Le knock-blot de Mr Ripley - page 8 (Jean-Pierre Voyer)

 Le knock-blot de M. Ripley

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Les individus collectifs (1992) – Descombes 

L’utilitarisme comme représentation sociale du lien humain – Christian Laval

Pourquoi New York fut bombardée 

Exemples de ces évaluations moyennes qui deviennent une expression idéale des valeurs

Duhem : une théorie physique n’est pas une explication

C’est oukounoumique

La barbe de Platon émousse régulièrement le fil du rasoir d’Occam – Quine

L’économie n’est pas une institution

Grandir ensemble

Deux conceptions du monde (de defensa)

La valeur propose, l’argent dispose

Le coup d’État feutré – Simon Johnson at Jorion’s

L’économie comme illusion – Timothy Mitchell

Capitalisme suicidaire – William Pffaff

La main invisible dévoilée – Paul Jorion

Une définition absurde

Indiscipline répond à Bruno Latour le trop discipliné

Convention et Common KnowledgeJean-Pierre Dupuy

Mary Douglas : comment les institutions font les classifications 

La rationalité est la même, mais les institutions diffèrent 

Critère d’Aristote

 

 Le problème, c’est le sionisme I

 

Tag  [zSionisme]

Définition du sionisme (Gilad Atzmon)

Le problème c’est le sionisme (Ben Ehrenreich)

Le sionisme est un négationnisme. Dès l’origine, le sionisme avait purement et simplement rayé les Palestiniens de la carte : les Palestiniens n’existaient pas. Plus tard, il tentera de les rayer du terrain. L’opération est toujours en cours. En 1970 Golda Mémère niait encore l’existence de Palestiniens. Elle disait : « Je mentirai si je disais que je n’en ai jamais entendu parler, mais, je le maintiens, je n’en ai jamais vu »

Assimiler antisionisme et antisémitisme est une scélératesse

J’accuse le CRIJF (Olivier Bonnet)

Antisémitisme et Antisionisme — L’impossible amalgame (Marcel Liebman, 1970)               

Radio Paris ment

Israël et la « vertu outragée » (Ilan Pappe)

Entretien avec l’historien Schlomo Sand

Un peu de musique arabe

Le nettoyage ethnique de la Palestine (Ilan Pappe)

La preuve par Freeman

Le plan D continue   2009-04-21

Le jugement de Gandhi en 1938

 

 

« La philosophie d’aujourd’hui a-t-elle le moyen
de faire la différence entre une collection et un tout ? »

Pour les collectivités : NON

Cet article de trente deux pages, limpide, didactique et enthousiasmant expose mieux que je ne saurais le faire, les raisons pour lesquelles l’économie n’est pas un objet réel, c’est-à-dire n’est pas une partie du monde comme on essaye de nous le faire croire, à chaque instant dans le poste. Il expose comment il peut y avoir des faits économiques sans qu’il y ait pour autant « une économie » (ce n’est plus la peine de me demander pour la nième fois comment pourrait-il ne pas y avoir d’économie puisqu’il y a des faits économiques. Je ne répondrai plus). C’est une simple question de logique. C’est la logique qui résout cette question.

La relation d’appartenance n’est pas transitive : ce n’est pas parce que 1) les chiens appartiennent à l’ensemble des chiens et que 2) l’ensemble des chiens appartient à l’ensemble des non-chiens (puisqu’il n’est pas un chien) que 3) les chiens appartiennent à l’ensemble des non-chiens. Les patatoïdes d’Euler sont merdiques car ils incitent à confondre relation d’inclusion, qui est transitive, et relation d’appartenance, qui ne l’est pas (c’est quelqu’un comme Hilbert ? ou Russell ? qui a dit ça et c’est bien vrai).

En exploitant cet exemple [de la forêt] de Frege, on pourrait dire que l’analyse traditionnelle parvient mal à distinguer les deux phrases suivantes : tous les arbres de la forêt ont brûlé – toute la forêt a brûlé.

L’ancienne logique traite l’expression « tous les arbres de la forêt » comme une unité logique, ce qui renforce l’impression d’une équivalence avec la notion d’une forêt. Dans cet exemple, il se trouve que coïncident une proposition universelle en omnis (« tout arbre de la forêt a brûlé ») et une proposition singulière en totus (« la forêt tout entière a brûlé »). Mais la coïncidence n’est pas formelle : elle est due à l’exemple. Elle ne permet donc pas d’assimiler les deux formes logiques (pas plus que le fait que 2 =2 n’autorise à assimiler les deux opérations de l’addition et de la multiplication).

Frege, dans son article, fait ressortir ainsi la différence qui nous occupe :

a) Une forêt est un exemple de ce qu’il appelle des « touts collectifs » (kollektive Ganze). Il donne dans la même page un autre exemple : un régiment d’infanterie (partie de l’armée et tout composé de bataillons). Si nous parlons ici de tout, c’est en opposition à la partie. Cette relation de tout à partie est transitive (la partie de la partie est la partie du tout) . C’est pourquoi il est possible de considérer un même être tantôt comme partie d’un tout supérieur, tantôt comme le tout formé par des parties de taille ou de complexité inférieures. Ici, ajoute Frege dans une remarque précise, les mots « individu » (Individuum ) et « chose singulière » (Einzelding) sont inutiles. Rien n’est définitivement indivisible. Les branches des arbres de la forêt font partie de la forêt. Les bataillons des régiments d’une division de l’armée font partie de l’armée. Nous sommes bien dans un « univers structural » dépourvu d’un niveau privilégié d’individuation des entités. Du point de vue logique, il suffit à Frege de noter que ces touts collectifs peuvent recevoir des noms, donc être désignés directement. C’est, comme on va le voir, la grande différence logique avec les ensembles (d’où résulte la différence ontologique que les premiers sont des êtres réels  et les seconds des êtres de raison).

b) Un ensemble (ou classe) n’est pas une large entité matérielle, ni un conglomérat rassemblant des objets. L’ensemble des arbres de la forêt ne vient pas au monde du fait que les arbres ont poussé « ensemble », mais du fait qu’il est possible de décrire ces arbres et de dire de chacun d’eux qu’il est un arbre de la forêt. Le point de vue ensembliste s’introduit au moment où nous nous intéressons à cette propriété d’être un arbre de la forêt. Y a-t-il des cas répondant à la description « est un arbre de la forêt » ? Il peut y en avoir plusieurs, un seul ou aucun. C’est pourquoi le théoricien parle encore d’ensemble là où il n’y a pas de pluralité (par exemple de l’ensemble, à élément unique, des arbres de la forêt qui seraient en même temps vieux d’un siècle, dans le cas où un seul arbre est vieux d’un siècle), et même là où rien ne répond à la description fixée (par exemple, l’ensemble des éléments communs à l’ensemble des arbres de la forêt et à l’ensemble des arbres qui ont échappé à l’incendie, dans le cas où tous les arbres ont brûlé). Cette fois, la relation pertinente n’est plus « x fait partie de y », mais « x appartient à l’ensemble E des objets remplissant telle condition ». La relation d’appartenance n’est pas transitive. C’est pourquoi il faut fixer une fois pour toutes le niveau d’individuation. La complexité interne des éléments d’un ensemble ne peut pas être prise en compte dans un raisonnement sur cet ensemble. Pour reprendre l’exemple usuel, l’ensemble des paires de chaussures de quelqu’un ne se confond pas avec l’ensemble de ses chaussures : les éléments du second ensemble ne font aucunement partie du premier.

● Il faut libérer la parole publique. Dieudonné et Soral ont raison. Ce Blanrue, il est très bien (Verlaine). Paul-Eric Blanrue, le site officiel

Dossier de presse (format PDF) avec l’introduction du livre et la table des matières.

Conférence de presse :

● Sarkozy, Israël et les juifs BLANRUE conférence presse 1

● Sarkozy-israel-et-les-juifs-blanrue_news 2

● Sarkozy, Israël et les juifs BLANRUE conférence presse 3

● Sarkozy-israel-et-les-juifs-blanrue_news 4

● Sarkozy, Israël et les juifs BLANRUE conférence presse 5

● Sarkozy, Israël et les juifs BLANRUE conférence presse 6

● Sarkozy, Israël et les juifs BLANRUE conférence presse 7

L'avis de Jean Bricmont

 

Ce qui est surtout choquant, ce ne sont pas les difficultés rencontrées par Blanrue pour être publié en France, mais bien le fait qu'il rencontre ces difficultés à propos d'un livre aussi modéré. Dire que le livre n’est pas antisémite est un euphémisme; en fait, il n'est pas même très antisioniste. Il ne dénonce pas de « lobby », car il voit plutôt à l’œuvre une multitude de réseaux pro-israéliens et, vu la documentation qu'il apporte, il est difficile de le contredire. Pour bien fonctionner, une censure doit toujours s'exercer à plusieurs niveaux. A l’époque où l'homosexualité était réprimée légalement, Bertrand Russelll faisait remarquer que, non seulement ces lois répressives existaient, mais qu'il existait aussi des lois sur la pudeur qui, en pratique, empêchaient de parler de façon positive de l’homosexualité et, par conséquent, de critiquer ces lois répressives. C’est la même chose avec le sionisme; tous les hommes politiques et tous les journalistes savent, en leur for intérieur, qu'il faut faire très attention dès que l'on parle d’Israël. Mais pourquoi ? A cause des menaces que font peser les groupes de pression. Mais, alors qu’on peut parfaitement émettre des critiques modérées et inefficaces d’Israël, il est absolument impossible de parler librement de ces groupes (on est alors immédiatement attaqué pour « délires antisémites » ou quelque chose du genre). Or, ce sont eux qui enferment le débat dans des limites très étroites. Et c’est lorsque la critique de ces groupes sera devenue possible que le verrou sioniste sur la pensée et la politique française sautera. C'est pourquoi le livre de Blanrue, s’il arrive à être diffusé, fera date, parce qu'il est le premier à braquer les projecteurs sur ces groupes de pression, qui évidemment veulent agir dans l’ombre, même si leur influence devient de plus en plus évidente depuis l'élection de Sarkozy, influence qui pousse constamment la France vers plus d'alignement sur les États-Unis et Israël. Ce livre devrait être diffusé, non seulement

● Qui gouverne la France ? Conférence (2 h 12) de François Asselineau (ancien chef de cabinet de Pasqua et Villepin, inspecteur général des finances). Je vous l’avais bien dit : cette Europe est une grosse salope. Seul la crevaison de sa mère, cette autre grosse salope de TINA, peut nous en débarasser.

● The prisoner. Cent-quatre-vingt-septième épisode : « La philosophie du lobby » (de defensa) Notre mini-président simplifié modificatif s’essaye au lobbyisme avec sa délicatesse coutumière. Ainsi s’affiche-t-il comme le président de tous les lobbies : liberté, égalité, fraternité pour les lobbies. Or chacun aura pu remarquer que certains lobbies sont plus égaux que les autres.

● Le président de la police française doit se rendre à l’évidence. S’il veut réellement résorber la délinquance, il doit s’en donner les moyens : il faut faire comme en Iran, il faut pendre. Plus simple, tu meurs.

● Pierre Lévy interpelle Gérard Courtois  sur le traitement par Le Monde du dossier iranien

● L’utilitarisme comme représentation sociale du lien humain (Christian Laval)

Peut-on comparer l’utilitarisme à une forme religieuse ? Hegel a fourni une formulation particulièrement éclairante de ce que l’on doit entendre par religion : « La religion est le lieu où un peuple se donne la définition de ce qu’il tient pour le Vrai  » [La Raison dans l’histoire]. Il s’agit bien d’un lieu de vérité qui rassemble, qui fait lien, auquel chacun croit. Aucune société ne peut exister sans l’existence de ce lieu où sont comme mises en réserve, indisponibles, les propositions sacrées. Quant à Dumézil dans une inspiration très durkheimienne, il donne la définition suivante du fait religieux : “ une religion est une explication générale et cohérente de l’univers soutenant et animant la vie de la société et des individus ”. N’est-ce pas exactement ce que se propose la conception utilitariste de l’homme et de la société ?

Si la sécularisation est un processus historique incontestable, qui n’est cependant peut-être pas aussi simple et linéaire qu’on le croit, sa signification est interprétée parfois à tort comme la mort de toute croyance dogmatique au fondement de l’ordre normatif. Il faut reconsidérer, de ce point de vue, cette sorte de préjugé très ethnocentré (que ne partageaient pas la plupart des sociologues classiques), qui veut que nous soyons désormais dans des espaces sociaux privés de toute croyance dogmatique depuis que le principe divin garant des normes et des hiérarchies a été supplanté par le principe d’utilité en tant que principe unificateur des sociétés modernes démocratiques.

La question qui était posée aux sociologues classiques est encore la nôtre. Quelle est la nature de la transformation qu’a connue le discours des fondements de l’ordre social ? Les affaires humaines, les désirs, les besoins et leurs satisfactions, les travaux et les intérêts, ne sont plus ordonnés selon une fin (ou une origine) présentée comme leur étant fondamentalement extérieure, étrangère, transcendante, mais selon une fin (ou une origine) qui se confond idéalement avec leur règle de fonctionnement ou selon leur sens intrinsèque. Il y a bien eu, de ce point de vue, un véritable « renversement du monde » pour reprendre une image si forte de Saint-Simon dans les représentations comme dans les valeurs. Si les catégories séculières, roturières et pratiques l’ont emporté progressivement dans des sociétés où « le tiers-état est tout », n’est-ce pas pour mieux ériger le principe terrestre du bonheur du plus grand nombre en substitut et en équivalent religieux ?

Un premier élément de réponse réside dans le constat que l’utilitarisme n’est pas moins dogmatique que ce qu’il prétend déloger, les religions traditionnelles et en particulier le christianisme, dans la mesure où il revendique la place du lieu de vérité occupée jusque-là par la religion. Cependant, il veut l’occuper en déniant son statut religieux, son statut de fondement ultime, en d’autres termes, d’arbitraire de la culture occidentale. La seule vérité légitime doit recevoir le statut de science, seule forme légitime de vérité universelle sur le monde dans les sociétés modernes. L’utilitarisme, à cet égard, reçoit bien ses appuis de la science. Il prétend dire le réel directement ou du moins avec des symboles maîtrisés par la raison. Accorder à l’utilitarisme le statut de religion nouvelle est évidemment difficile dans ces conditions. La seule manière de sortir du cercle consisterait à montrer combien au cœur de la pensée la plus profane se loge la croyance dogmatique elle-même, c’est-à-dire l’imaginaire nouveau qui remplit certaines fonctions de la religion.

Mais comment faire ? L’utilitarisme se présente volontiers comme le démolisseur des certitudes dogmatiques, le vecteur d’une rupture avec la religion et la tradition. Cette position anti-dogmatique et même parfois ouvertement anti-religieuse renforce paradoxalement l’effet dogmatique qu’il exerce. Le paradoxe, on l’aura compris, n’est pas seulement celui qu’avait en vue Durkheim selon lequel le contenu individualiste et matériel de la représentation commune moderne entrait en contradiction apparente avec le caractère collectif et spirituel de la représentation collective comme telle. Il tient au fait que la croyance dogmatique se présente comme refus de tout dogmatisme comme de toute transcendance. C’est bien parce que la représentation utilitariste est foncièrement anti-religieuse (sur le plan de l’organisation sociale, et pas sur celui de croyances privées) qu’elle forme l’horizon de la pensée moderne, et que les tentatives de réfutation viennent toutes échouer sur le roc des certitudes partagées. Cette représentation est infalsifiable. Aucun fait empirique, aucune critique quant à la cohérence interne, aucune leçon d’histoire, aucune comparaison ethnologique, ne peuvent durablement entamer l’axiome de l’utilité. Montrer les contradictions, marquer les limites explicatives, désigner la fausseté historique et anthropologique de l’utilitarisme dans les sciences sociales et gestionnaires, est loin d’être vain, mais la démonstration se heurte en dernière instance à un article de foi, à un « credo quia absurdum ». Avec cet axiome, nous touchons au lieu de vérité des sociétés occidentales, nous avons affaire au noyau dogmatique de l’Occident moderne, à son arbitraire le plus fondamental. Religion déniée comme telle ?

Cette façon avec laquelle l’idéologie moderne se présente comme science de l’homme et de la société, a une efficacité propre qui permet de comprendre nombre de difficultés autour desquelles ont tourné les sociologues classiques, pourtant beaucoup plus audacieux sur ce point que nombre d’auteurs contemporains. Mais si l’on conçoit que ce n’est pas directement l’utilitarisme mais des conceptions « idéologiques » opposées, le libéralisme et le socialisme, qui se présentent comme « religions sociales », selon l’expression de Norbert Élias, on comprend mieux peut-être l’efficacité sociale du mécanisme qui fait prendre l’idéologie moderne pour des sciences comme les autres.

Ces religions séculières ne sont pas seulement des modes d’intelligibilité et des principes de la droite conduite, ce sont aussi des « poésies de l’avenir » comme dit Marx, des manières de mobiliser les aspirations au bonheur et les attentes de justice des grandes masses de la population. Le « socle », dont parle justement Alain Caillé, reste protégé de toute mise en doute sérieuse tant qu’il garde cette apparence de science, ou plutôt, tant que ces religions politiques, foyers d’investissement affectif et mental, ne sont pas interrogées, jusqu’à leur noyau de la croyance commune.

● Quels teigneux, ces mollah (j’ignore le pluriel : ulema pour alumi ; avec mollah, est-ce du farsi ou est-ce de l’arabe, je ne sais pas où je vais) Je les admire pour cela, précisément. Comparativement, le colonel Poutine est un enfant de cœur. Les mollah ne veulent pas capituler : « négociations informelles imaginées pour engager Téhéran malgré sa volonté dans la voie de l’apaisement et de la capitulation. » ! Heureusement quand-même. C’est la moindre des choses. Ils tiennent les Hamériquains par les couilles (y compris notre mini-président modificatif, lèche-cul des hamerlolques et des sionistes, et son kouchniaque). Ils ne sont pas demandeurs, que je sache ? Depuis la mort de Julien l’apostat, ils vous attendent, couilles molles. Que je sache, ils ont repoussé l’envahisseur haméricano-irakien au prix d’énormes pertes. Ils en ont vu d’autres. « Velayati, conseiller du Guide suprême et négociateur clandestin sur le dossier nucléaire avec la France depuis fin 2007, a affirmé que l’Iran n’accepterait pas de se laisser “affaiblir à la table des négociations : La République islamique d’Iran ne reculera pas d’un pas en ce qui concerne ses activités nucléaires pacifiques !” » Et puis quoi encore ! Il est très bien ce Velayati. Pourquoi l’Iran devrait-il capituler ? Crevez, couilles molles ! Les Mollah ne veulent pas serrer la main de l’Hamerloque et je les approuve. Malheur à celui qui serre la main de l’Hamerloque.

Au pire, les Iraniens sont logés à la même enseigne que les Européens : ils votent NON et on leur fout un OUI dans la gueule, un mini-oui simplifié modificatif, comme dirait notre mini-président simplifié modificatif de petite taille qui n’en manque pas une. Il tient absolument à se faire remarquer, du fait de sa petite taille.

● Ah ! Ah ! Ah ! Les Français se remettent à rouler à des vitesses prohibées Voilà un détail qui ne trompe pas : ils veulent en découdre. Vive la mort !

Il y a vingt ans, environ, de jeunes espagnols faisaient mieux. Fatigués de toréer contre une roue de bicyclette surmontée d’un massacre de toro [l’os frontal avec le deux cornes — les deux bois pour le cerf)], ils remontaient les autoroutes à contre sens à vive allure. Ollé, viva la muerte ! SMERTCH !) On comprend que les meilleurs généraux romains se cassèrent les dents contre les Espagnols jusqu’à ce que Philippe le débile (faible du corps, couché dans sa tente, malade, les jours de bataille) s’en prit à Numance. Faible de corps, fort de caractère. Petite nature mais grand esprit. C’est pourquoi il punit si fort Ovide.

● Nicolas Sarkozy ou la dystopie d’un discours (René Naba)

● Pourquoi New York fut bombardée : « elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur » (de defensa)

La description du phénomène est par exemple bien illustrée par l’urbanisme, et l’architecture qui va avec. Une description classique de l’architecture urbaine américaniste est trouvée dans une citation fameuse du Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline, lorsque son héros, Bardamu, arrive à New York. Elle vaut toutes les analyses savantes et pompeuses de ce domaine dont le jugement convenu est de donner, dans l’époque moderne, la première place aux USA. L’écrivain, lui qui est sauvé par son talent, trouve aussitôt l’essentiel: «New York, c’est une ville debout... Chez nous elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur.» Voici, saisie d’une façon inexplicable et inexpugnable, la substance de l’architecture et de l’urbanisme modernes, — qui, littéralement, nous terrorisent. Le contraste est indescriptible avec les cathédrales, avec un Kerouac pleurant devant la beauté de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence et contemplant Notre-Dame, « étrange comme un rêve perdu »...

Ce n’est pas la puissance (celle des gratte-ciels) qui donne de la force à la psychologie, mais la beauté (celle des cathédrales). Les gratte-ciels excitent [pensez à ce que dit Nietzsche de l’homme moderne toujours excité] les psychologies en écrasant ou en inquiétant les âmes. Les cathédrales apaisent les psychologies en élevant les âmes. Lorsqu’on regarde les gratte-ciels, on rentre la tête dans les épaules ; lorsqu’on entre dans une cathédrale, on ne peut faire qu’élever son regard. Le cas n’a rien à voir avec l’idéologie ni avec la foi, il a à voir avec la psychologie humaine.

C’est là l’essentiel de notre propos autour de cette question de la laideur triomphante, — même si celle des gratte-ciels est pleine de puissance, ces bâtiments sont la déstructuration même, la rupture des équilibres et des harmonies. La cathédrale, faite pour rassembler la ville étalée et pressée autour d’elle, domestique la hauteur par la grâce des formes, par l’énergique harmonie de l’équilibre des proportions.

Il s’agit d’un exemple de situations entre mille entre l’époque présente et le passé mais l’on retrouve partout les mêmes caractères de l’harmonie trahie par la force brutale, la plénitude de la conception collective trahie par l’affirmation d’une volonté individuelle de puissance. Dans l’appréciation que nous offrons de l’évolution de l’esthétique, il y a sans aucun doute l’évolution idéologique qui caractérise notre époque et triomphe aujourd’hui. De ce point de vue, pour nous, la subversion née de la laideur est l’équivalent psychologique de la subversion politique de l’individualisme.

*   *   *

XXXVII. — EXEMPLES DE CES ÉVALUATIONS MOYENNES QUI DEVIENNENT UNE EXPRESSION IDÉALE DES VALEURS.

(…)

Dans le commerce des nègres vendus aux colonies d’Amérique, on vend une cargaison de nègres à raison de tant par tête de nègre pièce d’Inde. Les femmes et les enfants s’évaluent en sorte, par exemple, que trois enfants, ou bien une femme et un enfant, sont comptés pour une tête de nègre. On augmente ou on diminue l’évaluation à raison de la vigueur ou des autres qualités des esclaves, en sorte que tel esclave peut être compté pour deux têtes de nègre.

Les nègres Mandingos, qui font le commerce de la poudre d’or avec les marchands arabes, rapportent toutes les denrées à une échelle fictive dont les parties s’appellent [tontons ?] macutes, en sorte qu’ils disent aux marchands qu’ils leur donnent tant de macutes en or. Ils évaluent aussi en macutes les marchandises qu’ils reçoivent et se débattent avec les marchands sur cette évaluation. [Turgot, Réflexions, étonnant, nan ?]

● A brand new book Sept minutes sur Fox News. Quelle pub ! C’est la gloire pour Tarnac ! Read this book, don’t dismiss these people.”

Wednesday, July 01, 2009

By Glenn Beck

 

While the government warns that right-wing extremists could be domestic terrorists, and The New York Times, says I could incite those crazy conservatives to violence, the extreme left is actively calling for violence!

As world economies go down the tank and unemployment continues to rise, disenfranchised people are set to explode.

The dangerous leftist book that could spark this is The Coming Insurrection. This is a call to arms for violent revolution, authored anonymously by a French group called the Invisible Committee who want to bring down capitalism.

This started in France and spread to countries like Greece and Iceland, where people are out of work, out of money and out of patience.

Now its coming here. The book comes out in English in the U.S. in August. I have one of the first English copies.

The book was written after riots in the Paris suburbs in 2005 tore the country apart, and that was before the economy really got bad. This is the anti-Common Sense, where I call for peaceful protest.

This is a book of revolution. Remember this is not from the right, you know the radicals that everyone is so worried about in government. This is from the far left. Let me share a bit:

Take up arms. Do everything possible to make their use unnecessary. There is no such thing as a peaceful insurrection. Weapons are necessary.

The French government was so freaked out they arrested nine people believed to have written The Coming Insurrection on charges of criminal association for the purposes of terrorist activity for allegedly sabotaging train lines in France.

When I first heard of this book it was in The New York Times book section. A group had organized an unauthorized reading of The Coming Insurrection at a New York City bookstore. When they were shooed out of the store they went to Starbucks and so on. Not exactly terrorist activity; more of a curiosity.

But it gets a little more creepy when you look at this: One of those leaders arrested in France Julien Coupat was held for six months and just released this May. According to a story in The Globe and Mail back in January of 2008 while visiting Canada, Coupat and his girlfriend sneaked over the border to visit New York City. According to relatives, they didnt want their photos and fingerprints in the hands of U.S. authorities. Why is that? (By the way are our borders protected yet?)

Remember the media will tell you the right is the one to be feared. They do everything they can to tie any random nutjob shooting to conservatives. The shooter was a fan of 24′ - 24′ starred Jon Voight - Jon Voight is a conservative!

But this is a call for violence. Here is more:

Its a question of knowing how to fight, to pick locks, to set broken bones and treat sicknesses; how to build a pirate radio transmitter; how to set up street kitchens; how to aim straight.

The synopsis of the book describes it as an eloquent call to arms arising from the recent waves of social contestation in France and Europe a strategic prescription for an emergent war-machine to spread anarchy and live communism.

A few years ago I said that Europe is on the brink of destruction. This is yet another sign that its coming. Even in Japan where protests have been seen as taboo since the 1960s, young people angered over the economy and fear for their future - taking to the streets, beginning to unionize. The communist party of Japan says they are getting 1,000 new members a month.

This book has not even been released in this country yet. It has been passed hand to hand and via the Internet, much like the pamphleteers in pre-revolution America. Thomas Paine was one of them. He issued a call to arms. I am not doing that. You are an idiot if you start shooting people - all that does is delegitimize the cause. Be like Ghandi, like Martin Luther King.

But people on the extreme left are calling people to arms. I am not calling to ban this book, but you should read it to know what is coming and be ready when it does.

● La tyrannie actionnariale (Frédéric Lordon) « la vie salariale est dans son essence indigne… » (page 279) C’est bien vrai ça ! Esclave, prostitué, bétail ! Ça fait beaucoup pour seul homme. Ce n’était pas le cas au moyen-âge ni dans l’antiquité. Les esclaves étaient seulement esclaves, les serfs étaient seulement serfs, les prostitués, prostitués et le bétail, bétail. C’est beau le progrès. L’auteur montre parfaitement qui (et quand, où, pourquoi, comment) a fait la grosse salope TINA.

● Un coup mortel asséné par Angèle Merkel à la grosse salope (non pas TINA — pas encore — ; mais à l’Europe, sous réserve de l’exactitude de ces informations).

♫ Lauritz Melchior als Siegmund Deux fois treize secondes !

♫ Lauritz Melchior —« Notung ! Notung ! » — Siegfried (1928) Siegfried und Mime. Notung ! Notung ! Neidliches Schwert !

♫ Louis Chedid

● « Casse-toi, pov’ conatif ! » Hélas ! ce conatif-là manifeste une très forte tendance à persévérer dans son être. Pour qu’il parte, il faudra le pousser très fort. ♫ Un peu de musique

● Mai 68, un coup des sionards ! Merde, je n’y avais jamais pensé. Mais bon sang, c’est bien sûr : Cohn-Bendit ! « Nous sommes tous des juifs allemands » Bétail !

● Et si le désordre iranien était pire que la bombe iranienne ? (de defensa)

● WSWS. La lutte de faction s’intensifie au sein de l’élite dirigeante iranienne par Peter Symonds, 19/06/09

● Élection en Iran « Ingérence politique occidentale, déni de souveraineté. Ni les US, ni l'UE, ni Sarko n’ont de leçon à donner, ils sont passés maître en matière de fraude électorale. »

● Les vrais enjeux des élections iraniennes par MK Bhadrakumar, 16/06/09  (Asia Times, en anglais)

● Les 12 règles pour de bonnes élections dans les pays en voie de développement

● Zemmour fait griller le gros gras gris rose (rouge, c’est trop) vert cochon dans le feu de paille traditionnel

● Madeleine Perroux ? Madeleine Albright ne fait pas autant sur Google (827 000), de plus elle ne chante pas et c’est une vraie garce. La Ballade des pendus par Billie Holliday.

● Iran Resist reçoit le soutien de Bernard Lévy, la mouche des charniers Ce dernier aurait aidé le peuple russe autrefois ! Je l’ignorais totalement, le peuple russe aussi, je suppose. DOC 2009-06-18

à Paris | Désormais les manifestants parisiens peints en vert et ceux qui écrivent des articles pro Moussavi devront s’exprimer sur le sujet : Ils doivent nous dire s’ils restent pro-Moussavi ou préfèrent défendre les Iraniens. Cela est aussi valable pour ceux qui leur apportent leur soutien comme BHL et ses amis qui seront demain au Trocadéro aux côtés de Jahanchahi, l’un des célèbres lobbyistes du régime des mollahs. C’est pourquoi nous avons retiré la lettre de soutien de BHL qui visiblement n’était pas destinée aux IRANIENS, mais à Moussavi qui a implicitement approuvé l’ordre de les tirer à vue.

Ce n’est pas à l’honneur de ces messieurs d’Iran-Resist d’avoir publié quelque lettre que ce soit émanant de la mouche des charniers. Cette mouche n’a manqué aucun des charniers de ces vingt dernières années (avec toujours la même lettre type), son intérêt soudain pour l’Iran est donc de très mauvais augure pour les Iraniens. Bernard Lévy roule pour Washington et Tel Aviv ; mais avant tout pour lui. Le niais espère atteindre la gloire littéraire par l’empilement des cadavres : « Il entasse char sur char, cadavre sur cadavre », Aristophane, Les grenouilles, de mémoire.

● Dé-dollarisation : le démantèlement de l’empire militaire et financier américain (Michael Hudson)

« Le système unipolaire maintenu artificiellement » dont a parlé M. Medvedev [2], est fondé sur « un seul grand centre de consommation, financé par un déficit croissant, et donc de plus en plus de dettes, une monnaie de réserve jadis forte et une domination dans le système de l’évaluation des actifs et des risques. » A la racine de la crise financière mondiale, a t-il conclu, il y a le fait que les États-Unis produisent trop peu et dépensent trop. Leurs dépenses militaires sont particulièrement choquantes, comme par exemple le renforcement de l’aide militaire américaine à la Géorgie annoncé la semaine dernière, le bouclier de l’OTAN en Europe de l’Est, et la mainmise des États-Unis dans les régions riches en pétrole comme le Moyen-Orient et l’Asie centrale

(…)

Cela implique la création d’une nouvelle alternative. Plutôt que de faire simplement « des changements cosmétiques comme certains pays et peut-être les organisations financières internationales pourraient le vouloir », comme l’a dit M. Medvedev à Saint-Pétersbourg : « ce dont nous avons besoin, ce sont des institutions financières d’un type tout à fait nouveau, où ne domineraient ni les problèmes politiques et les motivations [sous-jacentes], ni aucun pays en particulier. »

La principale question à laquelle sont confrontées les banques centrales mondiales est donc de savoir comment éviter d’ajouter encore plus de dollars US à leurs réserves et, par conséquent, de financer encore plus les dépenses qui creusent le déficit des États-Unis — y compris les dépenses militaires à leurs propres frontières ? 

(…)

En plus d’éviter de financer la prise de contrôle par les États-Unis de leur propre industrie et l’encerclement militaire américain de la planète, la Chine, la Russie et d’autres pays voudraient certainement se développer comme l’Amérique l’a fait. En fait, ils considèrent les États-Unis comme une nation hors-la-loi, financièrement et militairement. Comment caractériser autrement une nation qui promulgue un ensemble de lois pour les autres — sur la guerre, le remboursement de la dette et le traitement des détenus — mais n’en tient pas compte elle-même ? Les États-Unis sont maintenant le plus grand débiteur mais ont évité la punition des « ajustements structurels » imposés à d’autres pays endettés. Les taux d’intérêt US et les réductions d’impôt, alors que les déficits commerciaux et budgétaires explosent, sont considérés comme le comble de l’hypocrisie, lorsqu’ils sont comparés à l’austérité que les programmes de Washington imposent aux autres pays par le biais du FMI et des officines de Washington.

(…)

Des responsables américains voulaient assister à la réunion de Iekaterinbourg en tant qu’observateurs. On leur a répondu : non. C’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir

● Trois cent millions d’actionnaires drivent six milliards de pauvres. Bien fait, salauds de pauvres.

● Peu importe que Armani Nedjad ou ses supporters aient triché. Il faut Armani maintenant. Il fait braire l’Occident. C’est l’essentiel. Le reste importe peu.

● L’Iran est le seul pays musulman qui prenne ses décisions en toute indépendance et qui ne prend pas d’ordres des puissances étrangères (Abdel Bari Atwan) ce qui n’est pas le cas de la France.

● Le visage grimaçant du shark özysme et de l’UMPognon fustigé par le Conseil constitutionnel . Le programme du shark özysme est simple et a fait ses preuves lors des trente dernières années ailleurs dans le monde : réprimer et appauvrir les pauvres ; protéger et enrichir les riches. Là, c’est un échec. C’est des choses qui arrivent. Il n’est pas possible de faire revoter le Conseil constitutionnel. Cette loi témoignait d’une grande scélératesse : présomption de culpabilité, renversement de la charge de la preuve, obligation pour le père de famille de faire la police chez lui, les particuliers soumis aux décisions d’une quelconque administration (Haute quelque chose évidemment), comme s’ils étaient des bordels (fermeture administrative), etc. Cette loi est une image du régime. Le principal : l’accès à Internet n’est pas un droit fondamental ; mais le droit fondamental de la liberté d’expression implique la liberté d’accéder à ce service. Et toc. En el culo. Le sieur Lefèvre sent ses sphincters se dilater irrépressiblement. Hadopipicaca. Quelle hargne répressive !

● Pour les Européens, l’Europe est quelque chose d’étranger. (de defensa) Exactement, de même que le shark Özy est quelque chose d’étranger pour les Français.

Le calvaire du Saint Sébastien postmoderne

8 juin 2009 — Les résultats des élections européennes sont en général perçus comme n’ayant que fort peu d’importance, avec la marque d'une très forte abstention. Ce n’est qu’un tribut rendu à la dure réalité. Cet intérêt des électeurs répond à peu près à la très faible légitimité que les institutions et les structures politiques diverses de l’Europe ont acquise auprès des peuples européens en un demi-siècle, ou, dit autrement, à la légitimité qu'elles n'ont jamais acquise. Pour les peuples européens, la structure politique de l’Europe reste à la fois un accident et une excroissance artificielle ou monstrueuse, – bref, quelque chose d’étranger. Il suffit de connaître un peu le fonctionnement de telle ou telle institution européenne, c’est-à-dire d’avoir été et d’être témoin épisodique de ce fonctionnement dans le détail, pour apprécier la réalité de cette illégitimité. L’“Europe” étant ainsi une réalité politique sans réalité légitimée, son expression nécessaire est une bureaucratie marquée par l’absence de toute expression légitime commune. Elle n’est même pas l’expression de l’addition de légitimités nationales mais semble au contraire étrangère, sinon hostile à ces légitimités, comme au concept même de légitimité finalement. C’est un échec historique dont les causes, qui ne sont pas si difficiles à déterminer, renvoient à la crise générale de la civilisation et du régime politique (démocratie, orientation libérale) qui prétend représenter cette civilisation.

Cette fois, pourtant, l’attention générale n’a pas été portée sur cet échec endémique, qui se marque en général par la faible participation. Il y a eu, comme d’habitude, une faible participation, mais cela n’a guère été noté, – échec as usual, si l’on veut. Ce qui est apparu essentiellement, c’est l’expression des crises politiques nationales, conséquences de la crise générale, au travers du vote européen. Ainsi y a-t-il eu dans ce vote une légitimité paradoxale, – une légitimité négative, une légitimité catastrophique. A l’absence chronique de légitimité de l’Europe s’est ajoutée la perte catastrophique de légitimité des directions nationales. Dans aucun pays cette perte ne s’est exprimée autant qu’au Royaume-Uni, et c’est le cas qui nous intéresse ici. Plus qu’une tendance, une orientation, un changement, ce qu’ont exprimée les élections européennes au Royaume-Uni, qui sont apparues pour la première fois comme un accident national de grande envergure alors qu’elles se faisaient d’habitude dans l’indifférence, c’est le désordre britannique suscité par la perte de légitimité de sa direction politique dans sa totalité.

Quelques lignes de l’éditorial de The Independent de ce 8 juin 2009 montrent ce spectacle… “N’importe quoi plutôt que les travaillistes”, c’est pour l’instant le mot d’ordre de la révolte qui est d’abord le désordre; avec des conservateurs qui font un bon résultat sans convaincre et sans guère de signification (28,3% des voix), un parti anti-européen qui arrive en deuxième position (17,5%) devant le Labour (15,4%), un premier élu britannique d’extrême droite au Parlement européen, etc. Le domaine politique britannique, si fameux pour sa stricte division en deux et l’alternance disciplinée qui va avec, apparaît comme puissamment fractionné, atomisé, avec cette idée puissante qu’en dépit du caractère européen du scrutin ce résultat est d’abord le miroir de la crise politique. Le Premier ministre Brown ressemble, dit le texte, à un Saint Sébastien criblé de flèches poursuivant son calvaire, tant dans son parti et dans les autres, dans la presse et ailleurs, tout le monde l’accable de sa vindicte et de ses sarcasmes. Tout le monde veut un changement, Brown dit qu’il ne partira pas et tout le monde attend son départ; tout le monde a peur d’élections anticipées (la date normale est mai 2010) parce qu'elles montreraient encore plus violemment le désordre courant, tout le monde affirme qu’un parti aussi discrédité que le Labour ne peut rester encore un an au pouvoir et qu’il faut, très vite, des élections anticipées… Pendant ce temps gronde la crise, et ceci, en bonne part, explique cela.

«Another day, another crisis in the prolonged torment of this most beleaguered Prime Minister. Last night Gordon Brown had to watch as Labour recorded one of the sharpest falls in its vote ever, on a good night for the Conservatives and an even better night for alternative parties such as Ukip. Labour candidates found themselves relegated in some places to fourth or fifth, the collapse handing the loathsome BNP its first seat. Almost anyone but Labour was the leitmotif of the European elections in Britain.

»Can any recent tenant of No 10 have been so embattled, so embarrassingly – almost pitiably – weak, and still be hanging on? Even John Major at his lowest point was not subject to as much public humiliation as Gordon Brown. Yet Mr Brown, St Sebastian-like, stands tied to his post, suffering the unending hail of arrows.»

“Idéal de puissance” contre “idéal de perfection”

Il y a révolte et révolte. Durant un temps si long qu’on n’en voit pas l’origine, le monde anglo-saxon, les cohortes de l’“anglo-saxonisme” comme l’on disait à la fin du XIXème siècle, ont moqué, villipendé, condamné, ces pays instables (la France, l’Italie, la Russie, etc.) qui ne savent ni assurer un gouvernement stable, ni imposer la paix sociale. Ils ont ainsi en partie expliqué, – l’autre partie est le génie anglo-saxon qui entoure toutes les thèses économistes, capitalistes et libre-échangistes, – la force irrésistible de l’“anglo-saxonisme” pour s’imposer dans l’Histoire jusqu’à en prononcer la fin, et la condamnation des pays hors de ce champ vertueux, leur destinée à coup sûr promise à se terminer dans les oubliettes de l’Histoire, pour ne pas dire les poubelles de l’histoire. Cet antagonisme, présenté ici avec une volonté d’atténuer sa dramaturgie par un langage non dénué de sarcasme, rejoint les plus grands affrontements que l’on puisse imaginer; c’est, en vérité, la phase postmoderniste et platement électoraliste de l’affrontement, c’est-à-dire privé de grandeur mais néanmoins significatif, entre l’“idéal de puissance” et l’“idéal de perfection” qu’identifiait Guglielmo Ferrero en 1917. La crise générale qui entoure l’événement du 7 juin permet effectivement cette interprétation.

Revenons à nos moutons plus proches, puisqu’il s’agit de Gordon Brown et de l’Angleterre, outre-Manche comme l’on sait. Depuis trois semaines, le gouvernement Brown, comme tout l’establishment politique britannique, vivent au rythme du scandale des allocations parlementaires diverses, jugées excessives. Tout cela n’est que la fameuse goutte d’eau, car le “scandale” ne l’est en fait que fort peu par comparaison avec ce qui a précédé. La haine du public britannique pour le monde politique et sa représentation parlementaire n’a cessé de grandir depuis la guerre en Irak et l’absurde engagement britannique. Elle s’est renforcée avec la crise financière, qui a aussi bien montré l’incompétence de la City que sa corruption, que son arrogance malgré tout et la protection inique dont le centre financier bénéfice toujours. Avec des démissions en cascade depuis quelques jours, le gouvernement Brown est un zombie qui poursuit sa marche somnambulique; même s’il la poursuit, c’est qu’il n’a, pour le remplacer, que d’autres zombies à peine mieux fardés. D’où cette atmosphère de crise, non de gouvernement, mais plutôt de système sinon de régime, ou vice-versa, plutôt de régime sinon de système, selon l’importance que vous accordez à l’un ou l’autre.

Du coup, l’Angleterre apparaît comme un pays extrêmement instable, ce qui est sans aucun doute une nouveauté révolutionnaire dans la situation politique générale du système. Le pilier anglo-saxon, et le Royaume-Uni encore plus que les USA, sa puissance d’influence, reposait sur la puissance formidable de son système financier et sur l’immuable stabilité de sa direction politique en général au service de ce système financier, – nulle part plus qu’au Royaume Uni, de façon aussi voyante. Les deux ont volé en éclats, d’ailleurs d’une façon assez logique dans leur enchaînement. L’explosion du système financier, réparé à la va-vite et dans des conditions grotesques (remettre en place ce qui a conduit à l’explosion au prix d’une faillite de l’Etat), entraîne inéluctablement celle du système politique.

C’est finalement une situation extrêmement postmoderne, où les révolutions de rue n’ont plus cours, où les émeutes ne débouchent sur rien, où la colère populaire s’exprime partout et furieusement et fait trembler les directions politiques sans obtenir rien qui puisse les apaiser. Aussi, les “révolutions” s’expriment autrement désormais, par les explosions à l’intérieur du système qui paraît intouchable et inébranlable à cause de la disparition des menaces populaires. Ces menaces populaires ont donc trouvé un autre moyen de provoquer des effets, qui sont cet enchaînement de désordre à l’intérieur de ce système qui parvient à verrouiller si complètement l’ordre chez ceux qu’il parvient à contrôler et dont il étouffe aisément la colère. Le désordre est passé de la rue à l’intérieur des partis politiques et des ministères. C’est une sorte inédite de la G4G (“Guerre de 4ème Génération”), qui va effectivement porter ses effets là où, désormais, s’exprime le plus fortement l’illégitimité du système, à l’intérieur même de lui-même. Le système, qui croyait avoir assuré son impunité en réduisant à rien l’effet des révoltes populaires, se trouve, seul, confronté à son insupportable illégitimité.

Le Royaume-Uni expose mieux qu’aucun autre cette situation. L’illégitimité de sa direction politique, quel que soit le “parti”, est désormais à la mesure de l’illégitimité du système en général, mise en évidence par la crise générale. Le plus solide composant du système est, désormais, le plus fragile d’entre tous. Il a le visage tourmenté et angoissé de Gordon Brown, passé de son attitude bougonne courante à l’attitude désormais stoïque du calvaire politique; il en deviendrait presque émouvant à force d’humanité retrouvée à cette occasion, comme par mégarde; lui aussi, en un sens, est une victime du système qui l’a enfanté et qu’il servit avec tant de zèle puisqu’il est l’architecte de la City moderne qui a montré toute son imposture et toute son illégitimité.

Le Royaume-Uni, menacé d’une banqueroute générale, enfoncé dans un chômage épouvantable, n’est pas l’“homme malade de l’Europe”, – ils sont tous “malades”, en Europe et ailleurs. Il est, paradoxalement pour un pays si fier de sa stabilité immuable, le ferment le plus actif et le plus proliférant de l’immense désordre qui mine le système et accompagne la chute de notre civilisation.

Quant à l’Europe… Passons.

● Obama et les arrières-pensées de la main tendue aux musulmans (Thierry Meyssan)

● http://www.iran-resist.org/article5421.html

● http://www.iran-resist.org/article5417.html

● Trois bonnes nouvelles : le nombre des eurosceptiques au parlement européen double ; les pourris socialistes dans les poubelles de l’histoire et, last but not least, les abstentionnistes, premier parti réellement européen. ♫ Souriant, souriant (bis), l’éclaireur brave tout (bis) ; il prend tout par le bon bout. La preuve : 40.873 voix pour Dieudonné, soit huit Zénith. Très bien. Il y a au moins 40.873 antisionistes (quatre divisions ! Le général Dieudonné l’Ouverture commande quatre divisions !) en Île-de-France. Inquiétant, nan ?

Autre règle de méthode d’analyse totalement négligée : on ne doit pas seulement raisonner sur des pourcentages mais sur des chiffres absolus. Ils ont été d’autant plus oubliés qu’ils marquaient cette forte abstention qu’on souhaitait oublier. On ne décide pas des règles à suivre en fonction de ses intérêts. Or si on regarde les chiffres absolus, il est un certain nombre de conclusions qui doivent être tirées et qui vont totalement à l’encontre des gros titres. Prenons la principale. Le succès de l’UMP et du président Sarkozy, a-t-on lu partout. Cela est exact parce que le parti arrive largement en tête et qu’il emporte le plus grand nombre de sièges. En considérant les chiffres absolus, la presse aurait pu faire ses titres avec un échec de Nicolas Sarkozy. Les listes UMP ont en effet obtenu 4,8 millions de voix contre 11,4 pour Nicolas Sarkozy au premier tour de l’élection présidentielle de 2007. En 2 ans, cela fait 6,6 millions de suffrages manquants. Simple effet de la forte abstention ? Si l’on considère les pourcentages, le recul est forcément moins net mais réel. Les listes UMP obtiennent 27,8 % des suffrages exprimés contre 31,18 %. Mais qui se soucie des élections européennes ? Sinon les heureux élus. Dans la perspective de l’échéance présidentielle de 2012, autrement importante, les résultats de l’élection européenne sont de très mauvaise augure pour le président sortant. (Observatoire des sondages)

● Searl : les Pentagoniens écrasent les problèmes :

Le concept de rationalité est riche parce qu’il provient d’une tradition féconde, qui culmine dans la théorie mathématique de la décision. Elle est très influente en particulier en économie. Mais là encore, des avancées scientifiques remarquables sont grevées par des erreurs philosophiques fondamentales. La guerre du Viêt-Nam en a donné une illustration spectaculaire. Nos décideurs politiques étaient convaincus que les Nord Vietnamiens avaient une courbe d’utilité marginale telle que lorsque la désutilité des bombardements égalerait l’utilité de la résistance à l’Amérique, ils se rendraient. Cette foi est inusable, on a fait le même raisonnement à propos de Milosevic. Pendant la guerre du Viêt-Nam, j’ai rencontré un de mes amis travaillant au Pentagone. Comme je lui soutenais que notre stratégie de bombardement était hasardeuse, il m’a montré des courbes, en m’expliquant que cette stratégie s’appuyait sur un argument décisif, lequel repose uniquement sur cette supposition que les Vietnamiens étaient rationnels de sorte que, quand la courbe atteindrait un point donné, ils ne pourraient que se rendre. C’était insensé de penser que Ho Chi Minh décidait de la poursuite de la guerre comme nous nous choisirions un dentifrice.

Voilà où mène la connerie libérale.


Duhem : une théorie physique n’est pas une explication

Il n’y a pas de lois véritables, mais seulement des lois acceptables,
car ces lois sont seulement approchées

 

/46/ Touchant la nature même des choses, touchant les réalités qui se cachent sous les phénomènes dont nous faisons l’étude, une théorie conçue sur le plan qui vient d’être tracé ne nous apprend absolument rien et ne prétend rien nous apprendre.

(…)

L’aisance avec laquelle chaque loi expérimentale trouve sa place dans la classification créée par le physicien, la clarté éblouissante qui se répand sur cet ensemble si parfaitement ordonné, nous persuadent d’une manière invincible qu’une telle classification n’est pas purement artificielle, qu’un tel ordre ne résulte pas d’un groupement purement arbitraire imposé aux lois par un organisateur ingénieux. Sans pouvoir rendre compte de notre conviction, mais aussi sans pouvoir nous en dégager, nous voyons dans l’exacte ordonnance de ce système la mai-que à laquelle se reconnaît une classification naturelle : sans prétendre expliquer la réalité qui se cache sous les phénomènes dont nous groupons les lois, nous sentons que les groupements établis par notre théorie correspondent à des affinités réelles entre les choses mêmes.

Le physicien, qui voit en toute théorie une explication, est convaincu qu’il a saisi dans la vibration lumineuse le fond propre et intime de la qualité que nos sens nous manifestent sous forme de lumière et de couleur : il croit à un corps, l’éther, dont les diverses parties sont animées, par cette vibration, d’un rapide mouvement de va-et-vient.

Certes, nous ne partageons pas ces illusions. Lorsqu’au cours d’une théorie optique, nous parlons encore de vibration lumineuse, nous ne songeons plus à un véritable mouvement de va-et-vient d’un corps réel ; nous imaginons seulement une grandeur abstraite, une pure expression géométrique dont la longueur, périodiquement variable, nous sert à énoncer les hypothèses de l’Optique, à retrouver, par des calculs réguliers, les lois expérimentales qui régissent la lumière. Cette vibration est pour nous une représentation et non pas une explication.

Mais lorsque après de longs tâtonnements, nous sommes parvenus à formuler, à l’aide de cette vibration, un corps d’hypothèses /53/ fondamentales ; lorsque nous voyons, sur le plan tracé par ces hypothèses, l’immense domaine de l’Optique, jusque-là si touffu et si confus, s’ordonner et s’organiser, il nous est impossible de croire que cet ordre et que cette organisation ne soient pas l’image d’un ordre et d’une organisation réels : que les phénomènes qui se trouvent, par la théorie, rapprochés les uns des autres, comme les franges d’interférence et les colorations des lames minces, ne soient pas en vérité des manifestations peu différentes d’un même attribut de la lumière ; que les phénomènes séparés par la théorie, comme les spectres de diffraction et les spectres de dispersion, n’aient pas des raisons d’être essentiellement différentes.

Ainsi, la théorie physique ne nous donne jamais l’explication des lois expérimentales ; jamais elle ne nous découvre les réalités qui se cachent derrière les apparences sensibles : mais plus elle se perfectionne, plus nous pressentons que l’ordre logique dans lequel elle rame les lois expérimentales est le reflet d’un ordre ontologique : plus nous soupçonnons que les rapports qu’elle établit entre les données de l’observation correspondent à des rapports entre les choses [Cf. Poincaré, La Science et l’Hypothèse, Hermann, 1903, p. 190; plus nous devinons qu’elle tend à être une classification naturelle.

De cette conviction, le physicien ne saurait rendre compte : la méthode dont il dispose est bornée aux données de l’observation ; elle ne saurait donc prouver que l’ordre établi entre les lois expérimentales reflète un ordre transcendant à l’expérience : à plus forte raison ne saurait-elle soupçonner la nature des rapports réels auxquels correspondent les relations établies par la théorie.

Mais cette conviction, que le physicien est impuissant à justifier, il est non moins impuissant à y soustraire sa raison. Il a beau se pénétrer de cette idée que ses théories n’ont aucun pouvoir pour saisir la réalité, qu’elles servent uniquement à donner des lois expérimentales une représentation résumée et classée : il ne peut se forcer à croire qu’un système capable d’ordonner si simplement et /54/ si aisément un nombre immense de lois, de prime abord si disparates, soit un système purement artificiel ; par une intuition où Pascal eût reconnu une de ces raisons du cœur « que la raison ne connaît pas », il affirme sa foi en un ordre réel dont ses théories sont une image, de jour en jour plus claire et plus fidèle.

Ainsi l’analyse des méthodes par lesquelles s’édifient les théories physiques nous prouve, avec une entière évidence, que ces théories ne sauraient se poser en explication des lois expérimentales ; et, d’autre part, un acte de foi que cette analyse est incapable de justifier, comme elle est impuissante à le refréner, nous assure que ces théories ne sont pas un système purement artificiel, mais une classification naturelle. Et l’on peut, ici, appliquer cette profonde pensée de Pascal : « Nous avons une impuissance de prouver invincible à tout le Dogmatisme ; nous avons une idée de la vérité invincible à tout le Pyrrhonisme ». [Pierre Duhem, La Théorie physique, Vrin]

J’avais quelque peine à répondre à Searle sur ce point. Duhem le fait très bien. Dans la théorie, seule la classification est naturelle et non pas les reflets, les images, les représentations, très provisoires.

● Gros, gras, gris, rose, vert cochon gras

● Le petit Nicholas a dû souffrir quand le service du protocole lui a dit : « Non, monsieur le Président, vous ne pouvez pas recevoir le président Obama vous-même puisqu’il n’en a pas manifesté le désir. Vous devez envoyer votre ministre des affaires étranges. » Écoutez, Obama, Obama, 0:44 secondes (Qusai and Jeddah Legend: the Wedding)

« Vous croyez qu’on n’a pas autre chose à faire que de faire des belles photos en papier glacé ? », est intervenu Nicolas Sarkozy sur un ton agacé.

« Vous pensez qu’avec la crise économique internationale, le chômage aux États-Unis, le chômage en France, le chômage en Europe, le problème de l’Iran, on n’a que ça à faire de calculer, est-ce qu’on va prendre [ ! C’est du hongrois ça] un bon restaurant ensemble ou est-ce qu’il va passer une nuit de plus ici ? », a-t-il insisté.

« Vous croyez que les gens attendent simplement qu’on soit là tous les deux en se tenant la main ? Ils veulent des résultats, que sur des dossiers comme l’Iran ou la Corée du Nord, on soit en harmonie globale », a-t-il ajouté.

On n’a que ça à faire ? Obama, certainement pas. Shark özy, si. Du reste, il n’en a rien à foutre. Farceur ! Communiquant ! Il est là pour financiariser la France. C’est le président du pognon. Le reste importe peu. Les Français ont pour président un mini-sous-marin capable de remonter le Danube jusqu’à Sigmaringen.

Les gens ? non, certainement ; mais Shark Özy, oui. Il est évident qu’il aurait aimé être seul sur la photo avec Obama, sans ce gêneur de prince Charles. Quel grossier personnage ! Pousse-toi de là que je m’y mette !

Le shark özy

● J’espère que Charles viendra en kilt, avec rien dessous, et qu’il retroussera sa jupette, comme le font les supporters écossais dans les bistrots parisiens après les matches au Parc des Princes.

● L’inutilité de rechercher une solution à deux États israélien-palestinien (Christopher King) DOC 2009-06-05

● Baisse-toi et broute Jusqu’où le bétail descendra-t-il pour brouter ?

● L’Europe est une grosse salope

● Hadopi – Ipodah Tu sors ton Hadopi, je sors mon Ipodah. Et tu l’as dans le cul avec la bénédiction de tous les malfaiteurs de la planète. Trop de sécurité tue la sécurité. Trous du cul. Les gros malins avec leurs gros sabots. Pantins. Pantalons. Nous avons toujours la droite la plus bête du monde et la gauche la plus grasse. http://ipodah.net/ ; http://blog.ipodah.net/. La généralisation de la censure suscite la généralisation du cryptage. C’est la vieille histoire du serrurier et du cambrioleur.

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

● Gilad Atzmon : « Pour l’amour du ciel, laissez-les geindre »

Aujourd’hui, les législateurs israéliens poussent la guerre contre l’héritage national palestinien encore un peu plus loin. Il ne s’agit plus simplement d’expulsion physique et d’effacement des indices sur le terrain, ce n’est pas seulement une épuration ethnique à motivations racistes, accompagnée de famine provoquée, de confiscations de terres, de démolitions de maisons, de bombardements d’écoles et d’arrosage de quartiers populeux au phosphore blanc en fusion. Non, désormais, ce qu’Israël veut envahir, c’est la psyché palestinienne. Les membres de la Knesset veulent éradiquer la mémoire collective des Palestiniens. Tout du moins, formellement, ils essaient de leur dénier le droit de se souvenir.

Comme l’a fait observer Khalid Amayréh, il y a quelques jours de cela : « un député palestinien citoyen d’Israël a comparé la loi ainsi mise en débat avec – imaginons un peu – la promulgation, par l’Allemagne, d’une loi interdisant toutes les activités juives commémorant l’holocauste ». L’égalité ainsi établie entre la Nakbah et l’holocauste juif est parfaitement indiquée. Nous parlons ici de deux crimes racistes d’une ampleur colossale. Pourtant, il est parfaitement évident que, tandis que les Allemands ont su, collectivement, faire face à leur passé, l’Etat juif entre dans sa sixième décennie de déni, allié au bafouage [1re attestation 1616 (ST FRANÇOIS DE SALES, Amour de Dieu, IX, 7)] effréné d’une population civile innocente.

● http://ism-france.org/news/

● Fisk est à côté de la plaque   côté de la voie. Fisk n’est pas un bon chien de change) par Israël Shamir

● État juif… UJFP, Pierre Stambul


Le monstre à trois pattes

AUTEUR: Gilad ATZMON جيلاد أتزمون گيلاد آتزمون

Traduit par Marcel Charbonnier. Édité par Fausto Giudice

 

Contrairement à ses frères et sœurs cosmopolites, qui diffusent le sionisme et le racisme tribal en se revêtant d’oripeaux libéraux et progressistes, Melanie Philips est, quant à elle, très directe. L’autre jour, elle a défini ce qu’est le sionisme, à ses yeux, d’une manière particulièrement limpide :

« Le sionisme », écrit-elle, « c’est simple : c’est le mouvement d’autodétermination du peuple juif. Et ce mouvement a plus de sens que n’importe quel autre mouvement de libération nationale, parce que le judaïsme repose sur trois pieds : le peuple, la religion et la terre. Qu’un seul de ces trois pieds vienne à être amputé, parce que sa légitimité aura été niée, et c’est l’ensemble qui s’écroule. C’est la raison pour laquelle l’antisionisme est bien davantage qu’une prise de position politique agaçante : c’est une attaque frontale, contre le judaïsme lui-même. » [notez que, en passant, mine de rien, Mme Philips pose l’équation : sionisme = judaïsme. C’est de cette équation fallacieuse que traite ici Gilad Atzmon]

Melanie Philips ne laisse que très peu d’espace à la spéculation intellectuelle. Pour elle, non seulement le sionisme est un mouvement national légitime, mais ce mouvement « a plus de sens que n’importe quel autre », parce qu’il « repose sur « trois pieds ».

À y réfléchir ne serait-ce qu’une seconde, c’est en effet, vraiment important, pour quelque chose, de reposer sur trois pieds. Personnellement, je ne repose que sur deux jambes (et des poussières…). D’ailleurs, à l’occasion, quand je me tiens debout, à poil, devant un miroir, j’aimerais vachement être le sionisme…

Comme l’affirme mordicus Melanie Philips, le sionisme est en effet un amalgame de trois ingrédients juifs : le peuple, la terre et la religion. C’est cette mixture même qui fait du sionisme un narratif épique triomphant. C’est cette mixture qui a fait du sionisme, de manière de plus en plus accentuée au cours du vingtième siècle, l’identifiant collectif symbolique du peuple juif. C’est le sionisme qui est parvenu à réinventer le peuple juif en tant que nation dotée d’une aspiration lucide idéologique, spirituelle et géographique. Pourtant, autant le sionisme est quelque chose de parfaitement logique pour de très nombreux juifs de par le monde, il a de moins en moins de sens pour ceux qui n’ont pas l’heur d’être « élus », c’est-à-dire pour tout le reste de l’humanité. La raison est simple : les juifs sont certes libres de célébrer collectivement leurs symptômes, mais ils ne sont pas exactement fondés à le faire, dès lors que c’est au détriment d’autrui.

Le sionisme s’est arrangé pour interpréter le judaïsme comme un permis brutal de piller et de massacrer. Il a transformé un texte spirituel en plan cadastral. Il a essentiellement inventé la nation juive. Il a alors assigné à la nation nouvelle-née sa mission d’aspiration géographique immorale, non sans certaines conséquences coloniales et raciste calamiteuses.

L’on est fondé à se demander comment le sionisme a réussi à avoir un tel succès, comment il a pu s’en tirer à aussi bon compte avec ses crimes, et comment il a réussi à agir de la sorte aussi longtemps. En fin de compte, la mixture empoisonnée composée de « terre », de « religion » et de « peuple » se situe aux antipodes de la narration culturelle et politique occidentale de l’après-deuxième guerre mondiale (faite de cosmopolitisme / multi-culturalité / multi-confessionnalisme / frontières ouvertes). [notez au passage que le sionisme est anticosmopolite]

J’ai tendance à penser que l’équation établie par Melanie Philips : « sionisme = judaïsme » est la plus efficace de toutes les tactiques sionistes. Elle conduit à une paralysie sévère de l’opposition la plus humaniste au sionisme. La raison est évidente : des êtres moraux ordinaires ne savent pas de quelle manière dés-emberlificoter les nœuds engendrés par cette formule explosive qui les conduit à la critique d’un système religieux.

De fait, une des façons possibles consiste à contester l’équation de Melanie Philips. Non, le sionisme n’est pas l’équivalent du judaïsme : le sionisme n’en est qu’une interprétation bornée et radicale. Il s’empare de la notion morale judaïque de l’élection, et il en fait un vulgaire programme politique de suprématie. Loin d’être le judaïsme, le sionisme est, en réalité, le visage authentique de l’idéologie juive. Le sionisme est raciste, le sionisme est chauvin, le sionisme est avide de puissance ; mais il est différent du judaïsme, car celui-ci est centré autour de la crainte de Dieu, alors que le sionisme n’a absolument peur de rien. Par conséquent, il est correct d’avancer que le fait de s’opposer au sionisme revient à s’opposer à l’idéologie juive ou à ce que j’appelle, pour ma part, la « judéité » [jewishness, par opposition à judaism, NdE].

Il faut rappeler que le sionisme se considère lui-même comme un mouvement rationnel et éclairé. Jusqu’à un certain point, en tant qu’idéologie et que praxis, il tente de se comprendre lui-même, et il recherche des explications ou, à tout le moins, des justifications en des termes rationnels et historiques (plutôt qu’en termes éthiques). Melanie Philips, il faut le dire, propose une argumentation cohérente. Elle dit : « voilà ce que nous sommes », en suggérant que « leur » enlever ce droit serait leur dénier « leur » droit à l’existence. [on reconnaît là l’argument des anti-antisionnistes. Atzmon démontre que cet argument est basé sur un sophisme]

Je pense que le cadre de raisonnement de Melanie Philips est correct : c’est sa terminologie qui, en revanche, est légèrement trompeuse. Le sionisme n’est pas égal à la religion, mais, bien plutôt, le sionisme et la judéité sont intrinsèquement connectés. Si nous voulons réellement nous opposer au sionisme, nous allons entrer inévitablement en conflit avec l’idéologie juive. S’opposer au sionisme, c’est reconnaître que nous avons un problème avec les « trucs juifs ». Toutefois, il convient de noter que si des sionistes tels que Melanie Philips sont fondés à suggérer une identité entre le sionisme et le judaïsme, l’opposant au sionisme ne devrait pas hésiter à faire de même, et donc à étendre la critique du sionisme à l’idéologie juive et à ce qu’il y a éventuellement, au-delà.

Je l’ai déjà indiqué, de nombreuses fois, par le passé : comme de juste, ce sont, de fait, des dissidents sionistes et des dissidents israéliens qui semblent promouvoir le discours antisioniste et, cela, pour une raison toute simple : les dissidents israéliens sont loin d’être réticents à dénoncer leur passé collectif, ou à réfléchir sur lui. Contrairement aux activistes de gauche de la diaspora juive, qui sont prompts à rejeter toute complicité dans les crimes israéliens en criant : « pas en mon nom ! », certaines voix israéliennes dissidentes tendent à assumer leur responsabilité directe. Ceux-là comprennent la notion de culpabilité, et ils la transforment en responsabilité. Il y a, de cela un mois, le quotidien israélien Haaretz a publié un article d’Uri Avnery, dans son édition spéciale du « Jour de l’Indépendance d’Israël ». Cet article, intitulé « Vivre avec la contradiction » [“Living With The Contradiction” Notez bien que ce n’est pas dans un journal français que l’on pourrait trouver un tel article], était la tentative d’un humaniste israélien de se colleter avec son propre péché originel, dans le cadre d’une perspective historique.

Avnery est un écrivain absolument étonnant. Bien que j’aie tendance à ne pas être d’accord avec lui sur diverses questions, l’homme est, sans nul doute, porteur d’un message rationnel, dans cet État maudit. Contrairement à Melanie Philips, qui soutient le sionisme de loin, Avnery a combattu dans les commandos en 1948. Il fut lui-même impliqué dans la création d’Israël. « Nous savions que si nous remportions la guerre, il allait y avoir un État, et que si nous étions vaincus, il n’y en aurait pas – et que nous ne serions plus là non plus, d’ailleurs ».

À la différence de Melanie Philips, qui ne fait que parler d’ « une terre », Avnery fut l’un de ceux qui envahirent la terre (de Palestine) et en chassèrent les habitants.

« Nous n’avons laissé aucun Arabe derrière notre ligne de front, et les Arabes firent de même ». Et pourtant, Avnery, contrairement à Melanie Philips, là encore, comprend que l’amalgame opéré par les sionistes entre peuple, terre et religion ne peut conduire qu’à la catastrophe.

Le péché originel d’Israël n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler une recette de paix.

« Comment, dès lors », demande Avnery, « pourrions-nous résoudre la contradiction entre nos intentions et nos sentiments de l’époque où nous avons établi l’État et où nous l’avons payé de notre sang, purement et simplement, et l’injustice historique que nous avons infligée à l’autre côté ? »

Avnery poursuit : « La résolution de cette contradiction est nécessaire à notre santé mentale, en tant que nation et en tant qu’êtres humains, et elle est le premier pas vers une réconciliation future. Nous devons avouer et reconnaître les conséquences de nos actes, et réparer ce qui peut l’être, sans en désavouer pour autant notre passé et notre innocence juvénile. » Avnery s’échine à expliquer, plutôt qu’à justifier le péché de 1948, et néanmoins, il est en quête de réconciliation… Il comprend que l’État sioniste ne pourra qu’être voué à la destruction, à moins qu’il ait le courage d’affronter son passé.

J’aimerais que ceux qui apportent leur contribution au discours de la solidarité avec les Palestiniens aient le courage dont font montre Melanie Philips et Avnery.

J’aimerais qu’à l’instar de Melanie Philips, nous ayons le courage de mettre le signe d’égalité entre le sionisme et le judaïsme — mais afin de l’utiliser comme un levier critique.

J’aimerais que nous soyons capables de considérer la Nakba, à l’instar d’Avnery, avec peur et tremblement — mais pour en tirer la conclusion nécessaire, c’est-à-dire en exigeant le droit au retour chez eux des réfugiés palestiniens !


Source : Palestine Think Tank -  The Three-Legged Monster

Article original publié le 23/5/2009

Sur l’auteur

Fausto Giudice est membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7722&lg=fr

 

Vendredi 29 Mai 2009

Source : http://www.alterinfo.net

● Fisk est à côté de la plaque par Israël Shamir

● Le facteur cheval a enfourché le dada de l’antisionisme, mais il entend faire cavalier seul.

● Ils ont gazé Gaza (Koffi Cadjehoun)

● La liberté d’expression au sujet du sionisme et d’Israël est officiellement lancée à travers le NPA par Cherif Boudelal. Étonnant, nan ! Le facteur a troqué son vélo contre un cheval. Bravo !

● Bientôt, chaque matin, toucher rectal pour les élèves des écoles. On n’est jamais trop prudent. Tout ça sent le Pantalon qui ne se sent plus pisser.

● Descombes : L’identité collective d’un corps enseignant Un cours magistral, à la manière habituelle du docteur Descombes, infligé aux actuels pignoufs gouvernementaux de France, de la confiture pour les cochons, d’ailleurs. Les actuels pignoufs gouvernementaux ne connaissent que la thune, la ressource humaine (le bétail). Ils sont là pour que les faiseurs de pognon puissent faire du pognon sur ce qui leur échappait encore.

Dans pognonique, il y a « nique ». L’entreprise est l’endroit où l’on nique, l’entreprise est l’endroit où l’on encule. La liberté est célébrée dans l’entreprise ; mais c’est seulement la liberté d’enculer. Très peu pour moi. Évidemment, les actuels pignoufs de gouvernement veulent tout transformer en entreprise, car c’est là qu’on fait du pognon.

La stupidité des actuels pignoufs de gouvernement est telle qu’ils essayent d’importer en France les sottises qui ont fait faillite chez les Anglais et les Hamériquains.

Heureusement, il est fort possible que dans très peu de temps ce beau rêve pognonique retourne à l’âge de pierre et même au-delà, de par la faute des pognoniques eux-mêmes.

● Lheureux — pt’êt ben qu’oui, pt’êt ben qu’non — fait le malheur des Bovary comme Sharközy (le requin Özy ; Shark Özy ; comme Charbovary au lieu de Charles Bovary) fait le malheur de la France. Il termine sa tirade par ces mots : « Nous ne sommes pas des Juifs ». Le requin Özy n’est qu’un représentant de commerce ; c’est Flaubert qui le dit. Boujou’ ! C’est cauchois, ça.

● Prose revigorante. On bouffe du lion en prison. DOC 2009-05-27

La révolte a des conditions, elle n’a pas de cause. Combien faut-il de ministères de l’Identité nationale, de licenciements à la mode Continental, de rafles de sans-papiers ou d’opposants politiques, de gamins bousillés par la police dans les banlieues, ou de ministres menaçant de priver de diplôme ceux qui osent encore occuper leur fac, pour décider qu’un tel régime, même installé par un plébiscite aux apparences démocratiques, n’a aucun titre à exister et mérite seulement d’être mis à bas ? C’est une affaire de sensibilité.

La servitude est l’intolérable qui peut être infiniment tolérée. Parce que c’est une affaire de sensibilité et que cette sensibilité-là est immédiatement politique (non en ce qu’elle se demande « pour qui vais-je voter ? », mais « mon existence est-elle compatible avec cela ? »), c’est pour le pouvoir une question d’anesthésie à quoi il répond par l’administration de doses sans cesse plus massives de divertissement, de peur et de bêtise. Et là où l’anesthésie n’opère plus, cet ordre qui a réuni contre lui toutes les raisons de se révolter tente de nous en dissuader par une petite terreur ajustée.

Nous ne sommes, mes camarades et moi, qu’une variable de cet ajustement-là. On nous suspecte comme tant d’autres, comme tant de « jeunes », comme tant de « bandes », de nous désolidariser d’un monde qui s’effondre. Sur ce seul point, on ne ment pas. Heureusement, le ramassis d’escrocs, d’imposteurs, d’industriels, de financiers et de filles, toute cette cour de Mazarin sous neuroleptiques, de Louis Napoléon en version Disney, de Fouché du dimanche qui pour l’heure tient le pays, manque du plus élémentaire sens dialectique. Chaque pas qu’ils font vers le contrôle de tout les rapproche de leur perte. Chaque nouvelle « victoire » dont ils se flattent répand un peu plus vastement le désir de les voir à leur tour vaincus. Chaque manœuvre par quoi ils se figurent conforter leur pouvoir achève de le rendre haïssable. En d’autres termes : la situation est excellente. Ce n’est pas le moment de perdre courage. [Julien Coupat. Le Monde daté du 26 mai 2009. Propos recueillis par Isabelle Mandraud et Caroline Monnot]

Les petits génies du gouvernement, des ministères et les super cops de la ZDAT, ont créé un héros. C’est malin. ♫ On l’appelle Julien des bois... D’ailleurs, voici sa fière devise : « Coupat ; mais pas coupable ». Je vais de ce pas boire un coupat libre, rhum, coca, curaçao, un trait d’angustura, un tour de moulin à poivre ; et même deux ; directement dans le tumbler.

 

Après « feuille de rose », voici « feuille de merde » →  

 

Valeur, égalité, justice, politique
De Marx à Aristote et d’Aristote à nous

Article de Castoriadouze dans le revue Texture, 1978. Repris dans Les Carrefours du labyrinthe, 1. Points-Essais, p. 325-413. Une analyse du chapitre V de l’Éthique à Nicomaque.

Article intéressant de Pierre Dumesnil dans lequel j’ai trouvé cette référence : « Digression sur le commerce équitable ».

● Good news, good news, good news at Jorion’s. Nous sommes dans les mesures non conventionnelles. J’espère que les con-sommateurs vont l’avoir dans le cul profond cette fois, eux qui se prenaient presque pour des citoyens.

● Nous vivons à l’époque de la grande quenelle. Vive Nantua et sa sauce !

● J’ai voulu me  remettre au dry martini, et, stupéfaction, les alcools blancs sont à trente sept degrés cinquante. Salope d’Europe subreptice, et, heureusement empalable.

● Le seul avantage  qu’il y a à vieillir, c’est qu’on vous prend  aisément pour un colonel à la retraite. Privilège dont j’use et abuse.

● Le monde sans syntaxe de l’UMP C’est dans Libéramerde ! C’est pas tous les jours que ça m’arrive de citer Pierre Marcelle. Sarközy entendant massacrer la France et les Français, il est logique qu’il massacre d’abord le français. D’ailleurs, tout ce qui sort des collèges, lycées, voire universités, n’a rien à envier au Hongrois Sarközy. Étant donné l’état linguistique de ce qui sort des écoles, le président de la république française se doit d’être le refuge de la langue. « Une nation, c’est une langue » disait de Maistre. Un président de la république française qui ne parle pas correctement le français devrait être destitué et les ministres révoqués.

● Le crime de la Jordanie Ce fut, en 1948, l’accord secret entre le roi A. et les juifs sionistes : vous me donnez la Cisjordanie, je ne vous attaque pas (Jérusalem ne faisait pas partie de l’accord, et la Légion arabe eut le loisir de démontrer sa vaillance et son efficacité quand son monarque lui permettait de combattre). Ce qui permit en 1967 aux Juifs sionistes de conquérir la Cisjordanie. Nous n’en serions pas là aujourd’hui, si le roi A. n’avait pas passé cet accord secret.


C’est oukounoumique

 

Jusqu’à présent, nous n’avons remarqué aucune différence entre l’introduction des particuliers et l’introduction des universaux. Mais rétrospectivement, il nous faut reconnaître qu’il y a une différence. Si la relation du carré et du triangle aux triangles et carrés particuliers de base était la même que la relation entre des objets concrets et leurs phases momentanées et fragments spatiaux, alors le résultat serait l’identité du triangle et du carré — comme nous avons pu le remarquer avec notre petit univers de régions.

Par conséquent nous sommes conduits à reconnaître deux types différents d’association : celle des parties concrètes dans un tout concret, et celle des instances concrètes dans un universel abstrait. Nous sommes conduits à reconnaître la diversité de deux sens de « est » : « C’est le Caÿster » [un fleuve de Lydie], d’une part ; « C’est carré », d’autre part. [Willard Couine (ou Couenne), Identité, ostension et hypostase]

● On fait le ménage chez Dailymotion Vive ruTube, vive le colonel Poutine. Tout le monde a pu voir sur le Net une vidéo où l’on peut constater que même les tigres ont peur du colonel Poutine. Avis aux amateurs. Cela confirme ce que je disais plus bas : nous avons enfin un point d’Archimède et le vrai sujet est celui de la parole publique. Aujourd’hui, la parole est tout simplement privatisée. La vidéo est là : http://www.fluctuat.net/6810-Dieudonne-vs-Elisabeth-Levy Полковник Путин Ура! Да здравствует Россия!


La barbe de Platon
émousse régulièrement le fil du rasoir dOccam
Willard Couenne traite de ce qui est ; moi, je traite de ce qui n’est pas ;
pour la simple raison qu’en ce monde, la « chose » dont on parle le plus
est ce qui n’est pas (virtualisme).

 

Il semble alors, si ce raisonnement est juste, que dans toute dispute ontologique, le partisan du rejet souffre du désavantage de ne pas être capable dadmettre que son opposant est en désaccord avec lui.

Cest la vieille énigme platonicienne du non-être. Le non-être doit, en un certain sens, être, car sinon quest-ce quil y a quil n’y a pas ? Cette doctrine embrouillée pourrait être surnommée la barbe de Platon: historiquement, elle a fait la preuve de sa résistance en émoussant régulièrement le fil du rasoir dOccam.

Cest une façon de penser comparable qui conduit les philosophes comme McX à accorder l’être là où ils pourraient tout à fait se contenter de reconnaître qu’il n’y a rien. Ainsi, prenons Lékounoumie . Si Lékounoumie n’était pas, selon l’argument de McX, il n’y aurait rien dont nous fussions en train de parler lorsque nous utilisons ce mot, ce serait par conséquent un non-sens de dire même que Lékounoumie nest pas ♦♦. McX, pensant avoir ainsi montré que lexclusion de Lékounoumie ne peut être maintenue de façon cohérente, en conclut que Lékounoumie est [c’est l’argument que m’opposait le crétin qui signait Occam ou Spinoza sur le Debord off].

Certes, McX ne peut vraiment se persuader qu’une quelconque région de l’espace-temps, proche ou lointaine, contient une lékounoumie, de chair et de sang. Pressé de donner plus de détails sur Lékounoumie, il dit alors que Lékounoumie est une idée dans l’esprit des hommes. Ici, cependant, point une confusion. Nous pouvons, pour les besoins de largument, concéder quil y a une entité, et même une entité unique (bien que cela soit assez peu vraisemblable), qui est lidée-de-Lékounoumie, entité mentale, mais cette entité mentale n’est pas ce dont Voyer parle lorsqu’il exclut Lékounoumie ♦♦♦.

McX ne confond jamais le Parthénon avec l’idée-du-Parthénon. Le Parthénon est physique. L’idée-du-Parthénon est mentale (du moins, selon la version que propose McX des idées, et je n’ai rien de mieux à offrir [et Frege, alors ?]). Le Parthénon est visible, l’idée-du-Parthénon est invisible. Nous ne pouvons guère imaginer deux choses plus dissemblables, et moins susceptibles d’être confondues, que le Parthénon et l’idée-du-Parthénon. Mais quand nous passons du Parthénon à Lékounoumie, la confusion s’installe pour la simple raison que McX se laisserait abuser par la plus grossière et la plus flagrante des contrefaçons ♦♦♦♦ plutôt que d’accepter le non-être de Lékounoumie. [d’après Willard Couine : De ce qui est]

♦ « Pégase » dans le texte original.

♦♦ Cet argument m’a été servi, dans la discussion sur le non-être de l’économie par un anonyme qui signait non pas McX mais Ockham !

♦♦♦ En effet, car Voyer ne nie pas du tout l’« existence » de l’idée-de-Lékounoumie. Ce n’est pas l’idée (qui est le sens d’un nom commun) qu’il exclue, mais l’être. Autrement dit : Voyer ne nie pas que la définition du mot « économie », dans n’importe quel dictionnaire, ait un sens ; il nie que cette définition désignât quelque chose, il nie que cette définition fût un nom, il nie donc que le mot « économie » fût un nom. Brièvement maintenant : le mot « économie » a un sens ; mais le mot « économie » n’est pas un nom, il ne nomme rien [c’est une pure significcation, un concept selon Frege]. (Willard Couine ? il est très bien. Il m’apprend qu’un mot ou une expression peuvent avoir un sens, sans être pour autant un nom. Merci ! Willard Couine.)

Voilà qui donne un éclairage nouveau pour cette remarque de Frege dans ses œuvres posthumes : « Une propriété de la langue, néfaste pour la fiabilité de l’action de penser, est sa propension à créer des noms propres auxquels nul objet ne correspond. ». L’énigme est résolue par l’inspecteur Couine : ces prétendus noms ne sont pas des noms. C’est l’éternelle histoire du Canada Dry et du Whisky : ils ont l’air de noms, mais ils ne sont pas des noms. C’est pourquoi l’hypostase (la réification) des universaux est si répandue. Couine nous donne ainsi la raison de ce foisonnement d’hypostases.

Nous nous engageons dans une ontologie contenant Pégase quand nous disons que Pégase est ; mais nous ne nous engageons pas dans une ontologie contenant Pégase quand nous disons que Pégase n’est pas. Nous n’avons plus à être victime de l’illusion selon laquelle, dès lors qu’un énoncé contenant un terme singulier est pourvu de signification, cela présuppose une entité nommée par le terme. Un terme singulier n’a pas besoin de nommer pour être signifiant.

Les ceuzes qui ont du temps à perdre pourront vérifier, dans la discussion qui eut lieu sur le Debord Off, que Voyer, ajusteur mécanicien ignare, avait bien pressenti la différence qu’il y a entre affirmer « l’économie existe » et « l’économie n’existe pas ». Voyer a du nez. Dans le second cas, il n’y a pas d’engagement ontologique. Ce genre de subtilité est hors de portée d’un ajusteur mécanicien ou d’un chauffeur de taxi (fut-il prince russe). Mais : bon chien chasse de race ; bon sang ne saurait mentir.

En effet, ce n’était pas moi qui m’engageais ontologiquement dans cette discussion, mais les enragés qui prétendaient que l’économie existe et eux seuls. Le véritable objet de la proposition l’économie n’est pas n’est pas un hypothétique non-étant que  je devrais nier ; mais bien la proposition l’économie existe. Quand je dis que l’économie n’existe pas, je dis en fait que la proposition l’économie existe est fausse, je dis NOT(l’économie existe), c’est à dire la négation de la proposition l’économie existe est vraie, c’est à dire la proposition l’économie existe est fausse. Il n’y avait de ma part aucun engagement ontologique.

Plus simplement encore : je ne nie pas un existant ; mais une croyance. Ce n’est pas l’existence de l’économie que je nie, mais la croyance en son existence, mais un engagement ontologique.

Autrement dit, j’étais moi-même victime d’une croyance non fondée : je croyais nier l’existence de l’économie alors que je ne faisais que nier la véracité de la proposition « l’économie existe ». Étonnant ! nan !

Ainsi, la première intuition de Voyer fut la bonne : le mot « économie » ne nomme rien, le mot économie ne désigne rien. Mais il se trompait en affirmant que le mot « économie » n’avait aucun sens. Il en convint dès qu’il prit la peine d’ouvrir un dictionnaire au mot « économie », ce qu’il n’avait jamais songé à faire auparavant tant le terme « l’économie » lui semblait absurde et dénué de sens. — À sa grande surprise, le mot « économie » était parfaitement défini, le mot « économie » avait donc un sens. Très peu de temps après, il trouvait, par hasard, la solution de l’énigme. — Il s’ensuit que le fait que le terme « l’économie » ait un sens n’implique nullement qu’il soit un nom, n’implique nullement qu’il nomme. Sa nominalité peut être nulle de même que celle du terme « nominalité ». La nominalité n’est pas. Quelle est la solution de Couine ? Le suffixe « -ité » (de même que le préfixe « classe des… ») est seulement un opérateur qui permet de transformer un terme général en terme singulier, à la suite de quoi, la magie propre aux termes singuliers, agit. C’est encore plus radical que la solution de Frege pour qui le pseudo nom ne fait que désigner une classe, un être abstrait !

♦♦♦♦ C’est le cas puisque la contrefaçon qui a cours est due au super crétin Say.

*   *   *

Comment est-il possible de dire que quelque chose existe s’il n’existe pas ? C’est très simple : parce que des millions de trous-du-cul en parlent comme d’un existant. Élémentaire, mon cher W. Cela n’a d’ailleurs plus rien à voir avec la logique. Pourquoi le disent-ils ? Parce qu’ils l’ont entendu dire dans le poste, dix fois par jour, parce qu’ils l’ont lu chaque jour dans les journaux, depuis quarante neuf ans, depuis 1960. Avant cette date, un tel usage de ce terme était réservé à des messieurs distingués, comme Weber, par exemple, et ce depuis que le super crétin Say inventa cet usage, en 1818 (« il invente un objet social autonome appelé “économie” » — Fourquet). Auparavant, aucune trace de cet usage.

Mais comment se fait-il qu’ils gobent cela ? Il me semble que Willard Couine répondrait : c’est leur schéma conceptuel qui veut ça. Tel schéma conceptuel, telle ontologie. Et quel est leur schéma conceptuel ? C’est celui de la soumission. La servitude affaiblit « l’immunité ontologique » ; la désobéissance l’accroît. Meuh !

 

Ceux qui me demandent, en supposant qu’il soit prouvé que l’économie n’est pas, : « À quoi ça sert de savoir que l’économie n’est pas ? » me posent, à leur insu, une toute autre question. Ils me demandent, en fait, « À quoi ça sert de comprendre ce que l’on dit ? » Ainsi, quand ils disent : « L’économie va mal », ils disent en fait : « La classe des faits économiques va mal », ce qui est une absurdité, parce qu’une classe ne peut pas aller bien ou mal, une classe ne peut pas être rouge ou verte etc. Je suis bien conscient que ce n’est pas cela qu’ils veulent dire, qu’ils ne font pas exprès de dire des absurdités ; mais dans ce cas, si ce n’est pas ce qu’ils veulent dire, il faut qu’ils disent autrement ce qu’ils veulent dire car, présentement, ils disent une absurdité. Mais savent-ils ce qu’ils veulent dire ?

Oui, je vous le demande, à quoi peut bien servir de comprendre ce que l’on dit ? Meuh !

● Réponse à Élisabeth Lévy (Au cours du réel, Koffi Cadjehoun  — via AlterInfo) *DOC 2014-02-23 

● Le point d’Archimède (ou anti-point de Godwin). L’inventeur du principe du levier réclamait un point d’appui pour soulever le monde. Ce point le voici : c’est la Liste européenne antisioniste. Il ne manque plus que le levier. Le levier, c’est vous. Pesez, pesez, pesez ! Le parlement croupion ne sert à rien sinon à enregistrer les oukases de Bruxelles. Là, il servira au moins à quelque chose. C’est la partie centrale du programme de MM. Dieudonné et Soral : que le parlement européen serve enfin à quelque chose. Je dirais que l’antisionisme est presque secondaire dans cette affaire. Le but est de restaurer une parole publique. L’antisionisme n’est qu’un cheval de Troie.

● Le Fouquet’s c’était la scène primitive du sarkozysme. Je suis parfaitement d’accord avec le catholique Bayrou puisque je disais que la sauterie du Fouquet’s était un manifeste. Si Bayrou se présente à cheval, je voterai pour lui. Je voterai pour la première fois de ma vie.

Le Fouquet’s c’était (...) la scène primitive du sarkozysme, qui n’était pas élu depuis trois minutes que se réunissaient, dans le lieu de la richesse démonstrative, les vrais vainqueurs. La plus grosse fortune de France, la plus grosse fortune de Belgique, la plus grosse fortune du Québec, des milliardaires comme s’il en pleuvait, des médias amicaux comme s’il en pleuvait. C’était les vrais vainqueurs. Pendant ce temps, les pauvres bougres place de la Concorde, ils attendaient, ils se battaient les flancs.

● Soral pense comme un boxeur. Quand j’entends la polémique Soral-E. Lévy, je me dis que Soral discute comme un boxeur : quel jeu de jambes. Les boxeurs connus et redoutés pour leur punch se distinguent en fait par leur jeu de jambes. Quelle mouche a piqué Élizabeth Lévy. La voilà saisie de la grippe « J » ou « S ». Muray est mort. Voilà Élisabeth laissée à son seul jugement. Elle vacille. ♫ El vacilon, el vacilon

● L’économie n’est pas une institution, un fait social, une chose sociale (en fait nulle chose, res nulla, rien). Mais la croyance en l’existence de l’économie (c’est à dire la croyance que l’économie est une institution) est une institution, une pesante et encombrante institution. Elle a d’abord encombré l’esprit des « dilettantes », comme disait Weber (mais aussi l’esprit de Weber, crétin) ; puis, à partir de 1960, le cul du bétail (ce qui est la preuve que le cerveau n’est pas le siège de la pensée). Le bétail humain ne fait pas « meuh ! » comme les sympathiques vaches normandes, il fait « économie ! » et de plus, ça sort par l’autre bout. Heureusement, ce genre de pet, contrairement aux pets des vaches, ne provoque aucun effet de serre, il assure seulement la stupidité du bétail. Il agit comme une piqûre de rappel.

Que signifie que la croyance en l’existence de l’économie est une institution ? Cela signifie que 1) chaque bestiau croit que l’économie est une institution ; 2) chaque bestiau sait que chaque bestiau croit que l’économie est une institution ; 3) chaque bestiau sait qu’aucun bestiau ne croit être le seul à savoir que chaque bestiau (autrement dit : tous les bestiaux) sait que chaque bestiau croit que l’économie est une institution ; mais, au contraire, que tous savent très bien que tous les bestiaux le croient. Meuh !

La croyance en l’existence de l’économie en tant que chose sociale est indépendante de chaque individu, puisque tous le croient (c’est ce qui fait de cette croyance une institution) ; la croyance en l’existence de l’économie n’est donc pas une pensée individuelle, librement formée, mais une obligation, une coercition, Heil Durkheim !

La pensée que l’économie n’est pas une institution est, a contrario, une pensée individuelle, libre. C’est celle de votre serviteur, bétail. Meuh ! Votre serviteur est le seul, avec le superintendant Fourquet et quelques anthropologues, à penser que l’économie n’est pas une institution, une chose sociale, un fait social ; mais seulement « un classement ».

 

● Grandir ensemble. Deux arbres ne peuvent pas grandir ensemble, fussent-ils plantés côte à côte. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas la propriété nécessaire : ils ne sont pas dotés de la propriété de collectivité, tandis que deux gardes peuvent monter la garde ensemble, devant une même porte — mais les piliers qui supportent le linteau de la porte ne supportent pas ce linteau ensemble. Ils sont deux, mais leur nombre ne leur appartient pas, tandis que leur nombre appartient aux gardes ♫ On dit quelque fois au villageu qu’un nombre ça sert à rien du tout, rien du tout. Ça sert à donner du courageu à ceux qui n’en n’ont pa du tout, pas du tout —. Quelle est le nom de cette propriété ? Ce nom est communication. Plus précisément, la communication consiste dans des savoirs partagés. C’est parce qu’ils partagent un savoir que deux gardes peuvent monter la garde ensemble. Les êtres vivants (et à fortiori les être inanimés) ne sont pas, en général, dotés de la propriété de collectivité. Pour faire quoi que ce soit ensemble, il faut communiquer, il faut partager un savoir. Tous les hommes existe, contrairement à tous les chevaux, parce que les hommes vivent ensemble. Contrairement à ce que dit Russell la locution « tous les hommes » est réellement dénotative, seule, sans complément, car cette locution désigne une totalité concrète, contrairement à « une collection », totalité concrète parce que ses parties sont douées de collectivité. Notez ce petit détail : une collection est totalement dénuée de collectivité. C’est le collectionneur qui est doué de collectivité.

Notez que la communication ne nécessite pas nécessairement de faire bla-bla. Un bon exemple en est une partie de football où la dialogue est extrêmement restreint, voire nul. Cependant, une partie de football est un bon exemple de savoir partagé. C’est une partie de savoir partagé. Le football est un sport intellectuel (contrairement au tennis qui est un sport de crétins). D’ailleurs, les gardes sont généralement peu loquaces, d’autant plus s’ils sont spartiates.

Notez encore qu’il n’y a pas, dans le monde, d’ensembles, de classes, de nombres. Cependant, le monde est soigneusement classé. De même que l’on dit : « Nulle terre sans seigneur », on peut dire : « Nulle chose sans classe ». Encore mieux : il existe une classe spéciale pour les choses inconnues, c’est à dire non classées. Chez certains Indiens, cette classe se nomme manitou. Quand on montre à ces Indiens une chose qu’ils n’ont jamais vue, ils disent : c’est un manitou. On comprend ainsi que « Grand Manitou » signifie Grand Inconnu. De même, dans un monde où il n’y a pas de nombres, nous pouvons compter et mesurer autant que nous voulons. L’homme rationnel de l’économie politique ne fait même que ça.

J’avais oublié ça : le « dans la cheminée, plusieurs bûches brûlaient ensemble » de Debord. Il s’agit d’une grande question philosophique que Debord, à son habitude, en bon lauréat du concours de M. Champagne, aborde sans même s’en rendre compte. À part le fait qu’une bûche seule ne peut brûler ensemble, plusieurs bûches en sont encore moins capables. Étonnant, nan ?

● Vaudou, mode d’emploi. C’est le mode d’emploi qui est dangereux (in texto venenum — latin de banlieue) ! Extrait du mode d’emploi :

« Vous détestez Nicolas Sarkozy ? Vous méprisez Nicolas Sarkozy ? Vous vous demandez s’il réfléchit avant de parler ? Vous pensiez élire un homme d’État qui réformerait [réforme =  américanisation] le pays et ferait rayonner la France de par le monde ? [dans ce cas, vous êtes un connard, un super connard, c’est pourquoi seule la magie peut encore quelque chose pour vous. Vous avez choisi vous-même la corde qui vous pend. Crétins] Et pourtant vous rêvez d’envoyer balader cette société qui ne profite qu’aux riches. Respirez. Grâce aux sortilèges, vous pouvez conjurer le mauvais œil et empêcher Nicolas Sarkozy de causer davantage de dommages. Alors, qu’attendez-vous ? Agissez au plus vite et commencez à reconstruire le paysage politique français… »

L’Anche tu Peaugnon !

L’Anche tu si che t’attrape, che t’encule !

L’Anche te la liperté d’enculer

● Ici Londres

● Propagandastaffel. Radio Paris ment (UJFP)

● Picketty Kapital. Oui, les capitalistes existent, plutôt six fois qu’une. DOC 2009-04-30

● Abdel Bari Atwan : « Israël a été démasqué, en dépit de la protection des pays occidentaux »

Aussi suis-je réellement déçu, et je reconnais que je suis réellement reconnaissant envers Ahmadinejad, car il a rappelé à tout le monde les véritables problèmes, et spécialement le racisme israélien. Ainsi, en l’absence d’Ahmadinejad, Israël n’aurait même pas été mentionné, et il n’aurait pas été accusé de perpétrer des atrocités contre les Palestiniens.

(...)

Ahmadinejad a dit que le peuple palestinien a été carrément chassé de son pays : c’est le cas. Il a dit qu’Israël a été créé au détriment des Palestiniens : c’est le cas. Il a dit que ce sont les Européens qui ont persécuté les juifs : exact ! Alors, qu’y a-t-il à redire, à cela ? Mais parce qu’ils [les Européens — l’Europe est une grosse salope] sont à court d’arguments, parce qu’ils sont incapables d’amener des faits qui démentissent ces réalités, ils sont partis. Parce que ce sont des lâches, tout simplement

(...)

Ahmadinejad a réussi à faire ce que le communiqué final a été incapable de faire. Il a réussi à contourner la manipulation ; il a engendré un intérêt médiatique énorme. Et grâce à ça, les gens, dans le monde entier, savent que les représentants français, les pays occidentaux voulaient modifier le cours de l’histoire. Et aujourd’hui, les médias occidentaux n’ont plus la prépondérance : aujourd’hui, nous avons Al-Jazeerah en arabe, nous avons Al-Jazerah en anglais, nous avons Internet, et nous avons des blogs. Ici, les gens vont se réveiller. Nous voyons d’ailleurs à beaucoup de signes que les Européens ne gobent plus cette propagande de caniveau. De nombreux changements sont en train de se produire. Ahmadinejad était sans doute haï par ces gouvernements-là. Mais au Moyen-Orient, dans le monde musulman, on voit désormais en lui un héros.

Silvia Cattori : Il n’a donc pas fait d’erreur ?

Abdel Bari Atwan : Non. Aucune. L’homme s’est montré très retenu ; il a énoncé des faits, uniquement des faits. Il n’a eu recours à aucun effet de manche. Il n’a rien dit de strictement nouveau ; il a dit ce que l’Onu a dit quand il a considéré que le sionisme est un mouvement raciste (en 1975). Quand l’Onu était encore l’Onu, quand les Arabes étaient encore des Arabes, les Nations unies considérèrent qu’Israël était un État sioniste, un État raciste. Aujourd’hui, du simple fait que l’Onu n’est qu’un des services parmi d’autres de l’administration étasunienne qu’elle n’est pas indépendante, ils ont omis cette référence au sionisme en tant que mouvement raciste, mais cela ne pourra pas durer éternellement.

(...)

A Durban II, Israël n’a pas gagné. Il est inexact de dire, par ailleurs, qu’il aurait réussi à faire retomber la responsabilité de la désorganisation sur Ahmadinejad. Il y a quelqu’un, qui est en train de planquer la poussière sous le tapis. Ils s’acharnent à ne vouloir voir que leur propre visage dans le miroir. Ils croient à leurs propres mensonges. Ils sont incapables de voir que le monde a fait preuve de beaucoup de sympathie à l’égard d’Ahmadinejad. Celui-ci a dit ce que beaucoup de gens auraient dû dire, lors de cette conférence.

Les médias sont en train d’y laisser des plumes. Ils ne sont plus aussi efficaces que par le passé. Ils n’ont plus leur contrôle habituel. CNN n’est plus l’unique chaîne de télévision d’ampleur planétaire. Reuters n’est plus la seule agence d’information dans le monde. Aujourd’hui, il y a d’autres sources médiatiques. Aujourd’hui, les médias se battent pour leur survie. Le rôle que les médias ont joué au service des intérêts sionistes n’est plus aussi efficace que par le passé. Il est peut-être encore important, mais moins qu’avant ; et il est en train de perdre petit à petit de son influence. L’Occident, lui aussi, est en train de perdre de son influence, graduellement, parce que, comme je l’ai dit, il y a des pouvoirs en train d’émerger, aujourd’hui. La Russie est de retour, l’Inde, le Brésil et la Chine sont en train d’émerger. Les États-Unis n’ont plus le contrôle total qui était le leur hier. Aussi tout cela va-t-il avoir des effets dévastateurs pour Israël et pour le racisme, à l’avenir.

● De Durban I à Durban II (UJFP)

La conférence dite de Durban II marque la confiscation y compris de cette relative liberté d’expression « inoffensive » qui a prévalu jusqu’à présent. Cela a été le fruit d’une offensive tous azimuts menée par les grandes puissances nord-américaines et européennes et par l’Etat d’Israël contre l’ONU et contre les expressions de la « société civile ». Cette offensive s’est déployée lors de Durban II sur plusieurs niveaux articulés : Un chantage au boycott assorti d’une énorme campagne de désinformation ; des pressions sur les participants afin d’adopter une déclaration finale prête depuis le 16 avril, préalablement à tout débat et à toute recommandation des ONG ; une interdiction sous peine de rétorsions d’évoquer certaines questions au premier rang desquelles celle de la lutte contre le racisme dont est victime le peuple palestinien; une diabolisation de la Déclaration de Durban pour la lutte contre le racisme, et une criminalisation de toute expression qui ne se soumet pas au diktat des grandes puissances.

Heureusement, cela a donné une magnifique occasion au président Armani Nedjad de mettre les pieds dans le plat, créant ainsi un scandale mondial, ce qui réduit à néant toutes ces manigances : le nom de l’État juif de Palestine a été prononcé dès le premier jour de cette conférence. C’était vraiment la meilleure chose (parce que la seule possible) à faire. Ceux qui riaient tant des caricatures de Mohamed, au nom de la liberté d’expression évidemment, ne rient plus, aujourd’hui, de la très grande liberté d’expression du président Armani.

● Encore une bonne nouvelle (Evans-Pritchard)

Les grandes faillites changent le monde. Le défaut de paiement de l’Espagne de Philippe II a ruiné les dynasties de banquiers catholiques de l’Italie et du sud de l’Allemagne, et a déplacé le centre du pouvoir financier à Amsterdam. Les forces anglo-néerlandaises ont été en mesure de mettre fin à la Contre-Réforme, de libérer le nord de l’Europe de l’absolutisme, et de pénétrer en Amérique du Nord.

Qui sait quelles révolutions pourraient naître de cette crise si elle jamais provoque des banqueroutes. Mon intuition est qu’elle révèlerait la profonde fatigue de l’Europe - de manière brutale - réduisant l’Ancien Monde à une zone stagnante. Que l’hégémonie des États-Unis puisse rester intacte est une question ouverte. Je parierais sur un condominium sino-américain pour un quart de siècle. Le G2, en résumé.

● Le culte de la finance par Simon Johnson (les élytres occhidentales découvrent le cargo cult). Il y a encore des gens pour nier que la conquête du prestige conduit le monde. C’est le prestige de l’argent qui fait sa puissance. L’argent est beaucoup plus puissant que l’appuie-tête d’un chef fidjien. Il tue beaucoup plus, surtout ceux qui ne peuvent y toucher. Le prestige de l’argent n’a rien de magique, de surnaturel : il consiste dans un savoir partagé.

Le résultat est clair. Les emplois dans la finance ont acquis plus de prestige, les gens de la finance sont devenus plus prestigieux, et le culte de la finance s’est propagé dans la culture au sens large, à travers des œuvres comme Liar’s Poker, Barbarians at the Gate, Wall Street, et le Bûcher des Vanités. Même des criminels condamnés, comme Michael Milken et Ivan Boesky, sont devenus des icônes. Dans un pays qui célèbre l’idée de faire de l’argent, il était aisé d’en conclure que les intérêts du secteur financier étaient les mêmes que les intérêts du pays dans son ensemble — et que les gagnants de la finance savaient mieux ce qui était bon pour les américains que les fonctionnaires de Washington.

De ce fait, il n’était point besoin de conspiration ténébreuse devant être ourdie dans le secret. Au lieu de cela, l’idée que les marchés libres soient une bonne chose pour l’ensemble du pays devint une manifestation du bon sens — trompettée dans les pages éditoriales du Wall Street Journal et de la presse populaire, ainsi que dans l’enceinte du Congrès. Alors que l’engouement pour la bulle internet se dissipait, la finances et l’immobilier sont devenus les nouvelles manies américaines. Les sociétés d’investissement privé devinrent les destinations de premier choix pour les étudiants et les hedge funds le moyen infaillible de gagner non pas des millions, mais des dizaines de millions de dollars. En Amérique, où la richesse est moins jalousée que célébrée, les maîtres de l’univers financier sont devenus les objets d’une admiration ou même d’une adulation.

Les politiques de déréglementation de la dernière décennie découlèrent naturellement de cette confluence entre les financements de campagnes électorales, les relations personnelles, et cette idéologie : l’insistance sur la libre circulation des capitaux au-delà des frontières ; l’abrogation des règlements nés à l’époque de la Dépression séparant les activités de banque commerciale et d’investissement ; une interdiction de réglementer les credit default swaps votée par le Congrès ; les importantes augmentations de l’effet de levier autorisé pour les banques d’investissement ; une abdication généralisée de la Securities and Exchange Commission sur ses responsabilités ; un accord international permettant aux banques d’évaluer elles-mêmes leurs risques ; une éphémère proposition de privatisation partielle de la sécurité sociale ; et plus généralement, mais bien plus important encore, une incapacité générale à suivre le rythme de la formidable croissance de l’innovation dans les marchés financiers.

● Bonnes nouvelles (Jorion) Quand vont-elles lâcher prise, ces tiques, ces répugnantes bestioles gorgées de pognon, et tomber dans le lit de feuilles mortes ou le hérisson les bouffera ?

● Words actually said (The Huffington Post) : “the abuse of the question of the Holocaust” et non pas « la question ambiguë et douteuse de l’Holocauste ». J’avais bien entendu le mot Holocauste dans la version en farsi. À son habitude, l’Immonde, le journal de référence, a donné la mauvaise version. Et là encore, le président Armani ne fait que dire la vérité puisque Ilan Pappé nous apprend que, malgré son écrasante supériorité militaire, Ben Gourion, lors de l’épuration ethnique qui dura de décembre 1947 à janvier 1949 — Ilan Pappé nous apprend également que la prétendue guerre de 1948 fut en fait un nettoyage ethnique caractérisé, émaillé de massacres et d’abominations, et que la moitié du nettoyage avait déjà eu lieu avant le 15 mai 1948, avant donc que les faibles armées arabes, privées du secours de la légion arabe, ne se missent en route —, agitait en public la menace « d’un second holocauste », tandis que dans son journal et dans sa correspondance, il exultait des succès miraculeux du nettoyage ethnique.

Qui « déshonore l’Holocauste » ? Le discours exact du président Armani ou le comportement de l’État juif de Palestine depuis soixante ans ?

● William Pfaff : « Les hommes qui ont autorisé, ordonné et exécuté ces actes doivent être pendus. C’est aussi simple que cela ».

● Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Les gros malins ! La déroute des Trous du Cul ! Crève Prout World !

● Le seul homme qui sache se faire entendre sur cette planète, c’est le président Armani Nedjad ! Étonnant, nan !

● De mieux en pire (UJFP) Je vais de surprise en surprise : « débarrasser la Galilée de sa population arabe » ? « Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre » ? Etc. etc.

Alors, qu’elle apparaît misérable cette sortie indigne des représentants de l’Europe, cette fausse indignation, cette vraie hypocrisie ! [les Trous Du Cul] Universels, les droits de l’Homme ?

Pensez-vous ! Ils s’arrêtent aux portes d’Israël, État moral par nature ou par onction divine. A propos d’onction, les télévisions occidentales ont fait plusieurs fois appel à une sorte de statue du commandeur, un vrai Prix Nobel de la Paix nommé Élie Wiesel. A titre anecdotique, ce Monsieur théoriquement paisible a appelé à torturer Madoff, le fameux escroc, qui a englouti l’argent de la fondation pour la Mémoire de la Shoah que préside Wiesel. Cet argent provient de donations. Le Prix Nobel de la Paix n’hésitait donc pas à l’utiliser à des fins spéculatives. Moins anecdotique, il y a sa fameuse déclaration sur le fait qu’« Israël ne doit pas être jugé selon la loi normale ». Sur ce plan, on peut dire qu’il a été entendu !

Misérable, en effet. L’Europe est une grosse salope.

● Deux conceptions du monde (de defensa)

Le débat est à la fois conjoncturel, lié à une situation extrêmement précise et extraordinaire de crise générale, et notamment de crise fondamentale de l’hégémonie US, et à la fois structurel, portant in fine sur deux conceptions des relations internationales, voire deux conceptions du monde. Le premier aspect est assez évident et l’on comprend bien que c’est à cet égard que joue l’argument des intérêts des deux puissances. Le point d’une Amérique cherchant à amadouer la Chine pour sauver ce qui peut l’être de sa puissance en cours de dissolution, voire pour se rétablir, aux dépens de la Chine dans ce cas, ce point nous semble évident. L’expérience historique des Chinois aura tôt fait de l’appréhender, si ce n’est fait.

Le second aspect est évidemment d’un plus grand intérêt, à observer et à commenter, et, surtout, à élargir à une problématique qui dépasse les USA et la Chine. Au travers des diverses observations de Liu, ce sont deux conceptions des relations internationales qui s’affirment, effectivement antagonistes et irréconciliables. A partir de là, on peut envisager une évolution théorique des relations entre la Chine et les USA.

La Chine apparaît comme un pays de taille et de structure impériale mais de conception continentale et historique, adossé à une identité définie autant dans l’histoire que dans l’espace, c’est-à-dire d’une structure apparentée à l’idée historique et au concept spirituel de nation. Son but est effectivement de “restaurer” une situation légitimée par l’histoire («China is not a “revisionist” power, but a non-expansionist revolutionary state aiming at restoring its natural historical status»). Sa conception des relations internationales n’est pas pour l’essentiel de type concurrentiel, puisque la Chine se définit par rapport à elle-même (par rapport à son histoire), et elle est fondamentalement structurante puisqu’elle s’appuie sur des références objectives constantes.

Les USA présentent la vision complètement inverse, très insulaire et très anglo-saxonne, et, surtout, affectée par une absence d’identité historique (légitimée par l’histoire) et, par conséquent, par un constant et très grand déséquilibre des facteurs de la dynamique collective (faible identité, très grande puissance, impliquant effectivement cette “fuite en avant”, vers l’extérieur, pour rechercher cette identité inconnue). La légitimation des USA ne peut se faire que par rapport à l’Autre, au-delà de l’espace soi disant “national”, selon une dynamique de concurrence et d’expansionnisme profondément déstructurante des relations internationales. La dynamique contraire pour cette entité, comme on la perçoit traditionnellement, serait un retour à l’isolationnisme; c’est une option qui a assuré et pourrait assurer en principe une protection géopolitique artificielle contre la faiblesse de l’absence d’identité; mais c’est une option qui tend aujourd’hui vers l’impossibilité à cause de la situation générale d’interdépendance créée par les USA eux-mêmes. (L’interdépendance n’est pas un problème insurmontable pour les nations à forte identité, qui peuvent maintenir leurs structures malgré la pression des liens extérieurs; elle représente par contre un défi permanent pour les entités à identité faible, qui cherchent à affirmer leur hégémonie plutôt qu’accepter l’interdépendance, de crainte d’être phagocytées par un partenaire à l’identité plus marquée.) Les USA peuvent entamer un mouvement de repli, – d’ailleurs ils y sont en plein aujourd’hui, – mais l’effet sera désormais l’éclatement de l’Union plutôt que l’isolationnisme d’une Union maintenue.

Les relations entre la Chine et les USA ne peuvent évidemment être établies comme Brzezinski les envisage. L’idée de Brzezinski est complètement celle d’un stratège, c’est-à-dire d’un guerrier qui ne se réfère qu’à la puissance et à la mystique de la force baptisée du faux masque de “réalisme”, fabriquée à partir de la géopolitique, et non d’un historien ou d’un philosophe de l’histoire préoccupé des références fondatrices et structurantes (identité, légitimité, etc.). Son G2 est évidemment un marché d’épicier (et de dupes pour les Chinois), conçu pour s’accrocher à la bouée chinoise pour ne pas couler, pour ensuite se débarrasser de la bouée lorsque le nageur aurait repris des forces. Cette conception uniquement quantitative et fondée sur la seule force n’a aucune chance d’aboutir, même en ne s’en tenant qu’aux USA eux-mêmes; aucune chance d’aboutir lorsqu’on considère l’état désespérée de la cohésion US, l’état justement nommé de “sécession spirituelle” du pays, qui est en état d’éclatement psychologique et, par conséquent, effectivement d’éclatement “spirituel”.

Il n’y a aucune chance que les Chinois puissent entamer une coopération exclusive, type-“partage du monde” (G2) avec les USA, non seulement par refus, mais évidemment par pure incapacité de coopérer. Les conceptions du monde sont non seulement différentes et divergentes, elles sont de substances différentes parce qu’elles portent sur des univers, des milieux différents; ainsi ne peut-on faire “coopérer” l’eau et le feu. Mais les Chinois ne peuvent échapper à un rôle majeur dans les relations internationales, dans les années à venir. Ce rôle ne sera ni de coopération, qu’ils ne peuvent faire, ni de confrontation, qu’ils ne veulent pas, avec les USA; le seul rôle qu’ils peuvent tenir est celui, naturel, de la pression de leur puissance pour concourir à la déstructuration des USA. De ce point de vue, la Chine agirait dans un “concert de nations”, même si la musique exécutée est souvent cacophonique, dont l’effet fondamental tendrait à la déstructuration “défensive” du principal agent jusqu’ici de déstructuration des relations internationales que sont les USA.

Ces observations ne prennent évidemment pas en compte des accidents majeurs, comme une aggravation, par ailleurs très probable, des diverses crises. Mais même dans ce cas, et malgré l’apparence de gravité des événements qui pourrait être bien plus grande en Chine (troubles civils, notamment) qu’aux USA, la fragilité reste très largement et de façon décisive du côté des USA parce qu’elle affecte la structure même. Les nations, qu’elles se nomment “empires” ou de quelque autre nom que ce soit, qui connaissent de nombreux troubles et revers dans l’histoire (la Chine, la France, la Russie) sont aussi celles qui durent; celles qui n’ont pas de troubles ni de revers, effectivement, ont disparu de l’histoire ou ont disparu tout court, ce qui est le meilleur moyen d’éviter les troubles et les revers après en avoir péri.

● « Durban II » tous les apartheids ne sont pas condamnables par Christian Bouchet

● Le boycott d’Israël adopté par le congrès des syndicats écossais !  

● L’Europe est une grosse salope (Contreinfo)

Dissonance cognitive. Le capitalisme financier, défini par l’économiste Patrick Artus, comme « une situation où la gestion des entreprises est faite en fonction des seuls objectifs des actionnaires, et pas de ceux des salariés, des États, des fournisseurs, des consommateurs, des chercheurs développant les nouveaux produits, » requiert pour s’épanouir librement — c’est à dire pouvoir exercer son chantage perpétuel au moins disant salarial et budgétaire — la liberté de circulation dérégulée des capitaux, services et marchandises. Comment peut-on dénoncer ses méfaits et dans le même temps oeuvrer au parlement de Bruxelles à accroître son emprise, s’indigne le sénateur Jean Luc Mélenchon, qui rappelle que les parlementaires, y compris les socialistes, ont adopté un projet de « Grand Marché Transatlantique » dérégulé rassemblant Europe et USA à l’horizon 2015 ? L’idée européenne, dévoyée par l’adoption au cœur des traités fondateurs de principes qui soumettent le continent aux règles du Consensus de Washington, mourra avertit-il, si on ne sort pas de cette duplicité qui consiste à « faire passer par la fenêtre européenne un libéralisme » qui ne parviendrait pas à « passer par la grande porte du suffrage universel direct. »

Autrement dit, le règne du capitalisme entrepreneurial, pour lequel Marx avait une certaine estime, a disparu pour faire place au règne sans partage des rentiers abhorrés de Marx. Celui-ci escomptait le prompt effacement des rentiers au profit des entrepreneurs. C’est le contraire qui est arrivé.

 


Oh ! le beau torpillage

♫ Gilad est là, Gilad est là, Gilad est là, mais Armani ne le voit pas.

Qui est raciste, exactement ? Ahmadinejad : « Lisez sur mes lèvres »

par Gilad ATZMON

Traduit par Fausto Giudice

Je me retrouve une fois de plus à adresser un coup de chapeau au président iranien Ahmadinejad, dont je soutiens entièrement le discours. Nul mieux que lui n’a su mettre en lumière les sentiments européens de discrimination raciale.

Ce que nous avons vu hier au Forum antiraciste de l’ONU a été du racisme islamophobe, collectif et institutionnel, en pleine action, un show coordonné de chauvinisme occidental fanatique. Une horde de diplomates européens se comportant comme un troupeau de moutons pour faire montre d’un déni total de la notion de liberté d’expression et de la culture du débat.

De manière éloquente et profonde, le président Ahmadinejad a dit la pleine vérité et a exprimé certains faits  de notoriété universelle.

Israël est bien un État raciste !

 Israël se définit comme « État juif ». Bien que les Juifs ne forment pas un continuum racial, la législation de leur État national a une orientation raciale. Le système juridique israélien est discriminatoire à l’égard de ceux qui n’ont pas l’heur d’être juifs. Comme si cela ne suffisait pas, l’armée israélienne se révèle meurtrière envers les habitants autochtones du pays.

Considérant qu’Israël est un État d’apartheid en raison de cette discrimination institutionnalisée, on s’attendrait à ce que le Forum antiraciste de Genève serve principalement à traiter d’États comme Israël. Mais la vérité est tragique : dans les affaires du monde, Israël est le seul et unique État orienté racialement. Et comme nous avons pu le voir hier, l’« Occident » a, une fois de plus, refusé de se confronter à l’appel à l’action le plus évidemment humaniste.

Inutile de dire qu’Ahmadinejad a également été totalement correct dans sa description des circonstances historiques qui ont conduit à la naissance tragique d’Israël.

C’est en effet la souffrance juive qui a acheté la formation de l’État juif. Il est vrai aussi que l’État juif a été créé au détriment du peuple palestinien qui est en fait la dernière des victimes à souffrir de l’ère nazie.

Le nœud du problème est très simple. Des diplomates européens ont prouvé hier qu’ils ne peuvent pas accepter la vérité quand elle est transmise par un musulman. Par conséquent, il serait correct de dire que ce troupeau de diplomates occidentaux n’auraient jamais dû participer à quelque « forum antiraciste » que ce soit. Le fait qu’ils se sont comportés avec intolérance prouve qu’eux et les gouvernements qui sont derrière eux sont aux origines du racisme d’aujourd’hui, à savoir l’islamophobie.

Les Européens qui ne peuvent pas entendre la vérité de la bouche d’un musulman, pour ne pas dire un chef d’État musulman, seraient mieux avisés de se rendre à une conférence qui célèbre la suprématie occidentale. Je suis sûr que Tel Aviv et Jérusalem en accueillent quelques-uns chaque année.

Sur une note finale, si le gouvernement britannique insiste pour envoyer des délégués à une telle conférence, il devrait faire en sorte que ceux qui sont affectés à la tâche soient en mesure de présenter une argumentation éloquente qui tienne la route du point de vue intellectuel. Peter Gooderham, l’ambassadeur britannique à l’ONU à Genève, n’est clairement pas fait pour cet emploi. L’ambassadeur a déclaré on record « De telles remarques antisémites outrageantes ne devraient pas avoir leur place dans un forum antiraciste de l’ONU »

L’Ambassadeur Gooderham devrait nous préciser où exactement  se trouve l’«antisémitisme».

Le président Ahmadinejad ne s’est pas référé pas à une race juive, ni au judaïsme. Il n’a pas fait référence au peuple juif, si ce n’est pour évoquer ses souffrances.

Ambassadeur Gooderham, au cas où vous auriez réussi à rater tout cela, pendant que vous agissiez comme une brebis dans un troupeau [c’est exactement ça la vertu offensée : Bêêê, Bêêê, Bêêê], le président Ahmadinejad a dit la vérité en se référant à certains faits universellement acceptés.

On pourrait faire l’économie, économiser quelque embarras à l’avenir, si les diplomates britanniques étaient convenablement formés pour comprendre la complexité des affaires du monde et les idéologies qui sont impliqués dans l’élaboration de ces affaires. Cela nous épargnerait le spectacle de ces étranges bouffons de diplomates proférant des sons vides de sens, qu’eux-mêmes ont du mal à comprendre.

● Durban II. La « vertu outragée » a quitté la salle (Ilan Pappé)  Et les musulmans de s’écrier, Allah Akhbar ! Allah Akhbar ! Ils ont cru qu’ils disaient : « dans l’cul la barre, dans l’cul la barre », et eux de s’encourir, et eux de s’encourir. Tout le monde a pu voir combien ils étaient minoritaires (27 — auxquels il faut ajouter les quelques TDC absents, qui n’ont pas osé braver l’adversaire qui n’est autre que ROW, autrement dit : the Rest Of the World — sur 192. Times are a-changing). C’est la toute petite clique de l’Occhident. L’Europe est une grosse salope. Vive le président Armani Nedjad qui ne les fait pas rire du tout, ces faux-culs (faux-culs parce qu’en vérité, ils n’en ont rien à foutre). Moi je ris beaucoup. Merci élégant président Armani (il s’habille comme Gainsbourg : veston et blue jeans, chemise sans cravate). Merci M. Erdogan, non moins élégant. Durban II est là pour prendre le racisme par les cornes. Fait significatif : Durban est une ville de l’avant dernier État raciste, aujourd’hui disparu, où se tint la première conférence. Alors ? « L’année prochaine à Jérusalem » ?.

Quand la gaie guerre les faisait rire !

Voilà quelle serait, selon le verbatim de l’ONU, la déclaration du président Armani qui a chassé la vertu outragée de la salle :

« Après la fin de la Seconde guerre mondiale, ils [les Alliés] ont eu recours à l’agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive. Ils ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et d’autres parties du monde pour établir un gouvernement raciste en Palestine occupée… [Les délégués européens se retirent pour satisfaire un besoin urgent, applaudissements] Et ce, pour compenser les terribles conséquences du racisme en Europe… Bon, s’il vous plaît. Merci [pour les applaudissements]. Et en fait, à titre de dédommagement pour les terribles conséquences du racisme en Europe, ils ont aidé à amener au pouvoir le régime le plus cruel et le plus répressif en Palestine. [applaudissements] » [d’après un enregistrement audio]

 

Following World War Two they resorted to military aggressions to make an entire nation homeless under the pretext of Jewish suffering. And they sent migrants from Europe, the United States and other parts of the world in order to establish a totally racist government in the occupied Palestine. And in fact, in compensation for the dire consequences of racism in Europe, they helped bring to power the most cruel and repressive racist regime in Palestine.(Contre Info, d’après le verbatim de l’ONU)

Si je ne m’abuse, il s’agit là de la stricte vérité avec cette restriction que l’affaire était déjà bien engagée depuis quarante ans, avec les mêmes alliés d’ailleurs et avec déjà quelques milliers d’Arabes assassinés, notamment dans des autobus et des marchés. Je pensais que la vérité était révolutionnaire. Selon la vertu outragée, elle est antisémite, elle serait « appel à la haine raciste ». Bla bla bla. Oser nier des faits qui se déroulent encore aujourd’hui sous nos yeux et qui empirent ! Si ça n’est pas du négationnisme de première classe, qu’est-ce que c’est ?

Notez bien que : serait-ce le Diable qui eût prononcé cette phrase, elle n’en demeurerait pas moins vraie. La vérité d’une phrase est strictement indépendante de la personne du locuteur. Elle ne dépend que de ce qu’il a dit. Donc, les attaques de la vertu outragée contre la personne ou le régime du président Armani sont sans valeur quant à l’infirmation de la phrase prononcée qui se révèle absolument exacte. Non seulement elle est vraie, mais si elle est vraie elle l’est pour l’éternité (Frege). Simplement, vu son indépendance, vu l’indépendance farouche de son pays, le président Aramani se trouve être le plus qualifié pour dire ces paroles à la grande satisfaction des délégués assis. Les Iraniens ne prennent leurs ordres ni à Moscou (seulement leurs torpilles Sqwal), ni à Washington. L’essentiel n’est pas que la vérité soit dite, mais qu’elle soit entendue. Avec le président Armani, le résultat est garanti. Les vingt-trois crétins occhidentaux sortants, bourgeois bouffis de suffisance, ont assuré une audience mondiale et enthousiaste au discours parfaitement digne et honorable du président Armani. Voilà un scandale parfaitement réussi !

De Backchich info (qui ne peut s’empêcher de voir là des propos antisémites) :

En l’absence de grands leaders africains, sud-américains ou asiatiques, atteints par la limite d’âge, comme Fidel Castro ou Nelson Mandela, Mahmoud Ahmadinejad s’est posé comme nouveau champion de l’anti-américanisme et de l’anti-occidentalisme, ce qui fait à coup sûr recette dans le tiers-monde. Contrairement aux autres dirigeants musulmans, il est suffisamment indépendant pour dire tout haut ce que les autres murmurent [Vive l’indépendance].

Il ne faut pas oublier que Durban II, qui a demandé trois ans de travaux préparatoires, était là pour effacer les mauvaises impressions [je suppose qu’ils veulent dire les mauvaises odeurs —  nauséabondes, comme il se doit, TDC, autrement dit des odeurs de PROUTS — qui offensent les nez raffinés des Occhidentaux] laissées par Durban I en septembre 2001. Les 57 pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) s’étaient mis d’accord sur leur seul point commun, la dénonciation d’Israël.

Cette fois à Genève, l’OCI avait accepté, avant l’ouverture de la Conférence, d’effacer du projet de la déclaration finale toute référence à la Palestine. Les diplomates du monde entier se frottaient les mains  : il n’y avait plus rien de gênant, que des vœux pieux pour dénoncer le racisme. Le problème, c’est qu’il n’y avait plus rien du tout dans le texte présenté à Durban II. Ahmadinejad a cassé ce jeu de dupes. Est-ce étonnant ?

♦ Caramba ! encore raté. C’est un grand homme, ce petit homme. Quel magnifique trouble-fête ! ♫ Et une bouteille de rhum sur le coffre du mort.

Je constate également avec plaisir que le président Armani a chié purement et simplement sur les desiderata du french doctor BK. Il est évident qu’il a fait le voyage spécialement pour ça. Le docteur K. peut se mettre son fil rouge dans le cul (quand les chats avalent une peau de saucisson ou un lien en plastique de poubelle, ça ressort par l’autre bout. Il suffit de couper à mesure. Si l’on tire, ça leur fait mal. Il suffira que Mme Ockrent, chaque matin, coupe le fil rouge qui dépasse). Et la ligne verte, elle est aussi dans le cul du docteur Kouchner ? (citation de Gresh) :

Ainsi que l’a déclaré au Figaro Bernard Kouchner : « Nous avions fixé une ligne rouge à ne pas dépasser : la réouverture de la polémique sur Israël. Voilà pourquoi les 23 délégations européennes présentes dans la salle l’ont quittée dès qu’Ahmadinejad s’est lancé dans sa diatribe contre l’État hébreu. » (« Durban II, une perte de crédibilité pour l’ONU », 21 avril.)

Le président Armani a exaucé les vœux des délégation arabes et sauvé Durban II de l’insignifiance et de la honte. Qui lira la déclaration finale ? Personne. Qui lira le discours du président Armani ? Beaucoup de monde, mais surtout le monde entier en parle aujourd’hui et s’en souviendra longtemps. Rien ne vaut un bon scandale vertueux imbéciles outragés (citation de Gresh) :

Un éditorial paru le 20 avril, à la veille de l’ouverture de la conférence, dans le quotidien panarabe de Londres, Al-Quds al-Arabi, explique qu’Israël a déjà gagné la bataille sans y avoir pris part et que, comme d’habitude, les Arabes ont perdu, malgré leur participation et « malgré le fait que la plupart des participants appuyaient leurs demandes. Ainsi, toute référence à Israël et à ses pratiques racistes dans les territoires occupés a été éliminée ». L’éditorialiste rappelle que ces concessions ont été acceptées par la délégation palestinienne sous la pression des États-Unis et de l’Europe [cette grosse salope]. Et, finalement, la résolution finale de Durban II fait silence sur Israël, les crimes de Gaza et l’oppression des Palestiniens.

Eh bien non ! par la seule grâce du président Armani, iranien et chiite, les Arabes ont gagné et les sionistes ont perdu. Les vidéos intégrales en farsi et en anglais font le tour du monde sur Internet.Vive le président Armani.

● Le texte du discours, en français

● Une autre version

● The words actually said (The Huffington Post) : “the abuse of the question of the Holocaust” et non pas « la question ambiguë et douteuse de l’Holocauste ». J’avais bien entendu le mot Holocauste dans la version en farsi. À son habitude, l’Immonde, le journal de référence, a donné la mauvaise version.

● La vidéo intégrale (en farsi) (34 minutes, son parfait. On entend prononcer le mot Holocauste. 10ème minute : le président Armani sourit) UN webcast.

● La vidéo intégrale (en anglais) UN webcast.

● La vidéo partielle (en français) France 24

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● La valeur propose, l’argent dispose

● Grandir « ensemble ». Grandir « ensemble » suppose un savoir partagé. A et B grandissent ensemble parce que A sait que B grandit et B sait que A grandit. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut encore que A et B sachent que A et B grandissent ensemble, autrement dit que A et B connaissent la situation (sinon A pourrait savoir que B grandit sans savoir si B sait que A grandit ; et de même pour B). Ce savoir est notoire et public (A et B constituent tout le public dans cette situation). La situation doit être notoirement — c’est à dire publiquement — connue. C’est pourquoi, quoi que dise Descombes plus haut, les arbres d’une forêt ne peuvent pas grandir ensemble. Ils ne connaissent pas la situation.

L’adverbe ensemble désigne un savoir partagé : comment grandissent-ils ? Dans un savoir partagé. Ce n’est pas le cas pour les arbres de la forêt. D’une certaine façon, le monde est un savoir partagé, plus ou moins partagé, savoir variant de pas du tout partagé à totalement partagé. C’est pourquoi les hommes vivent ensemble. Ils vivent dans un savoir plus ou moins partagé et non pas dans une économie de chasse et de cueillette. Notons en passant, que les hommes mangent dans un savoir partagé et grâce à ce savoir partagé, contrairement aux animaux. C’est le défaut de partage qui fait que certains hommes mangent comme des bêtes (et vivent comme des bêtes), ce que je nommais « absence de la publicité » dans mon Reich mode d’emploi. Ce n’est pas le savoir qui fait défaut, c’est le partage. L’absence de la publicité n’est pas l’absence du savoir mais l’absence du partage.

Le substantif ensemble ne concerne que les collections, tandis que l’adverbe ne concerne que les collectivités. Cependant, une forêt n’est ni un ensemble, ni une collectivité. La forêt n’est pas un ensemble et les arbres ne peuvent pas vivre ensemble. Les Lyonnais ou les Français vivent ensemble. La France habite les Français et Lyon habite les Lyonnais ; mais l’Europe, cettte grosse salope, n’habite pas les prétendus Européens. Les collectivités consistent dans des avoirs partagés.

La formule de Marx : « L’argent est un compendium encyclopédique » est magnifique comme tous ses aphorismes d’ailleurs.

La coercition résulte du partage du savoir. C’est le partage du savoir qui produit la coercition. D’où la règle : nul n’est censé ignorer la loi.

Une formidable démonstration d’ignorance se prépare dans le monde et j’espère que ça va être saignant.

● Merdre, elle a des couilles Royal !

● Une chose est certaine : s’il n’y a pas une bonne grosse dépression, ces fumiers ne lâcheront pas prise. Jusqu’au bout ils se cramponneront. Après, guerre civile, guerre mondiale, peu importe. J’irais me réfugier chez le colonel Chavez.

● Environ 80% des universités américaines sont d’un niveau extrêmement faible et le secondaire est tellement mauvais — ce qui explique que tout le monde peut lire le cours de physique de Feynman, cours destiné à des nullards passionnés de football ou de gonzesses (ou de mecs selon les goûts) à tel point que Feynman fut extrêmement déçu et renonça à continuer l’expérience (avis aux enseignants chercheurs) — que ce sont les étudiants étrangers qui assurent la bonne tenue des meilleures universités. On comprend pourquoi l’homme de petite taille qui habite le palais de l’Élysée veut imposer ce système en France puisqu’il n’est même pas capable de parler un français correct. Non seulement il insulte les Français — et pas seulement les Français, c’est un wide span insulter — mais il les insulte en charabia. Il n’insulte pas seulement les Français (bien fait) mais il insulte le français. Ah ! cher Jacques Chirac, tu nous manques ; ce n’est pas toi qui insulterais le français. Que la paix soit avec toi dans ton délicieux château de conte de fées.

● La victoire des forces asymétriques par William Lind

● Antisionist Express par Kathleen et Bill Christison (Counter Punch)

● Un été, il a fait si chaud que le café de Flore n’avait plus de glace et servait le dom pérignon tiède. Je bois un cramant (ne pas confondre avec crémant — qui signifie : peu bulleux) de récoltant manipulant à cent balles de chez Shopi (un simple petit chablis avec des bulles — un jour, l’ancien sommelier de chez Jamin, avenue de Longchamp, me fit goûter à l’aveugle un vin blanc. Je dis : « on dirait un champagne sans bulles ». C’était un chablis. Craie + chardonnay. Un autre jour, je faisais goûter du Jasnières à un ami franco-américain propriétaire de deux restaurants à New York. Il me dit : « il sent la craie » façon de parler, au palais, parce qu’au nez, le chenin sent toujours — s’il est mûr — la cire d’abeille) J’ai chanté sur les routes de France, au volant de ma six cylindres à essence : ♫ merci Shopi, merci Shopi... (les Charlots) à chaque fois que je passais devant un Shopi. Shopi payait mes week-ends en six cylindres. Hourrah ! les prix baissent. Le mini président a réussi. Vive la déflation. Bientôt le dom pérignon à trois cent balles, comme au bon vieux temps. Quel con, ce Dantec. Seul un moine pouvait inventer le champagne (c’est à dire le bouchon en liège) pour faire d’une piquette le nectar des cieux (une coquille bien à propos que je ne corrige pas).

Il y a des menus à cent balles dans les restaurants de luxe. Les chefs font eux même leur mayonnaise, leur crème anglaise et leurs sorbets. Vive la crise !

Les deux bouteilles sont terminées. Je passe au chenin de Saumur à vingt trois balles (toujours merci Shopi). Le chenin est toujours bon. On ne peut pas faire de mauvais vin avec le chenin. Le chenin est toujours buvable cent ans plus tard (j’ai bu du jasnières de cent ans), toujours aussi dur. Les gens n’aiment pas le chenin. Le chenin ne coûte rien. Le chenin est tellement acide qu’il n’est pas nécessaire de soufrer. Le chenin ne fait pas mal à la tête. Le chenin ne saoule pas. Le chenin a fait le malheur de Paul-Louis Courier.

Un jour, le père Vernes (pas le banquier) de bonne humeur me dit, alors que je m’asseyais à sa terrasse avec un ami, Dominique N., « Je vais vous faire boire quelque chose » et il nous servit une bouteille de coteaux du layon quart-de-chaume 1947, jaune d’or.

De toute façon, pour cuire du veau de lait (Dieu est horrible, seul Leibnitz a su rendre compte du mal) avec des carottes (glacer les carottes au beurre demi-sel normand) et des champignons de Paris (revenus dans ledit beurre) rien ne vaut le beurre demi-sel normand de ferme, mal homogénéïsé. Quel sublime veau de lait de l’Orne, arrosé de chenin de Saumur. Pourquoi mange-t-on si mal en France, au bord de la route ? C’est l’enculisme, c’est l’hamériquanisme, c’est si je t’attrape je t’encule. Chiens, esclaves, prostitués, bétail.

Une chose me désole. Le prix de l’essence a scandaleusement baissé. Donc, je laisse la limousine au garage, car je ne peux plus payer un impôt volontaire au pays du colonel Poutine. Dans ces conditions, plutôt crever que de rouler.

Moralité : méfiez-vous de ces hommes de petite taille qui ne boivent jamais de vin (Dantec, notamment).

● Une histoire édifiante « Des origines au triomphe électoral de la droite en 2009 : le sionisme a gommé les différences idéologiques » par Pierre Stambul. « La frontière ne passe pas en Israël entre “gauche” et droite. Elle sépare les sionistes des non sionistes ou des antisionistes. » (version imprimable) Voilà pourquoi assimiler l’anti-sionisme à l’anti-sémitisme est une scélératesse de sionniste.


La France n’est plus un État de droit, mais un État de droite

Il signore de pequeña altura [parlao europeo esperante como dans le roman de Graham Green, Tueur à gage, maybe ?] s’est exclamé à propos de las secuestros del padrones : pas de ça ici, c’est un État de droit. Nuance : c’est un État de droite, comme cela se produisit si souvent à Athènes ; mais comme il y en eut peu depuis le Maréchal Pétant. Allora, ♫ en Francia, sono mille e tre : Union Minoritaire des Possédants. Dans un État de droite, il est d’usage que les patrons soient séquestrés et que les sirènes des usines soient voilées afin de ne pas irriter les ouvriers.

● L’Immonde rejoint Libéramerde dans la fosse à purin Grâce à Internet : « Le journalisme est désormais une activité qui se pratique sous contrôle des lecteurs, qui peuvent à tout moment demander des comptes ». On ne remerciera jamais assez le Département De l’Attaque américain et son projet Arpanet développé sur fonds publics.

● Isla de las flores

● Coup d’État bancaire par William Engdahl

    Le coup d’État feutré, par Simon Johnson at Jorion’s →  

 

La crise a mis à nu bien des vérités déplaisantes au sujet des États-Unis. L’une des plus inquiétantes, dit un ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International, est que l’industrie financière a effectivement mis la main sur notre gouvernement — une situation plus classique sur un marché émergent, et qui est au centre de bien des crises des marchés émergents. Si l’équipe du FMI pouvait parler librement des États-Unis, elle nous dirait ce qu’elle dit à tous les pays dans cette situation : le rétablissement ne peut réussir qu’à la condition de briser l’oligarchie financière qui bloque la réforme indispensable. Et si nous voulons éviter une vraie dépression, le temps nous manque. (The Atlantic)

● Le danger est dans le style(t) écrivait Flaubert à Louise Colet. Il voulait dire par là que sa concentration sur le style lui faisait perdre l’idée. Balzac, c’est le contraire. La puissance de la pensée est telle qu’elle lui fait négliger le style, ce que constatait Marx Engels quand il disait : « j’en apprends plus en lisant Balzac qu’en lisant les traités d’économie politique » [la phrase exacte : “I have learned more [from Balzac] than from all the professional historians, economists and statisticians put together”, letter to Miss Harkness, London, april, 1888. Merci Messer C.]. Quant au style des traités d’économie politique… c’est une autre affaire. Marx a un style biblique, mais c’est le seul. Plus patriarche juif que Marx, tu meurs.

● La page des bonnes nouvelles Elle va crever cette grosse salope de TINA.

     L’économie comme illusion par Timothy Mitchell →  

   

● Capitalisme suicidaire par William Pffaff

Présentation par Contre Info :

La plupart des économistes tombent en syncope lorsque le mot protectionnisme est prononcé. C’est une folie, disent-ils, pour deux raisons : c’est une recette assurée pour provoquer l’appauvrissement de tous, en réduisant les échanges, et le chacun pour soi qu’il implique est porteur des vents mauvais du nationalisme. Le second argument mérite à coup sûr d’être entendu. Mais quid du premier ? La logique sous-jacente est celle-ci. L’économie nous apprend que la spécialisation de chacun pour un type de tâche donné permet d’accroître la production disponible pour tous. Étendu aux nations, cet argument est celui de l’avantage comparatif, qui, exposé à dessein de façon naïve, peut se décrire ainsi : laissons aux suisses la production des coucous dans laquelle ils excellent, aux français l’élevage des grands crus, et échangeons ensemble les fruits de nos savoirs faire. Mais cette apologie du doux commerce et de l’approfondissement des génies nationaux correspond-t-elle à la réalité ? Car les progrès des réseaux, le nouveau type de production segmentée qui s’est installé dans la période récente a dissocié l’ancienne solidarité de fait qui existait dans les processus entre savoir faire et production. Avec l’avènement du modèle d’entreprises sans usines, la production est maintenant externalisée, souvent délocalisée. Et le savoir faire, lui aussi, est désormais délocalisable, sinon délocalisé. La liberté de circulation des capitaux, la taille acquise par les entreprises mondialisées, leur permettent bien souvent de développer hors sol l’infrastructure qui cristallise leur excellence concurrentielle. Ainsi, des trois facteurs de production, capital, organisation, et travail, plus aucun n’a de réel enracinement territorial, et lorsque les coûts d’installation et de transaction sont acceptables, il est désormais tout à fait possible de mettre en concurrence toute les nations sur la localisation et le coût de chaque composant, afin de maximiser les retours. Dans cette logique, l’effet de levier que procure l’avantage comparatif n’appartient plus au capital immatériel, aux externalités, à la géographie propres aux sociétés. Il est privatisé au bénéfice d’une étroite minorité qui l’accapare presqu’entièrement à son profit, lui aussi hors sol, et dispose ainsi d’un avantage absolu sur toute société, soumise à l’incessant chantage au départ. Ainsi, nous sommes aujourd’hui fort éloignés de l’heureux modèle de la « richesse des nations » chère à Adam Smith. Plus encore, cette masse de signes, de créances, extraite des circuits locaux de production et d’échange, virevoltant de façon incessante à travers le monde à la recherche du meilleur rendement pour préserver et amplifier sa valeur, est une contradiction en elle-même. Elle doit son existence à la pression croissante exercée sur les sociétés humaines grâce à leur mise en concurrence, mais ne peut conserver sa valeur que tant que celles-ci parviennent à prospérer. Différemment dit : peut-on raisonnablement espérer vendre longtemps des chaussures de sport à 200 euros en ne distribuant en contrepartie que 2 euros de salaire, qui plus est en Chine ? Si le mot protectionnisme, fait scandale, laissons le là. Mais faut-il pour autant s’interdire de penser cette nouvelle réalité qui est devenue la nôtre, où l’idée même d’un contrat social implicite, seul gage de la possibilité du vivre ensemble, a été réduite en miette par les avancées de la science, de la maitrise technique - et de la dérégulation - qui ont dissout l’ancienne solidarité de fait qui liait le destin des hommes et les contraignait heureusement à négocier un partage équitable du fruit des efforts de tous ? Dans le texte que nous publions aujourd’hui, William Pfaff, qui fut longtemps éditorialiste à l’International Herald Tribune, n’emploie pas le mot de protection. Mais l’idée qu’il faille protéger les sociétés des processus de déliaison délétères à l’oeuvre dans la mondialisation sous tend toute sa réflexion.

    

● La main invisible dévoilée par Paul Jorion

La fixation du prix par l’« entente »

Or, ces pratiques de « taxation », aussi courantes qu’elles aient pu être, demeurent intellectuellement inassimilables, si ce n’est comme comportement déviant et atypique, propre à pallier occasionnellement une situation de crise, mais jugées sans rapport avec les circonstances d’une situation de marché normale. La suggestion est vivement écartée par les pêcheurs — suivant en cela l’opinion des économistes — que la taxation ne ferait que révéler, rendre visible et explicite, la vérité générale du mécanisme de formation des prix, à savoir la collaboration de parties aux intérêts opposés mais solidaires au maintien et à la consolidation de l’industrie dans son ensemble, par la fixation de prix qui permettent aux uns et aux autres d’assurer la rentrée d’ — au moins — un salaire de subsistance (la philia aristotélicienne). Le principe étant le suivant : que, lorsque les ressorts du mécanisme deviennent de plus en plus visibles, à mesure que l’on se rapproche dangereusement de revenus qui n’assurent plus que la subsistance et rien d’autre, le partage d’un surplus devenu minimal exige une concertation de plus en plus explicite entre les parties concernées, concertation accompagnée de mesures conservatoires de redistribution, telles celles observées dans les faits : à savoir la constitution d’une caisse commune, le tirage au sort journalier des pêcheurs autorisés à sortir en mer, les ventes privilégiées à certaines conserveries en fonction de l’ordre des retours au port, etc.

(…)

Sans vouloir idéaliser les relations existant dans la profession à partir de ces exemples, il faut convenir qu’elles mettent en évidence de manière très claire comment les intérêts des pêcheurs et de leurs clients, mareyeurs et conserveurs, peuvent être à la fois antagonistes et cependant solidaires, et ceci dès que les difficultés rencontrées par l’ensemble des parties semblent mettre en cause l’avenir même de l’industrie. Antagonistes, dans la mesure où chacun entend défendre sa survie en tant qu’agent économique mais ne dispose comme marge de manœuvre pour négocier que celle définie par le rapport de force préexistant entre les parties. Solidaires, dans la mesure où les vendeurs ont à cœur de prévenir l’entière éradication des acheteurs, et les acheteurs celle des vendeurs.

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● Le plan D continue par Hirche Riad, Ouchène Rachid , Tighersine Abdallah. Pour en savoir plus sur le plan Dalet (le Monde diplo). DOC 2009-04-03 DOC 2009-04-03-2

● Prout ! Prout ! Ah ! Ah ! Ah ! Woodoo, Woodoo Voilà c’qu’on chante, voilà c’qu’on chante… La première fois qu’un président de la République perd un procès. Celui qui représentait Louis Philippe en quoi que ce soit qui se rapprochât d’une poire risquait le même genre d’ennui.

● M. Pinault culture, grand ami de M. Bernard « saucisson de Lyon » Lévy, retenu prisonnier dans un taxi pendant une heure, par ses employés mécontents. Ça se corse.

● Honte sur nous ! Avons-nous perdu toute dignité ? par Khaled Amayreh, Cisjordanie, 29-03-2009. Un peu de musique arabe pour les Arabes : Farhan Sabbagh — Muwashah Nahawand

 

● Hergé est le Balzac de la bande dessinée

● Caramba, encore raté. Nous avons failli avoir un nouveau bal tragique à Colombey. Notre président de “petite taille” veut à tout prix un gros ZAÏRbus 330 avec une baignoire (pour interroger les suspects en cours de vol, je suppose, une rue Lauriston volante ; notre président de “petite taille” demeure le premier flic de France, simple déformation professionnelle).

● Intérieurs K. K. K. J’ai revu « la Prisonnière du désert » qui est vraiment un navet de propagande, tout ce que l’Hamérique a de détestable et de dangereux puisque cela mène à l’inculpabilité (certes, la devise des Vaudois est « y’en a point comme nous » mais, que je sache, l’armée suisse, la plus morale du monde, ne menace personne). Il y a quelques années j’en avais fait un commentaire élogieux et arrosé sur ce site, commentaire que j’avais effacé une fois dessaoulé. J’avais été séduit, l’alcool aidant, par la photo : les paysages, les falaises rouges, Mickey chercheur d’or ; les Hamériquains n’ont que ça. En y réfléchissant, je note cependant, que les films hamériquains sont toujours d’une manière ou d’une autre, des documentaires, ce qui n’est pas le cas des infâmes navets français (si, ils le sont, malgré eux, sur la bêtise française de même que les films Hamériquains sont des documentaires sur la bêtise hamériquaine). Le documentaire dans ce film porte sur les intérieurs KKK, non pas KLU KLUX KLAN, mais le Kinder, Kirche, Küche des immigrants allemands. Je gagerais que la langue parlée par les Comanches est du charabia, Comanches qui s’oublient au point de s’exclamer avant l’attaque « Let’s go » (honte à la script girl), mais la description des intérieurs des immigrants allemands est parfaite, jusqu’au choix d’acteurs d’origine allemande. (Hardy Krüger étant le plus célèbre d’entre eux) pour les seconds rôle de « jeune homme » dans les westerns. Les Hamerloques ont-ils apporté le même soin pour la langue parlée par les Indiens. Ont-il pris le soin d’engager d’authentiques Comanches pour le doublage ?

« À l’instar des Navajos sur le théâtre pacifique, un groupe de soldats d’origine comanche fut employé sur le théâtre européen pendant la Seconde Guerre mondiale pour coder et transmettre des messages de l’armée américaine. Ce qui a été appelé plus tard le code comanche. » (Wikipédia)

● Entendu dans le poste : Guy Martin (Grand Vefour, alias Café de Chartres)  est un autodidacte (plus exactement, il n’a pas fait d’école, mais un apprentissage ; ah ! l’horrible cuisine de CAP) qui a commencé pizzaïolo (Bardet a commencé comme steak-frite à Châteauroux) : pour savoir bien cuisiner, il faut avoir appris à savoir bien manger. Cela explique pourquoi les anglo-saxons bouffent de la merde. Cela tient à leur structure familiale. La démographie est  une science étonnante. Elle explique beaucoup de choses, ce n’est pas Todd qui me contredira. Et ceci : la meilleure grande cuisine, c’est la française ; la meilleure cuisine de tous les jours, c’est l’italienne. Je m’en étais aperçu, en effet, puisque j’ai habité cinq ans en Suisse. C’est là que j’ai découvert le café italien, la bonne pizza et la sauce bolognaise, braisé du pauvre (mais pas encore le rizotto), alors que l’atroce robusta (produit par les nègres colonisés, c’était une sorte de punition infligée aux Français, ironie du sort) régnait encore en France. Quel pays de cocagne cette Suisse.

● Je voudrais le 192 à Asnières

 [zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

 « En deux mots, le problème c’est le sionisme » (Ben Ehrenreich, Los Angeles Times)

On a affirmé que le sionisme est un  anachronisme, une survivance idéologique des nationalismes de l’époque romantique du 19e siècle conservée inconfortablement dans la géopolitique du 21e siècle. Mais le Sionisme n’est pas seulement obsolète. Même avant 1948, l’un de ses oublis fondamentaux est facilement évident : c’est la présence des Palestiniens en Palestine. Cela a conduit quelques-uns des plus éminents penseurs juifs du siècle dernier, dont de nombreux sionistes, à reculer devant l’idée d’un État juif. Le mouvement Brit Shalom – fondé en 1925 et soutenu à divers moments par Martin Buber, Hannah Arendt et Gershom Scholem – prônait un État laïc, binational en Palestine où Juifs et Arabes, auraient eu un statut égal. Ses préoccupations étaient à la fois morales et pragmatiques.

La création d’un État juif, craignait Buber, signifierait “un suicide national prémédité” Le destin que Buber prévoyait est devant nous : une nation qui a vécu dans un état de guerre pendant des décennies, un quart de million de citoyens arabes avec un statut de seconde zone et plus de 5 millions de Palestiniens privés des droits de l’homme et politiques les plus élémentaires.

Si, il y a deux décennies, la comparaison avec le système d’apartheid de l’Afrique du Sud était ressentie comme une hyperbole, elle semble maintenant charitable. Le régime blanc sud-africain, avec tous ses crimes, n’a jamais attaqué les Bantoustans avec la puissance destructrice qu’Israël a utilisée dans la bande de Gaza en décembre et janvier, où près de 1300 Palestiniens ont été tués, dont un tiers d’enfants. DOC 2009-03-31

 De quoi la Palestine est-elle le nom ? par Alain Gresh

Très longtemps, l’histoire dominante du choc proche-oriental se résuma au « miracle » que représentait la création d’un Etat juif en Palestine, le « retour » de ce peuple sur sa terre dont il avait été chassé il y a deux mille ans, « un peuple sans terre pour une terre sans peuple », le désert transformé en verger, le socialisme des kibboutz. La guerre de 1948-1949 passa pour le combat héroïque de David contre Goliath : des soldats moins nombreux et moins bien équipés, dont certains étaient des rescapés du génocide des juifs en Europe, résistaient à l’assaut des armées arabes coalisées. Personne n’avait vu, au sens propre du terme, l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens [avant même l’intervention des faibles armées arabes et grâce à un pacte secret avec la Légion arabe du roi de Jordanie] (lire Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), de Dominique Vidal).

 


Inculpabilité, c’est le mot

● Comment Netanyahou œuvre pour la paix : « Je pense, avait-il déclaré au Washington Post, le 28 février, que les Palestiniens doivent avoir la possibilité de diriger leur vie, mais pas de menacer la nôtre. » Les Juifs qui ont envahi la Palestine se sont octroyé le droit de saccager la vie des Palestiniens (quand il ne l’ont pas purement et simplement anéantie) mais les Palestiniens n’ont pas le droit de menacer la vie de leurs bourreaux. Totale inculpabilité. Or, menacer la vie de leurs bourreaux, c’est tout ce qu’il leur reste, vu ce que leur propose Netanyahou : une vie de chien. Pas de frontières fixes et colonisation juive naturellement croissante, pas de contrôle du Jourdain et de l’eau etc. On peut difficilement mieux se moquer du monde.

● Olmert : « Pour Ehoud Olmert, le premier ministre, il n’y a aucun doute : “Je ne connais aucun militaire qui soit plus moral, plus régulier et plus sensible à la vie des civils que ceux des forces armées israéliennes.” »

 

   

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

● Is anti-Zionism hate? (traduction commentée) Yes. It is more dangerous than anti-Semitism, threatening lives and peace in the Middle East. (Judea Pearl. Judea Pearl is a professor at UCLA and the president of the Daniel Pearl Foundation.

C’est le père du touriste américain assassiné au Pakistan). Effectivement, l’antisionisme est plus dangereux pour l’État juif puisque sa critique est fondée, tandis que l’antisémitisme n’est qu’une pathologie (faites-vous soigner).

C’est les antisionistes qui menacent les vies (celle des Palestiniens sans doute ?) et la paix au Moyen Orient ; c’est les antisionistes qui déchaînent la haine d’Israël dans le monde et non pas les crimes d’Israël ! Les antisionistes dénieraient aux Juifs qui constituent une nation de s’autodéterminer sur le lieu de leur naissance historique (Anti-Zionism rejects the very notion that Jews are a nation — a collective bonded by a common history — and, accordingly, denies Jews the right to self-determination in their historical birthplace). Suivons le raisonnement du monsieur : si les antisionistes s’abstenaient de dénonçer (avec ou sans haine, peu importe, c’est un détail) les crimes d’Israël, ces crimes (extrêmement discrets, ces derniers temps) demeureraient cachés et les vieux démons antisémites ne seraient pas réveillés dans le monde et Israël pourrait s’autodéterminer tranquillement, en paix, ce qui présuppose l’extermination ou la déportation de tous les Palestiniens, opération en cours depuis quatre-vingt dix ans. Ce n’est même pas ça le raisonnement du monsieur : il s’agirait, de la part des antisionistes, de calomnies d’une grande viciousness (the growing viciousness of anti-Israel propaganda), de propagande car il n’y a pas de crime, Israël n’a jamais commis de crimes. Par définition les Juifs sont victimes et innocents.

Ah ! Ah ! Les Hamerloques sont de vrais crétins pour qu’on ose leur servir des sophismes pareils : la naissance de cette nation eut lieu il y a plus de deux mille ans et, depuis plus de mille ans, la terre où eut lieu cette naissance est arabe et musulmane. La nation juive, selon ce monsieur, ne prétendrait rien de moins que de s’autodéterminer deux mille ans plus tard chez autrui, chez les Palestiniens, après les avoir envahis, terrorisés, assassinés, massacrés, déportés. Les Juifs de Palestine veulent vivre en paix chez les autres et s’autodéterminer chez les autres. Les sionistes sont aux peuples ce que le coucou est aux oiseaux. Curieux oiseaux, ils vont s’autodéterminer dans le nid des Palestiniens. Le problème, c’est le sionisme et le problème du sionisme, c’est les Palestiniens (Ben Ehrenreich, Los Angeles Times) ; c’est à dire la persécution, l’assassinat, le massacre, et la déportation des Palestiniens. Les sionistes ont l’autodétermination sanglante.

They criminalized Israel’s existence, distorted its motives [quels que soient les motifs, les crimes sont là. L’Enfer est pavé de bonnes intentions. Aux moins les Nazis avaient l’honnêteté d’assumer leurs crimes. En fait, les motifs réels d’Israël sont colonisation, colonisation, colonisation] and maligned its character, its birth [Israël est né dans le sang et y est toujours. Les Palestiniens sont victimes d’une cruelle injustice depuis quatre-vingt dix ans], even its conception. At one point, the excited audience reportedly chanted "Zionism is Nazism" and worse.Mais non, mon brave monsieur, il n’est nul besoin de criminaliser Israël, il se criminalise très bien tout seul, et cela ne date pas d’hier. Il se perfectionne chaque jour. Il est d’une folle invention (Mel Brooks devrait tourner La Folle Invention d’Israël). Dernièrement il a atteint des sommets et a prévenu qu’il ferait encore mieux la prochaine fois. Israël n’a pas besoin d’encouragements. Depuis janvier 2009, le monde entier a les yeux fixés sur les crimes de l’État Juif et M. Erdogan a dit son fait au faux-cul Pérès.

Ce monsieur prend les gens pour des cons. En 1948 « Personne n’avait vu, au sens propre du terme, l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens » (Gresh). Ce n’est plus le cas aujourd’hui : les Palestiniens sont bien visibles et bien connus, dans le monde et… à Gaza.

La seule issue possible, aussi bien pour les Juifs que pour les Palestiniens, est la décolonisation de la Palestine, ce qui implique le démantèlement de l’État colonial. Quelle brillante idée que d’établir un État colonial en 1948, juste à la veille de la décolonisation générale, une idée d’avant-garde. L’humanité a désormais une certaine expérience de la décolonisation. L’opération pourrait-donc s’effectuer pacifiquement, comme en Afrique du sud. La moindre discussion en ce sens présuppose que l’État juif de Palestine reconnaisse sa nature d’État colonial (d’ailleurs n’est-il pas le dernier État colonial ? quelle honte), sinon, ce serait un énième plan de paix, d’une grande viciousness, exactement conçu pour ne pas faire la paix. Ce jour là, les poules auront des dents. Alors, basta ! vive le Hamas ! vive le Hezbollah ! vive l’Iran ! vive l’islam ! religion qui inspire de grandes actions et soutient les peuples qui luttent pour leur liberté. Autrefois grande conquérante, elle libère aujourd’hui du joug colonial ceux-là même qu’elle subjugua. Ce fut donc un investissement à très très long terme. L’islam est le conservateur de la foi, la foi entendue au sens large, par opposition à porcherie. Que le meilleur gagne. Mais, de grâce, plus de jérémiades : « L’armée juive est l’armée la plus morale du monde ». Quel grossier et ridicule mensonge, quelle viciousness ! L’armée la plus morale du monde est l’armée suisse : elle a vaincu Charles le téméraire à Grandson. Elle a vaincu Bonaparte à Grandson. Et puis c’est tout, depuis, elle fait des montres et du chocolat. DOC 2009-03-23

*   *   * 

● L’idée même du sionisme est viciée dès sa conception, comme cela ressort de l’« Essai sur le sionisme », postface à L’État des Juifs de Theodore Herzl, par Claude Klein, professeur à la faculté de droit de l’Universié hébraïque de Jérusalem. Cette idée nie purement et simplement, par omission, l’existence des Arabes de Palestine. Théoriquement, le sionisme est un omissionisme (si vous tournez un film sur les pingouins et que vous ne parlez pas de la Shoah, vous êtes taxé d’omissionisme, surtout si vous êtes Palestinienne). Les idées de Herzl sont honorables et généreuses (Herzl considère les Juifs de l’Est comme le prolétariat juif) et fondées sur l’existence effective — inévitable selon Herzl — de l’antisémitisme et sur le pressentiment, qui se révéla fondé, d’une catastrophe ; mais, cependant, le sionisme est indéfendable puisqu’il repose sur la négation des Arabes de Palestine, dans tous les sens du terme, théoriquement (rayés de la carte dès l’origine) et pratiquement (rayés du terrain par la suite), en droit et en fait. Le sionisme est un négationisme.

Ben Ehrenreich, dans le LA Times nous rappelle que : « Même avant 1948, l’un de ses oublis fondamentaux est facilement évident : c’est la présence des Palestiniens en Palestine » L’erreur, la question cachée (pas Kasher), est à l’origine même. Le sionisme est un colonialisme.

Marcel Liebman nous dit, dès 1970 : « Et, une fois de plus, nous nous heurtons à cette analogie entre le langage des sionistes et celui des antisémites : il faut rejeter, comme impossible ou pernicieuse, l’assimilation des Juifs, le maintien de leur spécificité est une exigence si impérieuse qu’elle justifie leur émigration. … Certes, il n’y a rien en commun entre le sionisme et le nazisme et il faut à ce propos, regretter les formules mensongères et donc nocives identifiant Israël à un État fasciste et sa politique à l’hitlérisme. Mais il reste que, d’une certaine manière, le sionisme a pris le relais de l’antisémitisme. Ce dernier incitait les Juifs au départ ou au repli sur soi. Le sionisme ne fait rien d’autre et la politique qu’il mène à cet égard est, pour les Juifs, riche de périls. » Le sionisme est un antisémitisme.

Ilan Pappe nous dit : « Le pharisaïsme est un acte puissant d’abnégation et de défense. Il explique que la société juive israélienne ne se laisse pas impressionner par la voix de la sagesse, les arguments logiques ou le dialogue diplomatique. Et si on refuse de cautionner la violence comme moyen de la combattre, il n’y a qu’une alternative: montrer que toute cette vertu est une idéologie malsaine destinée à couvrir des atrocités. L’autre nom de cette idéologie, c’est le sionisme, et la réprobation internationale du sionisme, et pas simplement vis-à-vis des politiques spécifiques d’Israël, est la seule façon de combattre ce pharisaïsme. Il nous faut tenter d’expliquer, et pas seulement au monde entier, mais aux Israéliens eux-mêmes que le sionisme est une idéologie qui cautionne l’épuration ethnique, l’occupation et aujourd’hui les massacres. Ce qu’il faut aujourd’hui, ce n’est pas seulement condamner les massacres qui ont lieu actuellement, mais également cesser de légitimer cette idéologie qui a engendré une telle politique et qui la justifie moralement et politiquement. » Le sionisme est un pharisaïsme et… ce n’est pas seulement Israël qu’il faut réprouver ; mais le sionisme.

Et Uri Avnery : « TOUT CECI s’est accompagné, du côté israélien, de négations obstinées, faisant appel à mille et une formes de prétextes, de slogans égoïstes, de contrevérités moralisatrices. Mais, de temps en temps, un coup de projecteur inattendu fait apparaître ce qui se passe réellement. » Remarque : ce n’est pas l’État juif qui est en guerre avec les Palestiniens, c’est les Palestiniens qui sont en guerre contre les Juifs qui les ont envahis, Hitler ou pas Hitler. Depuis1920, les Palestiniens sont en légitime défense. Il faut toujours remettre les choses à leur place. Le sionisme est un négationisme.

Quant à Klein, il conclut ce passage par : « Il n’y a pas de place pour l’Autre dans le discours sioniste [vous en avez un exemple ici même avec la rhétorique de Judea Pearl], pas plus qu’il ne saurait y en avoir dans la réalité sioniste ! (…) Mais il ne fallait pas que cet autre existât : il y allait de la cohérence même du discours sioniste. Si les sionistes surent très vite quelle était la réalité de la Palestine, le sionisme, comme discours structuré, ignora et ne peut que continuer à ignorer l’Autre. Tout se passe donc comme s’il y avait effectivement deux niveaux de discours ou même deux discours sionistes différents, qui n’auraient aucun rapport entre eux » Le sionisme est un négationisme.

Il souligne aussi que : « Rappelons d’abord ce fait fondamental : malgré les apparences, le sionisme a toujours été très minoritaire au sein du peuple juif. Dès les origines du sionisme politique, en dépit de certains extraordinaires succès “médiatiques” (tel celui, incontestable, du 1er Congrès sioniste), en fin de compte, seule une infime minorité est réellement concernée. Et d’abord, c’est l’establishment juif, de toutes tendances, de tous pays, qui marque son hostilité. C’est le cas d’une grande partie du rabbinat (qu’il soit orthodoxe ou libéral), c’est celui de presque toutes les grandes organisations juives comme l’Alliance israélite universelle, mais aussi et surtout celui de cette “haute finance juive” comme les Rothschild ou le baron de Hirsch, que Herzl s’aliénera tous rapidement. ».

Les choses s’amélioreront (si l’on peut dire, vu le résultat final) après la déclaration Balfour ; mais surtout après la catastrophe, la Shoah. Ce qui permit à l’invocation de cette dernière

— je n’ai pas dit que c’est la Shoah qui servit d’excuse aux crimes, mais son invocation, et cela parce que le sionisme était, à cause de la Shoah, devenu majoritaire chez les Juifs de par le monde (même les sépharades et les américains qui n’ont jamais vu un nazi de leur vie) et que les sionistes de Palestine pouvaient désormais compter sur leur appui, ce que l’on peut constater chaque jour. Peut-on le reprocher aux sionistes de la dernière heure ? Hegel dit que la raison d’être est un résultat. La raison d’être du sionisme apparut alors aux Juifs de part le monde et combien les craintes de Herzl étaient justifiées, mais too late ! too late ! J’aime à dire que le malheur des Palestiniens est la vengeance posthume de Hitler. Ce génie du mal a réussi à faire de ses victimes des bourreaux. —

de servir de justification aux crimes commis en Palestine par les sionistes, à commencer par le nettoyage ethnique (Le Nettoyage ethnique de la Palestine par Illan Pappe) qui inaugura la fondation de leur État. La réalisatrice palestinienne d’un film sur la souffrance des Palestiniens à laquelle il est reproché de ne pas parler de la Shoah a tort finalement ; mais pas pour les raisons invoquées par le rigolo sioniste que l’on voit dans cette vidéo. Elle à tort parce qu’elle devrait en parler pour montrer combien son invocation a servi à couvrir les crimes commis par les sionistes en Palestine

— cette invocation est doublement condamnable : elle tend à justifier des crimes injustifiables, elle avilit la Shoah, le martyre des Juifs par le régime Nazi —.

Les Palestiniens ne sont pour rien dans ces malheurs et le malheur des Juifs ne donne aucun droit à ces derniers d’aller commettre des crimes en Palestine, aussi grands et exceptionnels que furent leur souffrance et leur martyre. Le sionisme est un abus de droit.

Voilà qui explique la rhétorique sophistique du sionisme. Il est condamné a la mauvaise foi : il sait mais il ne veut pas savoir qu’il sait (Sartre, l’Être et le Néant, « Les conduites de mauvaise foi », page 94 sq.) Le sionisme est une sophistique.

Les critiques émanant de Juifs ne manquèrent pas. En voici un exemple : « Ahad Haam (1856-1927), de son vrai nom Asher Ginzburg (dont le nom de plume signifie « Un du peuple »), commence à être connu, en dehors même des cercles de spécialistes. Il s’opposa au sionisme élitiste de Herzl : pour lui, la Palestine devait devenir le centre spirituel du judaïsme, non un centre politique. Par ailleurs, il fut l’un des premiers, dès 1891, à mettre en garde contre l’ignorance ou la méconnaissance du problème arabe. Malheureusement, Ahad Haam n’a pratiquement pas été traduit en français, si l’on excepte le recueil intitulé Au carrefour, Lifschitz, 1938, pratiquement introuvable aujourd’hui. On peut en avoir quelques extraits dans l’ouvrage de Y. ManoR, Naissance du sionisme politique, Gallimard-Julliard. Paris, 1981. Quelques textes ont été traduits en anglais sous le titre Nationalism and Jewish Ethic : Basic Writings, Herzl Press, New York-Jérusalem, 1958, ainsi qu’un recueil d’articles sous le titre Selected Essays, Athenæum, New York, 1981. L’édition standard est celle de 1947, en hébreu, langue dans laquelle Ahad Haam écrivait presque exclusivement, Kol Kitve Ahad Haam, Tel-Aviv. Cf. également le recueil d’articles sur Ahad Haam, At the Crossroads, Essays on Ahad Haam (Jacques KORNBERG éd.), Stade University Press of New York, 1981. »

En conclusion, le sionisme a pour seul argument aujourd’hui que la Palestine appartient aux Juifs du fait que leurs ancêtres y résidèrent pour un bref instant (six cent ans) il y a plus de deux mille ans. Il n’y a que les écoliers et les lycéens pour croire que le royaume d’Israël a cinq mille ans. Il s’est passé beaucoup de chose depuis. Les sionistes ont horreur de l’histoire. Il n’est d’ailleurs pas prouvé que ces ancêtres prétendus soient effectivement leurs ancêtres.

   

   

 [“Essai sur le sionisme”, postface à L’État des Juifs de Theodore Herzl,
par Claude Klein, professeur à la faculté de droit de l’Universié hébraïque de Jérusalem]

Herzl était ainsi devenu le premier homme d’État d’un peuple sans État. Sa stratégie, clairement formulée, devait aboutir à l’obtention d’une charte, sous protection allemande, anglaise ou turque. À y bien réfléchir, n’est-ce pas cette méthode qui finalement a été suivie ? La déclaration Balfour et surtout le mandat britannique qui la reprend ne peuvent-ils être assimilés à une forme de charte ? De même, trente ans plus tard, la célèbre recommandation 181(II) de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre 1947, préconisant la création de deux États sur le territoire de la Palestine mandataire, un État arabe et un État juif, ne vient-elle pas en quelque sorte couronner la voie diplomatique choisie par Herzl ? Celle de l’État par opposition à celle du foyer national. Ce fut surtout la politique du mouvement sioniste à partir de la déclaration Biltmore 102 et que Ben Gourion a toujours préférée. Cette méthode « statiste » sera d’ailleurs reprise par Ben Gourion dans sa politique intérieure : elle débouchera sur des actions comme le bombardement de l’Altalena [un cargo chargé d’armes à destination de l’Irgoun] ; puis, bien plus tard, sur la création de la tendance et enfin du parti Mamlakhti, c’est-à-dire la « Liste d’État ».

Mais, en même temps, les événements de 1947-1948 marquent les limites de cette méthode diplomatique et consensuelle, puisque la recommandation 181(II) — contrairement à la déclaration Balfour et au mandat — n’a pas pu être mise en œuvre sans le recours à la guerre ou même à des guerres.

La stratégie de Herzl était claire et conséquente. Il fallait exclure ce qu’il appelait les méthodes d’infiltration. Celle-ci lui apparaissait comme une manière de méthode juive traditionnelle — ou perçue comme telle —, susceptible donc de susciter l’antisémitisme. Herzl préconisait quant à lui de cesser complètement l’immigration quasi clandestine à laquelle les Juifs se livraient en Palestine. Surtout, il se refusait à encourager l’achat de terres. Il s’opposait également à tous autres investissements financiers, avant l’obtention d’une charte ou d’une quelconque garantie juridique. De fait, il fallut attendre la mort de Herzl (1904) pour que cette forme de colonisation graduelle soit approuvée par l’Organisation sioniste. Mais les jugements historiques à ce sujet doivent être prudents : d’une part, treize années seulement séparent la mort de Herzl de la déclaration Balfour (dont les trois premières années de la Grande Guerre) ; d’autre part, on sait aujourd’hui qu’une partie de la colonisation juive a toujours eu lieu en dehors du circuit officiel de l’Organisation sioniste 106

Externe, cette forme de légitimité ainsi recherchée l’était donc complètement : il fallait que les Juifs, le peuple juif, se voient reconnaître par le monde la souveraineté sur un territoire. C’est donc uniquement d’une reconnaissance internationale qu’il était question. Pour le reste, tout se passait comme s’il s’agissait d’un territoire entièrement inhabité. 107 Le célèbre slogan sioniste de la première heure : Une terre sans peuple pour un peuple sans terre, correspondait donc parfaitement aux nécessités idéologiques et matérielles du sionisme naissant 108.

Le projet sioniste herzlien pouvait se résumer très simplement de la manière suivante pour échapper à l’antisémitisme — phénomène que Herzl a « compris » —, pour éviter la catastrophe qui s’annonce, il faut que les Juifs émigrent en masse et qu’ils établissent un État. Seule cette formule leur permettra de retrouver une dignité perdue et d’avoir leur place parmi les nations de la terre.

Le discours sioniste raisonne donc sur une échappée juive, une échappée à l’Autre, véritable fuite en avant. Mais dans cet État à créer, l’Autre ne saurait être que marginal 109 Dès lors, qu’il s’agisse de pure ignorance, de méconnaissance ou d’oubli, l’Autre n’existe pas, car il ne doit pas exister là-bas. Il n’y a pas de place pour l’Autre dans le discours sioniste, pas plus qu’il ne saurait y en avoir dans la réalité sioniste ! Ce n’est qu’ainsi que peut s’expliquer la remarque bien connue : « Herzl ne savait pas qu’il y avait des Arabes en Palestine. » Une formule qui ne saurait être considérée que comme une figure de style, puisque Herzl qui avait séjourné quelques semaines en Palestine ne pouvait pas ne pas le savoir. Il ne pouvait pas ne pas avoir vu les Arabes. Mais il ne fallait pas que cet autre existât : il y allait de la cohérence même du discours sioniste.

Si les sionistes surent très vite quelle était la réalité de la Palestine, le sionisme, comme discours structuré, ignora et ne peut que continuer à ignorer l’Autre.

Tout se passe donc comme s’il y avait effectivement deux niveaux de discours ou même deux discours sionistes différents, qui n’auraient aucun rapport entre eux.

102. Du nom d’un hôtel à New York, où se tint le 11 mai 1942 une réunion des sionistes américains (avec la participation de Ben Gourion) qui formula la demande de l’État juif sur toute la Palestine, rejetant toutes autres formules notamment celle de l’État binational.

106. C’est très évidemment le cas de la colonisation qui précède la création de l’Organisation sioniste (en 1897) ou l’époque qui marque le début de sa pleine activité « colonisatrice » ;c’est-à-dire après 1904). [Le mot est lâché, avec des guillemets, mais il est lâché. Le sionisme est un colonialisme]

107. Ce qui n’était le cas ni de l’Argentine ni de la Palestine, les deux options prévues par Herzl dans le Judenstat. Mais, dans le cas de l’Argentine. Herzl relève bien que le gouvernement avait intérêt à « nous céder » une parcelle de territoire. Pour la Palestine, d’une part, elle était de nature à galvaniser les foules juives (attachées à Sion), d’autre part, les Juifs pouvaient régler les problèmes financiers de l’Empire ottoman. De la population locale il n’est nullement question !

108. Il semble que ce slogan, utilisé fort communément jusqu’en 1948, trouve son origine chez lord Shaftesbury (1801-1685) dans son Journal, publié deux ans après sa mort. Il fut ensuite repris par Israël Zangwill, écrivain juif américain, sioniste de la première heure, qui l’emploie pour la première lois en 1901 : cf. Eliezer BEERI Aux origines du conflit israélo-arabe 1882-1911, en hébreu, Tel-Aviv, 1985, p. 90.

109. Malgré cette très belle formule (à méditer aujourd’hui) : « Mon testament pour le peuple juif : Faites votre État de telle sorte que l’étranger se sente bien chez vous. Entrée au Journal du 6 août 1899, Briefe end Tagebücher, op. cit., volume 3, p. 43. On peut d’ailleurs assumer que dans sa phrase par « étranger » (Fremde), Herzl ne visait évidemment pas les Arabes : ceux-ci sont complètement absents. La formule est reprise de nombreuses lois dans le roman utopique de Herzl, Altneuland.

 

   

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

 

Commentaire de la rhétorique sioniste

Assimiler ansémitisme et antisionisme est une scélératesse

 

 

Adresse permanente : noc-blot-5.htm#commentaire_rethorique   

Is anti-Zionism hate? DOC 2009-03-27

Yes. It is more dangerous than anti-Semitism,
threatening lives and peace in the Middle East.
    

Effectivement, l’antisioniste est plus dangereux, non pas pour les Juifs mais pour l’État juif car sa critique est fondée. Quant à l’antisémitisme, il n’y a pas même de critique mais seulement une pathologie. Aujourd’hui, « le sionisme a pris le relais de l’antisémitisme » (Marcel Liebman) Le sionisme est une pathologie.

 

Par Judea Pearl

LA Times, 15 mars 2009

 

En Janvier, lors d’un symposium à l’UCLA (chorégraphié par le Centre for Near East Studies), quatre détracteurs d’Israël de longue date furent invités à analyser les conditions des droits de l’homme à Gaza, et profitèrent de cette tribune pour attaquer la légitimité du sionisme et sa vision de la solution à deux États pour Israël et les Palestiniens .

♦ Tiens donc ! le sionisme envisage la solution à deux États. Aux dernières  nouvelles, le sionisme (Netanyahou-Olmert) envisage… pas d’État du tout pour les Palestiniens ou alors un État sans frontières définies avec augmentation naturelle des colonies (c’est le l’humour juif, je suppose).

Ils ont criminalisé l’existence d’Israël , déformé ses motifs et dénigré son caractère, sa naissance, sa conception même. À un moment, le public enthousiaste aurait chanté « le sionisme, c’est le nazisme » et pire encore.

♦ C’est pure stupidité en effet, car il n’est pas besoin de criminaliser Israël, il se criminalise très bien lui-même. À part ça, admirons cette prouesse de la rhétorique sioniste : ce n’est pas l’État juif qui commet des crimes, c’est les antisionistes qui le criminalisent, cette malheureuse victime innocente menacée par la férocité arabe.

C’est un remarquable morceau d’inculpabilité (terme inventé par M. de Defensa à propos des Hamériquains) et de négationnisme (les Arabes n’existent pas, les crimes d’Israël n’existent pas). Notez que l’article est publié en janvier 2009. Il ne se passait rien en janvier 2009 ? Était-t-il nécessaire de criminaliser l’existence d’Israël en janvier 2009 ? Ces chanteurs n’avaient-ils pas de sérieux motifs de chanter, des sottises certes, mais qui traduisaient parfaitement leur indignation ?

Mais non, mon brave monsieur, il n’est nul besoin de criminaliser Israël, il se criminalise très bien tout seul, et cela ne date pas d’hier. Il se perfectionne chaque jour. Il est d’une folle invention (Mel Brooks devrait tourner La Folle Invention d’Israël). Dernièrement il a atteint des sommets et a prévenu qu’il ferait encore mieux la prochaine fois. Israël n’a pas besoin d’encouragements.

Les dirigeants juifs ont condamné cette fête de la haine  comme une dangereuse invitation à l’hystérie antisémite, ainsi que la frayeur qu’elle a occasionnée aux étudiants et professeurs de l’UCLA ♦♦, campus réputé pour son atmosphère ouverte et civile. Les organisateurs, certains d’entre eux juifs, ont trouvé refuge dans la « liberté académique » et l’argument que l’anti-sionisme n’est pas l’antisémitisme .

♦ Ces braves dirigeants juifs ont-il condamné aussi les bombardements de la haine phosphorescente ?

♦♦ C’est très bien un peu de frayeur pour ces étudiants et professeurs, tandis qu’on assassine en Palestine. Et quand bien même les protestations des antisionistes contre les crimes de l’État juif entraîneraient une résurgence de l’antisémitisme supposé toujours aux aguets, tant pis. C’est l’État juif qui est responsable. Sans ses crimes, il n’y aurait pas de protestation contre ses crimes. Point final ! Quelle mauvaise foi, quel vice.

♦♦♦ Cet argument est parfaitement valable comme M. Pearl en fait la démonstration lui-même un peu plus loin.

Je soutiens pleinement ce mantra, et non parce qu’il exonère les antisionistes, des accusations d’antisémitisme, mais parce que la distinction nous permet de concentrer l’attention sur le caractère discriminatoire, immoral et plus dangereux de l’anti-sionisme.

L’anti-sionisme rejette l’idée même que les Juifs soient une nation  une collectivité liée par une histoire commune et, par conséquent, nie le droit des Juifs à l’autodétermination dans leur berceau historique ♦♦. Elle vise le démantèlement de l’État nation juif, Israël.

♦ J’ignore si l’anti-sionisme rejette l’idée que les Juifs soient une nation et j’ignore s’ils sont ou non une nation (d’ailleurs, s’ils l’étaient, pourquoi ont-ils éprouvé le besoin d’envahir la Palestine ?) ; mais, nation ou non, il est certain que l’antisionisme dénie le droit pour les Juifs d’envahir la Palestine et, placé devant le fait accompli, conteste, critique et condamne la politique de l’État juif de Palestine et ses crimes ; en tout premier lieu parce que cet État se revendique État juif, État pour les seuls Juifs, de même que l’État prussien du temps de Marx se revendiquait État chrétien, ce qui impliquait que les Juifs ne pouvaient en être citoyens (sujets serait plus approprié que citoyens). Un État juif, en 2009, est une antiquité, un anachronisme, une forme politique datant d’une époque révolue ; c’est pourquoi je dis, plus bas, que son démantèlement est nécessaire, comme l’était celui d’Afrique du sud.

♦♦ La nation juive, selon ce monsieur, ne prétendrait rien de moins que de s’autodéterminer deux mille ans plus tard chez autrui, chez les Palestiniens, après les avoir envahis, terrorisés, assassinés, massacrés, déportés. Les Juifs de Palestine veulent vivre en paix chez les autres et s’autodéterminer chez les autres. Les sionistes sont aux peuples ce que le coucou est aux oiseaux. Curieux oiseaux, ils vont s’autodéterminer dans le nid des Palestiniens. Le problème, c’est le sionisme et le problème du sionisme, c’est les Palestiniens (Ben Ehrenreich, Los Angeles Times) ; c’est à dire la persécution, l’assassinat, le massacre, et la déportation des Palestiniens.

Blague : quand Netanyahou promet dix colonial settlements il en établit un ; quand Pérès en promet un, il en établit dix. C’est bien la gauche universelle, cette salope qui depuis un siècle fait partout le sale boulot que la droite n’oserait même pas faire.

L’anti-sionisme acquiert son caractère discriminatoire  en privant le peuple juif de ce qu’il accorde à d’autres collectivités historiquement liées (par exemple les Français, les Espagnol, les Palestiniens), à savoir, le droit à la nation, à l’autodétermination et la coexistence légitime avec les autres prétendants indigènes.

♦ Le caractère discriminatoire de l’antisionisme est tout à son honneur. Il sait distinguer entre un État politique pur et un État de type « chrétien » (l’État juif de Palestine est du type « État chrétien » au sens de Marx, c’est un comble »), État nationaliste colonial et raciste. Les sionistes ne savent pas discriminer ou font semblant de ne pas savoir. Les Nazis, eux, distinguaient parfaitement leur État des États démocratiques et proclamaient fièrement sa nature racialiste.

Il est parfaitement juste de mettre au ban des nations une nation coloniale et raciale comme y fut mise l’Afrique du Sud. C’est tout à l’honneur des antisionistes.

L’antisémitisme rejette les Juifs en tant que membres égaux de l’humanité ; l’antisionisme rejette Israël en tant que membre égal dans la famille des nations. 

♦ Je ne saurais mieux dire. L’auteur se tire parfaitement une balle dans le pied : l’objet du ressentiment des antisémites est « les Juifs » ; l’objet de l’antisionisme est Israël, c’est à dire un État juif, nationaliste, colonial, raciste et criminel qui martyrise les Palestiniens depuis soixante ans.

L’antisionisme et l’antisémitisme n’ont donc rien à voir. Haineux ou non, peu importe, ils n’ont pas le même objet.

Quand on dit que les Romains ont pris, rasé et labouré Carthage, cela ne signifie pas que tous les Romains ont pris, rasé, labouré Carthage, tous les Romains vivants, ou morts, ou à naître, où qu’ils soient. Quand on dit que l’État juif de Palestine est criminel, cela ne signifie pas que tous les Juifs sont criminels ni même que tous les citoyens de cet État sont criminels (je l’espère).

L’objet des antisémites est « les Juifs », tous les juifs, vivants ou morts ou à naître, d’où qu’ils soient, quoiqu’ils fassent. L’objet des antisémites est l’essence supposée des Juifs.

L’objet des antisionistes est l’État juif de Palestine, enfant du sionisme. Et non pas l’essence réelle ou supposée de cet État, mais ses actes, bien précis, bien déterminés, dans une époque bien déterminée, actes ordonnés par des personnes bien connues (et qui s’en vantent, ce qui raccourcira l’instruction quand elles seront jugées) et susceptibles de se retrouver un jour devant une cour pénale pour répondre de leurs crimes.

Assimiler les antisionistes aux antisémites est une scélératesse. Les antisionistes sont seulement des gens révulsés par les crimes de l’État juif. Il est parfaitement juste de mettre au ban des nations un tel État, comme y fut mis l’État colonial et raciste d’Afrique du sud. Les antisionistes contribuent à l’honneur du monde (et aussi, évidemment, les juifs antisionistes, et même les juifs antisémites antisionistes).

Les juifs sont-ils une nation ? Certains philosophes soutiennent que les Juifs sont d’abord une nation et ensuite une religion. En effet, le récit de l’Exode et de la vision de l’imminence du voyage sur la terre de Canaan a été gravé dans l’esprit du peuple juif avant qu’il ait reçu la Torah au Mont Sinaï. Mais, la philosophie mise à part, la conviction inébranlable dans leur éventuel rapatriement vers le lieu de naissance de leur histoire a été le moteur de l’endurance et l’espoir des Juif tout au long de leur turbulent voyage qui a commencé avec l’expulsion par les Romains en l’an 70 .

♦ Fort bien, mais pourquoi les Palestiniens devraient-il faire les frais de l’inébranlable conviction des Juifs sionistes et des ratés de leur moteur à explosions.

Plus important encore, l’histoire, et non pas la religion, est aujourd’hui le principal moteur de l’unification de la laïque et multiethnique société d’Israël . La majorité de ses membres ne suivent pas les lois religieuses et ne croient pas en Dieu ou à la survivance après la mort. La même chose vaut pour les Juifs américains, qui sont également largement laïcs. L’identification à un un ethos historique commun, culminant avec la restauration [!] de l’État d’Israël, est le principal lien de la collectivité juive en Amérique.

♦ Religion ou pas religion, en quoi tout cela fait-il que l’État juif de Palestine ne soit pas un État nationaliste colonial criminel ?

Il y a bien sûr les Juifs qui sont des non-sionistes, et même antisionistes. Les ultra-orthodoxes Neturei Karta  et le culte de la gauche de Noam Chomsky sont des exemples notables. Les premiers rejettent toute tentative d’ingérence terrestre avec le plan messianique de Dieu, tandis que le second a horreur de toutes les formes de nationalisme, en particulier ceux qui réussissent ♦♦.

♦ Ah ! je les adore. Il se dégage de leurs apparitions sur les vidéo du Net de grandes ondes d’amour.

♦♦ La réussite du nationalisme sioniste est éblouissante avec la création d’un État juif en Palestine, en pleine terre musulmane. ♫ Une guerre de cent ans , une guerre de mille ans…(sur l’air de la valse à mille temps de Brel)

Il existe également des Juifs qui ont du mal à défendre leur identité face à la virulence (viciousness) croissante de la propagande anti-Israël, et éventuellement la cachent, ou renient leurs racines historiques en faveur d’une reconnaissance  sociale et autres opportunismes. Mais ce sont des minorités marginales, au mieux ; l’essentiel du tissus de l’identité juive d’aujourd’hui se nourrit de l’histoire juive et de ses dérivés naturels  l’État d’Israël, sa lutte pour la survie, de ses traditions culturelles et scientifiques et ses inlassables campagnes pour la paix ♦♦.

 Voilà, Israël, c’est naturel. De même que dans une récente déclaration de Netanyahou la croissance des colonies juives en Cisjordanie est naturelle. Quand ça l’arrange, c’est divin et quand ça l’arrange, ♫ c’est naturel en somme (Guy Béart) ; mais historique jamais.

♦♦ Pas en Palestine en tous cas. Quel culot ! Paix partout sauf en Palestine.

Compte tenu de cette acception de la nation juive, l’anti-sionisme est, à bien des égards plus dangereux que l’antisémitisme.

 Effectivement, l’antisionisme est plus dangereux pour les prétentions de « la nation juive » à envahir les Palestiniens, car le souhait des antisémites a toujours été que les Juifs retournassent en Palestine et que l’on n’entendît plus jamais parler d’eux.

Les antisionistes, c’est le contraire. Les Juifs ne les gênent nullement ici ; mais seulement quand ils vont coloniser la Palestine. La différence est de taille. Cet homme a bien compris le problème : les antisionistes dénient effectivement tout droit à « la nation juive » d’aller chier librement sur les Palestiniens. Par conséquent, il est stupide (et intéressé) de dire que les antisionistes sont plus dangereux pour les sionistes que les antisémites car les antisémites ne sont pas du tout dangereux pour les sionistes, parce que

1) non seulement ils leur servent de faire valoir et de repoussoir à la foire, on appelle ça « un baron » . Si vous préférez, les antisémites sont les sergents recruteurs de la cause sioniste. L’ennui, c’est qu’il n’y a plus beaucoup d’antisémites comme l’admet l’auteur de l’article d’ailleurs. Il faut donc en inventer (notamment en assimilant les antisionistes aux antisémites). Le sioniste a besoin d’antisémites pour exister ; sans antisémites, il crève ; l’antisémite, c’est son oxygène ; sans antisémites, réels ou fantasmés, où prendrait-il le droit de massacrer du Palestinien ? Il faut comprendre, il faut essayer de se mettre à sa place ; mais

2) ils souhaitent aussi que tous les Juifs partent vivre en Palestine les sionistes ont contacté Hitler à ce sujet pour lui proposer de le débarrasser de tous ses Juifs, ce qui nous vaut un charmant dessin du Dr Petiot . Donc, seuls les antisionistes sont dangereux pour les sionistes, mais pas du tout dangereux pour les Juifs, par conséquent, et peuvent même leur être bénéfiques. Tel père, tel fils. Je comprends maintenant l’inconscience de Daniel Pearl.

Tout d’abord, l’anti-sionisme vise les parties les plus vulnérables du peuple juif, à savoir, la population juive d’Israël, dont la sécurité physique et la dignité des personnes dépendent essentiellement du maintien de la souveraineté d’Israël. Pour parler brutalement, le plan antisioniste de faire disparaître Israël  condamne cinq millions et demi d’êtres humains , principalement des réfugiés ou des enfants de réfugiés, à demeurer sans défense dans une région où les desseins de génocides ne sont pas rares ♦♦.

♦ Pas nécessairement. Ce ne fut pas le cas en Afrique du sud, ce peut ne pas l’être si les sionistes y mettent un peu de bonne volonté, c’est à dire renoncent à être sionistes ce qui n’est pas renoncer à être Juif. Dans un État politique pur, dit démocratique, ils pourront être juifs autant qu’il voudront. Le problème est justement qu’ils ne sont plus juifs, mais des mécréants corrompus, ivres de jouissance et de pouvoir terrestre, des Hamériquains en quelque sorte.

Sinon c’est comme pour le pieds noirs : fallait pas y aller. C’est la valise ou le cercueil. De toute façon, en cas de malheur les États Unis d’Amérique, qui ont tant fait pour l’État juif, se feront un plaisir d’accueillir les Juifs de Palestine et sont en mesure d’établir un pont aérien pour cela comme ils l’ont déjà fait tant de fois en d’autres circonstances (les Hamériquains sont devenus des spécialistes des départs précipités). Maintenant que le mal est fait, il faut assumer. Il est inutile de chercher des exutoires chez les antisionistes ou les Papous. Qui sème le vent récolte la tempête et les fouteurs de merde ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Quelles sont les victimes en Palestine ? Quels sont les innocents en Palestine ? Si cette région est connue pour ses génocides, c’était une raison de plus pour ne pas y aller... pour en commettre un nouveau et risquer d’en subir un autre.

♦♦ L’auteur du billet reconnaît donc que l’endroit le plus dangereux du monde pour les Juifs, c’est Israël, successful Israël. Quelle réussite !

Deuxièmement, la société moderne a développé des anticorps contre l’antisémitisme, mais pas contre l’antisionisme . Aujourd’hui, les stéréotypes antisémites suscitent dégoût chez la plupart des gens de conscience, tandis que la rhétorique antisioniste est devenue une marque de sophistication académique et de reconnaissance sociale dans certains milieux américains extrêmes dans l’élite universitaire et médiatique. L’anti-sionisme se déguise sous le manteau du débat politique, exonéré des sensibilités et des règles de civilité qui régissent entre les échanges religieux ♦♦, pour attaquer le plus précieux symbole ♦♦♦ de l’identité juive.

♦ Pour ce qui est de l’antisionisme, ce n’est pas la société qui tente de développer des anticorps. On sait très bien qui tente d’en développer et pourquoi. Ce serait un malheur pour les Palestiniens et pour l’humanité si l’antisionisme pouvait être éradiqué. L’antisionisme, de même que l’anti-américanisme, contribuent à l’honneur du monde.

♦♦ Comme on peut le constater entre les hindous et les musulmans.

♦♦♦ Quel est ce symbole ? C’est envahir la Palestine ?

Enfin, la rhétorique antisioniste est un coup de poignard dans le dos au camp israélien de la paix, qui est majoritairement pour une solution à deux États . Il donne également de la crédibilité aux ennemis de la coexistence qui prétendent que l’élimination d’Israël ♦♦ est l’agenda caché de tous les Palestiniens.

♦ Étonnant ! L’antisionisme présupposerait le rejet d’une solution à deux États. Première nouvelle ! Le Hamas lui-même admet cette solution aujourd’hui, mais évidemment avec souveraineté totale et frontières de 1967, et retour des réfugiés, et démantèlement des colonies juives. Or plus antisioniste que le Hamas, tu meurs. Le Hamas a eu beaucoup de morts dernièrement parmi ses braves qui se cachent derrière la population. Mais où croyez-vous que le Hamas recrute ? Chez les Chinois, les Philippins, comme les Juifs de Palestine. Le Hamas est issu de la population palestinienne et habite à Gaza et non pas à Saint-Germain-des-Près (boulevard Saint-Germain).

Je ne vois pas en quoi les critiques et condamnations qui émanent des antisionistes peuvent être néfastes pour un camp israélien de la paix, à moins que ce camp ne soit qu’une duperie de plus qui demanderait la paix pour les Juifs seulement, dans un État pour les Juifs seulement (tous les Juifs de Palestine veulent vivre en paix, évidemment, et à juste titre) avec des Bantoustans pour les Palestiniens. Or un véritable camp de la paix israélien doit être un camp qui demande la paix pour les Juifs… et pour les Palestiniens, surtout pour les Palestiniens. Ces derniers en ont le plus besoin. Un véritable camp de la paix israélien doit donc se soucier d’abord de la paix pour les Palestiniens qui souffrent de la guerre qui leur est infligée (ils ne sont pas les agresseurs mais les agressés ; ce n’est pas eux qui ont envahi la Palestine) depuis presque un siècle.

♦♦ L’élimination nécessaire de l’État juif nationaliste, colonial et raciste n’implique pas nécessairement l’élimination des Juifs de Palestine. Les Afrikaners qui avaient eux aussi la bombe atomique. (le nouvel État y a renoncé, bravo !) ont-ils été éliminés lorsque leur État colonial raciste le fut ? S’il vous plaît, un peu de sérieux. Il faut assumer.

C’est l’anti-sionisme, alors, et non pas l’antisémitisme, qui fait peser une menace dangereuse pour la vie, la justice historique et les perspectives de paix au Moyen-Orient .

♦ Quel culot et quelle logique (j’ai dû sauter un épisode. La conclusion arrive brutalement et je ne suis pas le raisonnement. Peut-être n’y en a-t-il tout simplement pas). Je conclus, moi, de ce que je viens de lire, que les antisionistes font peser une menace, bien faible hélas, sur l’État juif nationaliste, colonial et criminel et non pas une menace sur les Juifs. Cependant, il y a beaucoup de Juifs dans l’État juif et c’est effectivement très regrettable. C’est un malheur pour tout le monde que les sionistes aient trouvé des clients à embarquer dans cette affaire néfaste. Tous les Juifs européens qui ont choisi d’émigrer en Amérique s’en portent très bien il me semble. Les autres ont tiré la courte paille, pour leur malheur et celui du monde.

C’est le sionisme et son résultat : l’État juif de Palestine, nationaliste, colonial et raciste, et eux seuls, qui font peser une menace pour la vie, la justice et les perspectives de paix mondiales. Quant à lui, comme le signale lui-même l’auteur de l’article, l’antisionisme se veut un danger pour l’État juif, fauteur de troubles, et non pas un danger pour les Juifs, ce qui le distingue parfaitement des antisémites.

On connaît les efforts de paix de l’État juif, notamment l’installation de centaines de milliers de colons dans les territoires occupés, l’occupation condamnée par l’ONU depuis quarante ans ; on connaît les débats qui ont suivi les accords d’Oslo ; on connaît « l’offre généreuse » etc. Mais, néanmoins, c’est la faute aux antisionistes. Selon M. Pearl, par définition ou par la grâce de Dieu, les Juifs sont, quoi qu’il arrive, quoi qu’ils fassent, des victimes et des innocents et l’État d’Israël doit être rétabli. Sur ces bases, toute discussion est impossible, évidemment, et je n’ai pas du tout envie de discuter avec ce personnage. Je comprends parfaitement le Hamas. Regardez où la discussion a mené Arafat.

On admire les projets de paix récents de Netanyahou : État sans frontières fixes et croissance naturelle des implantations juives pour les Palestiniens (c’est encore de l’humour juif). Quant à Lieberman, il veut noyer les prisonniers Palestiniens dans la mer morte et faire sauter le barrage d’Assouan. C’est très drôle, mais c’est démoniaque, c’est de la démence car il ne plaisante pas (en fait si, s’il voulait le faire, il ferait comme Barak, il ne dirait rien. Lieberman est comme OSS 117, il ne pense pas ce qu’il dit — le réalisateur se nomme Hazan a vicious —. Il veut seulement faire rire « étoile jaune »). Dieudonné me fait rire, lui non. Pourtant j’aime bien ce genre de plaisanterie, la grosse plaisanterie et l’antiphrase. Mais là, ça fait trop longtemps que ça dure, il faut passer à autre chose. C’est lassant à la fin.

● Le rapport d’Israël au monde (Réseau Voltaire) quelques exemples de rhétorique sioniste.

Le Pakistan multiplie lui aussi les gestes de bonnes volontés à l’égard d’Israël. Le 17 septembre 2005, le général-président pakistanais Pervez Musharraf a profité de son déplacement à l’ONU, à New York, pour s’exprimer devant le Congrès juif américain. Le père de Daniel Pearl, journaliste du Wall Street Journal assassiné dans des circonstances troubles au Pakistan, se félicite de ce revirement diplomatique mais estime qu’il fallait aller plus loin. Fidèle à sa ligne nationaliste israélienne, l’auteur estime que Musharraf n’en a pas fait assez. Il se réjouit que le président pakistanais ait rencontré les représentants du Congrès juif américain, ait condamné le terrorisme palestinien et ait, de facto, reconnu Israël. Par ailleurs, Judea Pearl se réjouit que le général Musharraf ait lié antisémitisme et antisionisme, reprenant ainsi un axe de propagande israélien classique. L’auteur réclame maintenant qu’Islamabad reconnaisse le droit historique des juifs à se trouver en Israël, déniant ainsi aux Palestiniens le droit au retour. Semblant se montrer plus conciliant, il conclut en demandant à ce qu’un centre pour le dialogue judéo-islamique portant le nom de son fils s’ouvre au Pakistan.

Ce texte illustre le repositionnement de Tel-Aviv en Asie. Quand l’Inde était gouvernée par le BJP, Ariel Sharon avait entrepris un rapprochement avec New Delhi au nom de la lutte contre l’islam. Cette stratégie s’est effondrée après la victoire électorale du parti du Congrès et le repositionnement de l’Inde vers une politique étrangère plus conforme à sa tradition « non-alignée ». Ce revirement et la possibilité d’une attaque militaire contre l’Iran ont poussé Tel-Aviv à désormais se tourner vers l’ennemi pakistanais. Le retrait de Gaza offre l’occasion de justifier ce rapprochement sous couvert d’un encouragement au processus de paix.

Du même, “Libre opinion” parue dans Le Monde, édition du 31.03.06. Ostracisme ou Ost Racisme:

En autorisant toutes les attaques contre Israël et le sionisme — deux symboles chéris par la communauté juive française — et en refusant à cette communauté la possibilité équitable de plaider la cause d’Israël, les médias ont, dans les faits, ostracisé les Juifs de France. Si l’on ajoute à cela les émissions antisémites déversées par les télévisions du Moyen-Orient, on comprend mieux la barbarie, l’inexplicable absence d’humanité de ceux qui ont enlevé Ilan [Halimi].

 

Judea Pearl, le père du journaliste juif américain Daniel Pearl enlevé, puis assassiné à Karachi au Pakistan en 2002, affirme que les étudiants juifs des universités de Californie ne se sentent pas en sécurité dans les campus. Le professeur Pearl a confié à la CNN que depuis l’opération Plomb durci de Tsahal dans la bande de Gaza en janvier, les étudiants juifs reçoivent des emails antisémites et des menaces verbales.

Le professeur Pearl, qui enseigne l’informatique à l’UCLA [Université de Californie à Los Angeles] a raconté : “J’ai reçu des messages haineux (après une table ronde sur les “droits de l’homme et la bande de Gaza”) par quelqu’un de l’UCLA qui n’a pas daigné s’identifier et m’a menacé : Je vous ai vu à l’Union Ackerman et je sais où est votre bureau. Je vais venir vous botter le…, indique le message.” Et d’ajouter : “J’ai transmis le message à la police du campus du Wetwood, mais ils n’ont rien fait.”

D’après CNN, Pearl et des représentants du Centre Simon Wiesenthal sont “inquiets de constater que les administrateurs des universités du pays ne font rien pour encourager la liberté d’expression, tout en protégeant les étudiants et le personnel juifs des facultés.”

“Les insultes verbales, les intimidations, le sentiment d’impuissance sont bien réels, non seulement chez les étudiants, mais également parmi les enseignants”, explique le professeur Pearl. 

Le Centre Simon Wiesenthal a cité un autre incident qui a eu lieu il y a trois semaines à l’université de San Jose State, lorsque le consul israélien, le général Akiva Tor, a été insulté et expulsé de l’estrade pendant un événement sur la culture juive. Le rabbin Abraham Cooper du Centre Wiesenthal a indiqué que le général Tor avait dû être escorté à l’extérieur de la salle par des vigiles du campus.

Michelle Salinsky, la présidente de Spartans for Israel, le groupe qui a organisé l’événement a affirmé : “Nous étions très préoccupés par notre sécurité et celle de M. Tor. Ce dernier a affirmé qu’on ne lui avait jamais autant manqué de respect. C’est une insulte à notre liberté d’expression. Je pense que de nombreux étudiants juifs ne se sentent plus en sécurité dans les campus, à cause de l’escalade de la haine envers les Juifs.”

Des dizaines d’incidents antisémites ont été enregistrés depuis l’opération Plomb durci. Vendredi, une charge explosive a été jetée contre le centre communautaire juif de Caracas au Venezuela. On ne déplore fort heureusement aucun blessé dans cette attaque. En janvier, des slogans antisémites ont été peints sur une synagogue de Caracas. Les autorités ont appréhendé 11 suspects, dont deux gardes du corps du rabbin local. [Actu.co.il Mardi 24 Mars 2009]

● Iran-Afghanistan : Washington affine ses arguments - 23.03.2009 (Iran-Resist)

● Iran : La Russie attend le bon moment pour livrer les S-300

● Iran : La Russie s’adapte à un dialogue irano-américain

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

Israël Shamir : Fleurs de Galilée (recueil d’articles 2001-2002) →  

 

L’épreuve était décisive

6 janvier 2001

Mon premier article en anglais ; dès qu’il apparut sur le web il fut répercuté sur des centaines de sites et donna lieu à un nombre de traductions record. Bien des lecteurs y virent un exercice rhétorique, mais pour moi il s’agissait d’assumer une réalité douloureuse : le discours juif traditionnel reposait sur un mensonge.

I

Perdu dans la foule des fêtards hauts en couleurs de la rue Allenby, au milieu des restaurants pleins à craquer des nuits animées de Tel-Aviv, j’ai eu une vision ; celle d’un ange en battle-dress, traçant en lettres immenses, à la craie, trois mots sur un mur : « Mene, Tekel Ufarsin ». Mon dictionnaire Angélique-Anglais me propose une traduction : « On vous a testés et vous avez échoué ».

Les jours que nous vivons sont les plus sombres que le peuple d’Israël ait jamais vécus. Ces jours sont bien sombres, car les lamentations et les protestations — les nôtres, et celles de nos pères — se sont révélées aussi valables qu’un billet de trois dollars !

Le jeune Russe juif que j’étais en 1968 écrivait sur les murs de sa ville natale, en Russie, « Pas touche à la Tchécoslovaquie ! » J’entends encore la voix profonde et belle du poète russe juif, Alexander Galitch : « Citoyens, notre mère-patrie est en danger, nos chars sont sur un sol étranger ! » Certains juifs russes manifestèrent sur la Place Rouge contre l’invasion, ils furent tabassés par la police. Nous avons protesté contre l’intervention des chars russes à Budapest, à Prague et à Kaboul en tant que citoyens russes plaçant l’honneur très au-dessus d’une loyauté mal comprise, et l’humanité très au-dessus des liens du sang ! En même temps, des jeunes Américains juifs manifestaient contre l’intervention de leur pays au Vietnam, tandis que des juifs, filles et garçons réunis, luttaient contre le racisme, en Europe. Les années ont passé et, maintenant, ce sont nos chars juifs qui sont sur une terre étrangère.

Notre armée juive assassine des civils, démolit des maisons, affame des multitudes et met des villages palestiniens en état de siège. Nos crimes égalent les crimes russes commis en Tchétchénie et en Afghanistan, ainsi que les crimes américains au Vietnam. Bien entendu, les intellectuels israéliens doivent manifester massivement sur ce qui équivaut chez nous à Pennsylvania Avenue ou à Trafalgar Square, les juifs américains protestent certainement contre les tueurs de Palestiniens armés par l’Amérique, et les Juifs russes défendent, sans nul doute, les droits humains en Terre sainte, où les Gentils sont réduits en esclavage ? Que nenni ! Nos beaux-penseurs sont effectivement actifs, mais c’est pour exalter le courage de nos soldats juifs, vénérer la main sûre de nos tireurs embusqués juifs et glorifier l’immense humanité du Peuple juif, qui pourrait pulvériser tous les Gentils que compte la Palestine, mais qui s’en tient gentiment à quelques dizaines de blessés et de mutilés par jour.

A l’époque du ‘Pale’, la ‘Zone de peuplement juif’, mon grand-père se plaignait des entraves à la liberté de circulation des Juifs dans la Russie impériale. Plus récemment, notre génération a vu Anatoly Sharansky devenir un symbole de la lutte pour les droits humains. Pourtant, dans notre propre pays, les Gentils sont enfermés dans des réserves et des camps de concentration dont le Pale de mon grand-père ne serait qu’un pâle reflet.

Un Palestinien ne peut se rendre dans le village voisin sans Ausweis version juive, il est fiché ad vitam aeternam dans nos listes de contrôle. Il peut seulement rêver de la mer, qui baigne les côtes de sa terre ancestrale ; nous ne laissons pas les Palestiniens souiller la pureté juive de nos plages.

Des années durant, les juifs ont protesté contre les discriminations en matière d’emploi et d’éducation. Pourtant, dans notre propre État, nous avons créé un système de discrimination nationale absolue. Dans notre compagnie nationale d’électricité, sur 13 000 employés, il y a six non-juifs, soit 0,05%. Les non-juifs constituent quarante pour cent de la population de la région s’étendant entre la mer et le Jourdain, mais seulement un sur quatre d’entre eux a le droit de voter. Il n’y a aucun non-juif à la Cour Suprême, aucun dans l’armée de l’air, ni dans les services secrets. Il n’y a même pas un seul non-juif à la rédaction du principal journal libéral israélien, Haaretz.

II

Toutes les protestations des juifs, dans la diaspora, doivent être examinées à la lumière des événements présents. Nous n’avons pas vraiment combattu pour les droits de l’homme, nous avons combattu pour les droits des juifs. Nous étions pour la liberté de circulation et le droit de choisir — mais seulement pour les juifs. Nous avons parlé de suffrage universel, mais nous voulions dire le droit de vote pour les juifs. Nous n’avons rien contre l’occupation ni contre l’invasion, à partir du moment où c’est nous qui envahissons et qui occupons.

La vue d’un enfant levant les bras face à une brute et sa mitraillette ne nous heurte que s’il s’agit d’un enfant juif. L’enfant des non-juifs peut être descendu en toute quiétude. Apparemment, quand le poète juif Bialik a écrit « le Diable lui-même n’a pas inventé de châtiment adéquat pour l’assassinat d’un enfant », il voulait dire, en réalité, « pour l’assassinat d’un enfant juif ». S’il était horrifié par les scènes de pogrom, c’est parce que cette violence était dirigée contre des juifs. Autrement, il n’y a rien à redire à un pogrom en tant que tel. Il y a quelques semaines, les Juifs de Nazareth-Illith ont commis un pogrom contre les Gentils de Nazareth, mais aucun pogromtchik n’a été jugé. La police israélienne leur a même donné un coup de main, en achevant quelques-unes de leurs victimes. Sans parler des pogroms de Ramallah et de Beit Jala, perpétrés à l’aide d’hélicoptères de combat et de chars.

La Russie tsariste, ‘la terre des pogroms’, était honnie par nos grands-parents, qui finirent par l’anéantir. Pourtant, l’ensemble des pogroms anti-juifs, perpétrés en Russie au XIXe siècle, a fait moins de victimes que ce que nous assassinons en quelques semaines. Le pogrom le plus effroyable, celui de Kishinev, a fait 45 morts et 600 blessés. Au cours des trois derniers mois, quatre cents Palestiniens ont été tués et plusieurs milliers ont été blessés. Après un pogrom, tout ce que la Russie tsariste comptait d’écrivains et d’intellectuels condamnait les bourreaux. Dans l’État juif, une manifestation a eu grand-peine à réunir quelques dizaines de protestataires à Tel-Aviv, tandis que l’Union des écrivains juifs manifestait son soutien au pogrom visant les non-juifs.

En 1991, la majorité des juifs russes se déterminèrent contre le communisme et en faveur de la propriété privée. Ce qu’ils avaient à l’esprit, en réalité, c’était la propriété privée juive, puisque aussi bien nous confisquons la propriété privée des non-juifs avec la plus grande aisance.

Faites donc le tour des beaux quartiers de Jérusalem — Talbieh, le Vieux Katamon, les colonies grecque et allemande — vous pourrez admirer de magnifiques hôtels particuliers. Ceux-ci appartenaient à des Gentils — Allemands, Arméniens, Grecs, Anglais, Russes, Palestiniens — des chrétiens et des musulmans. Toutes ces demeures historiques ont été confisquées et données à des Juifs. Au cours des dernières semaines, des propriétés de plusieurs hectares appartenant à des Gentils ont été confisquées, et de nombreuses maisons, appartenant à des Gentils, saisies ou démolies.

Juste avant son arrestation, Gusinsky, le richissime magnat juif de la presse russe, est venu en Israël exprimer son fervent soutien à l’État juif. Il a profité de l’occasion pour demander à l’Occident de l’aider dans sa lutte contre le gouvernement russe, qui lui avait confisqué sa chaîne de télévision. Son soutien à Israël montre bien que M. Gusinsky n’a rien contre les confiscations ; il est simplement contre la confiscation de la propriété des juifs. Il est contre l’arrestation des Juifs ; les non-juifs peuvent bien pourrir en taule éternellement, comme cela se passe dans l’État juif.

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous avons réussi à bousiller les conquêtes durement arrachées par les juifs dans leur lutte pour la démocratie, les droits de l’homme et l’égalité. Qu’est-ce que nous détestions tant, chez les nazis allemands ? Leur racisme ? Notre racisme n’est ni moins répandu ni moins virulent, potentiellement. Le journal en langue russe, Discours Direct, publié à Jérusalem, a demandé à des centaines de Juifs russes leur sentiment à l’égard des Palestiniens. Les réponses les plus significatives furent : « je voudrais tuer tous les Arabes », « il faut expulser les Arabes », « un Arabe, c’est et ça reste un Arabe, il faut les éliminer ». Je ne suis pas sûr qu’un sondage dans les rues de Berlin en 1938 aurait donné un résultat plus terrible. L’idée nazie de la solution finale n’est apparue qu’en 1941.

III

Apparemment, nous les juifs avons lutté contre le racisme tant qu’il s’agissait du racisme des autres. Nous étions contre les escadrons de la mort et le Sonderkommando, mais seulement parce qu’ils agissaient contre nous. Nos propres tueurs, notre propre Sonderkommando juif, font l’objet de notre admiration attendrie. L’État juif est le seul endroit au monde, à avoir ses commandos de la mort officiels, qui suivent une politique d’assassinats planifiés, et pratiquent des tortures moyenâgeuses. Mais ne vous en faites pas, chers lecteurs juifs, nous torturons et assassinons, certes, mais seulement des non-juifs.

Nous étions contre les ghettos quand nous y étions relégués. Maintenant, le plan de paix israélien le plus libéral prône la création de quelques ghettos pour Gentils, entourés de barbelés, cernés par des chars juifs, avec, à l’entrée, des usines appartenant à des Juifs, dans lesquelles ‘Arbeit Macht Gentils Frei’. Nous accorderons à ces ghettos leur indépendance, non sans leur avoir retiré, au préalable, toute source de revenus et de subsistance.

Les Israéliens sont soumis au lavage de cerveau depuis le jardin d’enfants ; on leur inculque qu’ils appartiennent au ‘peuple élu’, qu’ils sont Über Alles. On leur assène que les Gentils ne sont pas des humains à part entière, et que par conséquent on peut les tuer ou les exproprier à volonté. Finalement, Israël a réussi à appliquer une résolution de l’ONU : celle qui a identifié le sionisme à une forme de racisme.

Ce qui est désarmant, c’est de voir que même l’éducation internationaliste dispensée en Union Soviétique n’a rien pu contre le poison de la propagande sioniste relative à la supériorité juive. Ce que je regrette le plus, c’est l’effondrement moral de ma propre communauté russe en Terre sainte.

L’ange a écrit ses mots de feu, les prophètes ont conjuré le peuple de se repentir, et nous avons encore le choix. Nous pouvons choisir la voie de Ninive, nous repentir, restituer les propriétés volées, accorder l’égalité totale aux Gentils, en finir avec la discrimination et le meurtre, et espérer que Dieu nous pardonnera. S’il ne peut pas nous pardonner, à nous en tant que tels, peut-être le fera-t-il pour nos chiens et nos chats ? Nous pouvons aussi persister dans notre dévoiement, comme le peuple de Sodome, et attendre que les nuées ardentes et le soufre bouillonnant nous tombent sur la tête depuis les cieux courroucés de Palestine.

● Les indécentes clowneries de Bernard-Henri Lévy, le saucisson des prétoires

● Vertueux faux-culs

…the Israeli military has said it followed high ethical standards and took great care to avoid civilian casualties [voilà un hardi négationnisme des faits]

(…)

“Unfortunately, I think that selective use of killing civilians has been very much on the agenda for fighting terror,” said Yaron Ezrahi, a political scientist at Hebrew University who has been lecturing at defense colleges. “The army believes that a weak spot of Israeli deterrence is its strong commitment  not to kill civilians, and there has grown the sense that it might have to temporarily overcome that weakness in order to restore deterrence”.

New York Times DOC 2009-03-22

« J’ai malheureusement l’impression que le meurtre sélectif de civils fait partie des méthodes de lutte contre le terrorisme » a déclaré Yaron Ezrhi, politologue de l’Université Hébraïque qui enseigne dans les écoles militaires. « L’armée croit que la ligne de conduite en faveur [vous avez-dit faveur ? C’est trop bon de votre part. Cette faveur n’est autre que le droit international qui est, il faut bien le reconnaître, violé perpétuellement. C’est une carpette et tout le monde s’essuie les pieds dessus] des civils est un point faible de la dissuasion israélienne. On s’est fait l’opinion qu’on devait surmonter cette faiblesse temporairement [!], afin de rétablir la crédibilité de sa dissuasion » [je traduis : ces vertueux faux-culs sont désolés que les Palestiniens — qu’ils persécutent depuis quatre-vingt-dix ans — n’aient plus peur d’eux. Donc on tire à nouveau dans le tas comme au bon vieux temps de 1948…. etc. Autrement dit, c’est la routine sous l’aspect de l’exception, c’est Oradour tous les jours. C’est encore mieux que fusiller des otages : on les fusille d’abord et on les arrête ensuite. En fait ces otages étaient déjà dans une prison, la plus grande du monde. On n’arrête pas le progrès. C’est la nouvelle doctrine : « Choc et stupeur » Déjà dans un de mes textes anciens j’avais parlé de faire se dérouler ces guerres dans le Colisée de Rome et je vois que Shamir a la même idée sauf que lui transporte le Colisée en Palestine. C’est encore mieux. Gaza c’est le nouveau Colisée : perchés sur les collines avoisinantes, les Juifs de Palestine peuvent admirer le spectacle].

Égalité et réconciliation

Après cela, Bernard « saucisson » Lévy peut prétendre que ces salauds du Hamas (qui habitent dans des chambres à Gaza soit dit en passant) se cachent derrière la population ; alors qu’en fait c’est l’armée juive — l’armée la plus morale du monde nous affirme Ehoud Barak (son argument est extraordinaire : il en veut pour preuve, dit-il, qu’il sait bien qu’en Yougoslavie et en Irak, ce fut pire. Mais que vous soyez moins immoral que quelqu’un ne fait pas de vous pour autant un être moral. La grossièreté insolente des bobards est stupéfiante. On dirait du Sarkozy. Comment d’ailleurs une armée coloniale d’occupation pourrait-être morale ?) — qui tire spécialement sur les civils palestiniens pour dissuader les résistants de résister en les faisant passer pour des irresponsables (comme dit notre président de “petite taille”) et des salauds. Ces gens n’ont rien à envier aux Jésuites. Ho ! les bonnes âmes, comme ils sont moraux, comme ils sont tatillons. Vertueux et victimes, toujours. Faux-culs. Vertueux faux-culs.

J’espère que vous appréciez comme je le fais la saveur de l’euphémisme : « afin de rétablir la crédibilité de sa dissuasion » au lieu de : « répandre la terreur » ou, plus brièvement : « terroriser ». Les exquises personnes. Les terroristes qui se plaignent de ne plus terroriser (il y a accoutumance que voulez-vous) et qui, avec un grand et pieux regret, annoncent qu’ils se voient contraints (ah ! les pauvres, les malheureux humanistes ; pleurons, pleurons sur leur triste sort, plaignons-les donc de tout notre cœur) de terroriser plus encore et donc d’augmenter la dose… à leur grand désespoir évidemment. Ah ! les braves gens.

● Projet : un mémorial juif holocaustique (Wiesenthal) construit à l’emplacement d’un parking construit lui-même par Sharon sur les vestiges du réservoir de Mamilla (un réservoir rempli du sang des Chrétiens assassinés par les Juifs en 614). Il faut le faire.

● Un certain petit air de liberté dans l’air… (Israël Shamir)

● La guerre contre la terreur intérieure : Fin de l’Histoire juive (par Gilad Atzmon])

 

Israël Shamir ? Il est très bien. C’est formidable, ce que je lis.

 

 

 

Au lieu d’annoncer un désastre, l’effondrement financier offre une occasion unique de soigner tous les maux de l’Amérique. Une occasion à ne pas rater !

Sept ans après les attentats du 11 septembre, nous assistons derechef à un effondrement, plus grandiose et encore plus jouissif — celui de la pyramide financière américaine. Il avait fallu deux décennies pour la construire ; son effondrement n’a nécessité que quelques semaines. Coupons court aux pleurnicheries hypocrites : c’est là un show magnifique. Pas de regrets, pas de ‘mais’… Les bourses des valeurs américaines avaient flambé tandis que les États-Unis bombardaient Bagdad et Belgrade, elles avaient prospéré tandis qu’ils dévalisaient Moscou et qu’ils pressaient Pékin comme un citron pour en extraire les dernières gouttes de sueur. Tant qu’ils se payaient du bon temps, ils n’en avaient que davantage de fric pour envahir l’Irak, menacer l’Iran et étrangler la Palestine. En résumé : quand c’était ‘bon pour eux’, c’était mauvais pour nous. Rendons-leur, pour une fois, la monnaie de leur pièce, et faisons-leur avaler leur propre potion amère…

 

L’effondrement de la grande pyramide

par Israël Shamir (traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier)

 

Quand je dis « rendons-leur », je veux dire « à eux précisément », ici, et non pas les Américains, et quant au « nous », ce ne sont pas tous les autres habitants de notre chère planète. Non : « eux », c’est une minuscule pellicule de la population américaine, c’est la bande d’opulents enrichis du jour au lendemain de la côte Est, à Manhattan et autres hauts-lieux de la finance. Ces vingt dernières années, nous avons assisté à un grand transfert d’argent vers le haut, vers un quarteron extraordinairement exclusif et restreint d’animaux voraces. Alors que la majorité des Américains perdaient la possibilité d’envoyer leurs enfants dans les universités, ces gros matous se payaient de luxueuses villas en Floride et des immeubles de rapport à Tel Aviv. Pire : ils ont dépensé des milliards pour acheter les médias, afin de subvertir la démocratie américaine et d’envoyer des soldats américains faire la guerre aux antipodes. Une grande partie de l’argent ainsi volé a été soustraite à l’économie américaine et siphonnée vers Israël, où les prix de l’immobilier ont crevé le plafond, et où ils n’ont d’ailleurs pas fini de monter.

Bien fait pour leurs tronches : ils étaient extrêmement fiers de savoir les chartes financières des Etats-Unis et du monde entier écrites dans un petit bureau réservé à Henry Paulson (du Trésor), à Ben Bernanke et à Alan Greenspan (de la Réserve fédérale), à Maurice Greenberg de l’A.I.G... Ils s’étaient construit leur monde à part, entourés des Lehman Brothers, de Merrill Lynch, de Goldman Sachs, Marc Rich, Michael Milen, Andrew Fastow, George Soros et consorts. Leur nouveau monde de Lexus et Nexus était glorifié par Tom Friedman, du New York Times. N’ont-ils pas décerné le Prix Nobel d’économie à Myron Scholes et à Robert C. Merton, les fiers PDG d’un fonds de placement à la réputation désormais infamante, le Long Term Capital Management Hedge Fund, qui a été racheté par la Réserve Fédérale de New York pour non moins de 3,6 milliards de dollars ? Le président Bush les a récompensés de leur irresponsabilité en les exonérant d’impôts. Alors, aujourd’hui : qu’ils crachent au bassinet ! Qu’ils paient pour tout le bon temps qu’ils se sont payés !

Ils ont raflé vos dollars sonnants et trébuchants, et ils en ont fait de la monnaie de singe, en les transformant en assignats non convertibles, ne dégageant aucun intérêt, de la Banque Fédérale , gagés uniquement sur la confiance des « gogos », pour reprendre les termes d’un internaute avisé. La ruine des ouvriers américains (et même de la classe moyenne américaine) est inéluctable. La grande peur autour du grand accélérateur de particules hadrons de Genève, supposé capable de créer un trou noir avalant la planète Terre toute entière était [sans doute inconsciemment] fondée sur une sensation d’être aspirés par le fond, celle-la même que génère le spectacle des ultra-riches américains en train de disparaître, avalés par leur trou noir financier.

Ce n’est certes pas la première entourloupe à base de confiance trahie de l’Histoire : ainsi, Jay Gould et Joseph Seligman avaient provoqué le crack boursier du « Vendredi Noir », à la fin du XIXème siècle. Jacob Schiff, lui, provoqua la célèbre panique financière du « Jeudi Noir », qui entraîna une dépression économique d’ampleur nationale [1]. Seligman avait déjà été le deus ex-machina du scandale de Panama, une escroquerie boursière devenue proverbiale, en France. L’escroquerie avait été montée par deux juifs d’origine allemande, Jacques Reinach et Cornelius Herz, qui avaient acheté les députés français. Tandis que Reinach s’occupait des députés de droite, l’équivalent français des « Républicains » américains, Herz se chargeait d’acheter les « Démocrates ». L’encyclopédie en ligne sur Internet Wikipédia cite la philosophe Hanna Arendt, qui a écrit à ce sujet que les hommes assurant l’interface entre le secteur privé et l’État étaient quasi-exclusivement des juifs. C’est cette étreinte torride entre l’État et le monde du business qui fut la recette assurée du désastre.

Manifestement, les choses ont changé, depuis lors. Aujourd’hui, les Mammonites sont membres de diverses confessions religieuses, y compris des adeptes de la Christian Science comme Hank Paulson, dont le revenu annuel net est estimé à 700 millions de dollars et dont la carrière chez Goldman Sach (dont il a été le président de 1998 à 2006) a fait de lui le candidat qui allait de soi pour le poste de Secrétaire au Trésor américain. Seule, leur dévotion au dieu de la Rapacité n’a pas changé. Dans un monde capitaliste idéal, dans le monde de l’ « économie de marché » qu’ils n’ont cessé de célébrer, ils devraient normalement payer les pots cassés. Dans le roman extrêmement divertissant de Glen David Gold, « Carter bat le Diable » [Carter Beats the Devil], leur ancêtre spirituel se voit condamné au goudron et aux plumes par le peuple vigoureux du Connecticut, autour de l’an de grâce 1670, pour avoir acheté toute une cargaison de produits importés dans l’intention malhonnête de devenir riche du jour au lendemain en s’emparant des marchés et en saignant à blanc ses concitoyens. Aujourd’hui, un tel malfaiteur recevrait la médaille du Fonds néolibéral Milton Friedman, il serait cité au tableau d’honneur du Jinsa, cette boîte à idées à l’intitulé évocateur d’ « Institut juif pour les Questions de Sécurité nationale » (Jewish Institute for National Security Affairs) et la prestigieuse Harvard Business School le citerait en exemple…

Aujourd’hui, ils ont l’intention d’utiliser leur contrôle sur le gouvernement américain pour faire payer les pots cassés au peuple américain. Que l’on qualifie cette manœuvre de « nationalisation », de « privatisation » ou de « rachat », le résultat des courses sera qu’un nombre énorme d’Américains vont se retrouver sur la paille, et que tous les Américains crouleront sous le poids des impôts. Quant aux organisateurs de la pyramide financière, ils joueront des flûtes : ils se retireront dans leurs manoirs douillets pour gérer en toute quiétude leurs investissements hyper-protégés, en béton, comme ils l’ont toujours fait.

On s’est foutu de la gueule des Américains ; on les a dévalisés tout aussi facilement que des Albanais peu au fait des questions financières, voici de cela quelques années. C’est même pire : les Albanais avaient décroché leurs tromblons à gros sel et ils avaient pourchassé les voleurs ; les Américains, eux, s’aplatissent, et ils tendent l’autre joue.

Les Américains ont le droit de savoir qui les a dévalisés, eux et leurs enfants : ce sont ces hommes qui se sont enrichis d’une manière tellement ostentatoire durant ces vingt dernières années. Il faut que ces gens-là paient leur forfaiture. Et si le gouvernement, le président, le Congrès et le Sénat, les Démocrates et les Républicains traînent les pieds pour faire passer la justice, les citoyens américains ordinaires ont tout-à-fait la possibilité de faire ce que leurs ancêtres yankees du Connecticut avaient fait : ils peuvent les tartiner généreusement de goudron et les rouler dans le duvet de quelques polochons. Si ça ne suffit pas : accrochez ces salauds aux lampadaires !

Est-ce que ce n’est pas là, en l’occurrence, l’occasion ou jamais de se souvenir pour quelle raison précise les Pères Fondateurs de l’Amérique ont gravé dans le marbre du Deuxième Amendement de leur constitution le droit des gens à posséder et à porter des armes. Grâce à Dieu, il n’a pas encore été supprimé. Ces armes, ce n’est pas aux voleurs de s’en servir mais au peuple, quand les autres moyens ne marchent pas. Aux armes ! comme disaient les Français en se ruant sur les escrocs. L’Amérique a une grande tradition d’application directe et immédiate de la justice, leur mot d’ordre du grand Ouest : « pendez-les haut et court ! » C’est le moment ou jamais.

Faisons rentrer les soldats américains d’une guerre totalement inutile, et supprimons les bases militaires américaines dans le monde entier : le véritable ennemi des Américains est chez eux, aux États-Unis. Pour reprendre les paroles de Lénine, qui résonnent toujours, et restent d’actualité, transformons la guerre impérialiste en une guerre civile, contre ces bâtards cupides ! Au lieu de pressurer les contribuables, faisons des États-Unis une zone ‘milliardaire-free’. Les milliardaires, ces rats de la pire rapacité, se sont fait des couilles en or avec leur Grande Pyramide : mettons-les sur la paille ! Vidons leurs comptes bancaires numérotés ! La disparition de trillions de dollars de leurs comptes bancaires numérisés fera remonter la valeur du billet vert ; et vous, vous toucherez vos salaires en argent réel, et non plus en monnaie de singe.

Et, cerise sur le gâteau, étant donné que plus de la moitié de tous les milliardaires du globe sont des membres revendiqués du lobby israélien, cela résoudra par la même occasion les problèmes du Moyen-Orient. Pour plus de sûreté, confisquez tous les avoirs des bâtisseurs de Pyramide financière : ceux de Paulson et de Bernanke, ceux des PDG de Merrill Lynch et de Goldman Sachs, sans oublier ceux du président George Deubeuliou Bush, qui a fermé les yeux sur tout ça. La paix reviendra, ou plus exactement adviendra, en Palestine, en Afghanistan et en Irak ; les Américains pourront, à nouveau, être fiers de leur pays. Une telle auto-restitution massive réinstaurera la démocratie aux Etats-Unis : les prochains candidats à la présidence n’iront plus, chapeau à la main, déclarer leur féauté devant le congrès de l’Aipac. La défaite de la rapacité permettra au peuple de se tourner vers Dieu ; le ballast balancé par-dessus bord permettra d’apporter à tous les citoyens la sécurité sociale, les soins médicaux et l’éducation gratuite. Ainsi, bien loin d’être une catastrophe, l’effondrement financier offre une opportunité unique de guérir tous les maux de l’Amérique ! Une occasion à ne manquer sous aucun prétexte !

Quant à vous, citoyens du monde entier en-dehors de l’Amérique, permettez-moi de vous donner un conseil : ne jetez pas par les fenêtres un argent honnêtement gagné pour, soi-disant, sauver la monnaie de singe. Rejetez les ronronnements séducteurs venant de Washington. Considérez que vos dépôts aux Etats-Unis sont d’ores et déjà foutus. Si vous en obtenez quand-même un petit quelque-chose : tant mieux ! Mais ne gaspillez ni votre argent, ni vos efforts, dans l’espoir vain de récupérer ce qui est, de toute manière, déjà parti en fumée. Il y a un avoir d’une valeur inestimable, que vous pouvez obtenir en échange de vos placements bidonnés : votre liberté, et votre indépendance. Le dollar effondré, cela veut dire que votre économie sera sauvée. L’effondrement de la Pyramide financière américaine vous rendra libres !

 

[1] Benjamin Ginsberg, The Fatal Embrace : Jews and the State, University of Chicago Press, Chicago 1993, p 73.

   

En tant qu’Israélien, je ne peux pas me réjouir quand Haïfa est bombardée, et Tel Aviv menacée. Il y a trop d’innocents qui ne peuvent pas distinguer leur main droite de leur main gauche, et il y a trop de moutons. Et pourtant, je ne peux pas condamner non plus la chose, car ce remède de cheval peut marcher là où les doux sermons ont échoué. Les missiles du Hezbollah peuvent encore secouer les méninges israéliennes et casser leur addiction à la puissance militaire. De la même façon, un bon Allemand aurait prié pour la défaite de ses compatriotes en Hollande en 1940, parce que cela aurait pu les sauver du drame de 1945.

Les Allemands étaient trop forts, pour leur malheur. Cette puissance excessive les amena au désastre. C’est le même destin qui attend Israël. Trop de puissance ne vaut pas mieux que pas assez: « Les forts ne sont jamais absolument forts, non plus que les faibles ne sont parfaitement faibles. Ceux qui ont reçu du destin la puissance se reposent sur celle-ci, et se retrouvent anéantis. La puissance est aussi impitoyable pour celui qui la possède (ou qui croit la posséder) que pour ses victimes. Elle écrase celles-ci, et intoxique les autres », écrivait Simone Weil, la philosophe française, en se rapportant à la guerre de Troie. (« l’Iliade ou le poème de la force » fut publié dans les Caliers du Sud en 1940, sous pseudonyme.)

Cette guerre en est une bonne illustration : une escarmouche mineure a débouché sur une grande bataille et sur la destruction massive de la nature et de villes entières, à cause de la puissance militaire excessive d’Israël. De petits incidents de frontière ont lieu tous les jours, de par le monde, mais ils ne donnent pas lieu à des excès semblables. Si l’Israël était plus malin, il aurait compris quelle serait la riposte prévisible à sa brutalité envers Gaza. Si l’Israël était plus faible, il aurait riposté de façon proportionnelle, sur le plan militaire. Mais c’est un pays trop stupide et trop fort pour comprendre son intérêt.

Les Juifs retombent tout le temps dans leurs erreurs. En 66 après Jésus-Christ, il y a presque deux mille ans, les juifs avaient accompli un grand exploit : ils avaient battu la XIIe légion de Cestius Gallus [Aeroportus]. C’était aussi ahurissant que la guerre des Six Jours, parce que les légions romaines n’étaient pas du menu fretin. Les Juifs ont été entraînés par leur haut-fait, et ils ont cru, du haut de leur suffisance, que Dieu combattrait à leurs côtés. Mais Dieu avait d’autres projets, et dès 70 ap. J.-C. le temple était en ruines. Une fois de plus, aujourd’hui, les Juifs sont intoxiqués par leurs prouesses militaires, par l’obéissance des États-Unis et de l’Europe, par le contrôle qu’ils exercent sur les médias. Leur arrogance et leur brutalité les conduisent au désastre, parce qu’après le viol de Gaza et le viol du Liban, même l’habitant le plus tolérant du Proche-Orient arrivera à la même conclusion que les Romains il y a deux mille ans: il ne peut pas y avoir de paix dans la région tant que l’État juif existera. Après avoir vécu sous la férule des néocons, les Américains arriveront à la même conclusion.

Une autre erreur que les juifs font à nouveau consiste à maltraiter les autochtones. Après la victoire des Hasmonéens sur les Séleucides (victoire décrite dans le livre biblique des Macchabées), ils s’étaient emparés de la Palestine. Leur premier exploit fut l’expulsion des habitants de Césarée, et le repeuplement de la ville par les Juifs : déjà, la Nakbah... A cette époque, les habitants de la Palestine n’avaient pas de centrales électriques, de sorte que les Juifs durent se contenter de détruire leurs temples. Poursuivant leur but de devenir « la lumière des nations », les juifs se devaient de plonger les nations dans les ténèbres les plus noires, ce qu’ils firent. La centaine d’années de gouvernement juif absolu (de 168 à 68 av. J.-C.) fut l’époque la plus horrible pour la région, et le général romain Pompée fut reçu comme un libérateur lorsqu’il soumit les juifs et parvint à borner l’exercice de leur puissance à Jérusalem et à quelques autres zones.

 

Cohn-Bendit a le feeling : ça le fait ! Il faut dire qu’il a tellement de réalisations, à son actif... Il a fait la promotion du démantèlement de la Yougoslavie. Il a soutenu les bombardements de l’Otan sur la Serbie, jusqu’à résipiscence. Mais la cause juive monopolise le plus clair de son temps et de ses efforts. Il est très fier de voir que l’Allemagne a fourni à Israël des sous-marins à capacité nucléaire, aux frais du contribuable allemand. « Ce cadeau est le prix que les Allemands devaient payer, pour l’Holocauste », nous dit sans rire le parlementaire allemand. Pourquoi un million de victimes potentielles (très probablement arabes) devraient-elles payer les pots cassés, dans cette histoire essentiellement européenne ? N’est-il pas inquiet de voir l’Irak, ou la Syrie, devenir une cible pour les missiles nucléaires lançables depuis ces sous-marins ? Je lui pose la question. Non, il n’est pas inquiet. Bon, eh bien, tant mieux ! Mais, pourtant, les maniaques criminels qui gouvernent aujourd’hui la Terre Sainte évoquent sans ambages la possibilité d’« entraîner le monde entier derrière eux dans la destruction totale », comme l’a rapporté Martin van Creveld de l’Université Hébraïque ? le coincé-je. Son pays pourrait aussi avoir à en souffrir ? Mon pays ? Quel pays ? demande Danny, candide... Né en France, parlementaire à Bruxelles et à Strasbourg, amoureux d’Israël, Danny, du coup, a oublié qu’il représente l’Allemagne ! Un juif ne peut donc pas aimer son pays ? Mais si, voyons ! Pour peu qu’il sache lequel c’est !..

Il faut dire que Danny ne pense pas qu’Israël ait toujours raison. On peut — sous certaines conditions — critiquer Israël. Ces conditions sont très rigoureuses et extraordinairement difficiles à remplir, il faut bien le dire. En mars 2002, un député au Bundestag, du parti de Cohn-Bendit, un immigrant syrien, Jamal Karsli, a exhorté l’Allemagne à cesser de fournir à Israël des armes de destruction massive et il a fait allusion à la « forte influence des juifs sur les médias allemands »,. Cohn-Bendit et ses Parteigenossen (camarades de parti) le lynchèrent, pratiquement, pour « antisémitisme ». Leur attaque reçut le soutien de Michel Friedman, « le porte-parole juif le plus éloquent d’Allemagne ». C’était avant — il convient de le préciser — que cet ami très proche des prostituées biélorusses n’ait été arrêté pour trafic de cocaïne...

N’avez-vous pas quelque scrupule, lui demandé-je, lorsque vous invoquez l’antisémitisme, comme le font Bush et Ashcroft, Friedman et Foxman ? « Vous avez une attitude bolchévique » — me rétorqua-t-il – « on devrait pouvoir exprimer une opinion, quand bien même cette opinion aurait déjà été exprimée par des gens parfaitement exécrables ». Bravo, Danny ! Mais pourquoi n’y a-t-il pas pensé lorsqu’il a exclu Karsli de son Parti, au motif qu’il aurait répété « le bobard nazi au sujet du contrôle exercé par les juifs » ? Pourquoi cette brillante pensée ne l’a pas arrêté — ni d’ailleurs d’autres juifs—, lorsqu’il faisait en permanence référence aux Protocoles des Sages de Sion, dans lesquels il voyait sa meilleure argumentation : si les Protocoles affirment que les juifs s’efforcent de contrôler les médias, alors personne n’est autorisé à remarquer la prise de contrôle rampante et constante des médias européens par des intérêts juifs. Pourquoi, dans ce cas, sa maxime « On devrait pouvoir exprimer une opinion, quand bien même cette opinion aurait déjà été exprimée par des gens parfaitement exécrables » ne s’applique-t-elle pas ?

La raison, je vais vous la dire : c’est, qu’en règle générale, un juif est incapable d’appliquer l’impératif catégorique de Kant, qui veut qu’une loi, pour être valable, doit être universelle. Cela nous donne une bonne définition de ce qu’est un Juif: « une personne incapable de porter un quelconque jugement moral objectif », car les anciens critères religieux ou ethniques, le moment opportun venu, et comme par enchantement, ne s’appliquent plus. Son jugement sera constamment différent, selon que l’objet sur lequel il porte sera bon pour les juifs, ou mauvais pour les juifs. Les armes de destruction massives sont mauvaises, mais uniquement quand ce sont des Gentils qui les détiennent. Entre des mains juives, elles sont belles et bonnes. Le nationalisme d’un goy : Mauvais. La dévotion à la cause juive : Bon. Des droits égaux pour les juifs et les non-juifs ? En Europe : Bon. En Palestine : Mauvais. Karsli était mauvais pour les juifs : par conséquent, il fallait qu’il dégage.

● La marche vers un État unique en Palestine

Le rapport prévoit la disparition de l’État d’Israël dans les 20 ans qui viennent. Dans ce laps de temps s’opérerait un double mouvement de population : les réfugiés palestiniens regagneraient leur pays, tandis que deux millions d’israéliens partiraient vers les États-Unis et qu’un million ou plus partirait vers la Russie et l’Europe. Il s’agirait, à l’échelle des grands transferts de population qu’a connus le monde comme ceux engendrés par exemple par la partition de l’Inde et du Pakistan, d’un mouvement assez facile à maîtriser si l’on songe à l’ampleur des moyens financiers qui sont aujourd’hui mis à la disposition du sionisme pour poursuivre sa sale politique coloniale. Les milliards de dollars qui ont servi et servent encore à la colonisation de la terre palestinienne et au financement de la terreur militaire sioniste peuvent servir à installer les futurs émigrants là où ils le souhaiteront et à redonner des maisons et des terres aux palestiniens spoliés. Le rapport, qui rappelle la rapidité avec la quelle le régime d’apartheid sud africain s’est écroulé, souligne que d’ores et déjà 500 000 israéliens ont un passeport étasunien et que 300 000 israéliens avec la double nationalité vivent dans la seule Californie. Il confirme que les demandes de passeport étranger par les citoyens israéliens se multiplient ce que le régime sioniste tend à dissimuler autant qu’il le peut.

Certes un rapport n’est qu’un rapport et la CIA n’est qu’une des institutions de l’appareil d’état étasunien et ce rapport n’est pas, loin s’en faut, l’expression de la politique présente d’OBAMA qui a, au contraire décidé de continuer à financer l’État sioniste. Mais cette nouvelle condamnation des principes fondamentaux du régime sioniste confirme que ce régime est, après la publication du livre de Mearsheimer et Walt, de plus en plus considéré aux États-Unis comme une aberration, une monstruosité et que l’obsession obsidionale, sécuritaire et raciste qui hante l’esprit des sionistes est une véritable pathologie mentale générant des actes de plus en plus inhumains. De surcroît l’affirmation de puissance d’un régime théocratique dans cette région du monde ne peut que favoriser la crispation théocratique de ses voisins et une militarisation démesurée au détriment de toute politique de développement.

● Un parc israélien, leçon de l’histoire oubliée (Jonathan Cook)

● Les lobbys d’Israël : La vraie force d’Israël (Chems Eddine CHITOUR, École Polytechnique d’Alger) Le reproche fait par le président du CRIF aux manifestants de ne pas s’être opposés suffisamment contre les manifestations d’antisémitisme spontanées lors de leur manifestation est assez délicieuse. Les manifestants n’étaient pas là pour ça (un autre jour, chaque chose en son temps). Ils étaient là pour s’opposer à la barbarie des Juifs de Palestine (et à l’injustice subie par les Palestiniens depuis un siècle) et non pas pour faire la police sur les boulevards. Ils avaient suffisamment à faire, ce jour là. Les manifestants ne sont pas plus responsables des actes d’antisémitisme qui se produisent sur leur passage que les Palestiniens ne le sont de leur envahissement et de leur persécution depuis un siècle par les Juifs de Palestine. Ce n’est pas le passage des manifestants contre la barbarie des Juifs de Palestine qui provoque des actes antisémites ; mais les actes criminels des Juifs de Palestine. Ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine, mais des Juifs. Plus simple tu meurs (de toute façon, tu meurs).

 

● Le boucher est triste, biquette veut pas sortir du chou (Le Boucher)

● L’âge de l’argent stupide. Les responsables de la catastrophe financière ne sont pas des criminels, mais tout simplement des crétins. Lénine disait : « Ils nous vendront la corde pour les pendre ». Non, ils se pendent eux-mêmes.

● Élie Wiesel est ruiné, personnellement ruiné. Bernie l’a berné. Le saint homme est fou de haine. Il piétine son prix Nobel comme Napoléon piétinait son chapeau dans le Guerre et paix de Woody Allen : « Il faudrait inventer n’importe quoi pour le [Madoff] faire souffrir ». Le masque tombe. C’est un cri du cœur : “It breaks my heart.” Ma cassette ! Ma cassette ! Ô rage ! ô désespoir ! Enfer et damnation ! Mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ? Quelle ironie. Le destin cruel le frappe en plein… portefeuille. « la Fondation Élie Wiesel pour l’Humanité, celle qui avait remis son prix annuel à New York, en septembre, à Nicolas Sarkozy… » (Wall Street Journal). De plus en plus burlesque. Finalement, ce Madoff, il n’a volé que des riches ! Il ne faudrait pas perdre ça de vue. On ne compte que par milliards chez ces gens. Ça leur fait les pieds. Y a vraiment pas de quoi pleurer. Je suis bien d’accord avec Warren Buffet : c’est la lutte des classes, mais il n’y a que les riches qui luttent. DOC 2009-03-14

♫ Quand on est riche, on s’encule en couronneu, enculons-nous, c’est le plaisir des dieux. Elle est bien grasse celle-là, hein !

Quant aux pauvres, c’est déjà fait depuis vingt ans. Vive la crise, n’est-ce pas ? Le quintuple renégat Montand se faisait payer très cher pour dire ça dans le poste et le lycéen aux grosses couilles écrivait ça gratuitement dans son journal.

http://www.nypost.com/seven/02272009/news/nationalnews/elie__bernies_evil_157207.htm

● Cette grosse salope d’Europe ne veut pas aller à Durban II. La vacque ne veut pas aller au taureau.

● « Le roi… bar…bu qui s’avance,  bu… qui s’avance, bu… qui s’avance, c’est le roi Ménélas ».Comment faire quand on est français pour savoir quel effet fait notre langue pour des étrangers qui ne parlent pas le français. Il suffit d’écouter les créoles parler. Étant donné qu’on ne comprend pas les paroles, on entend l’air. C’est un comble que je doive apprendre le son du français chez les créoles ! Je ne me lasse pas d’entendre Élie Domota, même si je ne comprends pas ce qu’il dit. Grâce à lui, j’entends la musique du français. Effectivement, ce qu’on m’avait dit est vrai : le français est une langue musicale avec beaucoup d’inflexions. Or cette langue se chante difficilement, la prosodie est difficile. La langue est musicale, la prosodie ne l’est pas. Ah ! le spaghetti italien marche à tous les coups, lui. Wagner chanté en français est à mourir de rire (je l’ai entendu une fois). Debussy a triomphé du problème avec Pélléas. Ravel aussi. Offenbach aussi : la valse de la poupée Olympia ; et « le roi bar-bu qui s’avance, bu qui s’avance, bu qui s’avance est le roi Ménélas ». Bizet aussi (De bon matin, j’ai rencontré le train ; l’amour est en…fant de Bo…hême). Chausson n’y a pas réussi (à chanter Wagner en français) avec Guenièvre. Quant à Gounod, ah ! l’affreuse valse « Ah ! je ris / de me voir si bel’ / en ce miroir » qui nous fait tant rire dans Tintin et Milou). Tchaïkovski fait du sur mesure : « Il meu dit je vous ai…meu (bis) Et… je sens… mon cœur… qui bat… qui bat, je ne sais pas pourquoi ». Bashung aussi a réussi (et Cheddid, il ne faut pas, sous prétexte que Bashung est mort, oublier Cheddid qui inventa la manière d’adapter la prosodie française au Rythm and blues et au R’and R. Rita Mitsuko fit très bien aussi). En tout cas pas les affreux rappeurs français.

● Les mots travaillent (Jacques Richaud)

● Gaza 2009 : De la nécessité de démanteler l’Autorité palestinienne (Haidar Eid)

● Une définition absurde

Il n’existe pas d’« activité humaine qui consiste à la production, la distribution, l’échange et la consommation des biens et des services. » Il existe des activités économiques, c’est à dire des activités classées « économiques » (par l’INSEE par exemple), qui appartiennent donc à la classe « activités économiques ». Il s’agit de statistique. L’activité qui opère ce classement est la statistique. Il existe bien une activité humaine, que l’on peut facilement identifier, qui est la statistique et dont un des moments consiste à classer. Un des buts de la statistique est de fournir la situation économique des pays, situation qui est représentée par des  nombres. On peut l’appeler par abréviation l’économie d’un pays, économie qui va bien ou mal selon que les nombres sont bons ou mauvais. En fait, c’est le pays qui va bien ou mal. Mais cette économie n’est aucune action, aucune activité, qu’elle soit individuelle ou collective. Elle est seulement un tableau de nombres dits encore indicateurs.

C’est le crétin Say qui, en 1818, a décidé, quelle trouvaille, que la science économique étudiait l’économie. D’ailleurs, les sciences économiques étudient, la plupart du temps, du vent ; l’équilibre de Nash, par exemple.

   

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

● Le syndrome du sujet médiatique unique (René Naba)

● De l’accusation d’antisémitisme comme arme de dissuasion [super massive] (René Naba)

● Gaza, Permis de tuer : L’Europe est coupable — Deuxième partie, par Nabil El-Haggar.

La mauvaise conscience occidentale

Soupe à la grimace

Sopa de lacrimas

L’Europe a enfanté l’anti-judaïsme puis l’a transformé en antisémitisme. Elle a enfanté le nazisme. Elle est responsable de siècles de discrimination envers sa population juive, considérée d’abord en peuple déicide, en peuple paria ensuite. Il y a un peu plus de soixante ans, elle a envoyé des millions de Juifs à la mort.

Dans ce cas, avoir mauvaise conscience est plutôt rassurant. Néanmoins, c’est cette même mauvaise conscience qui sera instrumentalisée par le sionisme et l’État d’Israël et qui, entre autres, permettra le durable aveuglément que l’on connaît. Israël est né en Europe, il est son prolongement, il en fait partie. Il aura fallu que des Européens programment et exécutent un génocide à l’encontre des Juifs européens, qu’un grand nombre de survivants deviennent, souvent malgré eux, des colons dans une Palestine soumise à une conquête coloniale, pour qu’enfin l’Europe considère ses Juifs comme des Européens à part entière. Il aura fallu que l’Europe transforme les survivants de ses Juifs en colons, malgré eux, sur une terre choisie, confisquée, prise et quasiment vidée de ses autochtones pour y construire un nouveau pays, pour considérer enfin les Juifs d’Israël, à plus de 4000 km de l’Europe, comme des Européens, et traiter l’État d’Israël nouvellement créé comme bastion avancé de l’Europe.

L’instrumentalisation de l’horreur antisémite aura été un des principaux piliers, à la fois, du discours pro israélien et de la confiscation du judaïsme par le sionisme. La facilité avec laquelle l’opinion se fige devant le mal que fait Israël aux Palestiniens pourrait laisser croire qu’il appartient aux Palestiniens de payer le prix des crimes antisémites commis en Europe.

Les amis européens des Palestiniens se sentent obligés de prendre nombre de précautions avant de relater, ne serait ce que les effets historiques du conflit. Ils ont pour obligation, en guise d’introduction, à toute expression favorable aux Palestiniens et défavorable à Israël, de rassurer sur leur bonne foi et prouver leur innocence du crime d’antisémitisme.

La facilité avec laquelle la mauvaise conscience européenne se montre efficace dans l’abandon du Palestinien dans ses souffrances oblige à répéter des évidences, rappelant que les Palestiniens ne sont pour rien dans les crimes antisémites et que les gendarmes qui ont procédé aux rafles des juifs dans le métro parisien, en 1942, pour les envoyer dans les camps de la mort, s’appelaient Jean, Pierre, François, Alain… Que les directeurs d’écoles qui ont livré, à la Gestapo, les listes d’enfants juifs inscrits dans leurs écoles, avant même qu’on le leur demande, étaient des Français !

En même temps, la Shoah est singularisée, l’horreur est hiérarchisée. Comme s’il incarnait la seule réponse capable de compenser la souffrance juive, considéré comme le dernier refuge du peuple juif, Israël est considéré comme une exception et par là même, la souffrance palestinienne devient secondaire. Un blanc-seing est ainsi donné à Israël, ce qui l’exonère de tout critique.

Plus grave est cette perversion que l’on fait subir à la Raison, induite par la volonté de justifier le statut d’exception ainsi octroyé à Israël. Pour ce faire, on exige de mettre de côté notre Raison, la bannir et l’obliger à s’incliner devant l’exception. Tout en oubliant qu’à chaque fois que l’on accepte une exception, on enterre le principe fondateur de cette même exception ! L’acceptation de l’exception israélienne a enterré le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

De plus, quand il s’agit de la question israélo-palestinienne, l’atteinte à la Raison qui est pourtant le socle de notre civilisation et le fondement de notre modernité, nous conduit à mettre entre parenthèses notre éthique politique, en acceptant son annulation devant « la puissance de l’exception israélienne » ! Céder aux exceptions exigées par ce politiquement correct conduit à notre acceptation de la catastrophique politique de Deux poids, Deux mesures.

Quand on cumule ainsi le clivage culturel et la mauvaise conscience, l’irrationnel prend le dessus et des grands penseurs se diminuent, ne serait ce que le temps d’écrire un texte sur le conflit israélo-palestinien.

L’Europe est une grosse salope.

● Gaza, Permis de tuer : L’Europe est coupable — Première partie (Nabil El-Haggar)

Les survivants de Gaza et tous les Palestiniens du monde cherchent à comprendre pourquoi le monde a laissé le monstre nommé Israël faire ce qu’il voulait d’eux pendant plus de 22 jours. Pourquoi la Civilisation a laissé faire, alors qu’elle a été informée du massacre en préparation par l’exécuteur, lui-même membre prestigieux du club des «civilisés».

Nous savons que le voyou est protégé et considéré comme une exception par ceux qui l’ont fabriqué. Nous savons qu’il n’a pas pour habitude de demander autorisation. Il décide, informe, exécute sa décision et exige la bénédiction de la famille nommée Europe, laquelle a toujours pensé avoir pour obligation de le cautionner.

C’est ainsi que l’Europe se rend complice du monstre depuis soixante ans. L’Europe est deux fois coupable : d’abord par cette complicité, ensuite, ce qui est plus grave, parce qu’elle a trahi ce qu’elle incarnait aux yeux des Palestiniens, le seul espoir qui restait pour eux de voir un monde plus juste ! Un monde qui soit capable d’arrêter le crime qu’ils subissent depuis 60 ans !

L’Europe est définitivement deux fois coupable !

(...)

Alors que le blocus barbare affamait et tuait les Palestiniens à Gaza et que le mur de l’apartheid comme les centaines de barrages continuent à pourrir quotidiennement la vie à des centaines de milliers de Palestiniens en Cisjordanie, alors qu’Israël continue la colonisation de la Cisjordanie à un rythme effréné, alors que plus de onze mille Palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes depuis de longues années sans jugement, sous la torture et souvent pour de raisons de résistance politique, l’Europe sous présidence française a décidé de rehausser ses relations avec Israël. Ce qui est contraire à la charte européenne.

L’Europe est coupable !

● Gaza, Permis de tuer : Quand l’Immonde regarde les pays arabes, 19 janvier 2009

Mais, les Gazaouis et la résistance ne se sont pas rendus ! Pas un seul d’entre eux n’a cherché à fuir durant les courts moments où le passage avec l’Égypte a été ouvert.

Plus extraordinaire, les Palestiniens coincés en Égypte depuis que le blocus est imposé à la Bande de Gaza, ont profité de cette courte ouverture du passage de Rafah pour rejoindre les leurs. La leçon de la Nakba est prise et le symbole est grand : les Palestiniens ne quitteront plus leur terre même s’ils doivent en perdre la vie !

Que faut-il en déduire ? 21 jours de résistance, ce sont 15 jours de plus que ce qui a été nécessaire à l’armée israélienne, en 1967, pour détruire les armées de l’Égypte, de la Syrie, de la Jordanie et de l’Irak et occuper la Cisjordanie et la bande de Gaza (22 % restante de la Palestine dont 78 % a été occupé en 1948), le Sinaï en Égypte et le Golan en Syrie.

Je pense qu’il est important de rappeler au monde que résister est possible.

● Gaza, Permis de tuer !, 12 janvier 2009

Une fois de plus, Israël a lâché sa puissance destructrice sur Gaza pour « se défendre contre le harcèlement par le Hamas », disent les officiels israéliens. On pourrait croire qu’il s’agit d’un Etat puissamment armé qui harcèle l’État hébreu, lequel ne fait que « se défendre » et ça marche !

Il est vrai que la puissance israélienne ne réside pas seulement dans sa puissance militaire, elle est aussi dans sa capacité, avec la complicité bienveillante d’une partie des médias, à se faire passer pour victime.

Or qui ne sait pas encore que le territoire de Gaza est palestinien et qu’Israël est la puissance occupante qui a pillé ses ressources, fait souffrir sa population des décennies durant et le soumet depuis deux ans, par la puissance militaire, à un blocus total qui a asphyxié l’ensemble des activités et un million et demi de personnes qu’elle a pourtant l’obligation de protéger en vertu du droit international ?

Ce n’est donc pas le Hamas qui a commencé les hostilités [contrairement à ce qu’a prétendu notre président “de petite taille” : « le Hamas irresponsable ». Irresponsable mon cul. Qui va défendre les Palestiniens aujourd’hui. « La résistance est islamique et armée ». L’inénarrable philosophe Bernard Lévy, saucisson habitué des prétoires, a prétendu que les militants du Hamas s’abritaient derrière la population. Mais que je sache, les militants du Hamas sont Palestiniens et ceux qui ne résident pas à Damas habitent à Gaza et non pas à Saint-Germain-des-Près, ♫ Il n’y a pas d’après, à Saint-Germain- des-Près… Oui ! ils habitent dans une chambre à Gaza [elle est bonne, hein ? Je ne m’en lasse pas. Je sais que ça les met en rage, les anti-antisémites. N’y aurait-il pas de chambres à Gaza ? Non ! justement, il n’y a plus de chambres à Gaza], ce qui ne manque pas d’audace]. Le porte parole du gouvernement israélien ne fait qu’entonner que « les Israéliens ont le droit (!) [quel droit : tout repose sur le fait accompli. La possibilité, oui. le droit, non] de vivre en sécurité » [même pas d’ailleurs. Que les fusées Quassam s’arrêtent, et c’en est fini des Palestiniens. Oui, le vrai objectif de la « guerre » de Gaza, ce sont les fusées Quassam : il n’est pas mort, car il bande encore, comme on dit dans les salles de garde.].

Les Palestiniens, eux sont réduits depuis 1967 à vivre sans droit aucun, à côtoyer l’horreur de l’occupation militaire. Quelle comédie de faire croire que le Hamas serait véritablement menaçant pour Israël… Cela en rappelle une autre qui s’est passée en Irak ! [les armes de destruction massive du Hamas sont bien connues : ils accumulent le gaz Prout dans des vessies de porc (impures). Le jour où ça explosera, ça fera mal. Je n’ai que ça à offrir aux martyrisés de Palestine : la gouaille de Till Eulenspiegel (à l’origine du mot espiègle), qui finit pendu par l’Espagnol(ette). Quand j’étais pensionnaire à l’École Nationale Professionnelle d’Armentières (ma demoiselle) nous étions notés de 0 à 20 sur la conduite. J’atteignis le record qui figure, je l’espère, dans les annales de l’école, de – 56 ou – 65 sur 20. Je ne sais plus exactement, avec le temps. Il faut dire que j’avais quinze ans à l’époque. Le directeur, George Fasquelle, stalinaud pur et dur, fut amené à se passer de ma présence. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau à Eichmann. Cela se passait dans les Flandres ! Le baron Charlus préférait son titre de baron à celui de comte de Flandres. Meuh ! Salauds, comme dirait Roquentin.]

● Des nouvelles de Hassan Nasrallah

● Une ingérence trop visible Affaire Freeman : le Lobby israélien vacille, par John J. Mearsheimer, co-auteur de Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine. Autrement dit : la preuve par Freeman.

Un des aspects les plus remarquables de l’affaire Freeman, ce fut le fait que les médias consensuels lui ont accordé très peu d’attention. Ainsi, par exemple, le New York Times n’a pas publié le moindre article au sujet de Freeman jusqu’au lendemain de sa démission, alors qu’une bataille féroce autour de sa nomination avait commencé à faire rage dans la blogosphère, dès la date de ladite nomination. Mais quelque chose s’est produit, dans ladite blogosphère, qui ne se serait jamais produit dans les médias consensuels : le Lobby a été confronté à une réelle opposition. De fait, tout un éventail de bloggers, énergiques, bien informés et hautement respectés, défendit Freeman, dans toutes les péripéties, et ils auraient vraisemblablement emporté le morceau, si le Congrès n’avait pas pesé de tout son poids contre eux. Bref : Internet a permis un débat sérieux aux États-Unis, sur une question impliquant Israël : ce fut une première absolue. Le Lobby n’a jamais eu grand-mal à faire observer la ligne du parti par le New York Times et le Washington Post, mais il a peu de moyens de faire taire les critiques s’exprimant sur Internet.

(...)

La remarquable déclaration de Freeman est parvenue au monde entier, elle a été lue par des personnes innombrables. Cela n’est pas bon, pour le lobby, qui aurait préféré briser dans l’œuf la nomination de Freeman sans laisser d’empreintes digitales. Mais Freeman continuera à s’exprimer au sujet d’Israël et du lobby pro-israélien, et peut-être que certains de ses alliés naturels, à l’intérieur du Beltway, finiront par le rejoindre.

Lentement, mais sûrement, un espace commence à s’ouvrir, aux États-Unis, où il sera possible de parler sérieusement d’Israël.

● Le Lobby : la preuve par Freeman, Capitol Hill, territoire occupé.

Pour Stephan Walt, l’un des auteurs de ce livre [Le lobby d’Israël et la politique étrangère des États-Unis], la querelle avec Freeman prouve que cette thèse est juste. Ainsi qu’il l’a formulé hier : « Pour tous ceux d’entre vous qui avez mis en doute la réalité d’un puissant ‘lobby d’Israël’ ou qui avez admis son existence tout en pensant qu’il avait peu d’influence ou qui pensiez que le véritable problème était le soi-disant ‘lobby saoudien’ tout puissant – réfléchissez-y à nouveau. »

● Le départ de Freeman et la crise du régime (de defensa)

Ce message proclame et ne peut laisser ignorer qu’il y a eu interférence d’une puissance d’idéologie et d’argent, le monstrueux Lobby pro-israélien, qui ne fonctionne que par mensonges, insinuations, intrigues et diffamations, auprès d’un système (essentiellement les républicains du Congrès, dans ce cas) corrompu, vénalement et psychologiquement

● Freeman renonce au poste de Président du NIC suite à une violente campagne de diffamation du lobby sioniste (planète non violente). Avec la déclaration de Freeman publiée dans traduit en français dont voici un extrait :

Les diffamations contre moi et leurs traces emails facilement vérifiables montrent avec certitude qu’il y a un lobby puissant déterminé à empêcher qu’un autre point de vue que le sien soit émis, encore moins pour prendre en compte la compréhension américaine des courants et évènements au Moyen Orient. Les tactiques du lobby d’Israël touche le fond du déshonneur et de l’indécence, et incluent la destruction d’une réputation, citation erronée sélective, déformation voulue du passé, fabrication de mensonges et un total mépris de la vérité. Le but de ce Lobby est de contrôler le processus politique via l’exercice d’un veto sur la nomination de personnes qui remettent en question la sagesse de ses points de vue, la substitution du politiquement correct à l’analyse, et l’exclusion de toutes les options de décision par les Américains et notre gouvernement exception faite de celles qui ont sa faveur.

Il y a une ironie spéciale dans le fait d’avoir été accusé de faire preuve d’une considération malvenue pour les opinions de gouvernements et sociétés par un groupe dont l’intention claire est de forcer l’adhésion à des politiques d’un gouvernement étranger — dans ce cas, le gouvernement d’Israël. Je crois que l’incapacité du public américain de discuter, ou du gouvernement d’envisager, toute option de politique US concernant le Moyen Orient opposée à la faction qui dirige la politique israélienne a permis à cette faction d’adopter et de maintenir des politiques qui finalement menacent l’existence même de l’État d’Israël. Ce n’est pas permis ici aux États-Unis de le dire. Ce n’est pas simplement une tragédie pour les Israéliens et leurs voisins au Moyen Orient, mais cela cause de vastes dommages à la sécurité nationale des États-Unis.

L’agitation outrancière qui a suivi la fuite de ma nomination imminente sera perçue par un grand nombre comme soulevant de sérieuses questions sur le fait que l’Administration Obama soit capable de prendre ses propres décisions concernant le Moyen Orient et sur des questions qui y sont liées. Je regrette que ma volonté de servir la nouvelle Administration ait fini par jeter un doute sur sa capacité à envisager, encore moins à décider, quelles politiques pourraient le mieux servir les intérêts des États-Unis plutôt que ceux d’un Lobby qui a l’intention d’imposer la volonté et les intérêts d’un gouvernement étranger. 2009-03-31-2

● L’Europe est une grosse salope (Gideon Levy)

Voyez comme a été annulée, aux États-Unis, la nomination de Charles Freeman à la tête du National Intelligence Council, sous la pression du lobby juif tout-puissant. [je ne cite cette phrase que parce que le traducteur français nous dit que le traducteur anglais d’Haaretz a cru bon de la censurer, cela pour le cas où cela vous aurait échappé]

(…)

Mais il ne faut pas non plus trop s’émouvoir de l’opinion publique orageuse en Suède ; son gouvernement de droite est, comme tous les gouvernements européens, infiniment moins agité. Il nous suffira de rappeler cette scène surréaliste lorsque, au plus fort de l’attaque brutale contre Gaza, les dirigeants de l’Union européenne sont venus en Israël, ont dîné à la table du Premier ministre, dans une démonstration de soutien unilatéral aux côtés du tueur et du démolisseur, qu’ils n’ont pas songé à visiter Gaza ni ouvert la bouche pour critiquer Israël. Ça, c’est l’Europe officielle.

(…)

Que ce soit bon ou mauvais pour les Juifs, il est difficile de reconnaître les racines de ce phénomène. Cela fait des décennies que le monde gobe quasiment toute entière la narration sioniste. L’occupation s’est poursuivie sans entrave véritable, tout comme la colonisation, pendant plus de 40 ans. En dehors de quelques bougonneries et de quelques résolutions internationales que personne n’avait sérieusement l’intention de faire appliquer, Israël continue d’appartenir au camp des bons. Les Arabes, eux, sont les mauvais.

(…)

J’ai un jour été interviewé pour la première chaîne française de télévision, qui est une chaîne commerciale, à l’endroit où l’armée israélienne avait tué la fille unique d’une femme paralysée et j’avais déclaré que c’était le genre de moments où j’avais honte d’être israélien. Mes paroles n’ont pas été diffusées. Le lendemain, le reporter de la chaîne m’avait expliqué que, par crainte des téléspectateurs, les éditeurs avaient décidé de ne pas diffuser cette phrase que j’avais prononcée. Lorsqu’un jour j’ai publié un article dans le journal allemand « Die Welt », qui appartient à la maison d’édition d’Axel Springer, un éditeur qui exigeait de tous ses journalistes qu’ils signent un engagement à ne jamais remettre en cause le droit à l’existence de l’Etat d’Israël, l’éditeur m’avait dit : « Si cet article critiquant l’occupation avait été écrit par un journaliste allemand, il n’aurait pas été publié chez nous

Malgré les opinions critiques de plus en plus fortes à l’égard d’Israël, l’Europe reste très prudente. Entre culpabilité du génocide et peur de l’islam, avec une Europe qui se traîne aveuglément derrière les États-Unis où qu’ils aillent, Israël jouit encore, comme État, d’un statut privilégié dans le monde – extrêmement privilégié. 

*   *   *

Les pâtes, le papier et les prothèses auditives qui pourraient menacer la sécurité d’Israël

par Anne Penketh, rédaction diplomatique

The Independent (UK) 2 mars 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

 

Des membres de la délégation américaine de plus haut niveau à avoir visité Gaza ont été choqués de découvrir que le blocus israélien contre le territoire dirigé par le Hamas concernait des produits alimentaires comme les lentilles, les macaronis ou le concentré de tomate.

« Est-ce que des bombes aux lentilles ont été lancées récemment ? Quelqu’un va-t-il vous tuer avec un macaroni ? demande Brian Laird, élu au Congrès. C’est seulement après que le sénateur John Kerry eut soulevé la question auprès du ministre de la défense Ehud Barak, suite à leur séjour dans la bande de Gaza le mois dernier, qu’Israël a convenu, leur a-t-on dit, que le concentré de tomate et les macaronis étaient considérés comme des produits de luxe et non des biens de première nécessité. Le nombre total de produits sur la liste noire d’Israël reste un mystère pour les responsables de l’ONU et les organisations humanitaires qui sont confrontés à d’importants délais pour acheminer les fournitures. Pour des raisons de sécurité, des produits comme le ciment ou le fer à béton sont interdits car ils pourraient être utilisés par le Hamas pour construire des bunkers ou des roquettes pour tirer sur des civils Israéliens. Les prothèses auditives ont été interdites car le mercure de leurs piles pourrait servir à produire des armes chimiques… »

Si ce n’était si tragique, ce serait follement drôle, à faire mourir de rire Mel Brooks lui-même. Ces gens sont fous, fous à lier.

● « Il est irresponsable d’assimiler le refus du sionisme assassin à l’antisémitisme ». (Claude — she Claude, not he Claude — Raymond, UJFP). Non ! ce n’est pas irresponsable, c’est criminel, car celui qui tente d’intimider les refuzniki par des accusations d’antisémitisme se rend par là même coupable de complicité avec les innombrables et atroces crimes du sionisme commis au cours du siècle passé et qui d’ailleurs continuent de plus belle. Autrement dit : il cesse d’être un Juste.

● Le CRIF: Un sale boulot pour les juifs français. (Michèle Sibony, UJFP)  DOC 2009-03-05

Le CRIF vient encore une fois de tenir son devenu incontournable dîner. Il se permet aujourd’hui d’éliminer les partis politiques qui lui déplaisent parce qu’ils ne soutiennent pas inconditionnellement la politique israélienne. Sans doute cela signifie-t-il pour lui qu’ils sont antisémites, ou soutiennent des antisémites. Il est atterrant d’entendre les commentaires sur ces exclusions par la plupart des media et certains élus, qui viennent confirmer l’importance de l’événement. Il faut absolument en être sinon on est un paria antisémite.

Fonctionnant en véritable groupe de pression en France au service du gouvernement israélien et de son armée (ne participe-t-il pas régulièrement à des galas chargés d’honorer et de financer cette armée ?), le CRIF passe donc ses messages politiques, et presque toute la presse les relaie allègrement. La France entière les reçoit... mais surtout le gouvernement français prend position publiquement et s’aligne.

Le CRIF, c’est notre AIPAC à nous. C’est l’agent d’une puissance étrangère. Ce n’est même pas un lobby. Le lobbyste est le solliciteur qui attend dans les antichambres (lobbies). En France, c’est le gouvernement qui est convoqué au dîner du CRIF. J’espère qu’on le fait attendre dans l’antichambre [oh ! merde ! j’ai dit chambre ! mot interdit. Je voulais dire : « antichambre à Gaza » évidemment. Par la noble jarretière, Honni soit qui mal y pense]. Il ne mérite pas mieux.

● Intervention du député George Galloway, le 15 janvier 2009 au Parlement britannique

Pourtant lui [le ministre des Affaires étrangères] et le gouvernement étaient parmi les têtes de file de ceux qui ont isolé le gouvernement élu de Palestine, c’est-à-dire le Hamas. Ils ne veulent pas en entendre parler actuellement. Ils préfèrent parler du président Abbas qui occupe indûment le fauteuil présidentiel à Ramallah. Ils refusent de reconnaître que le peuple palestinien a voté pour le Hamas

Je n’ai jamais soutenu le Hamas. Comme le député de Manchester-Gorton, Sir Gerald Kaufman, j’ai toujours été sympathisant et ami de feu le président Yasser Arafat. L’attitude d’Israël à l’égard du président Arafat et du Fatah quand ils étaient au pouvoir a été exactement la même que celle qu’ils ont aujourd’hui vis à vis du gouvernement du Hamas.

Israël a noyé le gouvernement d’Arafat dans le sang avec sa politique d’assassinats, de colonisation, de construction de murs et d’embargo économique. Le gouvernement britannique a soutenu à fond l’embargo à Gaza pour punir les Palestiniens d’avoir voté pour un gouvernement du Hamas.

(...)

La politique du gouvernement visant à prévenir l’extrémisme et la radicalisation a été entravée par sa morgue et son incompétence concernant Gaza, surtout quand on voit le déploiement de zèle, comme, par exemple, dans le conflit entre la Géorgie et de la Russie. Je n’ai pas le temps de dire tout ce que je voudrais dire, mais je veux dire quelque chose à ceux qui se sont glorifiés d’être allés à Sderot. Je suis impressionné par le nombre de députés qui se sont rendus à Sderot. Mais qui parmi eux est-il allé voir les ruines des villages palestiniens sur lesquels est construit Sderot ? Qui s’est renseigné sur l’épuration ethnique qu’ont subie les Palestiniens de Sderot et du sud d’Israël ? L’un d’entre eux savait-il seulement que les camps de réfugiés sont remplis de gens qui vivaient dans ces mêmes villages sur lesquels a été construite la ville de Sderot ?

Tout cela n’a pas commencé le 27 décembre. Tout cela n’a même pas commencé — malgré toute la considération que j’ai pour la députée Phyllis Starkey, et qui a prononcé un discours superbe — en 1967, quand Sderot et d’autres localités ont été évacuées. Cela a commencé ici même, quand Arthur Balfour, a promis, au nom d’un peuple, à un autre peuple le territoire d’un troisième peuple. C’est nous qui sommes les auteurs de cette tragédie.

Tout ce qui en a découlé par la suite découle de cette déclaration. Ne serait-ce que pour cette raison, le ministère des affaires étrangères devrait se bouger et faire entendre sa voix aux côtés des manifestants qui défilent dans les rues de Londres, de Birmingham, de Manchester, de Leeds, d’Edinburgh, de Glasgow et d’ailleurs.

  

« J’accuse le CRIF » (Olivier Bonnet, Plume de presse) →  

 

Le CRIF rivalise avec les Jésuites. « Nous n’avons pas manifesté contre les Palestiniens » prétend le CRIF défilant le 4 janvier 2009 pour manifester sa solidarité avec l’État d’Israël qui soumettait alors Gaza a un déluge de feu, par air, terre et mer, déluge qui n’avait pas besoin d’encouragement puisqu’il dura vingt deux jours. « En clair, l’organisation de Prasquier [président du CRIF] ne manifeste pas contre les Palestiniens, mais en faveur de ceux qui les tuent : la nuance est subtile ! » rétorque Olivier Bonnet. Du temps des Jésuites, Pascal déplorait que l’homme ne puisse demeurer au repos dans une chambre à Gaza. C’est toujours le cas.

On ne saurait mieux dire que Maître Lévy, défenseur de Siné à la Cour d’appel de Lyon, répondant au « Foutez la paix aux Juifs de France ! » du défenseur de la Lycra par ces mots : « tant que la communauté juive de France n’abandonnera pas l’idée que l’anti-sionisme est de l’antisémitisme , il faudra accepter l’idée que l’on ne foutra pas la paix à ces Juifs de France ». Et toc !

Il y avait un lapsus dans la transcription (LibéLyon) où l’on peut lire : « n’abandonnera pas l’idée que l’anti-sionisme n’est pas de l’antisémitisme ». Je l’ai corrigé.

En effet, la plaisanterie (très mauvaise plaisanterie) n’a que trop duré. Que certains Juifs (et goyim) de France approuvent les crimes perpétrés par l’État juif  de Palestine, soit. Chacun ses goûts. Je suis large d’esprit. Mais qu’en plus ils prétendent interdire la condamnation de ces mêmes crimes en invoquant un prétendu antisémitisme, voilà qui repousse les limites connues de la mauvaise foi. Moi, Français, je ne peux pas grand chose pour venir en aide aux Palestiniens persécutés depuis presque cent ans ; mais dénoncer cette mauvaise plaisanterie, je le peux. Je le fais donc.

♦. Je commets une erreur ici : il ne s’agit pas d’un État juif parmi d’autres États juifs possibles. Selon la déclaration d’existence, il s’agit de l’État du peuple juif, c’est à dire le seul État juif possible. Leibnitz ne trouverait rien à dire à cette remarque. Nous sommes frères en logique. L’État juif de Palestine est le seul État juif possible dans le meilleurs des mondes possibles. M. Bernard « saucisson » Lévy est incapable de lire cette phrase de Leibniz jusqu’au dernier mot : « possible », c’est à dire permis par la logique à laquelle le dieu de Leibniz est soumis, comme nous tous. Si Dieu nous a créé à son image, c’est qu’il nous a créés soumis à la logique. M. Bernard « saucisson » Lévy est payé pour violer la logique.

Cette affaire centenaire est simplissime : ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine mais les Juifs sionistes. Or on voudrait nous faire croire le contraire. Voici donc les malheureux juifs de Palestine assiégés par le méchant Hamas composé de super terroristes — qu’étaient donc les gens de l’Irgoun en 1938 qui plaçaient des bombes dans les marchés et les autobus, qui étaient-ils, que sont-ils devenus ? Qu’étaient donc ceux qui projetèrent, planifièrent et exécutèrent les massacres de 1948 (Illan Pappe), les mêmes pour certains, et que sont-ils devenus ? etc. — Pôv’, pôv’, pôv’ Juifs de Palestine, il faut bien qu’ils se défendent, n’est-ce pas ? Il faut bien assurer la sécurité de l’État juif de Palestine. Mais qui assurera la sécurité des Palestiniens. Aujourd’hui, un seul postulant : l’Iran. Bravo l’Iran (d’autant plus que les Palestiniens sont sunnites), sainte théocratie (la seule théocratie, avec le Tibet, encore en exercice dans le monde. Les États arabes ne sont pas des théocraties). Vive l’Iran, vive le Hamas.

Au nom de quoi, je vous le demande, les Palestiniens devraient-ils laisser vivre en paix les Juifs de Palestine qui les ont envahis, dépouillés de leurs biens et de leurs terres, déportés, déplacés, massacrés, terrorisés, assassinés, emprisonnés, torturés, affamés, bombardés, humiliés — surtout humiliés —, calomniés — surtout calomniés —, etc., qui chaque jour encore détruisent leurs maisons et les expulsent etc. ? Et cela depuis soixante ans en ce qui concerne l’État juif (1948) et depuis quatre-vingt dix ans en ce qui concerne les Juifs sionistes (1920).

Désormais, je suivrai scrupuleusement les trois commandements de Marcel Liebman : rétablir les faits ; montrer quel est le rôle véritable de l’État d’Israël ; défendre les peuples qui sont victimes de sa politique.

● Antisémitisme et Antisionisme — L’impossible amalgameMarcel Liebman — MAI n°10 février 1970 – DOC 2009-03-12

Non, le sionisme est bien plus que cela. S’adressant récemment à des Juifs américains, Mme Golda Meïr n’a-t-elle pas déclaré que c’est « seulement leur immigration en Israël (qui) peut les sauver de l’assimilation » [Israël aujourd’hui, 21-1-1970]. Le danger que le sionisme est censé combattre, ce n’est donc plus la spoliation, la discrimination antijuive ou l’extermination des Juifs, mais leur « assimilation » au sein des nations. Il serait utile de préciser ici ce qu’on entend par « assimilation » et qui, si l’on excepte l’hypothèse condamnable d’une assimilation forcée, ne peut être que l’intégration harmonieuse d’une communauté au sein de la population qui l’environne. Et, une fois de plus, nous nous heurtons à cette analogie entre le langage des sionistes et celui des antisémites : il faut rejeter, comme impossible ou pernicieuse, l’assimilation des Juifs, le maintien de leur spécificité est une exigence si impérieuse qu’elle justifie leur émigration.

Certes, il n’y a rien en commun entre le sionisme et le nazisme et il faut à ce propos, regretter les formules mensongères et donc nocives identifiant Israël à un État fasciste et sa politique à l’hitlérisme. Mais il reste que, d’une certaine manière, le sionisme a pris le relais de l’antisémitisme. Ce dernier incitait les Juifs au départ ou au repli sur soi. Le sionisme ne fait rien d’autre et la politique qu’il mène à cet égard est, pour les Juifs, riche de périls. Il tente de les persuader qu’ils sont non seulement citoyens du pays où ils sont fixés, mais aussi et même surtout citoyens d’Israël, liés à cet Etat par un devoir de civisme et une allégeance imprescriptible. Sont taxés de trahison envers leur peuple ceux qui nient ce devoir et rejettent cette allégeance.

Tant qu’il n’existe pas de différend important entre Israël et tel ou tel État où habitent des Juifs, ce principe d’allégeance peut n’apparaître que comme un fait sentimental secondaire. Mais lorsque la conjoncture internationale suscite entre l’État d’Israël et d’autres pays une tension ou un conflit, le problème cesse d’être de nature purement affective. Il est politique. On voit, dès lors, le grand rabbin de France prendre ouvertement position contre l’attitude de son pays ou de son gouvernement envers Israël — qui n’est pas son pays — et une série d’associations juives adopter un comportement semblable qui, faut-il le dire n’a rien à voir avec un quelconque sentiment d’internationalisme, mais dérive d’un attachement inconditionnel envers un État étranger.

Les antisémites ont toujours prétendu que les Juifs ne voulaient pas s’intégrer dans les pays où ils vivaient. C’était une contrevérité. Mais voila que, par l’effet d’une propagande systématiquement organisée, un grand nombre de Juifs se prêtent eux-mêmes à une opération qui les fait apparaître comme les nationaux d’un État étranger. Qui n’aperçoit l’utilisation que l’antisémitisme peut faire d’une situation aussi équivoque et aussi malsaine ? L’actualité ne souligne pas ce péril dans nos pays.

(...)

Devant un tel état de choses, le rôle de la gauche est double : il consiste tout d’abord à rétablir les faits et à montrer quel est le rôle véritable de l’État d’Israël et à défendre les peuples qui sont victimes de sa politique. Le devoir de la gauche antiraciste est aussi de montrer qu’à la faveur d’un retournement dans l’opinion publique, l’israélophilie actuelle peut disparaître (d’autant qu’elle n’a pas de fondement sérieux) et faire place alors à une hostilité qui, à défaut de prendre pour cible l’État hébreu lui-même, s’en prendra aux communautés juives qui y sont inconditionnellement attachées. Cette hypothèse est lourde d’un péril qu’il faut à tout prix combattre : celui d’une renaissance de l’antisémitisme.

Non, les antisionistes ne sont pas antisémites. L’amalgame qu’on nous suggère et que l’on veut de plus en plus nous imposer [en 1970 déjà] ne repose sur aucune analyse sérieuse. Ne serait-il rien d’autre qu’une forme de chantage moral et intellectuel par lequel on voudrait empêcher tous ceux qui condamnent la haine antijuive, criminelle et imbécile, à ouvrir le dossier israélo-arabe et à l’examiner avec un minimum d’objectivité ? Il y a, dans l’argumentation utilisée à ce propos, trop de mauvaise foi pour qu’on puisse rejeter cette hypothèse. DOC 2009-03-12

● Gaza : Israël a commis intentionnellement des crimes de guerre. (Planète non violence) Ce colonel n’a d’ailleurs rien inventé puisque cette tactique fut déjà adoptée par les Juifs sionistes de 1937 à 1939 (terroriser la population arabe par des attentats dans les marchés et dans les autobus) puis à nouveau en 1948 (massacrer la totalité de la population de certains villages afin de créer la terreur dans les autres). C’est donc une vieille pratique de ces envahisseurs de haute moralité qui ne cessent de se défendre depuis cent ans (Hagana, 1920) et se drapent dans la vertu offensée. Ce n’est pas la tactique de la terre brûlée, chère aux Russes quand ils luttent contre les envahisseurs, mais une tactique d’envahisseur, la tactique du palestinien brûlé.

● Azmi Bishara ou l’impossible point de vue « arabe israélien »

Mouvements : Israël peut-elle être un modèle démocratique pour la société palestinienne ?

Azmi Bishara : Israël est ce que nous appelons une démocratie ethnique, c’est une démocratie pour un groupe, pas pour tous ses citoyens. La citoyenneté n’est d’ailleurs pas le critère pour jouir pleinement de ses droits, le critère de première importance est la judéité, le fait d’être Juif. En vertu de quoi, Israël n’est pas un modèle démocratique non seulement pour les Palestiniens, mais pour le monde entier. Historiquement, Israël est l’État des Juifs du monde entier ce qui signifie qu’un Juif à Paris ou à Brooklyn, au Yémen ou au Maroc, a plus de facilités avec cette « démocratie » que moi-même qui suis un arabe, de nationalité israélienne.

Israël est, certes, technologiquement moderne, mais en ce qui concerne sa réalité politique et culturelle, elle régresse et devient archaïque et anti-moderne. Ceci est dû au fait que ce n’est pas simplement entre État et religion qu’il n’y a pas de séparation, mais entre nation et religion. Nous avons certainement ici la plus importante contradiction de la modernité israélienne. Voici le premier aspect d’une mise en relation d’Israël et de la Palestine sur la base de la question démocratique. Le second est que les Palestiniens n’ont pas pu bénéficier de ce qui est, malgré tout, démocratique en Israël. Pour un non-Juif, subir l’expérience de la colonisation israélienne exclut les autres côtés qui, autrement, sont positifs. C’est pourquoi l’expérience de la démocratie israélienne ne peut être une source d’admiration pour les Palestiniens. Israël est une démocratie communautaire, la démocratie, à l’intérieur, est identifiée à et par la communauté, la communauté des Juifs. Aussi avons-nous affaire à une démocratie fermée, non pas ouverte et qui, si elle l’était, serait alors prête à accueillir d’autres communautés. En cela Israël est un cas très radical, très très radical.

Si l’on se pose, maintenant, la question de la démocratie en général, je ne vois pas ce qu’ici il y a à dire. Une telle chose n’existe pas, il n’y a que des démocraties concrètes et particulières à la fin du XXe siècle. Nous n’avons de démocratie en général qu’en tant que concept, un concept qui, de surcroît, est vraiment un phénomène lié à l’histoire. Il change de contenu suivant celle-ci. La démocratie se développe, bouge, évolue, et nous n’avons vraiment l’expérience que de ce que nous avons, aujourd’hui. Ceci dit, est-ce que la démocratie libérale est possible sans une énorme classe moyenne, sans que soit annulée la division radicale entre pauvre et riche ? Je ne pense pas que cela puisse fonctionner autrement. Contrairement aux pays européens, nous n’avons pas une assez importante classe moyenne, et c’est un frein très important à la démocratisation. Mais on peut aussi voir que le modèle démocratique ne fonctionne pas partout, qu’il n’est pas facilement exportable.

● Madoff : une leçon pour le Peuple élu ? de Larry Gellman, traduit par Djazaïri DOC 2009-03-14-2

● La Bataille du Discours. Israël Shamir

Sur ce tank, photographié sur la terre irakienne, on peut lire le slogan  « Aujourd’hui à Bagdad, demain à Paris ! ». Durant la guerre en Irak, aux jours de l’opposition de Jacques Chirac à l’agression des États-Unis, cette animosité était très répandue parmi les Yankees : en la France, ils voyaient leur pire ennemi. Mais le pire qu’ils aient pu commettre, c’était de rebaptiser les « French Fries » (les frites) en « Freedom Sticks » (bâtonnets de la Liberté), ce qui a beaucoup fait s’esclaffer les gens intelligents. Toutefois, quelques années plus tard, ce slogan est devenu la réalité : après la prise de Bagdad, Paris aussi est tombé aux mains des forces américaines. Pour installer un fantoche américain à Bagdad, les Américains avaient dû se battre durant plusieurs semaines. Mais le fantoche américain du Palais de l’Élysée y a été installé sans qu’on ait eu à tirer la moindre balle. En dépit de son look de Panthère Rose [inspecteur Clouzot], Sarközy restera comme un des personnages les plus sinistres de l’histoire de France [avec Charles IX]. La France avait été le seul pays, au monde, qui eût réussi à se débarrasser de l’occupation yankee ; c’est désormais du passé. Le Président Sarközy a décidé de détricoter le grand œuvre de Charles de Gaulle... [et du Conseil national de la Résistance. C’est bien ce qu’il me semblait : c’est un sous-marin qui remonte le Danube]

●  « Eric Besson est assez bon dans l’humour vache [17:00]. Il est d’ailleurs meilleur dans l’humour vache que dans la  littérature pure » (Philippe Besson). Démonstration.

 Un logo de chiottes à 646.550 dollars (en $ car je ne prononce jamais le mot ridicule). Crève Prout world et vite.

● Hurrah dernière : la cuisine moléculaire tue. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’elle ne tue que des cons, et encore mieux, des cons… riches.

● Tuée par la main invisible et selon la théorie de la rente de Ricardo. Les mauvaises terres ne sont plus nécessaires aujourd’hui, elles vont donc devenir ou redevenir friches. Les prix vont s’aligner sur les coûts des meilleures terres. Finie la rente.

● Pour voir les tontons macoutes, cliquez ici.

● HaHaHaDOPI dans ta face

● Le Mexique existe-t-il encore ? (de defensa)

La presse et les TV françaises “officielles” en général nous donnent ces derniers jours quelques soucis de digestion, intellectuellement s’entend, – discrètement, certes, mais la nausée tout de même. Réduire le dossier mexicain, qu’on aborde puisque l’Autorité Suprême qu’on sait s’y rend, à peu près au destin sans doute malheureux d’une jeune femme embastillée, – voilà qui donne la nausée. Ce système atteint un état d’inexistence frénétique, avec son intelligence réduite aux acquêts de la futilité galopante et du goût absolument effrénée du conformisme. Il importe donc de le laisser à ses douleurs bienséantes et bien-pensantes, à ses gémissements humanistes, à ses papotages de bonne sœur émoustillée de la laïcité et des droits de la femme.

● La France est une ploutocratie (René Balme). Qui la délivrera des ploutocrates ?

Le politique ne dirige plus rien. Sarkozy a définitivement donné les clés du pays à la finance et aux multinationales. Ce n’est donc pas un hasard si la manne financière est allée, en priorité vers eux [et ce n’est pas un hasard non plus, la petite sauterie au Fouquet’s et la croisière sur le yacht Paloma après l’élection. C’était en quelque sorte un manifeste].

Et l’homme de petite taille poursuit son entreprise de déstructuration du pays et de démolition sociale sous les applaudissements répétés et fournis de Madame Parisot et de la troupe des lèche bottes de tous poils, au rang desquels, la presse tient une place privilégiée.

(...)

La France a définitivement rompu avec la démocratie. Le parlement, toutes tendances confondues, accepte sans broncher de consacrer 80 % de son activité à transcrire dans le droit Français des directives européennes rédigées par la commission européenne — non élue et aux ordres des lobbies industriels et financiers. Les 20 % qui restent permettent à l’UMP, ultra majoritaire, de tricoter un totalitarisme sur mesure à grand renfort de lois liberticides, pour la plupart, se gaussant des gesticulations des sociaux-libéraux occupés à s’entre-déchirer pour conserver une parcelle de pouvoir.

● Le manifeste du Vice président Schir, enfin ! Ceux-ci sont de Lyon.

● Si un cheval se présente en 2012, je voterai pour la première fois de ma vie

Par Henri Cattan

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Le château de Tarnac

Mars 2008.

Lors des élections municipales, le maire sortant de Tarnac, Jean Plazanet, communiste, est battu. Il se trouve que le propriétaire du château de Tarnac, Yves de Kerdrel, est un journaliste parisien, éditorialiste au Figaro. Juste après l’élection, il écrit : « Votant régulièrement à Tarnac, membre de la commission Attali, et propriétaire d’une maison détenue depuis quatre siècles par la même famille, je félicite la liste qui vient d’être élue et qui met fin à un siècle de domination marxiste dans cette commune qui ne méritait pas une si terrible idéologie. » Sur le blog « Balades à Tarnac », ces lignes engendrent des dizaines de réactions. Parmi lesquelles une signée « depuis le Goutailloux, le 19 mars 2008 » (le Goutailloux est le nom de la ferme reprise par les « jeunes » de Tarnac) : « La situation qui tend à se confirmer ces dernières années sur le plateau est celle de communes qui n’ont plus rien de “communautés” mais tendent à n’être plus que la juxtaposition de petits nombrilismes en recherche de “qualité de vie” dans un cadre verdoyant. [...] Derrière les façades pittoresques de nos bourgades, une guerre silencieuse continue de se mener entre, d’une part, ces nouveaux “rentiers”, surtout occupés à la réalisation de leur bon plaisir, et ceux qui, dans les coulisses, tentent de survivre. [...] Tarnac avait jusque-là comme réussi à ne pas s’abandonner complètement à cette pente, grâce notamment à un certain activisme municipal et une vraie disposition à l’accueil dont Jean Plazanet [le maire sortant] n’était pas la moindre des incarnations. Combien de temps lui faudra-t-il désormais pour ressembler à d’autres bourgs alentours, sans école, sans jeunes, sans lieux communs... tranquilles et propres à en mourir. [...] Il va de soi que ce qui adviendra de la commune dépendra surtout de ce que nous saurons y faire advenir ensemble — avec ou en dépit des nouveaux élus. » On y reconnaît le style de L’Insurrection qui vient, mais en plus apaisé, et en plus constructif : puisqu’il est même envisagé de faire advenir quelque chose « avec » les élus...

Le château du Mazaud

● Chère collègue, cher collègue, Belges, Belges… Ne parlez pas de pilotage dans la maison d’un kamikaze.

● Éloge du laissez faire par Paul Craig Roberts

● Le triomphe des ultra faucons israéliens, terme ultime de la glaciation idéologique du sionisme (René Naba)

● Petite remarque bis : L’injustice précède la justice. Chez les sauvages, la justice (la légitimité) n’est pas nécessaire car il n’y a pas d’injustice. L’histoire de la civilisation est l’histoire de l’injustice, ce que Hegel nommait le négatif : les choses progressent par le mauvais côté, c’est à dire par l’injustice, et, de ce fait, l’histoire est aussi l’histoire de la justice. Sans injustice, pas d’histoire, pas de civilisation, pas de justice. L’État juif de Palestine étant injuste, il n’est pas légitime. Il ne le sera pas tant qu’il y aura encore un Palestinien vivant en Palestine ou dans les camps alentour. Il ne le sera pas tant qu’un homme ne pourra demeurer au repos dans une chambre à Gaza, selon le souhait de Pascal. L’État juif n’ose pas tenter le génocide. Il tergiverse, contrairement à Hitler et consort. De nos jours, le génocide est mal vu. L’État juif a mauvaise conscience, cela le perdra. Tout le monde connaît cette histoire stupide du bidasse puni : « motif de la punition : sortait à reculons de la caserne pour faire croire qu’il y rentrait. » C’est la même chose avec les Juifs sionistes : ils envahissent la Palestine à reculons pour faire croire qu’ils se défendent… depuis 1922 (création de la Hagana, c’est à dire Défense).

● Petite remarque en passant : il me vient soudain à l’esprit que c’est la première fois en France, depuis… que la droite fait le sale boulot elle-même. Pendant le siècle écoulé, toujours ce fut la gauche qui se chargea du sale boulot, notamment en 1982. Cette fois la droite est en première ligne. D’ailleurs notre mini-président n’a quasiment pas de premier ministre, il n’a pas de fusible. Le fusible, c’est lui. Et Mme Parisot fait pipi dans sa culotte. La France a le MEDEF le plus bête du monde.

 

 

● Daniel Cohn-Bendit, Bruno Latour et les mystères de la science (Cf. l’article de B. Latour dans Le Monde)

● Shark aussi défie l’intelligence :

Non, les enseignants-chercheurs ne rejettent pas « les réformes ». Mais cela fait une dizaine d’années qu’ils résistent avec constance à un seul projet, toujours le même : celui inspiré des recommandations de l’OCDE, mis en musique sous les appellations de « stratégie de Lisbonne » ou de « processus de Bologne », qui vise la marchandisation de l’enseignement supérieur et la rationalisation de la recherche sur un modèle de gestion entrepreneurial.

   

● Indiscipline répond à Bruno Latour le trop discipliné

● UNE POLITIQUE DE LA NATURE SANS POLITIQUE À propos de Politiques de la nature de Bruno Latour, par Alain Caillé. Revue du MAUSS n° 17.

● Réponse de Latour : Revue du MAUSS n° 17 Commençant ma lecture, j’ai l’impression que ces non-humains ne sont autre que le pratico-inerte de Sartre, la matière ouvrée qui permet la réciprocité des « agents » (quand je lis le mot agent, je sors mon revolver) sous le regard du tiers unificateur (Sartre est un individualiste méthodologique enragé. Ce fameux tiers, c’est la totalité, c’est le tout et non pas un homme, pas plus que le Pirée). Si tel est le cas, le terme est mal choisi car la matière ouvrée est humaine, trop humaine d’ailleurs. Quand dans le silence de ma berline six cylindres de deux cent chevaux, je roule lentement sur une route sinueuse et déserte dans la campagne non moins déserte, je suis parfois saisi de terreur à l’idée du labeur, de l’activité, de l’agitation qu’a coûté ce calme paysage et je me dis : « non, rien, jamais, ne changera » tant l’inertie du pratico-inerte me saisit à la gorge. Je m’empresse alors de penser à autre chose.

Saviez vous que les courbes des chaussées ne sont pas des arcs de cercle mais commencent et finissent par des clothoïdes, courbes à rayon progressivement décroissant de l’infini au rayon de l’arc de cercle du milieu de virage, ceci afin d’éviter que les automobilistes ne doivent dussent tourner trop brusquement leur volant et ne dérapent dérapassent (comme les antisémites : ♫ un morpion motocyclisteu, prenant mon cul pour une pisteu, prit son virage et dérapa, et dans la merde, il s’enlisa) ? [c’est ça suivre une règle : je ne supporte pas le présent du subjonctif ici ♫ je ne sais pas pourquoi (la dame de ♠) Je suppose que la règle ici c’est : l’action n’a jamais eu lieu, elle est donc dans un passé qui n’a jamais eu lieu ; ou bien, à la suite de quelques accidents, la décision des ingénieurs des P&C — agents voyers — est située dans le passé. On peut suivre une règle (ou la violer, c’est peut-être le cas ici) sans la connaître, c’est à dire sans pouvoir la dire] Non, vous ne le saviez pas. Vous le savez maintenant. C’est ça le pratico-inerte : le monde est un savoir. À chaque fois que vous aborderez une courbe sur’ la route désormais, vous y penserez. Barbus, dormez-vous la barbe dessus ou dessous la couverture ? Non seulement la nationale 10 sait comment aller de Chartres à Tours, mais elle sait comment tourner.

● Obama enfonce un clou dans le cercueil de la reganomics ! Serait-ce possible, non de Dieu (ortograf post 9/11) ? (de defensa)

● L’étiquette ANTISÉMITE est l’étoile jaune des temps modernes. Elle est bien bonne ! Centre Zahra (Thoustra)

Le modèle d’Adam Smith Jean-Pierre Dupuy →  

 

2. Le modèle d’Adam Smith

« Das Adam Smith Problem » : je partirai de ce vieux problème de l’histoire des idées, baptisé ainsi par les philosophes allemands du XIXe siècle. En 1759, Adam Smith, qui occupe la chaire de philosophie morale de l’université de Glasgow, publie sa Théorie des sentiments moraux (TSM), ambitieux traité qui prétend faire la synthèse des connaissances dans le domaine ; en 1776, c’est le tour de la Richesse des nations (RN), qui lui vaudra le titre de père fondateur de la discipline économique. Smith a toujours considéré que son grand ouvrage était le premier, et non le second qui devait cependant lui assurer une gloire éternelle. Or, ces deux livres semblent présenter de la nature du lien social une vision contradictoire. Dans TSM, le principe fondamental et unique se nomme « sympathie ». Si l’on assimile sympathie et bienveillance, comme bon nombre de critiques, on ne peut qu’être frappé du contraste avec la thèse centrale de RN, selon laquelle l’ordre d’une société de marché repose sur l’« intérêt égoïste », ou plutôt le self-love des agents : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de leur souci de leur intérêt propre » (RN, I, 2).

Pendant longtemps, on a cru à la thèse du « revirement » : l’idéaliste professeur de morale se serait, entre les deux livres, converti au matérialisme sous l’influence des physiocrates français. La recherche historique a depuis fait justice de cette conjecture. On défend en général aujourd’hui la thèse de la compatibilité entre les deux ouvrages. Certains auteurs font remarquer que le self-love occupe en vérité une place importante dès TSM, et que c’est donc ce principe qui assure l’unité de l’œuvre ; d’autres, à l’inverse, jugent que la sympathie n’est pas absente de RN et que c’est elle qui sert de fondement à l’édifice tout entier. Cependant, la solution la plus communément acceptée est celle de la spécialisation des domaines. En dehors de l’économie, les principes des jugements et les motivations des conduites font jouer toute la gamme des sentiments, en premier lieu la sympathie, la bienveillance, etc. Les frontières de l’économie se repèrent à ce que l’espace qu’elles enclosent constitue une exception par rapport aux règles générales de la moralité [la voilà la frontière, non de Dieu : d’un côté le système des besoins, la chute dans les besoins ; de l’autre la Sittlichkeit]. Comme l’écrit Louis Dumont dont c’est aussi la thèse : « En opposition à la sphère générale des “sentiments moraux” fondée sur la sympathie, l’activité économique est la seule activité de l’homme où il n’y a besoin que d’égoïsme » C’est ainsi que l’économie se serait émancipée de la religion, de la politique puis de la morale traditionnelle en conquérant son domaine propre et en y imposant une conception spécifique de la morale. Il est un domaine des affaires humaines, isolable des autres, où les hommes peuvent poursuivre leurs intérêts égoïstes tout en travaillant sans le vouloir au bien commun. C’est la lecture, devenue classique, de la métaphore de la « main invisible ».

Me fondant sur une lecture détaillée de TSM, je défends une thèse très différente. Certes, elle affirme, elle aussi, la cohérence de l’œuvre, mais elle nie que cette cohérence implique la spécialisation des domaines. Pour l’argumenter, il est nécessaire et suffisant d’en revenir au sens exact et subtil que Smith donne aux catégories de « sympathie » et de « self-love ». On s’apercevra alors que loin de les opposer l’une à l’autre, comme le pensent la plupart des commentateurs, Smith fait du self-love une modalité de la sympathie.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais illustrer l’aveuglement auquel la thèse de la spécialisation peut conduire par l’exemple d’Albert Hirschman. Dans son livre The Passions and the Interests, celui-ci montre bien comment la catégorie d’intérêt en est venue à jouer un rôle important dans les calculs d’« arithmétique politique » par lesquels on pensait aux XVIIe et XVIIIe siècles l’harmonie sociale. D’un côté, les passions qui incitent les hommes à la lutte pour le prestige, la reconnaissance et le pouvoir, qui les poussent à la démesure, à la discorde et à la ruine mutuelle. De l’autre, l’intérêt, le comportement « économique », la poursuite privée du plus grand gain matériel. Si les intérêts ont la capacité de neutraliser la force destructrice des passions, c’est que, pense-t-on, repliant les hommes sur eux-mêmes, les rendant indifférents à tout ce qui n’est pas leur avantage propre, ils rompent le fil conducteur de la violence contagieuse. L’expansion rapide de la catégorie économique, puis son triomphe, seraient nés de ce souci politique de tenir la violence en respect dans une société ne disposant plus en la religion d’une instance régulatrice extérieure.

On a évidemment reconnu dans cette dialectique des passions et des intérêts mise en scène par Hirschman les deux visions opposées de l’individualité dont j’ai rappelé ci-dessus la coexistence problématique dans presque tous les grands systèmes modernes de philosophie politique. Or, je l’ai également annoncé, Adam Smith rompt avec cette tradition. C’est précisément ce que lui reproche Hirschman. La discipline économique serait née du simplisme réducteur de son père fondateur. Se basant sur ses analyses de TSM, celui-ci aurait cru pouvoir isoler la catégorie d’intérêt, la sortir du jeu complexe qui la mêlait antagoniquement mais indissolublement aux passions, et bâtir sur elle une science spécialisée : l’économie, la privant par là même de toute dimension politique.

Qu’il s’agit là d’un contresens radical au sujet de la pensée d’Adam Smith, c’est ce que je vais maintenant essayer de montrer. Loin de résulter d’une simplification brutale, sa vision unifiée de l’individu procède d’une conception complexe des rapports entre individus et société.

[AU PRINCIPE DES APPROCHES COMMUNICATIONNELLES DU POLITIQUE :
 LA PHILOSOPHIE ÉCOSSAISE DU ΧVIII
e SIÈCLE, 1988]  

  


L’évaluateur évalué
ou
 Quand les Corporates prétendent évaluer l’honorable corporation des savants

● Un discours prémédité. Des réactions cinglantes

Dans le cas présent, habitué à dire impunément n’importe quoi [ah ! oui alors, c’est la pwofytation], le chef de l’État a négligé le fait que ses paroles s’adressaient à des lettrés, professionnels de l’analyse des textes et des raisonnements. La machine de propagande qui diffuse les vidéo des discours présidentiels, ainsi que leur transcription cruellement littérale, s’est retournée contre son dessein officiel. Toute la vulgarité, l’inculture, la vantardise, l’outrance, le mépris et la brutalité de Nicolas Sarkozy a été exposé aux yeux de la communauté savante du pays [ah oui ! alors c’est ben vrai]. L’effet a été dévastateur ; il a renforcé la détermination des opposants aux réformes. Ceux qui n’avaient rien vu venir ont pu être surpris. A présent, tout le monde est averti [ouf ! enfin !].

Eh oui ! Il ne s’agit plus de nègres, comme à Dakar, mais de savants blancs (enfin, presque tous blancs avec quelques Bougnoules, Nègres ou Chinetoques — des Palestiniens aussi —  égarés ici ou là dans notre beau pays)

● Nicolas Sarkozy a-t-il commis une erreur ?

Il faut dire que le Président n’y était pas allé avec le dos de la cuillère: durant son discours devant un aréopage de chefs d’entreprises, de directeurs de grandes écoles et de présidents d’universités, il avait évoqué le caractère « médiocre » de la recherche française, ses «structures obsolètes» et son « immobilisme », puis il s’était mis à plaisanter au sujet des chercheurs Français qui entrent dans la carrière scientifique « parce qu’il y a de la lumière et que c’est chauffé », et qui sont incapables de voir la réalité en face, c’est-à-dire, notamment, d’admettre que leur taux de productivité, selon d’obscurs calculs élyséens, est inférieur de 30 à 50 % à celui de leurs confrères britanniques.

(...)

L’analyse de Goffman est profonde. Elle suggère d’abord que ce n’est pas le fait d’être un perdant ou un dominé qui nous révolte mais plutôt le fait que notre face, c’est-à-dire la valeur sociale positive que nous attachons à ce que nous pensons être, a été bafouée. Elle suggère ensuite que le plus important pour les dirigeants politiques, s’ils veulent parvenir à leurs fins, est de faire comme les escrocs et les spécialistes de l’arnaque, c’est-à-dire de renoncer au plaisir d’humilier ceux qu’ils dominent et qu’ils roulent dans la farine. M. Sarkozy n’avait pas suivi ce conseil quand, il y a quelques mois devant ses amis de l’UMP, il avait cru utile d’ironiser sur la grève qui, désormais selon lui, « ne se voit plus en France » – ce qui était une offense gratuite et donc inutile [pire qu’une erreur, une faute] au monde syndical. Il vient de réitérer la même erreur en traitant de « médiocre » la recherche française, sans imaginer visiblement que les Sages de l’Académie des Sciences prendraient l’insulte pour eux [cette insulte provenant d’un médiocre qui n’a pas été capable de terminer ses études est assez extraordinaire. C’est mon cas également, mais c’est la prison qui mit fin à mes études. J’étais en province, ce que le mini président était à Neuilly (quoique Neuilly soit en province) : blouson doré. Je sais donc de quoi je parle. Je connais cette engeance dont je fus].

Références: Erving Goffman, Les rites d’interaction, Minuit, 1974 ; « Calmer le jobard. Quelques aspects de l’adaptation à l’échec », in Isaac Joseph et alii, Le parler frais d’Erving Goffman, Minuit, 1989, p. 277-300.

● L’horreur absolue d’une communication dévoyée. Phormidables images. « Les communiqués qu’il défèque ». (même les Hamériquains n’osent pas le faire : ils laissent ouverte la porte de leur bureau — contrairement aux Français — mais ils ferment la porte des chiottes)

● Le discours de S. Narkosy du 22/01/09 évalué selon la méthode de critique historique, par A. Destemberg

Ce discours a provoqué un large mouvement d’indignation et un profond sentiment d’injustice de la communauté des enseignants-chercheurs qui se mobilisent actuellement par des biais variés pour condamner ce discours ouvertement hostile, provocateur et insultant. Cet exercice propédeutique de la méthode du commentaire de texte en histoire en est un exemple : il vise à montrer que la rhétorique présidentielle, largement partagée par celle du gouvernement tout entier – il suffit de visiter le site Internet « Nouvelle Université » du ministère de l’Enseignement supérieur pour s’en convaincre – repose sur une technique de communication devenue une méthode de gouvernement en France : le storytelling étudié par Christian Salmon (CNRS). Cette méthode de communication, née aux États-Unis durant les années 1980, consiste à inventer des histoires sans se soucier de leurs fondements véridiques pour légitimer des prises de décisions idéologiques (Christian Salmon, Storytelling. La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, Paris, La Découverte, 2007 ; et du même auteur, « La machine à fabriquer des histoires », Le Monde diplomatique, novembre 2006. (http://www.monde-diplomatique.fr) ; une expression française, héritée de Molière, la résume parfaitement, « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ». À l’origine technique de marketing, elle fut utilisée dès la présidence de Ronald Reagan, puis largement par Bill Clinton et Georges W. Bush dans leur communication politique : l’exemple le plus révélateur fut notamment l’invention des armes de destruction massive irakiennes pour justifier la politique extérieure américaine au Moyen-Orient. Le discours de NS sur l’ES&R use des mêmes méthodes en inventant un constat souvent très éloigné de la réalité que l’on tentera de rétablir à l’aide de données statistiques proposées par les services du Ministère de l’ES&R et issues des enquêtes menées par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), autrement dit en utilisant les même outils qui sont à disposition du gouvernement et du président de la République, dont on soulignera à l’occasion les limites (je précise que toutes les données chiffrées utilisées sont accessibles à tous sur Internet et donc vérifiables).

*   *   *

● ISRAEL : Un vote de petits blancs (Rudolf Bkouche)

Israël n’est pas un État colonial classique au sens où il n’est pas l’émanation d’une métropole. Mouvement de conquête bien plus que mouvement colonial, le sionisme avait pour objectif moins d’exploiter les indigènes de la terre conquise que de les expulser. Mais il lui fallait, pour assurer sa politique le soutien des puissances impérialistes ce qui l’a conduit à s’allier à celles-ci, la Grande Bretagne d’abord, les États-Unis aujourd’hui. Mouvement nationaliste plus que mouvement colonial, il lui fallait conquérir « son » peuple, c’est-à-dire les Juifs. Né en réaction à l’antisémitisme européen, le mouvement sioniste sut aussi profiter de cet antisémitisme pour apparaître, après le grand massacre du milieu du XXème siècle, comme le seul recours contre l’antisémitisme, et faire croire que l’État d’Israël issu de la conquête de la Palestine était le refuge pour les Juifs. La partie était d’autant plus facile que la plupart des opposants au sionisme, juifs orthodoxes ou juifs révolutionnaires, communistes ou bundistes, avaient disparu dans le génocide. Le sionisme s’imposait ainsi comme la seule expression juive dans le monde.

● Gaza : L’Europe est coupable (Nabil El-Haggar)

● Gaza est un endroit normal avec des gens normaux (Mohamed Hassan)

Pourquoi le Hamas continue-t-il à envoyer des roquettes étant donné qu’Israël use de cet argument pour sa propagande de guerre et que cela conduit à la répression de la population palestinienne ? Les « Qassam » sont-ils utiles ?

Pour un rat, l’animal le plus dangereux est le chat. Il se fout du lion ou de l’hippopotame. Et pour le chat, la nourriture la plus délicieuse est le rat. La logique des Qassam se situe à ce niveau. Les Qassam sont une violation de l’embargo et un signe de refus de la concentration des Palestiniens qui vivent dans un ghetto. C’est un message qu’envoie un peuple opprimé : « Nous sommes toujours vivants et nous continuerons la résistance ». C’est aussi un message lancé aux citoyens israéliens qui croient que leur armée et leur gouvernement peuvent leur garantir leur sécurité. Mais après 60 ans, la sécurité de leur nation n’est toujours pas garantie. Beaucoup de citoyens fuient Israël pour cette raison et le gouvernement doit maintenant faire face à une crise démographique. C’est pourquoi les dirigeants israéliens ont fait une guerre pour écraser le Hamas. Et pour avoir assez de Juifs et résoudre la crise démographique, ils sont même allés en chercher dans les montagnes du Pérou ! Ils ont converti des Indiens au judaïsme. Ensuite, ils les ont ramenés à la frontière israélienne, en première ligne face à l’ennemi. Ces Indiens ont reçu des maisons et des fusils. Voilà les nouveaux colons. Le fait est que n’importe qui peut vivre en Israël. Sauf les Palestiniens !

Il me semble que, sous le rapport qualité-prix, les fusées Qassam sont hors concours si elles parviennent à faire fuir de 600.000 à un million de Juifs de l’État juif de Palestine, surtout si l’on songe au déluge de feu qui a déferlé sur Gaza pendant vingt deux jours (que je sache, pas un seul Palestinien n’a quitté les lieux, sinon pour rejoindre ses pères au paradis d’Allah). Cela me semble un juste retour des choses face à la fuite de 700.000 Palestiniens devant la destruction des villages et le massacre de leurs habitants, par les Juifs sionistes il y a soixante ans (ils étaient soixante mille hommes bien entraînés contre quelques milliers de Palestiniens mal commandés. Tout ça pour ça !). Je n’avais pas pensé à cet aspect de la chose mais seulement à son côté symbolique.

● L’immonde égal à lui-même. Comment avez-vous réagi à l’affaire « Dieudonné-Faurisson » ? Alain Soral : « Assez impressionné, je dois le dire, par l’audace transgressive de Dieudonné. Que Dieudonné ait réussi à faire dire à Le Pen lui-même, qu’il s’était senti un peu gêné [évidemment, « le vieux » plaisantait. Pour faire honte au vieux, il faut se lever de bon matin (comme pour la bouillabaisse)], c’est très fort ! Quant à ce Robert Faurisson, j’ai été très étonné de découvrir que c’est ce si petit et si vieux monsieur, à la voix si douce et si affable, qui concentre sur lui autant de violence et de haine. » Marc George, secrétaire général d’E&R : « Avec un mélange d’admiration et d’angoisse. Avec admiration parce que prendre la défense au nom de la liberté d’expression d’un hérétique persécuté comme l’historien révisionniste et universitaire Français Robert Faurisson, même sans approuver ses travaux, dans un pays aussi peu démocratique que la France actuelle et aussi soumis à l’inquisition, relève de l’héroïsme tant la pression est grande, tant les médias, la justice et la police sont soumis, sans parler de la violence sioniste. Avec angoisse car mon affection et mon estime pour Dieudonné me conduisent à avoir peur pour lui. »

● Palestine occupée : La solution à un Seul État par feu Edward Said. DOC 2009-02-25-1

● La peur de la solution à Un État : Perès sert ses arguments bidon à Washington. DOC 2009-02-25-2

● Siné relaxé : le juge a bien reçu le saucisson

Siné se déclare surpris que le juge soit aussi bien disposé à son égard et dépasse même ses espérances. Il ne s’y attendait pas, nous dit-il. C’est bien la preuve que le juge a reçu le saucisson de marque Bernard Lévy®, le meilleur saucisson. Exigez Bernard Lévy® quand vous achetez du saucisson. C’est le meilleur. Il fait merveille dans les tribunaux. Soixante treize pages de délibéré ! Mais c’est un manifeste ! Ah ! je brûle de le lire dussé-je aller à Lyon, le pays des saucissons (bonne occasion pour faire un bon petit gueuleton et boire quelques pots).

Relevé sur le Net : Jean Bachèlerie : « Le jugement du tribunal de Lyon peut être résumé ainsi, un directeur de journal satirique qui manque d’humour cela relève de la faute professionnelle. » Said Sellali : « Ce jugement est non seulement une victoire totale pour l’anar Siné contre la clique Bhl [des saucissons Bernard Lévy®], Val et Licra mais surtout une victoire extrêmement significative pour tous ceux et ils sont nombreux qui ne veulent plus subir le diktat et l’accusation infamante d’antisémitisme par la clique décrite ci-dessus. En effet, il fallait être sourd, aveugle et de mauvaise foi comme Val, BHL [des saucissons Bernard Lévy®]... pour voir à travers la critique de l’opportunisme effréné du fils Sarkozy— tel père, tel fils — une once d’antisémitisme. En réalité, la bande au sinisitre Val voulait tout simplement faire taire Siné car ils ne peuvent pas supporter qu’il soit anti-sarkozyste et critique la politique d’Israël à l’égard du peuple palestinien. Ils ont échoué et c’est tant mieux pour la liberté d’expression dans notre pays. Vive Siné, Vive Siné Hebdo que je vais acheter demain à la première heure. »

● Siné relaxé : à la niche, la Licra et les Asko, BHL, Joffrin, Adler !

● Le charme discret de l’aristocratie, Barbara Carnevali. Pourquoi le prestige est-il prestigieux ? Celui qui saurait cela saurait tout. DOC 2009-02-24

● Le plan actuel de sauvetage bancaire suit le modèle raté de l’administration Hoover, par Ismaël Hossein-Zadeh

● Israël : mensonge et violence

● Le sionisme de Herzl était un nationalisme comme un autre, à l’époque du nationalisme effervescent, avec cette différence qu’il était aux autres nationalismes ce que le coucou est aux autres oiseaux. Il n’avait d’ailleurs pas le choix. Il fut donc un national-colonialisme. Il n’était donc pas comme le colonialisme des Grecs qui quittaient la Grèce surpeuplée pour atterrir dans des contrées barbares qui s’en portèrent fort bien (exemple de Marseille selon Michelet. C’était une chance de pouvoir accueillir des Grecs). Il fut le colonialisme d’un peuple sans terre (à qui fut refusée la terre, comme elle l’est aujourd’hui aux Arabes israéliens) à la recherche d’une terre. C’était un mouvement laïc, moderne, européen aussi violent et impérieux que les autres nationalismes.

Autrement dit : le sionisme est un nationalisme comme un autre ; le sionisme est un colonialisme comme un autre. Son originalité réside dans le fait qu’il fut  un national-colonialisme : la colonie ne devait pas être seulement une colonie de la métropole, mais la patrie même, ce qui présuppose l’extermination des autochtones.

● Les racines de la haine dans l’idéologie sioniste par Salim Nazzal. Source : http://palestinechronicle.com/view_article_details.php?id=14851 DOC 2009-02-23

     Mary Douglas : comment les institutions font les classifications →  

● Le mini président a séché les cours de mathématiques du temps qu’il était blouson doré à Neuilly (et ça se voit car : « la science permet de former un bon citoyen : sa pratique apprend à discerner un raisonnement juste, motivé et construit d’un semblant de raisonnement fallacieux et erroné. »), par Wendelin Werner, médaille Fields 2006. DOC 2009-02-21

● Le problème de la propagande sarkozyste et de son obscénité consubstantielle

● Le 29 novembre 1947, une nuit funeste pour les Arabes (René Naba)

● Marek Halter, le bonimenteur. « Marek Halter s’est lancé, sans vergogne, dans une opération de mystification de l’opinion publique française en réclamant, depuis la tribune officielle aménagée place du Trocadéro à Paris pour l’accueil de l’ancienne otage franco-colombienne, le lancement de “la phase II de libération du dernier otage au monde, Gilad Shalit” ».

● L’utilité contre l’héroïsme (de defensa) DOC 2009-02-15-2

● Quand l’histoire du sionisme est écrite par des Israéliens par Jacques-Marie Bourget

● Un pinguoin parle des pinguoins. DOC 2009-02-15

● À propos. Quand Olmert dit que les prochaines représailles contre Gaza seront encore plus disproportionnées, il reconnaît de ce fait que les précédentes furent disproportionnées. Qui pourra le nier, désormais ?

● Alain Soral ? Il est très bien !

● Des paroles qu’ils ont dites. Enfin un film où l’on ne parle pas de la Shoah (du moins de celle des Juifs). Il s’agirait donc d’une nouvelle forme insidieuse de négationnisme : l’omissionisme (ne pas confondre avec omnisionisme : « En Israël, tout est sioniste »). Cheeky, isn’t it ? Si vous faites un film sur les pingouins sans parler de la Shoah, vous êtes omissioniste (le film qui nous occupe n’est pas seulement un film sur les pingouins mais aussi un film tourné par des pingouins). John J. Mearsheimer ne se prive pas, lui, de nous parler de la Shoah. Voilà ce qu’il nous en dit : « L’Holocauste a été invoqué à tout bout de champ, afin de “justifier” l’occupation ». et puis : « La Shoah, c’est l’arme que les Israéliens et leurs partisans, dans la Diaspora, utilisent afin de repousser toute critique et de permettre à Israël de continuer à commettre des crimes contre les Palestiniens. Burg écrit : “Tout est ramené à la Shoah, tout est mesuré à l’aune de la Shoah, et par conséquent, tout est permis – que ce soit les murailles, le Mur, les blocus, les couvre-feux, les miradors, les privations de nourriture et d’eau potable, les assassinats arbitraires. Tout est permis, parce que nous avons subi la Shoah, et parce que ce n’est pas vous [les goyim, ndt] qui allez nous dire ce que nous avons à faire !” » Ti veux qu’on parle de la Shoah mon z’ami, eh ben voilà on parle de la Shoah. L’utilisation de la Shoah par les sionistes constitue un négationnisme de la Naqba. Grâce à l’opiniâtreté du Hamas, ce négationnisme n’est plus possible aujourd’hui.

● Le sionisme rend-il légitimes tous les actes de violence et d’injustice ? (Gidéon Lévy)

● Plein de bonnes nouvelles. (Lordon) Si ça se trouve les Irlandais n’auront même pas à revoter oui car la grosse salope Europe sera crevée d’ici-là.

● Le Néo-négationnisme : La Négation du génocide du peuple palestinien (Mourad Benachenhou) « Ce n’est pas comme s’il y avait un peuple palestinien et que nous sommes venus pour le jeter dehors, que nous avons pris ses terres. Il n’existait pas. » ( Golda Mémère citée par Ron David, p. 133) Ah ! bon ! C’est comment alors ? C’est qui qui envoie des fusées sur Sdérot ? Les Martiens ? Faudrait savoir alors. Ils existent ou ils n’existent pas ces Palestiniens ? C’est selon l’humeur du temps. Ils existent seulement quand ils envoient des fusées. C’est bien ce que je disais, il s’agit de fusées de détresse ou bien des fusées de reconnaissance. DOC 2009-02-12-1


Gilad Shalit : La Grande Illusion – Une analyse du discours (♫ Gilad Atzmon)

 

Gilad Shalit : La Grande Illusion – Une analyse du discours

Par Gilad Atzmon

 

Voici de cela quelques jours, Noam Shalit (le « père de ») a fustigé le Hamas, au motif que celui-ci retiendrait son fils prisonnier sans raison. Miraculeusement, il a réussi le tour de force d’oublier que son fils Gilad était bel et bien un soldat combattant, qui servait en tant que gardien de mirador d’un camp de concentration, et qu’il avait été capturé dans un bunker blindé surplombant Gaza…

Le Père Shalit a ainsi enjoint au Hamas d’ « arrêter de nous prendre en otages des symboles de guerres du passé ». Il a également prétendu que le Hamas serait impliqué dans rien moins qu’une « résistance imaginaire ». Apparemment, ce sont là des déclarations vraiment gonflées [very bold statements, c’est le terme en français, que j’ai d’ailleurs employé spontanément, précédemment], de la part d’un père supposé être extrêmement préoccupé par le sort de son fils.

La saga de Gilad Shalit est, à n’en pas douter, un cas d’étude exemplaire de l’identité israélienne. En dépit du fait que Gilad Shalit est un soldat et qu’il a été directement impliqué dans les crimes de l’armée israélienne contre une population civile, les Israéliens et les lobbies juifs, dans le monde entier, persistent à le présenter comme une « victime innocente ». Le slogan massue de la campagne pour Shalit est celui-ci : « Gilad Shalit, un être humain, un JUIF ». Alors, je me demande s’il est vraiment un simple « être humain », comme le suggère ce slogan, ou bien s’il ne s’agirait pas, plutôt, d’un Elu, comme l’implique le prédicat « juif ». Et s’il n’est qu’un simple être humain, alors, pourquoi jugent-ils bon de rajouter ce « juif » ? Que peut-il donc bien y avoir, dans ce titre de « juif », qui puisse être dans l’intérêt de la campagne pour la libération de Shalit ?

Apparemment, le recours aux prédicats « être humain » et « juif », dans une telle proximité, est tout-à-fait informatif et significatif. Dans les discours juifs et « progressiste » post-holocaustiques, « être humain » est un synonyme d’« innocent » et « juif » est un succédané de « victime ». Par conséquent, le slogan de la campagne pour Shalit doit être compris ainsi : « LIBEREZ Gilad Shalit, la victime innocente » [!]

A ce stade, il est loisible de se demander comment un soldat combattant, servant de garde d’un camp de concentration, peut devenir ainsi une « victime innocente » ? Apparemment, dès lors qu’il s’agit du discours israélien, peu de chose suffit. En réalité, c’est simplement une question de rhétorique.

Il est notable qu’au sein de la société israélienne, très militarisée, comme on sait, le soldat est exalté, son sang est précieux, en comparaison de celui de citoyens juifs ordinaires. Les Israéliens adorent leurs soldats, et ils pleurent toute perte de leurs forces armées avec de spectaculaires lamentations. Etant donné que “Tsahal” est une armée populaire, l’amour des Israéliens pour leurs soldats peut être perçu simplement comme une autre manifestation de leur amour-propre intrinsèque. Les Israéliens, tout simplement, s’aiment eux-mêmes autant qu’ils haïssent leurs voisins [ce qui n’est pas peu dire, ndt]. En Israël, la mort en opération d’un combattant de “Tsahal” reçoit généralement bien plus d’attention que celle d’un civil ayant été exposé à ce que d’aucuns qualifient de « terrorisme ».

De même, en Israël, un prisonnier de guerre de “Tsahal” aura tendance à focaliser un maximum d’attention médiatique. Ron Arad, Ehud Goldwasser et Gilad Shalit sont des noms qui sont cités dans tous les foyers, en Israël, leurs noms et leurs visages sont familiers, pour tous les Israéliens, ainsi que d’autres, qui sont partis au conflit. Considérant qu’Israël est constamment en état de guerre, l’intérêt collectif outrancier pour ce militaire est plutôt énigmatique, sinon intriguant.

Dans le roman national israélien, le soldat est campé comme un être innocent, « pris » dans une guerre qu’il est condamné à mener, à son corps défendant. Le combattant israélien est un combattant qui « tire dans le tas, puis sanglote ». Dans le narratif historique et dans la mentalité bernée israéliens, les Israéliens « aspirent à la paix » et c’est, d’une certaine manière, toujours « les autres » qui apportent l’hostilité et la violence. Cette auto-intoxication sans détours est tellement imbue dans l’image que les Israéliens ont d’eux-mêmes que cela leur permet de déclencher et d’initier une guerre après l’autre, sans cesser un seul instant d’être totalement convaincus que c’est toujours les « Arabes » qui tenteraient de rejeter les Israéliens à la mer.

En ce sens, il faut voir dans la « guerre contre le terrorisme » israélienne une bataille contre la terreur, à l’intérieur des Israéliens. La bataille, constante, contre « les Arabes » est un biais qui permet de résoudre l’anxiété hébraïque auto-infligée que les Israéliens sont incapables de gérer, voire même de regarder en face. C’est précisément en ce sens que le fait de balancer des bombes au phosphore contre des femmes, des vieillards et des enfants, agit à l’instar d’une pilule collective de Valium : cela calme le mental israélien, cela apaise sa terreur intrinsèque. Tuer en masse, cela soigne l’état de terreur collective insulaire israélienne. Cela explique comment il se fait que 94 % de la population juive israélienne a soutenu le dernier génocide en date, à Gaza. Les conséquences sont dévastatrices : non seulement la majorité absolue des juifs israéliens disent NON au commandement « Tu aimeras ton voisin », mais ils disent, en réalité, OUI au crime, en plein jour.

Dans leur mentalité manipulée, les Israéliens sont poussés à des guerres « où ils n’ont pas le choix » [héb. ‘ein breira’, ndt], « à l’insu de leur plein gré » [l’ancien coureur cycliste amateur que je suis salue la gloire mondiale de Virenque], en dépit du fait qu’ils ne sont que de simples « victimes innocentes ». En réalité, cette aliénation, ou plutôt, cette dissonance cognitive, est au noyau même de l’existence israélienne anti-éthique. L’Israélien est immergé dans une notion auto-inculquée de totale innocence ; c’est en quelque sorte toujours l’Autre qui endosse la culpabilité et la faute [1]. Cette contradiction totale entre l’auto-perception israélienne, à savoir l’» innocence » et la pratique israélienne manifestée, à savoir une barbarie inouïe, peut être perçue comme une forme grave de détachement du réel, prêt à verser dans la psychose collective.

Le cas Shalit incarne très bien cette inadéquation. Sans cesse, les officiels israéliens et les lobbies juifs nous demandent de faire preuve de notre compassion à l’égard d’un soldat combattant qui servait de gardien de la plus grande prison de toute l’Histoire. Un Américain de droite, par exemple, aurait la décence de ne pas requérir notre empathie compassionnelle envers un marine US qui aurait été blessé durant son service en tant que tortionnaire à Guantanamo Bay. De même, rares sont ceux qui oseraient requérir notre empathie compatissante envers un fantassin allemand qui aurait joué un rôle similaire à celui de Gilad Shalit dans un camp de concentration, en Europe orientale, au début des années 1940. De plus, quelqu’un peut-il imaginer le genre de protestation juive que soulèverait une campagne imaginaire utilisant un slogan suprématiste du type : « Libérez Wolfgang Heim, un Etre humain, un Aryen ! » ?

Autant je comprends la grave préoccupation de Noam Shalit pour le sort de son fils, autant je ne peux que lui donner ce conseil, en espérant qu’il le prendra en considération : son fils Gilad n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler un ange innocent. Au minimum, à l’instar de tous les Israéliens, il fait partie intégrante du perpétuel péché israélien. Il était soldat dans une armée criminelle qui sert une cause criminelle et qui lance des guerres criminelles. Je suggère donc sincèrement à M. Noam Shalit d’envisager de modifier son discours. Il devrait laisser tomber son ton de prédicateur bien-pensant, et adopter, en lieu et place, soit la dignité, soit un appel désespéré à la merci du Hamas. Soit vous reconnaissez les exactions de votre fils et vous êtes fier de lui, en militant nationaliste juif que vous êtes, soit (mais pas les deux à la fois) vous sollicitez la clémence du Hamas. Si j’étais à sa place, je choisirais probablement la seconde option. Noam Shalit ferait bien mieux d’éliminer le mot « otage » de son dictionnaire. Ni lui ni son fils ne sont des otages du Hamas. S’ils sont otages de quelque chose, c’est d’un projet nationaliste juif qui est ne va pas tarder à attirer la pire des catastrophes sur le peuple juif. Ils sont tous deux prisonniers d’une guerre criminelle contre « ton prochain », à savoir la population civile palestinienne.

Étant donné les crimes contre l’humanité qu’Israël perpètre de manière réitérée, tout ce qui reste à faire à l’État juif, c’est produire un bourrage de crânes purement rhétorique qui, en effet, devient de plus en plus fallacieux et inopérant. Aussi n’ai-je pas été autrement surpris de découvrir que Noam Shalit n’est pas simplement un père en souci, c’est aussi un polémiste postmoderniste pénétré. « La résistance : contre quoi ? Contre qui ? », feint de s’interroger le père Shalit, tentant de passer par pertes et profits, sans autre forme de procès, la cause palestinienne. Vous, les gens du Hamas, vous êtes en train de nous prendre « en otages de symboles qui appartiennent, dans le meilleur des cas, aux guerres d’hier, au monde d’hier, qui a depuis lors changé au point d’en être méconnaissable ! »

M. Shalit, j’aimerais que vous nous disiez qu’est-ce qui, au juste, a « changé au point d’être méconnaissable » (si ce n’est le paysage de Gaza ?). S’il vous plaît : éclairez notre lanterne, car, tout ce que nous sommes en mesure de voir, c’est que vous-même, vous continuez à vivre sur une terre palestinienne volée, et que vous faites de l’appel biblique au pillage une réalité contemporaine dévastatrice. Ce que nous voyons, c’est que vos fils et vos filles continuent à être impliqués dans des pratiques génocidaires assassines, comme ils n’ont jamais cessé de l’être depuis soixante ans.

M. Shalit, permettez-moi de vous donner un conseil : réveillez vous, le plus tôt sera le mieux ! Il n’y a strictement rien de changé, en réalité, tout au moins, du côté israélien. Le seul changement que je sois en mesure d’apercevoir, c’est le fait roboratif que vous et votre peuple, vous ne remportez plus de victoire militaire. Certes, vous vous arrangez toujours pour tuer des enfants, des femmes et des vieillards ; certes, vous avez trouvé le moyen de lâcher des armes non-conventionnelles sur des civils habitant la région la plus densément habitée de notre planète, néanmoins, vous n’avez pas remporté la guerre. Vos campagnes militaires n’apportent strictement rien, si ce n’est la mort et le carnage. Vos agissements génocidaires meurtriers n’ont abouti à rien, si ce n’est à démasquer, d’une part, ce qu’a toujours été le projet national juif et, d’autre part, ce dont l’Israélien est capable [voilà la victoire du Hamas].

Votre puissance de dissuasion imaginaire fond comme neige au soleil tandis que j’écris ces mots, et les roquettes du Hamas continuent à pilonner le sud d’Israël. Reste que l’État juif s’est assuré d’une position éminente d’incarnation du mal.

Si un « changement au-delà du reconnaissable » peut être décelé, c’est bien le fait qu’après Gaza, nous savons tous qui vous êtes. Et dans quel camp vous vous situez !


Note :

[1] : Les Amalécites, l’Inquisition espagnole, les nazis, les Polonais, les communistes, les Arabes, le Hamas, le Vénézuela, l’Iran et, depuis peu, la Turquie [vive Erdogan !].

 

Source : Palestine Think Tank

Traduction : Marcel Charbonnier

http://ism-france.org/news/article.php?id

Caroline Fourée ne pourra jamais trouver un texte tel que celui-là dans la presse main stream c’est-à-dire dans la presse des journaputes. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, Gilad Atzmon. Qui aime bien, châtie bien. Voilà un texte parfaitement laïc qui devrait enthousiasmer Charlie Val et Caroline Fourée. Plus laïc, tu meurs.

● John J. Mearsheimer : L’Holocauste a été invoqué à tout bout de champ, afin de « justifier » l’occupation. DOC 2009-02-12-2

● Caroline Fourée mérite bien son nom.

● Voilà l’avantage du reverse linking : il vous permet d’examiner le résultat de requêtes que vous n’avez pas songé à effectuer. Un texte intéressant de quelqu’un qui a vraiment lu la Critique de la raison dialectique de Sartre. Si j’ai le temps je le commenterai.

 


Israël : au pays du cynisme candide
 (John J. Mearsheimer, Conservative American)

 

Les objectifs réels de l’Opération israélienne « Plomb Durci » à Gaza

John J. Mearsheimer : Une autre guerre, une autre défaite

21 janvier 2009

 

L’offensive contre Gaza a réussi à punir les Palestiniens. Mais certainement pas à apporter davantage de sécurité à Israël.

Les Israéliens et leurs soutiens américains vont clamer, n’en doutons pas, qu’Israël aurait retenu les leçons de sa guerre désastreuse au Liban en juillet 2006 et qu’il aurait mené une stratégie gagnante dans sa présente guerre contre le Hamas. Bien entendu, quand arrivera un cessez-le-feu, Israël proclamera sa victoire. N’en croyez pas un mot : Israël s’est follement lancé dans une nouvelle guerre qu’il n’est pas à la veille de remporter.

On dit de la campagne de Gaza qu’elle aurait deux buts : 1) mettre un terme aux tirs de roquettes et de mortiers des Palestiniens contre Israël, qui se poursuivent depuis le retrait israélien de Gaza en août 2005 ; 2) restaurer la force dissuasive d’Israël, dont on dit qu’elle aurait été entamée par le fiasco israélien au Liban, par le retrait israélien de Gaza et par l’incapacité israélienne à faire mettre un terme au programme nucléaire de l’Iran.

Mais tels n’étaient pas les objectifs réels de l’Opération « Plomb Durci ». Le but, en réalité, est lié à la vision israélienne de long-terme de la manière dont Israël entend vivre tout en ayant des millions de Palestiniens en son sein. Cela s’intègre dans un objectif stratégique plus large : la création d’un « Grand Israël ». Plus spécifiquement, les dirigeants d’Israël sont toujours déterminés à contrôler la totalité de qu’il est convenu de désigner par l’expression : « Palestine mandataire », laquelle inclut Gaza et la Cisjordanie. Les Palestiniens auraient une autonomie limitée dans une poignée d’enclaves séparées et économiquement indigentes, dont l’une est précisément la bande de Gaza. Israël contrôlerait toutes les frontières entourant ces bantoustans-timbres postes, tous les mouvements entre eux, l’air au-dessus d’eux, et l’eau, au-dessous…

La clé, pour la réalisation de cet objectif, consiste à infliger une telle horreur massive aux Palestiniens qu’ils en viennent à admettre le fait qu’ils sont un peuple vaincu et qu’Israël sera dans une très large mesure responsable du contrôle de leur avenir. Cette stratégie, qui fut énoncée pour la première fois de manière claire par Ze’ev Jabotinsky, dans les années 1920, et qui a très fortement influencé la politique d’Israël depuis sa création en 1948, est désignée, de manière pratique, par l’expression « Mur de Fer ».

Ce qui est en train de se passer à Gaza s’inscrit totalement dans cette stratégie.

Prenons, pour commencer, la décision prise en 2005 par Israël de se retirer de la bande de Gaza. La croyance commune, c’est qu’Israël était sérieux dans sa volonté de faire la paix avec les Palestiniens, et que ses dirigeants espéraient qu’un retrait de Gaza représenterait un pas majeur franchi sur la voie de la création d’un Etat palestinien viable.

D’après Thomas L. Friedman, du New York Times, Israël donnait aux Palestiniens une opportunité de « construire un mini-État décent, là-bas (à Gaza) – un Dubai-sur-Méditerranée », et que si les Palestiniens jouaient le jeu, cela « donnerait une tournure totalement différente au débat interne à Israël quant à la question de savoir si les Israéliens peuvent ou non confier la plus grande partie de la Cisjordanie aux Palestiniens ».

C’est une pure fiction : avant même l’arrivée du Hamas au pouvoir, les Israéliens avaient déjà l’intention de créer une prison à ciel ouvert pour les Palestiniens à Gaza et de leur infliger le maximum de souffrances jusqu’à ce qu’ils se plient aux desiderata israéliens. Dov Weisglass, principal conseil de Sharon, à l’époque, déclara avec une candeur totale que le désengagement de Gaza visait à stopper le processus de paix, et certainement pas à l’encourager. Il qualifia le désengagement israélien de « formol dont nous avons besoin afin qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens. » Mieux : il souligna que le retrait israélien « plaçait les Palestiniens sous une pression terrible. Cela les coince dans un coin où ils ont horreur de se retrouver. »

Arnon Soffer, un éminent démographe israélien, lui aussi conseiller de Sharon, précisa à quoi cette pression ressemblerait vraisemblablement. « Quand deux millions et demi de personnes vivront dans une bande de Gaza hermétiquement scellée, ça sera une catastrophe humaine. Ces gens deviendront encore plus des animaux qu’ils ne le sont aujourd’hui, avec l’aide du fondamentalisme islamiste fou. La pression, à la frontière, deviendra intenable. Il y aura une guerre terrifiante. Aussi, si nous voulons rester en vie, nous serons amenés à tuer, à tuer et à tuer. Tous les jours. Chaque jour que le bon Dieu fera. »

En janvier 2006, cinq mois après que les Israéliens aient exfiltré leurs colons de la bande de Gaza, le Hamas remporta une victoire décisive sur le Fatah, lors des élections législatives palestiniennes. Cela allait représenter une gêne majeure pour la stratégie israélienne, parce que le Hamas a été élu démocratiquement, parce qu’il est bien organisé, et intègre, contrairement au Fatah hyper-corrompu, et surtout parce qu’il n’est pas à la veille de reconnaître l’existence d’Israël. Israël répliqua en renforçant la pression économique sur les Palestiniens, mais cela ne marcha pas. De fait, la situation prit un autre tournant, vers le pire, en mars 2007, lorsque le Fatah et le Hamas se mirent d’accord sur la constitution d’un gouvernement d’unité nationale. Le statut et la puissance politique du Hamas se renforçaient, et la stratégie du « diviser pour régner » d’Israël était en train de tomber en quenouille.

Comme s’il s’ingéniait à faire empirer les choses (pour Israël), le gouvernement palestinien d’union nationale commença à proposer un cessez-le-feu de long-terme. Les Palestiniens mettraient un terme à toutes les attaques par missile contre Israël à la condition que les Israéliens cessent d’arrêter et d’assassiner des Palestiniens et relâchent leur garrot économique, en ouvrant les points de passage vers la bande de Gaza.

Les Israéliens rejetèrent cette offre et, avec le traditionnel soutien américain, ils s’employèrent à fomenter une guerre civile entre le Fatah et le Hamas, afin de dévaster le gouvernement d’union nationale et de porter le seul Fatah au pouvoir. Ce plan fit boomerang lorsque le Hamas chassa le Fatah de Gaza. Le Hamas se retrouva donc au pouvoir à Gaza, tandis que le Fatah, à tout le moins beaucoup plus « souple » [devant les sionistes] conservait son contrôle sur la seule Cisjordanie. Israël décida alors de resserrer les boulons du blocus de la bande de Gaza, causant encore plus de souffrances et de difficultés chez les Palestiniens vivant dans ce territoire.

Le Hamas répondit en poursuivant ses tirs de roquettes et d’obus de mortier sur le territoire israélien, tout en soulignant qu’il continuait à rechercher un cessez-le-feu de long-terme, peut-être pour une durée de dix ans, voire davantage. Ce n’était pas là geste de noblesse de la part des gens du Hamas : non, ils recherchaient un cessez-le-feu parce que l’équilibre des puissances était totalement du côté israélien. Les Israéliens n’avaient aucun intérêt à un cessez-le-feu, et ils se contentèrent d’intensifier la pression économique contre Gaza. Mais, à la fin du printemps 2008, les pressions venues des Israéliens vivant sous le feu des attaques à la roquette amenèrent le gouvernement israélien à convenir d’un cessez-le-feu d’une durée de six mois, à partir du 19 juin. Cet accord, qui prit fin, formellement, le 19 décembre 2008, précéda immédiatement la guerre actuelle, qui commença le 27 du même mois.

La position officielle israélienne accuse le Hamas d’avoir sapé le cessez-le-feu. Cette opinion a été largement adoptée aux Etats-Unis, mais elle est fallacieuse. Les dirigeants israéliens abhorraient ce cessez-le-feu depuis le départ, et le ministre de la Défense Ehud Barak avait donné à l’armée israélienne l’instruction de commencer à se préparer pour la guerre à laquelle nous assistons aujourd’hui au moment même où le cessez-le-feu était en train d’être négocié, soit en juin 2008. De plus, Dan Gillerman, ancien ambassadeur d’Israël à l’Onu, fait savoir que Jérusalem a commencé à préparer la campagne de propagande visant à vendre la guerre actuelle des mois avant que celle-ci n’ait éclaté. De son côté, le Hamas a réduit drastiquement le nombre de ses attaques par missiles durant les cinq premiers mois du cessez-le-feu. Au total, deux roquettes ont été tirées sur Israël durant les mois de septembre et octobre, dont aucune par le Hamas.

Durant la même période, comment Israël s’est-il comporté ? Il a continué à arrêter et à assassiner des Palestiniens en Cisjordanie, et il a poursuivi son blocus mortel, qui était en train d’étrangler Gaza à petit feu. Puis, le 4 novembre, le jour-même où les Américains élisaient leur nouveau président, Israël détruisit un tunnel conduisant de l’Egypte à la bande de Gaza, tuant six Palestiniens : ce fut la première violation majeure du cessez-le-feu, et les Palestiniens – qui « avaient veillé à maintenir le cessez-le-feu », selon l’Intelligence and Terrorism Information Center d’Israël – a répliqué en reprenant ses tirs de roquettes. Le calme qui avait prévalu depuis le mois de juin prit fin, et Israël durcit encore le blocus et ses attaques à l’intérieur de la bande de Gaza, tandis que les Palestiniens lançaient davantage de roquettes sur Israël. Il convient de noter qu’aucun Israélien n’a été tué par des missiles palestiniens entre le 4 novembre et le lancement de la guerre par Israël, le 27 décembre.

Tandis que montait la violence, le Hamas fit savoir clairement qu’il n’avait pas l’intention de prolonger le cessez-le-feu au-delà du 19 décembre, ce qui n’a rien d’étonnant, dès lors qu’il n’avait pas fonctionné comme prévu. Toutefois, à la mi-décembre, le Hamas informa Israël qu’il était encore disposé à négocier un cessez-le-feu de longue durée, pour peu que celui-ci comportât la fin des arrestations et des assassinats, ainsi que la levée du blocus. Mais les Israéliens, ayant mis à profit le cessez-le-feu pour préparer la guerre contre le Hamas, rejeta cette ouverture. Le bombardement de Gaza commença huit jours après la fin formelle du cessez-le-feu failli.

Si Israël avait vraiment voulu arrêter les attaques par missiles à partir de Gaza, il aurait pu le faire en arrangeant un cessez-le-feu de longue durée avec le Hamas. Et si Israël avait été authentiquement intéressé à la création d’un Etat palestinien viable, il aurait pu travailler avec le gouvernement [palestinien] d’union nationale afin de mettre en œuvre un cessez-le-feu significatif et en changeant la manière de penser du Hamas en matière de « solution à deux Etats ». Mais Israël a un tout autre projet : il est déterminé à utiliser la stratégie du Mur de Fer afin d’amener les Palestiniens de Gaza à accepter leur sort de sujets impuissants d’un Grand Israël.

Cette politique brutale est clairement reflétée dans la façon dont Israël a mené sa guerre à Gaza. Israël et ses séides clament que « Tsahal » fait le maximum pour éviter des victimes civiles, prenant, dans certains cas, d’énormes risques de mettre des soldats israéliens en danger. Balivernes ! Une raison de douter de ces allégations est le fait qu’Israël refuse l’entrée de journalistes dans la zone de guerre : il ne veut pas que le monde voie ce que ses soldats et ses bombes sont en train de faire dans la bande de Gaza. Au même moment, Israël lançait une campagne massive de propagande, dans l’espoir de couvrir par des bobards « positifs » les récits d’horreur qui commençaient à filtrer.

Toutefois, la meilleure preuve qu’Israël cherche délibérément à punir l’ensemble de la population civile de Gaza, c’est la mort et la destruction que « Tsahal » a infligé à cette petite parcelle de terrain densément urbanisée. Israël a tué plus de mille Palestiniens, il en a blessés plus de quatre mille. Plus de la moitié des tués sont des civils, et beaucoup parmi eux sont des enfants. La première salve israélienne, le 27 décembre, a été lancée exactement à l’heure où les enfants sortaient de l’école, et une des premières cibles d’Israël, ce jour-là, fut un important groupe de cadets tout frais émoulus de l’école de police, que l’on peut difficilement qualifier de terroristes. Dans ce qu’Ehud Barak a qualifié de « guerre totale contre le Hamas », Israël a visé une université, des écoles, des mosquées, des maisons, des immeubles d’habitation, des bureaux gouvernementaux, et même des ambulances. Un ancien officier israélien, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a expliqué la logique présidant à la volonté israélienne de cibler toute la population : « Le Hamas a de multiples manifestations, et nous nous efforçons d’en frapper tout l’éventail, car tout se tient, et chacune des facettes du Hamas soutient le terrorisme contre Israël. »

Autrement dit : tout le monde est un terroriste, et tout est une cible légitime.

Les Israéliens ont tendance à être brutaux et, à l’occasion, ils disent ce qu’ils sont vraiment en train de faire. Après que « Tsahal » eut assassiné quarante civils palestiniens réfugiés dans une école de l’ONU, le 6 janvier, le quotidien israélien Ha’aretz écrivait que « des officiers supérieurs reconnaissent que l’armée a utilisé une puissance de feu énorme ». Un officier a expliqué que : « pour nous, être prudent, cela signifie être agressifs. Dès l’instant où nous sommes entrés dans Gaza, nous nous sommes comportés comme si nous étions en guerre. Cela crée des dégâts énormes, sur le terrain. Ce que j’espère vivement, c’est que ceux qui ont fui la zone de la Ville de Gaza dans laquelle nous sommes en train d’opérer DÉCRIRONT BIEN L’HORREUR » [c’est moi qui souligne, ndt].

Certes, l’on peut accepter qu’Israël soit en train de mener une « guerre cruelle et totale contre un million et demi de civils palestiniens », comme l’a écrit Ha’aretz dans un de ses éditoriaux, mais dire que cela, en fin de compte, lui permettra d’atteindre ses buts de guerre et que le reste du monde s’empressera d’oublier les horreurs infligées à la population de Gaza relève de la plus pure auto-intoxication. Primo, Israël ne réussira pas à arrêter les tirs de roquettes très longtemps tant qu’il n’acceptera pas d’ouvrir les frontières de la bande de Gaza et tant qu’il ne cessera pas d’arrêter et de tuer des Palestiniens. Les Israéliens parlent beaucoup de l’arrêt des approvisionnements de la bande de Gaza en roquettes et en obus de mortiers, mais les armes continueront à y parvenir, par des tunnels secrets et par des esquifs capables de se faufiler à travers le blocus naval israélien. Par ailleurs, il sera impossible de contrôler toutes les marchandises qui seront envoyées à Gaza via les canaux d’approvisionnement légitimes.

Israël pourrait [aussi] essayer de conquérir toute la bande de Gaza et de la contrôler totalement. Cela arrêterait probablement les attaques par roquettes, si Israël déployait dans la bande de Gaza suffisamment d’hommes et de matériel. Mais dans ce cas, l’armée israélienne serait engluée dans une occupation coûteuse dirigée contre une population profondément hostile. En fin de compte, les Israéliens seraient contraints à partir, et les tirs de roquettes reprendraient de plus belle. Et si Israël échoue à mettre un terme aux tirs de roquettes et à en empêcher la reprise, comme cela sera vraisemblablement le cas, sa capacité de dissuasion sera diminuée, et non augmentée.

Mais, surtout, il y a fort peu de raisons de penser que les Israéliens soient susceptibles d’amener le Hamas à résipiscence, et d’obtenir que les Palestiniens acceptent de vivre tranquillement dans une poignée de bantoustans à l’intérieur du Grand Israël. Israël humilie, torture et assassine des Palestiniens dans les territoires occupés, sans discontinuer, depuis 1967, et il n’est pas à la veille de les dompter. De fait, la réaction du Hamas à la brutalité israélienne semble donner foi à cette observation de Nietzsche, selon laquelle ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.

Mais, même à imaginer que l’inattendu se produise et que les Palestiniens cèdent, Israël serait tout de même perdant, car il deviendra très rapidement un pays d’apartheid. Comme l’a dit récemment le Premier ministre israélien Ehud Olmert, Israël sera confronté à un « conflit de type sud-africain » si les Palestiniens n’obtiennent pas leur propre Etat viable. « Dès lors que cela se produirait », a-t-il argué, « l’Etat d’Israël serait condamné ». Pourtant, Olmert n’a strictement rien fait pour arrêter l’expansion des colonies et pour créer un Etat palestinien viable. Bien au contraire, il s’est toujours fondé sur la stratégie du Mur de Fer, face aux Palestiniens.

Il y a tout aussi peu de chances que les gens, dans le monde entier, qui suivent les développements du conflit israélo-palestinien, oublient de sitôt la punition horrible qu’Israël est en train de perpétrer à Gaza. La destruction est tout simplement bien trop écrasante pour qu’on ne la voie pas, et beaucoup trop nombreux sont ceux – en particulier dans le monde arabe et dans le monde musulman – qui se préoccupent du sort des Palestiniens. De plus, le discours autour de ce conflit de vieille date a connu un changement copernicien, en Occident, ces dernières années, et nombreux sont ceux, parmi nous, qui étaient en totale sympathie avec Israël [c’est mon cas, je le confesse, quoique le terme « totale sympathie » soit excessif, mais sympathie, certainement] et qui comprennent, aujourd’hui, que les Israéliens sont les bourreaux et les Palestiniens, les victimes. Ce qui est en train de se passer à Gaza ne fera qu’accélérer ce changement dans la perception du conflit, et laissera une tache sombre indélébile sur la réputation d’Israël.

Au final, quoi qu’il se produise sur le champ de bataille, Israël ne saurait remporter sa guerre à Gaza. En réalité, Israël est en train de poursuivre une stratégie – avec une aide énorme de ses prétendus amis de la Diaspora – qui met gravement en danger son futur à long-terme.

 

John J. Mearsheimer, The American Conservative, Numéro du 26 janvier 2009

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John J. Mearsheimer est professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago. Il est coauteur de l’ouvrage : « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » (publié aux Editions de la Découverte)

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier.

Texte original en anglais : http://www.amconmag.com/article

● Vous avez dit antisémite ? « Si, dans le temps, les antisémites étaient les gens qui n’aimaient pas les juifs, aujourd’hui, il s’agit de ceux que les juifs haïssent. » (Atzmon) Elle est bien bonne !

● Atzmon : « Je suis totalement opposé à toute forme de politique raciste, et c’est la raison pour laquelle je méprise toute forme de politique juive, qu’elle soit de gauche, de droite ou du milieu. J’en ai ras-le-bol de toutes ces organisations « exclusivement juives ». Qu’il s’agisse des « Juifs pour un seul État », ou des « Juifs pour la paix ». Je suis contre ça, parce que ça ne vise qu’à promouvoir les intérêts tribaux juifs, et non pas l’humanité, ni la fraternité. L’expérience politique juive est, peu ou prou, toujours racialement orientée, et chauvine jusqu’à la moelle. » DOC 2009-02-12-3

● « on ne peut rien reprocher à la résistance arabe face à une adversité écrasante » (Ghandi)

● Pas besoin d’être arabe pour considérer qu’un État juif, ce n’est pas une bonne idée. Ofra Yeshua-Lyth Hagada Hasmalit, 14 janvier 2009. DOC 2009-02-12-4

 

Humour juif ou démence ? →  

 

« À 8h, nous bombardons tous les centres commerciaux, à midi, nous bombardons toutes les stations services, à 14 h, nous bombardons toutes les banques » de Gaza et de Cisjordanie, proposait [Lieberman] en mars 2002 ; en juillet 2003, il suggérait de noyer les prisonniers politiques palestiniens dans la Mer morte et d’exécuter les députés arabes à la Knesset en contact avec le Hamas ou ayant commémoré l’expulsion de 1948 en mai 2006.

(…)

« Je suis tout à fait favorable à la démocratie mais lorsqu’il y a contradiction entre les valeurs démocratiques et les valeurs juives, les valeurs juives et sionistes sont prépondérantes » (entretien au journal HaZofeh, septembre 2006).

 


Une justification morale fragile

 

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Une justification morale fragile

 

Dans le discours qu’il prononça lors de la conférence annuelle de l’AIPAC en mai 2004, George W. Bush invoqua une série de considérations d’ordre moral pour justifier le soutien américain à Israël. Le président commença par applaudir les efforts de l’AIPAC visant à « renforcer les liens qui unissent nos nations — les valeurs que nous partageons, notre engagement à défendre la liberté ». Puis il a rappelé que les deux pays « ont beaucoup en commun. Nous sommes [...] issus du combat et du sacrifice. Nous avons été créés par des immigrants fuyant les persécutions religieuses dont ils étaient victimes dans d’autres pays. Nous avons créé des démocraties fortes, fondées sur l’autorité de la loi et l’économie de marché. Et nos deux pays sont enracinés dans certaines croyances fondamentales : Dieu veille sur les affaires des hommes, et respecte la vie humaine. Ces liens ont tout naturellement fait de nous des alliés, et ces liens ne seront jamais rompus ».

Mais Bush souligna une différence importante entre les deux pays. Alors que les États-Unis ont vécu en relative sécurité grâce à leur situation géographique, « Israël a dû faire face à une situation différente, celle d’un petit pays confronté à un environnement hostile. Le peuple israélien a toujours eu des ennemis à ses portes et des terroristes tout proches. Mais, inlassablement, Israël s’est défendu, avec talent et héroïsme. Et, en raison du courage de son peuple, Israël mérite le respect du peuple américain ».

Ces propos montrent dans quelle mesure le soutien américain à Israël ne repose pas que sur des motifs stratégiques, mais souvent sur des considérations essentiellement morales. Ce raisonnement moral repose sur plusieurs arguments bien distincts, et les sympathisants d’Israël ont souvent recours à l’un ou plusieurs d’entre eux pour justifier cette « relation privilégiée ». Israël mériterait ainsi le soutien généreux et quasi inconditionnel des Américains car : [1] c’est un pays faible entouré d’ennemis qui souhaitent sa destruction ; [2] c’est une démocratie ; [3] le peuple juif a énormément souffert par le passé ; [4] d’un point de vue moral, Israël s’est mieux comporté que ses adversaires, notamment les Palestiniens ; [5] ces derniers ont rejeté l’offre de paix généreuse d’Israël à Camp David en juillet 2000 et ont choisi la violence ; [6] d’après la Bible, la création d’Israël est la volonté de Dieu. Pris ensemble, ces arguments soutiennent la thèse plus globale selon laquelle Israël est le seul pays du Moyen-Orient à partager les valeurs américaines et à bénéficier ainsi d’un large soutien parmi le peuple américain.

Mais, à y regarder de plus près, ce raisonnement moral est contestable. Certes, l’existence d’Israël repose sur de solides bases morales qui, heureusement, ne sont pas remises en cause aujourd’hui. Mais, objectivement, l’attitude d’Israël aujourd’hui comme hier ne peut justifier ni le privilège accordé à l’État hébreu par rapport aux Palestiniens, ni une politique contraire aux intérêts américains.

Ce raisonnement repose essentiellement sur la vision particulière qu’ont de nombreux Américains (Juifs et non-Juifs) de l’histoire d’Israël. Dans cette histoire, les Juifs du Moyen-Orient sont des victimes de longue date, tout comme ils l’étaient en Europe. « Le Juif, nous dit Élie Wiesel, n’a jamais été un bourreau ; il est presque toujours la victime. » Les persécuteurs sont les Arabes, et en particulier les Palestiniens, qui partagent bien des ressemblances avec les antisémites qui ont persécuté les juifs en Europe. Cette vision trouve une illustration frappante dans le fameux roman de Leon Uris, Exodus (1958), qui décrit les juifs comme des victimes et des héros et les Palestiniens comme des brutes et des lâches. Ce livre, qui s’est vendu à vingt millions d’exemplaires entre 1958 et 1980, est ensuite devenu un film (1960) qui a remporté un grand succès aux États-Unis. Des universitaires ont pu démontrer qu’Exodus a eu une influence durable sur les représentations populaires américaines du conflit israélo-palestinien.

Cette vision de la création d’Israël et de l’attitude d’Israël à l’égard des Palestiniens et de ses voisins arabes s’appuie sur une série de mythes que les universitaires s’emploient à démonter depuis plus de vingt ans. S’il n’y a aucun doute que les juifs furent des victimes de l’antisémitisme en Europe, il est aussi avéré qu’ils furent souvent des persécuteurs au Moyen-Orient, et que leurs principales victimes furent et sont encore les Palestiniens. Ce qui était, par ailleurs, assez inévitable : après tout, comment des Juifs européens arrivant en Palestine pouvaient-ils créer leur propre État sans s’attaquer à la population arabe qui vivait déjà sur ces terres ? Tout comme les Européens qui ont créé les États-Unis et le Canada ne purent agir sans commettre de graves crimes à l’encontre des peuples indigènes, il était quasiment impossible aux sionistes de fonder leur État sans commettre des crimes similaires, et sans que les Palestiniens tentent de résister. Malheureusement, cette « histoire », comme on l’appelle en Israël, n’a guère d’audience aux États-Unis [et en France, elle en a de l’audience cette « histoire », notamment à l’Élysée ?], ce qui explique pourquoi l’argument moral a conservé tout son poids aux yeux de beaucoup d’Américains

Quant à l’attitude plus récente d’Israël, c’est une autre histoire. Grâce à Internet [merci Arpanet, merci le Département de l’Attaque]  et aux chaînes d’informations en continu, beaucoup d’Américains sont témoins du traitement brutal infligé aux Palestiniens dans les territoires occupés, ils ont également pu mesurer les conséquences des actions d’Israël lors de la guerre du Liban en 2006, au cours de laquelle Tsahal s’en est prise à des civils et a largué plusieurs millions de sous-munitions sur les villes et villages du Sud-Liban.

Bien que ces opérations aient terni la réputation d’Israël aux États-Unis, ses sympathisants ne se démontent pas et continuent d’invoquer la morale pour justifier la « relation privilégiée ». Or, la politique américaine actuelle dans la région est en contradiction avec les valeurs américaines fondamentales, et si les États-Unis devaient choisir leur camp sur la base de strictes considérations morales, alors ils devraient soutenir les Palestiniens. Après tout, Israël est un pays prospère, qui possède l’armée la plus puissante du Moyen-Orient, Aucun État ne prendrait aujourd’hui le risque de lui déclarer la guerre. Israë1 rencontre certes de graves problèmes de terrorisme, mais ils viennent principalement de la colonisation des territoires occupés. À l’inverse, les Palestiniens sont sans patrie, misérables, et confrontés à un avenir incertain,. Même en mettant dans la balance les torts des Palestiniens, qui des deux mérite vraiment a compassion des États-Unis ?

Pour aller au fond de ce problème, il faut examiner dans le détail chacun des arguments qui structurent ce raisonnement moral. Nous nous concentrerons principalement sur l’attitude d’Israël, et nous n’essaierons pas de la comparer à celle d’autres États de la région ou d’ailleurs. Nous nous focalisons sur l’attitude d’Israël non parce que nous sommes hostiles à l’État hébreu ; ou parce que nous pensons que son comportement mérite particulièrement d’être critiqué [pourtant il doit l’être puisque l’État juif est un État raciste, ce qui est rare aujourd’hui]. Au contraire, nous reconnaissons que presque tous les États ont commis de graves crimes à un moment de leur histoire, et nous avons conscience que la création d’un État est une entreprise souvent violente. Nous avons également à l’esprit que certains des voisins arabes d’Israël ont parfois agi avec une grande brutalité. Nous nous concentrons sur les actions d’Israël parce que les États-Unis lui fournissent une aide matérielle et diplomatique considérablement supérieure à celle qu’ils octroient aux autres États, et qu’ils agissent de la sorte au détriment de leurs propres intérêts. Notre objectif est de déterminer si Israël mérite effectivement ce traitement de faveur parce qu’il fait preuve d’un comportement exceptionnellement vertueux, comme beaucoup de ses sympathisants l’affirment. Israël se conduit-il vraiment mieux que d’autres États ? L’histoire montre que ce n’est pas le cas. (…)

 [Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, Mearsheimer et Walt, La découverte]

Dans ce chapitre, on voit parfaitement la propagande de l’État juif et de ses supporters à l’œuvre. Or, en Palestine, les assaillants sont les Juifs et les assaillis les Palestiniens ; les persécuteurs sont les Juifs et les persécutés les Palestiniens, depuis presque cent ans. Il n’y a pas à tortiller du cul pour chier droit.

 

Le site de Silvia Cattori →  

 

Sionisme : le racisme institutionnel de l’État juif (Jean Bricmont) →  

 

(…) Celui-ci provient en réalité des principes sur lesquels Israël est fondé, à savoir qu’il est légitime pour certaines personnes, en vertu d’une propriété acquise à la naissance (être « juif ») d’occuper la terre d’autres personnes auxquelles les hasards de la naissance n’ont pas conféré cette propriété. Que l’on invoque la Bible ou l’holocauste comme justification plus directe de cette occupation ne change rien à son caractère intrinsèquement raciste, c’est-à-dire fondé en fin de compte sur une distinction importante faite entre les êtres humains et liée uniquement à leur naissance.

Cet aspect raciste est évidemment présent à l’esprit des victimes et de tous ceux qui s’identifient à eux-surtout les populations du monde arabo-musulman et une partie du tiers-monde, pour qui le projet sioniste rappelle douloureusement des expériences antérieures du colonialisme européen, mais il n’est pratiquement jamais intégré au débat en Occident. Il faut souligner qu’il s’agit ici d’un racisme institutionnel, c’est-à-dire lié aux structures d’un État, ce qui est très différent du racisme « ordinaire », celui, malheureusement fort répandu, mais souvent passif, qui existe dans l’esprit de beaucoup d’individus. Et c’est le racisme d’État qui est en général considéré comme étant « d’extrême droite », « incompatible avec nos valeurs », « contraire à la modernité et à l’esprit des Lumières ». C’est ce racisme qui menait à la condamnation générale de l’Apartheid en Afrique du Sud et de son idéologie. Mais ce n’est pas le cas pour le sionisme, qui est pourtant l’idéologie qui légitime ce racisme institutionnel. Malheureusement, c’est souvent la gauche occidentale qui, tout en étant la plus prompte à dénoncer en général le racisme d’État, est la plus portée à faire une exception pour « l’État juif ».

(…) Toutes ces différences de traitement reposent en fin de compte sur l’idée que l’entreprise initiale de colonisation était légitime, ou qu’elle appartient au passé et qu’il n’est pas souhaitable d’en reparler ; mais les deux attitudes reviennent à nier l’humanité pleine et entière des victimes, ce qui nous ramène à la question du racisme. Car imaginons quelle serait la réaction européenne si l’État d’Israël avait été créé, mettons, dans une partie des Pays-Bas ou de la Côte d’Azur, en en faisant fuir une fraction importante des habitants.

Ces deux poids deux mesures se retrouvent à tous les niveaux dans le discours dominant, par exemple lorsqu’on répète qu’il ne « faut pas importer le conflit » en France, comme si le fait que presque toute la classe politique française accepte de se faire sermonner, lors du dîner annuel du CRIF, sur son attitude supposée pro arabe, ne constituait pas déjà une « importation du conflit », mais unilatérale, en faveur d’Israël.

Le discours qui stigmatise l’extrême droite souffre également de ce deux poids deux mesures ; en général, ce discours vise l’extrême droite française traditionnelle, dans ses différentes variantes, ou les islamistes, mais jamais le sionisme. En fait, une bonne partie de la gauche politique et intellectuelle adopte, sur la question de la Palestine, une position implicitement raciste qui serait considérée comme d’extrême droite si elle avait concerné l’Afrique du Sud à l’époque de l’Apartheid.

(…) Pour ce qui est de l’antisémitisme, il ne faut pas oublier que la politique israélienne se fait au nom d’un État qui se dit juif, et qu’elle est fortement soutenue par des organisations qui disent représenter les juifs (à tort ou à raison). Comment espérer éviter, dans ce climat, que beaucoup de gens ne deviennent anti-juifs ? C’est en demander un peu trop à la psychologie humaine. Pendant la guerre, la plupart des habitants des pays occupés étaient anti-allemands (contre les « Boches »), pas seulement antinazis. Pendant la guerre du Vietnam, les opposants étaient souvent anti-américains pas seulement opposés à la politique US (et c’est encore la même chose maintenant par rapport à leur politique au Moyen-Orient). Il est absurde d’espérer que les gens se fassent la guerre tout en ne se haïssant pas, en respectant les droits de l’homme, et en étant de bons antiracistes. Et comme le conflit est importé, depuis longtemps, dans le discours médiatique et l’action politique, il y a bien ici une guerre idéologique dont les effets prévisibles sont exactement ceux que l’on déplore.

On ne peut pas non plus demander aux opposants à Israël de faire la distinction entre juifs et sionistes alors que le discours dominant ne le fait presque jamais (du moins quand cette identification permet de présenter Israël comme un pays éternellement « victime » ou « paria »).

Résumé : L’État juif est un État raciste. Le soutenir, c’est soutenir le racisme. Ne pas le condamner, c’est ne pas condamner le racisme. Où sont les véritables racistes, s’il vous plaît ? Où sont les véritables négationnistes, s’il vous plaît ? DOC 2009-02-12-5

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution recommandant la création d’un État juif en Palestine. L’Assemblée générale a demandé aux habitants de ce pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’application de cette résolution [alors que plusieurs centaines de ces habitants venaient d’être assassinés et des milliers d’autres expulsés dans les mois qui précédèrent le 15 mai 1948, date de cette déclaration]. Cette reconnaissance par les Nations unies du droit du peuple juif à établir son État indépendant est irrévocable.

C’est là le droit naturel du peuple juif de mener, comme le font toutes les autres nations, une existence indépendante dans son État souverain.

En conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la communauté juive de Palestine et le Mouvement sioniste mondial, sommes réunis en assemblée solennelle aujourd’hui, jour de la cessation du mandat britannique en Palestine, en vertu du droit naturel et historique du peuple juif et conformément à la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies.

Nous proclamons la création de l’État juif en Palestine qui portera le nom d’Etat d’Israël.

 Une autre version édulcorée : cachez ce mot de Palestine, que je ne saurais voir. Étonnant, nan ? Alors, pays des Philistins ou pays d’Israël ? Ça change tout, n’est-ce pas. Cf. déclaration de Begin.

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies adopta une résolution prévoyant la création d’un État juif indépendant dans le pays d’Israël [c’est à dire en Palestine] et invita les habitants du pays à prendre les mesures nécessaires pour appliquer ce plan. La reconnaissance par les Nations unies du droit du peuple juif à établir son État indépendant ne saurait être révoquée.

C’est de plus, le droit naturel du peuple juif d’être une nation comme les autres nations [ce qu’elle n’est pas puisque fondée en tant qu’État juif] et de devenir maître de son destin dans son propre État souverain.

EN CONSEQUENCE, NOUS, MEMBRES DU CONSEIL NATIONAL REPRESENTANT LE PEUPLE JUIF DU PAYS D’ISRAËL ET LE MOUVEMENT SIONISTE MONDIAL, REUNIS AUJOURD’HUI, JOUR DE L’EXPIRATION DU MANDAT BRITANNIQUE, EN ASSEMBLEE SOLENNELLE, ET EN VERTU DES DROITS NATURELS ET HISTORIQUES DU PEUPLE JUIF, AINSI QUE DE LA RESOLUTION DE L’ASSEMBLÉE GENERALE DES NATIONS UNIES, PROCLAMONS LA FONDATION DE L’ÉTAT JUIF DANS LE PAYS D’ISRAËL [c’est à dire en Palestine], QUI PORTERA LE NOM D’ÉTAT D’ISRAËL

La question de la nature du sionisme est ainsi réglée : le sionisme est un mouvement qui avait et qui a toujours pour but d’établir un État raciste. Son comportement n’a donc rien de mystérieux. Il est le comportement de ce genre d’État, dont un récemment, célèbre et funeste.

Et aussi : les fusée artisanales du Hamas sont des fusées de détresse. Exactement.

 

 

Pourquoi dans un monde si beau… →  

 

Un terrorisme d’État pire qu’un 11 Septembre. Daniel (VANHOVE) →  

 

Si les dirigeants européens avaient le courage et l’honnêteté de regarder la réalité en face, l’évidence d’avoir un langage et un comportement clairs leur apparaîtrait d’emblée comme les meilleurs garants de la pérennité même de nos démocraties, et leur indiquerait d’arrêter toute compromission avec les criminels, quels qu’ils soient. C’est ce double langage de ceux-là mêmes qui martèlent tout faire pour éviter d’importer le conflit chez nous, qui y participe. Et autorise aujourd’hui les responsables israéliens à déclarer le plus naturellement du monde que la prochaine réaction de l’armée « sera disproportionnée » alors même que le décompte des victimes précédentes n’est pas encore achevé ! Encore et toujours, ce sont bien nos comportements politiques ambigus qui sont coresponsables du drame palestinien.

L’Europe est une grosse salope pleine de gros salauds.

 

 

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

                                                                                                                                                                                                                                                                   


Ça le fait rire

* Rationnel, n’est-ce pas ? Les boucheries européennes furent rationnelles. Et c’est bien connu, les Bougnoules, c’est irrationnel. Quoi de plus irrationnel que de résister pendant cent ans à un envahisseur. Et la guerre menée par le Hamas est de religion, évidemment. En fait, c’est une guerre nationaliste dont l’arme est la religion. Les musulmans ne craignent que Dieu, ce qui signifie qu’ils ne craignent nullement les Forces d’attaque israéliennes comme ils le prouvent depuis soixante ans.

** Encore heureux. Qu’est-ce que ça serait sinon ? 10.000 morts, 100.000 morts, 500.000 morts ?

*** « monceau de ruines » ! N’y aurait-t-il pas aussi quelques cadavres ? peut-être même un monceau ? Allez savoir ! Simple oubli, je suppose, dû à l’enthousiasme guerrier et vertueux de la juste cause : « l’organisation islamiste a été châtiée ». Righteous victim.

* C’est pourtant très simple : la défaite, ce serait l’accomplissement du projet sioniste séculaire : éradication des Bougnoules en Palestine et établissement d’un État juif sur toute la Palestine anglaise. (Ça, établir un État juif, ce n’est pas religieux, ce n’est pas une logique de guerre de religion Cf. Le djihad du rabbin Avichaï Rontzki. Tartuffe.) Vous noterez au passage : « ils ne sont pas sortis de leur trou ». Voilà un grand boula matari. J’ai entendu parler de combats qui faisaient rage au centre de Gaza. Contre qui se battait donc la soldatesque coloniale. Elle a fait demi tour. Elle est moins brave quand il ne s’agit plus d’assassiner des civils, principalement des femmes et des enfants, mais de faire face au féroces combattants du Hamas. Demi tour pour la raison de ♫ Pas de pertes, pas de pertes… surtout pas de pertes dans les rangs de la vaillante armée avaient recommandé ses chefs. Allo maman bobo ! Attaque par air, terre et mer de la prison de Gaza mais surtout, pas de pertes.

Enfin, si victoire il y a, ce n’est pas seulement celle du Hamas, mais celle des Palestiniens qui l’ont élu et qui ont payé un max pour cela : le monde entier sait désormais ce qu’est le sionisme, ce que veut le sionisme, ce que fait le sionisme [le sionisme avait pour but d’établir un État raciste]. Moi-même, avant la surprenante victoire de l’infanterie chiite du Hezbollah en 2006, je l’ignorais. C’en est bien fini de la propagande de « la pureté des armes ». Désormais le monde entier sait qu’a lieu en fait « la pureté des armes mon cul ».

Les chefs de l’armée juive de Palestine déclarent cyniquement qu’ils ont voulu faire croire aux Palestiniens qu’ils étaient devenus fous. Or fous, ils le sont, fous de haine, déments, possédés, diaboliques en un mot. Ils sont ceux qui toujours nient l’existence des Palestiniens. Ce qu’ils ont fait et parfaitement réussi, c’est d’ôter le doute à ce sujet.

L’argument, stupide, des Juifs de Palestine est : « ils [les Palestiniens] ne veulent pas nous laisser vivre en paix. » Mais diantre ! pourquoi, au nom de quoi, les Palestiniens devraient-ils laisser vivre en paix les Juifs de Palestine, envahisseurs, spoliateurs, colonisateurs, assassins, racistes, antisémites (un comble mais les Arabes sont des sémites) etc. depuis cent ans. — Déjà, dès 1938 l’Irgoun lançait des bombes dans les marchés et autobus arabes (liste complète des attentats de l’Irgoun entre 1936 et 1939  sur le site du Dr Petit). — Pourquoi, s’il vous plaît, le devraient-il ? S’ils le font un jour, ce sera parce qu’ils le voudront bien. Et pour qu’ils le veuillent bien, il faudra que les Juifs de Palestine leur présentent des excuses et leur offrent des réparations. Je l’ai déjà écrit ailleurs : les Arabes ne sont ni des Nègres, ni des Serbes. Ils savent nuire mieux que personne car ils ne craignent que Dieu. C’est d’ailleurs un cliché littéraire. Ils ont un caractère d’Arabe.

** C’est tout à l’honneur du Hamas, je n’ai pas besoin de dire pourquoi.

* Il faut être gentil avec des criminels extraordinairement cyniques endurcis par cent ans de crimes ! Rigolo.

● «  En Israël, tout est sioniste. L’identité, la mentalité, l’histoire enseignée, les médias, les lois, l’air que l’on respire. Personne ne peut échapper à cette idéologie qui s’insinue partout. Au nom de cette idéologie, 60 ans après la création de l’État d’Israël, la moitié des Bédouins du Néguev vivent dans des bidonvilles sans route, ni eau, ni électricité, ni maison en dur, parce que l’État Juif ne reconnaît pas leurs villages et leurs actes de propriété. Entre Méditerranée et Jourdain, il y a environ 5 millions de Palestiniens et 5 millions et demi de Juifs. À cause du sionisme, les premiers n’ont aucun droit. Ils sont soit bombardés et massacrés, soit occupés, soit des sous citoyens dans leur propre pays. L’apartheid s’est installé.

Dans l’histoire multiple et diverse du judaïsme, le sionisme a fait irruption, il y a un peu plus d’un siècle et il a la prétention aujourd’hui de s’imposer à tous les Juifs. Si on le critique et qu’on n’est pas juif, on est forcément antisémite. Si on est juif, alors on est un “traître qui a la haine de soi”. Et si on est palestinien, le sionisme délivre un droit de tuer, pour la bonne cause bien sûr, la sacro-sainte “sécurité d’Israël”.

Il n’en a pas toujours été ainsi. En 1948, tous les grands noms du judaïsme américain avec en tête Albert Einstein et Hannah Arendt signent une adresse au président Truman lui enjoignant d’arrêter ou d’expulser le terroriste Menahem Begin qui vient de massacrer 200 villageois à Deir Yassine. Aux yeux du monde, le judaïsme à l’époque, c’est Rosa Luxembourg, Freud, Kafka, Einstein, Arendt. Tou-te-s étaient non croyant-e-s et non sionistes comme la majorité des 6 millions de morts du génocide nazi. Comment est-on arrivé à cette inversion qui fait que les valeurs de fascistes (je ne trouve pas d’autre mot) comme Begin, Shamir, Liberman , Sharon se sont imposées et sont devenues celles des criminels Olmert, Perès, Barak, Livni …ou celles d’un grand nombre de dirigeants communautaires en France.

Cette mutation est incompréhensible si on n’examine pas ce qu’est le sionisme : à la fois un nationalisme, une forme de colonialisme, un messianisme qui a fabriqué un “homme juif nouveau”. Et une idéologie devenue ultra militariste, ayant fabriqué un pays devenu la tête de pont de l’impérialisme au Proche-Orient. Une idéologie affirmant offrir un “havre de paix” aux Juifs. Avec à la clé une instrumentalisation du génocide nazi et de l’antisémitisme. » (Pierre Stambul, Bureau National de l’Ujfp) DOC 2009-02-12-6

● Obama parle d’Israël et de Palestine. « Obama a fourni les raisons habituelles pour ignorer le gouvernement élu dirigé par le Hamas. “Pour être un véritable partenaire pour la paix“, a déclaré Obama, “le quartet [Etats-Unis, Union Européenne, Russie, Nations Unies] a fait clairement savoir que le Hamas devait remplir trois conditions sans ambiguïté : reconnaître le droit d’exister à Israël, renoncer à la violence et respecter les accords passés”. Sans mentionner, comme d’habitude, l’inconvénient majeur que les Etats-Unis et Israël rejettent fermement ces trois conditions. Dans l’isolement international, ils empêchent la solution à deux États dont l’un Palestinien, ils ne renoncent bien évidemment pas à la violence, et ils rejettent la proposition principale du quartet ; “la feuille de route”. Israël l’a formellement acceptée, mais avec quatorze réserves (tacitement soutenues par les Etats-Unis) qui détruisent efficacement son contenu. C’est le grand mérite du livre de Jimmy Carter “Palestine : la Paix, pas l’Apartheid”, d’avoir porté ces faits à l’attention publique pour la première, et en même temps la seule fois. » (Noam CHOMSKY)

● Serait-ce possible ? Obama serait un voyou, un vrai, pas comme ce demi-sel de Sarközy. (Greg Palast)

● Combien encore de ces atrocités doivent-elles être commises avant qu’on parle de génocide ?

● Omar Barghouti : Aucun État n’a le droit d’exister comme État raciste

 

Communiqués de l’UJFP

Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les dirigeants du CRIF

le 8.02.2009

Les masques sont tombés et maintenant, ça suffit !

 

Vous n’avez absolument aucun droit de parler, ni en notre nom ni au nom de tous les nôtres qui ont été parqués dans les ghettos, assassinés dans les pogroms, anéantis dans les camps de la mort, mais qui aussi ont été de toutes les luttes, de celles de l’Internationale pour un monde meilleur à celles de la Résistance à l’envahisseur nazi, contre le colonialisme et pour la liberté, la justice, la dignité et l’égalité des droits.

Vous avez applaudi, encouragé les crimes de l’armée israélienne écrasant sous les bombes la population dans ce que vous appelez « entité hostile », réduisant en tas de gravats ses maisons, dévastant ses cultures, prenant pour cible les écoles, les mosquées, les hôpitaux les ambulances et même un cimetière….Dès lors vous vous êtes placés dans le camp des tenants de l’apartheid, des oppresseurs et des nouveaux barbares , et le sang de leurs victimes rejaillit sur vous.Ce faisant, vous avez perdu tout sentiment humain, toute compassion devant cette détresse, vous nous avez outragés et salis en assimilant tous les Juifs à des supporters d’une bande de criminels de guerre comme vous avez déshonoré la mémoire de Rachi, d’Edmond Fleg, d’Emmanuel Lévinas et de tant d’autres, enfin de tout ce que le judaïsme français comportait de richesse humaine, d’intelligence et de lumières.

Vous avez voulu faire d’un conflit colonial et géopolitique un conflit communautaire et en prétendant que « 95 % des Juifs français approuvent l’intervention israélienne », vous attisez l’antisémitisme dont vous prétendez vous inquiéter de la résurgence, en pompiers pyromanes.

Non Mesdames et Messieurs les dirigeants du Conseil soi-disant « Représentatif » des Institutions juives de France, vous ne représentez rien pour nous, sinon les zélateurs d’une abjecte boucherie.

 

Bureau National de l’UJFP le 07-02-2009

Union Juive Française pour la Paix (UJFP) — 21 ter rue Voltaire, 75011 PARIS

Téléphone : 06 61 33 48 22 • e-mail : contact@ujfp.org •  Site : http://www.ujfp.org/

● Quel gros mot vais-je écrire aujourd’hui ? Prout ? Non je l’ai déjà fait… Ah ! ça y est… « cosmopolitisme ». Ça pue encore plus que le prout. C’est nauséabond. Ça pue plus que le cadavre à Gaza.

Il a vraiment écrit-ça, ce con ?

● Tout de suite les grands mots

En arrivant sur le porte-avion Charles de Gaulle qui navigue au large de Toulon, Hervé Morin a déclaré jeudi au Point : « J’ai découvert un texte au travers duquel passent des relents inacceptables. Sur onze pages, on nous parle d’un complot israélo-américain imaginaire visant à la conquête du monde. Quand j’ai appris cela mardi soir, j’ai donné pour consigne au général Desportes, le directeur du Collège interarmées de défense [le supérieur de M. Chauprade], de ne pas conserver ce monsieur Chauprade dans son corps enseignant. Il n’a absolument rien à faire à l’École militaire ». Une décision à valeur de renvoi pour Aymeric Chauprade.

« conquête du monde », rien que ça. Il y a bien un complot, mais pour conquérir… la Palestine. Et, ils n’y arrivent pas, alors le monde…

● Cour d’appel d’Angers L’avocat général requiert une amende de mille euros « notamment au titre du “mépris” qui transpirait de l’écriteau A4 ». Mais qu’y avait-il d’écrit sur l’écriteau A4 ? Des paroles que le chef de l’État adressa à un simple citoyen lors du salon de l’agriculture. C’est donc que ces paroles transpirent de mépris. D’ailleurs, tout le monde l’avait remarqué. Ce retour à l’envoyeur ne manque pas de piquant : si le prévenu est condamné, le Président le sera aussi, moralement, s’entend. Certes Aristote dit qu’un magistrat peut non seulement frapper un malandrin mais aussi le condamner tandis que l’inverse n’est pas vrai. Mais le quidam insulté n’était pas un malandrin que je sache. Certes, il a tutoyé le Président. Mais il est  notoire que ce dernier tutoie tout le monde. Noli me tangere. C’était peut être le Christ, incognito, qui voulait éprouver le chef de l’État.

 

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

● « Instrumentaliser l’antisémitisme à des fins ignobles, pour désinformer sur les véritables desseins des dirigeants israéliens avec la complicité criminelle de la majeure partie de ceux du monde entier. Arrêtez de vous justifier auprès d’une engeance toujours prête à envoyer sans sourciller des innocents à la mort en prenant pour paravent d’autres malheureux qui ont subi le même sort. » (Des bassines et du zèle)  *DOC 2014-02-23-C

● La création d’un État juif en Palestine est une affaire purement européenne (Soral) De la sionisation du monde. Bientôt le monde sera comme cette vallée nommée Palestine. Très belle analyse.

● L’hypocrisie d’Obama

Israël/Palestine

Rien de nouveau dans la perspective américaine. Comme il l’a fait entendre plus vivement encore ces derniers jours, Barack Obama veut stopper la colonisation et imposer aux Arabes la reconnaissance d’Israël. Les Juifs ont souffert de “l’antisémitisme en Europe”, dit-il. Dans ce cas, il mérite un État. Et comme beaucoup je me pose la question : pourquoi en Palestine alors?

Ensuite, si la nécessité de créer aussi un État Palestinien est essentiel, il évite pourtant soigneusement de se poser les vraies questions. Pour lui, l’unique problème d’Israël est la colonisation qui doit cesser. Il ne revient que de manière très allusive sur les innombrables violations des droits de l’homme et ne touche pas un seul mot du massacre à Gaza au tournant de l’année 2008-2009. Non, il préfère d’autant plus évoquer la résistance (celle du Hamas) dont il dénonce “la violence”. C’est bien vite oublier que les Palestiniens sont les victimes et que face à un oppresseur qui use de la force, les mots ne suffisent pas. Ajoutons qu’à l’heure actuelle, les États-Unis sont certainement les plus mal placés que pour promouvoir le  pacifisme. C’est d’une obscénité écœurante.

Voici ce que Mandela répondait lorsqu’on lui demandait de cesser la violence:

« Je répondais que l’État était responsable de la violence et que c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »

● Israël-Adam Shamir-Ermash :  (Oscar for Obama) DOC 2009-06-13

● Le gros gras gris rouge vert cochon blanc bleu (Israël Shamir)

● Nouvelles des sionards La paille et la poutre

● Un siècle de conflit entre le Sionisme et les Palestiniens (Julien Salingue) Article publié dans le numéro 1 de la revue mensuelle du NPA (avril 2009) DOC 2009-07-19

4. Chronologie succincte 

Août 1897 : Premier Congrès sioniste.

Novembre 1917 : Déclaration Balfour.

Juillet 1922 : Début du Mandat Britannique sur la Palestine.

1936-1939 : Premier soulèvement palestinien contre la colonisation et la tutelle Britannique.

29 novembre 1947 : Résolution 181 de l’ONU qui consacre le partage de la Palestine. [Les Juifs sionistes violent allègrement la résolution 181 et expulsent, manu militari avec force massacres et crimes de guerre, 300 000 Palestiniens — une paille, crime contre l’humanité]

14 mai 1948 : Déclaration d’indépendance d’Israël, début de la première guerre israélo-arabe [déjà 300.000 Palestiniens sont expulsés, 300.000 ou 400.000 suivront jusqu’en juillet 1949] 

11 décembre 1948 : Résolution 194 de l’ONU, qui affirme « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés [palestiniens] qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible (…) ».

Juillet 1949 : Fin de la guerre. Israël occupe 78 % de la Palestine. Aucun réfugié n’est rentré. [mais 700.000 sont expulsés]

Mai 1964 : Création de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).

Juin 1967 : Guerre des 6 jours. Israël quadruple sa superficie et contrôle toute la Palestine.

Septembre 1970 : « Septembre noir » : l’armée jordanienne massacre des milliers de combattants palestiniens dans les camps de Jordanie.

Juin 1982 : Début de l’invasion israélienne du Liban, qui contraindra l’OLP à fuir en Tunisie.

16-17 septembre 1982 : Massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban. Les milices chrétiennes alliées d’Israël assassinent 3000 Palestiniens.

[2000 L’armée juive sioniste évacue le Liban sud, chassée par le Hezbollah]

9 décembre 1987 : Début de la première Intifada.

13 septembre 1993 : Signature, à Washington, de la « Déclaration de principes », qui débouchera sur les Accords d’Oslo.

29 septembre 2000 : Début de la « Deuxième Intifada ».

11 novembre 2004 : Mort de Yasser Arafat.

Janvier 2005 : Election de Mahmoud Abbas (Abu Mazen).

Janvier 2006 : Victoire du Hamas aux élections législatives.

[Juillet 2006 : une ou deux brigades blindées juives sionistes avec un fort appui aérien et naval sont repoussées par un régiment d’infanterie retranchée du Hezbollah. Clauzevitz : avantage au défenseur. الله أَكْبَر]

Juin 2007 : Tentative de renversement du Hamas à Gaza.

Décembre 2008-janvier 2009 : Opération « Plomb durci » contre Gaza. 1300 morts et 5000 blessés.

   

Le mécanisme du nouveau siège de Gaza (Nicola Nasser) →  

 

 

Lesquels sont les négationnistes ? DOC 2009-02-12-8

● Mme Albright s’exprime sur le conflit en Palestine

Avec son éternel air pincé, sans expression, ne laissant filtrer aucune émotion et son regard vitreux, Madame Albright a répété : « Ces lanceurs de pierres palestiniens assiègent Israël », ajoutant que l’armée israélienne se défend…[Mais] « C’est Israël qui est l’occupant belligérant de la Palestine (et non pas l’inverse). Les chars israéliens et autres véhicules blindés encerclent les villages palestiniens, les camps et les villes (et non pas l’inverse). Les chars d’assaut Apache (de fabrication américaine) tirent des missiles LAU et d’autres sortes de missiles sur les manifestants palestiniens ainsi que sur leurs maisons (et non pas l’inverse). C’est Israël qui importe des colons juifs pour installer des colonies armées illégales au cœur du territoire palestinien (et non pas l’inverse). Ces colons sont installés sur le saccage de la Cisjordanie et les Israéliens terrorisent les Palestiniens jusque dans leurs maisons (et non pas l’inverse)… Israël commet des atrocités contre les Palestiniens en totale impunité, et pourtant vous maintenez “qu’Israël est assiégé”. » (Hanan Ashrawi[affaire Aschrawi : des sionistes australiens s’agitent : cette salope ne ferait rien pour lutter contre la diabolisation d’Israël. Elle serait donc un obstacle à la paix (on aura tout lu). « Ashrawi a refusé de condamner clairement le terrorisme du Hamas », « Elle condamne formellement le terrorisme, mais ensuite elle explique d’une façon telle que l’auditeur conclut que tout cela est la faute d’Israël. » (Oh ! la salope ! Oh ! les saintes nitouches !) Mais Israël, c’est le diable, c’est le grand chien noir, c’est la vengeance posthume de Hitler. Israël se diabolise parfaitement tout seul, il n’y a pas besoin de l’aider, ou, plutôt, la lutte contre la diabolisation d’Israël, c’est  la lutte contre Israël. Il faut le sauver de lui-même.] —, dans “The Progressive” décembre 2000.)

● Gandhi s’exprime sur le conflit en Palestine – 1938. « …on ne peut rien reprocher à la résistance arabe face à une adversité écrasante » De plus en plus écrasante, écrabouillante, même. Les Juifs de Palestine s’apprêtent à passer du déplacement de population au bon vieux génocide. Cela fait plus de cent ans qu’ils martyrisent les Arabes de Palestine.

La Palestine appartient aux Arabes au même titre que l’Angleterre appartient aux Anglais ou que la France appartient aux Français (…) Ce qui se passe aujourd’hui en Palestine ne peut être justifié par aucun code moral de conduite (…) S’ils [les Juifs] doivent compter géographiquement sur la Palestine pour en faire leur patrie, alors, se cacher derrière l’artillerie britannique n’est pas la bonne façon d’y entrer. Toute action religieuse ne doit pas s’accomplir à l’aide de la baïonnette ou des bombes. Ils ne peuvent s’installer en Palestine qu’avec la bienveillance des Arabes (…) Au point où cela en est arrivé, ils sont co-responsables avec les Britanniques de la dévastation d’un peuple qui ne leur a fait aucun mal. Je ne défends pas les excès des Arabes. J’aurais souhaité qu’ils eussent choisi la voie de la non-violence pour résister à ce qu’ils considèrent à juste titre comme une intrusion inacceptable dans leur pays. Mais selon les critères reconnus du bien et du mal, on ne peut rien reprocher à la résistance arabe face à une adversité écrasante.

(Mahatma Gandhi, cité dans “A Land of Two Peoples” de Martin Buber.

Fac simile : article de Ghandi “The Jews” dans lequel il condamne fermement le sionisme,
paru dans Harijan le 26 novembre 1938.
Repris dans : A Land of Two Peoples, University Of Chicago Press, page 106

Traduction française partielle par Marcel Charbonnier)

 

Fous ! Le mot est trop faible dans sa généralité. Ils sont déments.


LES ORIGINES DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

Publié par des Juifs pour la Justice au Proche-Orient

Alors que le Proche-Orient baigne régulièrement dans le sang, la recherche d’une solution équitable implique que l’on s’attaque aux racines du conflit. La sagesse [juive], dans sa forme conventionnelle, a l’habitude de rappeler que, même si les deux parties ont leur part de responsabilité, les Palestiniens sont des « terroristes » irresponsables sans aucun point de vue valable méritant d’être écouté. Cependant, nous, nous pensons que les griefs des palestiniens sont parfaitement justifiés : durant la création de l’Etat d’Israël, ils ont été dépossédés de leur terre d’origine plus que millénaire, sans qu’on leur demande leur avis et surtout par la force. Et tous les crimes ultérieurs – commis de part et d’autre – sont la conséquence inéluctable de cette injustice.

 Cet exposé décrit l’histoire de la Palestine dans ses grandes lignes. Son but est de démontrer de quelle manière ce processus s’est déroulé et à quoi devrait ressembler une solution morale aux problèmes de la région. Si vous vous intéressez aux peuples du Proche-Orient, les Juifs et les Arabes, vous vous devez de lire cette contribution à l’autre face de l’histoire.


SOMMAIRE

Introduction

L’histoire originelle de la région

 

Avant la première immigration des Hébreux, vers 1800 av. J.C., le pays de Canaan était occupé par les Cananéens.

Le véritable héritage ancestral des Palestiniens

Le règne des Juifs ne représente pas plus qu’une simple période de toute l’histoire de la Palestine ancienne

Plus sur la civilisation cananéenne

Pendant quelle durée la Palestine a-t-elle été spécifiquement un pays arabe ?

Comment la propriété terrienne en Palestine était-elle organisée et quand cela a-t-il changé ?

L’opposition arabe à l’arrivée des sionistes provenait-elle de leur soi-disant antisémitisme inhérent ou plutôt du véritable sentiment de péril qu’ils éprouvèrent quant à l’avenir de leur communauté ?

Vous avez dit un antisémitisme inhérent ?

L’attitude des Juifs envers les Arabes, à leur arrivée en Palestine

Propositions en vue d’une coopération judéo-arabe

Lorsque le mouvement sioniste débuta, la Palestine était-elle la seule destination, voire celle préférée, des Juifs confrontés à la persécution ?

 

La période du mandat britannique — 1920-1948

La déclaration de Balfour promet une patrie juive en Palestine.

La Palestine n’était-elle pas une terre laissée à l’abandon avant l’immigration des Juifs ?

Les premiers sionistes avaient-ils l’intention de vivre côte à côte avec les Arabes ?

Confrontés à une opposition arabe, les sionistes ont-ils soutenu l’installation d’un gouvernement majoritaire en Palestine ?

Le rejet du droit à l’autodétermination pour les Arabes

La résistance arabe envers le sionisme pré-israélien

Gandhi s’exprime sur le conflit en Palestine – 1938

Les sionistes n’ont-ils pas, antérieurement à la fondation d’Israël, légalement acheté une grande partie de la terre ?

 

La partition onusienne de la Palestine

Pourquoi l’O.N.U. a-t-elle recommandé ce plan qui partageait la Palestine en deux Etats, l’un juif, l’autre arabe ?

Pourquoi Truman a-t-il adopté cette position ?

Le plan de partition était-il à la fois équitable pour les Arabes et pour les Juifs ?

Les sionistes étaient-ils prêts à s’installer dans le territoire que la partition de 1947 leur avait accordée ?

Déclarations publiques vs. déclarations privées

Le début de la guerre

Le non-respect par les sionistes des frontières fixées par la partition

Coupables de l’intensification des combats

Le massacre de Palestiniens à Deir Yassin perpétré par des soldats juifs

Deir Yassin a-t-elle été la seule action de ce genre ?

 

1948 : Le statut d’État et les expulsions

Quelle fut la réaction arabe à l’annonce de la création de l’État d’Israël ?

La partie de la Palestine attribuée à l’État hébreu fut-elle en danger de mort face aux armées arabes

Le nettoyage ethnique de la population arabe de Palestine

Les Palestiniens ne s’enfuirent-ils pas volontairement de chez eux pendant la guerre de 1948 ?

Les Arabes n’ont jamais lancé d’ordre d’évacuer

Le nettoyage ethnique – suite

Destruction délibérée des villages arabes pour prévenir tout retour des Palestiniens

Après la fin des combats, pourquoi les Palestiniens ne sont-ils pas retournés chez eux ?

Ces expropriations avaient-elles une quelconque justification ?

Qu’en fut-il des négociations après la guerre de 1948-1949 ?

Israël fut admis à l’O.N.U., mais se rétracta par la suite des conditions de son admission

Quel sort fut réservé aux Palestiniens qui étaient alors devenus des réfugiés ?

 

La guerre de 1967 et l’occupation israélienne
de la Cisjordanie et de la bande de Gaza

Les Égyptiens sont-ils vraiment à l’origine de la guerre de 1967, ainsi qu’Israël l’a toujours affirmé ?

Les déclarations posthumes de Moshé Dayan à propos du plateau du Golan

L’histoire de l’expansionnisme israélien

Mais l’occupation des terres arabes n’était-elle pas nécessaire pour garantir la sécurité d’Israël ?

Que s’est-il passé après la fin de la guerre de 1967 ?

L’opinion mondiale sur la légalité du contrôle israélien de la Cisjordanie et de la bande de Gaza

Exemples d’effets provoqués par l’occupation israélienne

Toutes les colonies juives des territoires occupés, établies lors de la guerre de 1967, constituent une violation patente des Conventions de Genève qu’Israël a signées.

Extraits de rapports établis, lors de l’Intifada, par les Affaires Etrangères américaines

Jérusalem – Capitale éternelle et indivisible d’Israël ?

 

L’histoire du terrorisme dans la région

Nous entendons beaucoup parler de terrorisme palestinien. Qu’en est-il du passé israélien ?

Le parti-pris américain (gouvernement et médias) à propos du terrorisme au Proche-Orient

Des juifs critiquent le sionisme

Ce que le sioniste aurait dû être, selon Martin Buber

Les nouveaux historiens israéliens réfutent maintenant les mythes sur lesquels se base la fondation de l’Etat [hébreu]

La contestation du mythe de l’anéantissement

La responsabilité d’Israël vis-à-vis des réfugiés

Le mythe de l’intransigeance arabe

Conclusions

 

Le Sionisme

"Ce n’est plus mon pays"

Les effets du sionisme sur les Juifs américains

Le sionisme et l’holocauste

Quand Shamir proposa une alliance aux Nazis

Le but principal du sionisme n’était-il pas de sauver les Juifs de l’holocauste ?

L’émigration vers la Palestine avant la deuxième guerre mondiale

L’émigration pendant la deuxième guerre mondiale

La Palestine n’était pas non plus un havre de sécurité évident

De toute façon, la Grande-Bretagne ne pouvait pas donner la Palestine ; elle était déjà occupée.

L’utilisation de l’Holocauste à des fins politiques

Le conseiller de Roosevelt explique pourquoi les Etats-Unis n’offrirent pas le droit d’asile aux réfugiés juifs après la deuxième guerre mondiale

Victimologie

 

Considérations d’ordre général :

Israël a recherché la paix avec ses voisins arabes mais a constamment refusé, jusqu’à ces dernières années, de négocier directement avec les Palestiniens, pourquoi ?

Encore plus, de source sûre

Le consensus international sur Israël (un tout petit échantillon représentatif)

Des années 1970 jusqu’en 1999, malgré la décision de la Haute Cour de Justice israélienne interdisant (en théorie) la torture pendant les interrogatoires, des centaines de milliers de Palestiniens subirent des traitements inhumains dans les prisons israéliennes.

La Commission des Nations-Unies Contre la Torture de 1997 prend des mesures contre Israël

Quelques arguments utilisés pour justifier le sionisme

Le droit historique du sionisme sur la Palestine

Qu’en est-il de l’argument sioniste prétendant que la Jordanie est déjà l’Etat palestinien ?

Pourquoi Israël, "la seule démocratie du Proche-Orient," n’a-t-il pas de constitution ?

Le fondamentalisme juif en Israël

Les fondements idéologiques du racisme en Israël

Les raisons fondamentalistes pour s’emparer de la terre arabe

 

La deuxième Intifada et le "Processus de Paix"

L’échec des Accords d’Oslo

Les racines de la deuxième Intifada

"Israël a échoué au test"

Jimmy Carter dresse un bilan simple des faits – novembre 2000

Oslo et la deuxième Intifada (2000) – suite

L’Amérique – Un médiateur impartial ?

Les médias américains verrouillés relatent (quelques-uns) des faits mais pas LA vérité

Intifada 2000 – Une vue d’ensemble

Albright leur met les faits sous le nez

Ce qu’Arafat a offert

"Lettre Ouverte A Un Ami, Maintenant En Paix", écrite par un Israélien

« Barak a promis la paix et a apporté la guerre, et ce n’était pas un accident. »

Une occupation "bénigne" ?

Ce que le mot « bouclage » signifie

 

Quelques idées sur l’avenir

Un futur, libéré de tout ethnocentrisme

La réponse ? Un Etat palestinien souverain.

La réclamation des réfugiés palestiniens sur leur droit au rapatriement est aussi réaliste que juste

Un professeur israélien appelle à un nouveau sionisme

Sources pour effectuer de plus amples recherches sur la Palestine et sur Israël

 

CONCLUSION 1A l’attention des lecteurs juifs

CONCLUSION 2A l’attention des lecteurs non-juifs

DOC 2009-02-12-6

● LES ORIGINES DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN DOC 2009-02-05-2

Les Juifs de Palestine sont des colonisateurs comme les autres, peut-être pire étant donnés les flots de cris de « vertu outragée » (Pappe) déversés sur le monde, cris et flots dissimulant un total cynisme. Non content d’outrager les Palestiniens, ils ont outragé la vertu. Cela porte un nom depuis Molière : Tartuffe.

À Davos, M. Erdogan, grâce a sa stature d’homme d’État mondialement respecté, a mis un terme brutal à ce flot de tartufferies et de jérémiades. Il n’était que temps.

Israël a recherché la paix avec ses voisins arabes mais a constamment refusé, jusqu’à ces dernières années, de négocier directement avec les Palestiniens, pourquoi ?

« Mes amis, prenez garde ! Lorsque vous reconnaissez le concept de ‘Palestine’, vous détruisez votre droit de vivre à Ein Hahoresh. S’il s’agit de la Palestine et non de la terre d’Israël, alors vous êtes les conquérants et non ceux qui ont labouré cette terre. Vous êtes des envahisseurs. S’il s’agit de la Palestine, alors cela appartient au peuple qui y habitait avant que vous n’y veniez. Seulement s’il s’agit de la terre d’Israël, vous avez le droit de vivre à Ein Hahoresh ou à Degania Alaph. S’il ne s’agit pas de votre pays, de votre patrie, du pays de vos ancêtres et de vos fils, alors qu’y faites-vous ? Vous êtes venus dans la patrie d’un autre peuple qui la revendique, vous avez expulsé ses habitants et vous avez pris leur terre. » Menahem Begin, cité dans “Peace in the Middle East?” de Noam Chomsky’s. [voilà pourquoi je ne nomme plus ces gens « Israéliens » mais « Juifs de Palestine »]

Encore plus, de source sûre

« Pourquoi les Arabes devraient-ils faire la paix ? Si j’étais un dirigeant arabe, je ne ferais pas de compromis avec Israël. C’est tout naturel : nous avons pris leur pays. Bien sûr, Dieu nous l’a promis, mais qu’est-ce que ça peut bien leur faire ? Notre Dieu n’est pas le leur. Nous venons d’Israël, c’est vrai, mais d’il y a deux mille ans, et qu’est-ce que ça représente pour eux ? Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : Nous sommes venus et nous avons volé leur pays. Pour quelle raison devraient-ils l’accepter ? » David Ben Gourion, cité dans “The Jewish Paradox” de Nathan Goldman, ancien président du Congrès Juif Mondial.

« Devant les propres yeux [des Palestiniens] nous possédons la terre et les villages où ils ont vécu, eux et leurs ancêtres… Nous sommes la génération des colonisateurs, et sans le casque d’acier et le barillet du revolver il nous est impossible de planter un arbre et de construire une maison. » Moshé Dayan, dirigeant israélien, cité dans “Original Sins : Reflections on the History of Zionism et Israël,”de Benjamin Beit-Hallahmi.

« Les Arabes seront notre problème pendant longtemps, disait Weizmann. Cela ne sera pas simple. Un jour, il faudra bien qu’ils partent et qu’ils nous laissent posséder le pays. Ils sont à dix contre un, mais nous, les Juifs, n’avons-nous pas dix fois leur intelligence ? [ça ne se dirait pas] Le dirigeant sioniste Chaim Weizmann en 1919 à la conférence de paix de Paris, cité dans “And Not To Yield” de Ella Winter.

● La rebuffade turque change la donne au Proche-Orient par M K Bhadrakumar. Erdogan à Davos : « Vous êtes plus âgé que moi et votre voix est très forte. La raison pour laquelle vous haussez la voix est la psychologie de la culpabilité. Je ne hausserai pas autant la voix. Lorsqu’il s’agit de tuer, vous savez très bien comment vous y prendre. Je sais très bien comment vous frappez et tuez les enfants sur les plages. » Ah ! vivement le rattachement de la Turquie à l’Europe. DOC 2009-02-05

● Pour comprendre la guerre Israël / Hamas (Jean Guisnel) John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, Le Lobby pro-israélien et la Politique étrangère américaine, La Découverte, 500 pages, 12 euros (c’est pas cher). ISBN 9782707157010. Grand format à 20 euros.

● Rapport du NIST sur la chute de WTC 7. NIST WTC 7 Investigation Finds Building Fires Caused Collapse. Report and Recommendations for Improving Building. Safety Released for Comment. August 21, 2008. (Article  de Jean Guisnel) Les conspiros font la même erreur que M. Faurisson : ils ont vu une vingtaine de corbeaux métalliques résister au feu (dont un corbeau en béton à Madrid qui n’avait rien à voir dans la famille mais qu’ils citaient pourtant, ce qui montre le sérieux de leurs recherches). Ils en concluent qu’il est impossible que des corbeaux métalliques s’effondrent sous l’effet du feu. C’est d’autant plus stupide que sur ces vingt corbeaux métalliques, trois étaient à long span floors, composites, de plus, avec les fameux goujons à tête, des corbeaux de conception nouvelle.  Ces trois corbeaux à long span floor (planchers à longue portée) se sont effondrés, c’étaient des corbeaux blancs ! M. Faurisson n’a pas eu cette chance. Il ne demandait qu’un seul effondrement. En plus, les corbeaux à long span floors ont eu droit à deux avions pour les deux premiers et à des projectiles enflammés et une coupure de l’eau des sprinklers pour le troisième. Cela dit, qu’ils puissent s’être effondrés « naturellement » ne prouve pas qu’ils se sont effondrés naturellement. Mais cette possibilité mérite d’être considérée quand-même. Et puis, il est permis de la discuter puisque l’étude existe, désormais.

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

 

 

De son côté, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a affirmé lundi à Gaza que le Hamas avait une « responsabilité écrasante » dans la guerre qui a ravagé le territoire palestinien, parlant d’un « mouvement terroriste qu’il faut dénoncer comme tel » [« écrasante », le mot est pittoresque (il dépeint), étant donné les circonstances.]. L’opération israélienne contre le Hamas, lancée le 27 décembre a fait en 22 jours plus de 1.300 morts palestiniens. Elle avait pour objectifs l’arrêt des tirs de roquettes de Gaza sur son territoire et celui de la contrebande d’armes via des tunnels entre l’Égypte et Gaza. (Le Point) DOC 2009-01-26-2

Et moi je dis : les Juifs de Palestine ont une responsabilité écrasante dans l’envahissement de la Palestine car ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine mais les Juifs. Et, ça dure depuis 1920. « D’origine Syrienne, Izz al-Din al-Qassam lutte d’abord contre l’occupation de son pays par les Français, qui le condamnent à mort. Il se réfugie en Palestine. Il organise en tant que prédicateur doté d’une grande éloquence, dès son arrivée Haifa 1921, la résistance contre le mandat britannique sur la Palestine, dont il estime qu’elle prépare de fait la mainmise des mouvements sionistes sur les terres palestiniennes, et la création d’un foyer national juif. » Voilà pourquoi les fameuses fusées sont appelées Qassam. Et Churchill aurait dit en 1921 : « Si les sionistes n’étaient venus en Palestine que comme des hôtes (...), ou si les choses en étaient restées à ce qu’elles étaient avant la guerre, il n’y aurait pas de problème Juifs et de non-Juifs. Mais c’est l’idée d’une Palestine transformée en un Foyer national juif que les Arabes rejettent et combattent. » Effectivement ! Il n’y aurait pas de villes juives en Palestine, il n’y aurait pas de fusées Qassam non plus. Élémentaire, mon cher Watson. (Évocation historique, Dr Petit) La responsabilité des puissances coloniales est écrasante, elle aussi. Comme d’habitude. Ce Belge (Louis Michel) aurait mieux fait de se taire (Congo, six millions de morts — plus ou moins — du fait du roi des Belges). C’est bien ce que je dis : Dieudonné, Hamas, fers de lance de la libération du monde. La résistance palestinienne d’aujourd’hui est telle (islamique et armée) que les Juifs de Palestine l’ont faite. C’est eux qui ont fait tout ça avec l’approbation (et bien plus que l’approbation) des puissances coloniales.

La colonisation de la Palestine est le fait des Juifs de Palestine et non celui des Palestiniens. L’entreprise coloniale des Juifs en Palestine s’est effectuée avec la même violence, la même brutalité, la même cruauté, la même barbarie, la même blanchitude méprisante, que toutes les entreprises coloniales de notre époque — Michelet dit que la colonie grecque de Marseille fut une bénédiction pour les Gaulois de la région. Les Grecs apportaient la civilisation, eux, et non pas la démocrachie — et de plus, elle dure toujours avec l’assentiment, voire l’encouragement des nations.

Une violation du simple droit des gens

Extrait du rapport King-Crane (août 1919), exprimant les positions publiques des Grandes Puissances à travers la Société des Nations, ancêtre de l’ONU.

« Dans son adresse du 4 juillet 1918, le président Wilson a posé le principe suivant comme l’un des quatre objectifs majeurs pour lesquels combattent les peuples associés du monde. “Le règlement de toute question, qu’il s’agisse de territoire, de souveraineté, d’arrangement économique ou de relations politiques, [doit se faire] sur la base de la libre acceptation de ce règlement par les gens directement concernés et non sur la base de l’intérêt ou de l’avantage matériel de n’importe quelle autre nation ou n’importe quel autre peuple qui viendrait à désirer un règlement différent au nom de son influence ou de sa supériorité dans le monde”.

« Si ce principe doit s’appliquer et si les voeux de la population de la Palestine doivent décider de ce qui doit être fait de la Palestine, alors il y a lieu de rappeler que sa population non juive (pratiquement les 9/10 du total) s’oppose énergiquement à l’ensemble du programme sioniste … Soumettre un tel peuple à une immigration juive illimitée et à une pression financière constante pour qu’il vende la terre représenterait une violation grossière du principe ci-dessus et, quand bien même elle satisferait aux formes de la légalité, une violation du simple droit des gens. »

Au même moment ; extrait d’un mémorandum privé adressé par Lord Balfour au Cabinet Britannique (août 1919).

« En Palestine, nous n’avons pas l’intention de nous attarder à considérer les souhaits des habitants actuels de ce pays ... Les Quatre Grandes Puissances se sont engagées envers le Sionisme. Et le Sionisme, juste ou pas, bon ou mauvais, se justifie par une longue tradition, dans les nécessités du présent et dans les espérances du futur ; il a une importance bien plus profonde que les désirs ou que les préjudices ressentis par les 700.000 Arabes qui habitent ce pays à l’heure actuelle [Étonnant ! nan !] ... Malgré tout le respect que l’on pourrait accorder au point de vue des autochtones, les Puissances n’ont pas l’intention de les consulter [Eh bien, voilà Monsieur, pourquoi tombent les fusées Qassam sur des si vils innocents qui se plaignent de ne pas pouvoir dormir tranquilles : bien qu’on n’ait pas demandé leur avis, les autochtones se font un honneur de le donner, leur avis ; dites-le avec des Qassam ! Golda Mémère a déclaré que « rien n’a jamais existé qui fût des Palestiniens » alors, je me demande qui donc envoie ces fusées Qassam sur les petits bourgeois de Sdérot qui ne peuvent pas dormir tranquille ?]. En bref, en ce qui concerne la Palestine, les puissances n’ont pris aucun engagement qui ne soit à l’évidence faux, ni n’ont fait aucune déclaration politique qu’ils n’aient l’intention de renier, au moins quant à la lettre. » [quel farceur ce Balfour]

La folie des sionistes est d’avoir prétendu établir un État juif sur une terre d’islam. On peut juger du résultat aujourd’hui. Comme dit Naipaul : « Les musulmans n’ont que la foi ». Certes, mais ils l’ont. Ils ne craignent que Dieu. C’est ce qui explique qu’ils sont toujours là, à Gaza, sous les orages d’acier. Contrairement aux catholiques et aux juifs, les combattants ont hâte de rejoindre leur dieu. Eux aussi portent leur suicide à la boutonnière. Il faut deux jours et la destruction de deux maisons aux Forces d’attaque israéliennes pour réduire trois résistants du Hamas après un pilonnage d’enfer. L’armée israélienne a décimé les animaux du zoo de Gaza à bout portant.

« Exterminez toutes les brutes » (Noam Chomsky) Version imprimable.

Ce n’est pas qu’Israël ne veuille pas la paix, tout le monde veut la paix, même Hitler la voulait. La question est : à quelles conditions ? Depuis ses origines, le mouvement sioniste a compris que pour atteindre ses buts, la meilleure stratégie serait de retarder un règlement politique, tout en construisant des faits sur le terrain. Même les quelques accords, comme ceux de 1947, ont été conçus par la direction sioniste comme des étapes provisoires pour poursuivre l’expansion. La guerre du Liban de 1982 a été un exemple spectaculaire de la peur extrême de la diplomatie. Elle a été suivie par le soutien d’Israël au Hamas afin de saper l’OLP laïque et ses initiatives de paix irritantes. Un autre exemple qui devrait être familier est constitué par les provocations israéliennes avant la guerre de 1967 — au moins 80% des incidents, selon le ministre de la Défense Moshe Dayan — visant à déclencher une réponse syrienne qui aurait pu être utilisée comme prétexte à la violence et à la conquête d’autres terres.

L’histoire remonte loin en arrière. L’histoire officielle de la Haganah, la force militaire d’avant l’État Juif, raconte l’assassinat en 1924 du poète juif religieux Jacob de Haan, accusé d’avoir conspiré avec la communauté juive traditionnelle (la vieille Yichouv) et le Haut Comité Arabe contre les nouveaux immigrants et leur entreprise de colonisation. Et il y a eu de nombreux exemples depuis.

L’effort pour retarder un compromis politique a toujours eu un sens parfait, de même que les mensonges qui l’accompagnent sur le « manque de partenaire pour la paix ». Il est difficile d’imaginer une autre façon de contrôler la terre où vous êtes indésirable. [en effet]

Des raisons semblables sous tendent la préférence d’Israël pour l’expansion plutôt que pour la sécurité. Sa violation du cessez-le-feu le 4 novembre 2009 en est l’un des nombreux exemples récents.

Une chronologie d’Amnesty International montre que le cessez-le-feu de juin 2008 avait « apporté d’énormes améliorations dans la qualité de vie des habitants de Sderot et d’autres villages israéliens près de Gaza, où auparavant les gens vivaient dans la crainte des prochains tirs de roquettes palestiniens. Toutefois, à proximité, dans la bande de Gaza, le blocus israélien reste en place et la population n’a pas encore vu les bénéfices du cessez-le-feu ». Mais les gains en matière de sécurité pour les villes d’Israël près de la bande de Gaza ont été manifestement dépassés par le besoin de dissuader les initiatives diplomatiques qui pourraient entraver l’expansion en Cisjordanie et d’écraser toute résistance résiduelle en Palestine.

La préférence pour l’expansion sur la sécurité a été particulièrement manifeste depuis la décision fatale d’Israël en 1971. Soutenu par Henry Kissinger, il a rejeté l’offre du président d’Égypte Sadate, d’un traité de paix global qui n’offrait rien aux Palestiniens — un accord que les États-Unis et Israël ont été obligés d’accepter à Camp David, huit ans plus tard, après une guerre qui fut presque un désastre pour Israël. Un traité de paix avec l’Égypte aurait mis fin à toute menace à la sécurité, mais il y avait un quiproquo inacceptable : Israël aurait dû abandonner ses vastes programmes de peuplement dans le nord-est du Sinaï. La sécurité était, et est toujours, une priorité moindre que l’expansion [autrement dit : vive les rockets : « Tant mieux, nous combattrons à l’ombre »]. Des preuves évidentes de cette conclusion sont fournies par l’étude magistrale sur la sécurité et la politique étrangère d’Israël « Défense de la Terre Sainte », par Zeev Maoz.

Aujourd’hui, Israël pourrait avoir la sécurité et des relations normalisées et intégrées dans la région. Mais il préfère clairement l’expansion illégale, les conflits, et l’exercice répété de la violence. Actions qui ne sont pas seulement criminelles, meurtrières et destructrices, mais qui sapent sa propre sécurité à long terme. Le spécialiste militaire des États-Unis et du Moyen-Orient Andrew Cordesman écrit qu’Israël peut être sûr de sa force militaire pour écraser la bande de Gaza sans défense. Mais il ajoute, « ni Israël ni les États-Unis ne peuvent profiter d’une guerre qui produit une réaction [amère] de l’une des voix les plus sages et les plus modérées du Monde Arabe, celle du Prince Turki al-Fayçal d’Arabie Saoudite, qui a dit le 6 janvier : « Avec ces massacres et effusions de sang d’innocents dans la bande de Gaza, l’administration Bush a laissé [à Obama] un héritage déplorable et une position dangereuse ... Assez, c’est assez ! Aujourd’hui nous sommes tous des Palestiniens et nous recherchons le martyre pour Dieu et pour la Palestine, en mémoire de ceux qui sont morts dans la bande de Gaza ».

Une des voix les plus sages en Israël, celle d’Uri Avnery, dit qu’après la victoire militaire israélienne, « Une cicatrice restera dans la conscience du monde, l’image d’un monstre taché de sang, Israël, prêt à chaque instant à commettre des crimes de guerre et à refuser toute contrainte morale. Cela aura de graves conséquences pour notre futur, notre position dans le monde et nos chances de parvenir à la paix et au calme. En fin de compte, cette guerre est aussi un crime contre nous-mêmes, un crime contre l’État d’Israël ».

Il y a de bonnes raisons de croire qu’il a raison. Israël est délibérément en train de devenir le pays le plus haï au monde. Israël est aussi en train de perdre la confiance de l’Occident, y compris celle des jeunes Juifs américains qui sont peu susceptibles de tolérer encore longtemps ses crimes choquants. Il y a quelques décennies, j’ai écrit que ceux qui se déclarent « partisans d’Israël » sont en réalité des partisans de sa dégénérescence morale et de sa destruction probable. Malheureusement, ce jugement semble de plus en plus crédible.

Pendant ce temps, nous observons tranquillement un événement rare dans l’histoire, ce que le défunt sociologue israélien Baruch Kimmerling appelait « politicide », le meurtre d’une nation — à notre porte.

Par Noam Chomsky

20 janvier 2009

● Ehoud Olmert ne se sent plus pisser. Il va répliquer de manière disproportionnée. Comme d’hab (un doute m’assaille : c’est peu-être de l’humour juif ?). Ça devient lassant. « Le pitre ne fait plus rire. » Cela n’empêchera pas qu’en Palestine les envahisseurs sont les Juifs et les envahis les Palestiniens, qu’en Palestine les agresseurs sont les Juifs et les agressés les Palestiniens, qu’en Palestine les victimes sont les Palestiniens et cela depuis 1920. La responsabilité des Juifs de Palestine dans l’envahissement de la Palestine est écrasante : ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine, mais les Juifs. Si ces propositions sont vraies aujourd’hui elles le sont pour l’éternité quoiqu’il arrive par la suite (Frege). Personne ne peut rien contre cela. Olmert pourra répliquer de manière aussi disproportionnée qu’il voudra (feu nucléaire, par exemple), si elles sont vraies aujourd’hui, ces propositions n’en demeureront pas moins vraies pour l’éternité.

● Entretien avec l’historien Schlomo Sand

Maintenant, ce qui me choque plus que jamais, c’est que cet État que j’ai servi comme soldat durant deux guerres, et qui se définit depuis sa Déclaration d’indépendance en 1948 comme l’État de tous les juifs, appartienne davantage à Bernard-Henri Lévy qu’à mes amis universitaires qui vivent ici, payent leurs impôts ici, mais sont d’origine arabe. Qu’est-ce que ça veut dire être sioniste quand on vit en France, qu’on ne veut pas vivre sous l’autorité juive, et qu’on s’identifie au pire de la politique des dirigeants d’Israël ? Ça veut dire contribuer à la montée de l’antisémitisme.

(...)

D’autant que j’ajoute qu’après Hitler, on ne peut nier la solidarité entre juifs. Et que l’État d’Israël doit rester un refuge pour les juifs persécutés. Mais pas automatiquement être l’État de Bernard-Henri Lévy et de tous les juifs qui ne veulent pas vivre en Israël.

(…)

Le Hamas, habillé de vêtements islamistes, n’a pas cessé d’être un mouvement nationaliste moderne.

(…)

Comme Israélien et comme être humain, je n’aime pas les roquettes. Mais comme Israélien et historien, je n’oublie pas que ceux qui les lancent sont les enfants et petits-enfants de ceux qui ont été chassés de Jaffa et d’Ashkelon en 1948.

(...)

Donnons une chance au Hamas aussi. N’oublions pas, sans les excuser, que ceux qui tirent sur Ashkelon savent qu’elle a été construite sur le grand village arabe d’Al Majdal, d’où leurs pères ont été expulsés en 1950.

(…)

Israël ne fera la paix que si l’on fait pression sur elle 

 Ça, c’est évident. Les Juifs de Palestine ne veulent pas la paix, ils veulent la Cisjordanie. Ils l’ont amplement démontré. C’est pourquoi il faut soutenir les Palestiniens, notamment en combattant les mensonges de la propagande Israélienne, qu’elle ait lieu à Saint-Germain-des-prés ou à l’Élysée : Radio Paris ment. Quant à l’Europe, c’est une grosse salope.

CBS 60 Minutes

Le journaliste Bob Simon s’est rendu en Cisjordanie pour enquêter sur les chances de la paix. Au cœur du conflit, l’expansion incessante des colonies rend de plus en plus improbable la création d’un État palestinien.

Daniella Weiss, ex mairesse d’une colonie, le déclare sans ambages : ces implantations sont destinées à « prévenir la création d’un État palestinien sur les terres d’Israël. C’est l’objectif, c’est la réalité ».

Mais la question n’est pas là. Elle est que : ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine, mais les Juifs, quels que soient leurs motifs, bons ou mauvais, quelles qu’en soient les causes. Mesdames, Messieurs, je demande votre attention, s’il vous plaît. Ça va sans dire mais ça va encore mieux en le disant et même en le redisant : ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine (création anglo-franco-russe) ; mais les Juifs, quoiqu’en pense M. Bernard Lévy de Saint-Germain-des-Prés. Les Juifs ont fait en Palestine ce que les Français ont fait en Algérie etc. Je suis bien conscient que lorsque Golda Mémère disait : « Mais où sont les Palestiniens » elle ne mettait pas en doute l’existence d’individus arabes dans le pays mais entendait plutôt : « Qu’ont donc fait ces pouilleux de si remarquable pour nous interdire de coloniser la région, nous peuple de vieille race, de grande culture et de grande civilisation et qui a tant souffert ? etc. » Merde à la fin ! Ça suffit comme ça. La suite des événements a montré amplement que le slogan : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » était parfaitement loufoque.

Que les Juifs de Palestine continuent de massacrer et de martyriser autant de Palestiniens qu’ils voudront, peu m’importe (peu m’importa pendant de nombreuses années, je le confesse), mais qu’ils cessent de faire les saintes nitouches, les vertueux offensés (comme dit Pappe) et les victimes. Les victimes en Palestine, c’est les Palestiniens. Les dindons de la farce anglo-franco-russe, c’est les Palestiniens et, je le répète : l’Europe est une grosse salope, qu’elle crève la grosse ordure.

● Palestine, évocation historique par le Dr Petit DOC 2009-02-01-1

● La création de la Palestine. Bernard Thomas : JUIFS, ARABES ET ANGLAIS EN PALESTINE, Le Mois, synthèse de l’activité mondiale, 9ème année, n° 103 (août 1939) DOC 2009-02-01-2

● Gaza et le Hamas : Rétablir la vérité, par Henry Siegman, ancien directeur de l’American Jewish Congress et du Synagogue Council of America. (donc une personne peu suspecte d’antisémitisme) « Les questions concernant la paix du Moyen-orient sont en général décrits en termes d’euphémismes trompeurs. Je voudrais au contraire déclarer ici sans ambages que chacune de ces assertions est un mensonge. » Voilà qui est parler ! DOC 2009-01-26-3

● Qu’est-ce que le Hamas ? par Alain Gresh. En tous cas, ce n’est pas ce qu’on (on est un cochon) vous dit qu’il est. DOC 2009-02-01-4

● Le Hamas n’est pas ce qu’on dit. Document distribué en appui d’une audition conjointe avec M. Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur, chercheur « chaire Moyen-Orient et Méditerranée » (Institut d’Études politiques de Paris), par la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, Sénat, Paris, 14 janvier 2009, tenue en préparation du débat parlementaire sur la situation au Proche-Orient prévu le soir après une Déclaration du Gouvernement sur le sujet. DOC 2009-02-01-3

(…)

Plus que la lutte armée, en tous cas, le retour à la religion apparaît bien dans la littérature de Hamas comme l’expression privilégiée du jihad : “l’islam est la solution et l’alternative” avait ainsi inscrit le mouvement dans son premier communiqué. En affirmant, par ailleurs, que “la Palestine est islamique de la mer au fleuve” au nom de la bénédiction et de la sanctification divines accordées à la Palestine selon le Coran, Hamas replace le conflit israélo-palestinien dans la logique islamique de la permanence du dâr al-islâm : “le jour où les ennemis usurpent une terre qui appartient aux musulmans, le jihad devient une obligation religieuse individuelle qui incombe à chaque musulman”. Pour Hamas, la lutte avec Israël s’inscrit également dans le combat entre le Bien et le Mal : dans sa nouvelle croisade visant à détruire l’islam et inaugurée par les accords Sykes-Picot et la suppression du califat, l’Occident a créé Israël, sa tête de pont militaire, politique et économique fichée au cœur de la umma ; en prônant “le sexe, la liberté sans discipline, la perte des valeurs liées à la religion [...]”, Israël ne cherche ainsi que “la spoliation culturelle, la désintégration de l’identité musulmane et la constitution d’une identité occidentalisée, porteuse de l’acceptation de la colonisation”. En replaçant, dès lors, la Palestine au niveau eschatologique de la bénédiction divine et du combat entre le Bien et le Mal, Hamas fait de la terre non plus la source de l’identité, comme c’était le cas avec le nationalisme, mais le lieu naturel de son épanouissement passé et futur. L’islam devient ici le fondement de l’identité de l’individu comme de la société. Déjà présent, il permet la reconstruction, dès aujourd’hui, de l’unité du groupe qui n’est plus conditionnée par le retour préalable au territoire. Par ailleurs, dans un contexte d’interventions extérieures permanentes (l’occupation militaire en constituant l’une des formes), l’islam apparaît comme le dernier rempart mais aussi le dernier espace de souveraineté. Si la Palestine demeure bien l’horizon, elle constitue également le seul cadre et la limite du combat de Hamas à la différence des mouvements jihadistes internationalistes.

Ni parti à proprement parler ni mouvement de libération nationale ou de guérilla, Hamas n’a ainsi jamais fait de ses opérations militaires une pièce maîtresse dans une stratégie de libération. En soumettant la reconquête de la Palestine à la reconstruction de l’unité de la communauté, le mouvement se donne une capacité de négociation sur le quotidien politique et militaire d’autant plus forte que le pérenne est considéré comme sauvegardé via le propre renforcement institutionnel du mouvement. Tout son discours normatif sur l’illégitimité de principe d’Israël et l’inéluctabilité coranique de sa destruction peut, dès lors, se traduire au jour le jour par des pratiques diverses sinon contradictoires, y compris la capacité à envisager une coexistence plus ou moins transitoire avec cet État : en Galilée, le mouvement islamique, qui partage avec Hamas les fondements idéologiques des Frères musulmans, n’est-il pas gestionnaire de nombreuses municipalités quand ses membres sont détenteurs de la citoyenneté israélienne ?

La mutation de Hamas d’association de mobilisation religieuse en un quasi parti constitue un élément de cette démocratie que connaissent les territoires palestiniens avec sa diversité selon les époques, ses errements et ses limites dues à l’occupation et aux poids de l’histoire. Initiée bien avant la mise en place de l’autonomie, cette évolution obéit à une cohérence interne et il est bien illusoire d’imaginer qu’une ingérence extérieure politique ou guerrière, qui plus est inféodé à un objectif fixé que ce soit par les États-Unis ou par Israël, puisse contraindre le mouvement à un infléchissement de sa doctrine. En effet, sa lecture du Coran et de la tradition musulmane en matière de jurisprudence interdit à Hamas d’accorder formellement (de jure) une quelconque légitimité à un État non-musulman issu de la perte d’une terre islamique sur laquelle vit un peuple musulman. En revanche, une coexistence (de facto) sans limite de temps, dès lors qu’elle ne signifierait pas reconnaissance de la légitimité de l’illégitime, peuvent être envisagées. Elle doit même l’être s’il en est de l’intérêt de la communauté dans l’attente d’une reconquista d’essence eschatologique.

Plus que la lutte armée, en tous cas, le retour à la religion apparaît bien dans la littérature de Hamas comme l’expression privilégiée du jihad : “l’islam est la solution et l’alternative” avait ainsi inscrit le mouvement dans son premier communiqué. En affirmant, par ailleurs, que “la Palestine est islamique de la mer au fleuve” au nom de la bénédiction et de la sanctification divines accordées à la Palestine selon le Coran, Hamas replace le conflit israélo-palestinien dans la logique islamique de la permanence du dâr al-islâm : “le jour où les ennemis usurpent une terre qui appartient aux musulmans, le jihad devient une obligation religieuse individuelle qui incombe à chaque musulman”. Pour Hamas, la lutte avec Israël s’inscrit également dans le combat entre le Bien et le Mal : dans sa nouvelle croisade visant à détruire l’islam et inaugurée par les accords Sykes-Picot et la suppression du califat, l’Occident a créé Israël, sa tête de pont militaire, politique et économique fichée au cœur de la umma ; en prônant “le sexe, la liberté sans discipline, la perte des valeurs liées à la religion [...]”, Israël ne cherche ainsi que “la spoliation culturelle, la désintégration de l’identité musulmane et la constitution d’une identité occidentalisée, porteuse de l’acceptation de la colonisation”. En replaçant, dès lors, la Palestine au niveau eschatologique de la bénédiction divine et du combat entre le Bien et le Mal, Hamas fait de la terre non plus la source de l’identité, comme c’était le cas avec le nationalisme, mais le lieu naturel de son épanouissement passé et futur. L’islam devient ici le fondement de l’identité de l’individu comme de la société. Déjà présent, il permet la reconstruction, dès aujourd’hui, de l’unité du groupe qui n’est plus conditionnée par le retour préalable au territoire. Par ailleurs, dans un contexte d’interventions extérieures permanentes (l’occupation militaire en constituant l’une des formes), l’islam apparaît comme le dernier rempart mais aussi le dernier espace de souveraineté. Si la Palestine demeure bien l’horizon, elle constitue également le seul cadre et la limite du combat de Hamas à la différence des mouvements jihadistes internationalistes.

Ni parti à proprement parler ni mouvement de libération nationale ou de guérilla, Hamas n’a ainsi jamais fait de ses opérations militaires une pièce maîtresse dans une stratégie de libération. En soumettant la reconquête de la Palestine à la reconstruction de l’unité de la communauté, le mouvement se donne une capacité de négociation sur le quotidien politique et militaire d’autant plus forte que le pérenne est considéré comme sauvegardé via le propre renforcement institutionnel du mouvement. Tout son discours normatif sur l’illégitimité de principe d’Israël et l’inéluctabilité coranique de sa destruction peut, dès lors, se traduire au jour le jour par des pratiques diverses sinon contradictoires, y compris la capacité à envisager une coexistence plus ou moins transitoire avec cet État : en Galilée, le mouvement islamique, qui partage avec Hamas les fondements idéologiques des Frères musulmans, n’est-il pas gestionnaire de nombreuses municipalités quand ses membres sont détenteurs de la citoyenneté israélienne ?

La mutation de Hamas d’association de mobilisation religieuse en un quasi parti constitue un élément de cette démocratie que connaissent les territoires palestiniens avec sa diversité selon les époques, ses errements et ses limites dues à l’occupation et aux poids de l’histoire. Initiée bien avant la mise en place de l’autonomie, cette évolution obéit à une cohérence interne et il est bien illusoire d’imaginer qu’une ingérence extérieure politique ou guerrière, qui plus est inféodé à un objectif fixé que ce soit par les États-Unis ou par Israël, puisse contraindre le mouvement à un infléchissement de sa doctrine. En effet, sa lecture du Coran et de la tradition musulmane en matière de jurisprudence interdit à Hamas d’accorder formellement (de jure) une quelconque légitimité à un État non-musulman issu de la perte d’une terre islamique sur laquelle vit un peuple musulman. En revanche, une coexistence (de facto) sans limite de temps, dès lors qu’elle ne signifierait pas reconnaissance de la légitimité de l’illégitime, peuvent être envisagées. Elle doit même l’être s’il en est de l’intérêt de la communauté dans l’attente d’une reconquista d’essence eschatologique.

Dans cette optique islamique, au vu des rapports actuels de forces, détruire Israël comme transformer l’ensemble de la population de Gaza en martyrs n’a pas de sens. Sur cette même base, Hamas ne peut aller au delà des termes contenus dans le “Document d’entente nationale” (dit aussi “Document des prisonniers”) de juin 2006 qui préconise une coexistence de facto entre deux États dès lors qu’Israël se serait retiré de l’ensemble des territoires occupés en 1967.

(…)

● L’avocat général Bilger a bien reçu le saucisson. (Pour le saucisson, voir ci-dessous) À propos : je signale aux gens qui auraient des inquiétudes devant l’avancée inquisitoriale qu’être anti-sémite n’est pas interdit en France pour la simple raison qu’en France il n’y a pas (pas encore) de procès d’intention. La loi n’interdit pas ce qu’elle est incapable de prouver. Seuls les actes et les propos antisémites sont interdits. Donc : il ne sert à rien de tempêter : « Un tel, un tel, antisémites ! » — le procureur Cordier : « M. Faurisson, vous êtes un antisémite viscéral ! » Et alors ? Cela fournit un mobile hypothétique. C’est tout. Cela ne prouve rien et l’intention n’est pas poursuivie, en France —. Il suffirait, pour ces untels, de répliquer : « Et alors ? » Par prudence ajoutez : « quand bien même ? » sinon l’inquisiteur serait tenté de rétorquer : « Relaps, tu viens d’avouer. » Exemple de relaps : ces Juifs espagnols que l’on avait contraint à la conversion au christianisme et que l’on (on est un cochon) accusait par la suite de poursuivre en cachette leur culte judaïque.

● Ce n’est pas des crapauds qui sortent de la bouche de notre mini-président, mais des bobards. Cet homme croit qu’il a du charisme.

● La tinette a débordé. C’est bien ce que  je disais : M. Erdogan en fut éclaboussé au point de faire un scandale à Davos.

● Douglas, Comment pensent les institutions. Page 70. « Le pourquoi de l’action collective », critique du fonctionnalisme.

La question à la fois logique et pratique de savoir comment s’accomplit une action collective se pose pour la religion exactement dans les mêmes termes que pour toute autre théorie relative à la nature du monde. La religion n’explique rien, elle doit au contraire être expliquée. Nous ne pouvons laisser Durkheim, Fleck et leurs disciples écarter ainsi sans justification le problème essentiel. Leur raisonnement doit être justifié point par point sous peine de tomber sous le coup de l’accusation de mysticisme et d’irrationalisme.

Leur faire faire front commun présente un avantage indéniable. Durkheim peut éviter la question de l’action collective, parce qu’il étudie les primitifs et les religions. Ses propos ne sont pas censés s’appliquer aux croyances laïques du monde moderne. Il ne nous est donc d’aucun secours pour comprendre notre propre action collective, et il n’a jamais entrepris de nous appliquer sa théorie. Nous pourrions être tentés de supposer avec lui que les théories scientifiques imposent leur vérité à nos propres expériences, mais nous savons que cela serait contraire à l’histoire de la science et à la détermination de différents styles de pensée. Fleck en revanche est plus moderne quand il répète qu’un fait scientifique ne regarde pas les chercheurs droit dans les yeux en leur demandant de s’incliner. Il montre qu’il a fallu quatre siècles pour que des découvertes scientifiques effectuées dans d’autres domaines permettent d’établir une distinction définitive entre différentes maladies jusque-là assimilées sous le terme de maladies vénériennes : « Qu’une telle idée fût si enracinée montre bien qu’elle n’était pas le soi-disant résultat d’observations empiriques » [Fleck].

On ne saurait mieux dire. Je rends grâce à l’Émir ben Laden de m’avoir incité à lire Durkheim (ruse de la raison). Cela éclaire les revendications des musulmans, violents ou non. Que leur religion soit expliquée. Alors ils déposeront les armes. À priori, leur religion vaut bien la religion de l’enculisme. Sursum corda. Schlomo Sand : « Le Hamas, habillé de vêtements islamistes, n’a pas cessé d’être un mouvement nationaliste moderne. »

● Après la stupéfiante victoire du camembert, voici la stupéfiante victoire de Siné. Le procureur, c’est-à-dire le Parquet, c’est-à-dire le Ministère public (c’est-à-dire, en ces jours troublés, l’Élysée) a demandé la relaxe. J’en déduis que le vibrion Sarko aussi infectieux soit-il, a dit : « Holà ! doucement les gars. On a assez d’emmerdes comme ça » (avec, de plus, Lefebvre et Parisot sur les bras). Cela dit, Siné est non seulement un gros con, mais aussi un vieux con, gros et vieux il est ce con. Il s’empresse d’appliquer à Dieudonné ce qu’on applique à lui. Il n’a rien compris. Soutenir indéfectiblement les Palestiniens, qu’Allah le bénisse —  ce serait alors la seule punition de ce vieux laïcar —, n’excuse pas tout.

  Aznar, le Lefebvre espagnol ! L’esprit, l’intelligence, la finesse, l’à-propos, la mansuétude, la magnanimité en un mot, illuminent ces deux façades.

Post scriptum : il est fort possible que, tout simplement, comme c’est le cas, je l’espère, la plupart du temps, le procureur soit un honnête homme et ait agi indépendamment des avis du Château dans son rôle qui consiste à veiller à l’application de la loi. Alors, je serais marri qu’il s’estime offensé et je lui présente mes excuses anticipées que je le prie de bien vouloir accepter. Je vais vous raconter une histoire que vous connaissez certainement. Ça se passe en Auvergne. Un paysan plaide contre un autre paysan. Le plaignant demande à son avocat s’il ne serait pas judicieux d’envoyer un saucisson (ceux-là ne sont pas de Lyon) au juge. Certainement pas ! répond l’avocat, vous seriez condamné à coup sûr tant le juge se sentirait offensé. L’audience a lieu et le plaignant gagne facilement son procès. Son avocat lui demande ce qu’il a bien pu faire pour que le juge soit aussi bien disposé à son égard. « Je lui ai envoyé un saucisson — un saucisson ! est-ce possible ? — parfaitement, je l’ai envoyé au nom de mon adversaire. » Il faut dire que, citer comme témoin de moralité un hareng saur aussi sec, sec, sec que Bernard Lévy, c’est comme envoyer un saucisson au procureur et à la cour. Tribunal des flagrants délires, 28 janvier 2009. 

Il appert que ce procureur est un honnête homme. Voilà donc au moins une affaire dont le vibrion Sarko ne se sera pas mêlé. Bernard Lévy a fait une démonstration paraît-il !

Le procureur de la 6e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, dite « chambre de la presse », a pour habitude de ne jamais requérir dans les affaires où le ministère public n’est pas à l’origine des poursuites.

(…)

« Foutez la paix aux Juifs de France ! », a fini par s’exclamer Me Alain Jakubowicz. Réponse de Me Thierry Lévy, avocat du dessinateur : « tant que la communauté juive de France n’abandonnera pas l’idée que l’anti-sionisme est de l’antisémitisme, il faudra accepter l’idée que l’on ne foutra pas la paix à ces Juifs de France ». [et Heil Myself en profite pour répéter ce qu’il a déjà dit plus bas : tant que l’État juif de Palestine n’évacuera pas, sans conditions, la Cisjordanie, ne présentera pas d’excuses aux Palestiniens pour leur avoir infligé un siècle de tourments divers et ne proposeront pas spontanément des réparations, il faudra que les Juifs de Palestine acceptent l’idée que les Palestiniens ne leur foutront pas la paix] DOC 2009-03-11

Que je sache, l’État d’Israël est un État juif, un État ethnico-religieux — là, les laïcars de choc de Charly Val ne trouvent rien à redire —, ce qui est… très moderne. Ses méfaits — notamment son odieux sabotage permanent du processus de paix — jettent donc le discrédit sur tous les Juifs du monde, qu’on le veuille ou non. Le principal méfait de cet État religieux (établi par des laïcs pour une grande part) est de s’être installé (on sait comment) sur une terre religieuse, sur une terre d’islam. Le résultat, vous le voyez. Golda Mémère avait bien tort de demander « Où sont les Palestiniens ? » Il eût été préférable qu’elle se demandât de quelle religion était cette terre. En tant qu’État religieux, l’État juif est assez culotté d’invoquer les valeurs de l’Occident où n’existent plus que des États politiques purs. Là réside l’illégitimité de l’État d’Israël.

En lisant l’entretien de Schlomo Sand avec Télérama, je comprends mieux : l’illégitimité d’Israël ne réside pas dans le fait qu’il est un État réservé aux Juifs et dans lequel les citoyens Arabes sont pratiquement comme les Juifs dans le royaume de Prusse (ils n’ont, de citoyens, que l’appellation ce que n’avaient même pas les Juifs du royaume de Prusse). L’illégitimité de l’État d’Israël réside dans le fait qu’il se prétend l’État des Juifs du monde entier. Bernard Lévy est donc un émigré de l’État juif.

● Les prétendues « conventions » sont en fait coercition, pure coercition, auto coercition. À bientôt.

Rappel. En parcourant mes archives
Le triomphe du cynisme en politique

 

Revue républicaine

Nos élites sont-elles cyniques ou naïves ?

jeudi 7 février 2008

 

Que penser du débat télévisuel qui a eu lieu sur France 5, dans l’émission Riposte, dimanche 3 février 2008, au sujet du traité de Lisbonne ? Comment interpréter les « arguments des pro-européens » ? Cynisme ou naïveté ?

J’ai été stupéfait en écoutant le débat (Rispostes sur France 5) dimanche soir au sujet du mini-traité européen.

Abasourdi de voir des hommes politiques, qui se définissent pourtant comme des modérés, nous expliquer que le « non » du référendum de mai 2005 était nul et non avenu (référendum qui n’aurait donc jamais dû avoir lieu), que les citoyens français n’étaient pas capables de juger du bien-fondé de cette Europe.

Mon sang se glace lorsque j’entends un député du PS (Vincent Peillon) dire doctement que les citoyens de sa circonscription étaient à 66% contre la constitution de 2005, mais qu’il va voter pour, considérant qu’il est plus démocratique de suivre les consignes de son parti.

Je suis sidéré d’entendre un « représentant du peuple » centriste (Jean-louis Bourlanges) nous expliquer que la politique est une chose trop sérieuse pour la confier au peuple français, et que seuls des experts et des technocrates sont habilités à diriger un pays.

Je suis consterné d’entendre un écrivain (Camille de Toledo), se déclarant idéologiquement entre le PS et la LCR (sic), affirmer que cette Europe confiscatoire est nécessaire car elle serait la conséquence directe des charniers du vingtième siècle (Les constructions artificielles qui se sont faites contre les peuples, comme la Yougoslavie ou même l’empire soviétique, n’ont pourtant jamais empêché les massacres).

Je reste pétrifié lorsque j’entends ces individus avouer et approuver le fait que le mini-traité est la copie conforme du texte de 2005, qu’il a été volontairement et inutilement complexifié dans le seul but d’éviter la consultation populaire, et affirmer dans le même temps, la main sur le cœur, qu’ils sont d’authentiques démocrates parce qu’ils favorisent la ratification parlementaire. Ratification parlementaire qui serait, selon eux, plus conforme aux traditions françaises alors qu’elle foule au pied toutes les valeurs issues de la Révolution française. Même le maréchal Pétain n’aurait pu imaginer, dans ses rêves les plus fous, une victoire aussi éclatante sur l’héritage révolutionnaire, sans coup férir.

Je suis effaré de voir que les castes au pouvoir ne prennent même plus la peine de cacher leur arrogance et leur mépris du peuple [tant mieux].

Il va donc falloir remplacer le terme « machiavélisme » pour désigner le cynisme en politique car même Nicolas Machiavel pensait, qu’étant donné l’incertitude liée à toute action politique, la décision d’un million d’individus était plus sûre et plus fiable que la décision d’un seul, fût-il plus éclairé en la matière.

En effet, l’Histoire récente nous a montré que les élites de tous poils étaient plus souvent sujettes à l’idéologie et au dogmatisme, voire à l’aveuglement, que le peuple lui-même (combien de ceux qui affichent leur soi-disant lucidité actuelle étaient d’inconditionnels admirateurs des dictatures communistes il y a seulement 20 ans ; n’oublions pas non plus l’admiration et le soutien du grand patronat français à Hitler durant les années 30 ; mais aussi l’admiration de toute l’intelligentsia française pour Staline, pourtant responsable de la mort et de la déportation de millions d’individus, dans les années 50 et 60 ; sans parler de l’intelligentsia parisienne applaudissant la prise de pouvoir de Pol Pot, responsable du génocide de son propre peuple...).

Je me suis longtemps demandé si nos gouvernants étaient cyniques ou naïfs, et laquelle de ces probabilités était la plus inquiétante pour notre avenir. La réponse m’est apparue clairement dimanche soir, me laissant comme un goût amer dans la bouche et une étrange sensation de malaise : nos élites seraient donc cyniques et naïves.

Péricles

http://www.revue-republicaine.fr/spip.php?article1575

Discussion

Forum

·     autrement exprimé : des salauds ou des cons ?

8 février 2008, par Auguste

Ce serait faire injure aux écoles de la République dont ils sont issus que de penser que ce sont des « cons », en conséquence...

Lundi la France a cessé d’exister. Est-ce tout ?

Il manque l’affirmation que nous vivons dans une démocratie totalitaire, qui est bien pire qu’une république dictatoriale parce qu’elle laisse les impressions sauves et les institutions en place. Nous ne sommes déjà plus en Juillet 1940, N. Sarkozy n’est pas un vieux Maréchal croyant sauver les meubles, c’est Laval aidant à les déménager. L’un (Chirac ?), aime la France mais il se trompe, l’autre sait ce qu’il fait et agit par haine de notre culture.

Dans ces circonstances là la cristallisation qui s’opère réduit puis supprime les zones transitoires, il n’y a plus que la matière et le vide ; il faut choisir, ce qui ne s’agglomère pas est entraîné dans les abysses, ce qui n’est pas contre est pour. C’est navrant mais par l’action des forces centripètes la modération devient un accord tacite, la mesure une complicité ; l’aristocratie tarée des ultra-capitalistes libéraux [exactement : tarés, fin de race, dégénérés] s’est adjoint la lâcheté des bobos [Allo ! maman bobo]. Ces gens nous livrent une guerre mortelle , ce n’est pas une lutte politique, ce n’est donc pas par la dialectique que nous pouvons nous défendre ; croyez-vous qu’ils ignorent leurs méfaits ?

Oui, le temps du sang n’est plus très loin, ou bien celui de la servitude.

♦ Exactement : ça a l’air de la démocratie, mais ce n’est pas la démocratie. Ça a l’air de la paix, mais ce n’est pas la paix. Ça a l’air du dream world, mais ça sent le prout world. Le vibrion Sarkozy est un agent infectieux.

 

Enfin Nègre – Marc-Édouard Nabe →  

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Remarque : ce déchaînement d’espoir, qu’il soit justifié ou non, indique cependant combien « les gens » en ont un impérieux besoin.

● Victoire inattendue du vrai camembert : les vaches hollandaises ont dû évacuer la bande d’Isigny et les barrages routiers ont été levés. Ce sera sans doute la seule bonne nouvelle du règne de Sarko-la-menace. Enfin quelque chose de réussi.

 

Formulons ce point différemment pour en mieux faire apparaître l’implication centrale. Les sciences sociales sont spontanément relativistes, même lorsqu’elles le dénient comme la science économique. Mais elles ne mettent en oeuvre que ce qu’on pourrait qualifier de logique de la relativité restreinte, celle qui se borne à opposer les non-modernes aux modernes. La théorie de l’action rationnelle et l’individualisme méthodologique procèdent à une dénégation de ce relativisme restreint en postulant qu’en théorie, tous les hommes doivent être considérés comme des individus rationnels, même si en pratique il n’en est pas ainsi parce que la rationalité des non-modernes est entravée par le poids d’institutions irrationnelles et incompréhensibles [funny. Incompréhensible, certes, mais seulement pour le chitoyen].

C’est ce postulat que M. Douglas bat directement en brèche en établissant une sorte de principe de relativité généralisée selon lequel les hommes sont toujours aussi rationnels en pratique si l’on veut bien considérer que cette rationalité individuelle est d’abord une rationalité institutionnelle partagée. Nous ne pensons pas d’une manière essentiellement différente des hommes pré-modernes non pas parce que ceux-ci seraient comme nous — des individus rationnels isolés [autrement dit des trous du cul. Qu’est-ce qui est isolé ? C’est le trou du cul au milieu d’une marée de trous du cul] (version de l’individualisme rationaliste) —, mais parce que, comme eux, nous sommes tributaires, pour penser et opérer des choix, des institutions qui pour l’essentiel accomplissent le travail de penser et de choisir à notre place. Reste que leurs institutions et les nôtres diffèrent. D’où la relativité généralisée. (Alain caillé qui présente Comment pensent les institutions, Mary Douglas, La Découverte.)

Je vous l’avais bien dit, les hommes vivent dans un savoir. Si les institutions sont différentes, le savoir est différent, mais… la rationalité est la même — et en aucun cas elle n’est la prétendue rationalité de l’individualisme méthodologique. Weber le dit bien, n’est-ce pas ? pour s’empresser de faire immédiatement le contraire. Voulez-vous donc que je vous inflige une nouvelle fois l’histoire que racontait le maire de mon village (c’est là, pour ceux qui ne la connaissent pas) afin que vous puissiez admirer cette prétendue rationalité dans toute sa splendeur ?

→ L’article très intéressant qui m’a mis sur la voie de Mary Douglas : L’économie des conventions est-elle hétérodoxe ? Nicolas Postel. DOC 2009-01-26

Construire du social et construire du savoir deviennent une seule et même opération

 

Mary Douglas s’en tient à une interprétation que l’on peut dire intellectualiste — et exclusive de toute transcendance — de l’institution. Elle invite à « reconnaître que l’individu est impliqué dans la construction de l’institution dès le premier stade de la connaissance », et que « la relation sociale la plus précoce jette les bases d’une polarisation du monde en différentes classes ». Construire du social et construire du savoir deviennent une seule et même opération. Mais il faut bien admettre que les institutions sont menacées de précarité ; un principe stabilisateur doit opérer. Il est trouvé dans l’analogie qui lie le social à ce qui lui est extérieur, et notamment au monde naturel.

Fondées en nature, les institutions le sont aussi en raison; l’analogie est fondatrice et génératrice d’autorité. Dans une page inspirée par le commentaire de M. Foucault relatif au dressage institutionnel des pensées et des corps, Mary Douglas parvient au point le plus avancé de sa propre interprétation. Elle montre les institutions atteintes de « mégalomanie pathétique ». Elles veulent tout traiter selon leur « programme » : la mémoire, les perceptions et les émotions soumises à leurs standards, l’information tenue sous leur influence, les problèmes traduits en leurs termes, la justice dont elles se prévalent. Alors, « l’espoir d’une indépendance intellectuelle consiste pour nous à résister ». Cet appel à la résistance se situe à l’opposé d’une philosophie qui postule un sujet humain souverain, dont le libre arbitre est la caractéristique essentielle. (Balandier préfaçant Comment pensent les institutions, Mary Douglas, La Découverte)

 

Désolé, j’ai merdé grave

 

● Grande sagesse du colonel Poutine. Je lis l’article paru dans Le Temps « Les historiens de la Russie face au passé stalinien ». Et je lis, à propos de manuels d’histoire destinés aux écoliers, que l’image bénéfique de Staline « était nécessaire pour le rétablissement de l’autorité de l’État ». Je lis aussi que dans leur sagesse, les historiens Russes… « De l’avis général, la seule chose que les historiens peuvent faire pour contrer cette vision “modernisatrice” du stalinisme, c’est de continuer à publier des études scientifiques dans lesquelles le stalinisme est dépeint tel qu’il fut vraiment. » Voilà l’attitude qu’aurait dû adopter le quarteron d’historiens qui se sont dressés contre Faurisson. Il est de la plus haute importance « pour le rétablissement de l’autorité de l’État » que soit  présentée une image positive de Staline face à l’offensive de la merde anglo-américaine. La Russie a payé à Staline, elle a déjà assez payé à la merde anglo-américaine. Le colonel Poutine a donc estimé qu’il ne fallait pas désespérer la Russie. Quiconque s’y risquerait sera poursuivi jusque dans les chiottes. ♫ Lon lon là, laissez-les passer, ils ont eu du mal assez. DOC 2009-01-24

● Bienvenue en Sarkozie. « Tout ce qui nous entoure glisse vers l’inquiétant. » Effectivement, c’est ça la Sarkozie. Not’ président, c’est Sarko-la-menace. Je le cite : « Descend si t’es un homme » ou « Casse toi pov’ con » ou « On va vous en débarrasser, madame » etc. Rapport spécial de la CNDS, Journal Officiel. Mais c’est Vichy ! Travail, Famille, Pognon. C’est bien ce que je disais : le fascisme se fabrique à l’Élysée. Cela dit, la menace ne date pas d’aujourd’hui.

● La presse israélienne s’interroge après Gaza.

● Valse avec Bashir.

● « J’ai honte d’avoir fait une société comme ça. »

● Tarnac.

● Soixante ans de massacres, d’expulsions, de déportations, d’assassinats, d’emprisonnement et d’humiliation des Palestiniens en Palestine et même ailleurs. Ça fait beaucoup, c’est long. C’est une plaisanterie, paraît-il ! DOC 2009-01-25

● Stephane Hessel fustige Israël et la France : « un gouvernement français qui ne ferait pas seulement lâchement la part à Israël et pas du tout la part à Gaza »

Petite sauterie entre copains le 18 janvier à Jérusalem

« parade de soutiens des dirigeants d’Europe,

venus le temps d’une séance de photos avec le Premier ministre Ehud Olmert » (Gideon Levy)

Le jeu des sept erreurs

Trouverez-vous les sept erreurs ?

La sainte chaussure du prophète

● Give me five

● Pierre Jourde allumé par un sniper.— Et puis là. Elle est bien bonne : le fascisme qui se fabrique en banlieue ! Le fascisme se fabrique à l’Élysée. Exemple : « mais sans doute même vaut-il mieux être arabe en Israël qu’arabe dans un pays arabe », n’est-ce pas ? C’est de la grande pensée, ça. DOC 2009-01-25

Disons que lorsque Jourde se met en tête d’écrire sur « la banlieue » ou de chroniquer, par exemple, Jonquet sur la banlieue, il devient beaucoup, beaucoup, beaucoup moins convaincant. Et ne fait que reproduire les fièvres obsidionales  qui agitent sporadiquement le 6e arrondissement. Un empilement de stéréotypes et de clichés racistes, sous l’éternelle complainte du « on ne peut pas chier sur l’islam en paix ». Du coup, l’on se demande si sa (juste) charge contre les notables de l’édition française ne tient pas, finalement, à sa seule amertume de ne pas y occuper une place au premier rang.

♦ terme particulièrement bien choisi puisqu’il s’agit de la psychose qui peut s’emparer d’une ville assiégée. Or c’est bien le cas des Germanopratins : ils sont assiégés par les banlieues (bien fait), de même que les Juifs de Palestine sont assiégés par les Palestiniens qu’ils sont censés dominer. C’est eux, Juifs de Palestine, assiégeants assiégés, qui sont dominés par la fièvre obsidionale. On a pu en constater un sinistre exemple il y a peu. Et notre mini-mini président super pénal, premier flic de France, est, lui-aussi, saisi par la fièvre obsidionale : « Le cercle s’est élargi au gré des faits divers ». Tout cela résulte du 11 septembre : en fait, le but des attaquants était d’infecter l’Occhident par la fièvre obsidionale. Tout s’explique. La victoire des assaillants est totale ! Opération totalement réussie, à peu de frais. L’Occhident se croit encerclé par un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. L’Émir Ben Laden (en fait Allah) a rendu fous ceux qu’il veut perdre. Morale de l’histoire : tel est pris qui croyait prendre. Israël est un État assiégé par les prisonniers de l’une de ses prisons ! Cela préfigure l’avenir de ce monde. Déjà, aux USA des demi-riches se retranchent dans des villes privées .

♦ Ces derniers sont les gated communities ou les Common Interest Developments (CID) locaux : à savoir des blocs d’habitations gérés, planifiés, développés et possédés uniquement à titre privé, qui mettent en avant leur séparation d’avec l’environnement extérieur par des clôtures ou des barrières sociales et physiques plus subtiles. Ces gated communities et parcs résidentiels sont par excellence les espaces du néolibéralisme mondial. Cette prolifération des enceintes privées fait partie d’une restructuration urbaine qui a cours dans le monde entier, et dont les caractéristiques sont aussi bien l’augmentation des inégalités et de la polarisation sociales que la fragmentation urbaine. De telles enceintes sont des réactions de repli à la vulnérabilité et à la peur ressenties par les classes moyennes, qui sont engendrées par le nombre croissant de fractures parcourant le corps social, par le déclin de l’idée d’intégration sociale et par le relâchement du contrat social entre classes mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale [ce qui explique pourquoi le vibrion Sarkozy et Olmert sont des copains].

(…)

l’exclusion constitue presque toujours le noyau central de ces utopies. Leur caractère à la fois excluant et autoritaire explique pourquoi de telles évolutions se transforment inévitablement en « utopies dégénérées ». (Paradis infernaux, les villes hallucinées du néo-capitalisme, Les prairies ordinaires)

C’est bien ça : Israël est un gated state et une utopie dégénérée. C’est bien l’Occhident, c’est bien la démocrachie en Palestine.

● L’impitoyable Tropical Bear. Good news, good news. Capitulation, capitulation sans conditions, ça me plait ça ! En rase campagne.

● Le bonheur, dans ce monde, c’est d’habiter le domaine de Rhames, un lotissement du seizième siècle, entouré de hauts murs, divisé en six parcelles (je ferai bientôt un reportage photographique pour notre ami le duc de Trèfle), du manoir Henri IV aux cinq travées, plus deux travées latérales, architecture aux trois crayons, à la chaumière longère couverte de chaumes, en passant par les longs communs aux trois crayons, eux aussi, avec des prouesses décoratives en pierre blanche (au moins cent mètres de long partagés en deux habitations — dont un artisan couvreur, le veinard). La plus belle parcelle est la plus petite car s’y trouve une minuscule maison de conte de fée. De grands arbres centenaires et deux portails monumentaux profitent à tous les habitants de ce lotissement. La France serait plus belle avec plus de lotissements de ce genre. Les Martel de Rhames et les Martel de Fontaine de Bolbec avaient chacun embrassé une religion différente, ce qui fait qu’ils s’arquebusèrent copieusement. Je suis né dans une belle maison d’architecture balnéaire à l’ombre de la motte féodale des Fontaine-Martel de Bolbec. Le tout a disparu depuis lors au profit des usines Oril avec fils de fer barbelés électrifiés et miradors… mais sans voie ferrée.

● Scout toujours. Cornuto ! Cornuto ! C’est normal pour Berlusconi. C’est l’équivalent de « Enculé ! Enculé ! » en France (signe E). Moi aussi j’ai fait la route. Mais j’ai fait plus d’auto-stop en Italie que le Dr Petit, les klaxons des automobiles italiennes font : « Cornuto ! Cornuto ! ». D’ailleurs Stendhal nous apprend qu’en Italie c’est l’amant qui, par jalousie, poignarde le mari. Tout ces messieurs font « Cornuto ! ». Oui, il y a de quoi. C’est la stricte vérité.

● Culpabiliser et angoisser. Seb Musset n’a pas les yeux dans sa poche : « produire du fautif ». Exactement. Cela explique parfaitement la révolte du grand nègre Dieudonné Bonaventure : il se révolte contre les producteurs de fautifs, il leur pète au nez. Il invite de grands coupables (selon les producteurs de fautifs) sur scène. Bravo grand nègre. Prout au nez des producteurs de fautif. Il le dit explicitement : « qu’est-ce que c’est que ces assoces de… ou de… ? C’est de la merde. » Exactement. Les assoces, à l’américaine, sont là pour produire du fautif, du coupable. C’est puritain. C’est américain. Vive les catholiques. C’est très simple. Avec les protestants vous pouvez jouir de la vie terrestre et surtout devenir riches, mais vous devez être puni sur terre aussi. Le Tazer est une arme qui tue peu (à létalité réduite dit pudiquement l’OTAN), ce n’est pas une arme pour tuer, c’est une arme pour punir, c’est une arme de puritain (Louis XIV savait ce qu’il faisait en révoquant l’édit). Chez les catholiques, vous serez punis, mais après votre mort. Donc, carpe diem, ♫ je vous dis merde en attendant.

● Qu’est-ce que le Tazer ? C’est la gégène de poche. Si le Tazer avait existé du temps de la rue Lauriston ou du temps de la guerre d’Algérie, cela aurait peut-être épargné bien des vies de torturés. C’est une immense avancée dans la civilisation.

● Les USA sont un pays bureaucratique. Il ne faut pas croire la chansonnette. Un ami franco-américain me le confirmait : la bureaucratie aux USA, c’est pire qu’en France, quoiqu’en prétende mini-mini-Sarkozy et Mme Parisot qui fait pipi dans sa culotte.

 

[zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

● Le sionisme comme pathologie, par Sylvia Cattori [[mhgkue51cuab]

● Israël est une imposture d’État, c’est-à-dire un État illégitime. De defensa

● Les États-Unis doivent changer radicalement de tactique au Proche-Orient, par Tony Karon, TomDispatch.

● Comment enflammer l’ensemble du monde musulman, par Gabriel Kolko, CounterPunch. Et pas seulement le monde musulman, à ce qu’il semble. Heureusement.

 

Les aventures de l’Occhident :
La démocrachie partout
La démocrachie à Gaza

Cette fois, la tinette a débordé

Les Juifs de Palestine ont tellement chié pendant vingt jours sur Gaza que la tinette a débordé et que le monde en est incommodé (il a mis le temps, le bougre). Ces crétins ne s’apercevaient même pas qu’ils chiaient en fait sur le monde. La démocrachie partout. La démocrachie en Palestine. À suivre…

● Qui possède les réserves de gaz au large de Gaza ? Encore une affaire de gaz !

● L’Europe ne secourra pas Gaza tant que le Hamas sera là (Eh ! oui, il est toujours là le Hamas après la grande victoire des Juifs de Palestine). L’Europe est une grosse, grosse, grosse salope. Crève, et vite, grosse salope. J’espère que les différences de spread la feront bientôt éclater la grosse salope. Vive le grand nègre Dieudonné ! vive le Hamas !

● Déraison, par Uri Avnery

● « Je vous couvrirai d’une honte éternelle ». J’ai vu ces vidéos sur Canal planète vers 1995. Sur ce même canal je découvrais la musique d’Abdelwahab.

Ce que je lis là lilas est encore pire que ce que je lisais dans son livre de 2006. Ces Juifs de Palestine sont fous. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre (dans cette saynète, Jupiter n’apparaît pas sous les traits d’un taureau ou d’un cygne mais sous la moustache de Hitler). « Islamique et armée » ! C’est ainsi qu’est la résistance, l’histoire n’a pas de loi, le nouveau est toujours surprenant et surgit où on ne l’attendait pas. Iran Resist se trompe, victoire des Iraniens à Gaza. Encore heureux que les Iraniens soient là. Clausewitz et Koutousov confirmés : avantage au défenseur. Gloire au défenseur. DOC 2009-01-19

« Assumez la responsabilité de votre destin ! Les lanceurs de roquettes et les terroristes représentent un danger pour vous et pour votre famille. Si vous souhaitez assister et aider vos familles et vos frères dans la bande de Gaza, tout ce que vous devez faire est appeler le numéro ci-dessous et nous informer sur la position des lance-roquettes et des gangs terroristes qui ont fait de vous des otages de leurs opérations. La prévention du désastre est désormais entre vos mains. » (Global Voices)

Destruction de la société palestinienne par Loublanc ya Loublanc →  

Dans notre rubrique « Les Nazi étaient des enfants de chœur », voici Destruction de la société palestinienne : le modèle irakien. Après Golda Mémère (« Mais où sont donc les Palestiniens »), les Juifs de Palestine pourront bientôt s’exclamer : « Mais où est donc la société palestinienne ». Je suis obligé de parler de Juifs de Palestine et non pas d’Israéliens car je vois mal les deux millions d’Arabes israéliens s’exclamer : « Mais où est donc la société palestinienne ». Ensuite, l’État d’Israël n’est pas un État politique pur, même pas un État religieux comme celui de roi de Prusse critiqué par Marx dans La Question juive, mais un État ethnico-religieux (pire donc que l’Afrique du sud où l’État était seulement ethnique) avec ses sous-citoyens arabes. C’est un monstre.

C’est à mon avis cette stratégie irakienne que l’on voit désormais mise en œuvre à Gaza. Le but de guerre doit être ainsi formulé : la destruction de la société palestinienne elle-même. C’est ce que dit par exemple le professeur Salah Abdel-Jawad dans une interview du Monde du 5 janvier 2009 :

« Il ne s’agit pas simplement de détruire tel ou tel mouvement politique. Sinon pourquoi bombarder les ministères, l’Université islamique et l’Ecole américaine de Gaza ? Tout comme le saccage des bâtiments publics opéré en 2002, lors de l’invasion de la Cisjordanie, ces actions participent d’un plan concerté. Il vise à détruire non seulement l’entité politique palestinienne mais aussi et surtout la société. L’objectif est de créer une forme de résignation, d’amertume, d’imposer une violence quotidienne, que les Palestiniens finissent un jour par retourner contre eux. »

Témoignage recueilli par Amira Hass (Haaretz, 30 décembre 2008) :

« Cette agression n’est pas contre le Hamas. Elle est contre nous tous, contre l’ensemble de la nation. »

Le but ? Il est connu depuis longtemps : « une terre sans peuple ». Dennis Collin le rappelle dans La Sociale (3 janvier 2009) :

« Cette situation elle-même n’est pas tombée du ciel. Elle découle directement de la colonisation sioniste en Palestine et de la proclamation de l’État d’Israël en 1948. Les Occidentaux ont pu se dédouaner à bas prix des crimes commis contre les Juifs en payant leur dette sur le dos des Arabes. Le mensonge inventé par la propagande sioniste (la Palestine: « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ») s’est vite heurté à la réalité et la création de l’État juif s’est faite par le massacre des populations civiles (par exemple le massacre de Deir Yassin perpétré par l’Irgoun de l’ancien premier ministre Menahem Begin) et la déportation en masse — ce qu’on n’appelait pas encore « épuration ethnique » — nécessaire pour confisquer les terres et les biens des Palestiniens. Bref, une guerre de conquête coloniale typique, dont la nouvelle génération d’historiens israéliens commence à révéler la réalité. »

Dans ce texte, il précise :

« Ceux qui croient être utiles au peuple palestinien en comparant la politique d’Israël à l’extermination des Juifs par les nazis se trompent tout aussi lourdement. Israël n’a nul envie de détruire les Palestiniens en tant que tels. »

C’est un point important. Il ne me semble pas pertinent de parler de génocide, puisque la destruction physique systématique des individus n’est pas possible. En revanche, puisqu’il n’est pas possible ni souhaitable d’éliminer physiquement l’intégralité des individus, la cible est la société palestinienne, qui doit être, elle, totalement détruite. Après avoir nié l’existence du peuple palestinien, les propagandistes israéliens ont nié l’existence d’une « société palestinienne » (on retrouve encore cet argument dans quasiment tous leurs écrits) ; il suffit donc de réaliser sur le terrain cette négation.

Ça n’est pas irréalisable, comme la destruction de la société irakienne l’a prouvé.

Qui est négationniste ? Il s’agit bien de la négation d’une société. Vaut-il mieux être négationniste dans le passé ou dans le présent ? Où est le vrai scandale ? DOC 2009-01-14

Dennis Collin :

Si on veut comprendre quelque chose, il faut rechercher les causes. Formellement, la cause immédiate de l’opération en cours est la reprise des tirs de roquette lancés par le Hamas sur les villes israéliennes proches. Longtemps financé par l’Arabie Saoudite, propulsé par la diplomatie et les services secrets israéliens pour lutter contre le Fatah et l’OLP laïque, le Hamas (sunnite) a échappé à ceux qui pensaient le manipuler et s’est allié au Hezbollah (chiite) et conserve un contrôle serré sur la bande de Gaza en dépit de la faible résistance du Fatah.

Mais à son tour l’évolution du Hamas et ses succès dans les territoires occupés découlent de ce qu’il est convenu d’appeler « échec du processus de paix ». En vérité, il n’y aucun échec du processus de paix. Ce « processus » mis en route sous autorité américaine vise à disloquer la résistance palestinienne (unie jadis dans l’OLP) et y pas (sic) plutôt réussi : « l’autorité palestinienne » de Ramallah devenue un représentant fantoche des puissances occidentales est minée par la corruption. Dans le même temps, la colonisation israélienne n’a aucun répit. Le soi-disant processus de paix ressemble à s’y méprendre à la stratégie des colons blancs face à aux Indiens en Amérique du Nord : les traités avec les nations indiennes ne servaient qu’à organiser la division, gagner un peu de temps avant la prochaine violation des traités, pour finalement réduire les survivants des peuples indigènes dans des réserves aussi inhospitalières que possible. Le but du « processus de paix » n’est rien d’autre que la colonisation complète de toute la Palestine et l’enfermement des Palestiniens dans des « bantoustans » selon les méthodes de l’Afrique du Sud raciste du temps de l’apartheid, ce territoire « léopard » soumis à l’auto-administration d’une autorité palestinienne bidon chargée surtout de servir de gardiens aux ilotes dont l’économie israélienne pourrait avoir besoin.

Cette situation elle-même n’est pas tombée du ciel. Elle découle directement de la colonisation sioniste en Palestine et de la proclamation de l’État d’Israël en 1948. Les Occidentaux ont pu se dédouaner à bas prix des crimes commis contre les Juifs en payant leur dette sur le dos des Arabes. Le mensonge inventé par la propagande sioniste (la Palestine : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ») s’est vite heurté à la réalité et la création de l’État juif s’est faite par le massacre des populations civiles (par exemple le massacre de Deir Yassin perpétré par l’Irgoun de l’ancien premier ministre Menahem Begin) et la déportation en masse – ce qu’on n’appelait pas encore « épuration ethnique » nécessaire pour confisquer les terres et les biens des Palestiniens. Bref, une guerre de conquête coloniale typique, dont la nouvelle génération d’historiens israéliens commence à révéler la réalité.

Parce que les Palestiniens sont d’abord les victimes d’une injustice terrible, il n’y aura pas de paix juste et durable sans la reconnaissance de cette injustice fondamentale, c’est-à-dire sans que soit reconnu le droit au retour pour tous les Palestiniens chassés de chez eux et qui continuent de vivre dans des camps, notamment au Liban.

   

 

Le négationisme, aujourd’hui, il est où ?

C’est le déni généralisé. C’est partout négationnisme (négationnisme actuel qui plus est, négationnisme hic et nunc). Déni, déni, déni. Non ! ce que font les Juifs de Palestine à Gaza et depuis soixante ans en Palestine, c’est très bien (je l’ai pensé un certain temps moi-même : quand j’avais vingt ans, les kibboutz étaient le Larzac de l’époque pour une foule de jeunes gens, Juifs ou non — pas moi, inutile de le dire. Rien qu’à voir un ouvrier travailler, ça me fatigue. Je sue pour lui —). En Palestine, c’est Lebensraum tous les jours. Une seule chose est certaine : il n’y a pas de Gaskammer en Palestine. Mais il y a mieux, des munitions à la poudre de tungstène, je ne vous dis que ça, et des bombes guidées, une pure merveille. Lebensraum, quand tu nous tiens, que ne ferait-on pour toi. Aux chiottes les Indiens. Faurisson est un enfant de chœur, comme les Nazi, qu’il admire. Les Nazi eux ne déniaient pas : ils disaient : vous, sous-homme ; nous, surhomme. Point final ! Hitler était un homme loyal : il disait d’abord, et longtemps avant, ce qu’il allait faire ; puis il le faisait. Ils ne disaient pas (Hitler et les Nazi) : nous, défenseurs de la liberté ; nous, défenseurs de l’Occhident ; nous, défenseur de la démocrachie ; nous défenseurs de la chivilisation. Leur seule tache, c’est la prétendue défense du travail (trepalium) : « Arbeit macht Frei ». C’est une tache parce qu’ils étaient aussi feignant et festoyeurs que moi ou que mini-mini-Sarkozy, mais ils faisaient semblant de célébrer le travail

— mini-mini-Sarkozy ne fait que supprimer le code du travail, eux supprimaient les travailleurs ; radicaux, toujours. Cependant, mini-mini-Sarkozy c’est : guerre aux malades, guerre aux chômeurs, guerre aux vieux, guerre aux jeunes, guerre aux travailleurs ; tout pour les actionnaires. Mini-mini Sarközy c’est la même chose que Reagan et Thatcher ; mais avec vingt ans de retard. Les Nazi n’avaient jamais été jusqu’à de telles  extrémités. Ils disaient à leur peuple : « Vous serez comme des dieux » et les ministres étaient keynésiens. Ça avait de la gueule. Mini-mini-Sarkozy c’est : travail, pipi, caca et PMG (Pour Ma Gueule) —.

Ils étaient donc un peu hypocrites, eux-aussi ; ils n’étaient pas totalement purs. Les Nazi étaient des enfants de chœur de messes noires : ils ne déniaient pas, eux. Ils célébraient Satan dignement. Ben Laden, l’émir, l’a bien dit parlant des Occhidentaux : hypocrites. L’hypocrisie est le crime suprême. Toute l’eau de la mer ne saurait effacer une tache de sang intellectuel.

Les deux mouvements radicaux de libération du monde en pointe sont Dieudonné M’Bala M’Bala (un mouvement à lui tout seul, qui pète aux nez des tartuffes merdiatiques culpabilisateurs). Hitler vivrait-il encore — ou Pinochet — qu’il l’eût invité) et le Hamas.

● Radio Paris ment. Importer la guerre.

● Radio Paris ment. M Lévy se surpasse.

● Radio Paris ment. « L’offre généreuse ». DOC 2009-01-16-1

● Radio Paris ment. Israël ne veut pas la paix. DOC 2009-01-16-2

     


Critère d’Aristote
Nous disons être ce qui apparaît à tous
(Ce qui n’est pas le cas de la Vierge Marie)
Voilà qui m’a tout l’air d’une découverte palmaire inopinée, comme d’habitude

 

Je lis L’Inconscient malgré lui (1977) de Descombes. J’y lis (« 12. La sophistique ») : « Nous disons être ce qui paraît à tous, déclare Aristote » Ainsi donc Aristote est aussi le précurseur de la théorie des situations (de quoi Aristote n’est-il pas le précurseur). La connaissance de la situation est l’élément essentiel, constitutif, de la situation (pas de connaissance de la situation, pas de situation) : la situation consiste dans la connaissance de la situation, dirai-je pour parodier Frege. Pour pouvoir dire que « être est ce qui paraît à tous », il faut que nous sachions ce qui paraît à tous, et de fait, nous le savons (hélas, non ; nous croyons le savoir). Nous voilà bien loin de la sempiternelle controverse avec Berkeley et « Esse est percipi aut percipere" (« Être c’est être perçu ou percevoir ». D’abord, percevoir c’est exister et non pas être (d’où l’existentialisme enfin bien compris). Ensuite, être, c’est paraître à tous et non pas à soi. Le moi est haïssable. Le moi est un trou-du-cul. Merde à Berkeley. Merde à Locke. Merde à Vauban. Gloire à Aristote. À juste titre, Hume dit contre Descartes que rien n’existe (la philosophie consiste à dire ce qui n’est pas, donc bravo Hume) qui serait le moi, le moi étant le sujet que l’on pourrait regarder. Mais il a tort contre Sartre, le moi existe bien, mais le moi n’est pas le sujet que l’on pourrait regarder. Le moi est un objet comme un autre. C’est la communication générale, c’est le monde, qui décident de ce qui est et de ce qui n’est pas, à tort ou à raison. Ainsi, beaucoup de c… croient que la Production, la Consommation, l’Économie existent. Moi non. La philosophie, c’est dire ce qui n’est pas quoiqu’en dise chacun. C’est dire quelles sont les croyances non fondées et pourquoi. Pourquoi la croyance en l’existence de l’économie est une croyance non fondée ? Parce qu’un ensemble ne peut pas être une partie du monde. Mais beaucoup plus simplement parce que personne n’a jamais vu l’économie, et que donc, l’économie n’ayant jamais paru à personne, elle ne saurait paraître à tous : il s’agit d’une illusion collective (chacun ne l’a jamais vue, mais il croit que tous les autres l’ont vue puisqu’ils en parlent avec une male assurance), les ânes s’encouragent à braire les uns les autres. Si la connaissance de la situation est juste (chacun sait que tous croient à l’existence de l’économie), la situation, elle, est fausse (car, quoique n’ayant jamais vu l’économie, il croit à tort que les autres l’ont vue). Ce qui ferait que l’économie existe, ce n’est pas que tous croient à son existence, mais que tous l’aient vue et que chacun sache que tous l’ont vue effectivement. L’économie échoue au critère d’Aristote. Le monde (la tradition dirait Lévi-Strauss) ne saurait se tromper. Meuh !

Être, ne résulte pas de « savoir que tous croient », mais de « savoir que tous savent ». La confusion provient de ce que « chacun croit savoir que chacun sait » (vicious circle) alors que « chacun croit et ne sait pas », seulement. Nous en reparlerons. Il faudrait que « chacun sache que chacun croit savoir alors qu’il croit qu’il sait ». Évident.

Le monde est donc un savoir, c’est ce savoir qui décide de ce qui est et de ce qui n’est pas. Il n’y a nul arbitraire là-dedans.

Je ne trouve pas le passage Éthique à Nicomaque, X, 2, 1173 a 1, dans la traduction Tricot et je n’ai pas la traduction G & J. Ce n’est que partie remise. Je suis bien conscient que « paraît » peut indifféremment signifier « semble » (apparence au sens d’éléphants roses) ou « apparaître ». Pour les besoins de ma cause je dirai donc « Nous disons être ce qui apparaît à tous » ; c’est ainsi que j’ai compris la phrase et que ça a fait tilt ! une fois de plus. Comme d’habitude, ce qu’a dit effectivement Aristote m’importe peu. Je ne cherche pas, je trouve.

 

Werrebrouck  : La crise globale des années 2010 →  

Enculisme

Enculisme

BONNE ANNÉE. C’est le paradis, là-bas ; quoiqu’il n’y ait plus une seule vierge en Alsace.

C’est encore plus beau à entendre qu’à lire, quoique je sois mal placé pour le dire puisque je connais ces textes par cœur et que donc je suis incapable de les lire. Je n’ai pas de gueuloir, moi. On gueule pour moi. Donc merci monsieur le duc de Trèfle. Je m’étonne moi-même en écoutant la lecture de ce texte. Quel triste monde que celui dans lequel on est condamné à s’étonner soi-même. (Merdre ! je fus quand même bien étonné le 11 septembre 2001. J’en restai comme deux ronds de flan)

Pendant que j’y suis, je remercie les lecteurs qui m’ont adressé des vœux de longévité et des encouragements. C’est une surprise, cela ne m’était jamais arrivé. Tout arrive, donc. Je leur souhaite donc une bonne mauvaise année 2009 que j’espère atroce (pas pour eux évidemment), car cela fait suffisamment de temps que la plaisanterie dure. Plutôt crever que de subir ça plus longtemps. C’est ce que doivent penser tous les Palestiniens de Palestine aujourd’hui.

Laïus de Sarkozy (je ne l’ai même pas lu) Depuis, j’ai essayé de lire mais ça me fait tellement chier que j’ai abandonné.

 

Beau comme…. une assiette de purée de topinambour

(Tubercule de cette plante, utilisé pour l’alimentation animale et parfois humaine)

C’est pour bientôt les topinambours et les rutabagas
(
Racine à chair jaune de cette plante, servant principalement à l’alimentation animale

 et accessoirement à l’alimentation humaine)

VVV V…, VVV V…, VVV V…

 [zSionisme]

Le problème, c’est le sionisme

N’ayez plus peur d’Israël.  Je n’ai pas lu non plus, je n’ai pas le temps. Ainsi, après tant d’années, j’avais entrepris la relecture de La Transcendance de l’ego de Sartre avec les Recherches logiques, les Ideen et les Méditations cartésiennes de Husserl sur la table, comme dirait le président Bush, ce qui risque de demander… un certain temps. J’ai dû abandonner pour entreprendre la lecture de la Théorie générale… et le recueil Pauvreté dans l’abondance de Keynes, vu l’urgence. Mais j’ai dû abandonner aussi car … vous connaissez la suite). Depuis, j’ai lu et j’approuve. DOC 2014-02-22

Le Nettoyage ethnique de la Palestine par Illan Pappe →  

♫ ♫ ♫ The Best Oud Player in Gaza

Si ce que dit Pappe est vrai,

les Palestiniens sont en légitime défense depuis soixante ans

Robert Fisk a raison . Ça y est, nous y avons droit. Une nouvelle fois le cynique crie au cynisme. *DOC 2014-02-23-B

Tête de nœud

Cause à mon cul, ma tête est malade

 

Le massacre de Sabra et Chatila a été commis par les alliés d’Israël, l’extrême-droite phalangiste libanaise, sous les yeux des troupes israéliennes qui n’ont pas réagi pendant 48 heures, comme la commission d’enquête israélienne l’a révélé. Quand Israël en a été blâmé, le gouvernement de Menachem Begin a accusé le monde entier de diffamation. Quand l’artillerie israélienne a tiré des obus sur la base des Nations Unies à Qana en 1996, les Israéliens ont affirmé que des hommes en armes du Hezbollah avaient également trouvé refuge dans la base. C’était un mensonge. La responsabilité des 1000 victimes de la guerre de 2006 — qui a débuté lorsque le Hezbollah a capturé deux soldats israéliens à la frontière — a tout simplement été rejetée sur le Hezbollah. Israël a prétendu que les corps des enfants tués dans le deuxième massacre de Qana pouvaient avoir été exhumés d’un cimetière. Encore un mensonge. Le massacre de Marwahin n’a jamais fait l’objet d’excuse. Les gens du village ont reçu l’ordre de fuir, ont obéi aux ordres israéliens et ont ensuite été attaqués par un hélicoptère de combat Israélien. Les réfugiés ont pris leurs enfants et les ont installés autour du camion dans lequel ils voyageaient, pour que les pilotes israéliens puissent voir que c’étaient des civils innocents. Mais l’hélicoptère, volant très près, les a abattu. Seuls deux ont survécu, en simulant la mort. Israël ne s’est même pas excusé.

Douze ans plus tôt, un autre hélicoptère israélien a attaqué une ambulance transportant des civils d’un village voisin — de nouveau, après avoir reçu l’ordre par Israël de quitter les lieux — et a tué trois enfants et deux femmes. Les Israéliens ont affirmé qu’un combattant du Hezbollah se trouvait dans l’ambulance. C’est faux. J’ai couvert l’ensemble de ces atrocités, j’ai enquêté sur chacune d’entre elles et parlé aux survivants. De même qu’un certain nombre de mes collègues. Avec pour résultat, bien sûr, de se voir accusé du pire des crimes : l’antisémitisme.

Et j’écris ce qui suit sans éprouver le moindre doute : nous allons entendre une fois encore tous ces mensonges scandaleux. Nous blâmerons le Hamas — Dieu sait pourtant qu’il y a suffisamment de reproches à lui faire sans y ajouter ce crime. Nous entendrons peut-être aussi le mensonge des cadavres venant d’un cimetière. ♦ Nous aurons pratiquement à coup sûr le mensonge du Hamas qui était dans l’école de l’ONU. Et nous aurons très certainement le mensonge de l’accusation d’antisémitisme. Et les phrases creuses de nos dirigeants qui rappelleront au monde que c’est le Hamas qui à l’origine a rompu le cessez-le-feu [notre mini-président n’en rate pas une]. Ce n’est pas vrai. C’est Israël qui l’a rompu en premier le 4 novembre, lorsque ses bombardements ont tué six Palestiniens dans la bande de Gaza, puis de nouveau le 17 novembre quand un autre bombardement a tué quatre autres Palestiniens.

 

 


Cela fait soixante ans qu’Israël se défend

Et comme il se défend de mieux en mieux

(ce qui est tout à fait normal avec soixante ans d’expérience et grâce au perfectionnement des armes),
s’il continue à se défendre, il ne restera plus un seul Palestinien en vie

 

Israël et la « vertu outragée »

 

Des Bassines et du zèle 6 janvier 2009

 

Par Ilan Pappé

Ilan Pappé (né en 1954), citoyen israélien, est l’un des « nouveaux historiens » qui ont réexaminé de façon critique l’histoire d’Israël et du sionisme.

A la suite, l’an dernier, de son soutien au boycott des universités israéliennes par les pays étrangers, Ilan Pappe, ayant fait l’objet de menaces de mort, a été contraint de démissionner de son poste de professeur de sciences politiques à l’Université d’Haïfa et d’émigrer en Grande-Bretagne.

La vertu outragée d’Israël et ses victimes à Gaza.

(2 janvier 2009) — Mon retour en Galilée a coïncidé avec l’attaque génocidaire d’Israël sur Gaza. L’État, par l’intermédiaire de ses médias et de ses intellectuels, n’a parlé que d’une seule voix (encore plus sonore que celle qui s’était fait entendre contre le Liban à l’été 2006). Israël est une fois de plus submergée par sa vertu outragée qui se traduit par la politique de destruction dans la Bande de Gaza. L’autojustification effroyable de cette cruauté et de cette impunité n’est pas seulement exaspérante, c’est un sujet qui mérite que l’on s’y attarde, si on veut comprendre l’immunité internationale dont Israël bénéficie pour les massacres qui se poursuivent à Gaza.

Cette posture est fondée en tout premier lieu sur de purs mensonges débités en novlangue, qui rappellent les heures sombres des années 1930 en Europe. Toutes les demi-heures, un flash à la radio ou à la télévision fait passer les victimes de Gaza pour des terroristes et les massacres d’Israël pour des actes d’autodéfense. Israël se présente à son propre peuple comme la victime vertueuse qui se défend contre un terrible fléau. Le monde universitaire est rameuté pour expliquer combien est démoniaque et monstrueux le combat des Palestiniens dirigé par le Hamas. Ce sont les mêmes universitaires qui avaient diabolisé feu Yasser Arafat, dirigeant palestinien à une époque plus ancienne, et qui avaient décrété l’illégitimité du mouvement du Fatah au cours de la seconde intifada.

Mais les mensonges et les comptes-rendus déformés ne sont pas le pire. C’est l’attaque directe contre le peu qui reste d’humanité et de dignité au peuple palestinien qui est le plus irritant. Les Palestiniens d’Israël ont exprimé leur solidarité avec le peuple de Gaza et sont désormais considérés comme la cinquième colonne dans l’État hébreu, leur droit de rester dans leur patrie étant remis en question, étant donné leur manque de soutien à l’agression israélienne. Ceux qui parmi eux acceptent (à tort, de mon point de vue) de passer dans les médias locaux subissent non pas une interview, mais un véritable interrogatoire, comme s’ils étaient des détenus de la prison de Shin Bet. Leur passage est précédé et suivi de commentaires racistes abjects et ils doivent nier leur appartenance à une cinquième colonne, qui rassemblerait des individus détraqués et fanatiques. Et encore, ce n’est pas le plus odieux. Quelques enfants palestiniens des Territoires Occupés sont traités pour des cancers dans les hôpitaux israéliens. Dieu seul sait combien ont dû débourser les familles pour qu’ils y soient admis. La station « Israël Radio » se rend tous les jours dans les hôpitaux pour exiger des malheureux parents qu’ils expliquent aux auditeurs qu’Israël a parfaitement raison d’attaquer la Palestine et que la riposte du Hamas est démoniaque.

Il n’y a pas de limites à l’hypocrisie, essence même de la vertu outragée. Le discours des généraux et des responsables politiques oscille, selon le cas, entre l’autocongratulation devant l’humanité que manifeste l’armée avec ses frappes « chirurgicales » d’une part, et, de l’autre, la nécessité de détruire Gaza une fois pour toutes, mais de façon humaine, bien entendu.

Cette vertu outragée est une constante dans le processus de dépossession, d’abord par les sionistes, puis par Israël. Toutes les opérations, qu’il se soit agi d’épuration ethnique, d’occupation, de massacres ou de destructions ont toujours été présentées comme des actions justes sur le plan moral et relevant de l’autodéfense, perpétrées à contrecœur par Israël dans sa guerre contre des êtres humains de la pire espèce. Dans son excellent livre “The Returns of Zionism: Myths, Politics and Scholarship in Israel”, Gabi Piterberg, analyse les origines idéologiques et les enchaînements historiques de cette vertu outragée. Actuellement, en Israël, de la gauche à la droite, du Likud à Kadima, des universitaires aux médias, on entend s’exprimer cette vertu outragée d’un État qui est plus préoccupé que tout autre État dans le monde à détruire et à spolier une population autochtone.

Il est essentiel d’étudier les origines idéologiques de cette attitude et de tirer les conclusions politiques qui s’imposent à partir de cette dominante. C’est la vertu outragée qui protège la société et les responsables politiques de tout reproche ou de toute critique venant de l’extérieur. Mais, pire encore, elle se traduit toujours par des mesures de destruction dirigées contre les Palestiniens. Sans opposition interne et sans pressions extérieures, il en résulte que tout Palestinien peut devenir la cible de cette fureur. Étant donné la puissance de feu de l’État hébreu, cela ne peut finir que par d’autres massacres, d’autres assassinats en masse et d’autres épurations ethniques.

Le pharisaïsme est un acte puissant d’abnégation et de défense. Il explique que la société juive israélienne ne se laisse pas impressionner par la voix de la sagesse, les arguments logiques ou le dialogue diplomatique. Et si on refuse de cautionner la violence comme moyen de la combattre, il n’y a qu’une alternative: montrer que toute cette vertu est une idéologie malsaine destinée à couvrir des atrocités. L’autre nom de cette idéologie, c’est le sionisme, et la réprobation internationale du sionisme, et pas simplement vis-à-vis des politiques spécifiques d’Israël, est la seule façon de combattre ce pharisaïsme. Il nous faut tenter d’expliquer, et pas seulement au monde entier, mais aux Israéliens eux-mêmes que le sionisme est une idéologie qui cautionne l’épuration ethnique, l’occupation et aujourd’hui les massacres. Ce qu’il faut aujourd’hui, ce n’est pas seulement condamner les massacres qui ont lieu actuellement, mais également cesser de légitimer cette idéologie qui a engendré une telle politique et qui la justifie moralement et politiquement. Espérons que des personnalités importantes au niveau international élèveront la voix pour dire à l’État hébreu que cette idéologie et l’attitude globale de l’État sont absolument inacceptables et que tant qu’ils persisteront dans cette attitude, Israël sera boycotté et passible de sanctions.

Mais je ne suis pas naïf, Je sais bien que même le massacre de centaines de Palestiniens innocents ne suffirait pas à provoquer un retournement de l’opinion occidentale. Il est encore plus improbable que les crimes commis à Gaza poussent les dirigeants européens à changer de politique vis-à-vis de la Palestine.

Et cependant, nous ne pouvons pas accepter que l’année 2009 ne soit qu’une année de plus, moins importante que 2008, année de la commémoration de la Nakba, qui n’a pas répondu aux grandes espérances que nous avions fondées sur la possibilité que cet événement incite le monde occidental à changer radicalement d’attitude envers la Palestine et les Palestiniens.

Même les crimes les plus abominables semble-t-il, comme le génocide à Gaza, sont traités comme des événements isolés, sans rapport avec d’autres qui se sont produits dans le passé, ni avec une quelconque idéologie. Au cours de cette nouvelle année, il va falloir ré-expliquer à l’opinion publique l’histoire de la Palestine et la perversité de l’idéologie sioniste qui sert à la fois à justifier les tentatives de génocide, tel celui qui a lieu actuellement à Gaza, et à prendre des garanties sur des actes de barbarie futurs et encore plus barbares.

Au niveau de l’université, cela a déjà été fait. Notre difficulté principale est de trouver comment expliquer efficacement le rapport existant entre l’idéologie sioniste et les politiques de destruction passées, jusqu’à la crise actuelle. Il est peut-être plus facile de le faire maintenant, dans des circonstances aussi dramatiques, au moment où l’attention du monde est dirigée vers la Palestine une fois de plus. Ce serait bien plus difficile dans des périodes plus "calmes" et moins dramatiques. Dans ces périodes "moins tendues", les médias occidentaux consacreraient peu d’espace au drame de la Palestine, le marginalisant une fois de plus car il serait occulté soit par des génocides abominables perpétrés en Afrique, soit par la crise économique ou par quelque catastrophe environnementale épouvantable ayant lieu quelque part ailleurs dans le monde. Comme les médias occidentaux ne cherchent pas à accumuler la chronologie des événements, ce n’est que grâce aux travaux de recherche d’historiens que peut être dénoncée l’ampleur des crimes commis à l’encontre du peuple palestinien au cours de ces 60 dernières années. Donc, c’est le rôle des intellectuels militants et des médias alternatifs d’insister sur le contexte historique. Ces véhicules de la pensée ne devraient pas oublier d’éduquer la population, voire, on l’espère, d’influencer les responsables politiques les plus honnêtes pour qu’ils apprécient les événements dans leur contexte historique.

De la même façon, peut-être saurons-nous comment expliquer clairement aux milieux populaires, par opposition à l’élite universitaire, que la politique d’Israël (au cours des 60 dernières années) est fondée sur une idéologie hégémonique raciste appelée le sionisme, protégée par d’innombrables couches de vertu outragée . Malgré les accusations prévisibles d’antisémitisme et tout le reste, il est temps d’expliquer aux populations le rapport existant entre l’idéologie sioniste et les grandes dates de l’histoire de ce territoire, familières désormais: l’épuration ethnique de 1948, l’oppression des Palestiniens en Israël pendant la période de gouvernement militaire, l’occupation brutale de la Cisjordanie et aujourd’hui le massacre à Gaza. De même que le système d’apartheid témoignait de la politique oppressive du gouvernement d’Afrique du Sud, cette idéologie (sous sa forme plus consensuelle et simpliste) a permis à tous les gouvernements israéliens, passés et présents, de déshumaniser les Palestiniens, où qu’ils se trouvent, et de s’acharner à les détruire. Les moyens employés variaient selon les époques et selon les endroits, comme les discours pour couvrir les atrocités. Mais il est clair que ce sujet ne peut être réservé exclusivement aux tours d’ivoire universitaires, et doit faire partie intégrante du discours politique sur les réalités du quotidien en Palestine aujourd’hui.

Certains d’entre nous, à savoir ceux qui militent pour la justice et la paix en Palestine, esquivent inconsciemment le débat en ne se cantonnant, et c’est compréhensible, qu’aux Territoires Occupés (la Cisjordanie et la Bande de Gaza). Si on veut lutter contre cette politique criminelle, il y a une mission urgente à accomplir. Mais cette lutte ne doit pas porter le message, soufflé par Israël et qu’ont allègrement intégré les pouvoirs en place dans le monde occidental, que la Palestine n’est constituée que de la Cisjordanie et la Bande de Gaza, et que les Palestiniens sont les seuls qui vivent sur ces territoires. Il nous faut étendre la représentation de la Palestine sur le plan géographique et démographique en enseignant le déroulement des événements depuis 1948 jusqu’à nos jours et exiger les mêmes droits civiques et humains pour tous ceux qui vivent, ou vivaient, dans ce que sont aujourd’hui Israël et les Territoires Occupés.

En démontrant le rapport entre la doctrine sioniste, et la politique qui en a résulté, et les atrocités actuelles, nous pourrons offrir une explication claire et logique dans le cadre de la campagne de boycott, de sanctions et de retrait des investissements (dirigée contre Israël, NDT). Lutter par des actions non violentes contre un État doctrinaire et arrogant qui se permet, aidé en cela par le mutisme des pays étrangers, de déposséder et de détruire les populations autochtones de la Palestine, est une cause juste et morale. C’est également un moyen efficace non seulement de faire prendre conscience des politiques génocidaires à Gaza, mais, espérons-le, d’empêcher que de telles atrocités se reproduisent. Mais plus important que tout le reste, cela crèvera le ballon de cette vertu outragée qui asphyxie la Palestine chaque fois qu’il est regonflé. Cela contribuera à mettre un terme à l’immunité de l’Occident vis-à-vis de l’impunité d’Israël. Sans cette immunité, on espère que de plus en plus de gens en Israël prendront enfin conscience de la véritable nature des crimes commis en leur nom et, ainsi, leur fureur se retournerait contre ceux qui les ont pris au piège, eux et les Palestiniens, de ce cycle inutile de bain de sang et de violence.

Ilan Pappe est actuellement responsable du département d’Histoire à l’Université d’Exeter, en Grande-Bretagne.

Blog de l’auteur

Texte original de l’article : Israel’s righteous fury and its victims in Gaza

January 04, 2009

 Gilad Atzmon. Cela confirme ce que dit Illan Pappe DOC 2009-01-09

« Les Israéliens s’illusionnent s’ils tablent sur un renversement du Hamas par la population »

LE MONDE | 05.01.09 | 09h45

Ramallah envoyé spécial

 

Salah Abdel-Jawad, vous êtes professeur d’histoire à l’université de Bir Zeït. Quel est selon vous l’objectif de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza ?

 Il ne s’agit pas simplement de détruire tel ou tel mouvement politique. Sinon pourquoi bombarder les ministères, l’Université islamique et l’École américaine de Gaza ? Tout comme le saccage des bâtiments publics opéré en 2002, lors de l’invasion de la Cisjordanie, ces actions participent d’un plan concerté. Il vise à détruire non seulement l’entité politique palestinienne mais aussi et surtout la société. L’objectif est de créer une forme de résignation, d’amertume, d’imposer une violence quotidienne, que les Palestiniens finissent un jour par retourner contre eux.

Et puis il y a une autre théorie. Elle dit qu’Israël cherche à renforcer le Hamas, à développer une situation où non seulement la bande de Gaza mais aussi la Cisjordanie seraient sous sa domination. Bien sûr, militairement, le Hamas sera défait. Le rapport de force est intenable. Mais à moins que l’armée israélienne n’écrase complètement les islamistes, ceux-ci devraient émerger de l’attaque avec une audience accrue. À Gaza comme en Cisjordanie.

 

Le Hamas n’a pas la carrure du Hezbollah. Comment pourrait-il sortir vainqueur, même politiquement, de la confrontation actuelle ?

Laissez-moi vous raconter une histoire personnelle. En juillet 1980, au moment où je songeais à me présenter à la mairie de ma ville, Al-Bireh, en remplacement de mon père qui avait été exilé, les Israéliens m’ont arrêté. Après plusieurs jours d’interrogatoire ponctué de coups, avec les mains menottées dans le dos, une cagoule sur la tête et une privation de sommeil, je me suis effondré. Je me suis dit, « OK, c’est fini, je vais mourir ».

Paradoxalement, à partir de ce moment-là, j’ai pu supporter plus facilement les quatre-vingt-dix autres jours de l’interrogatoire. C’est la même chose aujourd’hui à Gaza. Une grande partie de notre peuple n’a plus peur de la mort. Toutes ces frappes l’ont doté d’un système immunitaire qui lui permet d’aller jusqu’au bout. Et cela Israël ne le comprend pas.

 

Pourtant Israël affirme avoir tiré les leçons de son échec au Liban sud…

Effectivement, les soldats israéliens ne manquent plus d’eau, ils disposent tous d’un gilet pare-balles et leur préparation est meilleure. Mais dans l’Histoire, les guerres ne se perdent pas sur des questions techniques. Les peuples ou les régimes sont battus parce qu’ils sont captifs d’un concept. Israël est prisonnier de son paradigme militaire. Il considère les Arabes comme des indigènes qui ne comprennent que le langage de la force.

Bien qu’ils disposent du meilleur service de renseignement au monde, les Israéliens n’ont pas compris que les gens de Gaza, parce qu’ils y sont enfermés depuis des années, n’ont plus rien à perdre. Comme Nizar Rayan, ce dirigeant du Hamas [ assassiné jeudi 2 janvier dans le bombardement de sa maison, avec ses quatre femmes et onze enfants ] qui n’a même pas jugé bon de se cacher. Le gouvernement israélien devrait pourtant savoir combien c’est une erreur de ne pas laisser un seul espoir à son ennemi.

 

Le retrait israélien de Gaza en 2005 n’était-il pas justement une chance ?

A cette époque, je pensais que le Hamas devait cesser toutes ses actions de façon à ce que l’on construise à Gaza un modèle destiné à encourager Israël à prendre le chemin de la paix. Or à ce moment, Israël s’est mis à assassiner des responsables du Jihad islamique en Cisjordanie. Logiquement, les miliciens de la même organisation, à Gaza, se sont mis à répliquer.

Par ailleurs, Israël n’a jamais laissé les gens de Gaza vivre en paix. Il ne leur a jamais donné les moyens d’une véritable indépendance, économique et sociale, en ouvrant les points de passage. Avec le Hamas, dont on sous-estime le pragmatisme, Israël aurait pu négocier une tahdia (trêve) pour de longues années. Mais l’armée a voulu casser la tahdia.

En attaquant au mois de novembre [ l’armée israélienne avait mené, dans la nuit du 4 au 5 novembre 2008, un raid contre un tunnel creusé à proximité de la frontière avec Israël, qui a relancé les tirs et renforcé en représailles le blocus de Gaza ], un mois avant la fin de la trêve, elle savait que le Hamas répondrait.

 

En tant que laïc, la montée en puissance du mouvement islamiste vous inquiète-t-elle ?

Il y a quelques Palestiniens, dans l’élite culturelle et politique, qui estiment que le Hamas est un danger plus important qu’Israël. Ce n’est pas mon cas. Les Israéliens s’illusionnent s’ils tablent sur un renversement du Hamas par la population. Savent-ils seulement que sur les quinze dernières années, je n’ai pas pu aller plus de trois fois à Jérusalem, alors même que c’est à quinze kilomètres de ma maison ? Que depuis 1993, je n’ai pas pu voir la mer ? Non, ils ne connaissent rien de notre vie.

Dans les journaux palestiniens, il y a chaque jour une demi-douzaine d’articles traduits de la presse israélienne. En revanche, les quotidiens israéliens, même les plus éclairés comme Haaretz, ne publient quasiment jamais d’articles signés d’un Palestinien.

 

Propos recueillis par Benjamin Barthe

 

DOC 2009-01-16-3

 Me and my Supercopter. Admirez, sur YouTube, les exploits des Juifs de Palestine. (« Les chirurgiens du ciel », quel admirable précision !). Ils ne se sentent plus pisser. C’est donc ça la société du spectacle ? Voilà qui apporte une réponse à l’exclamation de Golda Meier : « Mais où sont-ils, les Palestiniens ? » Ils sont là, ils sont toujours là, on les voit nettement sur la super vidéo de la super console de jeux du Supercopter, ces petits vers blancs qui déchargent des missiles de leur camionnette. Ils résistent toujours, depuis soixante ans, à « une entreprise délibérée, systématique, d’expulsion et de destruction : un “nettoyage ethnique” de la Palestine » (Le nettoyage ethnique de la Palestine, Illan Pappe, Fayard, 2008)

  « Tzipi Livni, chaleureusement accueillie par les bises de Bernard Kouchner lors de sa visite à Paris, affirme que “Israël se trouve en première ligne du monde libre et est attaqué car nous représentons les valeurs du monde libre.” » C’est la meilleure : Israël est attaqué parce que cela fait soixante ans (pas quarante) qu’il procède à un déplacement de populations prémédité, planifié, inexorable et sanglant qui ne doit rien aux hasards de la guerre (comme le prétend la propagande) et encore moins à « la pureté des armes » (Illan Pappe, Fayard, 2008). Si telles sont les valeurs de ce monde « libre » (exterminer tous les Indiens possibles comme le firent les Hamériquains il y a plus d’un siècle), je chie sur ces valeurs et je chie sur ce monde. Je chie sur la chivilisation. Qu’attend l’ingérant Kouchner pour intervenir ? Ça urge : cela fait soixante ans qu’Israël se défend. Et comme il se défend de mieux en mieux (ce qui est tout à fait normal avec soixante ans d’expérience) s’il  continue à se défendre, il  ne restera plus un seul Palestinien en vie.

● Le HAMAS doit veiller à ne pas devenir otage de la reconnaissance internationale (Azmi Bishara) Pour ce Palestinien chrétien, ancien député à la Knesset, les Palestiniens n’ont aucun interlocuteur valable dans l’État juif de Palestine. Il n’y a donc pour les Palestiniens, présentement, d’autre possibilité que la résistance.

   

Le Jorion lumineux (et infatigable)

Résumé de ma position : pourquoi verse-t-on des intérêts ? parce que le capital ne se retrouve pas automatiquement là où il sera appelé à intervenir [c’est également la raison d’être de la Bourse. C’est une pure question de communication]. Conséquence : les intérêts auront perdu toute justification le jour où le capital se retrouvera automatiquement là où il est appelé à intervenir. Corollaire : plus le capital est concentré, moins il a de chances de se trouver là où il est appelé à intervenir.

(...)

Pourquoi mon approche « économique » des intérêts est-elle plus radicale que celle « quasi-anthropologique » de Lordon ? En raison de son corollaire et de sa conséquence, tous deux mentionnés précédemment.

Son corollaire : plus le capital est concentré, moins il a de chances de se trouver là où il sera appelé à intervenir. Autrement dit, plus le rapport de force est favorable aux prêteurs et plus le taux d’intérêt est élevé ; une meilleure distribution du capital signifie au contraire des taux moins élevés — ce qui est une bonne chose.

Sa conséquence : les intérêts auront perdu toute justification le jour où le capital se retrouvera automatiquement là où il est appelé à intervenir — ce qui serait également une bonne chose.

● La super bonne nouvelle

● La bonne nouvelle du jour. Mais crève donc grosse salope. ♫♫♫ De bulle en bu-lleu, la voilà la jolie bu-lleu, Crevi, creva, crevons la bulle, la voilà la jolie bulle crevée, la voilà la jolie bu-lleu.

Tout comme la bulle qui poursuivait inlassablement le héros d’une série télévisée, il semblerait bien qu’une malédiction similaire touche notre système financier car l’implosion d’une bulle déplace mécaniquement la fièvre spéculative sur un autre instrument ou sur un autre marché qui gonfle alors pour former une autre bulle spéculative ! La bulle actuelle des Bons du Trésor n’étant ainsi que la conséquence directe des bulles l’ayant précédé, à savoir les bulles immobilière, boursière, pétrolière et des matières premières...

 Le dessous des cartes selon Iran Resist

 Michel Collon (journaliste et écrivain belge), Robert Baer, ex-agent de la CIA (démissionnaire) arabisant et francophone

 Le dessous des cartes selon Iran Resist

 Démocratie représentative. En France, le parlement est dominé à 90 % par deux partis appelant à voter OUI. Or 53 % des votants ont voté NON. Où est la représentation ? Représentation mon cul. Les partis ne représentent qu’eux-mêmes et les représentants ne sont pas les représentants de leurs électeurs mais les représentants des partis. Il s’agit donc en fait d’une oligarchie caractérisée. Il va falloir arrêter de nous faire chier avec la démocrachie. Chiera bien qui chiera le dernier.

 Les vœux de Grand François : « ils » ont peur, « ils » sont morts de trouille. « Ce gouvernement est sordide. » Exactement, c’est le mot. C’est la première fois de ma vie qu’un gouvernement parvient à chier dans mes bottes. À chaque instant, je me sens insulté par la profération de stupidités, insulté non pas par les stupidités elles-mêmes, mais par le fait que les proférateurs croient que je vais avaler ces stupidités. Leurs prédécesseurs prenaient des gants, ceux-là  n’en prennent aucun (tant mieux d’ailleurs, imbéciles). Ce faisant, ils me chient dessus. C’est la première fois de ma vie que je me sens insulté par un gouvernement. Les autres gouvernements m’avaient toujours fait rire, y compris celui du général. Celui-là pas du tout. C’est bon signe, notez bien. Les choses deviennent sérieuses. Fini de rire. Je suppose que je ne suis pas le seul dans ce cas. Voici  un exemple qui prouve la justesse des termes de Grand François et donc un exemple du genre d’insultes qui m’atteignent (je suis pourtant blindé contre les insultes étant moi-même grand pourvoyeur et donc très entraîné au combat. Mais là, je succombe, c’est la total bêtise, la féroce bêtise bourgeoise). D’ailleurs, plutôt que « sordide », je dirais que ce gouvernement est un gouvernement de provocateurs. Sa néo-connerie provocatrice atteint des sommets. Mme Lagarde est une grande alpiniste. Cf. Sarkozy se souhaite une bonne année ! Cf. Les paris risqués de Nicolas Sarkozy. Le président est mécontent des Français. Va-t-il dissoudre le peuple ?

 D’un ami américain, je reçois la traditionnelle carte de vœux :

 Dieu (donné qui plus est) soit loué ! Grâce à lui, de fil en aiguille, de lien en lien, je tombe enfin sur un texte de Faurisson (« Les témoins des chambres à gaz d´Auschwitz »). Je lis :

« Vint mon procès, d’abord en première instance (1981) puis en appel (1983). Pas un seul témoin ne prit le risque de comparaître à la barre. Le 26 avril 1983, la cour d’appel de Paris rendit son arrêt. J’étais, certes, condamné, comme on pouvait s’y attendre, pour dommage à autrui , c’est-à-dire en fait pour dommage causé aux juifs par l’exposé de mes thèses dans la grande presse. Mais la cour assortissait cette condamnation de remarques propres à jeter la consternation dans le camp de mes adversaires. Mon travail était jugé sérieux mais dangereux… »

 Après étude des documents que je me suis procuré sur le Net à ce sujet, il ressort que cette affirmation n’est pas exacte. Le Tribunal en 1981 n’as pu « juger » le travail de Faurisson, en bien ou en mal, puisqu’il prend la peine dans ses attendus de déclarer qu’il s’estime absolument incompétent sur ce sujet : « Attendu que les Tribunaux, appelés à trancher des litiges avec des matériaux exclusivement fournis par les parties, n’ont ni qualité ni compétence pour juger l’histoire » Quant à la Cour en 1983, elle réitère cette déclaration d’incompétence, mais elle ajoute :

« il n’est pas davantage permis d’affirmer, eu égard à la nature des études auxquelles il s’est livré, qu’il a écarté les témoignages par légèreté ou négligence, ou délibérément choisi de les ignorer ; qu’en outre, personne ne peut en l’état le convaincre de mensonge lorsqu’il énumère les multiples documents qu’il affirme avoir étudiés et les organismes auprès desquels il aurait enquêté pendant plus de quatorze ans ; que la valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public. [c’est définitivement impossible désormais, à cause de la loi Gayssaud. NB : la Cour réaffirme ici que ce n’est pas à elle de juger de la valeur des conclusions de Faurisson mais des experts, des historiens et… du public. Merci pour le public] »

ce qui n’est absolument pas un quelconque jugement de la valeur, en bien ou en mal, des travaux de Faurisson. Cela signifie seulement qu’il n’est pas permis de profiter de cette déclaration d’incompétence pour accuser Faurisson. C’est tout, et ce n’est déjà pas mal. Auparavant la Cour a noté que :

« Considérant qu’à s’en tenir provisoirement au problème historique que M. Faurisson a voulu soulever sur ce point précis [l’existence des chambres à gaz],  il convient de constater que les accusations de légèreté formulées contre lui manquent de pertinence et ne sont pas suffisamment établies »

Or, ce n’est pas parce que les accusations formulées par la LICRA contre Faurisson sont déclarées par la Cour « manquer de pertinence et n’être pas suffisamment établie » que pour cette raison les travaux de Faurisson sont déclarés excellents. Voilà donc, de la part de Faurisson, une prétention fallacieuse. Si le reste est du même tonneau ça augure mal de ses travaux.

Guillaume, dans ses commentaires qui suivent sa publication du jugement de la Cour commet la même erreur : à aucun moment la Cour ne porte de jugement de valeur sur les travaux de Faurisson, elle dénie seulement la capacité des demandeurs à en porter. C’est déjà ça, c’est essentiel : la Cour indique donc qu’il est impossible dans ces conditions de condamner Faurisson pour légèreté, falsification, mensonge, déformation de témoignage etc. C’est suffisant pour réduire à néant les prétentions de la LICRA et de Badinter à avoir réussi à faire condamner Faurisson pour falsification et pour réduire à néant les insinuations perfides du procureur Cordier. La Cour ne s’interdit pas de désigner la falsification, elle montre que c’est impossible dans l’état du dossier, avec les pièces qui sont déposées par les demandeurs (« Attendu que les Tribunaux [sont] appelés à trancher des litiges avec des matériaux exclusivement fournis par les parties »).

De toute façon la loi Gayssot interdit de traiter de ces questions, je n’en traiterais donc pas et j’en suis fort aise car elles ne m’intéressent pas et je dirais même qu’elles m’emmerdent. J’ai donné il y a bien longtemps mon avis sur sujet, bien avant la loi Gayssot : « Je suis pour les chambres à gaz et pour les mini-jupes. » Point final. Je ne traiterai donc que de la perfidie qui consiste à passer outre à cette recommandation de la Cour pour accuser Faurisson d’avoir été condamné en tant que falsificateur de l’histoire (expression qui n’a aucun sens d’ailleurs. On peut falsifier l’historiographie, des documents, des témoignages etc., mais l’histoire, certainement pas. On peut donner un récit mensonger de l’histoire ; mais cela n’est pas « falsifier » l’histoire).

Le sieur Gayssaud, auteur de la loi qui porte son nom, est un stalinaud, c’est-à-dire un membre d’un parti qui pendant plusieurs dizaines d’années couvrit l’assassinat de trente millions de personnes au nom de Karl Marx (qui n’y pouvait rien, le malheureux, lui ennemi de l’État, un libéral en quelque sorte) et l’effacement de personnages sur les photos officielles et pas seulement sur les photos. Voilà donc un homme parfaitement qualifié pour pondre une loi moscoutaire contre il signor Faurisson, ce qui aura pour effet qu’on ne pourra jamais savoir si celui-ci est un falsificateur ou non. Tout cela sera jugé (c’est déjà jugé d’ailleurs. Ce parti est réduit à néant. C’est donc la dernière fois qu’il aura nui. Rien ne lui répugna plus que la pravda. Il n’a jamais fait rien d’autre que tenter de l’étouffer).

Les témoins de Badinter.

Compte-rendu du procès de 2007 (Faurisson contre Badinter), par Pierre Guillaume, avec rappel des attendus et considérants du procès de 1981 (LICRA contre Faurisson) et du procès en appel de 1983. Étonnant ! Il en ressort clairement que Faurisson n’a pas été condamné en 1981 pour « falsification de l’histoire » ainsi que le prétendait Badinter mais pour avoir déclaré que « Hitler n’a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion ».

[Remarque : il est impossible de prouver une telle proposition (probatio diabolica) de même qu’il est impossible de prouver que tous les corbeaux sont noirs. Mais il est très facile de la réfuter : il suffit d’exhiber un seul corbeau blanc. Qu’en savait donc Faurisson ? Il aurait pu falsifier à tour de bras, jour et nuit, jamais il ne serait parvenu à prouver pour autant que Hitler etc, ou alors il aurait fallu qu’il le suive jour et nuit, flanqué d’un huissier… jusque dans les chiottes… jusqu’à son suicide. C’est le B-A BA des règles de l’induction : manque de preuves que X ne signifie pas preuve que NON (X). Mais quand la réfutation de témoignages ou de preuves supposées se fait lourd par rapport à l’absence de preuves résistantes au debriefing, on peut commencer à se poser des questions, mais avec doigté, comme dira le juge. Donc, aucune méthode ne peut être en cause ici. Faurisson fut condamné pour négation péremptoire de l’existence des chambres à gaz, ce qui n’est pas falsification de l’histoire mais viol des règles de l’induction. C’est donc comme savant, finalement, que Faurisson fut condamné. Et là encore, le juge a raison : le savant Faurisson s’est porté sur le terrain de la polémique. Ce serait totalement différent si Faurisson avait déclaré : « Personne n’a de preuve que Hitler etc… » Il aurait suffi de produire une preuve et l’on n’aurait jamais pu le condamner pour avoir prononcé cette hypothèse innocente. Il aurait pu plaider la bonne foi, comme Badinter. Et si l’on n’avait pu produire de preuve, on n’aurait pas pu non plus le condamner.]

Le procureur Cordier a prétendu dans son « réquisitoire » en 2007 (NB : un réquisitoire n’a rien à faire dans un procès civil) que : « M. Faurisson a été condamné, la méthode Faurisson a été condamnée… » Il ressort des attendus et considérants reproduits par Guillaume qu’il n’en est rien, bien au contraire et que si Faurisson a été condamné, sa méthode ne l’a pas été, elle (ce qui ne signifie nullement pour autant qu’elle a été jugée excellente. Elle ne l’a pas été parce qu’il était impossible qu’elle le soit en l’état des choses). C’est cela qui est étonnant. Croyant jouer au plus fin, le procureur Cordier affirme que la Cour en 1981 « s’est interdit de désigner la falsification ». Il reconnaît donc ainsi que cette Cour n’a pas condamné Faurisson pour falsification de l’histoire tout en sous-entendant qu’elle aurait pu le condamner, si elle l’avait voulu. A-t-on déjà vu pareille argutie ? (Oui, chez Aristophane, mais pour s’en moquer.) Il est culotté ce Cordier ? Le tribunal n’en avait tout simplement pas le droit, « Attendu que les Tribunaux [sont] appelés à trancher des litiges avec des matériaux exclusivement fournis par les parties ». La question est donc évidemment de savoir si ledit Tribunal avait les moyens de désigner la falsification en considérant « les seuls matériaux fournis par les parties ». La réponse du Tribunal, mais surtout celle de la Cour d’appel est : NON. Les plaignants ont été incapables de présenter des preuves ou des témoins valables, (ce qui ne signifie pas qu’il n’en existe pas dans le monde). Donc, jusqu’à plus ample informé, Faurisson est coupable de ce qu’on voudra (notamment de ce pourquoi il a été effectivement condamné), sauf de falsification (ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’est pas un falsificateur ; mais l’affirmer sans preuves constitue une diffamation). Le procureur Cordier conclut sa diatribe ainsi : « l’entreprise de destruction de M. Faurisson a un sens, une logique, elle est soutenue par un antisémitisme forcené qui n’avance pas masqué mais au grand jour (…) Viscéralement antisémite, voilà ce que vous êtes M. Faurisson. » Elle a une logique, certes, mais le procureur Cordier n’en a pas : pour prouver que Faurisson est bien un falsificateur (et que donc Badinter n’est pas un diffamateur) il l’accuse d’antisémitisme (il est fort possible que ce soit à juste titre, allez savoir ?) ; mais on peut être antisémite sans être un falsificateur pour autant et réciproquement. On peut même être et antisémite et falsificateur ; mais aussi bien (et même mieux) ni l’un, ni l’autre. Autrement dit, le fait que l’on soit un antisémite n’implique nullement que l’on soit un falsificateur. Où est la logique du sieur Cordier ? Étonnant ! Nan ? Vulgairement dit, le procureur Cordier, voulant noyer son chien, l’accuse d’avoir la rage.

En fait le procureur Cordier se permet de faire ce qu’a interdit l’arrêt de 1983 : « il n’est pas davantage permis d’affirmer [par manque de matériaux fournis par les parties dans l’état du dossier], eu égard à la nature des études auxquelles il s’est livré, qu’il a écarté les témoignages par légèreté ou négligence, ou délibérément choisi de les ignorer ; qu’en outre, personne ne peut en l’état le convaincre de mensonge lorsqu’il énumère les multiples documents qu’il affirme avoir étudiés et les organismes auprès desquels il aurait enquêté pendant plus de quatorze ans ». Autrement dit, il est interdit, en l’état du dossier, d’accuser Faurisson de légèreté, de négligence, de mensonge etc… Cela est tout sauf « un réquisitoire totalement implacable » contre « la méthode Faurisson » ; mais bien des reproches formulés à l’encontre du dossier relâché présenté par les plaignants. Cependant, je le répète, ce n’est pas non plus un éloge de la méthode du professeur, ce que celui-ci comprend à tort, ainsi que Guillaume.

Voilà donc un sophiste (Cordier) qui se permet de mettre en cause la méthode de Faurisson, professeur des Universités. Je ne défends pas ici le professeur Faurisson qui se défend très bien tout seul, mais la logique et l’Esprit. En tant que serviteur de la logique (le dieu de Leibniz lui-même doit obéir à la logique), je me sens insulté par la profération de tels sophismes. Vulgairement dit, je n’aime pas qu’on me prenne pour un con et que l’on puisse penser que je vais gober de telles insanités. Quand par hasard je tombe sur l’une d’elle, Dieu donné ou non soit loué, aussitôt je tire mon épée Mirliflore et j’éperonne mon destrier. Sus à l’infidèle ! Dieu exténuera les proférateurs.

Voici, à nouveau, le point de vue de Faurisson qui me paraît parfaitement fondé quant à son succès lors du procès de 2007. En effet, par ce procès, il a contraint Badinter à plaider d’emblée la bonne foi , ce qui implique que ce dernier reconnaissait la fausseté de ses affirmations, qu’il reconnaissait donc que Faurisson n’avait pas été condamné pour falsification, ni pour mensonge, alors que, sinon, Badinter aurait plaidé la vérité du fait diffamatoire. C’était l’occasion ou jamais étant donnés les buts que poursuivaient la LICRA et Badinter [Cf. ci-dessous ] (filmés et enregistrés, s’il vous plait, un Nuremberg bis en quelque sorte). Faurisson n’en demandait pas plus, ainsi qu’il le dit plus bas ♦♦.

 En fait Badinter a d’abord plaidé la vérité du fait diffamatoire, mais le tribunal a déclaré ses preuves non probantes — Jouanneau avocat de Badinter : « Pour le tribunal, la preuve de la vérité n’a pas été apportée [par R. Badinter]. Du coup, Faurisson a le sentiment d’avoir gagné car la vérité du fait diffamatoire n’a pas été retenue » —. Badinter a donc échoué dans sa tentative et le fait diffamatoire est demeuré diffamatoire. Le propos diffamatoire de Badinter demeure diffamatoire aux yeux du tribunal — R. Badinter a « échoué en son offre de preuve » —. Il faudra donc que Badinter plaide la bonne foi.

Notons qu’une fois encore — comme le note Jouanneau : « Il aurait fallu que Badinter obtienne une décision qui condamnait Faurisson pour avoir commis un faux » — Badinter a bien tenté de faire condamner Faurisson pour mensonge ou falsification (ce qui explique la présence de la caméra pour enregistrer l’événement tant espéré qui n’a pas eu lieu). En vain. Caramba ! Encore raté, dirait le général Alcazar.

Le fait que Badinter ait encore une fois tenté de faire condamner Faurisson pour falsification et mensonge est bien la preuve que Faurisson ne l’a pas été, ni en 1981, ni en appel en 1983. Faurisson n’a pas seulement eu « le sentiment d’avoir gagné », il a gagné : 1) le caractère diffamatoire du propos est retenu par le tribunal ; 2) Badinter a échoué à la faire condamner pour falsification en 1981, il échoue encore en 2007.

 

Le 11 novembre 2006, sur la chaîne de télévision « ARTE », il [Badinter] avait eu l’extraordinaire aplomb (shutzpah) de déclarer : « Le dernier procès que j’aurai plaidé dans ma vie avant de devenir ministre [de la Justice], c’est l’affaire, c’est le procès contre Faurisson. [En 1981] j’ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l’histoire. » Ce mensonge m’avait obligé à le poursuivre en justice pour diffamation. Par un jugement du 21 mai 2007, les juges de la XVIIe chambre du tribunal de grande instance de Paris ont constaté que R. Badinter avait « échoué en son offre de preuve », c’est-à-dire qu’il avait prétendu leur apporter des preuves de son allégation mais que ses « preuves » étaient, en fin de compte, sans valeur. Toutefois, les mêmes juges m’ont débouté de mes demandes en accordant à mon diffamateur « le bénéfice de la bonne foi ». ♦♦ Je n’ai pas interjeté appel : l’important pour moi était que, désormais, j’avais une confirmation judiciaire de ce que R. Badinter s’était, à mon égard, publiquement comporté en diffamateur avéré. Dans un récent article de Tribune juive, Bernard Jouanneau, son propre avocat, vient de faire trois intéressantes déclarations, que voici : 1) « La Shoah m’est tombée dessus en 1972 lorsque Robert Badinter m’a fait entrer à la LICRA. Dès lors, j’ai fait du combat contre Faurisson l’engagement de toute ma vie » ; 2) parlant du procès de 1981-1983 (jugement en 1981 et arrêt en 1983) il reconnaît avoir subi là, avec son ami et client, « une défaite » ; il admet que « M. Faurisson [n’a pu] être convaincu de mensonge » et il s’indigne encore aujourd’hui d’une décision judiciaire en laquelle il voit « une démission de la justice » ; 3) quant au jugement de 2007, il en parle comme d’» un succès mitigé » et il ajoute : « Il aurait fallu que Badinter obtienne une décision qui condamnait Faurisson pour avoir commis un faux. Pour le tribunal, la preuve de la vérité n’a pas été apportée [par R. Badinter]. Du coup, Faurisson a le sentiment d’avoir gagné car la vérité du fait diffamatoire n’a pas été retenue » (Fanny Bijaoui, « Bernard Jouanneau en première ligne contre le négationnisme », Tribune juive en date du 22 avril 2008) [article de Robert Faurisson, Club Acacia].

Voici maintenant les considérants de l’arrêt de 1983 :

La L.I.C.R.A., qui fonde son action sur les articles 1382 et 1383 du code civil, reproche à M. Faurisson :

1. d’avoir écarté systématiquement et sans explications des témoignages et des documents importants qui vont à l’encontre de sa thèse ;

2. d’avoir omis de poursuivre ses investigations auprès de certaines organisations qui ont elles aussi étudié les mêmes questions et possèdent des archives à leur sujet ;

3. d’avoir dénaturé le journal de Kremer, médecin du camp d’Auschwitz, et les aveux de Hoess, commandant du même camp ;

4. d’avoir exposé des interprétations techniques fallacieuses ;

Les autres associations intimées reprennent les mêmes critiques. L’Association des fils et filles des déportés juifs ajoute que "M. Faurisson nie la réalité de la mort des juifs" et cause ainsi "une violente souffrance" à leurs descendants en même temps qu’il "fomente sciemment la haine antisémite" et "ouvre la voie à une possible tentative de réhabilitation du nazisme".

Ces associations, à l’exception de la L.I.C.R.A. et des Fils et filles des déportés juifs, sollicitent le bénéfice de l’article 700 du N.C.P.C.

 

Cela étant exposé, la cour,

Considérant que les premiers juges ont rappelé avec raison que les tribunaux ne sont ni compétents ni qualifiés pour porter un jugement sur la valeur des travaux historiques que les chercheurs soumettent au public et pour trancher les controverses ou les contestations que ces mêmes travaux manquent rarement de susciter ;

Qu’il importe avant toute chose de réaffirmer le principe de la liberté de la recherche et d’en assurer le cas échéant la protection, en rejetant notamment l’idée d’une sorte de délai de rigueur pendant lequel la critique historique ne serait pas autorisée à s’exercer sur les événements les plus récents et sur le comportement de ceux qui s’y sont trouvés mêlés ;

Considérant néanmoins que, même dans l’exercice de son activité scientifique, et en particulier lors de la publication des résultats de ses travaux, tout historien demeure soumis envers autrui au principe de responsabilité édictée par les articles 1382 et 1383 du code civil [ce qui est bien la preuve qu’il nest pas nécessaire de commettre une loi moscoutaire spéciale] ; que ces textes faisaient en l’espèce à M. Faurisson un devoir impératif de ne formuler qu’avec la plus grande circonspection des thèses ou des affirmations manifestement blessantes pour les victimes des événements [c’est bien ce que j’écrivais dans un premier jet : Faurisson a été condamné pour indélicatesse] qu’il a choisi d’étudier ou pour leurs descendants ;

Considérant en conséquence que si les neuf associations intimées ne peuvent prétendre interdire à quiconque de remettre en cause tel ou tel aspect de l’histoire des persécutions raciales au XXe siècle, les demandes qu’elles ont formées contre M. Faurisson sont recevables dans la mesure où elles lui font grief d’avoir, avec légèreté ou de mauvaise foi, porté atteinte, par ses écrits ou ses propos, aux intérêts collectifs de leurs membres dont elles ont reçu pour mission d’assurer la protection, étant rappelé que leur objet commun est de défendre le souvenir des victimes du nazisme et de la déportation et de lutter contre toutes les formes du racisme ;

[Page 8.] Considérant plus spécialement que les intérêts moraux collectifs des Fils et filles des déportés juifs préexistaient à l’association créée en 1979 et que celle-ci est donc recevable à agir alors même que l’atteinte prétendument portée à de tels intérêts aurait été réalisée avant cette date ; que le jugement entrepris sera en conséquence réformé sur ce point ;

Considérant que les moyens relatifs à la recevabilité de l’intervention de l’U.N.D.I.V.G. en première instance sont, devant la cour, dépourvus de toute pertinence, dès lors que l’article 554 du N.C.P.C. autoriserait cette association à intervenir pour la première fois en cause d’appel ;

Considérant que MM. Thion, Di Scuillo et autres ne peuvent intervenir à titre principal dès lors que leur demande tend à la réparation du préjudice personnel que leur causeraient des écrits qui sont étrangers aux présents débats et ne s’y rattachent pas assez directement pour que se trouve satisfaite la condition posée par l’article 325 du N.C.P.C. ;

Considérant en revanche que M. Pierre Guillaume, qui affirme sans être contredit, qu’il a édité le Mémoire en défense de M. Faurisson, possède de ce fait un intérêt à intervenir à ses côtés, puisque la condamnation sollicitée frapperait cet ouvrage à travers son auteur ;

Que les autres intervenants ne justifient pas d’un intérêt distinct de leur solidarité intellectuelle avec M. Faurisson et que dans ces conditions le présent arrêt ne peut en rien préjuger des appréciations qui pourraient être éventuellement portées sur leurs propres écrits ;

Considérant que la présente instance a été initialement introduite par la L.I.C.R.A. à l’occasion des articles de presse visés ci-dessus — et principalement des deux lettres adressées au Monde par M. Faurisson en décembre 1978 et janvier 1979 — mais qu’au cours du déroulement du procès celui-ci s’est élargi par le fait de M. Faurisson lui-même, qui a versé aux débats son ouvrage intitulé Mémoire en défense dont l’objet est de préciser ses thèses et de répondre aux accusations portées contre lui par les associations intimées ;

Considérant qu’il ressort de ces diverses publications, comme des conclusions prises devant la cour, que les recherches de M. Faurisson ont porté sur l’existence des chambres à gaz qui, à en croire de multiples témoignages, auraient été utilisées durant la seconde guerre mondiale pour mettre à mort de façon systématique une partie des personnes déportées par les autorités allemandes ;

Considérant qu’à s’en tenir provisoirement au problème historique que M. Faurisson a voulu soulever sur ce point précis, il convient de constater que les accusations de légèreté formulées contre lui manquent de pertinence et ne sont pas suffisamment établies ; qu’en effet la démarche logique de M. Faurisson consiste à tenter de démontrer, par une argumentation [qu’il estime] de nature scientifique, que l’existence des chambres à gaz, telles que décrites habituellement depuis 1945, se heurte à une impossibilité absolue, qui suffirait à elle seule à invalider tous les témoignages existants ou à tout le moins à les frapper de suspicion ;

Que s’il n’appartient pas à la cour de se prononcer sur la légitimité d’une telle méthode ni sur la portée des arguments exposés par M. Faurisson, il n’est pas davantage permis d’affirmer, eu égard à la nature des études auxquelles il s’est livré, qu’il a écarté les témoignages par légèreté ou négligence, ou délibérément choisi de les ignorer ;

Qu’en outre, personne ne peut en l’état le convaincre de mensonge lorsqu’il énumère les multiples documents qu’il affirme avoir étudiés et les organismes auprès desquels il aurait enquêté pendant plus de quatorze ans ;

Que la valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public ;

Mais considérant qu’une lecture d’ensemble des écrits soumis à la cour fait apparaître que M. Faurisson se prévaut abusivement de son travail critique pour tenter de justifier sous son couvert, mais en dépassant largement son objet, des assertions d’ordre général qui ne présentent plus aucun caractère scientifique et relèvent de la pure polémique ; qu’il est délibérément sorti du domaine de la recherche historique et a franchi un pas que rien, dans ses travaux antérieurs, [Page 10.] n’autorisait, lorsque, résumant sa pensée sous forme de slogan, il a proclamé que « les prétendus massacres en chambres à gaz et le prétendu génocide sont un seul et même mensonge » [exactement]  ; que, par-delà la négation de l’existence des chambres à gaz, il cherche en toute occasion à atténuer le caractère criminel de la déportation, par exemple en fournissant une explication personnelle mais tout à fait gratuite des « actions spéciales » mentionnées à quinze reprises et avec horreur dans le journal du médecin Kreme  ;

Que sans doute il proteste dans ses dernières conclusions contre les « falsifications » de sa pensée qui lui prêteraient l’opinion « qu’il n’y a pas eu de victimes juives » de l’Allemagne nazie ; que cependant ses propos conduisent le lecteur, de façon plus ou moins insinuante, à cette idée que, « chambres à gaz » et « génocide » se confondant, il y a eu assurément des « victimes juives » mais que le massacre des juifs est une exagération, voire une « rumeur de guerre », puisqu’il semble bien, à lire M. Faurisson, que les déportés d’Auschwitz mouraient avant tout du typhus, à quoi s’ajoute que l’emploi du terme « génocide » serait à strictement parler impropre, que le chiffre de six millions de victimes juives est évidemment approximatif et que d’ailleurs on n’a jamais pu retrouver un ordre écrit de Hitler concrétisant sa décision d’» exterminer » les Juifs ;

Que M. Faurisson, qui s’indigne de ce qu’il nomme « la religion de l’holocauste », n’a jamais su trouver un mot pour marquer son respect aux victimes en rappelant la réalité des persécutions raciales et de la déportation en masse qui a causé la mort de plusieurs millions de personnes, juives ou non, de sorte qu’en dépit du caractère partiel de ses travaux son « révisionnisme », qu’il oppose à « la cause des exterminationnistes », peut faire figure d’une tentative de réhabilitation globale des criminels de guerre nazis ;

Considérant que les positions ainsi adoptées par M. Faurisson sont aussi blessantes pour les survivants des persécutions raciales et de la déportation qu’outrageantes pour la mémoire des victimes, dont le grand public se trouve incité à méconnaître les souffrances, si ce n’est à les mettre en doute ; qu’en outre elles sont évidemment de nature, ainsi que l’a justement relevé le tribunal, à provoquer des réactions passionnelles d’agressivité contre tous ceux qui se trouvent ainsi implicitement accusés de mensonge et d’imposture ;

Considérant que les fautes de M. Faurisson ont causé le préjudice invoqué par les associations intimées ; que les condamnations prononcées par le jugement entrepris en assureront une juste réparation ;

Considérant qu’il serait inéquitable de laisser à la charge des intimées l’intégralité des frais qu’elles ont été contraintes d’exposer en cause d’appel ; qu’il n’y a pas lieu en revanche de préciser, comme le demande la L.I.C.R.A., quels sont les débours qui doivent entrer dans les dépens ;

Considérant qu’il n’y a pas lieu de faire droit à la demande de réouverture des débats présentée au nom de M. Faurisson, le dernier jour du délibéré, et qui fait état de la découverte de prétendus carnets d’Adolf Hitler ; qu’il n’apparaît pas en effet, eu égard aux motifs développés ci-dessus, que d’éventuelles révélations apportées par ces documents puissent avoir une incidence quelconque sur la solution du présent litige ;

Par ces motifs…

 Il appert de ces considérants que Faurisson, indépendamment de son manque de délicatesse, a commis une faute de logique. Comme le font remarquer les juges, du fait que Faurisson n’a vu au cours de ses recherches que des corbeaux noirs, il ne peut pas déduire que les corbeaux blancs n’existent pas. Il ne pouvait déduire, de ses recherches en corbologie, que tous les corbeaux qu’il avait examinés étaient des corbeaux noirs et que, preuves à l’appui, c’est à tort que d’aucuns prétendaient que c’étaient des corbeaux blancs. Les erreurs de logique se payent cher. Faurisson a donc été condamné à juste titre pour généralisation et inférence abusives en prétendant que « les corbeaux blancs n’existent pas », ce qui est une faute professionnelle pour un savant. Malheureux Faurisson, il s’est soumis lui-même à la probatio diabolica. Il s’est mis lui-même dans une position telle qu’on peut à bon droit lui demander : « Monsieur, quelle est la preuve de ce que vous avancez ? ». Or il est impossible de prouver ce qu’il avance, il est impossible de prouver que tous les corbeaux sont noirs. Voici un paradoxe : Faurisson sera délivré de ce sortilège le jour où un prince charmant ou une belle princesse apportera un témoignage ou une preuve irréfutable de l’existence d’un corbeau blanc. Et alors le diable Faurisson sera délivré de son enfer. Ce n’est pas demain la veille avec la loi Gayssaud.

Note sur les corbeaux et l’inférence abusive : dans l’état du monde aujourd’hui, où ♫ des millions, des millions, des millions (Ravel, Colette) de corbeaux noirs ont été observés, celui qui déclare péremptoirement que les corbeaux blancs n’existent pas ne suscite qu’un haussement d’épaules. Mais supposez que cette espèce soit très rare et qu’on n’en connaisse que quelques centaines de spécimen. Celui qui déclarerait que c’est suffisant pour en conclure qu’il n’existe pas de corbeaux blancs susciterait ce que la Cour nomme à juste titre… une polémique.

Hélas ! Je ne trouve pas sur le Net transcription du « réquisitoire » du procureur Cordier, sinon des bribes de dépêches d’agence de presse du genre : « Le procureur adjoint de Paris, François Cordier, avait estimé que le jugement de 1981 et l’arrêt de 1983 constituaient un réquisitoire totalement implacable qui avaient donné à  M. Faurisson, “viscéralement antisémite”, “l’ensemble des attributs du faussaire”. » Mais vous trouverez plus haut deux liens sur le jugement et sur l’arrêt ; et un extrait ci-dessus, qui vous permettront de juger de ce « réquisitoire implacable » qui décerne « l’ensemble des attributs de faussaire » à Faurisson.

« C’est là, et là seulement, que réside la preuve impossible, la probatio diabolica. » Maître Éric Delacroix.

De façon surprenante le tribunal, déplaçant le sens des mots, a utilisé l’expression probatio diabolica pour estimer, par essence, impossible la preuve par un « unique témoignage » résistant à la critique (jugement, page 13, sixième alinéa). Pourtant, chaque jour, et depuis la nuit des temps, des juges voient emporter leur intime conviction, y compris sur un unique témoignage.

Mais qui donc joue avec les mots, imbéciles et crapoteux journalistes qui prétendez que Faurisson joue sur les mots ? En sciences de la Nature, l’exhibition d’un seul corbeau blanc, à condition qu’il soit admis authentique et non falsifié, suffit à foutre par terre la théorie de l’exclusivité d’existence des corbeaux noirs.

Conclusions de Me Delacroix.

J’avais parfaitement compris que c’était l’impossibilité de faire condamner Faurisson pour falsification ou mensonge, malgré tous les efforts de ses adversaires, qui était à l’origine de la loi du moscoutaire Gayssaud. Cependant, recourir à cet expédiant, c’était admettre que Faurisson n’avait jamais pu être condamné pour falsification (ce qui ne signifie pas qu’il ne soit pas un falsificateur pour autant ; mais plutôt que ses adversaires sont des incapables, qui, non contents d’encombrer la Justice avec des dossiers mal ficelés, prétendent faire condamner quelqu’un pour falsification et mensonge avec lesdits dossiers manquant de pertinence et insuffisamment établis et qui, non content de cela, se permettent ensuite de prétendre urbi et orbi que ce quelqu’un a été effectivement condamné pour falsification et mensonge, ce qui est parfaitement faux : il n’a été condamné que pour généralisation et inférence abusives et ce parce qu’elles constituent un préjudice à l’égard d’autrui. Que Dieu les nique). Pour faire condamner quelqu’un pour falsification, il suffit de produire des pièces et des témoins valables et de recourir aux articles 1382 et 1383 du code civil. Il n’est absolument pas besoin de recourir à des lois moscoutaires spéciales.

Mes conclusions : ni la LICRA, ni Badinter, et, à plus forte raison, ni Loubianko Loubiankovitch Gayssaudoff, n’ont réussi à faire condamner le professeur Faurisson pour falsification ou mensonge ; et, du fait de la loi Gayssaud (c’est le pavé de l’ours russe, il a tué le corps du délit), cette condamnation n’aura sans doute jamais lieu.

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Il me semble comprendre parfaitement la démarche de Dieudonné dans un monde où il est impossible de dire non. Les Irlandais votent-ils non ? Ils devront revoter. Les Français ont-ils voté non ? On leur concocte vite fait un mini traité simplifié modificatif auquel ils ne pourront même pas s’opposer puisqu’il ne sera plus soumis à référendum. Dans l’impossibilité de dire non, Dieudonné a donc décidé de lâcher un gros pet en scène (pet sur scène pour les hommes de mauvaise volonté), et, foi de pétomane, c’est parfaitement réussi. « NON », ils n’entendent pas ;  mais « PROUT », ils ne peuvent pas ne pas sentir (c’est une constante psychologique. Chacun aura remarqué que l’on peut, de bonne foi, ne pas entendre ; mais qu’il n’est pas possible de ne pas sentir. Or le pet pue). [détail amusant : quand j’écrivais ces lignes, j’ignorais que Dieudonné avait effectivement lâché un pet, hélas faux, sur scène. La haute intensité burlesque du sketch aurait été encore augmentée s’il avait lâché un vrai pet sur le devant de la scène et, pour l’authentifier, (comme dans les films porno où l’on ne nous laisse rien ignorer) y avait mis le feu avec son briquet, car le pet est très inflammable.]

Ce n’est pas seulement le négationnisme qui est réprimé dans ce monde mais la négation. Nous avions le con sans suce de Washington ; nous avons aussi le con formisme de fer. Ces cons sont aussi dégoûtants l’un que l’autre. Aussi, si vous ne pouvez pas bombarder New York, votez ; mais votez PROUT. Si vous ne pouvez pas le dire avec des avions (le NON de Dieu), dites le avec le trou du cul. J’ai résumé la situation, plus loin, par ces mots : « Les électeurs de Sarkozy sont des trous du cul ; les électeurs de Royale aussi. » Qu’ils en profitent donc. Chions, chions, chions sur le monde merdiatique.

 

 

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 4 janvier 2009