet qu’une seule conclusion : que le bouclier antimissile est dirigé d’abord et avant tout non pas contre l’Iran, mais contre la Russie. Cela est souligné par le fait que les autres bases pour le système anti-missiles sont également situées dans des régions frontalières de la Russie, par exemple en Alaska. »

En décrivant le rôle du système anti-missiles, l’article établit que celui-ci n’entend pas être un moyen de dissuasion contre une attaque nucléaire — sur le modèle de la guerre froide de mise en place d’un système de « destruction mutuelle assurée » (MAD) — mais plutôt un composant essentiel d’une stratégie de première frappe de la part des USA.

Ritz écrit : « L’importance stratégique du système consiste en l’interception des quelques douzaines [seulement ? Merde ! Au boulot les gars. Et les sous-marins lanceurs d’engins ?] de missiles que Moscou est capable de lancer à la suite d’une première frappe américaine… Le système de missiles est donc un élément crucial dans la tentative de développer une capacité de première frappe nucléaire contre la Russie. Le plan initial comprend tout juste l’installation de dix missiles d’interception en Pologne. Mais une fois le système mis en place, leur nombre pourrait être augmenté facilement. »

Enfin, l’auteur se réfère à un article dans le magazine américain Foreign Affairs en 2006, intitulé The Rise of US Nuclear Primacy, qui fait valoir que les États-Unis ont actuellement des avantages uniques dans la conduite de la guerre nucléaire. Ritz conclut : « Cet article rend très claire la fonction réelle du système de missiles : elle est de garantir aux États-Unis la capacité de mener à bien une guerre nucléaire de première frappe sans courir le risque d’une contre-frappe [tu parles Charles. Qui sait ?]. Si cette capacité peut être atteinte, elle peut être employée comme un argument géopolitique, afin de mettre en œuvre des intérêts nationaux. »  [tiens ! eux, ils ont droit aux intérêts nationaux, les Russes, non. Pourquoi se gêner ?]

L’analyse de Ritz du système de bouclier antimissile comme composante essentielle d’une stratégie de première frappe souligne l’énorme et  croissant danger que l’escalade du conflit entre les États-Unis et la Russie puisse déclencher une conflagration nucléaire. 

Traduction, by Heil Myself ! du passage en anglais dans l’article.

 

Eh bin, mon baron, c’est du propre ! (L.O.) →  

 

Pierre de Coubertin, élitiste, misogyne, colonialiste et raciste

 

« Nous devons à Pierre de Coubertin, revendique aujourd’hui le CIO, toute l’organisation des Jeux olympiques, qui ont bénéficié de son esprit méthodique, précis et de sa large compréhension des aspirations et des besoins de la jeunesse. » Mais même pour son époque, le fondateur des Jeux olympiques modernes, le baron Pierre de Coubertin, était un sacré réactionnaire.

La philosophie qui présidait aux Jeux modernes était sans ambiguïté : « La première caractéristique de l’olympisme est d’être une religion, disait-il. En ciselant son corps par l’exercice, l’athlète antique honorait les dieux. L’athlète moderne fait de même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »

Les premiers Jeux furent même marqués par un racisme éhonté. « Je suis un colonial fanatique », écrivait sans mentir le baron Coubertin. Il était raciste, persuadé de la supériorité des Blancs sur les Noirs : « À la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ». Il affirmait ainsi sa vision de la hiérarchie entre les peuples de la planète : « Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Hé bien ! C’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts. »

Coubertin était résolument hostile à la participation des femmes aux JO, qu’il appelait « les olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes », sauf à un titre : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. » Même pour les milieux bourgeois de son époque, Coubertin sentait la naphtaline.

Avant de mourir en 1937, il trouva un ultime motif de satisfaction : les JO de Berlin en 1936. Alors que bien des gens réclamaient leur boycott, Coubertin soutint de bon cœur le régime hitlérien qu’il admirait : « La onzième olympiade s’accomplit sur un plan magnifique. J’ai l’impression que toute l’Allemagne, depuis son chef jusqu’au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd’hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. » Hitler lui renvoya l’ascenseur en proposant Coubertin pour le prix Nobel, ce que l’Académie Nobel, pourtant très conservatrice, refusa.

Finalement, le baron est arrivé à pied par la Chine.

 

L’OTAN, combien de divisions ? (de defensa) →  

 

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Pas facile, la route, mais large

 

Qui est responsable de la politique russe des USA ?

William Pfaff

 

Paris, 19 août 2008 — Une convaincante explication de l’origine et du développement de la guerre entre la Russie et la Géorgie est donnée par le New York Times qui attribue la responsabilité de la guerre à ce qu’il décrit charitablement comme « mauvais calcul, signaux mésinterprétés, présomption ».

La seule chose qu’elle ne précise pas est le responsable en dernier ressort d’une  politique américaine envers la Russie qui,  depuis l’effondrement de l’Union soviétique, fut agressive, militairement dominatrice et menaçante pour l’intégrité de la Russie, sans le moindre but discernable. Le classique commentaire occhidental accuse les gouvernements de l’OTAN d’avoir sous-estimé « La détermination de la Russie à dominer sa sphère traditionnelle d’influence. »

C’est faux. La Russie fut étonnamment tolérante devant le succès de l’Ouest dans ses efforts d’annexion de sa « sphère traditionnelle d’influence », si ce terme désigne le Pacte de Varsovie, qui jusqu’en 1991 était la contrepartie communiste de l’OTAN, maintenant des troupes pour appliquer ce que l’on appelle la doctrine Brejnev, qui soutenait que l’adhésion au Pacte de Varsovie et au « bloc socialiste » serait irréversible.

Mikhail Gorbachev l’a inversée. Il a retiré ses troupes de l’Afghanistan.

L’OTAN fut redéfini par le premier président George Bush, ainsi qu’il le raconte dans ses mémoires, comme « instrument politique de la stabilité de l’Europe » plutôt que force d’affrontement militaire. Dans ces termes Gorbatchev accepta l’unification de l’Allemagne au sein de l’OTAN. Les États du Pacte de Varsovie ont été invités à suivre leur propre chemin, et ils l’ont fait — dans l’OTAN.

Le président Bill Clinton promit à Boris Ieltsine que l’élargissement de l’OTAN se limiterait aux États d’Europe de l’Est annexés au bloc soviétique par l’armée russe pendant et juste après le seconde guerre mondiale. Ainsi, la Hongrie, la République tchèque et la Pologne, particulièrement victimes de la guerre froide furent parmi les premiers admis à l’OTAN.

En 2004, la deuxième administration Bush, notamment Condoleezza Rice, pourtant spécialiste de la Russie qui, de ce fait, aurait dû être mieux instruite, a brutalement rompu ces accords en provoquant l’admission dans l’OTAN de la Bulgarie, la Roumanie, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie (entre autres), ces trois derniers parties intégrantes, sinon volontaires, de l’Union soviétique pendant la deuxième guerre mondiale. Ni Clinton, ni le premier Président Bush, qui ont fait ces promesses, n’ont protesté.

Ensuite sont venues les « révolutions de couleur », parrainées par les Américains, en Géorgie et en Ukraine, l’installation de gouvernements pro-américains, suivie par les efforts de l’administration Bush pour obtenir de l’OTAN qu’elle leur attribue formellement un Military Action Plan for membership, une initiative fort heureusement bloquée par l’Allemagne et la France. Et en février de cette année, le Kosovo, serbe depuis le 12e siècle, fut — illégalement — déclaré nation indépendante par les États-Unis et l’Union européenne.

Ce fut le tournant décisif pour la Russie [souvenez-vous du discours de Munich du colonel Poutine]. Maintenant, les États-Unis et l’UE ont non seulement unilatéralement démembré la Serbie, mais ont tenté de faire de deux États historiquement liés à la Russie, des satellites de l’Ouest. La Géorgie et l’Ukraine n’avaient pas été seulement partie de l’Union soviétique, mais aussi de la Russie tsariste.

L’Ukraine est au cœur de l’histoire russe. Sa capitale, Kiev, fut au centre de la principauté Rus au Moyen-Age, de laquelle la Russie moderne descend, et a toujours été connue sous le nom de « la mère des villes russes »

La Géorgie a une histoire caucasienne complexe et tourmentée de conflit avec des pouvoirs voisins, mais au 18ème siècle, volontairement, son monarque devint un vassal du Tsar en échange d’une protection. Depuis, la Géorgie fit intégralement partie de l’histoire russe. Staline lui-même, et son puissant chef de la police secrète Lavrenti Beria (qui, croit-on, a assassiné Staline pour mettre fin à la dernière grande purge stalinienne) étaient tous deux Géorgiens, de même que d’autres grands leaders bolcheviks.

On peut comprendre qu’un hystérique et démagogique nationaliste géorgien comme Mikhail Saakashvili puisse penser qu’il pourrait effacer la longue dissidence ethnique dans son pays en attaquant les gardiens de la Paix russes légalement stationnés dans les enclaves afin de protéger les dissidents. Mais qui, à Washington, est le promoteur de cette stratégie d’hostilité politique et militaire d’encerclement de la Russie ? Quel intérêt concevable de l’Occhident cela peut-il servir ?

Il s’agit d’une politique insensée, apparemment destinée à intimider la Russie, mais pourquoi ? Dans un souci de perpétuer les tensions internationales afin de soutenir les forces qui, avec Bush et Cheney, promurent des règles exécutives constitutionnellement irresponsables aux États-Unis ?

C’est une question très grave, quoique traitée dans la presse américaine comme si les États-Unis n’étaient pas en train de jouer avec de la dynamite. La Russie est une puissante nation nucléaire avec des intérêts nationaux légitimes [pourquoi cette nation n’aurait-elle pas d’intérêts légitimes ?]. La Russie n’est plus cet État messianique et idéologique avec des ambitions mondiales qu’était l’Union soviétique. Ces adjectifs décrivent les États-Unis aujourd’hui, ainsi que la politique menée envers la Russie par les administrations des deux Bush et de Clinton.

Le conseil le plus judicieux que j’aie entendu est venu de la part des Européens [merci, merci], adressé à d’autres Européens. Il est de rompre avec cette politique américaine d’agression insensée et de confrontation avec la Russie, et de suivre les succès de la médiation Sarkozy en Géorgie avec un effort pour établir des termes européens pour résoudre cette crise, en ignorant les États-Unis.

Saakachvili n’est pas de nature à constituer un obstacle. Son peuple pourra bientôt se débarrasser de l’auteur de ce fiasco, qui a humilié son propre pays, l’OTAN et les États-Unis ainsi bien. Peut-être un ami anticipera-t-il une citoyenneté indignée en offrant à Saakashvili une bouteille de scotch et un pistolet chargé, et en fermant à clef la porte du bureau. Bush et Rice seront bientôt sortis de scène — mais qui sait ce qui va suivre.

L’initiative européenne est sensée. Oublions Washington et approchons la Russie avec une proposition pour une nouvelle relation constructive avec l’Europe, l’arbitrage et la résolution de ses problèmes avec la Pologne, l’Ukraine et la Géorgie de la même manière que ces questions furent traitées au sein de l’Europe. Il faudrait une Europe très courageuse pour le faire, mais les États-Unis sur leur cours actuel peuvent la laisser sans beaucoup de choix.

 

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Cet article provient de William Pfaff. http://www.williampfaff.com

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Tanslated by Google Translator® revised by Heil Myself !

 

Les Amères loques ont foutu le feu au lac. They speak loud and carry a hammer lock.

 

Étonnant : Israël complice des Russes ! (Anshel Pfeffer — Haaretz)  →  

Once the Atlantic Alliance is shattered, America’s lifeline to the world is kaput (By Mike Whitney, Information Clearing House, traduit par AlterInfo)  →  

 

L’Axe du pognon (de defensa)  →  

 

“When I arrived in the operations room I saw a book of IDF safety instructions that shouldn’t have been there,” he said. “There were IDF CDs that explicitly said, ‘Confidential’ documenting army activities, charts from special units’ operations, and officers’ names. » He added that the room was not guarded, making this information easily obtainable to everyone.

Tomer said the main reason for the infidelity was mercenary. “The training companies wanted to finish the projects as quickly as possible in order to create more projects and make more money, » he said. “We knew the training had to be completed quickly because the soldiers would soon have to get into real military activity.” He added that the Georgian officers told their soldiers they would be going to help NATO forces in Iraq, while the real objective was Ossetia and Abkhazia.

Voilà où mène l’appât du gain, voilà la grande civilisation à l’œuvre, voilà des gens punis par où ils pèchent. Sacrés money grubbers. Gruber la monnaie (faire du pognon) est la seule valeur hamèriquaine. J’espère que tous les Russes, sans exception, sont pliés de rire. Les non-Russes peuvent rire aussi. D’ailleurs même Nasrallah en a ri. Certes un saint homme ne devrait pas se moquer des malheurs d’autrui, mais là, le cas est spécial ; il s’agit de l’axe de l’argent (money grubbers axis) qui sévit depuis deux siècles sur cette planète apportant partout malheur, misère, famine et esclavage tout cela aux noms de Liberté, Démocratie, Progrès, Civilisation et Prospérité. Il n’est pas besoin d’être Hegel pour constater que les choses avancent par le mauvais côté, mais il est temps de mettre fin à cet axe de l’argent qui a fait tant de mal et qui s’autorise du mal qu’il a déjà fait pour prétendre en faire d’autre. Le crime est le stade suprême du capitalisme. Ah ! la Démocratie ! la Liberté ! C’est pas beau, ça ? À Strasbourg, le plafond du parlement leur tombe sur la tête. C’est à mourir de rire. Ordures et décombres.

Dernière bouffonnerie : il paraît que Al yamamah signifie Le pigeon ! Le président de la Georgie est Américain, le directeur du port de Poti est Anglais et des investisseurs Arabes possèdent 51% de ce port. Aucun doute n’est possible, il s’agit bien de l’axe du pognon. « La brutalité et l’intimidation ne sont pas une manière acceptable de mener la politique étrangère au XXIe siècle » a déclaré le président américain George W. Bush. Farceur. Etc.

● Axe du pognon

*   *   *

● Le niquisme ! mais c’est ce que j’appelle l’enculisme. Le président est l’enfant de son siècle.

● La bonne nouvelle du jour par Tropical Bear. Fin du rebond technique. À quand la fin des haricots ?

● Liban : Extraits d’un entretien avec Yves Bonnet, ancien directeur de la DST (Géostratégie)

● Rice a déclaré que la réputation de la Russie était en lambeaux. Les Russes viennent de prouver, après maints avertissements, qu’ils en avaient assez de tant d’arrogance et de suffisance. Medvedev : « La flotte russe de la mer Noire fera l’objet d’une attention privilégiée de notre part, et qu’on ne nous indique surtout pas le comportement à adopter. Nous agirons en conformité avec les accords internationaux et les directives que je donnerai en tant que commandant suprême des forces armées … toute intervention grossière n’aboutira à rien de bon. » (Novosti). « Le respect, le président russe l’a justement évoqué à Koursk : “Nous voulons être respectés. Nous voulons que notre peuple, nos valeurs soient respectés.” “Nous avons toutes les ressources nécessaires, politiques, économiques et militaires. Quiconque a encore des illusions à ce sujet doit les abandonner.” » (Le Figaro). Tout ce qu’ils demandent, c’est de la politesse. C’est évidemment trop demander aux Amères loques et à leurs laquais. Sous l’ancien régime, plus le maître était puissant, plus les laquais étaient impertinents… avec les autres laquais. En se prélassant en Georgie, les Russes sont en train de donner une leçon de politesse aux ploucs hamériquains et à leurs laquais. Plus les Amères loques seront arrogants, plus ils se prélasseront. Les Russes ne sont ni des nègres, ni des serbes… ni des Palestiniens, ni des Irakiens etc. La vieille Russie est de retour.

« La position très ferme du chef de l’État russe a reçu lundi le soutien de Mikhaïl Gorbatchev. Le dernier chef de l’Union soviétique a justifié l’offensive militaire. “Toutes ces dernières années, la Russie a été mise devant des faits accomplis : le Kosovo, la sortie du traité antimissile et le déploiement des sites antimissiles dans les pays voisins ou encore l’élargissement incessant de l’Otan, etc.”, écrit Mikhaïl Gorbatchev dans une tribune publiée par le journal Novaïa Gazeta dont il est actionnaire. L’homme qui mit fin à la guerre froide suggère que les Occhidentaux “changent de ton” vis-à-vis de la Russie. » (Le Figaro).  Les écraseurs de problèmes doivent changer de ton. C’est clair, c’est simple. À titre pédagogique, les Russes ont écrasé un petit problème pour montrer ce que c’est que d’écraser un petit problème et qu’eux aussi, Russes, seraient capables d’écraser au besoin un gros problème et même un très gros problème.

● Le président Sarkhözy est le président du pognon et seulement du pognon. Certes, il ne fera pas de pognon pendant son mandat, mais tout ce qu’il fait, comme on peut déjà le constater, il le fait au seul bénéfice du pognon. Il est le président de l’axe du pognon.

 

Un désarroi grand comme une civilisation (de defensa) →  

 

Le sentiment de la “catastrophe”, à considérer l’“agenda” des semaines et des mois à venir, notamment la voie où s’est engagée l’OTAN, qui sera sans doute absurdement confirmée car la vaniteuse et satisfaite civilisation occidentale ne recule jamais dans son entreprise de démocratisation des barbares des franges extérieures, jusqu’à l’Ukraine bien entendu : “If the West was surprised by the ferocity of Russia’s action in Georgia, the struggle over Ukraine will be far more intense. Many Russians regard their western neighbour as part of their homeland, a view shared by many Russian-speaking Ukrainians. Moscow and Kiev are already locked in a bitter dispute about the future of the Black Sea Fleet base at Sevastopol. Nato membership would exacerbate the row. Any outbreak of violence could have huge repercussions.”

C’est-à-dire, observe Beeston, effaré, à partir de la crise géorgienne agissant comme un détonateur, un incendie qui ne s’arrêterait plus: “This conflict threatens to trigger a struggle that, if badly handled, could consume an entire continent.”

Bien, nous ne partageons pas nécessairement cette sombre appréciation de notre destin pour les semaines et les mois à venir. Nous serions plutôt pour un mélange de Gür, qui commençait notre propos, et de Beeston, qui le termine. Nous pensons également, plutôt que d’applaudir à une extraordinaire performance de Poutine dans la crise géorgienne comme fait Binyon, que cette crise est surtout, voire exclusivement pour son fondement due à l’absurdité de la politique occidentaliste sous inspiration américaniste, qui empile partout des puissances agressives sans leur donner aucun moyen de réaliser leurs objectifs ; c’est elle qui enfanta Saakachvili, qui l’arma et qui l’équipa, qui lui donna l’illusion de puissance qui le conduisit à sa grossière erreur du 7 août, et c’est elle, bien entendu, qui ne fit rien pour tenir la promesse implicite de soutien qu’elle lui avait faite. Les circonstances opérationnelles et la résolution politique font que la Russie était absolument prête à saisir l’occasion qui s’offrait à elle. Elle la saisit. L’affaire géorgienne est beaucoup plus une défaite majeure de la politique américaniste qu’une victoire de la politique russe.

Il reste que cette circonstance dramatique établit de nouvelles conditions, également dramatiques, qui peuvent justifier certains aspects de la vision apocalyptique de Beeston, – de son point de vue d’atlantiste, sans aucun doute, mais gardant à l’esprit qu’il s’agit d’un point de vue, qui implique une politique bien précise. Il reste que le moment est sans aucun doute historique. En un sens qui paraphrase le soldat-poète Alan Deere à Verdun, “nous avons rendez-vous avec l’Histoire” (Alan Deere, lui, écrivait qu’il avait “rendez-vous avec la mort”, et qu’il ne manquerait pas ce rendez-vous, “fidèle à la parole donnée”, – ce qui fut fait car, en ce temps-là, on avait encore une parole). Nous rencontrons la tragédie du monde, avec toutes ses inconnues et ses incertitudes terribles, – mais tout, tout vaut mieux que les épouvantables mensonges, que le conformisme collant comme du miel, que la fermeture de l’esprit de cette intoxication mortelle de la psychologie qu’est leur virtualisme.

 

Le discours de la méthode (de defensa) →  

  

Même si l’on peut être en désaccord sur l’analyse de fond de The Independent, qui fait la part un peu trop belle à la responsabilité russe dans la crise actuelle, et pas assez à celle de l’Occhident, on doit admettre que le quotidien britannique aborde là un problème fondamental. Il s’agit de changer de méthode, de revenir à la diplomatie, d’abandonner l’invective satisfaite, l’anathème diabolisante, la fureur manichéenne. (Nous comprenons bien, pour notre part, à propos du fond des choses, que cette incitation signifie de prendre en compte la perspective de la durée qui est la condition sine qua non d’une diplomatie intelligente et pacificatrice. Outre ce que l’“Ouest” demande aux Russes, il s’agit que “l’Ouest” ne soit plus l’Ouest tel qu’il l’est depuis la chute de l’URSS ; il s’agit que les USA ne soient plus arrogants, sûrs d’eux-mêmes et sûrs de détenir la vérité du monde, irresponsables et déstabilisateurs et ainsi de suite ; il s’agit que l’Europe ne soit plus aveuglément suiviste, derrière les USA, et ne se sente plus investie de l’impératif moral de commencer toute négociation avec les Russes par une admonestation d’une demi-heure sur les droits de l’homme et la démocratie en Russie. Et ainsi de suite.)

The Independent et Anderson ont parfaitement raison dans leur appel. On notera qu’ils demandent à l’Ouest une attitude que la Russie eut longtemps et que l’Ouest considéra avec mépris, dérision et indifférence. On notera que le “Traité de Moscou” dont Anderson demande aux Occhidentaux de prendre l’initiative de le proposer, les Russes le proposent depuis plusieurs semaines avec la proposition Medvedev, et que cette proposition a soulevé à “l’Ouest” le désarroi ou la méfiance accusatrice, selon qu’on se trouvait à Bruxelles (UE) ou à Evere (OTAN).

Bien sûr qu’ils ont raison. Il suffit de relire les mémoires de Talleyrand ou Talleyrand au Congrès de Vienne de Guglielmo Ferrero pour mesurer le vertigineux effondrement de notre méthode et le triomphe général d’une pensée et d’un comportement barbares, – postmodernes certes mais barbares sans aucun doute, comme si le postmodernisme avait inventé une nouvelle sorte de barbarie. La question est celle de la méthode, sans aucun doute, c’est-à-dire celle de la perception du monde et de la compréhension de l’Histoire, et, si possible, – mais est-ce possible ? – d’une Histoire qui ne soit pas revue et corrigée par “l’Ouest”. C’est là où la méthode retrouve la question du fond, qui impliquerait que “l’Ouest” se mette lui-même en question.

C’est pourquoi The Independent a raison et c’est pourquoi nous ne sommes pas optimistes.

Mis en ligne le 18 août 2008 à 12H34

● La main invisible d’Adam Smith fait effondrer le plafond du Parlement européen, par Jean-Claude Martinez. Très drôle.

● Toujours les revigorantes nouvelles de Tropical Bear

 

L’opposition géorgienne estime que la Révolution des roses est dans l’impasse →  
Entretien avec Salomé Zourabichvilii       

Paru dans le numéro 129 — 2° trimestre 2008 — d’ HÉRODOTE       

DOC 2008-08-16

Quelques mots pour présenter SALOME ZOURABICHVILI [la vidéo de cette émission a été raccourcie et vous ne pourrez pas entendre les intéressantes déclarations de Mme Zourabichvili. Je n’ai pas enregistré cette vidéo qui dure 1h10. Le colonel Poutine y fait référence dans son entretien avec CNN : « Une personne totalement neutre, l’ancienne Ministre géorgienne des affaires étrangères, Mme. Zurabishvili, qui est française je crois et qui vit à Paris, a publiquement déclaré, et cela a été diffusé, qu’il y avait une très grande quantité de conseillers US présents et qu’ils étaient au courant de tout, bien sûr. » Je ne me fais aucun souci pour le colonel Poutine. Le FSB a pris une copie, c’est certain.] mieux que ne le fait HÉRODOTE. De nationalité française, elle a des grands parents géorgiens. Après avoir fait l’ENA, elle rentre au Ministère des Affaires étrangères où elle sera une collaboratrice très proche d’ALAIN JUPPÉ au moment du passage de celui-ci au Quai d’Orsay (Gouvernement Balladur). Elle ne peut être soupçonnée ni de sympathies pour la gauche française ni pour le socialisme soviétique et représentera souvent la France dans des réunions de l’OTAN. Lorsque SAAKACHVILLI s’installe au pouvoir en Géorgie il rend visite à JACQUES CHIRAC et lui demande de la lui envoyer à Tbilissi pour en faire son Ministre des Affaires étrangères. CHIRAC accepte et elle retrouve aussitôt, avec son fauteuil de Ministre, la nationalité de ses ancêtres dont elle maîtrise parfaitement la langue. (Le Grand Soir, Nouvelle attaque de l’internationale noire)

Le rôle des ONG du prédateur Soros est confirmé et il apparaît que l’intervention russe peut devenir une chance pour les Georgiens. Le colonel Poutine les a peut-être tirés des griffes des prédateurs comme il en a tiré la Russie. La Russie est aujourd’hui le principal rempart contre les prédateurs. Le prédateur Soros fut mis à la porte de la Russie et le liquidateur Sachs a finalement échoué grâce au colonel Poutine et ses silovikis. La France n’a pas cette chance puisque c’est le président de la République lui-même qui se charge de la livrer aux prédateurs. La France aussi a sa révolution de couleur. Le capitalisme…

— c’est à dire l’exploitation des esclaves par les commerçants mêmes, ce qui n’a lieu que depuis deux siècles. Il est parfaitement justifié d’appeler cette époque « capitalisme » parce du fait de l’exploitation directe des esclaves, l’action des capitalistes s’étend à toute la société et aujourd’hui au monde entier. Et pourquoi s’étend-elle à toute la société ? Parce que les esclaves étant devenus des esclaves prostitués propriétaires de leur corps (habeas corpus, aies le corps, elle est bien bonne n’est-ce pas !) ils reçoivent de l’argent quand il se font enculer et de ce fait ont accès au marché, ce qui n’était pas le cas des esclaves auparavant, quoiqu’ils se fissent parfois enculer, stricto sensu, par leur maître. —

… est né du crime et dans le crime. Le stade suprême du capitalisme est le crime généralisé, le crime mondial. Aussi la Russie fut-elle sauvée des liquidateurs et des prédateurs par sa police ! Honneur de la police. Maistre dit que le commencement de la sagesse en philosophie, c’est le mépris des idées anglaises. C’est vrai aussi en politique. Le idées anglaises sont toujours tordues.

● Pour l’ossétie

● Le président géorgien a rendu, malgré lui, un grand service à la Russie (Carrère d’Encausse)

● Moscou est responsable ! (Robert Kagan)

● Un prédateur avisé (avisé par qui ? Reuters : “Geoff Smith, a Kiev-based analyst for Renaissance Capital investment bank, had anticipated the Georgian move with uncanny prescience in an e-mail two days earlier to a fellow strategist.”)

● La liberté made in USA (DI FRANCESCO et DINUCCI )

● L’odeur de napalm le matin (Moses Greg, Counterpunch)

● L’angélisme maniéré de l’Occhident (Le Grand Soir)

● Les chars russes doivent rouler dans les rues de Tbilissi ! (A. Douguine)

● Moscou ne pouvait pas agir différemment (S. Bussard – Le Temps)

● Une sale affaire (Leftist American traduit par Le Grand Soir)

● Alerte rouge dans la Caucase : que cherchent les Etats-Unis ? (D. Bleitrach)

● Les « pour » et les « contre » l’intervention en Géorgie, côté russe (Backchich)

 

Isolationisme et pan-interventionnisme →  

  

 

L’essentiel réside dans les conséquences de cette attitude d’isolement par rapport au reste du monde. La prétention américaine de former un monde nouveau et non corrompu était tolérable pour les autres aussi longtemps qu’elle restait associée à un isolement conséquent. Une ligne globale qui divise le monde de manière binaire en termes de bien et de mal est une ligne fondée sur des valeurs morales. Quand elle ne se limite pas strictement à la défense et à l’auto-isolement, elle devient une provocation politique permanente pour l’autre partie de la planète. Ce n’est pas un simple problème de conséquence logique ou de pure logique conceptuelle, pas plus qu’un problème de convenance ou d’opportunité ou un thème de discussion juridique sur la question de savoir si la Doctrine de Monroe est un principe juridique (un legal principle) ou une maxime politique. La question réellement posée est un dilemme politique auquel personne, ni l’auteur de la ligne d’isolement ni le reste du monde, ne peut se soustraire. La ligne d’auto-isolement se transforme très précisément en son contraire dès l’instant où l’on en fait une ligne de discrimination ou de disqualification du reste du monde. La raison en étant que la neutralité juridique internationale qui correspond à cette ligne d’auto-isolement est dans le droit international européen de XVIIIe et XIXe siècles. Quand la neutralité absolue, qui est essentielle à l’auto-isolement, vient à faire défaut, l’isolation se transforme en un principe d’intervention illimitée qui embrasse sans distinction la Terre entière. Le gouvernement des États-Unis s’érige alors en juge de la Terre entière et s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires de tous les peuples et de tous les espaces. L’attitude défensive caractéristique de l’auto-isolement se transforme, d’une manière qui fait apparaître toutes ses contradictions internes, en un pan-interventionnisme étendu à l’infini, sans aucune limitation spatiale.

 

Carl Schmitt in Changement de structure du droit international (1943)

 


Le nettoyage ethnique de la Palestine
Ilan Pappe, Fayard, 2008

 

Vient de paraître (Géostratégie) DOC 2008-08-17

Poutine a infligé une défaite décisive à l’Empire britannique (Larouche) →  

  

En agissant pour défendre les citoyens russes contre l’attaque de type terroriste menée par le gouvernement Soros de Géorgie, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a infligé une défaite décisive à l’Empire britannique, a déclaré Lyndon LaRouche. Toute capitulation russe face à cette agression criminelle du gouvernement fantoche de Mikhail Saakashvili aurait été dramatique pour le monde.

Ce qu’a fait Poutine était objectivement nécessaire, a-t-il poursuivi. Il a eu absolument raison. Lui et le Président Medvedev ont compris que l’Empire britannique, avec son appendice américain et son agent George Soros, cherchait à consolider son empire mondial. Les Britanniques, et Poutine, savaient que la Russie, avec sa capacité thermonucléaire, était le seul obstacle à leur plan. Si la Russie s’était soumise aux termes dictés par les britanniques, le monde serait parti pour une 3e Guerre mondiale.

Poutine a donc décidé qu’il devait mettre une limite. Il a agit de manière décisive et a fait reculer les Britanniques et les Etats-Unis. En conséquence, le gouvernement fantoche de Géorgie a été détruit et un message a été envoyé au monde.

Certains intellectuels britanniques ont bien reçu le message, a t-il dit, évoquant l’article de David Blair dans le Daily Telegraph de Londres du 12 août. « En saisissant l’occasion d’infliger à la Géorgie des frappes aériennes et des incursions militaires, le Premier ministre russe Vladimir Poutine envoie un message catégorique, de portée mondiale. Le rideau est tombé sur l’ère où l’OTAN s’étendait continuellement en Europe de l’Est jusqu’à englober les anciennes républiques soviétiques, et où la Russie ne pouvait répondre que par des postures (…) l’équilibre des puissances en Europe a fondamentalement changé (…) », écrit le rédacteur diplomatique du Telegraph.

La Russie faisait face à une attaque sournoise à la Pearl Harbor, menée par les pions de Soros, et avec l’idée d’un nettoyage ethnique à la Hitler, a dit LaRouche. Poutine a vu cette menace existentielle pour la Russie et où elle pouvait mener, et il a agit comme Roosevelt l’a fait après Pearl Harbor. Il savait que s’il ne le faisait pas, l’Empire britannique, qui fait face à la dissolution de son système financier mondial, aurait poussé jusqu’à l’affrontement mondial.

Les gesticulations stupides de l’administration Bush ne font que témoigner de l’efficacité de l’action de Poutine, a-t-il dit. En ce qui concerne les candidats présidentiels, rien ne sert d’espérer que Barack Obama revienne à la réalité puisqu’il est un laquais acheté et payé par George Soros. Quant à McCain, LaRouche a expliqué qu’il ferait mieux de s’asseoir, réfléchir et arrêter d’être bête, plutôt que de la ramener.

La réponse russe à la provocation géorgienne est un point tournant, a-t-il conclut. Elle met un terme à près de 20 années d’assaut par l’Empire britannique, via Soros et d’autres organismes, pour tirer profit de l’affondrement soviétique et consolider son empire mondial. Pendant ce temps là, les Américains, seul autre point de résistance réelle, ont capitulé tragiquement en négociant leur propre destruction, alors qu’ils refusaient de prendre en compte sérieusement la menace contre leur propre nation et le monde. Comment les américains peuvent-ils être aussi bête au point de tolérer George Bush ? Comment peuvent-ils laisser Soros choisir le candidat présidentiel démocrate ?

La clé de la victoire sur l’ennemi de l’humanité, l’Empire britannique, c’est de refuser la compromission sur les fondamentaux et de retourner les règles du jeu, a-t-il dit. C’est ce qu’a fait le Premier ministre Poutine, pour l’avantage du monde entier.

Certaines personnes en Grande-Bretagne ont reçu le message, a-t-il dit. Il est temps que les Américains fassent de même. Il est temps de détruire tout ce qui est associé avec l’Empire britannique, et particulièrement ses principaux agents, Al Gore et George Soros. Si ce n’est pas fait d’ici à l’élection de novembre, les États-Unis cesseront d’être

● Le capitalisme de grands chemins (Jorion) Suite

● Le capitalisme de grands chemins (Jorion)

● Toujours des bonnes nouvelles de Tropical Bear

● Elle est bien bonne : l’hôpital se moque de l’infirmerie (Ria novosti). Ces Amères loques qui « vont de l’avant et regardent vers l’avenir » ont tous les culots. Quand Saddam envahit le Koweït, une pétasse Hamériquaine lui souffla auparavant quelques mots à l’oreille. C’est le cas aussi avec Sasskachvili. Étonnant, nan ? L’antiphrase de Sergueï Lavrov qui sert de conclusion à l’article est assez savoureuse : « Washington n’a pas su contenir le régime de Mikhaïl Saakachvili. » L’antiphrase de Condi l’est encore plus : « La Russie a fortement miné sa réputation internationale avec les opérations militaires qu’elle a déclenchées contre la Géorgie. » En fait la Russie a miné la réputation internationale des Amères loques si telle chose était encore possible. Désormais, les clients de l’Hamérique savent ce que vaut la protection de leur patron. La différence entre Lavrov et Condi est que cette dernière dit cela sans la moindre ironie. Lavrov dit le contraire de ce qu’il pense, Condi dit le contraire de ce qui est. Lavrov ironise, Condie ment. La stupidité de sa déclaration est la même stupidité qui a procédé dans l’attaque de Saaskatchvili. C’est la marque de fabrique : made in USA.

● Ce qu’il ne faut pas entendre dans le poste : les Russes auraient employé des moyens disproportionnés. L’Otan quand elle bombardait la Serbie, et pas seulement la Serbie, employa des moyens parfaitement proportionnés, notamment une pluie d’obus en uranium appauvri. Les Hamériquains (et leurs clients Israéliens) sont réputés pour « écraser les problèmes » plutôt que de les résoudre.

● Les Russes ont renvoyé Sasskachvili dans les roses. En fait, c’est les Amères loques qu’ils ont renvoyés dans les roses. Retour à l’envoyeur. ♫ ♫ ♫ Non les Rrrusses ne veulent pas des rrroses. C’est une autre guerre des roses.

● Une raison possible à l’opération Ossétie (Iran resist)Avis contraire ici (Observations of an Armchair Admiral). Sinon, cette opération est vraiment trop stupide.

● Débandade. Ah ! s’ils avaient pu garder le kouchniac doctor, bon débarras.

● Ma position est très simple : avec les nominalistes, je dis : il  n’y a que des individus ; mais contre les nominalistes je dis : il y a aussi des individus collectifs.

● Perry : « … la tradition frégéenne était salement dévoyée par son traitement des propriétés comme des sens (senses). » (Situations and Attitudes)

●  « …il y a des propriétés et des relations dans le monde et non seulement des choses et des noms d’ensemble. » (Barwise, Situations and Attitudes). Autrement dit, il y a des individus collectifs dans le monde. Pas d’individus collectifs sans communication, pas de communication sans individus collectifs. Qu’a-t-on à foutre des noms d’ensemble : nature, matière, économie etc. Quelques noms d’individus collectifs : Lyon, France, Monde. « Lyon », « France », « Monde » ne sont pas des noms d’ensembles.

 

La vraie guerre, une leçon de réel (AMG) →  

“L’Ouest” en déroute (de defensa) →  

Les lopettes européistes (de defensa) →  

Je suppose que l’envoi de l’histrion kouchniaque porteur de sac de riz pour négocier un cessez-le-feu est ressenti par les Russes comme un affront. ♫ ♫ ♫ Non les Rrrusses ne veulent pas la guerrre, mais ils la feront s’il le faut, comme ils l’ont toujours fait lors de leur longue histoire. Retour aux positions d’avant ? Jamais de la vie kouchniac doctor. Vae victis. Vive la Vieille Rrrussie, seul rrrempart (avec l’islam) contrrre la barrrbarrrie hamérrriquaine et la lâcheté européiste, la lâcheté de ceux là-mêmes qui sont toujours les premiers à dénoncer l’esprit munichois de mon cul. Na zdorodvié (ta здоровье).

*   *   *

● JO – CIO – CIA. Chine-USA, un à zéro. OK. One Killed. Un dicton circule en Chine : le bon Américain est l’Américain mort.

● Réponse du berger à la bergère : mon Ossetie dans le cul de ton Kosovo. Tu bombarde ma Serbie, je bombarde ta Georgie. Je t’avais prévenue, salope. J’entends sur Ragots Paris : les pov’ pro-occhidentaux (les révolutionnaires orange — bleu, mauve, rose, peu importe — , comme le défoliant) sont surpris par la violence de la réaction de la Russie, les pov’ chous. C’était totalement imprévisible, n’est-ce pas ? Mes pov’ ti’ bézots. Bla bla bla, bla bla bla dans le poste. Cause toujours, tu m’intéresses. Les Amères loques et les Ruskoff sont face à face, à nouveau. « One of the U.S. military trainers put it to me a bit more bluntly. “We’re giving them the knife,” he said. “Will they use it?”» Oui, ça y est, ils (les révolutionnaires orange) ont donné un coup de canif dans l’orteil du président Medvedef (ce qui est très imprudent quand on connaît cet orteil qui ira les chercher jusque dans les chiottes). « Officially, SSOP was supposed to prepare Georgians for service in Iraq. But Georgian trainees I spoke to in 2006 at the Krtsanisi training range saw things a bit differently. A female sergeant told me: “This training is incredibly important for us, because we want to take back Georgia’s lost territories.”» Autrement dit, ils ne se sentaient plus pisser et… ils ont attaqué la Russie. La souris orange télécommandée a mordu le vieux lion le vieil ours. Mais enfin tout va s’arranger puisque le docteur kouchniaque spécialiste de la kosovotomie est en route pour Tbilissi.

 

Le mépris blanc par Michel Tibon-Cornillot →  

Les Jeux de notre folie (de defensa) →  

 


Heureuse surprise

 

Je poursuis la lecture de l’article « Une société mondiale » de Fourquet et je trouve ceci, page 235 du document PDF :

La mondialisation n’est pas seulement extensive (extension du marché mondial, intégration du Sud, de l’Inde, de l’ex-URSS et de la Chine), mais aussi intensive : la pénétration en profondeur de quelque chose qui existait déjà à l’état subtil. Peut-être y a-t-il du nouveau dans l’informatisation de la société, la fin du travail productif (smithien et marxien), la perte du poids de l’industrie, l’invasion de l’informationnel et de l’intangible dans les processus de production et de circulation. La notion même de production, cœur de l’économie politique classique, est en crise, comme le montre Michel Henochsberg en analysant la prévalence de la circulation sur la production (cf. ici même la rubrique Lectures).

S’agit-il d’un bouleversement absolu ? La « société de l’information » est-elle en train de remplacer la « société de production » ou la « société industrielle » jadis théorisée par Raymond Aron ? Je n’en suis pas sûr ; je pressens qu’il ne s’agit pas d’une mutation brutale mais de la manifestation au grand jour de la nature informationnelle des processus productifs jusqu’alors dissimulée par l’image matérielle, physiocratique et même alimentaire de la production [cf. 1989, p. 197, 209 et 271]. Au fond, la société humaine a toujours été une société d’information. Peut-être le temps consacré par les hommes à la collecte et à la circulation de l’information a-t-il augmenté par rapport à celui dépensé pour la fabrication matérielle des objets; la production informationnelle prendrait le relais de la production matérielle, mais ça reste à confirmer : de la fabrication, il en faudra toujours, même miniaturisée, même ultrasophistiquée. Les coupures radicales ne sont souvent qu’une illusion d’optique : lorsque nous cherchons l’instant précis de la coupure, elle nous échappe; on s’aperçoit qu’elle s’étend sur des dizaines d’années, que chaque coupure repérable est conditionnée de manière plus ou moins visible par d’autres, bien antérieures. Ainsi la révolution industrielle s’étire sur un ou deux siècles et dépend de mutations intervenues trois siècles auparavant. Vue de loin, la révolution industrielle n’est que l’accélération d’un gigantesque processus pluridimensionnel, multiséculaire et planétaire.

Fourquet cite son livre de 1989, p.187 et 271. Or je me suis arrêté page 131 pour lire « La mesure des grandeurs » de Lebesge, et, depuis, je n’ai pas repris le chapitre 8 de [1989]. Je vais voir ça, mais en attendant je note ceci : « …je pressens qu’il ne s’agit pas d’une mutation brutale mais de la manifestation au grand jour de la nature informationnelle des processus productifs jusqu’alors dissimulée par l’image matérielle, physiocratique et même alimentaire de la production [ cf. 1989, p. 197, 209 et 271]. Au fond, la société humaine a toujours été une société d’information. » En fait je ne dis rien d’autre, depuis un certain temps. L’information est un moment de la communication, l’inverse n’étant pas vrai. Marx dans Grundrisse dit que la production est hantée par la consommation et que la consommation est hantée par la production. Il dit également ceci dans ses Manuscrits de 1844 : « Quand je produis plus que je ne puis moi-même utiliser directement de l’objet produit, ma surproduction est calculée en fonction de ton besoin [ma production est hantée par ton besoin], elle est raffinée [elle résulte de la connaissance totale]. Je ne produis qu’en apparence [car c’est autre chose qui m’anime, mon but ultime n’est pas de fabriquer une chaussure] un surplus de cet objet. Je produis en vérité un autre objet [cet objet est mon vrai but], l’objet de ta production, que je pense échanger [je pense, donc je suis, n’est-ce pas ? Cachez cette pensée que je ne saurais voir. À part ça, la pensée n’agit pas dans le monde] contre ce surplus, échange que j’ai déjà accompli en pensée. [voilà, c’est la valeur. La valeur est un échange accompli en pensée. Marx était sur la bonne voie, à cette époque] » (MEGA I, t. III, p. 544, traduit spécialement pour moi par J.-J. Raspaud) ». Notez bien : « …manifestation au grand jour de la nature informationnelle des processus productifs jusqu’alors dissimulée par l’image matérielle, physiocratique et même alimentaire de la production. » Voilà, le ciel s’éclaire : la nature informationnelle était dissimulée par les nuées matérialistes et alimentaires. Bravo ! Le matérialisme est une idéologie au sens de Marx et l’image matérielle et alimentaire est une illusion qui a lieu dans cette idéologie et seulement là. Où à lieu cette idéologie ? Dans un monde de TDC, autrement dit de tristes sacs comme disait Dante. Image matérielle alimentaire de la production ! Je n’ai jamais rien reproché d’autre à Marx, vous pouvez le constater aisément puisque tous mes textes sont en ligne. Le simple fait qu’une chaussure produite parvienne au pied inconnu pour lequel est censée être produite, est un fait de communication. Aucun militaire ne me contredira. Les militaires sont jaloux de leurs lignes de communication. Ils savent ce que veut dire : « Il ne nous manque pas un bouton de braguette. » Ils connaissent le prix de la communication et que ce n’est pas seulement une question d’information. Les Amerloques l’apprennent à leurs dépens en Irak et en Afghanistan.

Notez également cette subtilité qui n’échappe pas à Fourquet : « La notion même de production, cœur de l’économie politique classique, est en crise… » Ce n’est pas la production (qui n’existe pas, sinon comme classe des faits de production), mais la notion de production qui est en crise. Et où est-elle en crise ? Au cœur de l’économie politique, au cœur d’une doctrine, donc, et non directement dans le monde. La production n’est aucune partie du monde. Elle ne saurait donc être en crise. La communication, elle, est en crise. Et la notion de production est en crise dans l’idéologie alimentaire de ce monde de TDC agro-alimentés. Cela fait plaisir de voir des gens qui ne racontent pas n’importe quoi.

● Le FAF Olivennes, Young leader  (assez défraîchi, il est vrai) breveté de la French American Foundation, déplore que Siné ne se soit pas excusé (« L’idéal aurait été que Siné s’excuse. » L’insolent FAF ). C’est tout à l’honneur de Siné. Contrairement au gros gras rose vert Cohn Bendit, Siné ne s’excuse pas devant « l’étronnesque bourgeois ». D’ailleurs, pourquoi aurait-il dû s’excuser ? Et de quoi ? Siné est peut-être un stalinien mais il n’est pas un FAF, il n’est pas un Young leader, il n’est pas un agent de la phynance hamériquaine. Son métier est de dire merde aux agents de la phynance hamériquaine.

 

● Un nouvel eskandal ! Une pleine page de propos antisémites dans Le Monde diplomatique sous prétexte d’histoire « qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste », as usual. Selon l’auteur, les prétendus Palestiniens seraient les authentiques descendants des Juifs de souche islamisés vers le VIIe siècle tandis que les Juifs sionistes ne seraient que les descendants de peuplades converties au judaïsme ! Ainsi, en ce moment même, des Juifs bizutheraient des Juifs. Selon l’auteur, « ainsi Yitzakh Ben Zvi, futur président de l’État d’Israël, tout comme David Ben Gourion, fondateur de l’État, l’ont-il écrit jusqu’en 1929 » (David Ben Gourion et Yitzhak Ben Zvi, « Eretz Iraël » dans le passé et dans le présent, 1918, en Yiddish ; Jérusalem, 1980, en hébreu, etc)

● Comment le peuple juif fut inventé, Shlomo Sand

● Le nettoyage ethnique de la Palestine, Ilan Pappé

● Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, de John-J Mearsheimer et Stephen M. Walt

● Israël Palestine : détruire la PROPAGANDE ! Un nouveau scandale sur Amazon ! une pleine page de livres antisémites sous prétexte de détruire… la propagande sioniste et, raffinement odieux, vous pouvez acheter la totalité des livres de la liste de… Moshé Benmaimone (25 livres) d’un seul click grâce à un bouton spécial.

● Toutes les listes de Benmaimone

● La guerre israélienne de l’information. Désinformation et fausses symétries dans le conflit israélo-palestinien de Joss Dray et Denis Sieffert « L’écœurante entreprise de désinformation des médias français : mensonge, irrésponsabilité et honte. » (Benmaimone)

*   *   *

● Et Jaurès et les socialistes pour finir (Péguy). C’est un jour faste. (AMG) Les socialistes ici (E. Todd). À l’OMC la Chine et l’Inde ont mis la baleyette dans le cul du socialiste Lamy.

Le degré d’horreur et de mépris que cette attitude produira chez nos concitoyens, au-delà des clivages politiques traditionnels, est un test en grandeur réelle de la santé de notre corps politique. La France tombe souvent très bas, mais se relève ensuite plus haut que n’importe laquelle des autres nations de l’Europe. Aujourd’hui, on voit en tout cas qui a la trempe d’un Zola, d’un général Picard : c’est Philippe Val. Et qui a la bassesse de Drumont, de Maurras ou de Bernanos : ce sont les pétitionnaires semi-trotskistes en faveur de l’éternel stalinien Siné. [le gros Binet à paroles, dans Le Figaro]

C’est raté, pour cette fois. Ça ne marche pas à tous les coups. Ici, la pète issions (de l’ancien verbe issir signifiant sortir, Littré). C’est ça, pétez et issez les gars, issez. On vous a assez vus et entendus.

● Et la Rand Corp enfin. Mais jusqu’où ira-t-on ? (de defensa) « la réinvention de la roue grâce au fil à couper le beurre »

● Gorgatchev, maintenant (de defensa)

● Soljenitsyne. Points sur les i. Discours de Harvard (de defensa) Il ne faut pas abandonner Soljenitsyne au cadavre Glucksman.

On célèbre donc, pour sa mort, l’homme qui identifia, décrivit, disséqua L’archipel du Goulag, cette incroyable machinerie de l’abattoir stalinien qui alla jusqu’à former une géographie de l’élimination de l’espèce. De là, on fait de Soljenitsyne le héraut de l’anti-communisme, qui ne serait pas loin de devenir anti-russe si l’on écoute les philosophes et les moralistes de l’école de la pensée transatlantique. Bien entendu, c’est l’habituel détournement du sens, si commun à notre “pathologie idéologique”. Soljenitsyne ne concevait la lutte contre le communisme stalinien que dans la mesure où ce communisme constituait une attaque fondamentale contre le spiritualisme russe, et cela le conduisait aussi bien à mettre en question, de manière aussi forte, le libéralisme occhidental qui était une autre forme d’attaque contre ce même spiritualisme. Si Soljenitsyne doit être conservé dans notre mémoire historique pour son Archipel du Goulag, il doit l’être aussi pour son “Discours de Harvard” du 8 juin 1978  qui constitua une attaque prémonitoire contre le courant qui allait emporter l’après-Guerre froide et le monde post-communiste dans une pression déstructurante d’une puissance sans précédent. Jimmy et Rosalyn Carter, qui assistèrent au discours, furent stupéfaits de la vigueur de l’attaque. Depuis, il est possible que Carter se soit dit, à telle ou telle occasion, sans doute dans un moment d’égarement, que le patriarche barbu du “discours de Harvard” n’avait peut-être pas tout à fait tort.

Without any censorship in the West, fashionable trends of thought and ideas are fastidiously separated from those that are not fashionable, and the latter, without ever being forbidden have little chance of finding their way into periodicals or books or being heard in colleges. Your scholars are free in the legal sense, but they are hemmed in by the idols of the prevailing fad. There is no open violence, as in the East; however, a selection dictated by fashion and the need to accommodate mass standards frequently prevents the most independent-minded persons from contributing to public life and gives rise to dangerous herd instincts that block dangerous herd development.

● Le fanatisme financier (de defensa)

Et nous en sommes un an plus tard. La chute intervenue entre temps ne fut pas prévue parce qu’elle ne pouvait pas l’être. Vous ne pouvez demander à des croyants d’anticiper la chute de leur foi, cela n’a aucun sens. Cette situation, la réalité de la foi comme moteur principal du système, implique que toutes les critiques contre lui n’ont aucun sens, – critiques de l’imprévision, de l’immoralité, de l’irresponsabilité. De même, on ne voit pas comment le système pourrait se raisonner, se réformer, se restructurer d’une manière durable. La raison, y compris la raison du technicien, n’y a pas une place décisive, elle doit se soumettre nécessairement au diktat de la foi.

 

Un peu de lecture – François Fourquet       
Une société mondiale 
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La double nature de la religion →  
Une religion mondiale →  

UNE FOIS DE TROP

Retour à l’envoyeur

Les arroseurs arrosés

Le Monde diplomatique – Août 2008 

● Épuration ethnique à Charlie Hebdo

●  « Cette fois, c’est la fois de trop »

Ne nous y trompons pas. Derrière les apparences d’une banale empoignade d’intellectuels médiatiques touillant les mêmes recettes éculées dans les mêmes marmites rouillées, quelque chose d’essentiel se joue. Quelque chose qui solde une époque, et qui en ouvre une autre. Le combat est essentiel, il faut le gagner, le gagner complètement, défaire jusqu’au dernier les porte-flingues de cette cabale, et bien leur faire mordre la poussière. Cette fois, c’est la fois de trop. Depuis des années, ils tirent à bout portant, impunément, avec leur arme magique qu’ils appellent l’antisémitisme. Mais cette balle sera la dernière, et elle va ricocher.

D’Alexandre Adler à Laurent Joffrin, d’Ivan Roufiol à Philippe Val, de Bernard-Henri Lévy à Claude Askolovitch, la camarilla des blablateux stipendiés s’est mise en marche, avec son énorme machinerie de pognon, de perchoir, de kiosques, de micros, de puissance cathodique. Contre une seule plume. Contre un seul homme. Pour le supprimer définitivement, lui clouer le bec, le marquer au fer rouge de toute éternité, d’un signe infamant entre tous. Un signe magique, qui par contagion frappera de nullité tout ce qu’il a pu dire, faire et dessiner : l’œuvre d’une vie.

● Il faut sauver l’argument d’anti-sémitisme

● Val — Siné et le degré d’adhésion à ce que l’on dit (Jorion et autres). Les dialogues sur le site de Jorion sont toujours de haute tenue. Jorion a réussi à mettre en échec la loi de Goodwin.

 

Prêt à regarder la réalité en face à propos d’Israël ? Par Paul Craig Roberts →  

DOC 2008-08-03

Réalisant que son ignorance de la situation sur le terrain l’avait rendu complice de graves crimes, le pasteur Are écrivit un livre en espérant éviter à d’autres de commettre les mêmes erreurs et peut-être se racheter en partie, « Israeli Peace Palestinian Justice », publié en 1994 au Canada.

Le Pasteur Are avait fait des recherches sur ce sujet et écrit un livre courageux. Il faut se rappeler que 1994 était bien avant le livre de Walt et de Mearsheimer, sorti récemment, qui a exposé le pouvoir du Lobby d’Israël et sa capacité à contrôler l’explication apportée aux Américains sur le « conflit israélo-palestinien ».

Le pasteur Are commence par un compte-rendu de la première attaque contre les Palestiniens, un événement qui s’est produit avant que la naissance de la plupart des Américains aujourd’hui en vie. Il cite l’éminent historien britannique, Arnold J. Toynbee : « Le traitement infligé aux Arabes palestiniens en 1947 (et en 1948) était tout aussi moralement indéfendable que le massacre de six millions de Juifs par les Nazis. Bien que ce ne fût pas comparable quantitativement avec les crimes des Nazis, ce l’est qualitativement. »

(...)

Les Américains sont un peuple crédule et naïf. Ils ont été pendant 60 ans complices des crimes qui, selon les mots d’Arnold Toynbee, « sont comparables en qualité » aux crimes de l’Allemagne nazie. Alors que Toynbee écrivait ceci il y plusieurs dizaines d’années, l’accumulation des crimes israéliens pourrait être maintenant comparable aussi en quantité [aux crimes des Nazis].

(…)

Golda Meir, considérée par les Israéliens comme une grande dirigeante et par les autres comme l’une des grandes criminelles de l’histoire, contestait les faits : « Ce n’était pas comme s’il y avait un peuple palestinien en Palestine et que nous soyons venus et les en avions chassés et pris leur pays. Ils n’existaient pas. » [version imprimable  ]

Merde ! Encore un antisémite qui éructe des propos antisémites sous prétexte d’antisionisme ! Que fait l’Élasthane Licra ? ♫ ♫ ♫ Hijaz — Nawa / Omar Naqichbendi ♫ ♫ ♫ The Best Oud Player in Gaza Pretty girlAgain. Voilà qui est très raffraichissant. Voilà qui nous change des barbichus.

 

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Mr Ripley s’amuse 

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 31 Juillet 2008